Kuma Kuma Kuma Bear – Tome 2 – Chapitre 27

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Chapitre 27 : L’ours des rumeurs

La rue où je m’étais installée était devenue tristement célèbre en quelques jours. C’était logique : une maison en forme d’ours avec un mystérieux habitant en costume d’ours surgissant de nulle part dans un terrain vague, ça donnait à réfléchir. Des tonnes de gens commencèrent à venir de loin pour reluquer la maison ours. Par conséquent, je ne sortais pas beaucoup. J’étais sortie pour manger le lendemain de mon installation, mais depuis, j’avais pris l’habitude de cuisiner à la maison.

« Yuna, j’ai fini le dépeçage pour aujourd’hui. »

Comme Fina venait tous les jours après lui avoir demandé de faire mon dépeçage, j’avais décidé qu’en règle générale, elle devait se reposer pendant un jour après trois jours de travail. J’avais également décidé de limiter le dépeçage à cinq monstres par jour. Sinon, Fina se contenterait de garder la tête baissée et de travailler comme un chien. Si elle se limitait à cinq, elle finirait son travail en une demi-journée.

« Merci. Fais attention en rentrant chez toi. »

« Entendu. Tu ne vas pas travailler, Yuna ? »

« Un autre jour… »

Si j’étais dans mon ancien monde, devenir une recluse ne serait pas un problème, mais je ne pourrais pas rester comme ça éternellement ici. J’avais décidé d’aller à la guilde à la première heure demain. J’avais de toute façon besoin de tuer quelques monstres pour que Fina les dépèce.

Le lendemain matin, j’avais donné suite à ma décision.

« Oh, Mme Yuna ! Vous êtes enfin revenue », me cria Helen quand j’étais entrée dans le hall.

Pourquoi la guilde devait-elle être aussi ennuyeuse ?

« Bonjour, Helen », je l’avais saluée en me dirigeant vers son bureau.

« Franchement, où étiez-vous ces derniers temps ? On vous attendait. »

« Vous m’attendiez ? »

« Oui. Nous avons une quête pour laquelle vous avez été nominée. »

« Moi ? Nominé pour une quête ? »

« Elle vient d’un certain Seigneur Cliff Fochrosé. »

« Qui est-ce ? »

Aucune de mes connaissances ne portait ce nom. C’était la première fois que je l’entendais.

« Ne savez-vous pas qui il est ? Le comte Fochrosé gouverne cette ville. »

« C’est le seigneur ? »

Si c’était un comte et un seigneur, il faisait ainsi partie de l’aristocratie. Quelqu’un comme ça m’avait envoyé une quête ? Dans les mangas et les romans, l’aristocratie causait autant de problèmes que la royauté. Je préfère ne pas mettre mon nez dedans. C’est pourquoi…

« Je passe. »

« Hein ? »

« Je refuse. »

« Hein ? »

« Je rentre à la maison. »

J’avais fait demi-tour.

« A-Attendez un instant, s’il vous plaît », Helen s’était penchée du bureau et avait pris mon costume d’ours.

« Quoi ? »

« Pourquoi rentrez-vous chez vous ? »

« Je rentre à la maison pour dormir. »

« C’est encore le matin. »

« Mon heure de coucher n’a rien avoir avec vous, n’est-ce pas, Helen ? »

« Dans ce cas, s’il vous plaît, écoutez-moi avant d’aller vous coucher. Vous n’êtes pas passée souvent ces derniers temps, et l’envoyé du Seigneur Fochrosé est passé plusieurs fois. »

« Ce n’est pas mon problème. »

« S’il vous plaît, écoutez ce que j’ai à vous dire. »

« Pas question ! »

« S’il vous plaît. »

Helen resserra son emprise.

« Une fois que je vous aurai écouté, pourrais-je refuser ? »

« Pourquoi êtes-vous si opposée à faire ça ? »

« La dernière volonté de ma grand-mère était que je ne me mêle pas à l’aristocratie ou à la royauté. »

« Quel genre de dernière volonté est-ce là ? »

« Eh bien, les aristocrates et la royauté tueront les gens immédiatement quand ils n’aiment pas quelqu’un, ou ils les emprisonneront. Ou s’ils trouvent une jolie fille, ils convoiteront son corps et la menaceront si elle les refuse. Ils accuseront les gens de crimes qu’ils n’ont pas commis, prendront l’argent de la population et utiliseront cet argent pour faire ce qu’ils veulent. C’est le genre de personnes qu’ils sont. De plus, ils ont des enfants arrogants et têtus qui s’attendent à ce que tout se passe exactement comme ils le veulent et qui font tout pour l’obtenir. »

« C’est quoi cette façon de penser ? »

« Est-ce que je me trompe ? »

« Il y a certainement des aristocrates comme ça. Mais le Seigneur Fochrosé est différent. C’est une personne gentille et décente. »

« Vous l’avez déjà rencontré ? »

« Je l’ai vu. Et je n’ai pas entendu de rumeurs terribles à son sujet, donc tout va bien. »

« Mais d’un autre côté, s’il les avait juste tuées, personne ne le saurait. Ne dit-on pas que les morts ne parlent pas ? »

« Pourquoi est-ce que votre esprit va vers cela ? »

Je ne pouvais pas lui dire que j’avais été influencée par les mangas et les romans.

« Hé, c’est quoi toute cette agitation matinale ? »

Alors qu’Helen et moi en étions-là, la masse de muscles (le chef de guilde) était venue de l’arrière.

« Chef de guilde ! »

« Helen, que signifie cette agitation matinale ? Qu’est-ce que tu fais ? »

« Ce n’est pas ma faute. Je veux parler à Yuna de la quête pour laquelle le Seigneur Fochrosé l’a nommée, mais elle a d’étranges préjugés contre l’aristocratie et ne veut même pas entendre de quoi il s’agit. »

Ce n’était pas des préjugés. Dans les mangas et les romans, c’était des faits.

« Des préjugés ? »

« Elle dit toutes ces choses sur la façon dont l’aristocratie tue les gens qu’elle n’aime pas et exige le corps de belles femmes, ainsi que l’arrogance et l’entêtement de leurs enfants. »

« Eh bien, il y a du vrai », dit le chef de la Guilde.

« Chef de guilde ! »

« Oui, désolé. Il y a effectivement des aristocrates comme ça, mais Cliff est différent, alors, vous pouvez y aller l’esprit tranquille. »

Cliff ? pensais-je. Il a vraiment le droit d’appeler un aristocrate par son nom ?

« En êtes-vous absolument certain ? »

« Oui. De plus, je connais le gars. »

Je suppose qu’il était logique que le chef de guilde connaisse le seigneur.

« S’il vous plaît, faites-le. Si vous le refusez, vous compromettez sa confiance dans la guilde. », déclara Helen.

Elle s’était mise à faire une prise en main féroce à deux mains. J’avais eu l’impression qu’elle ne voulait pas lâcher prise avant que j’accepte.

« Ummm. OK, j’ai compris. Je vais juste vous écouter. »

« Merci beaucoup. Mais en fait, il n’y a rien à vous dire. Il vient de vous ordonner de venir chez lui. »

« Et ensuite ? »

C’était cent fois plus vague. S’il essayait de faire quelque chose alors que personne n’était là pour le voir…

« Vous n’avez rien à craindre. Je pense qu’il veut juste rencontrer l’ours dont tout le monde parle. »

« Celui dont tout le monde parle ? »

« Vous êtes devenue un peu une célébrité dans cette ville, Mlle Yuna. »

Et bien, pensais-je, je m’étais dit qu’une personne deviendrait célèbre en se promenant dans la ville dans un pyjama d’ours, mais je ne pensais pas que ce soit une raison suffisante pour me convoquer.

« Cédez juste cette fois-ci. Vous avez tué des hordes de loups, de gobelins et un roi gobelin seule, dans un costume d’ours. On ne peut pas ignorer le fait que vous avez construit cette maison d’ours et que vous avez invoqué des ours pour vous déplacer et écraser vos ennemis. Cela allait vous faire entrer dans le moulin à ragots. Même un seigneur ne pouvait pas s’empêcher de vouloir vous rencontrer après avoir entendu cela, pas vrai ? »

« C’est quoi cette histoire de maison d’ours ? »

Il semblerait qu’Helen ne soit pas au courant des dernières rumeurs me concernant.

« Tu n’es pas au courant ? Elle a loué un terrain et y a construit une maison. Ça ressemble à un ours de l’extérieur. En plus, elle l’a soi-disant construite sans que personne s’en aperçoive, c’est donc devenu le sujet brûlant de la ville. »

« Je n’en avais aucune idée. J’irai jeter un coup d’œil un jour. »

Non, ce n’est pas la peine, pensais-je.

Tout ce que je faisais, c’était accomplir des quêtes comme un aventurier ordinaire, faire une maison (d’ours) habituelle avec de la magie, aller tuer sur mes montures (d’ours) et porter mes vêtements normaux (d’ours) en me promenant en ville.

« Ne puis-je pas juste dire non ? »

Je ne voulais pas le rencontrer. Je voulais juste rentrer chez moi.

« Qui sait ? Les aventuriers ne rejettent pas normalement les quêtes de l’aristocratie. Si vous voulez la refuser, votre seule option pourrait être de quitter la ville. », dit le chef de la Guilde.

« Quelle plaie ! »

C’était tout ce que j’avais pu dire.

« Ne dites pas ça. Vous avez simplement attisé sa curiosité. Si ce n’est qu’une réunion, autant aller le voir. »

« Si je devais le rencontrer, quand devrais-je le faire ? Un seigneur n’a pas vraiment de temps libre. »

« Effectivement, il nous a fait part de quelques jours qui lui restaient. Soit demain, soit dans l’après-midi dans trois jours, ce serait l’idéal. »

S’il était aussi occupé, il n’avait pas besoin de faire un détour pour me rencontrer.

« Je ne vous laisserai pas partir tant que je ne vous aurai pas entendu dire que vous acceptez la quête. »

Helen avait toujours ma tenue dans ses griffes inébranlables.

« Compris. Je vais aller le rencontrer. C’est tout ce que j’ai à faire, non ? »

« Le ferez-vous vraiment ? Merci beaucoup. »

Elle avait finalement lâché prise. Sans autre option, j’avais fini par décider d’aller le rencontrer l’après-midi suivant.

Quelle plaie, m’étais-je dit.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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