Chapitre 3 : La fin se rapproche
Table des matières
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Chapitre 3 : La fin se rapproche
Partie 1
Je voyais un autre rêve — un rêve à propos de la première fois que j’avais tué quelqu’un.
Un rêve sur le réveil de Towa en tant que Le Destructeur.
Le Destructeur était un envoyé des dieux humanoïde anti-étoile, l’Armement des Étoiles le plus puissant du monde. S’il était utilisé, il pourrait éradiquer notre planète. Il était sans aucun doute l’Armement des Étoiles le plus puissant existant.
Towa était humaine, mais elle était également un Armement des Étoiles. Le jour où mes parents étaient morts, Towa s’était transformée en un Armement des Étoiles et avait remplacé mon bras droit. Après ça, j’avais utilisé son pouvoir pour me venger. J’avais tué l’un des hommes qui avaient tué mes parents.
J’avais une autre personne à tuer, mais l’homme qui m’avait coupé le bras avait soudainement disparu. Celui que j’avais tué avait probablement jeté quelques Sorcelleries des Étoiles alors qu’il était au bord de la mort et ceci avait permis à son partenaire de s’échapper.
L’homme qui avait directement tué Maman était mort, mais les deux hommes avaient combattu papa quand j’étais entré dans la pièce, et j’étais déterminé à faire payer à l’autre ce qu’il avait fait.
... Non non, je secouai la tête et tentai de chasser les pensées noires se trouvant présentes dans mon esprit. Je ne pouvais pas leur pardonner, mais j’avais peur de laisser germer en moi une rage meurtrière. Plus j’y pensais, et plus cela me consommait. Je commençais à perdre la tête. Au moment où j’avais vu cet homme poignarder mon père, j’avais laissé mon désir de tuer prendre totalement le contrôle. Mais juste avant cela, j’avais entendu une voix.
« Tue ! » Une voix qui m’avait poussé à assassiner mes ennemis.
Apparemment, le Destructeur avait le pouvoir d’amplifier les sentiments négatifs de son utilisateur, tels que l’intention meurtrière ou la haine. Ce processus avait agi comme un complément à l’une des autres capacités du Destructeur : le pouvoir de voler la Puissance des Étoiles de ceux qu’il a tués. Si j’avais simplement voulu me venger et rien de plus, le moyen le plus rapide pour moi d’atteindre mon but aurait été de continuer à tuer des personnes et voler leur Puissance afin de me renforcer.
Mais peu importe, car j’avais tué quelqu’un ce jour-là. J’avais également volé sa Puissance des Étoiles. C’est peut-être parce que Destructeur avait amplifié mon désir de tuer, mais je n’allais pas lui mettre tout le blâme sur le dos. Car même si mon désir n’avait pas été amplifié, j’étais sûr que j’aurais toujours voulu tuer cet homme.
Je n’avais pas le choix. C’était le seul moyen afin de protéger Towa. Mais je n’essayerais pas de rationaliser un autre meurtre, et je ne voulais pas compter sur le fait de tuer des personnes afin de leur voler leur Puissance. Je voulais devenir plus fort tout seul, et utiliser cette force afin de venger mes parents.
J’avais une autre raison de devenir fort : je voulais vaincre Yukihime. Je l’avais mise au défi depuis que nous nous étions rencontrés, mais je n’avais jamais gagné une seule bataille. La raison pour laquelle Towa et moi vivions avec Yukihime était pour qu’elle puisse protéger Towa, le Destructeur, mais je voulais protéger Towa par moi-même.
Ce n’était pas qu’Yukihime n’était pas fiable — car après tout, elle était la Sorcière des Étoiles la plus forte du monde. Si elle ne pouvait pas le faire, alors qui le pourrait ? Mais cela n’avait pas d’importance. J’étais le grand frère de Towa. J’avais le devoir de la protéger. En plus de ça, cela m’avait juste fait me sentir frustré. Je détestais tellement perdre que cela me donnait envie de mourir.
Pour couronner le tout — c’était tellement embarrassant que je ne serais peut-être jamais capable de lui dire que je voulais devenir un homme qui est apte à soutenir Yukihime. Si je restais plus faible qu’elle, je n’aurais jamais le droit de me battre à ses côtés.
Cependant, pourquoi ai-je ce rêve maintenant ? Je ne l’ai pas eu depuis un moment... Et cela ne devient jamais plus facile. Même nous nous trouvions au milieu de l’hiver, mon dos était couvert de sueur. Est-ce parce que Noël est juste au coin de la rue ? C’était le 21 décembre. Il restait quatre jours. Pour le meilleur ou pour le pire, il semblait que mon destin soit lié à Noël. C’était le jour où mes parents avaient été assassinés, et le jour où j’avais rencontré Yukihime. Et Noël était également son anniversaire... Mais je suppose que cela n’avait pas vraiment d’importance.
J’espère juste que rien ne se produira cette année...
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Ce matin, Yukihime avait quitté la maison plus tôt que d’habitude. Il n’était pas rare qu’elle se rende seule à l’école, car elle avait beaucoup de choses à faire en tant que Directrice. Normalement, quelqu’un comme elle n’aurait pas de temps pour être avec moi, mais je suppose qu’elle était si compétente qu’elle pouvait finir ses tâches et avoir encore du temps à perdre avec moi. Dans cet état d’esprit, j’avais supposé que ce jour serait le même que tout autre, cependant...
Quand j’étais arrivé en classe, j’avais vu Yukihime s’asseoir sur la chaise d’à côté, marmonnant tout en grimaçant. « C’est mauvais. »
« Qu’est-ce qui ne va pas ? » demandai-je.
« ... Je te le dirais plus tard, » elle semblait différente des autres jours. C’était rare de la voir si découragée.
Pourquoi ne peut-elle pas m’en parler maintenant ? Je commençais à m’inquiéter, mais j’avais décidé d’attendre jusqu’à ce qu’elle fut prête à me le dire.
***
Partie 2
Après l’école, Yukihime m’avait fait appeler au Bureau de la Directrice. Il était empli de luxueux meubles. Je n’avais aucune véritable conception en ce qui concerne la valeur des meubles, mais même ainsi, je pouvais dire tout de suite que les canapés au centre de la pièce étaient très chers.
« Est-ce que c’est du cuir de dragon ou quelque chose du genre ? » demandai-je en m’asseyant.
« Bien sûr que non. Je pense que c’est la vache, » répondit-elle.
« Ha ! De la vache ? » C’était probablement beaucoup plus cher que je ne pouvais me permettre. « Alors, que se passe-t-il ? Tu as l’air d’être comme si quelque chose de mauvais s’était produit, » dis-je.
Yukihime s’était alors assise en face de moi, puis ferma les yeux et resta silencieuse pendant quelques secondes. Finalement, comme si elle venait de prendre une énorme décision, elle commença à parler avec un ton très sérieux.
« Demain, je vais aller discuter avec ceux de Khaos Schwartz, » déclara-t-elle.
« Quoi... !? Tu plaisantes, n’est-ce pas ? » demandai-je.
« J’aimerais vraiment que cela soit le cas, » répondit-elle.
J’étais tellement choqué que je ne pouvais même pas formuler une phrase cohérente.
Khaos Schwartz : Une personne de l’Autre-Monde qui existait au côté du nôtre. Il y avait un total de cinq mondes, y compris le nôtre.
No 1, Bleu : Étoile d’Azur, le Monde Central
No 2, Noir : Khaos Schwartz, le Monde du Chaos
No 3, Arc en Ciel : Semuleice, le Monde des Illusions
No 4, Argent : Machina Silvaria, le Monde des Créations d’Argent
No 5, Blanc : Paradisos, le Monde du Blanc Sacré
Les habitants des autres mondes appelaient notre monde l’Étoile d’Azur. Normalement, les mondes n’avaient jamais interféré les uns avec les autres, et pendant longtemps, les humains ne savaient même pas qu’il y avait d’autres mondes. Khaos Schwartz avait changé la donne.
Il y a seize ans, quand Yukihime et moi étions nés, la Première guerre face à l’Autre-Monde avait eu lieu. Puis, neuf ans plus tard, les parents d’Yukihime avaient trouvé la mort lors de la Deuxième Guerre face à l’Autre-Monde. Khaos Schwartz avait envahi notre monde et c’était eux qui avaient commencé ces deux guerres.
Pour autant que je sache, seuls les habitants de l’Étoile d’Azur, de Khaos Schwartz et de Semuleice avaient voyagé vers d’autres mondes. Les quatrième et cinquième mondes n’avaient absolument aucun contact avec l’extérieur. Semuleice était un monde amical qui était en bons termes avec nous, alors que Khaos Schwartz était le seul monde qui avait déjà essayé d’envahir d’autres mondes. Et en plus, les hommes qui avaient tué mes parents venaient apparemment de Khaos Schwartz. Cependant, il n’y avait aucun moyen de les identifier. Et comme il faisait très sombre cette nuit-là et je n’avais même pas vu le visage de ces assassins.
Khaos Schwartz était un monde qui avait plusieurs pays différents ainsi que diverses organisations indépendantes. Les personnes qui venaient nous rendre visite pourraient être d’une organisation complètement différente de ceux qui avaient tué mes parents, mais il y avait encore une chance qu’ils pourraient, d’une manière ou d’une autre, être lié avec eux.
Yukihime et moi avions perdu nos parents à cause des habitants de ce monde. Nous n’avions pas d’histoire en commun avec les autres mondes, mais les choses étaient différentes avec Khaos Schwartz.
« ... Pourquoi tout à coup veulent-ils avoir une réunion avec nous ? Il doit y avoir une raison derrière leur demande. Rien de pareil ne s’est produit jusqu’à maintenant ! » dis-je.
« Bon... Calme-toi et écoute-moi. Khaos Schwartz, ils..., » commença-t-elle.
« Quoi ? » m’exclamai-je.
Pendant un instant, tout devint silencieux. Puis, Yukihime continua à parler. « Ils veulent que nous leur remettions le Destructeur... Towa. »
« J’espère que tu plaisantes !? C’est dingue ! » m’écriai-je.
« Ils doivent avoir de sérieux problèmes. Sinon, ils ne feraient jamais une demande aussi folle, » déclara-t-elle.
« ... Bon sang. Et comment ont réagi les Sept Maisons ? » demandai-je.
« Certains d’entre eux étaient assez stupides pour nous demander de calmement leur remettre Towa, » déclara-t-elle. « Même en mettant de côté nos sentiments personnels, il n’y a aucune chance de la leur donner. Et cela, peu importe le fait qu’ils prétendent qu’ils vont bien s’occuper d’elle. Si elle devait être utilisée dans une guerre, on ne sait pas ce qui pourrait arriver, et d’ailleurs, s’ils l’acquerraient... Ils pourraient ne jamais nous la rendre..., » après un court laps de temps, elle continua. « Et pour couronner le tout, si nous perdions Towa, alors nous perdrions également une puissance militaire cruciale pour notre monde. Si nous leur remettons notre plus puissante arme, alors, par la même occasion, nous invitons nos ennemis à venir nous attaquer. »
Elle avait raison. Elle avait raison, mais...
« ... Je suis désolée. Je ne remettrai jamais Towa à qui que ce soit, » rajouta-t-elle.
« Je le sais..., » déclarai-je.
Towa était une arme, mais j’avais toujours refusé de voir les choses de cette façon. Oui, elle est extrêmement puissante, et alors ? Cela signifie simplement que je dois devenir assez fort pour que nous n’ayons plus besoin de l’utiliser ! C’est le genre de rêve que je poursuivais sans relâche. Je sais que je dois me préparer... Je sais que je dois abandonner ça, mais...
« Mais Kokuya, cette fois-ci, nous devons réfléchir de façon réaliste, » déclara-t-elle.
Yukihime...
« Cela pourrait conduire à la guerre. Et si c’est le cas, nous pourrions avoir besoin de l’utiliser, » déclara-t-elle.
Elle m’avait confronté à la réalité que je ne voulais pas affronter.
« Rien n’est encore dans le marbre, » déclara-t-elle. « Tout dépend de la façon dont la réunion se passe demain. Mais il y a une très forte possibilité que les choses viennent à ça, alors je veux que tu t’y prépares. Afin que tu puisses prendre la bonne décision quand le moment viendra. »
« D’accord, je vais y penser, » dis-je.
« Je suis désolée que nous devions discuter de cela, » déclara-t-elle.
« ... C’est correct. Ce n’est pas de ta faute, » dis-je.
« C’est peut-être vrai, mais j’aimerais quand même ne pas avoir à te dire ces choses. Je sais parfaitement comment tu chéris Towa, » déclara-t-elle.
« Merci de penser à moi... Je suis vraiment content que tu sois devenue la gardienne de Towa. Merci, Yukihime, » dis-je.
C’était un peu embarrassant à dire, mais c’étaient mes véritables sentiments. Je dois être honnête avec des choses comme ça.
« ... Pourquoi tout d’un coup, agis-tu si bizarrement ? » demanda Yukihime tout en rougissant.
« Je ne le suis pas. Je dis juste que si quelqu’un de plus égoïste que toi était dans ta position, il pourrait dire : “Nous devons tout faire afin d’empêcher une guerre” et le problème serait réglé, n’est-ce pas ? » demandai-je. « Je pourrais facilement imaginer une personne différente agissant comme si elle avait pris le contrôle de Towa. Je veux dire par là que la plupart des personnes fortes sont des crétins, n’est-ce pas ? »
« ... Euh, Hmm. Cela signifie-t-il que tu réalises maintenant à quel point je suis incroyable ? Cela t’aura pris de temps pour en arriver là, » dit-elle.
« Si seulement tu ne disais pas des trucs comme ça, je l’aurais compris beaucoup plus tôt, » répliquai-je.
« ... T-tais-toi ! » cria-t-elle.
« Désolé, je ne peux pas m’en empêcher d’agir ainsi, » dis-je.
« Tu pourrais au moins essayer de changer. En tout cas, merci, » déclara-t-elle.
« Pourquoi ? » demandai-je.
« P-Parce que... Je suis contente que quelqu’un comme toi soit le grand frère de Towa, et... » L’embarras avait fait que sa déclaration s’était momentanément interrompue, mais elle avait continué après ça. « Et aussi concernant le fait que tu sois le Poing Final, celui qui est le seul à pouvoir l’utiliser. »
Le Poing Final était le titre donné à la personne compatible avec le Destructeur. Personne ne savait vraiment comment les Destructeurs étaient nés ou comment ils fonctionnaient, mais chaque monde en avait un, et ils étaient tous des filles. C’était apparemment parce que dans une époque mythique, une déesse nommée Ruine avait pris la forme d’une fille et avait poussé le monde au bord de la destruction. Finalement, elle avait été scellée, et son âme avait été divisée en cinq parties distinctives.
Il n’y avait aucune trace de cette ère dans notre monde, mais des mythes sur Ruine existaient chez Khaos Schwartz et Semuleice. La déesse Ruine était apparue sous la forme d’une fille, et par conséquent, seules les filles pouvaient devenir des réceptacles pour les morceaux de son âme. Elle possédait de très puissants pouvoirs, et chaque Destructeur pouvait en utiliser une partie.
Il avait également été dit que Ruine avait été scellé par un héros avec un bras prothétique connu comme étant le Poing Final, un « poing capable de mettre fin à tout cela ». Certaines personnes doutaient des légendes inscrites sur les documents des autres mondes, mais il était clair que les Destructeurs existaient, ce qui prouvait que tout n’était pas une histoire imaginaire.
Towa avait hérité d’une partie de l’âme de Ruine et avait acquis le pouvoir de détruire le monde. Elle était le Destructeur, l’arme la plus puissante, et j’étais son Poing Final, celui qui pouvait le mieux l’utiliser.
La nuit où nos parents avaient été assassinés, Towa s’était éveillée en tant que le Destructeur, et une voix avaient résonné dans ma tête. Comme cette voix ne cessait de m’encourager à tuer, j’imaginais que c’était probablement la voix de Ruine, qui vivait à l’intérieur de Towa.
Et ainsi, j’avais emprunté le pouvoir de Towa et avais tué l’un des meurtriers de mes parents. Le meurtre ne m’avait pas vraiment fait ressentir la moindre émotion. J’avais simplement utilisé l’immense pouvoir du Destructeur pour oblitérer une vie humaine. Mais malgré mon engourdissement, la vérité était restée présente dans mon esprit. J’avais utilisé ma petite sœur afin de tuer quelqu’un.
Il s’agissait de mon péché, et seulement le mien. Et j’étais prêt à le supporter pour le restant de ma vie. Je n’avais jamais voulu lui imposer un tel poids sur ses épaules. Je ne voulais pas l’utiliser dans une autre bataille, mais il semblait que cette fois je n’avais pas le choix.
Yukihime continua. « Si le Destructeur était tombé entre de mauvaises mains, il aurait pu passer de la meilleure méthode de protection au monde à la pire arme de destruction massive que notre monde ait jamais vue. Les choses auraient pu facilement devenir une horreur à chaque instant. »
Les Phanatics avaient essayé de nous pousser à devenir ainsi, mais ils avaient échoué. Parce qu’elle nous avait sauvés. La fille assise en face de moi nous avait tous deux sauvé tout en étant toute seule.
« En tout cas, c’est bon de savoir que nous nous sentons tous les deux reconnaissants. Pour l’instant, cependant, nous devons nous concentrer sur l’affaire qui est juste devant nous, » dis-je.
« Tout à fait..., » dit-elle.
« As-tu parlé à Towa ? » demandai-je.
« On ne sait pas ce qui peut arriver à ce stade. Je voulais donc d’abord t’en parler, » répondit-elle.
« ... Alors, nous devons nous dépêcher et le lui dire, » dis-je.
Il n’y avait aucune chance que je puisse utiliser Towa dans une bataille sans d’abord le lui faire savoir. J’avais besoin de lui dire la vérité. Cela m’avait fait mal au ventre juste en y pensant, mais je savais qu’il n’y avait pas d’autre moyen à disposition.
Avec ma décision prise, j’étais sorti du Bureau de la Directrice.
***
« Je veux également me battre, » c’était la première chose que Towa avait dite après que nous lui avons transmis les nouvelles. « Je ne veux pas seulement être tout le temps protégée. »
« M-Mais, Towa..., » déclara Yukihime.
« Pas de Mais, » interrompit Towa. « Penses-tu que je vais juste me cacher quelque part et prétendre que rien ne se produit pendant que mon grand frère et toi serez blessés ? »
« M-Mais..., » répéta Yukihime.
« Pas de mais, » coupai-je à mon tour. « Towa a raison. Vouloir la garder hors de danger n’était rien de plus que de l’égoïsme, et ils ne pourront pas venir jusqu’ici. Pourtant, je ne voulais toujours pas la faire se battre. Même si cela signifiait mettre le monde entier en danger. Pour moi, ma petite sœur était plus importante que le monde en lui-même. »
« Grand frère..., » déclara Towa.
« ... Oui ? » demandai-je.
« Je crois en toi, » déclara Towa. « C’est pourquoi je veux que tu m’utilises afin de protéger le monde en te battant aux côtés d’Yukihime. »
« On dirait que Towa s’est préparée pour faire face à ça encore plus vite que nous l’avons fait de notre côté. Elle semble aussi être plus ferme quant à sa résolution, » déclara Yukihime.
« Je suppose que oui..., » Towa regarda Yukihime, révélant un sourire empli de douleur puis elle laissa échapper un soupir d’exaspération. « Pendant dix ans, je n’ai rien fait, alors laissez-moi vous protéger... Je me disais toujours que quand un moment comme celui-ci viendra, je ne m’enfuirais pas. Je suis donc prête depuis neuf ans... »
Pendant notre séjour avec les Phanatics, Towa et moi étions devenus des cibles pour tous les autres étudiants. Les nouvelles personnes arrivant là avaient toujours été ainsi désignées, et si vous n’aviez pas le courage de faire quelque chose face à ça, vous finiriez par devenir un jouet pour eux. J’avais pu utiliser ma force pour que les autres m’acceptent, mais les choses avaient été différentes pour Towa. D’une manière ou d’une autre, ils avaient entendu une rumeur à propos des pouvoirs de Towa, et avaient décidé de faire ressortir ces pouvoirs en utilisant la peur. Comme personne ne savait comment activer ses pouvoirs, ils avaient juste continué à essayer de l’effrayer encore et encore.
Il y avait d’autres personnes qui l’avaient ciblée pour des raisons sexuelles. Ils m’avaient également poursuivi avec ça. L’âge et le sexe n’avaient pas d’importance pour ces personnes, et un nombre scandaleusement élevé d’entre eux avait des préférences sexuelles très tordues. Certains d’entre eux avaient été excités à la seule vue d’un enfant de cinq ans — l’âge que Towa avait à l’époque. Je les avais tous combattus, et j’en avais même blessé certains au point où'ils ne pourraient plus jamais commettre d’autres atrocités.
Les Phanatics n’étaient rien d’autre qu’un groupe de dégénérés. J’avais même eu du mal à croire que certains d’entre eux étaient des humains. Bien sûr, il y avait des personnes saines mentalement présentes là-bas, mais c’était toujours eux qui mourraient en première. Personne n’était en mesure de conserver sa santé mentale pendant une longue période de temps dans un tel environnement.
« Je veux rentrer à la maison... ma mère et mon père me manquent, » j’en rêvais encore — Towa me regardant avec des yeux creux, murmurant la même chose encore et encore. Que je sois éveillé ou endormi, Towa avait juste continué à pleurer !
Et donc, j’avais juré de la protéger. J’avais également juré de tuer les personnes qui nous avaient fait cela — les personnes qui avaient tué nos parents.
« Jusqu’à présent, je n’ai rien fait, alors, laissez-moi vous protéger... Maintenant, c’est à mon tour de t’aider, grand frère, » déclara Towa tout en me regardant droit dans les yeux pendant qu’elle continuait à parler. « Si je ne peux pas t’aider dans ces moments-là, alors pourquoi suis-je ici ? Et en premier lieu, pourquoi ai-je même obtenu ce pouvoir ? Au moins, laisse-moi croire que j’ai reçu ce pouvoir afin d’avoir la possibilité de t’aider dans ces moments-là. »
«... D’accord, » je ne pouvais m’enfuir plus loin. Il était temps d’agir. « Mais ne fais rien d’imprudent. C’est la seule chose que ton grand frère ne permettra jamais, est-ce compris ? »
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Partie 3
Nous nous trouvions le 22 décembre — le jour de la réunion. Les cours avaient été annulés, puisque les deux envoyés de Khaos Schwartz venaient nous rencontrer directement à l’Académie de la Porte des Étoiles. En plus d’être reconnue comme étant la meilleure académie de Sorcier des Étoiles du monde, l’école avait également le contrôle de quatre Portes des Étoiles se trouvant dans son sous-sol. Elles reliaient notre monde aux autres mondes. L’une d’elles conduisait jusqu’à Khaos Schwartz, et deux envoyés pouvaient en sortir à tout moment.
« Grand frère, Yukihime... Faites attention. Et revenez sain et sauf auprès de moi, » déclara Towa.
« D’accord, » répondis-je.
« Ne t’inquiète pas. Aujourd’hui, nous ne devrions pas avoir à faire face à un danger. Nous reviendrons bientôt, » ajouta Yukihime.
Alors que Towa nous voyait partir, nous nous étions dirigés vers l’académie. Nous avions marché tant de fois de cette façon, mais maintenant, bizarrement, j’avais une impression étrange. Une fois arrivés là-bas, nous nous étions dirigés directement vers la grande tour à l’intérieur du campus, que le Conseil des Sept Maisons utilisait en temps normal.
« Kokuya, arrête-toi, » déclara Yukihime.
« Q-Qu’est-ce qu’il y a ? » demandai-je.
« Nous devons aller rencontrer les envoyés de Khaos Schwartz avant de nous diriger vers la salle de réunion. Alors, suis-moi. Tu es mon garde du corps aujourd’hui. T’en souviens-tu ? » demanda-t-elle.
« C’est compris, Madame la Directrice ! » répondis-je.
Avec cela, nous nous étions dirigés vers le sous-sol de l’académie, qui abritait les Portes des Étoiles.
« Cet endroit me donne toujours la chair de poule, » murmurai-je.
Cette pièce avait toujours une atmosphère qui faisait penser qu’elle se trouvant dans un autre monde. C’était une Fissure, une faille qui existait entre les mondes. Au plus profond de l’obscurité totalement noire, je pouvais voir des étoiles lointaines briller. Cela ressemblait à l’espace. Un chemin construit avec de la pierre blanche coupait à travers ces ténèbres, et au-delà de ça se trouvait quatre portes. Personne ne savait qui avait créé tout cela, ou quand cela avait été fait.
À l’extrémité droite de cette pièce se trouvait le Porte Noire qui conduisait jusqu’à Khaos Schwartz. À côté d’elle se trouvait la Portée Arc-en-ciel, la porte pour Semuleice. Encore à côté se trouvait la Porte d’Argent qui conduisait à Machina Silvaria. Et pour finir, il y avait la Porte Blanche qui conduisait jusqu’à Paradisos.
Soudain, j’avais senti une énorme quantité de Puissance des Étoiles émanant de la Porte Noire se trouvant à droite.
« Les voilà, » murmura Yukihime.
Alors qu’une certaine appréhension avait traversé mon corps, j’avais pris une profonde inspiration. À ce moment-là, un son menaçant retentit, et la porte s’ouvrit, et de là émergèrent deux personnes entièrement vêtues de noir.
L’une d’elles était une femme. Elle avait des cheveux violets qui descendaient jusqu’à ses épaules. Et une grosse masse de cheveux se trouvait dans son dos et avait l’air d’être une queue de cheval. Ses yeux légèrement tombants semblaient calmes, et il y avait un grain de beauté sous son œil gauche.
On avait également l’impression que ses seins si voluptueux étaient sur le point de sortir de sa tenue profondément échancrée. Les gens de l’Autre-Monde sont vraiment des fous... Que mangez-vous pour avoir des seins aussi gros ? On dirait qu’elle a un buste d’au moins 90 cm...
Elle avait un tatouage sur son sein gauche et portait une longue jupe avec une fente qui allait jusqu’à la taille, révélant un peu de la jarretière qu’elle portait en dessous. Tout en elle était tellement sexy, y compris le sourire confiant se trouvant sur ses lèvres.
Au moment où elle m’avait vu, elle s’était approchée de moi.
« Mon Dieu... Mon Dieu ! N’êtes-vous pas une petite chose si mignonne ? » déclara-t-elle, puis, soudain, elle me prit dans ses bras.
« Gggh!? » m’écriai-je. Je... Je ne peux plus respirer ! Et tout ça à cause de ses seins... !
« Eh, que faites-vous ? » Une fois qu’Yukihime avait aboyé ça, la femme m’avait lâché et elle l’avait fixement regardée.
Puis, son doux sourire était réapparu sur son visage. « Oh, désolée. Je ne peux pas résister face aux enfants. En voulez-vous un également ? » Elle déclara cela en regardant Yukihime et en ouvrant les bras.
« ... Non merci, » répondit Yukihime.
Ceci se déroule très différemment de ce que je m’imaginais. Je pensais que nous allions rencontrer deux personnes effrayantes et hostiles. Mais elle ressemble juste à une femme sexy et plus âgée que moi, pensai-je.
L’autre envoyé semblait être un garçon qui devait avoir l’âge de Towa. Il avait de longs cheveux blonds et une marque noire qui ressemblait à un éclair au centre de son front. Il avait également des boucles d’oreilles, un tatouage sur l’œil gauche et il portait un uniforme militaire personnalisé.
« Êtes-vous les deux envoyés de Khaos Schwartz ? » demanda Yukihime.
« Oui, c’est bien le cas. Je suis..., » alors que la femme avait commencé à répondre, elle avait été interrompue par l’autre personne avec elle.
« Bien sûr que nous le sommes. Qui d’autre serions-nous sinon ? » cria le garçon d’une voix irritée.
Au début, Yukihime et moi étions trop surpris pour rétorquer quelque chose face à ça.
« Umm... Peut-être que la Sorcellerie des Étoiles de traduction ne fonctionne pas correctement, » Yukihime avait essayé de le faire passer ainsi, mais le garçon avait continué sur sa lancée.
« De quoi pensez-vous que Grom vient de sortir ? C’est bien sûr de la porte qui mène à Khaos Schwartz, » cria-t-il. « Ou bien confondez-vous Grom avec un déchet en provenance de Semuleice ? Est-ce que tous les habitants de l’Étoile d’Azur sont aussi stupides ? »
He bien, cela n’avait probablement rien à voir avec la Sorcellerie des Étoiles de traduction.
« Ici, c’est toi qui es stupide ! » cria la femme, puis elle frappa avec un poing ganté de blanc sur la tête du garçon. « Désolée pour ma présentation si tardive. Je suis Elemia Argyros, l’un des Sept Chevaliers Diaboliques qui servent directement le Seigneur Redge, l’Empereur des Ténèbres qui règne sur l’Empire Granz, la capitale du royaume humain de Khaos Schwartz. Et ceci est..., » elle avait attrapé la tête du garçon et l’avait soulevée avant de le placer devant elle. « Vas-y, dis-leur ton nom. »
« ... Grom Eguleil, du même endroit, » déclara le garçon en grommelant.
« Je suis Yukihime Yukigane, Directrice de l’Étoile d’Azur, » déclara Yukihime.
Elemia intervint à ce moment-là. « Donc nous avons ici la représentante de votre agence de défense mondiale ainsi que de votre centre d’entraînement des Sorciers des Étoiles et vous agissez également en tant que représentante de votre monde. Est-ce correct ? C’est assez étrange. »
« Est-ce la raison pour laquelle ces deux enfants sont ici ? Donc, n’est-ce pas juste une blague ? Est-elle vraiment leur représentante ? Grom pensait juste qu’ils essayaient de nous insulter, » après que Grom ait déclaré ça, un *clack* retentit alors qu’un autre des puissants poings d’Elemia entrait en collision avec sa tête.
Elemia s’éclaircit alors la gorge. « Et qui donc est l’autre enfant ? »
« Kokuya Kurono, mon garde du corps, » répondit Yukihime.
« Ooh, donc tu t’appelles Kokuya ? » Elemia avait regardé dans mes yeux, et j’avais rapidement rompu le contact visuel pour... aller droit dans son profond décolleté. Je me sentais comme si je pouvais plonger dedans afin de m’y noyer.
« ... Qu’est-ce que tu regardes ? » murmura Yukihime, puis elle administra une frappe rapide comme l’éclair sur ma tête.
Je pensais qu’ils agissaient d’une manière bien trop décontractée pour deux envoyés qui avaient le poids de leur monde sur leurs épaules, mais je supposais que mon capitaine n’était pas très différent.
Laisse tomber, capitaine. Tu n’es pas de taille face à ce buste en provenance d’un autre monde tel que celui-ci, et cela, peu importe combien de fois tu essayeras. Mais ne le prends pas personnellement, pensai-je.
« Alors, où devons-nous aller afin de parler ? » demanda Elemia.
« Je vais vous guider vers la salle de réunion. Mais avant ça... Puis-je avoir vos Armements des Étoiles ? Il s’agit de ce que nous avions convenu avant cette réunion, » répondit Yukihime.
« Oh, c’est vrai... Armement des Étoiles, est-ce ça ? Eh... Eh, » Elemia nous avait fait un sourire suspect alors qu’elle agissait ainsi. « Libération — Le Scorpion des Sables. »
Dans la main d’Elemia apparut une épée avec une lame large en argent, qu’elle donna à Yukihime. Les deux parties avaient convenu de retirer leurs armes avant d’aller dans la salle de réunion. Si les Sorciers des Étoiles avaient accès à leurs armes, toutes sortes d’embuscades seraient possibles.
« Vous aussi, » déclara Yukihime pour Grom.
« Quoi ? Non. Car après tout, Grom est venu ici en tant que garde du corps. Ne vous inquiétez pas, car Grom sera gentil et calme tant que vous n’essayez rien de stupide. Mec, ça va être tellement ennuyeux..., » Grom me regarda alors qu’il disait la fin de sa phrase. Grom était petit et avait l’air très jeune, mais son regard trahissait une méchanceté enracinée en lui. « Tu peux également garder ton arme. Nous faisons cela par courtoisie, n’est-ce pas ? Je veux dire par là que vous pourriez cacher des soldats n’importe où dans ses lieux si vous le vouliez vraiment. Bien que dans ce cas, Grom serait capable de les tuer tous en un éclair. »
Le gamin avait certainement une grande gueule. Mais même si nous n’avions pas prévu quelque chose comme ça, il avait raison. Nous pourrions promettre que nous n’avions pas l’intention de nous battre, mais il y avait encore beaucoup d’autres Sorciers des Étoiles qui se cachent dans notre monde. Pourtant, il avait toute confiance en lui. J’imaginais qu’il possédait probablement assez de puissance pour aller de pair avec son arrogance.
Khaos Schwartz était divisé entre deux races rivales qui étaient enfermées dans une lutte furieuse : les humains et les monstres. Contrairement à Étoile d’Azur, les Sorciers des Étoiles de Khaos Schwartz étaient toujours en guerre. Les seules guerres mettant en scène des Sorciers des Étoiles que nous avions fait l’expérience étaient la Seconde Guerre contre l’Autre Monde qui avait eu lieu il y a neuf ans, et la Première Guerre contre l’Autre-Monde qui avait eu lieu il y a seize ans. Ma génération avait commencé à s’entraîner après la fin de la Deuxième Guerre, quand l’académie avait commencé à rassembler des Sorciers des Étoiles pour se préparer quant à la prochaine guerre. Nous étions devenus des Sorciers des Étoiles se trouvant en temps de paix, alors nous ne savions pas à quoi ressemblait la guerre.
Dans les deux dernières guerres, nous avions combattu Khaos Schwartz. Il ne s’agissait pas des deux personnes qui se tenaient devant nous en ce moment, mais d’une force différente présente dans leur monde qui nous avait attaqués. Cependant, notre ennemi ne vous avait pas pris au sérieux. Ils venaient nous attaquer en pensant que l’Étoile d’Azur serait un monde facile à conquérir. Malgré cela, nos Sorciers des Étoiles s’étaient désespérément battus afin de protéger notre monde.
Khaos Schwartz avait beaucoup plus de Sorciers des Étoiles que nous. Leur force militaire était de loin supérieure à la nôtre. Si nous essayions de les combattre de front, nous perdrions sûrement. Leur monde était tout simplement à un niveau différent du nôtre sur le plan de la puissance. Bien qu’ils avaient aussi leurs propres problèmes à traiter. Avec leur monde toujours en guerre, ils n’avaient jamais pu déployer toute leur puissance afin de faire contre nous une attaque à pleine puissance. Fondamentalement, s’ils nous avaient combattus avec tout ce qu’ils avaient, nous aurions perdu sans le moindre doute. Mais comme cela n’arrivera probablement jamais, nous avions toujours eu une chance de survie. Cette connaissance était une combinaison de ce que j’avais appris dans mon temps passé avec les Phanatics, et ce qu’Yukihime m’avait appris.
« Alors, allons-nous à la salle de réunion ? » demanda Yukihime alors que nous avons la Faille derrière nous.
***
Alors que la réunion commençait, Grom et moi étions restés à l’extérieur de la pièce. À côté de nous se trouvait La Floraison des Neiges d’Yukihime ainsi que l’arme d’Elemia.
« ... Hé toi. C’est quoi encore ton nom ? » demanda Grom.
« ... Kokuya, » répondis-je.
« Ha oui ! C’est vrai. Kokuya, Kokuya. OK, Grom l’a probablement mémorisé. Hé, Kokuya. Que penses-tu qu’il va se passer maintenant ? » demanda-t-il.
« De quoi est-ce que vous parlez ? » demandai-je.
Grom souriait alors qu’il me dévisageait. « Tu sais, vas-tu finir par nous combattre ? »
« ... Tout dépend de vous, » répondis-je.
« Ça, c’est la phrase de Grom ! Tout serait fini correctement si vous nous donniez juste le Destructeur ! » cria-t-il.
Stupide gamin...
« Vous, les habitants de l’Étoile d’Azur, êtes bien trop arrogants, » déclara-t-il. « Les faibles comme vous devriez juste faire comme on vous l’ordonne ! »
« Si nous sommes si faibles, alors pourquoi voulez-vous voler notre arme ? » demandai-je.
« Pourquoi Grom a-t-il besoin de t’expliquer ça ? » demanda Grom. « Il est probable qu’Elemia explique déjà tout cela à l’intérieur... Mec, c’est tellement ennuyeux. Hé, battons-nous ! »
« Pourquoi êtes-vous venu ici ? » demandai-je.
« Grom te l’a dit ! Grom est pareil que toi ! Un garde du corps ! Gar—de du cor.ps, » dit-il.
« Alors, taisez-vous et attendez qu’ils finissent de parler, » répondis-je.
« Cependant, qu’est-ce que ça va être ? Est-ce que vous allez nous remettre le Destructeur ou non ? » demanda-t-il.
« C’est ce dont ils discutent à l’intérieur, » déclarai-je.
« Tu n’es pas juste une mauviette, n’est-ce pas ? Tu dois au moins savoir ça. Mieux vaut le dire à Grom, ou Grom pourrait devenir dès maintenant un peu sauvage, » déclara-t-il.
« ... Nous n’allons jamais vous permettre de mettre la main sur le Destructeur, » au moment où j’avais murmuré ça, le sourire de Grom s’était élargi.
« ... Et donc ? Eh bien. Si vous décidez de vous battre, alors nous vous le volons par la force, et ce sera comme une récréation pour nous. Alors, Grom va jouer avec toi, Kokuya, » déclara Grom.
Les paroles de Grom avaient provoqué de la peur au plus profond de mon cœur. Il était un idiot, mais je pouvais sentir quelque chose de dangereux dans ses paroles. Il n’était pas simplement en train de vomir des bêtises. Il avait le mordant pour appuyer ses paroles.
Alors que je le regardais, j’avais l’impression que lui et moi devions prochainement nous heurter.
***
Après la réunion, Yukihime avait une tonne de choses à faire, alors je l’avais suivie sans dire un mot. Le soleil s’était couché avant que nous puissions rentrer à la maison.
Fondamentalement, les négociations avaient échoué. Nous avions essayé de proposer des alternatives et des compromis vis-à-vis de leur demande de leur remettre le Destructeur, mais ils avaient tout rejeté. Khaos Schwartz était actuellement coincé dans une lutte de pouvoir entre humains et monstres. À la base, les humains possédaient le Destructeur de Khaos Schwartz, mais quand les monstres avaient réussi à le voler, les humains étaient tombés dans une situation où ils encouraient tous un grave danger. Ils avaient besoin d’un autre Destructeur pour faire changer la donne. Mais comme Yukihime l’avait dit hier, s’ils prenaient notre Destructeur, notre monde perdrait une grande partie de sa force, et nous serions incapables de nous protéger contre les invasions d’autres mondes. Même si je mettais de côté le fait que Towa était précieuse pour moi, elle était toujours vitale pour la sécurité de notre monde. Nous ne pouvions pas accepter leur demande, mais ils ne pouvaient pas reculer, ainsi... cela signifiait que la seule chose à faire était de se battre.
Je n’oublierai jamais le sourire jusqu’aux oreilles que j’avais pu voir sur le visage de Grom. Il était apparu après la fin de la réunion après qu’Elemia lui ait raconté ce qui s’était passé.
« Je savais que j’allais bientôt jouer avec toi, » il avait plissé les yeux et avait fait un sourire aussi innocent que sadique.
***
Partie 4
Contrairement à la Terre, Khaos Schwartz était un monde divisé en deux.
Elemia se trouvait actuellement dans la salle de réunion du Château de Strahl, qui constituait le noyau de l’Empire Granz. Il s’agissait de la forteresse la plus importante que les humains possédaient.
« Seigneur Redge, on dirait que nous allons devoir suivre votre plan comme prévu, » déclara Elemia alors qu’elle achevait son rapport. L’homme aux cheveux d’argent à qui elle parlait était celui qui gouvernait l’empire et commandait sa plus grande arme, les Sept Chevaliers Diaboliques. Il était connu sous le nom de Redge Ferimento, et également connu sous le nom de l’Empereur des Ténèbres.
« Les autres chevaliers continuent leurs missions, mais aucun problème n’est survenu jusqu’à présent. Puis-je réaliser le plan tel quel ? » demanda Elemia.
« Tout à fait, » répondit-il.
« Cela sera fait selon vos souhaits, mon seigneur, » déclara Elemia avant de quitter la pièce.
Une fois seul, l’homme murmura pour lui-même. « ... C’est tellement proche maintenant. »
Les souvenirs d’une nuit bien particulière qui s’était découlée il y a dix ans avaient alors ressurgi son esprit. Il avait alors vu des images de son mentor, celle qu’il avait juré de surpasser, s’effondrant devant ses yeux. Il vit une pièce sombre, un petit garçon et un bras d’argent enveloppé dans une lumière dorée — le Destructeur.
Sa voix puissante et emplie de détermination se fit doucement entendre dans les ténèbres. « ... Je ne vais pas à nouveau échouer. »
***
Partie 5
Le 23 décembre, le lendemain de la réunion, Yukihime, Towa et moi étions allés dans la deuxième arène de l’académie. Notre arène habituelle comportait plusieurs étages, mais cet endroit était une énorme sphère et avait une largeur de plus de cent mètres de bout en bout. Nous pourrions probablement même jouer au baseball à l’intérieur.
Khaos Schwartz nous avait donné un jour pour finaliser notre réponse, mais Yukihime avait dit qu’elle avait déjà pris sa décision. « Nous n’allons jamais leur remettre Towa, peu importe ce qui se passera. Ce qui signifie que nous n’avons pas d’autre choix que de nous battre. »
Heureusement, notre Directrice n’était pas une lâche. Apparemment, les autres chefs des Sept Maisons avaient priorisé leur propre sécurité immédiate et avaient suggéré que nous remettions Towa dès que possible. Nous étions venus à l’Arène No 2 pour pouvoir m’entraîner en utilisant les pouvoirs de Destructeur de Towa. Même si c’était plus comme de la réhabilitation.
Il y a dix ans, Towa s’était éveillée en tant que Le Destructeur. Neuf années s’étaient écoulées depuis que j’avais utilisé les pouvoirs de Towa, donc j’étais inquiet de savoir si je serais encore capable de les utiliser dans toute leur ampleur. Je devais utiliser le peu de temps dont nous disposions pour réapprendre à l’utiliser correctement. Puisque le Destructeur était destiné à nous protéger, je n’avais le droit de l’utiliser que dans certaines situations. Nous n’avions jamais rencontré de sérieux danger au cours des neuf dernières années et j’avais espéré que cette paix continuerait pour toujours.
Il y a neuf ans, quand j’avais utilisé Towa pour la dernière fois, c’était afin de combattre Yukihime. Les Sept Maisons avaient pour but de capturer et d’arrêter l’ensemble de l’organisation Phanatic, et Yukihime avait pris part à l’assaut. Malgré le fait qu’elle n’avait que sept ans, elle était déjà devenue la plus forte Sorcière des Étoiles au monde.
À ce moment-là, l’homme qui m’avait accueilli avait dit que tant que je resterais chez les Phanatics, j’aurais une chance de trouver l’autre meurtrier et de me venger, et je l’avais cru... même si j’espérais également que les Phanatics soient écrasés au-delà de toute reconnaissance possible. J’avais décidé qu’une fois que j’aurais terminé mon objectif, je les écraserais moi-même jusqu’au dernier. Mais je savais que je devais continuer à les utiliser jusqu’à ce que j’atteigne mon objectif, alors quand Yukihime était venue pour nous détruire, je n’avais pas eu d’autre choix que de la combattre.
Je l’avais combattue, et...
« Hé, Kokuya... Je t’ai battu mille fois, et..., » je savais déjà ce qu’elle allait dire après ça. Mais elle avait tort. « Tu m’as battu une fois, n’est-ce pas ? »
« Tu dois être en train de te moquer de moi. Cette fois-ci ne compte pas, » dis-je.
Je n’avais vaincu Yukihime qu’une seule fois auparavant — il y a longtemps, quand nous nous étions rencontrés, je l’avais vaincue en utilisant le pouvoir de Towa. Je n’avais gagné que parce que je faisais équipe avec Towa. C’était le pouvoir du Destructeur qui avait véritablement gagné cette bataille, et ce n’était pas moi en étant seul qui avais pu réaliser cela. En ce qui me concernait, j’avais perdu mille fois contre Yukihime, et c’était tout.
« Si tu insistes, » répondit-elle. « Cela ne change toujours pas la vérité — tu as le potentiel de devenir plus fort, dépassant même la personne la plus forte du monde. »
« Ce n’était pas moi. C’était la puissance de Towa, » dis-je.
« De toute façon, nous avons désormais besoin de cette puissance. Nous devons nous assurer que nous pouvons l’utiliser, pour le bien de notre monde, » déclara-t-elle.
« Tout à fait... Prête, Towa ? » demandai-je.
« Mm... Je suis prête, grand frère. » Towa avait tendu sa main droite.
Après avoir retiré le Bras Droite du Brave, mon bras droit prothétique, j’avais attrapé la main droite de Towa avec ma main gauche. Le Destructeur n’avait pas besoin d’être Libéré comme les autres, et il ressemblait à un Armement des Étoiles permanent comme le Bras Droite du Brave, sauf que son nom devait être chanté comme Le Tueur du Temps et La Floraison des Neiges afin de libérer son pouvoir.
Tout en saisissant la main de Towa, j’avais ouvert ma bouche afin de parler. « Libération — Le Destructeur. »
Instantanément, une aura dorée couvrit le corps de Towa. Ses contours s’étaient comme estompés, puis elle avait totalement disparu, et son corps s’était transformé en une lumière qui avait formé mon nouveau bras droit. Il ressemblait au Bras Droite du Brave, sauf qu’il y avait une différence : une ligne dorée, la couleur de la Puissance des Étoiles de Towa, circulait au centre du bras d’argent.
Les Destructeurs étaient des Armements des Étoiles qui appartenaient à la catégorie des divinités humanoïdes anti-étoiles. Ils étaient les seuls dans cette catégorie, et chaque monde avait son propre Destructeur qui était unique. Je n’avais aucune idée de ce que possédaient les autres Destructeurs comme capacités, mais je pouvais transformer Towa en n’importe quelle arme. Elle devenait aussi forte que je le souhaitais, mais il y avait une limite. Je ne pouvais la transformer que sous la forme d’une arme que j’avais déjà utilisée auparavant.
Mais il y avait eu une exception. Quand je l’avais utilisée pour la première fois, j’avais soudainement souhaité un nouveau bras droit afin de remplacer celui que j’avais perdu, et Towa m’avait accordé ce souhait. Même si je n’avais aucune idée de comment l’utiliser, j’avais quand même réussi à activer inconsciemment le pouvoir de Towa la nuit où mes parents avaient été assassinés.
La capacité de se transformer en une arme n’était pas tout ce que Towa pouvait faire. En vérité, son autre capacité était sa force principale. Chaque fois qu’elle se transformait en arme, Towa gagnait énormément de Puissances des Étoiles maximales, une quantité beaucoup plus importante que ce que je pouvais espérer générer — et comme elle ne semblait jamais en manquer, elle pouvait en utiliser une grande quantité à chaque fois. Cela lui permettait de combler facilement l’une de mes faiblesses qui étaient mon manque de puissance et d’endurance.
« On dirait que j’ai réussi à le faire. » Contrairement à quand je l’avais utilisée pour la première fois, cette fois-ci, je n’avais pas entendu dans ma tête une voix assoiffée de sang.
« Ça fait tellement longtemps que nous ne l’avons pas fait. Je me sens un peu étrange, » Towa était apparue derrière moi en ayant une apparence semi-transparente, comme si elle était un fantôme.
Après avoir eu son corps transformé en une arme, elle n’était maintenant rien d’autre que de la Puissance des Étoiles à l’état pur.
J’avais déplacé mes mains vers les seins de Towa. Puis, alors que mes doigts étaient sur le point de toucher sa silhouette si voluptueuse, ils passèrent à travers elle.
« ... Grand frère, que fais-tu ? » demanda-t-elle.
« Oui, qu’est-ce que tu fais ? » Yukihime reprit en cœur la demande de Towa.
« Euh, et bien, je pensais pouvoir la toucher... Mais je ne peux pas, » dis-je.
« Arrête de faire des bêtises et passons à la prochaine étape, » déclara Yukihime.
« La prochaine étape ? » demandai-je.
Yukihime s’était avancée jusqu’à se placer devant moi puis elle s’était retournée.
« Bats-toi. Pourquoi penses-tu que nous sommes ici ? » déclara Yukihime.
« Dois-je déjà me battre ? Cela me semble un peu soudain..., » dis-je.
« Nous n’avons pas le temps de te laisser te mettre dans le bain, alors, maintenant, le faisons-nous ? » demanda Yukihime.
« ... Je ne pense pas, » dis-je.
« Libération – La Floraison des Neiges, » Yukihime avait saisi sa lame d’azur. « J’arrive. »
« Je t’attends, » dis-je en retour.
Yukihime avait déplacé sa main gauche, et une salve de blocs de glace avait jailli dans ma direction. Ils se rapprochaient rapidement de moi, et je ne pouvais pas tous les esquiver. J’avais placé ma lame jumelle devant moi puis j’avais commencé à la faire tourner rapidement sur elle-même. Alors qu’elle commençait à dévier les blocs de glace, j’avais accéléré mon esprit et mon corps.
Au moment où j’avais essayé de me rapprocher d’elle, Yukihime avait créé un énorme Cercle d’Étoiles. Il en sortit un énorme bloc de glace qui était prêt à me foncer dessus tel un train lancé à pleine charge. Je pouvais esquiver en allant sur le côté, mais cette pensée venait juste de me traverser l’esprit alors que des glaçons sortaient du sol depuis les deux côtés. Ainsi, en même temps, j’étais attaqué depuis trois directions différentes. Je pensais aller en arrière, mais je ne serais pas capable d’échapper au bloc de glace qui allait dans cette direction. Et le fait de sauter dans les hauteurs était également hors de question, puisque je ne serais plus capable de bouger une fois arrivé dans les airs. Ce qui signifiait que...
J’avais insufflé de la Puissance des Étoiles dans mon épée jumelle, puis j’avais tordu la poignée afin de diviser en deux mon épée. Au moment où j’avais frappé en même temps avec mes deux lames illuminées, deux éclats dorés avaient jailli et avaient détruit les blocs de glace qui se trouvaient sur mes deux côtés.
Normalement, cette action était impossible pour moi, cependant, la puissance de Towa m’avait libéré de mes défauts majeurs qui étaient de n’avoir aucune portée pour la Sorcellerie des Étoiles que je pouvais invoquer. J’avais réussi à me débarrasser des blocs de glace se trouvant à droite et à gauche, mais réduire en morceaux le bloc de glace qui venait de l’avant ne m’apporterait pas grand-chose.
J’avais saisi avec plus de force mes deux lames, y déversant plus de Puissances des Étoiles, puis j’avais effectué l’une des gigantesques frappes qui étaient la spécialité de Towa. Mon attaque était entrée en collision avec le bloc de glace et elle l’avait désintégré. Maintenant, je pouvais enfin aller vers Yukihime — mais elle n’était déjà plus devant moi. Où est-elle allée ?
« Grand frère, au-dessus de toi ! » m’annonça Towa.
J’avais rapidement levé les yeux et j’avais alors vu Yukihime donnant un coup de pied sur une plaque carrée de glace. Elle leva son épée au-dessus de sa tête, puis vint vers moi. J’avais alors croisé mes lames en les positionnant en haut de moi et je m’étais préparé à bloquer l’attaque venant d’en haut.
Nous nous étions alors affrontés. À l’instant suivant, Yukihime avait instantanément créé un bloc de glace juste derrière elle et l’avait utilisé afin de sauter dans les airs. Maintenant, elle s’était retrouvée derrière moi. Avant que l’un de nous ne puisse se retourner, j’avais placé mon épée longue derrière moi. Et de son côté, Yukihime avait placé sa propre lame vers l’arrière, bloquant de nouveau mon épée. Après nous être ainsi affrontés, j’avais couru un peu plus loin afin d’avoir une certaine distance entre nous, puis j’avais frappé dans un espace vide avec mes deux lames.
Yukihime plissa les yeux en étant soupçonneuse quant à ce que je faisais en ce moment. Elle avait dû penser que ce que je faisais était quelque chose d’inutile, mais ces actions étaient nécessaires pour la Sorcellerie des Étoiles que j’étais sur le point d’activer. Yukihime ne semblait pas s’en soucier, et se mit à courir — en plein dans mon piège.
« Ensemble d’Attaques — Libération, » murmurai-je.
Au moment où le corps d’Yukihime entra dans la trajectoire de mes frappes antérieures, j’avais prononcé les mots nécessaires afin d’activer ma Sorcellerie des Étoiles. Soudain, les deux frappes réapparurent devant elle, découpant l’uniforme d’Yukihime.
« ... Quoi !? » s’exclama Yukihime alors qu’elle était figée par cet événement.
C’était la bonne décision. Si elle faisait un autre pas en avant, elle tomberait dans un autre de mes pièges. L’Ensemble d’Attaques était une Sorcellerie des Étoiles qui me permettait de faire réapparaître des attaques là où j’avais frappé plus tôt. En utilisant ma sorcellerie élémentaire temporelle, j’avais attendu qu’Yukihime soit arrivée au bon endroit et j’avais fait retrouver le temps à mon attaque qui était encore active. La Puissance des Étoiles qui se trouvait dans mes frappes leur avait permis de conserver leur puissance d’attaque alors même que le temps était figé, ce qui signifiait que tous ceux qui se trouvaient là seraient découpés par ça.
« Il s’agit là d’une action assez astucieuse de ta part, » déclara Yukihime.
« Dis merci à Towa, » répondis-je.
Je n’aurais jamais pu utiliser une telle attaque sans sa présence à mes côtés. Les seules choses que je pouvais faire par moi-même étaient d’accélérer mon esprit pour faire paraître les choses plus lentes et accélérer mon corps pour me faire bouger plus vite, et même cela était déjà bien trop fatigant pour moi. Je pouvais aussi utiliser l’Accélération du Système, qui accélérait la vitesse de charge de ma Puissance des Étoiles et me permettait de lancer une attaque vraiment puissante, mais c’était à peu près tout. Tout ce que je pouvais vraiment faire était d’accélérer et de me renforcer, c’était vraiment la plus basique des capacités.
« Je dois bouger avec précaution, sinon je vais être encore frappée, n’est-ce pas ? Peu importe. J’ai déjà pensé à plusieurs façons de surmonter cela, » déclara Yukihime.
« Oh oui ? Voyons voir ça, » dis-je.
Yukihime leva la main gauche en l’air. « Non, je pense que je vais pour l’instant les garder de côté et à la place, juste forcer le passage. »
« ... Pourquoi ferais-tu ça ? » demandai-je.
« Parce que je ne vais pas te laisser me tester, » son doux sourire m’avait fait froid dans le dos.
À l’instant suivant, j’avais senti de la Puissance des Étoiles juste au-dessus de moi. Je levai les yeux pour voir un bloc de glace gargantuesque — l’attaque utilisée par Yukihime afin de me battre il y a deux batailles.
La Chute de l’Étoile qui tirait son nom du fait qu’Yukihime avait laissé tomber un bloc de glace assez grand pour être un météore.
« Tu penses que ça va marcher ? » Avec facilité, j’avais effectué une attaque vers le haut et avais fendu en deux la glace.
« Que dis-tu de ça ? » Soudain, un bloc de glace encore plus grand était apparu. Est-ce que je peux vraiment couper ça ? J’avais hésité pendant un instant.
« Accélère-le le plus rapidement possible ! » La voix de Towa avait fait écho dans ma tête.
« D’accord, » murmurai-je.
J’avais à nouveau combiné mon épée jumelle puis je l’avais rapidement fait tourné sur lui même, mais cette fois, ce n’était pas pour accélérer mon corps. J’avais fait comme si je le faisais habituellement pour accélérer, mais je m’étais arrêté juste avant que j’active la Sorcellerie des Étoiles elle-même. Après ça, j’avais directement lancé mon épée jumelle dans le bloc de glace. J’allais activer à distance cette Sorcellerie des Étoiles.
Au moment où mon épée jumelle l’avait percé, j’avais activé la Sorcellerie des Étoiles et j’avais accéléré le bloc de glace aussi vite que je le pouvais. Cela avait fait fondre la glace. Peu importe la taille de ce bloc de glace, il ne pouvait pas durer éternellement. Si le temps s’écoulait, alors ça fondrait et je pourrais tout faire en un clin d’œil avec une petite accélération. C’était ce que Towa voulait dire quand elle disait « accélère-le rapidement ».
J’avais rattrapé mon épée jumelle alors qu’elle tombait, puis je m’étais préparé à me rapprocher d’Yukihime pour en finir.
« Je savais que vous deux me donneriez un bon combat... Je suppose que je vais devoir y aller sérieusement dès maintenant, » déclara Yukihime.
Après qu’elle eut dit ça, une quantité stupéfiante de Puissance des Étoiles avait émané d’Yukihime. On pouvait sentir que c’était quelque chose d’encore plus puissant que sa Chute de l’Étoile qui arrivait... donc, tout comme j’avais fait était de me repositionner en attendant.
« Tu ne peux pas bloquer ça, n’est-ce pas ? » déclara-t-elle.
Elle s’était placée pour me faire face. Puis, d’un coup, Yukihime se tenait en face moi avec sa lame qui me frappait. Qu’est-ce qu’elle m’a fait ? Au moment où je l’avais vue disparaître, j’avais été touché par son attaque. Je ne pouvais même pas dire quand elle s’était téléportée et quand elle était réapparue. Il n’y avait aucune trace d’où elle avait été, ou de quand elle avait attaqué.
« Et cela fait ma 1 001e victoire. Et vis-à-vis des combats entre Towa et toi contre moi, j’ai une victoire et une défaite. Ahh, enfin... Je t’ai finalement battu, » Yukihime avait révélé un sourire heureux.
« ... Qu’est-ce que c’était à l’instant ? » demandai-je.
Yukihime avait alors répondu à ma question. Ce qu’elle m’avait alors dévoilé était une Sorcellerie des Étoiles tellement effrayante que je ne pouvais rien faire d’autre que d’être ébahi face à ça.
***
Partie 6
Cette nuit-là, Yukihime et moi étions assis l’un en face de l’autre dans le salon. Souvent, après que Towa se fut endormie, Yukihime et moi allions souvent nous asseoir ici et nous parlions de choses que nous ne pouvions normalement pas parler quand Towa était présente à nos côtés.
« Puis-je te poser une question ? » Yukihime avait soudainement parlé afin de demander ça.
« Quoi ? » demandai-je.
« ... Si la personne qui a tué tes parents et t’a coupé le bras prenait part à cette bataille, voudrais-tu le tuer ? » demanda-t-elle.
« Encore ça ? Que sais-tu que je ne sais pas ? » demandai-je.
« Réponds-moi, s’il te plaît » Yukihime avait l’air très sérieuse alors qu’elle disait ça.
« ... Si je le peux, alors je le ferais. Par exemple, si Towa était en danger, je n’hésiterais pas une seconde, » répondis-je.
« Et dans le cas de figure où tu n’aurais pas à le faire ? » demanda-t-elle.
« ... Je ne sais pas. Le vieux moi n’aurait pas hésité un seul instant. C’était essentiellement ma raison de vivre. Mais quand je t’ai rencontré, les choses ont changé, » je voulais en dire plus, mais j’avais du mal à le mettre en mots. Finalement, le reste était sorti. « Après t’avoir rencontrée, et nous avons commencé à vivre ensemble, et je..., j’ai arrêté d’avoir aussi souvent ce rêve. »
« ... Celui concernant tes parents ? » demanda-t-elle.
« Tout à fait..., » répondis-je.
Le rêve où mes parents venaient d’être assassinés. Je le voyais encore de temps en temps, mais c’était devenu moins fréquent. Quand j’étais gamin, je le voyais tous les soirs et cela faisait qu’à l’époque, j’avais peur de m’endormir. Et tout cela était grâce à Yukihime qui m’avait appris d’autres façons d’utiliser mes pouvoirs à la place de juste penser à les utiliser afin de tuer. Elle m’avait montré un autre chemin possible.
C’est pourquoi je..., pensai-je.
« Yukihime, je te suis vraiment reconnaissant, » dis-je.
Reconnaissant. Oui, je lui suis reconnaissant, pensai-je.
Je ne l’avais toujours pas vaincue tout seul, et jusqu’à ce que je puisse le faire, je n’allais pas me permettre de ressentir autre chose que de la gratitude envers elle. — par exemple, l’affection pure que Nagisaki ressentait pour elle, je n’avais pas le droit de ressentir de telles choses.
« Arrête avec ça. Je n’ai pas besoin de tes remerciements..., » dit-elle.
« Te rappelles-tu ce que tu m’as dit lors de notre première rencontre ? » demandai-je. « Que si je ne savais pas comment utiliser mon pouvoir, je devrais juste me concentrer afin de l’utiliser pour protéger les autres ! »
Yukihime avait exactement compris quel était son devoir. Elle appartenait à la Maison Yukigane, une des familles qui avait construit la Cité de l’Autre-Monde et qui travaillait pour nous protéger des invasions des autres mondes. Yukihime savait dès l’instant où elle était née qu’il était de son devoir de consacrer sa vie à la protection des autres.
De mon côté, je ne voulais pas que quelqu’un décide quelque chose pour moi – et encore moins d’avoir quelque chose décidé dès la naissance. Je sentais qu’il y avait une quantité infinie de facteurs capables d’influencer la vie d’une personne, comme l’environnement dans lequel vous aviez grandi et les expériences que vous aviez vécues. Toute ma vie avait changé au cours d’une seule nuit.
J’étais quelqu’un qui ne pouvait pas accepter son propre destin, alors qu’Yukihime était quelqu’un qui avait complètement embrassé ses fonctions. Non, il semblait vraiment qu’elle le désirait. Elle était fière de son devoir, et j’étais envieux de ça. Elle n’avait probablement jamais ressenti que quelqu’un d’autre avait décidé de sa vie pour elle.
« Je suis heureuse de constater que tu t’es amélioré au fil des années, » déclara Yukihime.
« À l’époque, je ne comprenais rien, » dis-je.
Quand nous nous étions rencontrés, je pensais qu’elle était une idiote vraiment ennuyeuse. Elle avait agi d’une manière hautaine et avec force et elle m’avait donné des conférences sur des choses des plus insignifiantes qui soient. Je détestais le fait qu’elle parlait toujours de l’importance du devoir et de l’importance de la naissance. Franchement, comme elle m’avait irritée à l’époque... Parce qu’elle avait tout ce que je n’avais pas. Toutes ces choses que j’avais perdues ce jour-là...
Yukihime avait dit que son devoir était le sien, mais ses parents lui avaient appris comment y faire face. Je pouvais parfaitement comprendre ce qu’elle voulait dire par là. Même si je n’avais pas de devoirs astronomiques comme le fait de protéger le monde, j’avais quand même appris des choses de mes propres parents.
« Kokuya. Les hommes ne devraient pas utiliser ses poings sur des choses triviales. » Papa m’avait dit cela une fois après que je m’étais battu avec un ami.
« Quand sommes-nous autorisés à utiliser nos poings ? » lui avais-je alors demandé.
« Je pense que c’est quand tu protèges quelque chose d’important pour toi, » répondit-il.
« Comment savoir quand une telle situation se présente ? » demandai-je.
« Par exemple, que ferais-tu si une méchante personne attaquait Towa ? » demanda-t-il.
« Je frapperais ce déchet jusqu’à ce qu’il cesse de bouger, » dis-je.
« Ha ha. Cela me paraît un peu dangereux, mais je suppose que tu as compris l’essentiel, » dit-il.
Les paroles de papa étaient toujours restées dans mon cœur. Si le devoir d’Yukihime était une bénédiction, alors mon destin était une malédiction — une malédiction vengeresse. La seule raison pour laquelle je voulais être fort était afin de tuer des personnes. Cependant, un peu après avoir rencontré Yukihime, un événement particulier m’avait fait commencer à douter de moi-même.
Un jour, Towa avait été kidnappée. Yukihime et moi étions immédiatement allés la sauver. Yukihime avait failli perdre la vie dans le processus, mais elle avait réussi à sauver Towa. Avant cela, Yukihime avait juré de protéger Towa, peu importe ce qui se produirait, mais j’avais obstinément insisté pour que cela soit moi qui la protège moi-même. Cet incident avait fini par faire changer mon état d’esprit. J’avais réalisé qu’Yukihime était quelqu’un en qui je pouvais avoir confiance, et j’avais dès lors souhaité apprendre ce qu’elle pouvait m’apporter.
Après, je lui avais demandé comment elle pouvait risquer sa vie pour effectuer son devoir et cela pour quelqu’un qui n’était même pas un membre de sa famille. Je ne pouvais pas du tout le comprendre. Est-ce simplement parce qu’elle est née dans ce genre de famille ? Est-ce que c’est ce qui lui permet d’aller si loin ?
« Mais c’est simple. Après tout, je fais juste ce que ma mère et mon père m’ont dit de faire, » avait-elle répondu.
Les parents d’Yukihime avaient contribué à mettre fin à la Seconde Guerre contre l’Autre-Monde, mais ils avaient perdu leur vie dans le processus. Ils avaient vaincu d’innombrables ennemis, y compris les chefs de l’armée d’invasion, et ils n’avaient jamais cessé de se battre jusqu’à ce qu’ils rendent leur dernier souffle. Chargée de son propre devoir de protection, Yukihime respectait ses parents du fond de son cœur pour avoir trouvé la mort en faisant leurs devoirs jusqu’au bout. Tout ce dont elle avait toujours parlé était de vouloir devenir comme eux. Elle voulait continuer à devenir plus forte pour pouvoir se battre et sauver le monde.
Puisqu’elle était celle qui avait sauvé ma sœur bien-aimée, et qui continuait à m’aider à la protéger, je voulais être comme Yukihime. Alors, quand elle avait dit de telles choses avec une si grande conviction, j’avais envie de ressentir la même chose. Puis, un jour, Yukihime m’avait montré un nouveau chemin.
C’était arrivé alors que nous étions encore au collège. Nous avions décidé de faire un pari et de nous battre l’un contre l’autre. Si Yukihime gagnait, je devrais l’aider à protéger le monde, et si je gagnais, j’ordonnerais à Yukihime de faire quelque chose de bien spécifique. Et bien sûr, j’avais perdu...
« Maintenant, respecte ta promesse et aide-moi à protéger notre monde. » Je pouvais encore me souvenir de ses mots après qu’elle eut gagné. Peut-être que c’était grâce à ces paroles que je n’étais pas devenu un démon vengeur. Vengeance et devoir, tuer et protéger... Ces deux côtés se heurtaient toujours en moi.
Un jour, je trouverai une réponse. Et je vais la rattraper. Je vais devenir quelqu’un qui est vraiment capable de marcher à côté d’elle... et alors...
« Qu’est-ce qui ne va pas ? Tu viens de devenir tout rouge, » demanda Yukihime.
« Ce n’est... rien, » répondis-je.
« ... Es-tu sûr de ça ? » demanda-t-elle.
« Hé, Yukihime..., » dis-je.
« Quoi ? » répondit-elle.
« Je réfléchissais à certaines choses. Peut-être, que ce ne serait pas si mal que cela si je devais protéger le monde avec toi pour le restant de mes jours, » à partir de maintenant, la promesse que nous avions faite à cette époque était plus important que jamais.
« ... Voilà ce que j’aime entendre. Désormais, ne change plus d’état d’esprit, » déclara-t-elle.
« Je ne vais pas le faire. Nous allons protéger ceux que nous aimons, peu importe, ce qu’il adviendra, » déclarai-je.
« Bien sûr que nous le ferons. À qui penses-tu que tu parles ? » demanda Yukihime.
« À Mademoiselle Yukihime Yukigane, la plus puissante Sorcière des Étoiles du monde, ainsi que la Directrice de l’Académie de la Porte des Étoiles, l’organisation qui protège notre monde, » déclarai-je.
« On dirait que tu as enfin appris à parler comme un vrai serviteur, » répliqua-t-elle.
« Hein !? Mais en ce moment, tu es ma servante, » répondis-je.
« Pardon !? » s’exclama-t-elle.
Après que la conversation ait digressé vers notre habituelle querelle, Yukihime avait brusquement parlé. « Ça te dérange si je change de sujet ? »
« Et de quel autre sujet veux-tu parler ? » demandai-je.
« Kokuya, quelle est ta couleur favorite ? » demanda-t-elle.
« Ma couleur favorite ? Hmm... l’argent, » répondis-je.
« ... A-Argent ? » pour une raison inconnue, Yukihime devint pâle.
« Hmm. Mais je trouve également que le noir et le rouge sont de belles couleurs, » continuai-je.
« Le rouge ? » demanda-t-elle.
« Tout à fait. J’aime le rouge, » dis-je.
« ... Oh ! C’est bien. J’aime aussi le rouge. Est-ce que les héros ne doivent-ils pas porter du rouge ? » demanda-t-elle.
« Est-ce que ce n’est pas un peu n’importe quoi ce que tu me dis là ? » demandai-je.
« Heuu. Hm... oublie ça ! » Elle était si mauvaise quand il fallait jouer la comédie. « De toute façon, nous devrions aller dormir. Une fois que nous leur aurons donné notre réponse, il ne faudra pas longtemps avant que la guerre commence. Nous devrions commencer nos préparatifs dès demain matin. »
Pour une raison inconnue, Yukihime avait l’air vraiment heureuse. Je n’étais pas sûre de ce qui se passait chez elle, mais cela ne semblait pas être une mauvaise chose, alors j’avais décidé de ne pas la forcer à parler de ça.
« D’accord... Alors, bonne nuit ! » dis-je.
« Bonne nuit ! » répondit-elle.
***
Interlude: Au-delà des massacres
Je détestais rêver. D’ailleurs, tout ce que je voyais quand j’en faisais était des cauchemars. Et je pense que c’était pareil pour mon grand frère. J’avais vu beaucoup de cauchemars différents, mais il y avait un cauchemar qui ressortait du lot.
***
La fille possédait un immense pouvoir. Elle pouvait se transformer en différentes armes, et était même capable de voler la Puissance des Étoiles appartenant aux personnes qui étaient tuées par son porteur. Et elle adorait tuer. Elle adorait laisser d’autres personnes l’utiliser en tant qu’outil afin de commettre des meurtres. Tuer, tuer, tuer. Encore et toujours. Un cycle sans fin de morts. Et avec chaque étincelle de vie qu’elle avait prise, elle était devenue plus forte, et avec chaque nouvelle once de force acquise, elle était devenue encore plus efficace quand il s’agissait de tuer. Tout cela la rendait heureuse, car cela signifiait qu’elle pouvait se livrer à son passe-temps favori encore plus souvent et plus efficacement.
Pendant tout ce temps, la fille n’avait jamais été blessée, mais ses porteurs avaient continué à mourir les uns après les autres. Chaque fois qu’ils mourraient, elle finissait par trouver un nouveau porteur et elle recommençait à tuer. De nombreux types de personnes l’avaient utilisée afin de tuer. L’un d’eux était le chef d’une bande de voleurs, l’autre était un artiste martial qui cherchait à acquérir plus de force. L’un d’eux était un roi, tandis qu’un autre était un seigneur des ténèbres qui voulait détruire son monde. Mais une fois, elle avait même été maniée par un héros qui avait sauvé le monde.
Finalement, la fille devint si puissante qu’elle pouvait facilement détruire le monde entier par elle-même. Le peuple en était venu à l’appeler le Destructeur, celui qui cherchait à créer des ruines partout où il passait. Bientôt, elle n’était plus une fille. Elle devint Ruine — une déesse maléfique de la destruction.