Kuma Kuma Kuma Bear – Tome 2 – Chapitre 46

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Chapitre 46 : Cliff enquête sur le mystère des œufs

Rondo, mon majordome, était venu dans mon bureau en plein milieu de la pause que j’avais légitimement pris après la montagne de paperasse du matin.

« Je m’excuse de vous déranger, monsieur. »

« Qu’est-ce qu’il y a ? Quelque chose d’urgent ? »

« Non, rien de grave, mais je pense que c’est quelque chose que vous devriez entendre. »

Si Rondo le dit, ce n’était donc probablement pas si important. Quoi qu’il en soit, ça semblait le troubler.

« Récemment, un grand nombre d’œufs de kokekko ont commencé à inonder la ville, dans des circonstances étranges. »

« Étranges dans quel sens ? »

« Tout d’abord, nous ne savons pas d’où ils viennent. De plus, ils refusent de les vendre si j’utilise le nom de la maison Fochrosé. »

« Attends, quoi ? »

« Chaque fois que je me renseigne auprès de nos fournisseurs d’œufs, ils parlent toujours de manière énigmatique. Quand je leur dis qu’ils peuvent prendre leur temps pour expliquer la situation, ils ne me donnent jamais de réponse. Cependant, lorsque je vais dans les magasins comme le ferait une personne normale, je peux obtenir des œufs, mais lorsque je demande qu’ils soient livrés à la maison Fochrosé, ils me disent qu’ils sont en rupture de stock et qu’il ne sera pas possible de passer une commande à l’avance dans un avenir proche. »

« Qu’est-ce que cela signifie ? »

Cela commençait maintenant à m’inquiéter.

« La seule chose dont je suis certain, c’est qu’ils refusent de vendre des œufs à la maison Fochrosé. Même quand je me suis renseigné auprès de la guilde des marchands, ils ont prétendu ne rien savoir de tout cela. »

Cela ne me dérangeait pas particulièrement de ne pas pouvoir manger d’œufs, mais cela ne me mettait pas de bonne humeur.

« Je n’ai pas de travail urgent pour cet après-midi. Je suppose que je vais aller à la guilde des marchands. »

J’avais raccourci ma pause et j’étais allé à la guilde.

Je n’avais pas pris de rendez-vous, mais j’avais quand même pu obtenir une rencontre immédiate avec le chef de guilde.

« Que se passe-t’il, seigneur Cliff ! Qu’est-ce qui vous amène jusqu’à la guilde des marchands ? »

Milaine me fit un sourire suspicieux.

« Je ne suis pas ici pour parler affaires aujourd’hui. Je suis venu pour demander quelque chose de personnel. »

« Qu’est-ce que ça pourrait être ? »

« C’est à propos des œufs de kokekko. »

« Les œufs de kokekko ? »

L’expression de Milaine n’avait pas bougé.

« C’est vrai. Apparemment, personne n’a l’intention de me les vendre. »

« On ne fait rien de tel. »

Milaine avait toujours été honnête avec moi, qu’est-ce qui l’avait maintenant poussé à me dire un tel mensonge ?

« L’information qui m’est parvenue dit le contraire. »

« Êtes-vous sûr que ce n’est pas juste dû au fait que les œufs se sont tous vendus ou que les commandes à l’avance sont pleines parce qu’ils sont si populaires ? »

« Les gens qui vendent les œufs ont dit exactement la même chose. »

« Alors c’est comme ça que ça doit être. »

« Pensez-vous vraiment que j’accepterais cette explication ? »

« Vous priver d’œufs ne vous tuera pas. »

« Je suis offensé de n’avoir aucune idée de qui me fait ça. Aussi, j’aimerais avoir des œufs pour ma fille. »

« Alors, vous aimeriez en ramener à la maison pour elle ? »

« Et pourquoi pas pour moi ? »

« J’ai bien peur que nous n’en ayons pas pour vous. »

Milaine me fit un sourire. Quelle femme irritante ! Il n’y avait pas beaucoup de gens dans les environs qui pouvaient me tenir tête.

« Alors vous ne voulez vraiment pas me le dire? »

« Voici l’arrangement : ne vendez pas d’œufs au seigneur Cliff. »

« Avez-vous l’intention de tenir cette promesse, même si cela dégradera votre relation avec votre propre seigneur ? »

« C’est exact. Si vous n’étiez pas le méchant dans cette situation, j’aurais probablement été de votre côté. Mais cette fois-ci, je suis avec elle. Je l’aime plutôt bien. »

J’étais le méchant ? Et qui était cette elle ? De qui Milaine pouvait-elle bien parler ?

« Vous avez fait souffrir beaucoup d’enfants. Elle les a sauvés. »

Des enfants qui souffrent ? De qui parlait-elle ? Je ne me souvenais pas avoir torturé quelqu’un.

« Je reconnais que vous êtes un seigneur remarquable, mais je veux la soutenir tant qu’elle est dans son droit. »

« Il est rare que vous souteniez quelqu’un à ce point. »

« Elle m’intrigue. J’ai rencontré beaucoup de gens jusqu’à présent, mais je n’ai jamais rencontré quelqu’un dont je n’ai pas pu comprendre la force, le comportement et sa philosophie. »

« En entendant cela de votre part, j’aimerais la rencontrer, quelle que soit la situation de l’œuf. »

« Je n’ai pas l’intention de vous mettre en relation. »

« Pourriez-vous au moins me dire ce que j’ai fait ? »

« Non. Si je vous le disais, vous seriez tous les deux face à face, et trouveriez comment elle est connectée. »

« Alors peut-être que je vais devoir vous demander de me retourner la faveur que vous me devez ? »

« La faveur ? »

« N’avez-vous pas pu préparer le cadeau du roi ? »

La guilde des marchands n’avait pas pu faire ses arrangements habituels cette année.

« Et vous en parlez maintenant parce que… »

« C’est l’un des devoirs de la guilde, n’est-ce pas ? »

« En y réfléchissant bien, avez-vous choisi votre cadeau pour le roi ? »

« Oui, la guilde des aventuriers m’a donné une épée de roi-gobelin. »

« Une épée de roi-gobelin ? »

« Oui, cette aventurière ourse l’a eue quand elle a vaincu un roi-gobelin. »

« Par ours, vous voulez dire Yuna ? »

Quand j’avais mentionné Yuna, la réaction de Milaine changea pour la première fois.

« Vous connaissez Yuna ? » Avais-je demandé.

« C’est la recrue qui a vaincu une centaine de gobelins, chassé les loups, tué les loups-tigres, récemment vaincu la vipère noire, et qui s’habille comme un adorable ours. »

« Vous semblez très bien la connaître. »

« C’est parce que c’est une recrue prometteuse. Même la guilde des marchands a les yeux rivés sur elle. Je ne savais pas qu’elle avait reçu une épée de roi-gobelin quand elle avait tué la horde de gobelins. J’aurais aimé qu’elle la vende à la guilde des marchands. »

« Et c’est ainsi que j’ai obtenu mon cadeau pour le roi. Alors peut-être que je vous ferai rembourser cette faveur pour ne pas avoir rempli votre devoir de préparer une offrande pour le roi ? »

« C’est sournois. Il semble donc que vous connaissiez déjà Yuna. »

« Plus ou moins. Elle a aussi attiré mon attention. Je n’ai jamais rencontré une aventurière aussi intéressante qu’elle. »

« Eh bien, il semblerait que cette même aventurière vous déteste. »

« … Pardon ? »

« Yuna est celle qui fournit les œufs à la guilde. Elle a aussi établi un contrat avec la guilde des marchands à condition que nous refusions de les vendre à la famille Fochrosé. »

« C’était Yuna ? »

Cette fille ourse me détestait ? Je me sentais troublé.

Quand je l’avais rencontrée, j’avais trouvé que c’était une fille intéressante. J’avais ruminé sur ce que je savais sur sa maison particulière, sur ses cadeaux généreux à ma famille, sur ses exploits au combat. Elle me semblait sympathique. Pourquoi Yuna me détestait-elle ? Ce n’était pas le cas la dernière fois que nous avions parlé.

« Puis-je demander pourquoi elle ressent cela pour moi ? »

« Vous devrez le lui demander vous-même. »

Je doutais que j’obtienne une réponse même si je continuais à lui mettre la pression. Milaine était ce genre de femme.

« Je comprends. Je vais aller voir Yuna. »

J’avais quitté la guilde des marchands et je m’étais rendu à la célèbre maison ours.

J’avais appelé Yuna, qui attendait à sa porte.

« Bienvenue, seigneur Cliff. Qu’est-ce qui vous amène ? »

« Yuna, j’ai quelque chose à vous demander. »

« Qu’est-ce que ça peut être ? »

« Pourquoi ne vendez-vous pas d’œufs à la famille Fochrosé ? »

« Qu’est-ce que vous racontez ? »

« J’ai fait pression sur Milaine, alors ne vous fâchez pas contre elle. »

« Je ne suis pas vraiment en colère. De toute façon, je lui ai dit qu’elle pouvait vous parler de moi si ça causait des problèmes à la guilde. »

« Eh bien, pourquoi leur avez-vous dit de ne pas me les vendre ? »

« C’est parce que l’orphelinat produit les œufs. »

« … Hum ? »

« Donc, je leur ai juste demandé de ne pas vous les vendre afin de vous énerver. »

« Vous ne me vendez pas les œufs parce que l’orphelinat les produit, pourquoi ? »

« Vous êtes sérieux ? Vous avez constamment réduit leur financement jusqu’à ce que vous leur coupiez tous les vivres. Bien sûr, l’orphelinat ne contribue pas à la ville, mais je ne pense pas que cela justifie le fait de conduire des enfants à la mort alors qu’ils ont un avenir devant eux. Ce n’est pas comme si les enfants n’avaient pas de parents parce qu’ils le voulaient. Je n’aime pas la façon dont vous les avez sacrifiés juste parce qu’ils n’étaient pas essentiels. »

Yuna ne m’avait pas laissé le temps de m’en remettre.

« Les enfants avaient tellement faim, » continua-t-elle, «  Qu’ils cherchaient les restes des gens. Les responsables de l’orphelinat mendiaient dans les magasins et les auberges pour récupérer les restes. Ils portaient les mêmes vêtements tous les jours. La maison dans laquelle ils dorment était pleine de courants d’air. Ils n’avaient pas de couvertures chaudes pour leur lit. Pourquoi ces enfants devraient-ils vous nourrir avec les œufs des poules pour lesquelles ils ont travaillé si durs à élever ? »

« … »

« De plus, je suis sûre que vous pourriez survivre sans œufs — vous êtes un seigneur, après tout. »

Je n’avais pas compris ce que Yuna disait. Chaque nouveau détail de son récit me déconcertait à nouveau.

« Je me suis dit que vous méritiez une petite rétribution de leur part, même si la directrice semblait déjà assez reconnaissante d’avoir un endroit où vivre. »

Quand j’avais commencé à rassembler les pièces du puzzle de Yuna, j’avais compris pourquoi Milaine s’était rangée de son côté — mais je n’avais pas coupé le financement de l’orphelinat. Pourquoi pensait-elle que je l’avais fait ?

« Yuna, vous ne me croirez probablement pas, mais je n’ai pas coupé les vivres à l’orphelinat. Je vais rentrer chez moi et confirmer cela. Une fois que j’aurai compris ce qui se passe, je reviendrai. »

J’étais vite rentré chez moi. Je n’avais pas marché, j’avais couru. J’avais besoin de réponses.

Une fois de retour à mon bureau, j’avais appelé Rondo.

« Vous êtes de retour, Maître Cliff ? »

« Rondo ! C’est urgent, j’ai besoin que tu découvres ce qui est arrivé aux fonds de l’orphelinat. »

« Le financement de l’orphelinat, vous dites ? »

« C’est ça ! Trouve la personne qui m’a fait passer pour un seigneur sans cœur ! »

« Je comprends. »

Rondo baissa la tête et partit. J’étais tellement énervé que je n’avais pas pu terminer mon travail de l’après-midi.

Rondo était revenu à mon bureau ce soir-là.

« Puis-je, Maître Cliff ? »

« As-tu trouvé quelque chose ? »

« Oui, la personne qui gère les fonds de l’orphelinat est Maître Enz Roland. »

« C’est Enz ? »

Je vois. Il était donc le responsable. Je voulais me punir de ne pas savoir ce qui se passait dans mon propre domaine.

« Il semble que Maître Enz détourne les fonds de l’orphelinat. »

« Il a fait quoi !? »

Au fond, mon travail consistait à déléguer le travail aux autres, oui, mais aussi à les contrôler. Chaque mois, lorsque la demande de fonds de l’orphelinat passait sur mon bureau, je la signais et je débloquais les fonds sans y penser. Je comprends pourquoi Yuna était en colère.

« Je n’ai pas encore examiné les détails, cependant, il semblerait que Maître Enz ait falsifié les registres de tous les échanges fiscaux auxquels il a participé pour dissimuler son détournement de fonds. Il semblerait qu’il soit également endetté. »

« Pourquoi aurait-il besoin de contracter des emprunts s’il détourne nos fonds ? »

« Il semblerait que ce soit un coureur de jupons. De plus, sa femme semble avoir un appétit sans limites pour les bijoux et autres, et son fils semble avoir pris les habitudes extravagantes de son père. »

« Tu te moques de moi ! »

C’était l’argent de la ville.

« Est-ce qu’il nous prend pour des imbéciles ? ! Rondo ! Rassemble immédiatement les soldats et encercle la propriété d’Enz. Ne le laisse pas s’échapper. Je veux que toute la famille Roland me soit ramenée vivante ! »

« Oui, compris. »

Rondo était sorti du bureau.

Une heure plus tard, mes hommes m’avaient présenté Enz dans toute sa splendeur, avec sa femme et son fils. Tous les trois étaient des racailles. J’en avais mal au ventre.

« Seigneur Cliff, quelle raison pouvez-vous avoir pour envoyer des soldats chez nous à cette heure tardive ? »

« J’ai envie de vous exécuter immédiatement, vous et votre famille, alors choisissez vos réponses avec sagesse. »

« … »

« Avez-vous détourné les fonds destinés à l’orphelinat !? »

« Je n’ai rien fait de tel. »

« L’orphelinat prétend n’avoir rien reçu ! »

« Ce sont les gens de l’orphelinat qui disent ça ! Ils espèrent probablement obtenir plus de vous en prétendant qu’ils n’aient pas reçu l’argent. Les déchets n’agissent que comme des déchets. »

C’est vous le déchet !

J’avais retenu mon envie de le frapper et j’avais continué à poser mes questions.

« Il semble que les tâches que je vous ai confiées soient restées en grande partie inachevées. »

« Tout cela sera fait à une date ultérieure. Nous venons d’avoir de légers contretemps », avait-il répondu tout en gardant son calme.

« Il y a aussi la question de vos dettes. »

« Elles sont mineures. Je pourrai bientôt les rembourser, vous n’avez donc pas à vous en préoccuper. »

On dirait qu’il n’avait pas l’intention de dire la vérité.

« Alors vous n’aurez aucun problème à ce que j’inspecte votre maison. »

« Eh bien… »

Finalement, son expression changea.

« Nous avons déjà commencé à fouiller votre résidence. »

« Vous pensez vraiment que vous pourrez vous en tirer comme ça ? Je le dirai à mon frère dans la capitale royale. »

« C’est ma ville. Dès que j’aurai rassemblé des preuves, je vous ferai exécuter. Jetez ces trois-là en prison ! »

J’avais donné l’ordre aux soldats.

« Attendez, vous devez me laisser contacter mon frère dans la capitale royale ! »

« Que quelqu’un fasse taire ce type. Il me dégoûte. »

Les soldats bâillonnèrent Roland avec un tissu avant de les emmener tous hors de la pièce.

Quelque temps plus tard, Rondo était revenu de l’examen de la maison de Roland.

« Tu as trouvé quelque chose ? »

« Oui, nous avons trouvé toutes les preuves dont nous avions besoin. »

Rondo était pâle.

« Qu’est-ce qui ne va pas ? »

« Les actions de Maître Enz sont méprisables. »

« Est-ce si terrible que ça ? »

« Détournements de fonds, fraudes, viols, meurtres, transactions illégales… trop de choses à compter. »

« Meurtre !? »

« Nous sommes toujours en train de compter les cadavres dans le sous-sol. La cruauté était telle que je pouvais à peine croire que tout avait été fait par un humain. »

Le récit de Rondo était tout simplement insupportable.

Apparemment, Enz engageait de jeunes filles du pays comme servantes, les agressait jusqu’à leur mort et les abandonnait dans la cave. Comme elles venaient d’arriver de la campagne, personne ne remarquait leur disparition. Si un membre de la famille ou leur bien-aimé venait à leur recherche, il les invitait à sa résidence, les prenait au piège et les tuait. Cela avait duré un certain temps.

Sa femme dépensait librement de l’argent pour acheter des bijoux. Enz détournait ensuite les fonds dont il avait besoin pour rembourser la dette qu’elle avait accumulée.

Son fils faisait ce qu’il voulait en maltraitant les femmes de la ville. Il annulait les poursuites judiciaires en utilisant l’argent et l’influence d’Enz. Il avait l’habitude d’extorquer les commerçants de la ville, les forçant à cesser leurs activités s’ils le défiaient.

La raison pour laquelle rien de tout cela ne m’était parvenu était désormais évidente : Enz y avait mis fin avant que je ne m’en rende compte. Son frère aîné tirait probablement les ficelles pour lui, mais c’était ma ville. Je ne les laisserais pas s’en tirer comme ils le voulaient.

« Exécutez-les. »

J’étais à bout de patience.

« En êtes-vous certain ? Nous risquons de nous faire des ennemis à la capitale. »

« Ça n’a pas d’importance. Nous dirons qu’ils ont été tués par un cambrioleur. »

La maison Roland avait été exécutée. Nous avions obtenu des preuves de leurs crimes. Nous avions saisi leurs biens. Nous avions sauvé les survivants dans le sous-sol. Une fois que nous avions traité ceux qui avaient un endroit où aller, nous ferions toutes les préparations nécessaires pour le voyage de retour. Une fois que tout avait été fait, j’étais retourné à la maison de Yuna.

« Je suis désolé. »

J’avais baissé la tête et j’avais expliqué pourquoi le financement de l’orphelinat avait été coupé. Normalement, je ne raconterais rien de tout cela à une personne ordinaire, mais j’avais senti qu’il fallait que je le dise à cette fille.

« Mon subordonné a détourné l’argent. Je ne m’en suis pas rendu compte. Je vais immédiatement rétablir le financement de l’orphelinat. »

« Vous n’avez pas besoin de le faire. »

« … »

« Ils travaillent déjà tous comme des fous. Ils n’ont plus besoin de subventions. »

« Mais c’est… »

Je ne me sentais toujours pas mieux.

« Si vous avez autant d’argent, pourquoi ne pas en faire bon usage ? »

« Et par là, vous voulez dire ? »

« Vous pourriez l’utiliser pour créer un service de surveillance pour vous assurer que quelque chose de stupide comme ça ne se reproduise jamais. »

« Pour superviser les choses ? »

« Ils s’assureraient que l’argent est utilisé comme vous l’avez demandé. Par exemple, s’ils étaient responsables des fonds de l’orphelinat, ils se rendraient à l’orphelinat tous les quelques mois et vérifieraient qu’ils utilisent l’argent pour les dépenses dont ils ont réellement besoin. Ils vérifieraient si les articles qu’ils achètent sont considérés comme un achat raisonnable. Si une personne faisait cela, il ne serait pas si facile de détourner l’argent. Mais si la personne qui surveillait les achats devenait un criminel, cela ne servirait à rien. »

« Alors que ferais-je ? »

« C’est évident. Vous ne pouvez pas simplement choisir quelqu’un en qui vous avez confiance, vous devez choisir quelqu’un qui vous fait tellement confiance qu’il mettrait sa vie en danger. Vous devez avoir au moins une personne comme ça, non ? »

« Effectivement, j’en ai au moins une. »

J’avais Rondo.

« Vraiment ? C’est une bonne chose pour vous. »

Yuna n’avait plus rien dit après ça.

« Alors l’orphelinat se porte vraiment bien ? »

« Ne vous inquiétez pas. »

« Vous m’avez vraiment sauvé cette fois. On s’en est sorti sans qu’aucun enfant ne meure. Merci pour ça. »

J’avais quitté la maison de Yuna et j’étais retourné dans la mienne. J’avais une montagne de travail. Rondo devait faire une pause dans son travail de majordome pour pouvoir être mon bras droit.

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