Joou Heika no Isekai Senryaku – Tome 3 – Chapitre 11 – Partie 1

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Chapitre 11 : Le faux ange

Partie 1

L’Empire de Nyrnal avait réussi à envahir notre territoire. Si nous avions éliminé le Royaume Papal plus tôt, ils n’auraient probablement pas osé. Ainsi, notre objectif était clair.

« Voilà… Saania. »

Je me tenais avec mon armée d’Essaim au sommet d’une colline, surplombant les portes hermétiquement fermées de Saania.

« Une fois que cette ville tombera, le Royaume Papal de Frantz sera effectivement terminé. Nous devons prendre cette ville à tout prix, puis préparer notre contre-attaque sur Nyrnal. Nous sommes à court de temps, nous devons donc en finir le plus vite possible. », avais-je dit.

Nous avions déjà nos armes de siège, les canons charognards, prêts à l’emploi. Ces dispositifs nous aideraient à franchir les portes. Comme nous n’avions pas de temps à perdre, nous n’avions pas d’autre choix que de recourir à un assaut frontal. Il avait fallu du temps pour construire ces canons, de sorte que même le temps passé à diviser mes forces en unités m’avait semblé terriblement précieux.

Heureusement, les Essaims Mascarades nous avaient informés qu’il y avait peu d’ennemis à l’intérieur. Même avec un assaut frontal, je croyais que nous pouvions les vaincre. La route de Saania était plus large que celle de Siglia, c’était donc probablement un choix plus sage que de diviser inutilement mes troupes.

« Nous attaquons à l’aube, à quatre heures et demie précises. Nous chargerons et mènerons la bataille à son terme avant le lever du soleil. Notre ennemi doit compter sur la lumière du soleil pour faire des repérages, mais nous pouvons compter sur l’odeur. Cela nous donne un avantage. »

L’Essaim excellait dans les batailles nocturnes, car son odorat était beaucoup plus aigu que celui d’un humain. Le jeu de stratégie avait une horloge intégrée et un cycle jour-nuit, pour utiliser cette fonction, certaines unités excellaient pendant la journée tandis que d’autres triomphaient sous le couvert de la nuit.

Si l’Arachnée était l’une des factions qui n’était pas gênée par la tombée de la nuit, elle ne recevait pas de modificateurs bonus lorsqu’elle combattait dans l’obscurité. Seules les unités de morts-vivants recevaient ce genre d’avantages. À l’inverse, les unités de clercs recevaient des bonus pendant la journée. C’était une arme à double tranchant, puisque les unités de morts-vivants et les unités de clercs voyaient leurs statistiques réduites respectivement pendant le jour et la nuit.

C’était ainsi que le jeu permettait de maintenir l’équilibre. Aucune unité ou faction ne détenait tous les avantages. Le jeu était joué comme un e-sport, il traitait donc tout changement dans les Métas ou les mécanismes avec un soin extrême.

Ce qui était amusant, c’était que cela signifiait que j’étais, à toutes fins utiles, un athlète.

« C’est bientôt l’heure, Votre Majesté. »

« Oui, enfin. Nous allons gagner cette fois, comme je l’ai promis. »

J’allais tenir cette promesse et leur accorder la victoire qu’ils voulaient. Je tiendrais aussi ma promesse à Sandalphon : je n’oublierais pas mon cœur humain.

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À quatre heures et demie du matin, l’Arachnée commença son assaut sur Saania. Les Canons Charognards envoyèrent des morceaux de chair sur les murs, dispersant le poison dans l’air et provoquant la dégradation des remparts. Les soldats qui tenaient les balistes sur les murs avaient été empoisonnés par les tirs et moururent alors, agonisant.

Peu après, les portes commencèrent à s’effondrer.

« Essaims Fouilleurs, commencez votre attaque interne. »

Les Essaims Fouilleurs commencèrent à détruire les boulons géants des portes, s’enfouissant sous terre pour passer derrière les murs de l’ennemi. Les soldats de Frantz avaient été si surpris par cette attaque soudaine qu’il leur fallut du temps pour commencer à se défendre. Il s’était avéré que c’était une erreur fatale. La porte n’avait pas pu résister aux attaques combinées des Canons et des Essaims Fouilleurs. Elle s’était rapidement brisée. Avec cela, nous avions créé une brèche.

« En avant, marche. Supprimez Saania ! Mais… »

J’avais fait une pause. C’était la partie la plus critique de l’opération.

« Ignorez les civils. Tuez seulement les soldats. Cela suffira pour le moment. »

Cette fois, j’avais donné la priorité dans le massacre des soldats. Je n’avais pas de temps à perdre à massacrer les civils. Les Essaims Éventreurs qui allaient venir plus tard pouvaient les gérer. Pour le moment, nous devions vaincre le Royaume aussi vite que possible.

« Compris, tout le monde ? Très bien, en avant ! Écrasez-les ! »

« En avant ! »

Des rangées d’Essaims Génocidaires et d’Essaims Toxiques s’étaient avancées pour la bataille, menée par Sérignan et Lysa. Les Essaims Toxiques, positionnés à l’arrière, faisaient pleuvoir d’innombrables dards sur les soldats ennemis. Sérignan et Lysa chargèrent dans les lignes ennemies, les Essaims Génocidaires les suivirent comme une vague déferlante, avalant les soldats alors qu’ils avançaient.

Leur coordination était parfaite. L’arrière soutenait le front tandis que le front défendait l’arrière, et les unités de héros se frayaient un chemin. Ce fut une bataille parfaite.

« Haaaaaaaah ! »

« Faisons ça ! »

La coordination entre Sérignan et Lysa, en particulier, avait été phénoménale. Lysa abattait les archers qui menaçaient de blesser Sérignan, assurant ainsi sa sécurité. Sérignan s’était alors précipitée dans ces ouvertures et détruisait nos ennemis.

Pendant un instant, j’avais dû me demander si elles étaient vraiment sœurs. Au moins, je voulais désespérément que Sérignan et Lysa survivent. Chacune d’entre elles était une unité unique en son genre et tout à fait irremplaçable. Elles étaient mes précieuses subordonnées… et mes amies.

Mes émotions avaient été transmises à Sérignan pendant qu’elle se battait. La résistance de l’ennemi s’affaiblissait peu à peu, et ses lignes de défense s’amincissaient. À ce rythme, nous allions être victorieux avant le lever du soleil.

Mais bien sûr, rien ne se passait jamais comme prévu. Tout comme le royaume de Maluk avait convoqué des anges pour traiter avec nous, le Royaume Papal de Frantz était sur le point d’envoyer un ennemi très rusé.

☆☆☆

« Ils ont brisé les murs ! Il n’y a plus rien pour nous protéger ! »

Ce cri résonna dans toute la salle de réunion de la grande basilique de Saania, où se tenait actuellement un Conseil des cardinaux d’urgence.

Le pape assista à cette réunion malgré sa mauvaise santé, ce qui prouvait à quel point la situation du pape était critique.

« Qui a dit que nous serions capables de battre les monstres sur terre pour commencer !? »

« C’était le cardinal Pamphilj, bien sûr. »

Certains des cardinaux, qui restèrent inexpressifs, tournèrent leur regard creux vers Paris.

« Eh bien, oui, j’ai suggéré que nous les attaquions sur terre, mais vous étiez tous d’accord avec moi ! Ce n’est pas seulement ma responsabilité ! Tout le monde est responsable à parts égales ! », dit Paris tout en criant de panique.

Après que Paris avait pris la tête du Département des punitions, il pensait être en sécurité, mais maintenant les monstres menaçaient sa vie. À ce moment précis, ils assombrissaient le seuil de sa porte. S’il ne pouvait pas protéger sa propre vie, sa position politique n’aurait aucun sens.

« Je crois toujours que la responsabilité vous incombe, Cardinal Pamphilj. »

« Il a dit que nous aurions des chances de gagner si nous les engagions sur la terre ferme. »

Paris trouvait la situation insupportable. Plus de la moitié des cardinaux insistaient sur le fait que la responsabilité lui incombait. Ils ne cessaient de le blâmer, comme pour dire qu’ils n’étaient en rien fautifs.

« Que vous êtes irresponsables ! Vous êtes des bons à rien éhontés ! », cria Paris, furieux.

« Le seul effronté ici, c’est vous, cardinal Pamphilj. »

« Bien ! Alors nous devons utiliser notre dernier recours ! Nous allons réveiller le Séraphin Métatron ! J’espère que personne n’y verra d’objection !? »

« C’est votre responsabilité. »

« Ne pensez pas qu’utiliser les autres vous absoudra de vos crimes. »

Les cardinaux l’avaient ignoré et avaient continué à répéter les mêmes choses.

« Aaargh ! Le fait que vous essayez de faire porter le chapeau à un autre prouve que vous êtes des hérétiques contre le Dieu de la Lumière ! Inquisiteurs ! Exécutez-les au nom de l’inquisition ! »

À son appel, des inquisiteurs en robe blanche entrèrent dans la salle.

« Attendez, Paris. Faites reculer les inquisiteurs. L’exécution des cardinaux ne fera que provoquer des troubles et apporter le désarroi aux citoyens. Ils perdront leur foi et erreront à la recherche d’un chef. », intervint le pape Benoît III.

« Mais, Votre Sainteté… »

« Je vous tiendrai pour responsable de vos affirmations plus tard, mais pour l’instant, j’approuve la convocation de Metatron. Si le pouvoir de Metatron nous épargne la défaite, je vous absous de toute responsabilité. Est-ce acceptable ? Hrk… Urk ! »

Le pape avait été soudainement assailli par une quinte de toux. Il était sur le point de mourir. Depuis un certain temps, son ancien corps était défaillant, ses poumons et son cœur étant particulièrement défectueux.

« Très bien, Votre Sainteté. Je vais utiliser Metatron et nous accorder une victoire certaine. Et j’espère que cela fermera la bouche de ces imbéciles, qui ne font rien d’autre que de rejeter le blâme sur les autres. »

Paris fit aux autres cardinaux un regard perçant.

« Dépêchez-vous, Paris. Le temps n’est pas de notre côté. J’entends la marche des insectes juste dehors. Vous devez mettre fin à cela rapidement. »

« Soyez assurée, Votre Sainteté, qu’avec le grand Métatron de notre côté, nous serons victorieux. Oui… Avec l’héritage ancien de Marianne, nous ne serons pas vaincus. »

On raconte que la Marianne était une faction du même jeu que l’Arachnée. Pourquoi son nom avait-il été invoqué ici ? Paris lui-même n’était pas conscient de ce lien profond, même lorsqu’il s’était mis en route pour activer le Séraphin Métatron, l’unité héroïque de la Marianne.

« Si le cardinal Pamphilj échoue, il sera fini. »

« Il devra porter la responsabilité de cette défaite. »

Les cardinaux contrôlés par les Essaims Parasites avaient transmis la nouvelle de ce qui s’était passé à la reine de l’Arachnée. Paris était, sans aucun doute, sous forte pression. Que feraient-ils une fois qu’il aurait été vaincu ?

Mais d’abord, une question plus importante demeurait : qui allait gagner ? Paris et le Séraphin Métatron, ou la reine de l’Arachnée et son Essaim ? La réponse ne tarderait pas à venir.

☆☆☆

Nous avions percé les lignes défensives de l’ennemi et nous nous tenions maintenant devant la grande basilique de Saania.

« Nous sommes enfin arrivés jusqu’ici », dis-je tout en me sentant étrangement sentimental en regardant le grand bâtiment.

Il ne ressemblait pas tant à une structure religieuse qu’à un palais royal mondain. Il n’y avait même pas le moindre soupçon de mystique spirituelle. Il était clair que les soi-disant fidèles de Frantz préféraient l’opulence aux vertus de leur dieu.

« Une autre porte, hein ? Nous allons devoir utiliser des moyens assez désagréables ici. »

Grâce à notre reconnaissance, nous étions déjà au courant de cette série de portes supplémentaires, mais elles me vexaient maintenant que nous étions si proches. Installer les Canons Charognards ici serait ennuyeux. Utiliser les Essaims Fouilleurs était une option, mais s’il y avait des soldats en armure à l’intérieur, nous ne subirons que des pertes inutiles.

Cela ne me laissait qu’une seule option, et une assez mauvaise en plus.

« Sérignan, Lysa, nous allons passer dans un quart d’heure. Assurez-vous d’être prêtes. »

« Compris, Votre Majesté », répondit Sérignan.

J’avais préparé ma stratégie en silence et j’avais attendu.

Boooooom !

Soudain, le bruit d’une explosion tonitruante retentit alors que les portes s’ouvrirent de l’intérieur.

« Un Essaim Parasite… », murmura Sérignan.

« Oui. Mais je n’aime pas vraiment les attentats suicides. »

L’autodestruction des Essaims Mascarades fit une brèche à travers les portes de la grande basilique. Grâce à cela, nous avions un passage libre dans le cœur de Royaume Papal.

Ou… peut-être pas.

« Vous êtes allés assez loin ! », dit quelqu’un nous appelant du haut d’un long escalier.

« Paris », avais-je dit avec les dents serrées.

Paris Pamphilj. J’avais gravé le visage de cet homme dans ma mémoire. C’était la première fois que nous nous rencontrions en personne, mais je ne le connaissais que trop bien. C’était l’homme qui avait poussé à l’exécution qui conduisit à la mort douloureuse d’Isabelle. Je ne lui pardonnerais jamais, jamais.

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3 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

  2. Merci pour le chapitre

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