Chapitre 4 : Le limite entre le devoir et les sentiments
Partie 1
Dans le secteur 3 de la Capitale Impériale.
« Uuuuuuuuuu... »
Au deuxième étage de la base, dans la salle de planification stratégique utilisée par les escouades.
Dans la pièce parfaitement insonorisée, devant la montagne de documents posée sur la table devant elle, la petite capitaine aux cheveux bleus laissa échapper un gémissement. Assis à côté d’elle se trouvant Iska qui lui avait remis une bouteille de jus.
« Capitaine Mismis. Tiens, j’ai acheté le jus gazéifié que tu aimes, » déclara Iska.
« Super ! Du soda au gingembre ! » L’expression de Mismis s’était éclaircie en un instant. Et aussi vite qu’un carnivore qui se jette sur sa proie, elle attrapa la bouteille avec ses deux mains.
« Venez, Néné et Jhin, faisons une petite pause, » déclara Iska.
« C’est inhabituel, » déclara Jhin.
« Hein !? » s’exclama Iska.
« C’est étrange que tu achètes du jus dans une bouteille en verre au lieu d’une canette, » déclara Jhin.
Assis sur une chaise à travers la table, Jhin croisa les bras et pointa un regard perplexe dans la direction d’Iska. « Est-ce qu’ils ont manqué de jus en canette ? » demanda Jhin.
« Non, je ne faisais vraiment pas attention à ça, » répondit Iska. « Je me sentais comme si... je préférais cela. »
Jusqu’à ce que Jhin l’indique, même Iska lui-même ne s’en était pas rendu compte. Une bouteille de verre pour le jus, c’était...
« ... Tenez. C’est pour vous remercier de m’avoir guidée. Votre gorge doit vraiment être desséchée d’avoir dû parler pendant tout ce temps. »
« ... Maintenant que j’y pense, c’est qu’on m’a donné du jus dans une bouteille de verre, » murmura Iska.
« Donné ? Par qui ? » demanda Jhin.
« Ah, non non non ! Ce n’est pas ça, pas du tout, » s’exclama Iska. « C’est juste que je suis allé en acheter, et c’est ce que le commerçant m’a donné. C’était quand je suis allé à la Cité Neutre, voilà. »
Voyant que Jhin fronçait les sourcils, Iska secoua la tête. Il ne pouvait absolument pas dire que cela lui avait été donné par la Sorcière de la Glace de la Calamité, et même si c’était le cas, il était évident que cela rendrait les choses encore plus confuses.
Maintenant que j’y pense, comment suis-je rentré ?
Avant de m’en rendre compte, j’étais dans un taxi et j’étais déjà arrivé à la Capitale Impériale.
Le chauffeur avait dit que le coût de la course avait été payé d’avance. Et ainsi, avec juste ces informations, Iska ne pouvait pas tout de suite saisir la situation. Même s’il montait à bord d’un taxi, il n’avait aucun moyen de payer le billet puisqu’il avait oublié son portefeuille. Dans ce cas, celle qui avait payé le somme en avance était...
« Aah, c’est inutile ! » Mismis avait sauté de son siège en produisant un bruit sourd. « Il y a trop de choses à mémoriser ! Qu’est-ce que c’est ça ? Tout ce que nous savons au sujet de la mission spéciale que Lishia-chan nous a annoncé, c’est que nous nous rencontrerons la semaine prochaine et que nous commencerons à nous entraîner le mois prochain, n’est-ce pas ? Alors pourquoi y a-t-il autant de documents que j’ai reçus à l’avance... ? »
La montagne de documents sur la table mesurait environ un mètre de haut. Non seulement cela, il y avait bien plus que ça. Derrière la première montagne, il y avait une chaîne de montagnes de la même taille qui les attendait.
« Arg. Dire qu’il n’y a aucune garantie que nous reviendrons en vie si nous ne fourrons pas le contenu de toute la mission dans nos têtes, c’est bien trop d’informations là ! » s’exclama Mismis.
« Mais elle a également dit que même si tu mémorisais tout cela, il n’y avait aucune garantie que tu reviendras vivante, n’est-ce pas ? ~ » déclara Néné.
« Néné-chan, je n’ai pas besoin de ce genre de commentaire ! » s’exclama Mismis.
Mismis se laissa tomber sur sa chaise. Et maintenant, elle avait la tête appuyée contre la table.
« Après s’être épuisé avec toutes ces lectures, c’est entraînement physique sur le terrain, » continua Mismis. « Une fois que le corps est fatigué par l’entraînement, cela sera l’étude des documents qui suivra. Après s’être épuisé en étudiant, c’est de retour à l’entraînement... Elle ne nous dira même pas quel genre de mission c’est, il n’y a pas de fin à l’angoisse quant à ce que nous allons faire, hein. »
« Je peux au moins prédire que ce ne sera pas une mission louable, » en disant cela, Jhin retourna à la lecture de la montagne de documents à un rythme terrifiant.
« Maintenant que j’y pense, Iska, » commença Jhin.
« Salut, vous ~. Mismis, où es-tu maintenant ? » Une diffusion avait interrompu Jhin qui parlait. La voix qu’ils avaient entendue était celle de Lishia. C’était probablement une communication de la base centrale où sa salle des opérations se trouvait.
« Comment ça va ? Est-ce que Jhin-jhin est fatigué de tous tes reproches d’avoir à mémoriser tous ces documents ? » continua la voix dans l’interphone.
« *Gloups*... »
« En plus de ça, n’aurais-tu pas demandé à Iska-chi d’aller t’acheter du jus ? » continua Lishia. « Tu ne peux pas faire cela, car c’est une violation des règles pour un officier de donner des ordres à leurs subordonnés sans rapport avec leurs fonctions. Aah, mais s’il reste encore du soda au gingembre, j’aimerais bien en avoir. »
« Tu regardes, n’est-ce pas ! Allez, montre-toi ! » La capitaine regarda frénétiquement dans la pièce où il n’y avait aucun moyen que des caméras de surveillance soient en place.
« Bon, mettrons cela de côté. Iska-chi, est-ce acceptable de te demander de faire une petite course quelque part ? » demanda Lishia.
« Jusqu’à votre position ? » demanda Iska.
« Non, jusqu’à la Diète Impériale, » répondit Lishia.
Le cinquième siège des Saints-Apôtres ne cachait pas son amertume.
« Tu es peut-être sur le point de l’oublier, mais Iska-chi a été prisonnier jusqu’à il y a quelques jours, » continua Lishia. « Et as-tu oublié grâce à qui il a été libéré ? »
« ... Je me souviens parfaitement de ça, » déclara Mismis.
Les Huit Grands-Apôtres. En tant qu’autorité suprême au sommet de la Diète Impériale, ils étaient ceux qui détenaient un pouvoir réel sur l’ensemble de l’Empire à la place de l’Empereur.
« Il semblerait qu’ils ont fini de le lire le rapport qui vous avez écrit quand vous êtes allé dans la forêt de Nelka. Et ainsi, ils ont exigé une réunion dès que possible, » déclara Lishia.
« ... Ça ne pouvait pas être, qu’ils en ont déjà fini avec Iska-nii et qu’ils comptent à nouveau le jeter ! » s’écria Néné.
« Allons, allons ! Calme-toi, Néné-tan. Je viens à peine d’en entendre parler, » répondit Lishia.
Néné regarda Iska d’un air inquiet. Et en revanche, la voix de Lishia qui résonnait dans la pièce était insouciante, mêlée à un bâillement.
« Quoi qu’il en soit, allez voir ce qui en est. La réunion est à quatre heures de l’après-midi à l’endroit habituel, » déclara Lishia.
« Une autre discussion suspecte, hein ? » Jhin parla en se penchant sur sa chaise. « Les Huit Grands-Apôtres n’ont rien de bon à dire. En tout cas, ce sont ces gars que le Maître a appelés les plus sournois entre tous. Cela ne serait pas bizarre, peu importe ce qui se passerait après ça. »
« ... Voyons comment cela va se passer, » déclara Iska.
L’Homme d’Acier Noir Crosswell ─ l’homme connu comme l’épéiste le plus fort de l’Empire avait considéré que son adversaire le plus détesté n’était pas la Théocratie de la Maison Impériale Nébulis ni les Mages des Étoiles. Il n’a jamais baissé sa garde face aux Huit Grands-Apôtres. Ce maître qui servait d’escorte personnelle à l’Empereur disait cela de l’autorité ultime de l’Empire.
« En tout cas, je m’en vais, » déclara Iska.
« Iska-kun ! Si-Si quelque chose t’arrivait, je viendrais en courant en tant que capitaine, d’accord !? » Mismis avait crié cela d’un ton fiable et sérieux.
Iska quitta la pièce après avoir hoché face à la capitaine en train de faire la grimace d’une mère qui surveillait son enfant.