Chapitre 66 : L’ours fait de son mieux pour Noa
Quelques jours s’étaient écoulés depuis notre arrivée dans la capitale royale. J’avais appris que le groupe de bandits avait été exterminé, et que les captifs survivants avaient été sauvés. On m’avait demandé s’ils pouvaient donner la prime que j’étais censée recevoir aux victimes et à leurs familles. Comme les sacs sans fond des bandits étaient les seules choses dont je pouvais me servir, je les avais demandés et leur avais donné la permission de distribuer le reste du butin.
Aujourd’hui, j’emmenais Fina, Noa et Misa faire un tour dans la capitale. J’avais évité les regards habituels, mais les filles étaient là, et nous n’allions pas dans un endroit dangereux. Pourtant, lorsque nous avions passé la guilde des aventuriers, j’avais essayé de contourner la zone.
« Yuna, on dirait qu’il se passe quelque chose devant. »
Noa observait une agitation aux portes de la guilde. Quand j’avais regardé, il y avait une tonne d’aventuriers à l’air agité qui se dirigeaient vers l’intérieur. S’était-il passé quelque chose ?
« Je suis un peu curieuse, alors je vais jeter un coup d’œil dans la guilde. Qu’est-ce que vous aimeriez faire toutes les trois ? »
« J’irai aussi », dit Fina.
« Moi aussi », dirent Noa et Misa, en se parlant l’une et l’autre.
Ce n’était pas comme si j’allais accepter une quête, donc ça irait probablement bien. Si quelque chose arrivait, on pouvait compter sur Sanya. À l’intérieur, j’avais rencontré des visages turbulents, inquiets et hésitants. Il y avait toutes sortes d’aventuriers là-dedans. Au milieu d’eux, je pouvais en entendre un crier.
« Mais qu’est-ce qui se passe ? »
« En ce moment, le maître de la guilde vérifie les résultats de l’enquête. Il y aura bientôt une annonce de la guilde, alors soyez patients. »
Un employé de la guilde faisait de son mieux pour faire face à la foule qui se pressait.
« Yuna, crois-tu qu’il s’est passé quelque chose ? » demanda Fina.
« On dirait bien. »
Pour le moment, j’avais regardé autour de moi, essayant de trouver quelqu’un pour expliquer ce qui se passait. Ce n’était pas comme si Sanya était là, et il n’y avait pas non plus de personnel libre.
« Yuna ? »
J’avais cherché la source de la voix familière et j’avais trouvé Marina et son groupe.
« Marina, tout est en émoi. Est-ce que quelque chose s’est passé ? »
« Tu ne sais pas ? Tout le monde dit qu’une horde de monstres est apparue près de la capitale et a tué quelques aventuriers. La guilde a ouvert une enquête, mais il semble que les nouvelles ne soient pas bonnes. »
« Qu’est-ce qu’on en sait pour l’instant ? »
« C’est une armée de gobelins, de loups et d’orcs, et il y a des rumeurs de wyvernes dans le ciel. »
« Y a-t-il habituellement des wyvernes près d’ici ? »
« Bien sûr que non. C’est du jamais vu. »
Alors que je rattrapais Marina, Sanya était sortie par l’arrière. La guilde était devenue encore plus frénétique.
« Je vais vous expliquer maintenant, alors calmez-vous », dit Sanya.
Le silence fut total dans la salle de la guilde.
« D’après nos reconnaissances, il y a plus de dix mille gobelins, loups et orcs au total. De plus, bien que nous n’ayons pas un compte précis, nous avons confirmé la présence de wyvernes. »
Une autre agitation s’ensuivit.
« Nous transmettons cette information au château en ce moment même. Les soldats de la capitale royale vont se battre à nos côtés. »
« Mais pourquoi n’avons-nous pas remarqué cela jusqu’à présent ? » s’écria quelqu’un.
« Un rapport a fait surface sur les orcs sur la route principale. Il y a aussi eu de plus en plus de rapports sur des gobelins et des loups. »
Peut-être que les orcs qui avaient attaqué Gran et les autres en faisaient partie ?
« Préparez-vous au combat. Mettez vos quêtes acceptées en attente. J’en fais une quête prioritaire. »
Je m’étais demandé si ça voulait dire que je devais aussi participer. Je ne pouvais pas ne pas participer.
« Marina, où se trouvent ces monstres ? », avais-je demandé
« Dans une forêt que nous avons traversée en venant ici. Ces orcs, à l’époque, étaient peut-être parmi eux. »
C’était assez probable. J’avais regardé Noa, qui était devenue un peu pâle.
« Est-ce que ça va Noa ? »
« Mon père… » m’avait-elle dit.
« Tu ne veux pas dire que Cliff est en route pour la capitale maintenant ? » dit Misa.
« Il a probablement une escorte, donc à moins qu’ils ne soient attaqués, ils devraient aller bien. », lui avais-je dit.
« Oui… »
Noa n’avait toujours pas l’air bien. Il serait probablement préférable de s’éloigner de cet endroit.
« Vous trois, on s’en va. »
J’avais fait sortir la nerveuse Noa de la guilde des aventuriers. C’était une erreur d’amener les filles avec moi, je n’avais jamais imaginé que quelque chose comme ça allait arriver.
« Yuna, tu penses que mon père va s’en sortir ? »
C’était facile de dire qu’elle n’avait pas à s’inquiéter, mais il était assez probable que la route que prendrait Cliff soit empruntée par un groupe de dix mille monstres. Répéter qu’il avait une escorte ne lui apporterait pas beaucoup de réconfort. Quand j’avais vu le visage anxieux de Noa, j’avais pris ma décision. J’avais fait tomber ma marionnette ours en forme de poing sur sa tête.
« Je vais chercher Cliff. »
« Yuna ? »
« Alors, ne t’inquiète pas, et attends à la maison. »
« Yuna ! », dit Fina.
« Fina, s’il te plaît, attend chez Noa jusqu’à ce que je revienne. Misa, tu t’occupes d’elles. »
« Je le ferai », déclara Misa.
« Yuna, tu ne vas pas mourir ? » demanda Fina.
« Pas question. »
J’avais donné une petite tape sur la tête de Fina en partant.
J’avais couru dans mon pyjama d’ours au milieu de la capitale royale, en me dirigeant vers la porte. Je devais encore m’arrêter et montrer ma carte de guilde. Il y avait beaucoup de gens qui entraient dans la capitale, mais pas beaucoup qui en sortaient. Quand le gardien de la porte avait vu à quoi je ressemblais, il avait été surpris, mais il ne m’avait pas arrêtée. On aurait dit que les monstres qui avançaient n’étaient pas encore arrivés.
Une fois les limites de la ville passées, j’avais convoqué et monté Kumayuru, puis je m’étais dirigée vers Crimonia pour intercepter Cliff. Je ne pouvais pas me regarder en face si je ne faisais rien et qu’il mourait, et je ne voulais pas voir Noa pleurer.
La vitesse de pointe de Kumayuru dépassait facilement celle des chevaux qui sortaient sur la route. Peut-être que quand j’étais devenue plus forte, mes ours l’étaient devenus aussi ? Ils étaient à tous les coups plus rapides qu’ils ne l’étaient quand je les avais appelés pour la première fois.
merci pour le chapitre
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