Kimi to Boku no Saigo no Senjo – Tome 3 – Chapitre 3 – Partie 1

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Chapitre 3 : Impossible de s’enfuir

Partie 1

Les jumelles de Nebulis.

La Fondatrice était la plus âgée des deux, possédant le plus grand et le plus fort pouvoir astral existant. Elle était appelée la Grande Sorcière par l’Empire, celle qui avait résisté seule aux invasions des soldats impériaux — jusqu’à la fin de ses jours.

La plus jeune des jumelles était celle qui avait lancé la Souveraineté.

Plus tard connut sous le nom de Nebulis I, elle avait accéléré l’expansion du pays pour lutter contre la nation monolithique et militante connue sous le nom d’Empire.

C’est dans le cadre de cette politique que les douze États sujets avaient rejoint leur cause.

Le territoire souverain d’origine que l’Empire en était venu à craindre comme le « Paradis des sorcières » était devenu l’État central de la nouvelle union de treize États.

 

+++

Au sein de la souveraineté de Nebulis se trouvait le treizième état, Alcatroz.

Des bâtiments en acier bordaient les routes, leur conception étant largement dictée par les tentatives impitoyables des soldats impériaux qui avaient essayé d’envahir la ville par le passé. Cette région abritait des grappes d’architecture capables de résister aux bombardements de l’artillerie impériale.

Les murs de béton froid étaient stériles, et si elle devait le décrire succinctement, Alice imaginait que le décor aurait pu être tiré tout droit des rues de l’Empire.

Même si c’est dans la souveraineté.

Quelle comparaison bizarre à faire.

Alice ne pouvait s’empêcher d’y penser.

« Hé, Rin, je pense que cet État a besoin d’être réaménagé de fond en comble. Nous devrions élargir les routes et planter quelques arbres et faire de cet endroit un lieu où les gens peuvent voir le ciel bleu depuis les routes. »

« Tu as raison, Lady Alice, cependant… » Rin conduisait leur véhicule, qui grondait dans les rues. « Nous avons besoin d’un budget et d’un calendrier. Si l’armée impériale devait débarquer alors que nous sommes en pleine phase de développement, nous n’aurions aucune chance. »

« C’est la source de nos problèmes… »

Alice avait une montagne de choses sur sa liste de choses à faire lorsqu’elle deviendrait reine. Le problème était que 90 % de ces tâches nécessitaient qu’elle vainque d’abord l’Empire.

Vaincre l’Empire.

Si c’était facile, les choses seraient si simples.

Elle était sur le siège arrière, regardant le garçon pelotonné et endormi à côté d’elle.

C’était l’ancien Saint Disciple Iska. Même s’il se réveillait, il ne serait pas capable de bouger un doigt pendant un certain temps à cause des effets secondaires du sédatif. Mais juste pour être prudent, elles lui avaient mis des menottes.

« N’étais-tu pas… ? » Elle avait regardé attentivement son profil endormi. « N’étais-tu pas celui qui a résisté à toutes mes attaques astrales lorsque nous nous sommes battus ? » Il était un peu tard pour qu’elle ressente cela, mais Alice avait encore du mal à croire la série d’événements qui l’avait menée jusqu’ici, tandis qu’elle regardait le garçon qui s’était laissé facilement kidnapper.

C’était l’épéiste qui avait déchiré son pouvoir astral et qui était capable d’affronter les attaques de la Fondatrice Nebulis.

« Hé, qu’est-ce que je suis censée faire de toi ? » Alice ne voulait pas qu’il succombe au poison dans la ville neutre. Ce n’était pas la façon dont elle voulait régler les choses.

Mais les relations entre les deux pays l’empêchaient de laisser Iska partir sans condition. Même Alice n’avait pas ce genre de sympathie pour un soldat ennemi.

Je n’avais pas d’autre choix que de te capturer.

Parce que nous avons été vus.

Comme ils avaient été vus par la capitaine impériale Mismis, elle n’avait pas d’autre choix que de le prendre.

Mais comment ferait-elle face à lui maintenant ?

« Avec un soldat comme toi, il faudrait fixer une rançon élevée ou négocier des concessions sur les ressources. »

« Lady Alice ? »

« … Ne t’inquiète pas pour ça. »

C’était la préposée au volant qui avait proposé d’emprisonner Iska. Considérant qu’il était une menace naturelle en tant qu’ancien Saint Disciple, c’était une décision appropriée. D’un autre côté, Alice avait des réserves quant à sa libération inconditionnelle. Pourtant, elle avait du mal à accepter simplement la façon dont ils avaient fait les choses.

S’il est vrai qu’elles l’avaient fait captif, elle n’avait pas vraiment envie de le traiter brutalement.

« Rin, c’est une route très fréquentée. Assure-toi de garder tes yeux sur l’avant. »

« Bien sûr. » Le regard de la préposée s’était tourné vers l’avant.

À ce moment-là, Alice s’était rapprochée d’Iska.

Elle se souvenait avoir vu son expression endormie dans la ville neutre. Pendant ce temps, Iska était profondément endormi, complètement sans défense au point qu’elle avait presque baissé sa garde.

Il était innocent, jeune et amical, une personne complètement différente de celle qui maniait ses épées sur le champ de bataille. Ce n’était pas son visage, mais le port de son corps qui le faisait paraître en désaccord avec lui-même. Comment pourrait-elle le décrire ? C’était comme s’il l’invitait à s’amuser avec lui. C’est l’impression qu’elle avait eue.

« … Il ne va pas se réveiller, n’est-ce pas ? » Avec ses doigts, Alice avait essayé de lui toucher l’épaule. Elle pouvait sentir les muscles tendus sous ses vêtements. Elle pouvait dire qu’il était plus musclé qu’elle ne l’avait imaginé.

« Oh, wôw. Je suppose que c’est bien un garçon. »

C’était amusant.

Son corps était différent du sien ou de celui de Rin. Ses muscles étaient fermes, ils revenaient en arrière quand elle arrêtait d’appuyer.

C’était un sentiment étrange pour Alice.

Quoi d’autre… ?

Comment serait sa joue ?

« Ha ! » Elle lui avait tapé sur la joue avec son doigt.

Il était doux, mais plus ferme que le sien. C’était une merveille pour elle.

« … Les miens sont plus doux. » Elle avait touché sa propre joue.

Yup. Sa joue était plus douce, mais d’une quantité vraiment négligeable.

 

 

« Hmm, je suppose que je gagne. »

Gagner à quoi ? Elle ne pouvait pas le dire, même si c’était elle qui en avait parlé. Cette sensation qu’elle ressentait était…

C’était incroyablement amusant.

Bien qu’elle se sente toujours coupable d’avoir emmené Iska jusqu’ici, le toucher pendant qu’il dormait était si amusant qu’il chassait toute autre pensée. Elle ne pouvait pas s’en empêcher.

C’était un léger intérêt pour le sexe opposé — et aussi un peu d’espièglerie de sa part. Si elle devait être précise, c’était presque comme si cela l’aidait à soulager sa tension — comme caresser un chaton.

« … C’est effrayant. Tu es censé être mon ennemi. J’ai presque l’impression que je suis sur le point de l’oublier. »

Mais elle ne pouvait pas s’empêcher de le toucher.

Après avoir vérifié soigneusement ses joues, elle avait tapoté ses cheveux. En y réfléchissant, ça fait combien d’années que je n’ai pas touché des cheveux aussi courts ? Ils doivent aussi être faciles à laver.

Elle était certaine que ce garçon ne connaîtrait pas le temps et les efforts nécessaires pour nettoyer et entretenir les cheveux longs.

« … Mais ça t’irait bien si tu les laissais pousser, tu sais ? » Elle avait passé ses doigts dans sa frange. Ses cheveux se faufilaient entre ses doigts comme si elle caressait le pelage d’un chat.

« Ah, un chat ! »

« Quoi ? » La main d’Alice s’était figée sur place.

Avait-elle dit tout haut ce qu’elle pensait ? Rin avait poussé un cri, appuyant sur les freins et arrêtant la voiture dans sa course.

« Ah !? Qu’est-ce que tu fais, Rin !? »

« C’est un chat errant. Il a soudainement sauté sur la route… Oh, merci mon Dieu. On dirait que j’ai freiné à temps. Lady Alice, je suppose que tu n’es pas blessée ? »

« Dans ces moments-là, on est censé dire : “Ça va” ? »

Bien que, bien sûr, il était évident qu’elle n’avait pas été blessée, puisqu’ils avaient encore la présence d’esprit de plaisanter. Elles avaient eu de la chance que la voiture n’aille pas aussi vite.

« Mais fais attention. Je me suis cognée les fesses et… Euh. Quoi ? » Une étrange sensation se fit sentir sur son postérieur qu’elle décolla avec crainte.

Et il y avait le visage d’Iska.

« Ahhh !? D-Désolée ! Je me suis assise dessus avec mes fesses ! »

« Lady Alice ? »

« Ce n’est rien, Rin. Tu dois juste garder les yeux sur la route et conduire ! »

Elle avait posé sa main sur le visage d’Iska, qui regardait sur le côté.

Même s’il s’agissait d’un ennemi, épingler un gentilhomme sous ses fesses était tout à fait inconvenant et, surtout, évidemment embarrassant pour la princesse d’un pays.

« Il n’est pas réveillé, n’est-ce pas… ? »

« … » Il avait cligné des yeux.

Alors qu’elle l’observait attentivement, l’épéiste impérial avait lentement ouvert les yeux.

 

Où se trouve cet endroit ?

Ce n’est pas Ain. Quelles sont ces contraintes… ?

Quand tout cela est-il arrivé ?

Pendant la période prolongée où il s’était à peine accroché à sa conscience, Iska savait qu’il chevauchait quelque chose tout en étant sur le côté pendant tout ce temps. Il avait entendu des voix de filles. Bien que ce soit intermittent, il pouvait dire que quelqu’un parlait.

« Ah, un chat ! »

« Quoi ? Ah !? Qu’est-ce que tu fais, Rin !? »

Quelqu’un avait appuyé sur les freins, et il avait entendu des klaxons. Et la plus grande surprise fut que quelqu’un lui écrasa le visage avec ses fesses, ce qui chassa les dernières somnolences que le sédatif avait provoquées.

« … Argh… » Il avait ouvert les yeux.

Il était sur le côté, sur le large siège, et il y avait Alice, qui le regardait en état de choc. C’est ce qu’il avait immédiatement compris.

« … Euh… »

« Étais-tu réveillé !? » Alice s’était retirée dans le coin du siège dans sa vision brumeuse. « Attends, Rin ! Ce n’est pas ce que tu avais promis. Tu as dit qu’il se réveillerait demain au plus tôt et qu’il faudrait encore un jour pour qu’il puisse bouger après ça ! »

« C’est impossible !? Ce n’est pas une blague. Aurait-il une résistance surnaturelle aux drogues… !? » Le visage de Rin était apparu en face.

Seules Alice et Rin étaient dans la voiture.

Qu’est-ce qui se passe ici ? Où est la capitaine Mismis ?

Je… devais être dans la ville neutre avec elle.

Il avait retrouvé Alice.

Il s’en souvenait jusqu’à ce moment-là, mais pourquoi avait-il complètement perdu la mémoire après ça ? Non, attends. Souviens-toi.

 

« … Ici. »

« Pour vous. Voyez cela comme un acte de générosité de la part de Lady Alice. »

 

Il avait reçu une canette de jus de fruits de Rin.

C’est alors qu’il avait perdu connaissance. Il était dans une voiture avec les deux de la Souveraineté, emmené dans des rues inconnues, ce qui signifie…

« Ah ! »

« Il semble qu’il soit à la hauteur… » Celle qui avait répondu, avec un air étrangement peu enthousiaste, était Alice. « T-Tu es à nous maintenant. C’est ta propre faute pour avoir bu du jus drogué. »

« … Oh, bon sang. »

Une personne normale aurait eu peur ou aurait été désespérée en réalisant qu’elle avait été faite prisonnière. Au moins, elle n’aurait pas mis son ravisseur de mauvaise humeur. Mais même s’il savait que c’était les règles de la captivité, Iska n’avait pas pu s’empêcher d’ouvrir la bouche par réflexe.

« Alice. »

« Qu-Quoi ? »

« Tu me déçois profondément. Je ne pensais pas que la princesse de la Souveraineté ferait cet acte déplorable… »

« Ce n’est pas ce que tu penses ! Je ne voulais pas ça ! » Alice avait frappé les sièges en criant. Son visage était devenu rouge vif. « Je ne voulais pas du tout que cela arrive ! Rin l’a fait toute seule sans moi ! »

« Attends, Lady Alice ! Ce n’est pas non plus ce qui était prévu ! » Cette fois, Rin avait crié depuis le siège du conducteur. « En fait, c’est votre faute, épéiste impérial ! Vous n’auriez jamais dû vous laisser prendre par quelque chose d’aussi évident ! Vous n’avez que vous à blâmer pour vous être fait capturer. Votre inattention a scellé votre destin. »

« Celui qui a empoisonné la boisson est évidemment le coupable ! »

Mais il ne pouvait pas réfuter la deuxième partie de sa déclaration.

Il avait été naïf.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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