Kuma Kuma Kuma Bear – Tome 4 – Chapitre 79

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Chapitre 79 : L’ours soumet une quête à la guilde des aventuriers

« Je suis morte. M-O-R-T-E. Décédée. »

« Siiiii fatiguééééeee… »

On s’était étalés sur les chaises du magasin, complètement épuisées. Même les enfants, toujours aussi énergiques, semblaient épuisés.

« Je n’aurais jamais pensé que nous aurions autant de clients, » dit Morin en sirotant son thé avec un sourire crispé.

« Pourquoi y en avait-il autant ? Crimonia n’a-t-elle pas de boulangerie ? » demanda une Karin légèrement étouffée parce que son visage était écrasé contre la table.

« Nous en avons une, mais je ne sais pas combien de temps elle va rester maintenant que tout le monde a goûté à la pâtisserie de Morin. »

Au moment où j’avais fait l’éloge du pain de Morin, Karin s’était réjouie.

« Votre pizza et votre pudding se portaient plutôt bien aussi. Je ne me souviens même plus du nombre de pizzas que nous avons cuites. », avais-je ajouté

Le pain de Morin n’était pas la seule chose qui s’était envolée des étagères — la pizza, le pudding et les frites aussi.

« Mais ça ne peut pas continuer comme ça, sinon nous allons mourir à la tâche demain. »

J’étais d’accord. Non seulement les clients pullulaient, mais les ingrédients s’amenuisaient.

« Morin, comment ça s’est passé en cuisine ? »

« Nous préparons le pain la veille et le faisons cuire tôt le matin. Si nous devons augmenter la production, j’aimerais vraiment avoir quelques fours de plus. Comme ça, je pourrais cuire plus de pains simultanément. »

Plus de fours ? C’était du gâteau.

« De cette façon, » poursuit-elle, « nous pourrions cuire des pizzas au fur et à mesure des commandes, et cuire le pain populaire lorsque nous avons besoin de suppléments. Nous avons réussi aujourd’hui uniquement grâce à l’aide des enfants. Mais la préparation pour demain sera un calvaire si on se retrouve avec le même nombre de clients. Nous devrons avoir beaucoup de choses prêtes, sinon nous nous retrouverons dans la même situation qu’aujourd’hui. Le fait de ne pas avoir le temps de faire une pause est aussi un problème. »

C’est vrai. Si elle préparait le pain la veille, se levait à l’aube pour le cuire et ouvrait juste après l’avoir terminé, elle n’aurait pas le temps de se reposer. De plus, plus ils seraient fatigués, moins ils seraient efficaces et plus ils seraient susceptibles de faire des erreurs.

« Et si on ouvrait plus tard ? Nous avons plus de clients qui arrivent à l’approche du déjeuner. Si nous utilisions ce temps d’avance pour le travail de préparation, tout le monde pourrait déjeuner avant l’ouverture. Nous ne nous retrouverons pas avec les mêmes problèmes qu’aujourd’hui. », avais-je demandé.

J’avais pu faire en sorte que les enfants aient quelque chose à manger aujourd’hui, mais Morin, Karin et moi-même n’en avions pas.

« Cela nous aiderait. J’aimerais aussi donner aux orphelins un peu de temps libre. »

Morin regarda alors les enfants. Ils s’assoupirent sur leurs chaises. Ils avaient été sur les nerfs toute la journée et étaient probablement épuisés.

Pour ce qui est de l’heure de fermeture, j’avais dit : « Je pense que nous devrions allouer une certaine quantité d’ingrédients par jour et, une fois qu’ils sont épuisés, nous devrions fermer. »

Morin faisait du pain supplémentaire chaque fois que nous faisions une vente. Puisque nous faisions les choses de cette façon, la cuisson du pain ne connaîtra jamais de fin.

« Es-tu sûre ? »

« Je veux dire, je ne fais pas ça pour devenir riche. Tant que vous pouvez garder votre boulangerie en activité et que les enfants peuvent travailler, qui s’en soucie ? Et de toute façon, je ne perdrais pas d’argent. Si nous avons autant de demandes, je pense que c’est bon. »

« Oui », dit Tiermina.

Elle avait pris des nouvelles de nous tout au long de la journée et s’était même jointe à nous.

« Nous faisons plus qu’assez de bénéfices. Mais le magasin aura quelques dépenses, donc je pense que nous devrions économiser autant que possible. »

« Vous n’avez pas à vous inquiéter pour ça. »

« Si je ne m’en faisais pas, où cela te mènerait-il ? »

Tu ne vois toujours rien, Tiermina. J’avais encore l’argent que j’avais gagné dans mon monde d’origine et l’argent que j’avais gagné en tuant des monstres. Tant qu’on ne perdait pas d’argent, tout allait bien. Mais je l’avais laissée faire.

« De plus, les ingrédients sont limités. Ce n’est pas comme si on pouvait les sortir de nulle part. Si nous continuons à utiliser les œufs, le fromage et les pommes de terre à ce rythme, nous allons en manquer tout de suite. C’est pourquoi nous devons délibérément doser la quantité que nous utilisons pour une journée. », avait-elle poursuivi

Hmm. Si on avait une quantité fixe de tout ce qu’on utilisait par jour, ça faciliterait aussi le réapprovisionnement.

« C’est vrai. À part la farine, beaucoup de choses que nous utilisons sont difficiles à se procurer. Nous ne pouvons pas non plus réduire davantage le nombre d’œufs que nous vendons par le biais de la guilde commerciale. »

Nous avions réduit la quantité d’œufs que nous vendions en gros à la guilde pour l’ouverture du magasin, et nous avions déjà atteint la limite de notre potentiel de production de pudding. Nous devions également traiter précieusement nos pommes de terre et nos puddings jusqu’à ce qu’une occasion de nous approvisionner se présente.

Si nous voulions offrir plus de produits, nous devions garantir que nous avions assez d’ingrédients. Je n’aurais jamais pu imaginer que nous aurions autant de clients le premier jour.

« Aussi, tous les six jours de travail, nous aurons un jour de congé. », avais-je dit

« Un jour de congé ? »

Les gens de ce monde ne prenaient généralement pas de jour de congé. Je n’avais jamais vu les restaurants ou les auberges prendre des vacances. En échange de cela, ils se créaient des créneaux de temps libre pendant les heures de travail pour faire d’autres choses. Mais nous n’avions pas eu de temps libre. Pendant que le magasin était ouvert, nous devions nous engager auprès des clients. Après cela, nous devions nettoyer, préparer, et faire toutes sortes d’autres choses.

Mais surtout, les enfants avaient besoin de pauses.

« Le jour où nous n’ouvrons pas le magasin. Vous pouvez aller faire du shopping, dormir ou autre. Ce sera un jour où vous vous reposerez pour pouvoir revenir au travail plein d’énergie. »

« Es-tu sûre qu’on doit faire des pauses ? Nous ne pourrons pas vendre autant. »

« Je préférerais vraiment qu’on prenne des jours de congé à tour de rôle, mais on n’a pas assez de personnel pour ça. »

Les enfants travaillaient dans ce monde, mais ils restaient des enfants. Ils n’étaient pas des esclaves, et je me sentais mal de ne pas les laisser se reposer. Les enfants passaient avant les profits.

« Parlons maintenant de l’étage. As-tu eu des problèmes ? », avais-je demandé à Karin. Même si je travaillais aussi à la devanture, elle était responsable de l’étage.

« Il y avait des clients qui semblaient vouloir ramener les ours à la maison. »

J’avais bien vu des clients qui essayaient d’arracher les ours des tables. Pas de chance, les gars, les nounours étaient fixés.

« Quelques clients nous ont également demandé de les vendre », déclara Karin.

« Ils ne sont pas à vendre, je pense que je vais devoir mettre un avis à ce sujet. Y a-t-il autre chose ? », avais-je demandé aux employés de l’étage.

« Certains clients étaient agacés par le temps d’attente au comptoir. »

« Alors je vais installer un autre comptoir pour demain. Il y avait beaucoup de gens qui voulaient juste du pudding, peut-être que nous devrions mettre le réfrigérateur avec le pudding à côté du comptoir pour réduire le temps d’attente. »

Nous avions discuté des points problématiques que nous avons rencontrés tout au long de la journée. Gérer une entreprise était certainement difficile. Si j’avais eu de l’expérience dans la vente de produits dans mon ancien monde, nous n’aurions probablement pas été aussi épuisés. Les seules choses qu’un ermite de quinze ans comme moi connaissait venaient des mangas, de la télévision et d’un roman léger fantaisiste occasionnel. Ce n’était pas comme si je les étudiais pour obtenir des conseils commerciaux, donc mes plans étaient pleins de trous. Pourtant, grâce aux travailleurs, nous avions passé la journée sans trop de problèmes.

Tiermina s’était levée et partit corriger les heures d’ouverture sur les tracts que nous avions distribués… mais il était peut-être trop tard pour cela. La plupart des gens étaient passés sans se rendre compte qu’il y avait des horaires. S’ils venaient pendant les mêmes heures qu’aujourd’hui, nous n’aurions pas de problème, mais il y avait une chance qu’ils essaient de passer le matin. Il y avait aussi la possibilité que d’autres problèmes surgissent. J’étais à l’affût de tout vaurien aujourd’hui, mais il y aurait probablement des choses que je ne pourrais pas voir. De plus, tous les employés étaient des femmes et des enfants. Si quelque chose arrivait, que se passerait-il si je ne pouvais pas y faire face seule ?

Je m’étais donc dirigée vers la guilde des aventuriers.

« Yuna, que fais-tu ici à un moment pareil ? », me demanda Helen. Je l’avais trouvée en sortant de la guilde.

« Vous rentrez chez vous ? »

« Oui, mon service est terminé. Qu’est-ce qu’il y a ? »

« Je suis venu soumettre une quête. »

« Une quête ? »

« En quelque sorte. J’espère prévenir les problèmes avant qu’ils ne surviennent. »

J’avais donné une explication simple de ce qui s’était passé aujourd’hui : nous avions une tonne de clients de plus que prévu, nous changions les heures d’ouverture, et je voulais engager un aventurier qui pourrait protéger les enfants.

« Je suis désolée, je n’en avais aucune idée. On dirait que j’ai fait trop de publicité. », dit-elle.

« Ce n’est pas votre faute. J’ai juste fait beaucoup d’hypothèses qui… ne se sont pas passées comme je le pensais. »

« Qu’est-ce que ça a à voir avec une quête ? »

« J’ai des enfants qui travaillent dans la boutique, donc je veux engager un aventurier qui peut garder un œil sur eux pour moi. »

« Hmm. Eh bien, vous avez tous ces orphelins, donc je suppose que cela deviendrait une nécessité. »

« Oui, je pensais justement à engager un garde pour sept jours. Connaissez-vous des aventuriers qui accepteraient un tel travail ? »

« Cela dépend de la récompense de la quête. L’argent lubrifie les roues de l’aventurier, après tout. »

« De l’argent, hein ? Je ne suis pas sûre du taux du marché. »

Même si c’était un peu cher, si ça assurait la sécurité des enfants, ça valait le coup. Si les enfants étaient blessés parce que je lésinais, je ne pourrais pas faire face à la directrice. Je voulais engager un garde fort pour m’assurer que cela n’arriverait jamais.

« Cela dépend du rang dans lequel vous voulez recruter. Vous voulez quelqu’un pour garder une boutique, et les gens contre lesquels il va la garder sont des citadins moyens, non ? Alors je pense que des aventuriers de rang inférieur feront l’affaire. Mais si vous avez des problèmes avec un aventurier de haut rang, un aventurier de rang inférieur ne fera pas l’affaire. »

Je ne pensais pas que nous avions des voyous de ce genre dans le coin, mais encore une fois, cette histoire avec Deboranay s’était produite à la guilde des aventuriers, donc je ne pouvais pas complètement l’exclure.

« Yuna, Helen, que faites-vous ici ? »

Rulina, l’aventurière qui était allée tuer des gobelins avec moi, était sortie de la guilde et nous avait adressé un sourire. Les autres membres du groupe de Deboranay étaient également derrière elle. Il y avait Deboranay, que j’avais assommé, Lanz, le type qui aimait parler, et ce type silencieux, c’était Gil ? Toute l’équipe est arrivée.

Mais pourquoi Rulina était-elle dans un tel groupe ? Elle avait un faible pour les énergumènes ou quoi ?

« N’aie pas de pensées grossières, Yuna. »

Effrayante. Elle ne pouvait pas, genre, lire dans les pensées ou quelque chose comme ça… si ?

« Grossières ? Je me demandais juste pourquoi quelqu’un d’aussi joli que toi était dans un groupe comme celle-ci, Rulina. »

« Je ne suis pas un membre officiel de ce groupe, juste un intérimaire. Il suffit de regarder ce groupe, on peut dire qu’il est plein d’abrutis. », dit-elle en reniflant.

Ils en avaient l’air.

« On a fini par faire équipe temporairement, et ça a continué comme ça. »

« Tu aurais déjà dû rejoindre officiellement notre groupe », lâcha l’un d’eux.

« Pas question. Si je devais faire officiellement équipe avec quelqu’un, ce serait avec une fille adorable comme Yuna. »

Rulina s’était penchée vers moi et m’avait fait un câlin. Depuis que je l’avais portée comme une princesse cette fois-là, Rulina était devenue un peu câline avec mon costume d’ours.

« Quoi de neuf, Yuna ? »

« Je pensais soumettre une quête pour obtenir un garde pour ma boutique. »

« Oh, la nouvelle ? Tout le monde en parle. »

« En disant de bonnes choses, j’espère. Eh bien, j’étais venue afin de pouvoir la sécuriser un peu. »

Avec un rapide signe de tête à Helen, j’avais répété mon explication à Rulina.

« Donc, s’il y a des clients problématiques, j’espérais engager un aventurier qui puisse les intimider ou, genre, les détourner gentiment ou quelque chose comme ça. »

« Je vois. Alors tu veux qu’on le fasse ? »

« Vraiment ? Ce serait d’une grande aide. »

« Oui. »

« Arrête de prendre des décisions sans nous consulter, Rulina », gémit quelqu’un derrière Rulina. C’était, bien sûr…

« Deboranay ? »

« Je ne le ferai pas. »

« Si Deboranay n’y va pas, je n’irai pas non plus », s’était plaint Lanz. Gil était silencieux comme toujours.

La bouche de Rulina s’était tordue : « Vraiment ? Dans ce cas, je me retire du groupe temporaire. »

« Attends, tu quoi ? », protesta Debornay.

« Ça t’étonne ? Si vous comptez vous servir de moi quand bon vous semble et ne jamais m’aider quand j’ai besoin de vous, alors pourquoi m’embêter avec vous, fainéants ? »

Rulina se détourna d’eux.

« Yuna, est-ce qu’un seul aventurier suffit ? »

« Je vais aussi le faire », marmonna Gil.

« Vraiment ? »

« Il paraît que la bouffe est bonne. Si vous me nourrissez, je vous aiderai aussi. »

« Gil, tu vas nous trahir ? », Deboranay attrapa l’épaule de Gil.

« Elle nous a aidés il y a un moment, mec. En plus, je suis d’accord avec Rulina. »

« Merci, Gil », dit Rulina.

Gil était un homme peu loquace, mais peut-être était-il différent de Deboranay.

Les deux s’étaient regardés en silence. Deboranay fut le premier à détourner le regard.

« Va au diable ! Allons-y, Lanz. »

« Entendu, chef. »

Ils s’étaient éloignés, laissant Rulina et Gil derrière eux.

« Es-tu sûre, Rulina ? », avais-je demandé.

« Je suis sûre. J’avais prévu de partir il y a des semaines après notre petite aventure, mais ils ont pleurniché et gémi. On a fait durer les choses jusqu’à aujourd’hui, mais c’était assez tendu. »

« Quand tu décideras d’arrêter carrément d’être un aventurier, fais-le-moi savoir. Je suis en train de recruter des talents. », avais-je dit.

« Je te prendrai au mot quand je le ferai. »

Est-ce qu’elle se moquait de moi ? Parce que sinon, il y avait une tonne de choses pour lesquelles j’aimerais avoir son aide. Personnalité, compétences, à peu près tout ce qui concernait Rulina était fantastique.

« La quête, cependant, es-tu libre pour sept jours ? »

« Bien sûr. Bon sang, payez-moi juste en repas, je n’ai pas besoin de frais de quête. »

« Dommage, tu en auras quand même. Et les repas aussi. »

« Hum, s’il vous plaît, assurez-vous que vous passez tous les deux par les canaux de guilde appropriés lorsque vous acceptez cette quête », intervint Helen, qui écoutait silencieusement jusque là.

Eh, c’était assez juste. J’avais fini par soumettre une quête à la guilde, et Rulina et Gil l’avaient acceptée. Les frais de quête consistaient en des repas à l’Antre de l’Ours et quelques pièces d’argent.

Après avoir soumis la demande de garde sans problème, j’étais rentrée à la maison d’ours. Même si je ne faisais que des trucs en coulisse (l’ermite que je suis), c’était une journée fatigante. J’avais pris un bain d’ours et j’avais chassé la fatigue. Ahh. C’était ça le truc. J’étais sortie, j’avais mis mes vêtements blancs d’ours et je m’étais glissée dans mon lit.

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2 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

  2. Merci pour le chapitre

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