Chapitre 32 : Fina fait une demande à l’ours
Quand je m’étais réveillée ce matin, maman avait mal. Elle avait généralement mal, mais là, c’était différent. Elle n’était pas consciente. Peu importe combien de fois je l’avais appelée, elle ne répondait pas. J’avais essayé à maintes reprises de lui faire prendre ses médicaments, mais même après qu’elle les ait finalement prit, rien n’avait changé. Il y avait une tonne de sueur qui coulait sur son front.
Ma petite sœur Shuri était si inquiète. Elle était restée près du lit, à appeler maman, maman. Je ne pouvais pas laisser les choses rester comme ça.
« Shuri, prends soin de maman. »
« Sœur ? » Elle m’avait jeté un regard inquiet.
« Je vais voir M. Gentz. Ça va aller. M. Gentz va pouvoir faire quelque chose. »
Je lui avais doucement tapoté la tête et j’avais couru chez M. Gentz. Il ne serait pas encore au travail. Le fait qu’il n’y ait pas encore beaucoup de gens dans la rue était une bonne chose. Quand j’y étais arrivée, j’avais frappé très fortement à la porte.
« M. Gentz ! M. Gentz ! »
M. Gentz était sorti quand j’avais frappé.
« Qu’est-ce qu’il y a ? Pourquoi es-tu ici si tôt le matin ? »
« C’est maman. »
« Qu’est-ce qui est arrivé à Tiermina !? »
« Elle a mal. C’est pire qu’avant. »
Je ne pouvais plus m’arrêter de pleurer.
« Elle ne va pas mieux. »
« J’arrive tout de suite. »
M. Gentz s’était mis à courir. J’avais couru aussi vite que je pouvais. Quand j’étais arrivée chez moi, je ne voyais plus M. Gentz, car il courait devant moi. À l’intérieur, j’avais vu M. Gentz appeler maman. Elle n’avait pas répondu.
M. Gentz s’était tourné vers moi et Shuri.
« Je vais trouver des médicaments. Tu veilleras sur ta mère. »
Shuri et moi avions tenu les mains de maman.
S’il vous plaît, sauvez ma mère. Je ferais tout ce que je peux. S’il vous plaît, ne nous l’enlevez pas. S’il vous plaît…, pensais-je
« Maman… »
« Fina, Shuri… »
« Maman ! »
Maman était de nouveau réveillée. Mes prières avaient atteint quelqu’un.
« Fina, Shuri, je suis désolée. »
Pourquoi s’excusait-elle ? Elle n’avait rien fait de mal. Ses yeux étaient remplis de larmes.
« Maman… »
« C’est peut-être fini pour moi. Si je meurs, tournez-vous vers Gentz. Je suis sûre qu’il vous aidera. »
On dirait que le fait de parler lui faisait mal. Elle allait mourir ? Je ne voulais pas y penser.
« Je suis désolée, vous deux. Je suis vraiment désolée que vous ayez eu une mère comme ça. »
Elle nous avait tenu la main avec sa faible prise. Je me demandais depuis combien de temps M. Gentz était parti.
Il n’était pas revenu. Ça n’avait peut-être duré que quelques minutes, mais on avait l’impression que des heures s’étaient déjà écoulées. Dépêchez-vous de rentrer, j’avais encore fait un vœu.
« Ugh. »
La douleur devait être de plus en plus forte. Quelqu’un, à l’aide. La petite main de Shuri serra la mienne très fort. Je ne pouvais pas abandonner.
« Shuri. »
J’avais regardé dans les yeux de Shuri. Elle avait l’air mal à l’aise.
« Continue à tenir la main de maman. »
J’avais pris la main avec laquelle elle tenait la mienne et je l’avais mise dans celle de maman.
« Sœur ? »
« Peut-être que Yuna peut faire quelque chose. »
J’avais laissé Shuri s’occuper d’elle et j’avais couru chez Yuna. Je n’avais pas le droit d’être fatiguée. Je pouvais voir la maison d’ours. J’avais ouvert la porte sans frapper.
« Yuna ! »
Yuna était là.
« Qu’est-ce qu’il y a ? »
« Y-Yuna, ma mère… »
Je n’avais pas pu le dire. Ma voix ne voulait pas sortir.
« Calme-toi. »
« Ma mère est vraiment malade… et même lui donner des médicaments… ne l’aide pas… J’ai essayé d’aller voir M. Gentz, mais… il a dit qu’il allait chercher des médicaments et il n’est pas revenu… que dois-je faire ? »
Quand j’avais vu le visage de Yuna, je n’avais pas pu m’empêcher de pleurer. J’étais venue jusqu’ici, mais Yuna n’était pas un médecin. Je m’étais dit que parce que c’était Yuna, elle pouvait peut-être faire quelque chose.
Yuna avait doucement posé sa main sur ma tête.
« OK, j’ai compris. Peux-tu m’emmener chez toi ? », dit-elle avec un sourire aimable.
Et je l’avais fait.
Quand nous étions arrivés, M. Gentz était revenu. Peut-être qu’il avait obtenu les médicaments ?
« M. Gentz !? »
« Je suis désolé d’être arrivé si tard. »
« Avez-vous trouvé des médicaments pour ma mère ? »
« Désolé. »
M. Gentz baissa la tête. Si c’était un médicament facile à obtenir, alors M. Gentz l’aurait probablement déjà eu. Il avait déjà fait tant de choses. Je ne pouvais pas être en colère contre lui.
Je m’étais laissée aller à me rapprocher du lit. Maman avait l’air de tellement souffrir que je ne pouvais presque pas la regarder.
« Gentz, si quelque chose… m’arrive… s’il te plaît… prends soin de mes filles. »
« Qu’est-ce que tu dis ? Qu’est-ce qui est supposé t’arriver !? » cria M. Gentz.
« Gentz… je t’ai tellement dérangée. Merci beaucoup pour le médicament et pour ce que tu as fait pour Fina. »
« C’est bon. Si tu te reposes, tu iras mieux. Essaie de ne plus parler. Je vais m’occuper de ces deux-là, alors concentre-toi sur ta guérison. »
« Shuri… Fina… laissez-moi voir vos visages. »
« Maman ! »
On avait toutes les deux pleuré.
Je ne pouvais pas voir le visage de ma mère à travers mes larmes. Elle nous avait serrés dans ses faibles bras.
« Je suis tellement désolée de n’avoir rien pu faire pour vous. Et merci pour tout, Fina, Shuri. »
Elle ferma les yeux.
« Merci, Gentz. »
On aurait dit qu’elle ne pouvait plus ouvrir les yeux. Je lui avais tenu la main, mais elle ne pouvait plus la saisir. Elle ne pouvait plus ouvrir les yeux. Peut-être qu’elle ne dirait plus jamais mon nom.
Maman, maman, maman.
Je ne pouvais pas m’arrêter de pleurer.
J’avais entendu un bruit bizarre derrière moi. Quand je m’étais retournée, Yuna frappait ses mains ensemble.
« Yuna ? »
« Je ne sais pas si je peux aider, mais je vais l’examiner, alors écartez-vous. »
Yuna nous éloigna du lit.
« S’il vous plaît, tenez encore un peu le coup », dit-elle à ma mère.
Yuna posa ses mains d’ours sur ma mère.
« Guérison. »
Son corps s’était illuminé. La couleur de la magie était jolie. Je me sentais au chaud, comme si, juste pour un moment, je sentais la présence d’un dieu là. La respiration de ma mère s’était calmée. Je n’arrivais pas à y croire. Jusqu’à ce moment, on aurait dit qu’elle suffoquait, mais maintenant, sa respiration s’équilibrait.
« Restauration. »
Cette fois, Yuna avait scandé un sort différent. Les yeux de maman s’étaient lentement ouverts, et comme si rien ne s’était passé, elle sortit du lit.
« … Cela ne fait plus mal ? »
« Maman ! »
« On dirait que ça a marché. »
« Mademoiselle, qu’est-ce que vous avez fait ? Vous ressembliez à une sorte de puissant prêtre ou d’ecclésiastique… Non, ça n’a pas d’importance pour l’instant. Quoi que vous ayez fait, merci »
M. Gentz remercia Yuna. C’est vrai, je ne l’avais pas encore remerciée !
« Yuna, merci ! »
M. Gentz et ma mère avaient commencé à demander à Yuna comment la rembourser. Je m’étais souvenue que M. Gentz m’avait dit que la seule façon de guérir ma mère était de payer beaucoup d’argent à un prêtre. Nous n’avions pas autant d’argent.
Yuna avait sauvé ma mère. Je risquerais ma vie pour la rembourser, s’il le fallait, mais Yuna déclara quelque chose auquel je ne m’attendais pas.
« Je n’ai pas besoin d’argent. Je voulais juste protéger le sourire de Fina. »
J’avais failli recommencer à pleurer. Est-ce que je pourrais un jour rembourser ma dette envers Yuna tant que je serais encore en vie ?
« Mais… »
« Bon, si je peux faire quoi que ce soit pour vous, dites-le-moi. »
« Je ferai n’importe quoi une fois que j’aurai retrouvé mon énergie. »
C’est ça. On ne pouvait pas la laisser faire, même si Yuna disait qu’elle ne voulait rien en retour. Si j’avais quelque chose à faire, je le ferais.
J’avais remarqué qu’au moment où maman et M. Gentz avaient dit « n’importe quoi », le coin de la bouche de Yuna s’était mis à bouger.
« Dans ce cas, j’aimerais que vous fassiez quelque chose que vous seul pouvez faire », avait-elle dit.
L’air dans la pièce devint lourd. Qu’est-ce que Yuna allait leur dire de faire ? Elle regarda autour de la pièce avant de s’occuper de Shuri et de moi.
« Fina, va acheter quelque chose de délicieux avec ta sœur. Assure-toi que ta mère mange quelque chose qui la nourrira. »
Elle m’avait donné de l’argent. Yuna avait-elle l’intention de dire à ma mère et à M. Gentz ce qu’elle voulait qu’ils fassent sans que nous soyons là pour l’entendre ? Je voulais savoir ce qui se passait, mais… je voulais aussi que ma mère mange quelque chose de nourrissant, comme Yuna l’avait dit. J’étais donc partie avec Shuri.
merci pour le chapitre