Kimi to Boku no Saigo no Senjo – Tome 8 – Chapitre 6 – Partie 4

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Chapitre 6 : L’embrasement de la vierge de l’aube

Partie 4

Neige et soleil. Escalier central. Quatrième étage.

« Ce… sorcier sénile. Quand cessera-t-il d’être aussi arrogant !? »

« Hmm ? Je me demandais qui c’était. C’est toi », ricana Salinger en regardant la sorcière qui lui criait dessus depuis bien plus bas.

Il avait repéré une rousse qui le regardait d’un air renfrogné. Ses cuisses blanches étaient exposées sous l’ourlet de son manteau, car elle ne portait rien en dessous.

Il ne l’avait pas reconnue.

Mais il avait reconnu sa voix.

« Ha-ha, comme c’est comique. Tu t’es donc empressée de reprendre une forme humaine ? Je suppose que tu ne voudrais pas exposer ton apparence disgracieuse aux chercheurs de ce bâtiment. »

« Tais-toi et ne bouge pas. Je viendrai te chercher en un rien de temps ! »

« Quelqu’un est effronté. »

Vichyssoise se mit à courir férocement dans l’escalier mais Salinger ne l’avait pas attendue. Il leva sa main droite, qui s’était illuminée d’une lumière astrale.

« Je me suis lassé de ton visage. »

Le Miroir d’eau avait la capacité de transcender et de booster les pouvoirs astraux volés à de nouveaux niveaux.

— Un Sanctus d’éclairs et de vent.

L’air semblait se tordre.

Le tonnerre déchirant les oreilles gronda, et la foudre fit exploser les murs et le sol sur lequel Vichyssoise se tenait.

« Gah !? »

Le vent et la foudre. La combinaison inhabituelle de ces deux puissances astrales fit même oublier à Vichyssoise de respirer. Le vent stoppait ses mouvements et les éclairs assaillaient son corps.

« Disparaît. »

« … Je ferai en sorte que… tu te souviennes… à quel point… une vraie sorcière peut être effrayante ! »

Vichyssoise sauta alors par la fenêtre.

Mais l’orage et l’électricité ne s’arrêtèrent pas là. Elle fit s’écrouler les murs entre les pièces du cinquième étage, foudroyant unilatéralement les mercenaires employés par l’Hydra.

Même les planchers se transformèrent en poussière.

« Était-ce sa triste tentative de me maudire ? » Salinger se moqua de ses dernières paroles et se dirigea vers l’étage.

Un nuage de poussière l’accueillit.

Il vit quelque chose d’autre devant lui, s’approchant de lui, avant même qu’il n’ait fait quelques pas.

Qui était-ce ? Quelqu’un de terriblement agile.

Lorsque Salinger sentit la présence et se tourna vers elle, elle était déjà devant ses yeux.

+

Cette personne passa devant lui aussi vite que le vent.

+

Il ne restait plus qu’un tourbillon de poussière et le vague souvenir d’une forme humanoïde.

Salinger n’avait aucune envie de spéculer. Si des soldats venaient à lui, il ne montrerait aucun pardon, mais il allait à l’encontre de ses principes de poursuivre quelqu’un qui lui passait devant en courant.

Plus important encore… un adversaire plus merveilleux l’attendait sur son chemin à l’intérieur de ce bâtiment.

« Ces cheveux bleus… Oui, je crois que je me souviens en avoir entendu parler. »

Il avait jeté un coup d’œil à la fille dans la poussière. Sa bouche s’était retroussée en un sourire narquois. Son rire était dérisoire — une moquerie.

« Mizerhyby Hydra Nebulis IX. Le successeur de l’Hydra, hein. »

« … Je vois que j’ai un autre invité. » La jeune fille passa ses doigts dans sa frange, comme si elle voulait montrer son symbole astral. « Je ne te demanderai pas qui tu es. C’est peut-être la première fois que nous nous rencontrons, mais mon cher oncle m’a beaucoup parlé de toi. Je me demandais où tu avais bien pu aller après avoir disparu de la prison. »

« Oh ? »

« Je suppose que tu cherches le Chant Grégorien ? Et si je te disais qu’il n’est pas là ? » La doublure du chef de famille, Mizerhyby, se toucha l’oreille. « Il a été volé. Par quelqu’un qui avait une longueur d’avance sur toi. »

« … Quoi ? »

« Je l’ai presque récupéré. Était-ce ton pouvoir astral tout à l’heure ? Quelle horrible nuisance c’était ! »

« Je vois. Bon, alors… » Les lèvres de l’homme à la beauté évidente se retroussèrent. « Alors laisse-moi me corriger. Montre-moi le véritable descendant. »

« Quoi — !? »

« Les expériences menées par l’Hydra produisent les bêtes les plus sauvages. Et le descendant les enregistre. Crois-tu que je puisse imaginer que tu as autorisé le vol de ce document ? Ne fais pas l’imbécile. C’était une réplique avec un fragment de ce qui a été enregistré. Ce que je veux, c’est l’original. »

L’homme regarda la jeune fille qui se mordait la lèvre. Bien que Mizerhyby soit assez grande pour être mannequin, le sorcier la dépassait d’une tête entière.

« … » Elle baissa les yeux, serrant silencieusement ses mains en poings.

Et…

« Est-ce que tout le monde ici veut m’énerver ? »

La lumière explosa. Le corps de la princesse Mizerhyby s’agita avec une lueur semblable à un vortex. Ses cheveux de lapis-lazuli se balançaient au gré du vent.

« Misérable sorcier ! Tu as rampé dans le monde réel, mais tu n’es plus rien maintenant. Je vais te montrer où tu te situes par rapport à la lignée royale ! »

« Je ne peux même pas supporter de t’écouter. » L’homme aux cheveux blancs poussa un soupir exaspéré en guise de réponse. « La dignité ne réside pas dans le sang, mais dans les principes. Tu as pris trop d’assurance avec les puissants pouvoirs astraux dont tu as été dotée à la naissance et tu as perdu le désir de t’améliorer. En quoi est-ce royal ? »

« Maintenant que tu l’as dit. »

« Laisse-moi te dire quelque chose. Ne me réponds pas quand tu n’as rien d’autre que du sang royal. »

Salinger. Le sorcier transcendantal.

Ce qui le rendait transcendantal, c’était son ambition de transcender la royauté.

Il n’y avait jamais eu qu’une — une seule personne qu’il considérait comme son égale — une fille d’il y a trente ans. À part cela, il pensait que tous les autres étaient en dessous de lui.

 

 

« Alors, le vrai descendant est-il au dernier étage ? »

« Comme si je te laissais partir. Tu meurs ici ! » hurla la princesse.

Une vague d’énergie astrale avait alors jailli des fenêtres brisées et secoua l’institut Neige et Soleil.

+++

Souveraineté de Nebulis. Banlieue de l’État central.

Le centre de recherche sur le pouvoir astral brûlait encore et était enveloppé de fumée. Plusieurs centaines de personnes qui avaient flairé l’agitation s’étaient rassemblées autour de la clôture en fer entourant le terrain. Les personnes qui s’approchaient de l’endroit étaient en grande partie des journalistes et des membres de la police militaire venus contrôler la situation. En plus d’eux, il y avait un assassin des Zoa qui était venu enquêter sur la destruction de l’installation de l’Hydra.

« Je suis arrivée sur les lieux. »

« De quoi ça a l’air, Shanorotte ? »

« Hmm… pas terrible. Tout ce que je peux dire, c’est que l’institut est en train de brûler. Et le dernier étage est dans un état particulièrement horrible. Et le cinquième étage, je crois. Il y a de la fumée noire qui s’échappe de toutes les fenêtres, mais je n’arrive pas du tout à savoir ce qui se passe. »

« Et le sorcier ? »

« Aucun signe de lui. Et les journalistes sont si bruyants que je ne peux pas dire ce que dit la police militaire. »

Elle ouvrit les paumes comme si cela lui échappait. La femme aux cheveux dorés qui tenait l’appareil de communication avec un sourire crispé était Shanorotte Gregory.

L’ancienne capitaine impériale de la troisième division de défense spéciale. Plus exactement, l’espionne des Zoa qui s’était glissée dans les forces impériales. Son identité ayant été révélée au canyon de Mudor, elle était rentrée chez elle. C’est ici qu’elle se trouvait à présent.

« Et le personnel d’Hydra ? Vois-tu Mizerhyby, la première dans la succession ? »

« Je ne peux vraiment pas dire. » Elle fit tourner ses cheveux permanentés autour de son doigt. « Des témoins rapportent que le sorcier a forcé l’entrée du bâtiment. Ils sont peut-être en train de se livrer à un combat héroïque, en ce moment même, en se lançant des poignards et tout le reste. »

« Ce serait des images précieuses. »

« Non, non, non. Je ne peux pas entrer dans le bâtiment, et même si je le pouvais, quelqu’un d’aussi chétif que moi ne pourrait pas leur faire face. »

L’une était une descendante de la Fondatrice. L’autre était un sorcier qui avait attaqué la précédente reine. Shanorotte ne voulait pas se mêler au combat.

« Alors, je propose de me retirer. »

« Quelqu’un est impatient d’abandonner. »

« Vois cela comme une retraite stratégique. Je ne pense pas que nous ayons grand-chose à gagner ici avec les fouineurs dans les parages. Du moins, pas en ce qui concerne la scène. »

Elle rangea l’appareil de communication dans sa poche et fit demi-tour, se dirigeant vers le café où ses subordonnés l’attendaient. Alors qu’elle s’apprêtait à sortir, elle entendit soudain des pas précipités venant de derrière elle, directement vers les bâtiments de l’institut.

« Capitaine, par ici ! Nous nous mêlons à la foule et nous quittons la banlieue. »

Une voix de garçon.

Et elle entendit également plusieurs autres bruits de pas immédiatement derrière elle.

« Je - je sais, mais la foule… »

« Ça va, capitaine ? »

« Euh, euh, euh ! Je vais bien, tu peux continuer à courir devant moi, Iska ! Tu es le plus blessé de nous tous, alors tu devrais tout de suite te faire soigner — Ah ! »

« Wôw !? »

Quelqu’un avait foncé dans le dos de Shanorotte.

Ils essayaient de courir à travers la foule et n’avaient probablement pas fait attention à la direction qu’ils prenaient.

L’autre personne avait été projetée en arrière à cause de l’impact. Shanorotte avait une carrure plutôt imposante, après tout, et elle s’était entraînée comme capitaine des forces impériales. Une petite fille semblait être tombée sur elle.

« Oh, je suis désolée. On me dit toujours que j’ai une grande carrure. »

Elle pensait qu’il s’agissait d’un enfant.

Elle se retourna et lui tendit la main.

« … Hein ? »

Le sourire de Shanorotte se figea, sa main toujours tendue. Ce qu’elle voyait, c’était une fille aux cheveux bleu clair, au visage de bébé adorable et aux membres enfantins.

Cependant… Shanorotte savait qu’il s’agissait en fait d’une adulte, malgré son apparence. C’est parce que lorsque Shanorotte était une espionne des forces impériales…

« … Mismis ? »

« Hein ? Noro !? » La fille qui s’était retournée pour la regarder ouvrit elle aussi de grands yeux.

Elle aussi faisait partie des forces impériales, une certaine Mismis Klass de l’unité 907. Autrefois, elles avaient été collègues et amies — c’est du moins ce que Shanorotte avait prétendu à son ennemie jurée.

+

« Noro... Où est la… vraie Noro ? »

« Ha-ha-ha, je n’arrive pas à y croire. Shanorotte Gregory est née et a grandi dans la souveraineté de Nebulis. Je suis la seule et unique Shanorotte depuis que toi et moi nous sommes rencontrées. »

+

Pourquoi ?

Pourquoi un commandant impérial était-il dans la Souveraineté, et pourquoi dans l’État central ?

« Mismis ! » Elle tendit la main, hébétée. Elle ne comprenait pas ce qui avait mené à cela, mais un commandant impérial était un ennemi, rien de moins. Elle tendit la main pour attraper le col de Mismis.

« Hé, patron, par ici. »

« Euh, euh, euh ! » Mismis reprit ses esprits et prit immédiatement ses jambes à son cou. Elle profita de sa petite taille, se glissant dans les interstices de la foule pour s’enfuir.

 

 

Avec sa grande carrure, Shanorotte ne pourrait pas réaliser elle-même un tel exploit.

« A -Attendez ! Attrapez cette femme ! C’est un sujet impérial ! »

Pas une seule personne ne réagit.

La voix de Shanorotte disparut dans le bruit qui l’entourait. La police militaire avait fort à faire avec l’institut.

Incapable de faire quoi que ce soit, l’espionne, Shanorotte, ne pouvait que regarder le dos de son ancienne collègue de l’époque impériale rétrécir de plus en plus.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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