Chapitre 11 : Le faux ange
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Chapitre 11 : Le faux ange
Partie 1
L’Empire de Nyrnal avait réussi à envahir notre territoire. Si nous avions éliminé le Royaume Papal plus tôt, ils n’auraient probablement pas osé. Ainsi, notre objectif était clair.
« Voilà… Saania. »
Je me tenais avec mon armée d’Essaim au sommet d’une colline, surplombant les portes hermétiquement fermées de Saania.
« Une fois que cette ville tombera, le Royaume Papal de Frantz sera effectivement terminé. Nous devons prendre cette ville à tout prix, puis préparer notre contre-attaque sur Nyrnal. Nous sommes à court de temps, nous devons donc en finir le plus vite possible. », avais-je dit.
Nous avions déjà nos armes de siège, les canons charognards, prêts à l’emploi. Ces dispositifs nous aideraient à franchir les portes. Comme nous n’avions pas de temps à perdre, nous n’avions pas d’autre choix que de recourir à un assaut frontal. Il avait fallu du temps pour construire ces canons, de sorte que même le temps passé à diviser mes forces en unités m’avait semblé terriblement précieux.
Heureusement, les Essaims Mascarades nous avaient informés qu’il y avait peu d’ennemis à l’intérieur. Même avec un assaut frontal, je croyais que nous pouvions les vaincre. La route de Saania était plus large que celle de Siglia, c’était donc probablement un choix plus sage que de diviser inutilement mes troupes.
« Nous attaquons à l’aube, à quatre heures et demie précises. Nous chargerons et mènerons la bataille à son terme avant le lever du soleil. Notre ennemi doit compter sur la lumière du soleil pour faire des repérages, mais nous pouvons compter sur l’odeur. Cela nous donne un avantage. »
L’Essaim excellait dans les batailles nocturnes, car son odorat était beaucoup plus aigu que celui d’un humain. Le jeu de stratégie avait une horloge intégrée et un cycle jour-nuit, pour utiliser cette fonction, certaines unités excellaient pendant la journée tandis que d’autres triomphaient sous le couvert de la nuit.
Si l’Arachnée était l’une des factions qui n’était pas gênée par la tombée de la nuit, elle ne recevait pas de modificateurs bonus lorsqu’elle combattait dans l’obscurité. Seules les unités de morts-vivants recevaient ce genre d’avantages. À l’inverse, les unités de clercs recevaient des bonus pendant la journée. C’était une arme à double tranchant, puisque les unités de morts-vivants et les unités de clercs voyaient leurs statistiques réduites respectivement pendant le jour et la nuit.
C’était ainsi que le jeu permettait de maintenir l’équilibre. Aucune unité ou faction ne détenait tous les avantages. Le jeu était joué comme un e-sport, il traitait donc tout changement dans les Métas ou les mécanismes avec un soin extrême.
Ce qui était amusant, c’était que cela signifiait que j’étais, à toutes fins utiles, un athlète.
« C’est bientôt l’heure, Votre Majesté. »
« Oui, enfin. Nous allons gagner cette fois, comme je l’ai promis. »
J’allais tenir cette promesse et leur accorder la victoire qu’ils voulaient. Je tiendrais aussi ma promesse à Sandalphon : je n’oublierais pas mon cœur humain.
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À quatre heures et demie du matin, l’Arachnée commença son assaut sur Saania. Les Canons Charognards envoyèrent des morceaux de chair sur les murs, dispersant le poison dans l’air et provoquant la dégradation des remparts. Les soldats qui tenaient les balistes sur les murs avaient été empoisonnés par les tirs et moururent alors, agonisant.
Peu après, les portes commencèrent à s’effondrer.
« Essaims Fouilleurs, commencez votre attaque interne. »
Les Essaims Fouilleurs commencèrent à détruire les boulons géants des portes, s’enfouissant sous terre pour passer derrière les murs de l’ennemi. Les soldats de Frantz avaient été si surpris par cette attaque soudaine qu’il leur fallut du temps pour commencer à se défendre. Il s’était avéré que c’était une erreur fatale. La porte n’avait pas pu résister aux attaques combinées des Canons et des Essaims Fouilleurs. Elle s’était rapidement brisée. Avec cela, nous avions créé une brèche.
« En avant, marche. Supprimez Saania ! Mais… »
J’avais fait une pause. C’était la partie la plus critique de l’opération.
« Ignorez les civils. Tuez seulement les soldats. Cela suffira pour le moment. »
Cette fois, j’avais donné la priorité dans le massacre des soldats. Je n’avais pas de temps à perdre à massacrer les civils. Les Essaims Éventreurs qui allaient venir plus tard pouvaient les gérer. Pour le moment, nous devions vaincre le Royaume aussi vite que possible.
« Compris, tout le monde ? Très bien, en avant ! Écrasez-les ! »
« En avant ! »
Des rangées d’Essaims Génocidaires et d’Essaims Toxiques s’étaient avancées pour la bataille, menée par Sérignan et Lysa. Les Essaims Toxiques, positionnés à l’arrière, faisaient pleuvoir d’innombrables dards sur les soldats ennemis. Sérignan et Lysa chargèrent dans les lignes ennemies, les Essaims Génocidaires les suivirent comme une vague déferlante, avalant les soldats alors qu’ils avançaient.
Leur coordination était parfaite. L’arrière soutenait le front tandis que le front défendait l’arrière, et les unités de héros se frayaient un chemin. Ce fut une bataille parfaite.
« Haaaaaaaah ! »
« Faisons ça ! »
La coordination entre Sérignan et Lysa, en particulier, avait été phénoménale. Lysa abattait les archers qui menaçaient de blesser Sérignan, assurant ainsi sa sécurité. Sérignan s’était alors précipitée dans ces ouvertures et détruisait nos ennemis.
Pendant un instant, j’avais dû me demander si elles étaient vraiment sœurs. Au moins, je voulais désespérément que Sérignan et Lysa survivent. Chacune d’entre elles était une unité unique en son genre et tout à fait irremplaçable. Elles étaient mes précieuses subordonnées… et mes amies.
Mes émotions avaient été transmises à Sérignan pendant qu’elle se battait. La résistance de l’ennemi s’affaiblissait peu à peu, et ses lignes de défense s’amincissaient. À ce rythme, nous allions être victorieux avant le lever du soleil.
Mais bien sûr, rien ne se passait jamais comme prévu. Tout comme le royaume de Maluk avait convoqué des anges pour traiter avec nous, le Royaume Papal de Frantz était sur le point d’envoyer un ennemi très rusé.
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« Ils ont brisé les murs ! Il n’y a plus rien pour nous protéger ! »
Ce cri résonna dans toute la salle de réunion de la grande basilique de Saania, où se tenait actuellement un Conseil des cardinaux d’urgence.
Le pape assista à cette réunion malgré sa mauvaise santé, ce qui prouvait à quel point la situation du pape était critique.
« Qui a dit que nous serions capables de battre les monstres sur terre pour commencer !? »
« C’était le cardinal Pamphilj, bien sûr. »
Certains des cardinaux, qui restèrent inexpressifs, tournèrent leur regard creux vers Paris.
« Eh bien, oui, j’ai suggéré que nous les attaquions sur terre, mais vous étiez tous d’accord avec moi ! Ce n’est pas seulement ma responsabilité ! Tout le monde est responsable à parts égales ! », dit Paris tout en criant de panique.
Après que Paris avait pris la tête du Département des punitions, il pensait être en sécurité, mais maintenant les monstres menaçaient sa vie. À ce moment précis, ils assombrissaient le seuil de sa porte. S’il ne pouvait pas protéger sa propre vie, sa position politique n’aurait aucun sens.
« Je crois toujours que la responsabilité vous incombe, Cardinal Pamphilj. »
« Il a dit que nous aurions des chances de gagner si nous les engagions sur la terre ferme. »
Paris trouvait la situation insupportable. Plus de la moitié des cardinaux insistaient sur le fait que la responsabilité lui incombait. Ils ne cessaient de le blâmer, comme pour dire qu’ils n’étaient en rien fautifs.
« Que vous êtes irresponsables ! Vous êtes des bons à rien éhontés ! », cria Paris, furieux.
« Le seul effronté ici, c’est vous, cardinal Pamphilj. »
« Bien ! Alors nous devons utiliser notre dernier recours ! Nous allons réveiller le Séraphin Métatron ! J’espère que personne n’y verra d’objection !? »
« C’est votre responsabilité. »
« Ne pensez pas qu’utiliser les autres vous absoudra de vos crimes. »
Les cardinaux l’avaient ignoré et avaient continué à répéter les mêmes choses.
« Aaargh ! Le fait que vous essayez de faire porter le chapeau à un autre prouve que vous êtes des hérétiques contre le Dieu de la Lumière ! Inquisiteurs ! Exécutez-les au nom de l’inquisition ! »
À son appel, des inquisiteurs en robe blanche entrèrent dans la salle.
« Attendez, Paris. Faites reculer les inquisiteurs. L’exécution des cardinaux ne fera que provoquer des troubles et apporter le désarroi aux citoyens. Ils perdront leur foi et erreront à la recherche d’un chef. », intervint le pape Benoît III.
« Mais, Votre Sainteté… »
« Je vous tiendrai pour responsable de vos affirmations plus tard, mais pour l’instant, j’approuve la convocation de Metatron. Si le pouvoir de Metatron nous épargne la défaite, je vous absous de toute responsabilité. Est-ce acceptable ? Hrk… Urk ! »
Le pape avait été soudainement assailli par une quinte de toux. Il était sur le point de mourir. Depuis un certain temps, son ancien corps était défaillant, ses poumons et son cœur étant particulièrement défectueux.
« Très bien, Votre Sainteté. Je vais utiliser Metatron et nous accorder une victoire certaine. Et j’espère que cela fermera la bouche de ces imbéciles, qui ne font rien d’autre que de rejeter le blâme sur les autres. »
Paris fit aux autres cardinaux un regard perçant.
« Dépêchez-vous, Paris. Le temps n’est pas de notre côté. J’entends la marche des insectes juste dehors. Vous devez mettre fin à cela rapidement. »
« Soyez assurée, Votre Sainteté, qu’avec le grand Métatron de notre côté, nous serons victorieux. Oui… Avec l’héritage ancien de Marianne, nous ne serons pas vaincus. »
On raconte que la Marianne était une faction du même jeu que l’Arachnée. Pourquoi son nom avait-il été invoqué ici ? Paris lui-même n’était pas conscient de ce lien profond, même lorsqu’il s’était mis en route pour activer le Séraphin Métatron, l’unité héroïque de la Marianne.
« Si le cardinal Pamphilj échoue, il sera fini. »
« Il devra porter la responsabilité de cette défaite. »
Les cardinaux contrôlés par les Essaims Parasites avaient transmis la nouvelle de ce qui s’était passé à la reine de l’Arachnée. Paris était, sans aucun doute, sous forte pression. Que feraient-ils une fois qu’il aurait été vaincu ?
Mais d’abord, une question plus importante demeurait : qui allait gagner ? Paris et le Séraphin Métatron, ou la reine de l’Arachnée et son Essaim ? La réponse ne tarderait pas à venir.
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Nous avions percé les lignes défensives de l’ennemi et nous nous tenions maintenant devant la grande basilique de Saania.
« Nous sommes enfin arrivés jusqu’ici », dis-je tout en me sentant étrangement sentimental en regardant le grand bâtiment.
Il ne ressemblait pas tant à une structure religieuse qu’à un palais royal mondain. Il n’y avait même pas le moindre soupçon de mystique spirituelle. Il était clair que les soi-disant fidèles de Frantz préféraient l’opulence aux vertus de leur dieu.
« Une autre porte, hein ? Nous allons devoir utiliser des moyens assez désagréables ici. »
Grâce à notre reconnaissance, nous étions déjà au courant de cette série de portes supplémentaires, mais elles me vexaient maintenant que nous étions si proches. Installer les Canons Charognards ici serait ennuyeux. Utiliser les Essaims Fouilleurs était une option, mais s’il y avait des soldats en armure à l’intérieur, nous ne subirons que des pertes inutiles.
Cela ne me laissait qu’une seule option, et une assez mauvaise en plus.
« Sérignan, Lysa, nous allons passer dans un quart d’heure. Assurez-vous d’être prêtes. »
« Compris, Votre Majesté », répondit Sérignan.
J’avais préparé ma stratégie en silence et j’avais attendu.
Boooooom !
Soudain, le bruit d’une explosion tonitruante retentit alors que les portes s’ouvrirent de l’intérieur.
« Un Essaim Parasite… », murmura Sérignan.
« Oui. Mais je n’aime pas vraiment les attentats suicides. »
L’autodestruction des Essaims Mascarades fit une brèche à travers les portes de la grande basilique. Grâce à cela, nous avions un passage libre dans le cœur de Royaume Papal.
Ou… peut-être pas.
« Vous êtes allés assez loin ! », dit quelqu’un nous appelant du haut d’un long escalier.
« Paris », avais-je dit avec les dents serrées.
Paris Pamphilj. J’avais gravé le visage de cet homme dans ma mémoire. C’était la première fois que nous nous rencontrions en personne, mais je ne le connaissais que trop bien. C’était l’homme qui avait poussé à l’exécution qui conduisit à la mort douloureuse d’Isabelle. Je ne lui pardonnerais jamais, jamais.
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Partie 2
« Paris Pamphilj… J’aimerais te faire beaucoup de choses, mais d’abord, tu vas m’écouter. »
« Taisez-vous ! Alors, vous êtes la reine de l’Arachnée, c’est ça ? Eh bien, peu importe ! Votre vie s’arrêtera ici ! Vous ne ferez pas un pas de plus. Vous ne souillerez pas plus cette terre sainte que vous avez déjà trop souillée ! » proclama Paris.
« Oh. C’est intéressant. Qu’est-ce que tu vas faire, appeler ton ange ? Nous poser un basilic ? Ou peut-être, faire ressortir cette chose que tu appelles Métatron ? Peu importe ce que tu fais, alors vas-y. Essaie. »
« Hmph. Vous connaissez Metatron, n’est-ce pas ? Mais à en juger par votre attitude, vous n’avez pas idée à quel point il est vraiment effrayant. Eh bien alors, vous devrez apprendre à la dure ! »
À ce moment, un hymne commença à être joué depuis l’intérieur de l’église. Je pouvais dire que c’était un hymne parce qu’il était plutôt grandiloquent, et c’était assez ennuyeux. La musique religieuse, ce n’était pas vraiment mon truc.
Et au son de cette musique solennelle, la lumière nous éclaira alors qu’une silhouette géante se présentait. Son corps humanoïde était couvert d’une armure et il tenait une épée longue dans une main.
Attendez. Je le connais.
« Le Séraphin Métatron ! C’est la forme finale évoluée de l’unité héroïque de Marianne ! », avais-je laissé échapper.
Dans le jeu, c’était l’unité des héros de Marianne. Au début, c’était l’Archange Métatron. Après avoir évolué plusieurs fois, il avait atteint sa forme finale, le Séraphin Métatron.
Quand j’avais entendu le nom pour la première fois, j’avais pensé que ce serait le même genre de monstre que les chevaliers de Maluk avaient invoqué il y a si longtemps. Mais j’avais tort. Le Séraphin Métatron n’était en aucun cas une simple présence ennuyeuse sur le champ de bataille.
J’avais rapidement commencé à donner des ordres.
« Sérignan, Lysa, concentrez vos attaques sur le géant ! Essaims Génocidaires et Essaims Toxiques, tenez vos positions ! Essaims Toxiques, envoyez-lui des dards, Essaims Génocidaires, préparez-vous à l’attaque ! »
« Selon vos désirs ! » criaient Sérignan et Lysa à l’unisson.
Sérignan chargea Metatron avec son épée sainte corrompue à la main, tandis que Lysa utilisait son arc long pour tirer plusieurs flèches à la fois. Les Essaims Génocidaires se tenaient en formation défensive, et les Essaims Toxiques tiraient leurs projectiles sur Metatron.
« Raaagh ! Au nom de Dieu, vous serez vaincu ! Seule la foi apportera le salut ! », s’écria le monstre.
Notre assaut aurait dû faire un tabac sur Métatron. J’avais déjà réussi à le battre dans le jeu avec des attaques normales, même si j’avais dû sacrifier beaucoup d’Essaims pour le faire. Il y avait aussi eu un cas où un de mes alliés jouant la faction Grégoire utilisa ses tirs pour réduire Metatron en cendres.
En ce qui concerne les unités héroïques, les tuer avec des unités standard était presque impossible, à moins d’être prêt à subir de grosses pertes. Sérignan en était un bon exemple. Les unités héroïques étaient si puissantes qu’il fallait envoyer des masses d’unités standard pour avoir une chance de les vaincre.
Pire encore, le soleil brillait sur nous d’en haut. Le Seraphin Metatron, comme beaucoup d’autres unités du bien, était plus fort en plein jour. En d’autres termes, ce monstre était actuellement en pleine forme.
« Foi ! Une foi inébranlable et sans réserve ! », cria Métatron tout en balançant sa longue épée.
« Ngh ! »
« Aaaah ! »
Ce seul coup de Metatron envoya Sérignan voler à des dizaines de mètres en arrière, la faisant finalement s’écraser contre un mur, et fit tomber Lysa d’une volée de marches. Les Essaims Génocidaires s’étaient fermement implantés au sol, maintenant désespérément leurs positions défensives.
« Sérignan ! Tu dois t’attaquer à Métatron, quoi qu’il arrive ! Tu es la seule ici à pouvoir le faire ! Je compte sur toi, alors fais tout ce que tu peux pour l’abattre ! »
« Compris, Votre Majesté ! »
Envoyer une unité héroïque pour en tuer une autre était la méthode la plus efficace. Dans les situations où un joueur avait déjà perdu son unité héroïque, il n’avait pas d’autre choix que de se fier au nombre. À ce moment-là, cependant, les pertes seraient suffisamment graves pour renverser le cours de la bataille contre eux.
Pourtant, Sérignan n’en était qu’à sa troisième forme. L’un des points faibles de l’Arachnée — le fait que ses unités héroïques mûrissent plus lentement en fin de partie — se révélait pleinement ici.
Peut-elle gagner ? Non, il faut qu’elle gagne. Par tous les moyens nécessaires.
« Lysa ! Tire sur Sérignan par-derrière pour le couvrir ! Tire des flèches de feu, des flèches trempées de venin, tout ce que tu as ! Continue à tirer ! »
« Compris, Votre Majesté ! »
Lysa s’était vite mise à tirer. Et bien qu’elle ait un nom, ce n’était pas une unité héroïque, il y avait donc des limites à ce qu’elle pouvait accomplir. Quoi qu’il en soit, je lui avais ordonné de faire tout ce qu’elle pouvait. J’avais des effectifs limités, je devais donc les utiliser de manière appropriée.
« Hmph ! »
« Haaah ! »
Metatron et Sérignan verrouillaient les lames par un assourdissant affrontement métallique. Mon chevalier était clairement repoussé, mais elle tenait désespérément bon. Elle avait probablement senti ma volonté à travers la conscience collective, car ses mouvements étaient plus agiles que d’habitude.
« Haaaaaaah ! »
Enfin, elle porta un coup. Sa lame trancha la poitrine de Metatron, et l’épée sainte corrompue creusa profondément dans la chair du géant. Et pourtant, la chose maudite ne voulait pas tomber.
Même cela n’était pas suffisant !?
« C’est inutile ! Ceux qui n’ont pas la foi ne peuvent pas s’opposer à moi ! » dit Métatron alors que sa contre-attaque frappa Sérignan de plein fouet.
Elle fut envoyée en arrière comme une feuille emportée par une tornade, et son corps s’écrasa à nouveau contre le mur. Des fissures traversèrent son armure. Le simple fait de la regarder me faisait souffrir.
« Je ne vais pas… abandonner ! Je ne me rendrai pas ! Pour Sa Majesté ! »
Sérignan cria en se remettant de l’impact.
« Je te couvrirai ! », cria Lysa.
« Ngggh ! »
Les flèches trempées de venin de Lysa transpercèrent les yeux de Métatron, l’aveuglant.
Même une unité héroïque serait limitée sans sa vue. Peut-être que maintenant nous aurions un combat plus facile.
« Les infidèles ne connaîtront pas la gloire ! Les infidèles ne connaîtront pas la victoire ! »
Metatron rugit comme une machine enragée et chargea vers moi.
Merde.
En tant que joueuse, je n’avais jamais eu à me soucier d’être attaquée dans le jeu, je n’avais donc pris aucune mesure pour me défendre dans cette bataille. À ce rythme, je serais tuée.
Ahh… Je vais mourir. Je me demande ce qui va se passer ensuite. J’ai l’impression que Sandalphon va venir m’aider. Quelque chose me dit que je la verrai.
« Je suis -là, Votre Majesté ! »
Sérignan trancha le flanc du monstre avant qu’il ne puisse m’atteindre.
L’attaque prit Metatron complètement par surprise. La lame de Sérignan lui coupa le bras droit, le lacérant de l’épaule au poignet.
« Gaaaaah ! »
Metatron cria de douleur.
« Je ne le permettrai jamais ! Non, personne ne pourra toucher un cheveu de Sa Majesté ! Je suis un chevalier ! Le chevalier de l’ Arachnée ! », hurla Sérignan, ses yeux flamboyaient de colère.
Sérignan taillada, taillada et taillada. Elle trancha désespérément, sérieusement, et avec haine, à travers le séraphin. À ce moment, Sérignan m’avait paru extrêmement fiable, comme si elle serait toujours là pour me sauver. Eh bien, cette fois, elle venait de le faire.
Franchement, si seulement ce Metatron pouvait tomber, nous pourrions mettre fin à tout cela. Et pourtant…
« Hmph ! Les infidèles ne connaîtront pas la victoire ! »
Métatron secoua Sérignan et la frappa avec son épée.
« Explosion ! »
Une fois de plus, Sérignan s’envola vers le mur.
Son armure s’effritait, et elle ne semblait pas en état de se battre. Chaque fois qu’elle bougeait, une partie de sa carapace s’effritait et tombait au sol. Sa vue me terrifiait.
J’avais peur. Je ne pouvais pas supporter l’idée qu’elle meure.
Je dois la garder en sécurité. Cette fois, je te protégerai, Sérignan.
« Lysa, continue. »
Après ça, j’avais pris ma décision.
« Essaims Génocidaires, en avant ! »
Sérignan avait déjà blessé Métatron, qui l’avait à son tour blessée. Il ne nous restait plus qu’à riposter. J’avais ordonné aux Essaims Génocidaires de charger la créature, de se battre et d’honorer notre unité héroïque.
Respectant mes ordres, les Essaims Génocidaires s’étaient précipités sur Métatron. Ils s’étaient entassés autour de lui, lui arrachant la chair avec leurs griffes et leurs crocs. J’avais déjà vu ce genre de scène dans le jeu : des unités régulières battant une unité héroïque grâce à leur nombre.
Mais eux aussi étaient des soldats sur le champ de bataille, et je savais bien qu’une unité héroïque seule ne pouvait pas renverser le cours d’une guerre. Le jeu était construit autour d’unités standard, elles étaient une existence importante, indispensable, qui pouvait changer le cours de la bataille.
« Insectes infidèles ! Vos efforts ne signifient rien face à une vraie dévotion ! »
Le courage de ces unités standard leur permettait de s’affirmer et de servir leur but en tant qu’armes de guerre. Metatron avait déchiré les Essaims Génocidaires, balançant ainsi sa longue épée pour les repousser. Mais ses efforts étaient vains, les dégâts que Sérignan lui avait infligés auparavant le ralentissaient.
« Achevez-le, Essaims Génocidaires ! », criai-je.
Les essaims m’obéirent. Ils enfoncèrent leurs crocs dans le cou de Métatron, le déchirant de plus en plus profondément dans sa chair. Metatron lutta désespérément pour les abattre… mais sa tête fut arrachée avec une facilité presque comique. La fin caricaturale de la créature semblait se moquer de ses efforts frénétiques pour vivre.
Sa tête tomba sur le sol, son visage se contorsionna encore de rage et de haine, et roula sur une certaine distance.
« Nous… avons gagné ? », dit Lysa, surprise.
« Nous avons gagné, Lysa. Oh, mais ma pauvre Sérignan ! »
Je m’étais dépêchée de me mettre aux côtés de Sérignan.
L’armure de Sérignan était en pagaille, et sa respiration était si difficile qu’elle semblait pouvoir mourir à tout moment. Je me sentais terriblement impuissante. Je ne pouvais rien faire d’autre qu’espérer de tout mon cœur qu’elle s’en sortirait.
Je t’en prie, Sérignan… Ne meurs pas !
« Gah… Ack ! »
Sérignan toussa fortement.
« Sérignan ! Sérignan, ça va ? ! »
« Je vais… bien. Bien que je reconnaisse que mon corps souffre beaucoup. Mais ce n’est pas suffisant pour… », murmura-t-elle.
Mais elle n’allait clairement pas bien.
« Reste tranquille, Sérignan. Je vais demander aux Essaims Travailleurs de construire une Cosse de régénération, alors reste tranquille et ne pense qu’à ta récupération. Lysa et les Essaims Génocidaires te garderont en sécurité jusqu’à ce que tu ailles mieux. »
« J’apprécie votre inquiétude, Votre Majesté. Et je… m’excuse. Ma faiblesse, mon inaptitude… ont provoqué cela… »
« Tu as tant fait pour nous aider. Nous n’avons gagné que grâce à toi. »
Oui, notre triomphe est dû à Sérignan, à Lysa et aux Essaims Génocidaires. Cette victoire vous appartient à tous. Non, elle appartient à tout le monde sauf moi. Tous avaient combattu sans craindre la mort.
« Je vais mettre fin à cette guerre. Je suis fatiguée de tous ces combats », avais-je dit.
Sur ce, je rassemblai les Essaims Toxiques et me dirigeai vers Paris, qui était en état de choc après avoir assisté à la défaite de Metatron.