Kimi to Boku no Saigo no Senjo – Tome 3 – Chapitre 5 – Partie 3

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Chapitre 5 : Le sorcier et le berserker

Partie 3

« Où croyez-vous regarder, sorcier ? »

 

De la colonne de feu qui engloutissait la tour de la prison avait jailli un épéiste dans une pluie de braises étincelantes.

« Impossible !? » glapit Salinger d’une voix tendue.

Il avait été certain que son atout avait éliminé ce garçon — quoi d’autre aurait pu se produire lorsque l’épéiste avait percé la glace et libéré un torrent explosif de feu brûlant. Il avait assez de puissance pour blesser même les dragons qui vivaient dans les frontières inexplorées de la planète, c’est pourquoi le sorcier sentit un frisson le long de son échine pour la première fois de sa vie.

« Que… Qu’est-ce que tu as fait, épéiste !? » Salinger avait bondi du deuxième au quatrième étage, utilisant le pouvoir du vent astral pour s’élever dans le ciel. À sa poursuite, Iska avait sauté du toit du deuxième étage au troisième. « C’était l’une de mes créations les plus puissantes ! Pas quelque chose qu’un mortel pourrait supporter ! »

« … Ces deux épées astrales ne font qu’une. »

Alors que le sorcier bondissait vers le plus haut étage de la tour, Iska sautait le long du troisième étage.

« L’épée astrale en acier noir peut couper toute attaque astrale, et la blanche peut invoquer le pouvoir de la dernière chose coupée. »

« Hein… !? Tu n’aurais pas pu. »

« J’ai coupé le mur extérieur — la glace qui scellait le feu. Puis j’ai rappelé cette glace. » Les blessures sur le corps d’Iska n’étaient pas des brûlures, mais des engelures, ce qui ne pouvait signifier qu’une chose…

« Tu dis que tu as revêtu la glace que tu as rappelée sur ton propre corps !? »

En réfléchissant rapidement, Iska s’était fabriqué une sorte d’armure de glace pour se protéger de l’explosion de feu. Cependant, ce qui avait vraiment fait écarquiller les yeux de Salinger, incrédule, c’était l’idée téméraire qu’avait Iska de revêtir la glace astrale.

« Ridicule. Cela aurait gelé tout ton corps ! Même si tu t’étais protégé du feu, tu aurais dû finir en sculpture de glace et suffoquer ! »

« C’est exact. C’est pourquoi il a fallu du temps pour la faire fondre. »

« … Hein ? »

Cette fois-ci, Salinger était sans aucun doute à court de mots. Qu’avait fait Iska ? Après avoir gelé son corps pour se protéger de l’explosion, comment s’était-il ranimé ? C’est alors que Salinger le Transcendantal avait réalisé quelque chose : il s’agissait forcément du feu qui avait embrasé la tour de la prison, brûlant suffisamment pour atteindre le toit du deuxième étage. Ces incendies avaient été déclenchés par des engins incendiaires que l’armée impériale avait déployés. Ils ne s’éteindraient pas simplement parce que du temps s’était écoulé.

« Alors tu as sauté dans le feu !? »

Pour se protéger du feu astral, il s’était gelé en étant recouvert par de la glace astrale. Pour faire fondre cette glace, il s’était jeté dans le feu grégeois que l’Empire avait créé.

S’il ne s’était pas ranimé assez vite, il serait mort de froid. Mais même s’il avait réussi à se décongeler, s’il avait eu ne serait-ce que quelques instants de retard dans sa fuite du feu, il serait mort brûlé.

« Tu es fou. Tu dis que tu as pensé à cette absurdité sur le moment — sans hésitation !? »

« Je n’avais aucune raison d’hésiter. »

« NGH !? » Le sorcier tituba devant la présence écrasante de l’épéiste. Salinger n’avait jamais été témoin d’un ennemi aussi étrange que celui-ci. Il frissonna d’une peur sans précédent. Même lors de la bataille au palais royal, il y a trente ans, il n’avait pas ressenti cela — pas même lorsqu’il avait affronté la reine Nebulis VII. Et pourtant, il trouvait cet épéiste profondément troublant.

« Tu dis que… tu as percé ma technique secrète avec cette idiotie !? »

« Là où il y a un souhait. »

Tels avaient été les termes de son échange avec la princesse de Nebulis : il avait accepté la clé cachée dans le mouchoir, qui le liait par une promesse à sa rivale, Alice.

Comment pourrais-je… tourner le dos à notre promesse ?

Iska ne pouvait après tout pas se permettre d’atteindre ses limites avant d’avoir réglé les choses avec la Sorcière de la Calamité Glaciale.

« Un souhait ? Quelle chose stupide à dire ! » hurla Salinger, une boule de rage et de peur. « Espèce de berserker répugnant ! Ne t’avise pas de penser que tu peux utiliser ce tour une seconde fois ! »

Le sorcier était déterminé à ne pas lui permettre d’utiliser la même tactique deux fois et de vivre pour le raconter. Salinger repoussa les flammes de son cœur, gardant son esprit glacé.

La force de Salinger ne résidait pas dans son pouvoir astral. Sa nature audacieuse, mais prudente était le double aspect de son caractère qui définissait sa véritable valeur.

« C’est une technique secrète dérivée de la lignée de la Fondatrice. Soit fier d’avoir posé les yeux dessus ! »

Cette fois, c’était le sanctuaire du vent et de la foudre. La lumière astrale avait jailli de la main droite levée de Salinger, mais elle était attirée par un nuage tourbillonnant qui faisait rage en pleine nuit.

« L’air et la foudre. Dansez ! Déchaînez-vous ! »

L’atmosphère se déforma alors qu’une tempête de sable s’abattit sur la tour de la prison et commença à souffler tout ce qui se trouvait à proximité. Le mur extérieur de la tour s’était détaché et s’était écrasé sur le sol, éteignant les flammes à proximité immédiate. Elle avait enveloppé Iska et Rin avant qu’ils ne puissent sourciller.

« Une tempête de sable ! » Ils n’étaient pas menacés par le vent lui-même : la tempête en furie avait commencé à soulever et à projeter des cailloux dans les airs, de petites pierres de la taille du bout de l’auriculaire d’une personne. Une fois soulevés par un vent de cette vitesse, ces minuscules fragments frappaient avec la force d’une balle, transformant la tempête en une mitrailleuse alimentée par le vent.

Cependant, ils n’avaient pas touché Iska.

« … Terre, rassemblez-vous ! » Le sol se souleva, se regroupant en un golem humanoïde qui servit de bouclier protecteur à Iska contre les projections de cailloux.

« Rin ? »

« … Ne vous inquiétez pas pour moi. Détruisez-le ! » Rin n’avait qu’un petit bouclier de terre dans sa main. Elle avait atteint les limites de son pouvoir astral. La sorcière n’avait pas été capable de se remettre de l’attaque précédente, choisissant de former un seul golem pour Iska. « Le golem ne tiendra pas longtemps… Allez — y ! »

« Femme de chambre ! Le rideau est tombé depuis longtemps sur toi. Tu es une horreur ! »

Des coups de tonnerre retentissent dans l’œil du cyclone, séparant les nuages tourbillonnants tandis que les éclairs s’abattirent, visant directement le sol — où la fille aux cheveux bruns était tombée à genoux, bien au-delà de sa limite physique.

La foudre s’était dirigée vers Rin. À ce moment-là…

 

… la foudre s’était figée sur place.

 

L’air était devenu immobile.

La tempête s’était arrêtée.

Un froid subarctique glaça les blessures sur le corps de Rin — un froid qui pouvait même arrêter la foudre elle-même.

« Que faites-vous à ma Rin ? »

La glace était partout. En une seule attaque, le mage astral avait tranché directement dans le vif du sujet. Couverte par l’air glacé, la jeune fille s’avançait calmement vers Rin, déambulant avec une élégance raffinée.

« … Lady Alice ! »

« Merci pour ton travail acharné, Rin. Tu as bien tenu le coup contre lui. » Alice n’avait même pas jeté un regard en passant au sorcier au-dessus d’elle alors qu’elle tenait Rin dans ses bras.

Elle avait offert à son adversaire de nombreuses occasions de l’attaquer. La princesse de la souveraineté de Nebulis était tellement certaine que le match était réglé qu’elle ne voyait aucune raison de rester sur ses gardes.

« Iska… » S’accrochant à Rin, la jeune fille aux cheveux d’or avait murmuré son nom. « Alors tu as vraiment répondu à mon appel. »

Les yeux rivés sur le sorcier au sommet de la flèche, Iska s’était élancé du quatrième étage au cœur de la tempête de sable qui faisait rage.

Plus haut… Plus haut. Plus haut. Aussi haut que les plus hauts bâtiments du treizième état.

« Je gagne, sorcier. »

« Ne me grogne pas dessus, bâtard ! Tu n’es qu’un simple épéiste — penser que tu pourrais te tenir à mon niveau est un rêve au-delà du rêve. Tu n’es rien pour moi ! »

Des faisceaux de lumière avaient jailli des mains du sorcier, se condensant dans ses paumes pour prendre la forme d’une paire d’épées.

C’était le sanctuaire de la lumière et des ténèbres, Graduel parmi les étoiles. « Sa majesté, que votre lumière inépuisable subjugue cet abîme ! »

L’ombre et la lumière.

Une épée rayonnait d’une luminance multicolore, tandis que l’autre épée était d’un noir d’encre, absorbant toute lumière. Il était impossible d’imaginer la puissance qu’elles possédaient. Les spéculations n’avaient aucun sens.

Mais…

« Vous avez perdu, Salinger ! »

… en fin de compte, il importait peu que leurs pouvoirs soient à craindre ou non. Celui qui les maniait était un sorcier.

Bien qu’il ait maîtrisé l’utilisation des pouvoirs astraux, il n’était pas un épéiste.

Et à cause de ça…

 

… Les épées astrales d’Iska avaient transpercé celles du sorcier.

 

 

* * *

Le sorcier s’était effondré après avoir été touché.

Au sommet de la tour de la prison d’Orelgan, le criminel qui avait tenté de surpasser la royauté avait été frappé et mis au sol.

« … Ha. Ha. Ha-ha-ha-ha-ha ! » rugit-il avec délectation.

« Salinger ? »

« N’est-ce pas amusant ? Au moment où j’atteins mon apogée en tant que mage astral, la planète lance un ennemi gênant dans ma direction. Un test ! Mon épreuve ! » Salinger avait plongé du cinquième étage de la tour. Bien qu’il soit tombé en arrière vers la terre, son expression était exaltée. « Écoutez-moi. Rien ne peut me contenir ! »

Sa déclaration avait résonné comme une malédiction.

Le sorcier transcendantal était tombé la tête la première de la tour de la prison sur le sol en dessous.

 

+++

Le jour s’était levé sur Alcatroz.

 

Alors que la nuit retirait son écran sombre suspendu au-dessus de la ville, il devint évident que la tour de la prison avait été réduite à une enveloppe calcinée : le sol était carbonisé, le sol roussit par les bombes incendiaires et le feu astral, de la suie noire s’élevait encore de la zone.

« Lady Alice, nous avons fini de vérifier les prisonniers. Personne n’a découvert d’évasion. »

« Je vois. C’est bien. » Alice avait lentement fait le tour du terrain. Elle jeta un coup d’œil au mur extérieur de la tour qui avait été légèrement liquéfié et se tourna vers la préposée à côté d’elle. « Rin, qu’en est-il de tes blessures ? »

« Ils ne me dérangent pas. »

« Vraiment ? Alors cette éraflure ici est bien aussi ? »

« Yow ! Lady Alice, pourquoi as-tu fait ça ? »

« Parce que tu joues les durs. » Alice était mi-inquiète, mi-blagueuse. Elle éclata de rire. « C’est juste toi et moi. Sois honnête. »

« Ça ne fait pas mal. »

« … »

« Je plaisante ! Je plaisante ! Ça fait vraiment mal ! S’il te plaît, ne souris pas en t’attaquant à mes blessures ! » La jeune fille enveloppée de bandages s’était éloignée en s’agitant. « Plus important encore, Lady Alice, à propos de ce sorcier… »

« Je vais réfléchir à un endroit pour le garder. Nous devons le garder dans un endroit mieux construit. »

« Non, ce que je voudrais te dire c’est… » Ahem, Rin toussa. « Un message vient d’arriver de la Souveraineté. La reine t’a félicitée d’avoir arrêté l’évasion de Salinger à un moment critique. »

« Bien. Je pense que ma mère doit être soulagée. »

Le sorcier transcendantal.

Alice ne l’avait pas combattu directement. Maintenant qu’elle avait entendu les histoires de Rin et vu ses blessures, il n’était pas étrange d’entendre que la reine était soulagée.

Mais celui qui l’a fait tomber n’était ni Rin ni moi.

Si je disais à ma mère que c’était un épéiste impérial, je me demande quel genre d’expression elle ferait.

Il n’était plus là.

Juste à ce moment-là, il devait s’approcher de la frontière.

 

« J’ai tenu ma promesse. Tout va bien maintenant, n’est-ce pas ? »

 

C’était juste avant le lever du jour. Il l’avait dit à cet endroit précis avant qu’ils ne se séparent.

La promesse était qu’il aiderait à capturer Salinger en échange du retrait de ses menottes. Cependant, Alice n’avait rien dit à ce sujet. Elle avait hésité à dire quoi que ce soit et, finalement, n’en avait jamais parlé.

Mais il l’avait réalisé.

Iska aurait pu s’enfuir immédiatement après avoir enlevé les menottes.

Mais il est venu ici.

Il s’était battu à sa place et avait même sauvé la vie de Rin. Rien qu’en y repensant, elle pouvait sentir son expression s’adoucir. Elle avait envie de sautiller de joie là où elle se trouvait.

Ahhh. C’est mauvais.

Alice ne comprenait même pas ce qui n’allait pas, mais elle le ressentait néanmoins.

« … Non, mais ce n’est pas ça non plus ! »

« Lady Alice ? »

« J’allais presque le remercier, mais ce n’est pas bien. Parce que tout ce qui s’est passé était conforme à notre accord ! C’était approprié pour Iska de partir. C’est comme ça que je dois le voir ! »

Son intuition ne s’était pas trompée.

Il était son ennemi juré.

C’est pourquoi elle ne voulait parler de lui à personne dans la Souveraineté.

L’épéiste impérial est à moi et à moi seul.

Oui, c’est ça.

C’est comme ça quand il s’agit d’Iska. Je ne vais pas le remercier.

Iska était un ennemi de longue date auquel la princesse Aliceliese allait consacrer tout son être et sa volonté pour le combattre.

C’était naturel que les choses se passent ainsi.

« C’est une bonne chose, Rin. Il n’y a aucune raison pour que nous soyons reconnaissants envers lui. »

« T-Tout à fait ! »

« Ce que nous devrions faire, c’est retourner à la Souveraineté. Rentrons à la maison. Il y a tout un tas de choses que nous devons rapporter à ma mère, après tout. »

Le rapport le garderait secret, bien sûr.

Avec cette promesse à l’esprit, Alice avait commencé à marcher avec son accompagnatrice à ses côtés.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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