Chapitre 4 : Le limite entre le devoir et les sentiments
Table des matières
- Chapitre 4 : Le limite entre le devoir et les sentiments – Partie 1
- Chapitre 4 : Le limite entre le devoir et les sentiments – Partie 2
- Chapitre 4 : Le limite entre le devoir et les sentiments – Partie 3
- Chapitre 4 : Le limite entre le devoir et les sentiments – Partie 4
- Chapitre 4 : Le limite entre le devoir et les sentiments – Partie 5
- Chapitre 4 : Le limite entre le devoir et les sentiments – Partie 6
***
Chapitre 4 : Le limite entre le devoir et les sentiments
Partie 1
Dans le secteur 3 de la Capitale Impériale.
« Uuuuuuuuuu... »
Au deuxième étage de la base, dans la salle de planification stratégique utilisée par les escouades.
Dans la pièce parfaitement insonorisée, devant la montagne de documents posée sur la table devant elle, la petite capitaine aux cheveux bleus laissa échapper un gémissement. Assis à côté d’elle se trouvant Iska qui lui avait remis une bouteille de jus.
« Capitaine Mismis. Tiens, j’ai acheté le jus gazéifié que tu aimes, » déclara Iska.
« Super ! Du soda au gingembre ! » L’expression de Mismis s’était éclaircie en un instant. Et aussi vite qu’un carnivore qui se jette sur sa proie, elle attrapa la bouteille avec ses deux mains.
« Venez, Néné et Jhin, faisons une petite pause, » déclara Iska.
« C’est inhabituel, » déclara Jhin.
« Hein !? » s’exclama Iska.
« C’est étrange que tu achètes du jus dans une bouteille en verre au lieu d’une canette, » déclara Jhin.
Assis sur une chaise à travers la table, Jhin croisa les bras et pointa un regard perplexe dans la direction d’Iska. « Est-ce qu’ils ont manqué de jus en canette ? » demanda Jhin.
« Non, je ne faisais vraiment pas attention à ça, » répondit Iska. « Je me sentais comme si... je préférais cela. »
Jusqu’à ce que Jhin l’indique, même Iska lui-même ne s’en était pas rendu compte. Une bouteille de verre pour le jus, c’était...
« ... Tenez. C’est pour vous remercier de m’avoir guidée. Votre gorge doit vraiment être desséchée d’avoir dû parler pendant tout ce temps. »
« ... Maintenant que j’y pense, c’est qu’on m’a donné du jus dans une bouteille de verre, » murmura Iska.
« Donné ? Par qui ? » demanda Jhin.
« Ah, non non non ! Ce n’est pas ça, pas du tout, » s’exclama Iska. « C’est juste que je suis allé en acheter, et c’est ce que le commerçant m’a donné. C’était quand je suis allé à la Cité Neutre, voilà. »
Voyant que Jhin fronçait les sourcils, Iska secoua la tête. Il ne pouvait absolument pas dire que cela lui avait été donné par la Sorcière de la Glace de la Calamité, et même si c’était le cas, il était évident que cela rendrait les choses encore plus confuses.
Maintenant que j’y pense, comment suis-je rentré ?
Avant de m’en rendre compte, j’étais dans un taxi et j’étais déjà arrivé à la Capitale Impériale.
Le chauffeur avait dit que le coût de la course avait été payé d’avance. Et ainsi, avec juste ces informations, Iska ne pouvait pas tout de suite saisir la situation. Même s’il montait à bord d’un taxi, il n’avait aucun moyen de payer le billet puisqu’il avait oublié son portefeuille. Dans ce cas, celle qui avait payé le somme en avance était...
« Aah, c’est inutile ! » Mismis avait sauté de son siège en produisant un bruit sourd. « Il y a trop de choses à mémoriser ! Qu’est-ce que c’est ça ? Tout ce que nous savons au sujet de la mission spéciale que Lishia-chan nous a annoncé, c’est que nous nous rencontrerons la semaine prochaine et que nous commencerons à nous entraîner le mois prochain, n’est-ce pas ? Alors pourquoi y a-t-il autant de documents que j’ai reçus à l’avance... ? »
La montagne de documents sur la table mesurait environ un mètre de haut. Non seulement cela, il y avait bien plus que ça. Derrière la première montagne, il y avait une chaîne de montagnes de la même taille qui les attendait.
« Arg. Dire qu’il n’y a aucune garantie que nous reviendrons en vie si nous ne fourrons pas le contenu de toute la mission dans nos têtes, c’est bien trop d’informations là ! » s’exclama Mismis.
« Mais elle a également dit que même si tu mémorisais tout cela, il n’y avait aucune garantie que tu reviendras vivante, n’est-ce pas ? ~ » déclara Néné.
« Néné-chan, je n’ai pas besoin de ce genre de commentaire ! » s’exclama Mismis.
Mismis se laissa tomber sur sa chaise. Et maintenant, elle avait la tête appuyée contre la table.
« Après s’être épuisé avec toutes ces lectures, c’est entraînement physique sur le terrain, » continua Mismis. « Une fois que le corps est fatigué par l’entraînement, cela sera l’étude des documents qui suivra. Après s’être épuisé en étudiant, c’est de retour à l’entraînement... Elle ne nous dira même pas quel genre de mission c’est, il n’y a pas de fin à l’angoisse quant à ce que nous allons faire, hein. »
« Je peux au moins prédire que ce ne sera pas une mission louable, » en disant cela, Jhin retourna à la lecture de la montagne de documents à un rythme terrifiant.
« Maintenant que j’y pense, Iska, » commença Jhin.
« Salut, vous ~. Mismis, où es-tu maintenant ? » Une diffusion avait interrompu Jhin qui parlait. La voix qu’ils avaient entendue était celle de Lishia. C’était probablement une communication de la base centrale où sa salle des opérations se trouvait.
« Comment ça va ? Est-ce que Jhin-jhin est fatigué de tous tes reproches d’avoir à mémoriser tous ces documents ? » continua la voix dans l’interphone.
« *Gloups*... »
« En plus de ça, n’aurais-tu pas demandé à Iska-chi d’aller t’acheter du jus ? » continua Lishia. « Tu ne peux pas faire cela, car c’est une violation des règles pour un officier de donner des ordres à leurs subordonnés sans rapport avec leurs fonctions. Aah, mais s’il reste encore du soda au gingembre, j’aimerais bien en avoir. »
« Tu regardes, n’est-ce pas ! Allez, montre-toi ! » La capitaine regarda frénétiquement dans la pièce où il n’y avait aucun moyen que des caméras de surveillance soient en place.
« Bon, mettrons cela de côté. Iska-chi, est-ce acceptable de te demander de faire une petite course quelque part ? » demanda Lishia.
« Jusqu’à votre position ? » demanda Iska.
« Non, jusqu’à la Diète Impériale, » répondit Lishia.
Le cinquième siège des Saints-Apôtres ne cachait pas son amertume.
« Tu es peut-être sur le point de l’oublier, mais Iska-chi a été prisonnier jusqu’à il y a quelques jours, » continua Lishia. « Et as-tu oublié grâce à qui il a été libéré ? »
« ... Je me souviens parfaitement de ça, » déclara Mismis.
Les Huit Grands-Apôtres. En tant qu’autorité suprême au sommet de la Diète Impériale, ils étaient ceux qui détenaient un pouvoir réel sur l’ensemble de l’Empire à la place de l’Empereur.
« Il semblerait qu’ils ont fini de le lire le rapport qui vous avez écrit quand vous êtes allé dans la forêt de Nelka. Et ainsi, ils ont exigé une réunion dès que possible, » déclara Lishia.
« ... Ça ne pouvait pas être, qu’ils en ont déjà fini avec Iska-nii et qu’ils comptent à nouveau le jeter ! » s’écria Néné.
« Allons, allons ! Calme-toi, Néné-tan. Je viens à peine d’en entendre parler, » répondit Lishia.
Néné regarda Iska d’un air inquiet. Et en revanche, la voix de Lishia qui résonnait dans la pièce était insouciante, mêlée à un bâillement.
« Quoi qu’il en soit, allez voir ce qui en est. La réunion est à quatre heures de l’après-midi à l’endroit habituel, » déclara Lishia.
« Une autre discussion suspecte, hein ? » Jhin parla en se penchant sur sa chaise. « Les Huit Grands-Apôtres n’ont rien de bon à dire. En tout cas, ce sont ces gars que le Maître a appelés les plus sournois entre tous. Cela ne serait pas bizarre, peu importe ce qui se passerait après ça. »
« ... Voyons comment cela va se passer, » déclara Iska.
L’Homme d’Acier Noir Crosswell ─ l’homme connu comme l’épéiste le plus fort de l’Empire avait considéré que son adversaire le plus détesté n’était pas la Théocratie de la Maison Impériale Nébulis ni les Mages des Étoiles. Il n’a jamais baissé sa garde face aux Huit Grands-Apôtres. Ce maître qui servait d’escorte personnelle à l’Empereur disait cela de l’autorité ultime de l’Empire.
« En tout cas, je m’en vais, » déclara Iska.
« Iska-kun ! Si-Si quelque chose t’arrivait, je viendrais en courant en tant que capitaine, d’accord !? » Mismis avait crié cela d’un ton fiable et sérieux.
Iska quitta la pièce après avoir hoché face à la capitaine en train de faire la grimace d’une mère qui surveillait son enfant.
***
Partie 2
La Diète Impérial.
Aussi connu sous le nom de « L’Invisible Volonté ».
L’origine de ce deuxième nom était liée au fait que le bâtiment de la diète n’apparaissait sur aucune carte. Son emplacement était transmis oralement d’un supérieur à son subordonné. Sa position n’avait jamais été écrite quelque part. Il y avait un tel niveau de confidentialité qu’Iska n’en avait été informé pour la première fois que quand il accéda au statut de Saint Apôtre.
« Cinq mille mètres sous la Capitale Impériale, hmm..., » murmura Iska.
La température ambiante était réellement à cent cinquante degrés.
Nous nous trouvions dans les abîmes de la planète où les microbes souterrains pouvaient à peine survivre. C’était seulement en utilisant un énorme ascenseur qui était situé dans la base centrale que l’on pouvait atteindre L’Invisible Volonté.
Tout ça afin de se cacher des yeux de la Maison Impériale de Nébulis.
Comme c’est méticuleux de leur part.
Même si tout l’Empire était brûlé jusqu’au sol par des Mages des Étoiles de Nébulis, eux-mêmes s’en sortiraient complètement indemnes. Il s’agissait d’un endroit où l’on avait l’impression qu’on pouvait entendre en permanence les ricanements des Huit Grands-Apôtres.
« Nous vous avons fait attendre. »
Iska leva les yeux sur l’écran posé juste sur mur devant lui et qui venait de s’allumer. Il y avait là l’image pâle de sept hommes et d’une femme. Les Huit Grands-Apôtres. Tout en étant les huit personnes qui avaient entre leurs mains le destin de l’empire, seules leurs silhouettes avaient été montrées sur ce moniteur.
« Alors, Successeur de l’Acier Noir, Iska, nous avons analysé le contenu de votre rapport. »
« Vous avez été capable de combattre contre la Sorcière de la Glace de la Calamité et vous l’avez même repoussée. Comme nous l’avions prévu, vous avez un talent exceptionnel. »
Le ton présentait de la joie mêlée à d’autres sentiments. En voyant que les Huit Grands-Apôtres étaient de bonne humeur, Iska ressentait secrètement un sentiment de soulagement. Il était tout à fait exact de dire qu’il était tendu d’avoir été appelé ici par ceux du rang supérieur, mais les Huit Grands-Apôtres étaient aussi inquiétants dans le sens où il n’avait jamais pu percer leurs pensées.
« Cependant, j’ai été incapable de protéger le Réacteur de Puissance d’Armement, » déclara Iska.
« Le devoir qui vous avait été confié était de vous battre contre la Sorcière de la Glace de la Calamité et non pas de protéger le Réacteur de Puissance d’Armement, » répondit l’un des Huit Grands-Apôtres.
« L’Empire a désormais un moyen de s’opposer à la Sorcière de la Glace de la Calamité, » déclara un autre Grand-Apôtre. « Le simple fait d’avoir pu valider ce fait vous a permis d’obtenir des gains militaires largement suffisants pour nous. Ce mérite suffit pour que nous envisagions votre réintégration dans les rangs des Saints Apôtres. »
Les Saints Apôtres — le fait d’entre ces mots par la bouche même des Huit Grands Apôtres avait fait qu’Iska avait levé son visage par réflexe.
C’était bien trop hâtif. L’Empire avait une doctrine de suprématie des compétences... Il y avait des cas où un soldat régulier ayant un talent exceptionnel était propulsé dans un rang d’officier... Mais, même en prenant cela en considération, y avait-il vraiment un cas où quelqu’un comme Iska qui avait été emprisonné pour trahison contre l’État avait été nommé si rapidement au rang de Saint-Apôtre ?
« Nous comprenons vos sentiments de vouloir la paix, » continua un Grand Apôtre. « En tant que Saint Apôtre, vous seriez en mesure d’obtenir une audience avec Sa Majesté l’Empereur. Cependant, pour atteindre ce statut, il est naturellement nécessaire de faire taire tous les autres candidats au poste de Saint Apôtre. Surtout que tout le monde connaît votre casier judiciaire. »
Un rire profond avait été entendu à travers le moniteur. La voix d’un homme dans la force de l’âge, ainsi que celle d’un vieil homme et d’une jeune femme pouvaient être entendues.
« Ainsi, nous vous présentons les conditions pour votre réintégration dans les Saints-Apôtres. Il s’agit..., » commença l’un des Grands-Apôtres.
« La capture de la Sorcière de la Glace de la Calamité, » acheva un autre Grand-Apôtre.
« ... ! La capture d’Al..., » alors qu’Iska était sur le point de prononcer par réflexe le nom d’Alice, il avait réussi à arrêter de justesse.
Même il ne savait pas pourquoi il gardait son nom secret sous l’impulsion du moment. Inconsciemment, il détestait l’idée d’informer les Huit Grands-Apôtres du nom Aliceliese Lou Nébulis IX. Il avait compris qu’ils étaient des ennemis. Mais, pourrait-il vraiment le faire ?
Avec mes mains.
Remettre Alice au quartier général de l’armée... C’est...
« Quel âge avez-vous ? »
« ... Oh ? Ainsi, j’ai un an de plus que vous. »
Un sourire insouciant était présent ce jour-là. La fille qui était censée être son ennemie avait montré un instant que son cœur n’était nullement fait de glace. Ce souvenir illuminait son esprit cynique pendant un instant.
« Il n’y a pas de limite de temps. Cependant, faites vite si vous souhaitez protéger l’Empire comme il est maintenant, » déclara l’un des hommes de l’autre côté de l’écran.
« Me dépêcher ? Qu’est-ce que ça veut dire ? » demanda Iska.
Les Huit Grands-Apôtres avaient parlé comme s’ils prédisaient un avenir sombre. Comme une menace contre Iska, l’ampleur de la façon dont ils l’avaient annoncé était beaucoup trop importante.
« Je me demande si vous avez entendu parler de cette légende. “La Grande Sorcière Nébulis est toujours vivante”. Est-ce le cas ? » demanda l’un des Grands-Apôtres.
« Si c’est à propos de ça, alors je l’ai entendue plusieurs fois quand j’étais enfant, » répondit Iska.
Il s’agissait d’une simple histoire de fantôme que toute personne qui vivait dans l’Empire connaissait. Cependant, cela n’était jamais quelque chose à considérer sérieusement. Par exemple, c’était semblable à la pensée que « le monde se terminera dans une année. »
« Mais y a-t-il quelque chose à propos de..., » commença Iska.
« Fufu, il semblerait que vous ne le sachiez pas, » un rire un peu ravi retentit. « Celui qui répandit cette légende dans tout l’Empire n’était autre que votre Maître. »
« Mon Maître !? » s’exclama Iska.
« De notre côté, nous pensons qu’il s’agit de la vérité, » continua l’homme.
« Cet homme, l’Homme de l’Acier Noir, nous a caché des secrets, » reprit un autre des Grands-Apôtres. « Nous avons pensé qu’il n’y avait aucune chance que vous ne le sauriez pas étant donné que vous êtes son successeur, mais je vois que nous nous sommes trompés... Alors c’est bien. »
« Oubliez que nous en avons parlé, » ordonna un autre Saint-Apôtre.
Ils s’étaient déjà désintéressés d’Iska comme s’ils le considéraient maintenant comme simple soldat.
Le ton des Huit Grands-Apôtres était vite devenu froid et sec.
« Tout ce que vous avez à faire est de pourchasser la Sorcière de la Glace de la Calamité. Et après avoir réalisé ça, vous serez réintégré auprès des Saints Apôtres. Cela sera bien sûr tant que vous ne fomentez pas une évasion de prison comme vous l’avez fait auparavant, » déclara l’un des Grands-Apôtres.
« Nous attendons beaucoup de vous, » déclara un autre.
« Sortez d’ici maintenant. Il n’y a plus rien à se dire, Lishia Ean Empire vous donnera les détails de votre prochaine mission. Tout ce que vous devez faire est de suivre scrupuleusement ses instructions, » déclara un autre Grand-Apôtre.
« ... » Iska fait un salut silencieux. Alors qu’il était incapable de dire quoi que ce soit, Iska tourna le dos aux Huit Grands-Apôtres.
***
Partie 3
Il était à moitié endormi, à moitié éveillé.
Alors que la nuit s’éternisait...
Sa vision et ses pensées étaient confuses, et il avait l’impression d’être pris dans une illusion. Après être retournée à la base où la capitaine Mismis, Jhin et Néné l’attendaient, alors même qu’ils continuaient tranquillement à parcourir les documents dans la salle stratégique, pas une seule information contenue dans ces documents ne s’était gravée dans l’esprit d’Iska. Il ne se souvenait de rien depuis son retour à la caserne après être revenu de la base centrale. Au moment où il s’en était rendu compte, il était assis dans sa chambre avec les lumières éteintes, et Iska réfléchissait simplement à la nuit qui s’écoulait.
« Pourquoi, aimez-vous ce peintre ? »
Alice était une ennemie.
Elle était une descendante directe de la Grande Sorcière Nébulis qui s’était révoltée contre l’Empire, la fille de l’actuelle reine de Nébulis, et la Sorcière de la Glace de la Calamité qui constituait une menace majeure pour l’Empire. Il n’y avait probablement pas de meilleur exemple d’un ennemi parfaitement défini.
En outre, elle était probablement l’ennemie la plus redoutable qu’il avait jamais rencontrée. S’il devait la capturer, l’équilibre entre les nations s’effondrerait probablement en un instant. S’il utilisait Alice comme otage, la Théocratie de la Maison Impériale Nébulis n’aurait d’autre choix que de se conformer aux pourparlers de paix. En ce sens, le but des Huit Grands Apôtres était indubitablement approprié. Cependant...
« ... Cela peut également être faux, » tout en regardant la lumière des étoiles qui passait par sa fenêtre, Iska murmura ça pour lui-même. « Ne pouvons-nous pas nous passer de pourparlers de paix ou d’otages ? »
À moins que la sorcière ne soit capturée, les pourparlers de paix n’auraient jamais lieu. Iska lui-même pensait ça jusqu’à récemment. Parce qu’il croyait ça, il combattait l’Unité des Esprits des Étoiles de Nébulis et avait pris des mesures afin de combattre la sorcière du sang pur dans le but de la capturer.
Mais c’est faux.
Même sans pourparlers de paix, Alice m’a souri.
Iska et Alice. Même si l’on disait qu’ils n’étaient pas en bons termes, ils avaient pu passer le temps dans la Cité Neutre en douceur et tout à fait d’une manière agréable. De la même manière, l’Empire et la Théocratie de la Maison Impériale Nébulis n’auraient-ils pas pu faire pareil ? N’aurait-il pas été possible de trouver une voie qui n’impliquait pas de conflits sans exiger de négociations de paix ?
« ... »
Alors qu’Iska était assis, il étira l’une de ses jambes. Puis, alors qu’il avait posé une main sur son genou, Iska prit un appareil de communication avec son autre main. La lumière de la communication vacillait et Iska attendit silencieusement que l’autre réponde.
« F-fwaaaa... I-Iska-kun... Qu’est-ce qui... va... Hmm... Si tard dans la nuit ? » demanda Mismis.
« Capitaine, désolé de te contacter si tard dans la nuit, » répondit Iska.
Mismis avait parlé d’une voix endormie. Et après avoir attendu qu’elle se réveille complètement...
« D’accord, Iska-kun. Tout va bien maintenant, » déclara Mismis.
« Je suis désolé de te dire cela si soudainement, mais s’il te plaît, excuse-moi d’avance vis-à-vis de l’entraînement de demain, » déclara Iska.
« Hein !? Q-Qu’est-ce qui ne va pas !? » demanda Mismis.
De l’autre côté de l’appareil de communication, il pouvait entendre la voix enflammée de sa capitaine surprise.
« Est-ce parce que tu ne te sens pas bien que tu ne seras donc pas présent pour l’entraînement de demain ? Ou peut-être es-tu insatisfait de mon commandement... ? D-Désolée Iska-kun, je suis une capitaine si inutile... » déclara Mismis.
« Ce n’est pas ça, ce n’est pas du tout ça, » déclara Iska.
« Ha !? Ça ne peut quand même pas être parce que je me suis faufilée toute seule pour faire un barbecue ? » demanda Mismis. « Désolée Iska-kun, je ne savais pas que tu voulais toi aussi avoir de la viande. »
« Je te dis que ce n’est pas ça !? » s’exclama Iska.
Iska s’éclaircit la gorge en toussant. Et tout en se sentant comme la main qui tenait le récepteur se raidissait, Iska rassembla ses forces avant de parler. « J’ai quelque chose à faire, dans la Cité Neutre. »
« La Cité Neutre ? » demanda Mismis. « Eh. Mais ne viens-tu pas d’utiliser le billet de Lishia-chan pour l’exposition d’art ? Et avant ça, c’était le billet d’opéra que je t’avais donné. »
« Ce n’est pas comme si j’avais quelque chose à voir là-bas. C’est plutôt qu’il y a quelqu’un que je veux rencontrer et avec qui je dois absolument parler, » répondit Iska.
« Qui est-ce ? » demanda Mismis.
« C’est... Hmm. Cela va probablement finir par être une conversation très gênante et cela prendra un peu de temps... et cela peut même se transformer en une bataille, » tout en faisant un sourire amer, Iska parla d’un ton désapprobateur. « Je prévois de partir tôt le matin, mais à cause de la distance avec la Capitale Impériale, cela prendrait environ dix heures juste pour l’aller-retour. Je ne sais pas quand je serai en mesure de revenir. »
« Alors tu veux pouvoir faire une pause quant à ton entraînement, n’est-ce pas ? » demanda Mismis.
« Tout à fait, » répondit Iska.
Le lendemain, ils allaient tous les quatre s’entraîner. Si Iska était le seul à sauter l’entraînement, l’horaire de la journée devait être retravaillé. Sans parler de Mismis, cela causerait probablement également des problèmes à Jhin et Néné.
« Est-ce important ? » demanda Mismis.
« ... Oui. S’il te plaît, permets-moi d’y aller, » répondit Iska.
La capitaine de l’autre côté de la ligne était alors restée silencieuse. Et après avoir attendu près d’une minute, un grand soupir était venu à travers le communicateur.
« On ne peut pas y faire grand-chose. Après tout, Iska-kun, tu t’en vas si loin d’ici, » déclara Mismis.
« Merci beaucoup, » répondit Iska.
« Mais j’ai une condition. Je pars avec toi demain, » annonça Mismis.
« Hein !? » s’exclama Iska.
Pourquoi voulait-elle ça ? Avec un moment de silence entre eux alors qu’Iska hésitait à lui demander ses motifs, celle qui avait parlé le premier fut Mismis.
« Essaye de te regarder dans un miroir, » déclara Mismis.
« Un miroir ? » demanda Iska.
« Iska-kun, en ce moment tu fais un regard froid, non ? » demanda Mismis.
« ... »
En entendant cette seule phrase, les yeux mi-ouverts d’Iska s’ouvrirent de surprise.
« Tu vois ? C’était comme je le pensais. Cette information est passée par ta respiration, le savais-tu ? » demanda Mismis.
Le rire de Mismis était venu à travers la ligne de communication.
« Après toi, ta voix était raide dès le début, » continua Mismis. « D’ailleurs, tu me contactes si tard dans la nuit. Tu as beaucoup réfléchi à tout cela, n’est-ce pas ? »
« ... il n’y a rien que je puisse dire contre ça, » déclara Iska.
Puis, posant sa main sur son front, Iska prit une profonde inspiration. Normalement, Mismis ne pouvait pas être décrite comme ayant un esprit vif, et sa mémoire était vraiment mauvaise. Cependant, seule sa capacité à percevoir les changements dans les émotions de ses subordonnés était terriblement efficace.
« Tu m’as bien eue. Comme prévu de notre capitaine, » déclara Iska.
« Heheheeh. Ben ouais. Mais comme je l’ai dit, Iska-kun, je suis contre que tu te débrouilles seul, » répondit Mismis. « Je veux dire par là que la façon dont tu parles est différente de la normale. En tant que capitaine, je ne peux pas approuver de laisser un subordonné aller faire quelque chose par lui-même dans ce genre de situation, n’est-ce pas ? »
« ... Je comprends, » déclara Iska alors qu’il hochait la tête.
Peu importe comment les choses s’étaient passées, il y avait de toute façon un besoin de finalement le signaler. Comme il devait lui en parler de toute façon, même si elle ne connaissait pas ses intentions exactes, le fait que sa supérieure vienne avec lui serait probablement une bonne chose.
« Capitaine Mismis, veux-tu bien m’accompagner ? » demanda Iska.
« Bien reçu ! Au fait, que vas-tu porter ? Si nous y allons en tant que civils, je dois rapidement choisir des vêtements ! » s’exclama Mismis.
« Ça va aller si nous sommes dans nos vêtements de combat normaux, » annonça Iska.
Ils étaient des combattants de l’Empire. C’était un fait indispensable vis-à-vis de ce qu’il voulait accomplir le lendemain.
« Alors demain, nous nous retrouverons devant le garage à six heures du matin, » déclara Iska.
Après avoir coupé la connexion, sa conscience était beaucoup plus dégrisée qu’il ne le pensait possible. Iska avait continué à lever les yeux vers le ciel nocturne de la Capitale Impériale présente derrière sa fenêtre.
***
Partie 4
« Mademoiselle Alice. »
Dans un couloir débordant de lumière, Alice fut appelée en rentrant dans ses appartements privés alors qu’elle venait du grand bain public du palais royal, et fit demi-tour.
« Rin, où étais-tu ? Je pensais que nous allions entrer dans le bain ensemble ? » demanda Alice.
« ... » Rin ne répondit rien.
« Rin ? » demanda Alice.
Sa jeune servante resta silencieuse avec sa bouche fermée alors qu’elle regardait Alice avec ses yeux d’ambre. Il n’y avait pas un sentiment clair de colère ou d’anxiété dans son regard, ce qui était transmis était une émotion différente, quelque chose comme une profonde peur.
« J’ai quelque chose à vous dire, » déclara finalement Rin.
« Qu’est-ce que c’est ? » demanda Alice.
La servante avait alors répondu avec un ton qui indiquait qu’elle tentait de se contrôler. « Nous avons fini de recueillir des informations sur l’épéiste de l’Empire. »
« Parles-tu d’Iska ? » demanda Alice.
Elle parlait du passé d’Iska qui l’intéressait depuis le début.
Bien que je l’ai rencontré deux fois dans la Cité Neutre, ce n’est pas comme si je pouvais lui demander directement.
Il avait probablement la force de rivaliser même face aux Saints-Apôtres qui étaient la plus grande force de combat de l’Empire. Cependant, il était un soldat des troupes régulières qui n’était même pas un officier, et d’ailleurs, quand il était loin du champ de bataille, la férocité qu’il avait en tant qu’épéiste semblait être un mensonge. Elle ne pouvait le voir que comme un jeune homme doux. Quelqu’un de tout à fait normal.
« Écoutons donc ça, » déclara Alice.
« D’accord. C’est juste que dans ce passage..., » commença Rin.
« Bien sûr, allons dans ma chambre, » déclara Alice.
Dans le couloir, ils ne savaient pas si quelqu’un les rencontrerait. Et surtout parce que Rin et Alice gardaient le secret même à la reine qu’elles avaient rencontrée Iska dans la Cité Neutre d’Ayin, ce serait mauvais si quelqu’un les entendait en parler.
« Cependant, ça a vraiment pris du temps, hein ? » commenta Alice.
Dans les quartiers privés d’Alice, le Boîte à Bijoux à Clochettes, Alice avait parlé à Rin après avoir fermé la porte à double tour. « Après t’avoir demandé ça, je pensais bien que cela serait compliqué si cela concernait les informations sur les Saints-Apôtres. Mais je pensais que nos espions seraient en mesure de recueillir des informations sur l’historique d’un soldat de l’armée régulière en seulement quelques jours. »
Elle ne pensait pas non plus qu’elle rencontrerait la personne en question deux fois pendant cette période. Sa nourriture préférée était des pâtes. Ses hobbies comprennent une adoration pour l’opéra et les peintures. Elle avait appris de telles informations que leurs espions seraient incapables de découvrir si facilement.
Et aussi, son visage endormi est plutôt mignon.
Attends, à quoi est-ce que je pense !? C’est le moment d’y faire face avec sérieux !
« Je suis prête à entendre ton rapport, » après avoir repoussé son conflit interne, Alice acquiesça dans la direction de Rin.
« ... Juste qui est-il ? » demanda Alice.
« Un Saint Apôtre, » avec ces trois mots, sa préposée l’avait informée de son identité avant de continuer. « Non seulement cela, mais il semblerait qu’il soit la personne la plus jeune à avoir atteint le statut de Saint Apôtre dans toute l’histoire. Il n’y a aucun doute qu’il porte l’influence comme l’un des épéistes les plus éminents dans l’Empire. »
« Un Saint Apôtre !? » s’exclama Alice. « Attends Rin, n’est-ce pas étrange ? »
Au total, les Saints-Apôtres de l’Empire étaient onze personnes. Puisque chacun d’entre eux représentait un danger suffisant pour anéantir toute une Unité des Esprits des Étoiles, depuis plusieurs décennies, la Théocratie de la Maison Impériale Nébulis concentrait ses efforts sur la collecte de renseignements à leur sujet. Alice elle-même avait des informations sur les onze Saints Apôtres ancrées dans sa tête.
« Je n’ai jamais entendu parler d’un Saint Apôtre nommé Iska..., » déclara Alice.
« C’est parce qu’il n’y a jamais eu de bataille contre une Unité des Esprits des Étoiles dans nos archives. Après avoir été promu, et cela sans être envoyé une seule fois en première ligne, il a été privé de son statut et emprisonné dans les prisons impériales, » expliqua Rin.
« Emprisonné ? » demanda Alice.
Alice se frotta les sourcils face à cette soudaine et étrange annonce. Pourquoi quelqu’un avec le talent exceptionnel pour s’élever à la position d’un Saint Apôtre avait-il été emprisonné ?
« Quelles étaient les circonstances de son emprisonnement ? » demanda Alice.
« ... Je ne sais pas comment l’exprimer, » répondit Rin.
Avec une expression inhabituellement légère, Rin tendit un magazine jauni en provenance de l’Empire.
{Le plus jeune Saint-Apôtre de l’histoire, Iska, a été arrêté pour le crime de trahison envers la nation alors qu’il a été découvert en train de préparer l’évasion d’une sorcière. Un jugement de réclusion à perpétuité a été rendu sans perdre de temps.}
... Condamné à la réclusion à perpétuité.
... Mais attends, qu’est-ce que c’est que ce truc à propos de l’évasion d’une sorcière ?
La date de publication du magazine était il y a environ un an.
« En raison de l’évasion d’une sorcière qui avait été capturée sur le territoire impérial, en d’autres termes, pour avoir laissé partir une Mage des Étoiles, il a été dépouillé de son statut d’apôtre. Juste au cas où, j’ai regardé d’autres sources d’information, mais le contenu de ce magazine ne semble pas être une erreur, » déclara Rin.
« Il est devenu un Saint-Apôtre, mais a été immédiatement dépouillé de ce rang. Est-ce la raison qui fait que je ne savais rien de lui ? » demanda Alice.
« Ce n’est pas seulement ça, Mademoiselle Alice. Les espions qui l’ont découvert ont également été surpris, » répondit Rin.
Cependant — alors que Rin lui disait, elle avait commencé à faire bouger les cheveux qui étaient descendus des deux côtés de son visage. C’était une habitude qu’elle avait depuis longtemps. Chaque fois qu’elle était plongée dans ses pensées, elle bougeait inconsciemment ses cheveux.
« Mademoiselle Alice, tout comme vous le savez, il a été relâché, » continua Rin.
« Je le sais bien, » répondit Alice.
« Il a été relâché il y a onze jours. C’était juste le jour avant que vous vous soyez battue avec cet épéiste dans la forêt de Nelka, » annonça Rin.
Iska avait été relâché dans le but de combattre la Sorcière de la Glace de la Calamité. Et c’était certain qu’avec son niveau de force, elle pouvait être d’accord avec la décision de l’Empire qu’il avait le pouvoir de défier une sorcière de sang pur tout seul.
« Mais, plus j’y pense, moins cela a du sens, » Alice regarda le magazine se trouvant dans ses mains. « En mettant de côté le moment où il était dans la Cité Neutre, quand nous l’avons rencontré dans la forêt, Iska cherchait à se battre avec moi. Rin, ne t’a-t-il pas également demandé “Êtes-vous la Sorcière de la Glace de la Calamité” ? »
« Tout à fait, bien que ce soit un échec que je ne souhaite pas me remémorer..., » répondit Rin.
Peut-être parce qu’elle se souvenait qu’elle avait commencé l’attaque, mais que le match avait été avec une victoire de son adversaire, Rin parlait d’un ton négatif...
« Cependant, c’est comme vous le dites, » continua Rin. « Cet épéiste connu sous le nom d’Iska avait vraiment la volonté de lutter contre la Théocratie de la Maison Impériale Nébulis. Au contraire, je pense que son but était de se battre contre la Sorcière de la Glace de la Calamité... donc contre vous, Mademoiselle Alice. »
« Alors, je me demande, pourquoi il a libéré l’une de nos camarades de prison il y a un an ? » demanda Alice.
Elle ne pouvait pas s’empêcher de sentir qu’il y avait une contradiction. D’un côté, il prenait des mesures pour libérer une sorcière, de l’autre il avait défié Alice et Rin avec l’intention de les capturer.
Même si pour l’Empire, nous sommes tous juste des sorcières ?
Qu’est-ce qui est différent avec la sorcière qu’il a libérée ?
« À propos de l’incident de l’évasion de la sorcière, nous pensons que ce peut être un piège pour essayer de nous tromper, » déclara Rin.
« Rin, cherche et trouve la Mage des Étoiles qui a été libérée il y a un an par cet homme, » demanda Alice.
« J’ai déjà pris des dispositions pour ça. Cela prendra encore quelques jours, » répondit Rin.
« Comme prévu, tu travailles vite, » répondit Alice.
Tout en hochant avec satisfaction, Alice s’était assise sur un coin de son lit.
C’est suffisant pour cette journée. Il est temps de dormir.
Ayant été la servante d’Alice pendant dix ans, il s’agissait d’un signal tout à fait naturel pour Rin. Quand elle regardait les tasses de thé placé dans le placard, c’était l’heure du thé. Quand Rin pinçait son tablier, cela signifiait qu’elle avait d’autres affaires dont elle devait s’occuper. Il y avait ce genre de compréhension tacite entre elles. Et ainsi, Rin avait quitté la pièce sans un mot. S’assurant que les pas du couloir s’étaient éloignés, Alice tendit les bras vers son oreiller.
« Ne l’a-t-elle donc pas remarqué... ? » murmura Alice pour elle-même.
Elle parlait bien entendu du mouchoir. C’était celui qu’elle lui avait emprunté dans la Cité Neutre d’Ayin. Elle avait dit à Rin qu’elle l’avait déjà brûlé. Quand Rin lui avait dit qu’il appartenait à quelqu’un de l’Empire, et qu’elle devrait donc absolument s’en débarrasser, Alice avait répondu dans ce sens, mais en vérité, elle l’avait cachée sous son oreiller.
« ... Après tout, je peux m’en débarrasser à tout moment, » Alice était consciente que ce qu’elle murmurait n’était juste qu’une excuse.
Mais dans tous les cas, elle devait encore demander quels étaient les véritables sentiments d’Iska.
« Les beaux-arts n’ont pas de frontières. Alice, n’êtes-vous pas celle qui le disait avant ça ? »
Je ne comprends vraiment pas ce qui se passe.
Il lui avait prêté son mouchoir pour qu’elle puisse essuyer ses larmes. Il l’avait guidée jusqu’à la galerie d’art ainsi que dedans la galerie, et lui avaient enseigné beaucoup de choses à propos de cette peinture qui était présente dans son cœur. Était-ce tout comme Rin le disait ? Tout cela n’était qu’un piège créé afin de tromper son ennemi ? Tout ce qu’il lui avait montré quand ils étaient dans la Citée Neutre était-il juste un jeu d’acteur ? Il n’était pas trop tard pour agir vis-à-vis du mouchoir après avoir vérifié tout cela.
« Vous semblez être très préoccupée par ce soldat impérial à ce que je vois, » déclara une voix féminine.
« Mère !? » s’exclama Alice.
La porte s’était ouverte sans même avoir frappé à la porte au préalable. En dépit d’être tard dans la nuit, sa mère était apparue portant ses vêtements royaux habituels. Après avoir terminé ses fonctions officielles, elle était peut-être tout simplement en train de retourner dans sa propre chambre.
« P-Pourquoi êtes-vous ici ? » demanda Alice.
Alice cacha le mouchoir derrière elle en toute hâte.
« J’ai entendu dire que vous avez ordonné à Rin d’enquêter sur un soldat ennemi, » déclara la Reine. « Cependant, j’en ai parlé avec notre agence de renseignement. Alice, ce n’est pas à vous de le lire ce genre de chose. »
« ... »
« ... Ou est-ce que vous avez une autre raison d’être si concerné par cet homme ? » demanda la Reine.
« Je suis d’accord. Je me suis moi-même fixé des objectifs trop ambitieux, » répondit Alice.
Il semblerait qu’elle n’avait pas été vue lorsqu’elle avait rencontré Iska dans la Cité Neutre. À en juger par la façon dont sa mère lui parlait, elle en était sûre et ainsi, Alice laissa échapper un soupir de soulagement.
« Mais je fais ça en tant qu’une observation générale du plan de l’ennemi..., » commença Alice.
« Je comprends que vous avez des soucis de votre côté à ce sujet. Cependant, si vous vous engagez trop là-dedans, vos sœurs vont vous lancer un regard furieux, » déclara la Reine.
Elle parlait de la sœur aînée d’Alice, Ellitia, et sa jeune sœur Cybelle. Alice était bien consciente que tous deux étaient des Mages des Étoiles dignes du nom de sang pur, et les deux étaient des femmes talentueuses qui étaient des pierres angulaires de la politique de la Théocratie de la Maison Impériale Nébulis. Et il y avait le fait qu’elles concouraient pour pouvoir accéder au trône...
Les yeux de ses sœurs s’étendaient sur le palais en entier, et la seule fois où Alice se sentait à l’aise était quand elle était dans sa propre chambre avec Rin.
« Et encore une chose. Il semble que vous collectionniez de nouveau des peintures d’un artiste impérial ? » demanda la Reine.
Sa mère avait regardé avec un regard exaspéré les livres emplies de photo alignée sur l’étagère supérieure de la bibliothèque appuyée contre le mur. Bien que ce genre d’objets n’était pas en circulation dans la Théocratie de la Maison Impériale Nébulis, il s’agissait d’une collection qu’Alice avait pris soin de construire petit à petit.
« L’Empire est notre ennemi, » déclara sa mère.
Alice avait entendu ces mots de sa mère un nombre incalculable de fois.
« Ils nous appellent sorcières et sorciers... il s’agit là de l’antre de ceux qui nous abhorrent et nous persécutent, » continua sa mère. « Les atroces chasses aux sorcières effectuées dans le passé par l’Empire étaient l’incarnation de ce qu’ils sont. Combien de Mages des Étoiles ont été victimes d’eux ? C’est le vœu le plus cher de tous les Mages des Étoiles de vaincre l’Empire et de les forcer à céder. »
« ... »
« La même chose s’applique à l’art de l’Empire, » continua la reine. « Je suis sûre que vous connaissez les nombreuses peintures de “chasses aux sorcières” et “procès de sorcières” peintes par des artistes de l’Empire. Ils sont aussi des pions de l’Empire. Ce sont les mêmes que ceux de vos albums photo. »
« ... Oui, mère, » répondit Alice.
« C’est tout ce que j’avais à vous dire, » finassa-t-elle. « Je ne vous prendrais pas plus de votre temps à une heure tardive. »
Après ça, sa mère avait quitté sa chambre. Et une fois de plus, toute seule dans sa chambre, Alice restait là où elle se tenait sans rien faire de plus.
Est-ce vraiment comme le dit ma mère ?
Chaque citoyen dans le territoire impérial est-il impardonnable, et cela sans exception ?
« Qui êtes-vous ? »
« En plus de vous rendre toute seule jusqu’à la base de l’Empire, vous avez franchi les défenses et vous avez détruit le Réacteur de Puissance..., ce n’est nullement quelque chose qu’un Mage des Étoiles de puissance moyenne puisse faire. »
Iska était différent. Quand il se tenait devant elle dans la forêt de Nelka, il avait choisi de ne pas l’appeler par le nom désobligeant de sorcière, mais de « Mage des Étoiles ». D’autre part, sa mère a déclaré que tous les citoyens de l’Empire étaient des sauvages qui les appelaient sorcières et sorciers. Et donc, qui était discriminatoire l’un contre l’autre... ?
Alice ramena sur ses genoux le mouchoir qu’elle dissimulait avant ça derrière elle. Et après l’avoir regardé comme si elle pouvait percer un trou à travers elle...
« D’accord, j’ai décidé ! » s’exclama Alice.
Après avoir pris une profonde inspiration, Alice sauta hors de sa chambre. Elle se déplaça à grandes enjambées dans le couloir lors de cette nuit tranquille, avant de s’arrêter devant la chambre d’à côté.
« Rin ! Rin, es-tu encore réveillée !? » demanda Alice.
Alice avait claqué la porte avec un bruit sourd.
« Prépare-toi à partir, » annonça Alice.
« Po-pourquoi si soudainement !? » demanda Rin, surprise de cette arrivée soudaine.
Rin se retourna en tenant son bonnet de nuit et portant son pyjama. Elle avait actuellement ses cheveux tressés relâchés tout droit, et elle semblait légèrement plus mature que d’habitude.
« Nous quittons le palais dès la première lueur de l’aube demain matin, » annonça Alice. « Nous allons à la Cité Neutre, alors tu dois faire les préparatifs nécessaires. »
« Encore !? » Rin avait haussé sa voix presque au point que c’était devenu un cri. « Mais, si nous devions rencontrer cet épéiste connu sous le nom d’Iska... ! »
« On y va justement pour qu’on le rencontre, » répliqua Alice.
« ... Quoi !? » s’exclama Rin.
« Je veux le confirmer pour moi-même... ses vrais sentiments, » annonça Alice.
En se mordant la lèvre inférieure, Alice tourna le dos à sa servante. « C’est pourquoi cela sera très certainement la dernière fois. »
***
Partie 5
Un chemin couvert de brume de chaleur.
À un moment où le soleil à l’horizon s’élevait vers le ciel...
Il s’agissait d’une terre désolée où toute l’humidité s’était évaporée depuis longtemps, laissant derrière elle des fissures dans le sol, et on ne voyait que quelques herbes qui poussaient ici et là.
« La Cité Neutre d’Ayin, hein. Ça fait longtemps que je n’y suis pas allée en voiture, » déclara Mismis.
Un buggy faisait la course à travers les terres désolées. Mismis agrippait le volant en plissant les yeux face à la lumière éblouissante du soleil.
« J’ai informé Jhin-kun et Néné-chan que tous les deux peuvent faire une formation indépendante aujourd’hui, » continua Mismis.
« Merci beaucoup, » répondit Iska.
« À ce propos, la météo est vraiment super, hehe. Il s’agit là d’un ciel parfaitement clair sans le moindre nuage à l’horizon, » déclara Mismis.
Le vent soufflait sur la voiture sans toit. Laissant ses cheveux lâches dans le vent, la capitaine avait alors appuyé sur l’accélérateur.
« Et alors, Iska-kun, n’est-il pas temps de me dire qui tu prévois de rencontrer aujourd’hui ? » demanda Mismis.
« Qui penses-tu que cela peut être ? » demanda Iska.
« Un gros ponte de l’Empire ? » demanda en retour Mismis. « Peut-être que c’est un Saint Apôtre autre que Lishia-chan ? Iska-kun, tu viens d’être appelé par les huit Grands-Apôtres l’autre jour, n’est-ce pas ? Peut-être est-ce une conversation secrète en dehors de l’Empire ? »
« Je ne suis pas une personne si incroyable que ça, » répondit Iska.
L’ombre de la Cité Neutre d’Ayin pouvait être vue à l’horizon. Tout en se remémorant les rues de la célèbre capitale de l’opéra et des arts, Iska avait affiché face à sa capitaine un sourire amer.
« Je n’ai pas d’autres connaissances dans les Saints-Apôtres. Ce qui est normal vu qu’après tout, j’ai été rétrogradé tout de suite après ma promotion, » déclara Iska.
« Il y a des rumeurs selon lesquelles ces onze personnes sont super compétitives, n’est-ce pas... ? » demanda Mismis. « Hmmm ? Mais si c’est le cas, j’arrive encore moins à comprendre avec qui tu as pris rendez-vous aujourd’hui. »
« Je n’ai pas pris de rendez-vous, » répondit Iska.
« Que veux-tu dire par là ? » demanda Mismis.
« Je pensais juste “qu’elles viendraient”, d’une manière ou d’une autre..., » répondit Iska. « Je n’ai jamais cru en des choses comme le destin ou la destinée avant aujourd’hui, mais... mais... j’ai l’impression que je les rencontrerais à nouveau... »
« Qu’entends-tu par là ? » demanda Mismis.
« Je ne le saurai pas avant d’aller voir là-bas, » répondit Iska.
Alors que Mismis faisait toujours une expression extrêmement perplexe, Iska haussa les épaules. La Cité Neutre d’Ayin pouvait maintenant être clairement visible à travers le pare-brise de la voiture.
« À ce propos, capitaine, vois-tu quelque chose qui vole dans le ciel ? » demanda Iska.
Une ombre noire volait à travers le ciel bleu clair. De leur point de vue, il venait du nord-est — de la même direction que le soleil, approchant la Cité Neutre d’Ayin.
« ... C’est un oiseau. Capitaine, c’est un très gros oiseau, » continua Iska.
Il s’agissait d’un oiseau étrange qui avait l’air d’avoir volé hors du monde des légendes. La forme de son corps ressemblait à celui d’un aigle, mais sa longue queue ressemblant à un serpent flottait dans le vent. Ses plumes étaient un mélange de blanc et de bleu dans un motif de marbre. C’était comme un nuage suspendu dans le ciel bleu. C’était comme si le paysage était imprimé sur l’oiseau. Non seulement cela, mais la créature était grande. Ils étaient capables de le percevoir distinctement depuis le buggy présent sur le sol, donc si elle atterrissait à côté d’eux, elle aurait probablement une carrure assez grande pour éclipser un humain.
« Oooh, comme c’est inhabituel ! C’est un albatros ! Une sorte de fossile vivant, » Mismis laissa échapper un petit cri de joie depuis le siège du conducteur.
« Il s’agit là du grand ancêtre des oiseaux, » Mismis commença l’explication. « Ils ne vivent pratiquement pas en territoire impérial. Nous utilisons beaucoup d’armes dans les terrains d’entraînement, n’est-ce pas ? Ils détestent le bruit des coups de feu et donc ils sont tous partis hors de nos terres. »
« Loin de l’Empire ? » demanda Iska.
« Tout à fait, » répondit Mismis. « Mais les albatros sont intelligents, donc quand ils sont nourris, ils peuvent être transformés en chiens de garde, et avec un peu d’entraînement, il est possible que les humains montent sur leur dos pendant qu’ils volent. Voilà pourquoi il semble que dans les villages éloignés de l’Empire, ils les entraînent même encore maintenant. »
En suivant l’oiseau avec ses yeux, Mismis avait continué son explication. « Ils en gardent plusieurs même dans la Théocratie de la Maison Impériale Nébulis, j’ai vu un rapport qui disait cela. »
« ... Nébulis ? » demanda Iska.
Iska leva les yeux vers l’albatros tout en regardant à travers la lumière du soleil. Il venait du nord-est. C’était comme Mismis l’avait dit, il venait du territoire de la Théocratie de la Maison Impériale Nébulis. C’était peut-être juste une hallucination, mais Iska avait l’impression de voir quelque chose chevauchant le dos de l’oiseau alors qu’il battait des ailes.
« ... Est-ce que ça pourrait être ? » murmura Iska.
« Iska-kun ? » demanda Mismis.
« Capitaine, continuez comme ça jusqu’à l’entrée et arrêtez la voiture là-bas, » demanda Iska.
L’albatros avait passé les murs de la ville et avait commencé à descendre. Comme s’il le chassait, le buggy dans lequel ils étaient était également arrivé aux murs d’Ayin.
« Hé hé, Iska-kun, alors à propos de cette personne que tu voudrais rencontrer, que vas-tu faire à ce sujet ? » demanda Mismis.
« Elles sont probablement également arrivées, » répondit Iska.
Depuis le ciel... Comme s’il était aspiré par la lumière du soleil qui se déversait au-dessus, l’albatros remontait dans le ciel. Ayant terminé son rôle de livrer son maître dans la Cité Neutre, il était probable qu’il retournât jusqu’à son nid dans la Théocratie de la Maison Impériale Nébulis.
« Par là, » demanda Iska.
« O-Oui !? » s’exclama Mismis.
En échangeant des regards avec Mismis, Iska avait marché dans les rues de la Cité Neutre d’Ayin, la ville où les arts avaient fleuri. Tout comme lorsqu’il était venu voir l’opéra, malgré la canicule, les musiciens faisaient de la musique à l’extérieur, les peintres peignaient leurs toiles et les touristes les observaient avec joie. Ce fut un moment de paix qui faisait oublier l’époque sombre dans laquelle ils vivaient. Alors que l’Empire et la Théocratie de la Maison Impériale Nébulis avaient mené de violentes batailles tous les jours, en vérité, les personnes avaient pu vivre ici une vie sans rapport avec ces batailles. C’était un spectacle qui donnait cette impression.
« ... » Debout devant une place centrale, Iska s’était arrêté net.
« Nous avons vraiment eu les mêmes pensées au même moment, n’est-ce pas ? Je me demande sous quelles étoiles nous sommes tous deux nés, » fut déclarée par une voix féminine se trouvant devant eux.
Une belle jeune femme portant un parasol se trouvait devant eux. Elle ne portait pas de vêtements pour voyager incognito. Tout comme la première fois qu’il l’avait rencontrée, elle portait des vêtements royaux colorés.
« Et cet albatros qui était là juste avant ? » demanda Iska.
« Nous lui avons demandé de retourner à la maison. Quand il était un poussin, il était assez petit pour tenir dans ma main, mais après quatre ans, il est devenu si grand. Et après tout, il vole beaucoup plus vite qu’une voiture impériale, » déclara Alice.
« Mademoiselle Alice, même si vous dites ça ainsi, n’avez-vous pas dit sans arrêt au cours du trajet “Rin, plus vite. Encore plus vite. C’est une course ! Dépêche-toi pour que nous puissions y arriver avant cette voiture, peu importe ce que tu dois faire !” ? » demanda Rin.
« Rin, » dit Alice.
« ... Oups, ce n’était qu’un simple lapsus, » répliqua Rin.
Rin recula d’un pas. Tout en lui jetant un coup d’œil oblique, Alice ferma son parasol avec des mouvements gracieux.
« C’est vrai. À propos du taxi de dernière fois..., » commença Iska.
« De quoi parlez-vous, je me le demande ? » répliqua Alice.
La princesse de la Théocratie de la Maison Impériale Nébulis avait fait apparaître un sourire d’amusement pendant l’espace d’un instant. Mais immédiatement après ça, elle resserra sa bouche et plissa légèrement les yeux. Ce qu’elle regardait n’était pas Iska, mais la petite capitaine aux cheveux bleus à côté de lui.
« À ce propos, qui est cette fille à vos côtés ? » demanda Alice.
« Ma supérieure, la Capitaine Mismis, » répondit Iska.
« ... Je vois. Vous avez également eu de telles circonstances, » marmonna Alice tout en donnant son parasol à Rin.
« Hmm, Iska-kun ? Qui est cette jolie fille ? » demanda Mismis.
« Elle est..., » commença Iska.
« C’est bon ! Je vais moi-même me présenter, » interrompant Iska, Alice posa sa main sur sa poitrine.
Et d’une voix calme, mais faible pour que ceux qui se promenaient dans la zone ne puissent pas l’entendre... « C’est un plaisir de vous rencontrer, Capitaine de l’Empire. Je m’appelle Alice... Aliceliese Lou Nébulis IX. »
« Alice-san ? Eh, mais... N-Nébulis ? » s’exclama Mismis.
« Comprendriez-vous mieux si je me présentais à vous sous le surnom de la “Sorcière de la Glace de la Calamité” comme vous le dites dans l’Empire ? » demanda Alice.
« ~~~~ !? » Tout le corps de Mismis s’était contracté. « H-Hmmm ? Est-ce une blague... Iska-kun ? »
« C’est la vérité, » répondit Iska.
« Que-que-que-que-que se passe-t-il !!? » cria Mismis.
« J’ai quelque chose dont je dois discuter avec lui, » comme Alice l’avait dit, son regard était fixé seulement sur Iska. « Allons ailleurs. Suivez-moi. »
« D’accord ! Capitaine, allons-y, » déclara Iska.
« ... Que se passe-t-il... ? » demanda Mismis.
Prenant avec lui sa capitaine qui était quelque peu abasourdie, Iska suivit après les deux autres personnes qui avaient commencé à marcher. Alice regardait directement en face d’elle. Quant à Rin qui était positionnée derrière elle, elle se retournait fréquemment pour regarder Iska.
« Je ne vais pas fuir. Et il n’y a personne d’autre que nous deux, » déclara Iska.
« Ta-taisez-vous ! » répliqua Rin. « Je suis la préposée de Mademoiselle Alice. Quel est donc le problème si je vous regarde afin d’avoir un œil sur vous deux qui êtes ses ennemis ? Au contraire, ne me parlez pas si librement ! »
Rin se retourna rapidement. Voyant qu’elle rapprochait par réflexe sa main de sa jupe, il n’y avait aucun doute qu’il y avait un grand nombre d’outils sombres cachés dessous.
« Comme c’est mystérieux, » déclara Alice.
Ce qu’Alice avait souligné avec son regard se trouvait être sur le côté droit de la rue. Il y avait un peintre avec sa toile face à la rue, et un parent et un enfant ayant leur portrait dessiné par l’artiste.
« Même s’il existe une ville si heureuse, je me demande pourquoi nous devons nous détester, » déclara Alice.
Ces paroles n’étaient pas dirigées vers Iska ou Mismis. Le murmure d’Alice avait peut-être plutôt été pointé vers elle-même. Alors qu’ils faisaient un pas hors des murs de la ville, tout ce qu’ils pouvaient voir sous leurs yeux, c’était une colline brûlée par le soleil qui s’étendait dans toutes les directions.
« Il fait chaud, n’est-ce pas ? » demanda Alice.
« Mademoiselle Alice, votre parasol, » déclara Rin.
« ... Je vais bien ainsi, » La Sorcière de la Glace de la Calamité avait tendu son doigt. « J’ai juste besoin de congeler convenablement tout cela et tout ira bien. »
L’air froid avait jailli depuis le sol qui était touché par les pieds d’Alice. Le sable à leurs pieds qui était assez chaud pour brûler la peau nue avait été refroidi en un instant, et le sol avait commencé à geler sur plusieurs centaines de mètres dans la direction où ils marchaient. C’était comme si un tapis de glace s’était formé devant eux.
« Qu’est-ce qui se passe là... Même les armes les plus récentes de l’Empire ne peuvent pas faire ce genre de froid... » Mismis marchait timidement le long du chemin gelé. « E-Elle est vraiment la Sorcière de la Glace de la Calamité... »
« Je crois moi-même l’avoir dit, » répliqua Alice.
Le capitaine de l’Empire semblait enfin comprendre exactement qui elle était. Il n’y avait probablement pas de meilleure force de persuasion que ce genre de méthode.
« Cela devrait être bon après avoir marché sur cette distance. Ici, personne ne devrait pouvoir nous entendre. Et en plus, il semblerait qu’aucun de nous ne soit suivi, » la princesse de Nébulis s’était arrêtée.
Ils marchaient le long du tapis de glace depuis une dizaine de minutes. À une distance où la Cité Neutre ne pouvait être considérée que comme une lointaine brume, Alice se retourna.
***
Partie 6
« Vous avez probablement une idée de ce que j’ai à vous dire, » commença Alice. « À vous, le soldat impérial qui a été arrêté pour trahison contre l’État il y a un an. Le Saint Apôtre excentrique qui aurait permis l’évasion d’une Mage des Étoiles capturée et emprisonné une prison impériale. »
« ... »
« J’ai enquêté sur vous. Vous savez qui je suis. Donc, n’est-ce pas quelque chose de tout à fait normal ? » demanda Alice.
Alice regarda Iska du haut d’une colline de glace.
« Eh bien, oui, » répondit Iska.
« D’ailleurs, il n’y a aucune chance pour qu’un épéiste avec votre force soit un soldat de rang inférieur, » continua Alice. « Bien que ce soit une histoire différente si vous me dites que la capitaine à côté de vous est plus forte que vous. »
« Hein !? Ce-ce-ce-ce n’est pas le cas !? » alors que la Sorcière de la Glace de la Calamité avait tourné son regard vers Mismis, Mismis se mit à bafouiller et à trembler. « Plus important encore... Qu-Quelle affaire avez-vous avec nous à traiter ? Une grosse ponte parmi les gros pontes comme vous, attendant Iska-kun ici, je ne comprends pas du tout ! »
« J’ai quelque chose que je voudrais lui demander, » déclara Alice.
Alice avait échangé des regards avec Rin. En lui renvoyant son regard, la servante avait sorti un magazine jauni. C’était quelque chose de familier pour eux. Après tout, c’était un magazine qu’on avait montré à Iska à plusieurs reprises pendant qu’il était emprisonné.
« Pour commencer. Est-ce que ce qui est écrit là dedans est la vérité ? » demanda Alice.
« Totalement, » répondit Iska.
« Vous avez donc participé à l’évasion d’une Mage des Étoiles, et à cause de ça, vous avez passé une année en prison ? » demanda Alice.
Iska hocha la tête tout en restant silencieux.
« Je me demande bien, pourquoi l’avez-vous fait ? » demanda Alice.
« ... Elle était encore une petite fille. Elle était âgée de douze ou treize ans, elle n’avait qu’un faible Esprit des Étoiles en elle, » répondit Iska. « C’est tout simplement que l’Empire arrête les Mages des Étoiles sans aucun lien avec ça, et je n’ai pas du tout aimé ça. »
« Votre discours et votre conduite se contredisent, » répliqua Alice.
Il y avait un ton mordant dans la voix de la jeune femme connue sous le nom de la Sorcière de la Glace de la Calamité.
« Vous m’attendiez dans la forêt de Nelka, » continua Alice. « Ne m’avez-vous pas attaquée dans le but de me capturer ? Quand cela m’était venu à l’esprit, vous essayez de capturer une Mage des Étoiles, je ne crois nullement à votre raisonnement quant au fait d’en avoir laissé une fuir il y a un an parce que vous l’avez trouvée pitoyable. »
« ... »
« Vous restez silencieux ? Quel est le problème, soldat impérial ? » La jeune servante avait haussé la voix. « Êtes-vous incapable de parler après avoir vu les points faibles de votre histoire soulignée par Mademoiselle Alice ? Je me souviens bien quand vous m’avez demandé : “Êtes-vous la Sorcière de la Glace de la Calamité ?” Dans tous les cas, l’évasion de la sorcière il y a un an n’était qu’une astuce pour... »
« Je ne me contredis nullement, » coupa Iska.
Peut-être parce qu’elle sentait la force des émotions présentes dans ses mots, Rin garda le silence après avoir été interrompue.
« Il y a un an, et maintenant encore, mon objectif n’a jamais changé, » continua Iska.
« Cela a-t-il quelque chose à voir avec l’article de ce magazine ? » demanda Alice.
« Des pourparlers de paix, » déclara Iska.
Iska avait prononcé que ces quatre mots alors qu’il se tenait devant Alice. C’était la première fois qu’il avait transmis son vœu le plus cher devant un Mage des Étoiles de Nébulis.
« Je veux mettre fin aux combats, » continua Iska. « Mais peu importe ce que je dirais, il n’y a pas moyen que l’Empereur m’écoute, et je ne crois pas que la reine de la Maison Impériale Nébulis m’écoute non plus. »
« Évidemment, » Alice hocha la tête tout en répondant ça avec un ton glacial. « Vous dites que vous désirez la paix ? C’est inutile. Jusqu’à quel point pensez-vous que nos nations se détestent ? La guerre ne s’achèvera pas tant que l’un des protagonistes ne capitulera pas. »
« C’est exact, » répondit Iska. « Voilà pourquoi ce que je pensais à l’époque à capturer une descendante directe de Nébulis. Pour capturer une puissante Mage des Étoiles que l’Empire appelle du sang pur. »
« La famille royale ? » demanda Alice.
« Je pensais que cela secouerait grandement la famille royale de Nébulis si l’un des leurs était en danger, » continua Iska. « Et même les citoyens de la Théocratie de la Maison Impériale Nébulis seraient probablement anxieux. Voilà pourquoi ils seraient en mesure de se conformer à la participation aux pourparlers de paix, même si elles détesteraient le faire. »
« ... Êtes-vous en train de dire que, tout seul, vous prévoyez d’ouvrir la voie aux pourparlers de paix ? » demanda Alice. Elle croisa les bras en fronçant les sourcils, puis posa son doigt sur sa charmante bouche. « Si vous me capturez et faites de moi un otage, même la reine serait obligée de venir à la table des pourparlers de paix. Cependant, l’enfant que vous avez laissé partir il y a un an était juste une faible Mage des Étoiles. Elle n’a eu aucun rôle dans les pourparlers de paix que vous envisagez. Alors, avez-vous pensé que ce serait une bonne chose de la laisser partir ? »
Et puis, après un moment de silence.
« ... Certes, il n’y a pas de contradiction. Au contraire, tout est cohérent, » quand Alice avait dit ça, sa bouche avait presque l’air de faire un rire d’étonnement.
« Ce n’est probablement pas un mensonge, hmm, » continua Alice. « D’une manière ou d’une autre, cela ressemble vraiment à l’idée à laquelle vous penseriez... Mais, ça ne marchera pas. Rien ne changera de cette façon. »
« Pourquoi ? » demanda Iska.
« Même si vous me faites prisonnière, ma mère ne bougera pas, » répondit Alice. « Voilà pourquoi il n’y aura pas de place pour les négociations. Les pourparlers de paix ne sont qu’une chimère. Vous n’avez probablement jamais été dans la Théocratie de la Maison Impériale Nébulis. Donc, vous ne savez pas à quels points les habitants de notre pays détestent l’Empire. »
Les racines de la guerre qui avait continué pendant une centaine d’années étaient profondes. Même avec une sorcière de sang pur, une unique otage n’amènerait pas des pourparlers de paix. Après tout, les habitants de la Théocratie de la Maison Impériale Nébulis ne le permettraient pas.
« ... Toutefois, » Alice déplia ses bras alors qu’elle se remit à parler. « Je ne savais pas non plus qu’il y avait des personnes comme vous dans l’Empire. Parmi les soldats impériaux sauvages et autoritaires, je ne pensais pas qu’il y en avait un qui voulait se battre pour “mettre fin aux combats”. De plus... Je crois que j’ai bien saisi votre caractère lorsque je vous ai rencontré ici dans la Cité Neutre. »
Le doigt la Sorcière de la Glace de la Calamité était pointé vers Iska. Au sommet d’une colline de glace, Aliceliese Lou Nebulis IX avait alors fait une déclaration à haute voix. « Vous, vous devriez devenir mon subordonné. »
« Quoi !? » Celle qui laissa échapper un cri fut Rin. « Attendez, Mademoiselle Alice ! Qu-Qu-Qu-Qu-Qu’est-ce qui se passe !? Ce n’est pas ce que vous avez dit avant ça. Vous n’avez rien mentionné à ce sujet quand nous nous préparions hier soir ! »
« Je viens d’y penser maintenant..., » répondit Alice.
« C’est bien trop erratique ! » s’exclama Rin. « En premier lieu, en prenant un soldat impérial en tant que subordonné, sans parler de la reine, vos sœurs estimées ne pourront pas le permettre ! »
« Je peux toujours penser à ce genre de chose plus tard, » répliqua Alice.
Tais-toi ─ tenant sa main sur le côté, elle fit taire Rin.
« Je vous garantis votre position sociale. Vous deviendriez un exilé de l’Empire, » continua Alice.
La princesse avait continué à parler d’une voix fluide. « La Théocratie de la Maison Impériale Nébulis accepte tout le monde tant qu’ils ne font pas de discrimination contre les Mages des Étoiles. Ceci s’applique encore plus à celui qui connaît les affaires intérieures de l’Empire et qui a assez de force pour accéder au statut d’un Saint Apôtre et qui désire aussi créer un monde sans combat. »
Elle lui avait envoyé alors un regard direct. Pendant que son ton ordonnait, il y avait aussi un sincère zèle et de l’espoir dans sa voix. Toutefois...
« I-Iska-kun... ? » murmura Mismis.
Un doigt mince et tremblant était pressé contre son dos. S’il avait regardé légèrement sur le côté, ce qu’il aurait pu voir était la petite capitaine, contractant ses épaules en raison de l’anxiété, et sur le bord des larmes alors qu’elle levait ses yeux vers lui.
« Hm-Hmm, tu sais... Hum... »
« Tout va bien, » avant qu’elle ne puisse rien dire, il l’avait doucement arrêtée. « Je ne peux pas le faire. »
De plus, Iska avait répondu à la princesse qui se tenait au sommet de la colline de glace.
« Ça n’a rien à voir avec mon accueil, mais je ne peux pas aller au côté de Nébulis, » répondit Iska.
« ... Pourquoi donc ? » Les paupières de la fille aux cheveux blonds se plissèrent. Cela n’était pas par colère, mais une manifestation de son malaise.
Aah ! Finalement, c’est comme ça que vous me répondez, ─ son ton faisait penser qu’elle avait de telles angoisses en elle.
« Laissez-moi entendre votre raison, » demanda Alice.
« J’ai deux raisons, » répondit Iska. « D’abord, même moi j’ai des amis et de la famille dans l’Empire. Mes camarades dans mon unité sont une chose, mais j’ai aussi des supérieurs envers qui je suis redevable. C’est exactement la même chose que vous, Alice, qui avait de la famille au sein de la Théocratie de la Maison Impériale Nébulis. »
« Et l’autre raison ? » demanda Alice.
« Parce qu’il est impossible d’aborder les pourparlers de paix du côté de la Théocratie de la Maison Impériale Nébulis, » répondit Iska. « Même si nos positions étaient inversées, si vous arriviez à prendre l’un des huit Grands-Apôtres en otage afin d’essayer de les amener à des pourparlers de paix, l’Empire ferait la sourde oreille. Au contraire, ils seraient même amenés à penser que le nombre de rivaux a tout simplement diminué. Contrairement à vous, Alice, qui êtes liée par le sang à la famille royale, ils ne sont que des étrangers les uns envers les autres. »
Pour mettre fin aux combats qui duraient depuis cent ans sans que cela se termine par la ruine d’un pays, il n’y avait pas d’autre moyen que de les amener avec force à des pourparlers de paix. Et ces pourparlers de paix étaient quelque chose qui n’était possible que si la Théocratie de la Maison Impériale Nébulis était d’accord avec eux.
« C’est vrai, » déclara Alice. « C’est exactement l’Empire que je connais. Peu importe qui c’est, une fois qu’ils ont servi leur but, ils sont rejetés. Un rassemblement d’humains que l’on ne considère même pas comme des humains... »
Alice mordit sa lèvre inférieure. Le magazine qu’elle tenait dans sa main était légèrement gelé et la glace recouvrait la surface du papier.
« Cependant, comprenez-vous la signification de votre réponse ? » demanda Alice.
« ... Je la comprends, » répondit Iska.
En reculant ─ tout en immobilisant Mismis avec sa main gauche, la main droite d’Iska se plaça vers son dos. Une sensation dure. Ses doigts avaient alors rencontré la poignée de son Épée d’Étoile.
« Je ne peux pas marcher à vos côtés, Alice, » déclara Iska.
« ... Je vois. Après tout, vous et moi sommes des ennemis ! » annonça Alice.
Le magazine se brisa en morceaux à ce moment-là. Il était devenu des fragments de glace et avait disparu comme s’ils étaient les fragments des souvenirs de leur passé. C’était, l’instant où le lien entre eux deux avait été rompu.
« Si vous voulez me capturer, alors montrez-moi que vous le pouvez, » déclara Alice.
Alors que Rin commençait à bouger, Alice la retint. Et elle avait couvert son visage avec la coiffure qu’elle avait utilisée dans la forêt de Nelka.
« Si par hasard vous êtes capable de le faire, même si c’est juste une chance sur un million, si ma mère négocie avec l’Empire, alors votre rêve pourrait vous être accordé, » déclara Alice.
« De même, vous devriez m’éliminer comme bon vous semble. Alors cela deviendra un progrès dans l’unification du monde que vous souhaitez, Alice, » répondit Iska.
« ... »
« ... »
Avec une coiffe couvrant son visage et ses émotions, une sorcière se tenait là.
Tenant une Épée d’Étoile dans chaque main, un soldat de l’Empire se tenait en face.
Derrière chacun d’eux, Rin et Mismis reculaient toutes les deux, oubliant même de respirer, veillant sur eux.
« « Vous, idiot obstiné ! » » Un rugissement de colère arrivé en même temps du garçon et de la fille.
Comme si leur angoisse mutuelle était révélée à la face des terres désolées.
Un futur incontournable. Dans ce tourbillon du destin qu’ils auraient dû connaître, leur colère et leur chagrin se fusionnaient ensemble et retentissaient en un cri.
Et en même temps, l’Esprit des Étoiles d’Alice, et les Épées d’Étoile d’Iska, comme s’ils résonnaient l’un avec l’autre, la terre tremblait.
─La rage provoquée par les étoiles.
« Quoi !? » s’exclama tout le monde.
Il arrêta sa charge à cet instant. Le froid qui traversait sa main traversa le corps d’Iska comme de l’électricité.
Quoi ? Tout à l’heure... Un froid impensable !
Il ne l’avait jamais expérimenté auparavant. Peu importe les batailles dans lesquelles il avait participé, peu importe, à quel point, il avait été proche de la mort, il n’avait jamais ressenti une telle soif de sang. Il pouvait sentir avec sa peau ce qui remplissait l’atmosphère.
« Rin, qu’est-ce qui se passe en ce moment ? » demanda Alice.
« ... Je ne sais pas. Mais mon Esprit des Étoiles est également effrayé. Je ne peux pas le contrôler ! » répondit Rin.
« Attends, je peux entendre quelque chose, » déclara Alice.
Alice avait alors enlevé la coiffe qu’elle venait de mettre. La jeune femme connue comme la plus forte Mage des Étoiles de la Théocratie de la Maison Impériale Nébulis avait parlé dans un souffle étouffé.
« Il y a quelque chose dans le ciel... Rin, va-t’en le plus loin d’ici ! » cria Alice.
« Capitaine Mismis, pars d’ici ! » cria Iska.
Une faille s’était alors formée dans le ciel bleu. Au moment où ils pensaient avoir vu un fil noir traverser le ciel, le ciel s’ouvrit et un violent coup de vent en sortit.
« Kya...! »
Alors qu’elle était incapable de résister à la tempête, la petite capitaine était tombée sur le sol. Et pendant ce temps, Iska était certain de ce qu’il voyait apparaître dans les airs.
« ... Épée d’Étoile. La lame, qui a trahi les étoiles... »
Il s’agissait d’une fille avec de longs cheveux gris perle. Sous sa grande cape ondulée et irrégulière, son corps était bronzé. Et elle était apparue beaucoup trop jeune que ce à quoi ils s’attendaient. En raison de son apparence, elle semblait seulement avoir douze ou treize ans. Cependant, précisément à cause de cela...
« La Fondatrice ? » cria Alice.
Iska doutait du mot qu’il avait entendu de la part d’Alice.
« Pourquoi, la très estimée Fondatrice qui était supposée dormir sous terre est ici... ? » demanda Alice. « Pourquoi s’était-elle réveillée... ? »
Il s’agissait de quelqu’un qu’une descendante directement de Nébulis, Alice, respectait en tant que Fondatrice. Il n’y avait qu’une seule personne qui pouvait venir à l’esprit d’Iska.
« L’Empire... Ceux qui... Ruinés... Cette étoile... Ce récipient de l’Esprit des Étoiles... » Ce qui sortait de sa charmante petite bouche était l’incarnation pure de la rancune.
« ... »
« Tout devrait tout simplement disparaître, » La Grande Sorcière agita sa main en l’air. Au moment où ils s’en rendirent compte, Iska et Alice sautèrent tous deux à couvert en emmenant celles qui étaient derrière eux.
─Une faille invisible.
Comme si la main d’un dieu invisible était balancée dans l’air, l’atmosphère se condensa et, immédiatement après, une onde de choc violente explosa et se dispersa dans la zone.
« Qu-quoi !? Qu’est-ce qui vient de se passer !? »
« Je ne sais pas. C’est juste..., »
Dans le nuage de poussière qui s’élevait lentement, Iska lâcha Mismis. Il était pleinement conscient que la sueur froide coulait dans son dos.
« Capitaine, partez de la zone. Contre cet adversaire, je n’ai aucune confiance quant à ma victoire, » annonça Iska.
L’ombre d’une personne suspendue dans le ciel bleu clair était toujours visible.
La Grande Sorcière Nébulis─
Il y a cent ans, la plus vieille Mage des Étoiles qui avait changé la Capitale Impériale en une mer de feu se manifestait maintenant dans le ciel au-dessus d’eux.