Joou Heika no Isekai Senryaku – Tome 3 – Chapitre 1 – Partie 2

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Chapitre 1 : Un plongeon dans l’océan

Partie 2

« Vous ne devez jamais oublier votre cœur humain. »

Je m’étais souvenue des mots que cette personne m’avait dits. C’était à ce moment-là que j’avais réalisé que je possédais toujours mon cœur humain… et c’était pourquoi j’avais fait le deuil des habitants de Schtraut.

Mis à part les charges émotionnelles, je n’avais cessé de me battre, et j’avais même été empoisonnée deux fois ! Il était naturel que je sois épuisée à ce point, même si je n’avais pas remarqué que cela s’insinuait en moi.

Un regard dans le miroir m’avait fait comprendre que mon corps déjà mince était encore plus maigre qu’avant. Peut-être que Sérignan avait raison, et que j’avais besoin de changer de rythme.

« Très bien ! Alors, allons nager. Et comme tu ne sais pas nager, on peut aussi faire un barbecue. On jouera à la plage, et après on pourra retourner au travail. Je ne pense pas que l’ennemi nous attaquera à nouveau si tôt, et s’il le fait, nous le réduirons en chair à pâté. »

« Selon vos désirs, Votre Majesté. Nous allons commencer les préparatifs. »

Un plongeon dans l’océan, hein ?

Cela faisait deux ou trois ans que je n’étais pas allée nager. J’avais peur d’attraper un coup de soleil, mais c’était un souci mineur. En ce moment, je voulais me détendre et m’amuser avant de devoir retourner dans le monde sauvage de la guerre.

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Très vite, nous nous étions retrouvés à la plage. L’eau bleue étincelante ne montrait aucune trace de monstres. Cela, ainsi que les belles dunes blanches, faisait de l’ensemble l’image même d’une station balnéaire. Je n’aurais jamais pu aller sur une plage comme celle-ci dans mon monde.

« L’océan est si beau ! », s’exclama Lysa.

« En effet. C’est dommage que nous ne puissions pas nager », dit Roland d’un signe de tête.

J’étais escortée par des Essaims Éventreurs et des Essaims Mascarades, ainsi que par Lysa, Sérignan et Roland.

« Pourquoi te caches-tu derrière, Sérignan ? Ne sois pas timide, viens voir la mer. »

J’avais appelé Sérignan.

« Mais, ma tenue, c’est… »

En remuant, elle jeta un coup d’œil derrière les rochers.

Le maillot de bain de Sérignan était un bikini assez audacieux que j’avais demandé aux Essaims Travailleurs de faire. Le tissu blanc complétait sa peau pâle et lui donnait l’air d’une femme mûre. Du moins en ce qui concerne sa silhouette.

Pendant ce temps, Lysa et moi étions en maillot de bain une pièce, également offert par les Essaims Travailleurs. Le mien n’était pas voyant, mais celui de Lysa exposait son dos au cas où sa mimesis s’effaçait et que ses ailes apparaissaient.

« Allez, ça te va bien, Sérignan. De toute façon, tu es la seule de notre groupe qui pouvait s’en tirer en portant quelque chose comme ça, alors sois fière de ce que tu as. »

« Euh, selon vos désirs, Votre Majesté… »

Avec ça, elle s’était traînée jusqu’à nous.

« Très bien, Lysa et moi allons nager. Toi et Roland pouvez rester à l’écart et profiter de votre barbecue. »

« Loin de moi cette pensée, Votre Majesté ! Je ne peux pas manger avant que vous n’ayez pris la première bouchée ! »

Qu’est-ce que tu peux être rabat-joie, Sérignan... Mais je suppose que c’est en partie ce qui te rend si mignonne.

« Bien, vous pouvez manger plus tard, alors. Allons-y, Lysa ! »

« Compris ! »

Lysa et moi nous étions approchées de l’eau, en plongeant nos pieds dans les vagues qui se retiraient.

« Ooh, c’est sympa et cool ! » s’était-elle écriée.

« C’est ta première fois à la plage, non ? Tu t’amuses bien ? »

Nous avions commencé à barboter, l’eau nous atteignant jusqu’à la taille.

« Oui ! J’aimerais pouvoir montrer ça à Linnet… »

« Oui… C’est ça. »

Les sentiments de Lysa pour Linnet n’avaient pas du tout diminué. La mort de Linnet était aussi la première de toutes les personnes qui m’étaient chères. Sa mort m’avait poussée à détruire le royaume de Maluk et nous avait menés là où nous étions aujourd’hui. Cela avait également été un tournant majeur pour Lysa.

« Y a-t-il quelque chose que je puisse faire pour toi ? Tu as été éloigné du village elfe pendant si longtemps. Tu dois avoir le mal du pays. », lui demandai-je.

« Non, je vais bien. Au début, marcher dans les villes et autres endroits si loin de la forêt me rendait anxieuse, mais vous avoir vous et Sérignan m’a beaucoup aidé. », dit-elle en secouant la tête.

Tu es une fille si courageuse, Lysa.

Moi-même, j’avais un peu le mal du pays. Je me demandais comment allaient mes parents, ce que faisaient mes amis, et comment les choses se passaient dans le jeu… Mais non, je venais à la plage pour laisser ces pensées s’envoler. Je les avais secouées et j’avais essayé de me concentrer sur le bon moment que je passe.

« Tu sais nager, Lysa ? »

« Oui, j’allais nager dans la rivière de temps en temps. »

« Alors, faisons la course. Le premier qui arrive à ce récif là-bas gagne ! »

Avec ça, j’avais commencé à nager rapidement vers le récif, avec Lysa qui s’était empressée de me suivre. La nage était tout simplement délicieuse, et je me sentais au sommet du monde. Le contraste entre la lumière chaude du soleil et l’eau froide remplissaient mon corps d’énergie. Toute la fatigue qui s’était accumulée en moi avait fondu.

« Aaah ! »

Ma tête heurta la surface. Je découvris alors que j’avais atteint le récif en premier.

J’ai gagné !

« Vous êtes rapide, Votre Majesté ! », s’exclama Lysa en me rattrapant.

« Comment aimes-tu ces pommes ? Très bien, rentrons et mangeons quelque chose. Tu dois avoir faim. », lui dis-je, en gonflant ma poitrine (manquante).

« Mm, pas vraiment. »

« Oh, c’est vrai. Tu ne manges pas. »

L’Essaim n’avait pas besoin de nourriture, mais il pouvait en apprécier la saveur.

« Eh bien, c’est très bien. Au moins, ça devrait avoir suffisamment bon goût pour que tu puisses en profiter. »

Sur cette note, nous avions toutes les deux nagé jusqu’au rivage.

« Comment était votre baignade, Votre Majesté ? », demanda Sérignan à mon retour.

« C’était amusant. J’aimerais aussi que tu y goûtes. »

« Oh, non. J’ai peur que la natation me dépasse… De toute façon, le barbecue a été préparé. Par ici, Votre Majesté. »

Sérignan insista sur le fait qu’elle ne savait pas nager, mais j’avais pensé que ce serait possible si elle utilisait sa Mimesis.

« Quel festin », avais-je lancé, un peu surpris.

Notre barbecue ressemblait à une grande fête étalée sur toute la plage. L’odeur du charbon de bois brûlé remplissait l’air, me mettant en appétit. Il ne manquait plus que l’arôme de la viande rôtie.

« Essaims Mascarades, Essaims Éventreurs, vous vous joignez à nous. »

« Nous le ferons si c’est ce que vous désirez, mais cela pourrait entraver notre veillée. »

« Ça ne me dérange pas. De toute façon, les seuls qui viendraient ici sont des pirates. »

C’est vrai, les pirates. D’où venaient-ils ? Avaient-ils une cachette à proximité où ils planquaient tout leur butin ? Je suppose qu’ils avaient probablement un drapeau noir avec un crâne dessus.

Dans mon esprit, les pirates étaient pratiquement des personnages de conte de fées. J’avais vu dans les actualités des histoires sur le problème des pirates en Somalie, mais je n’avais jamais entendu dire qu’ils constituaient une menace au Japon.

Pourtant, les pirates étaient un concept vieillissant qui appartenait au domaine du folklore : des hommes de mer sauvages, vaillants et imprudents qui construisaient des montagnes de trésors, se cachaient dans des forteresses secrètes et se battaient avec des coutelas. C’était ainsi que je les imaginais.

« De toute façon, faisons cuire de la viande », avais-je déclaré tout en balayant cette pensée.

« Voilà, Votre Majesté. Les brochettes sont prêtes. »

Roland et les Essaims Mascarades avaient embroché de la viande et des légumes ensemble. Nous avions placé une grille de barbecue au-dessus du feu et nous avions posé les brochettes dessus. Très vite, un parfum appétissant s’était répandu dans l’air.

« Ont-ils fini ? », me suis-je demandé à voix haute, en en ramassant une.

Je l’avais recouverte d’un peu de sauce barbecue maison et j’en avais pris une bouchée.

« Mmm… Délicieux. Aaah, un barbecue sur une belle plage… Quel bonheur ! »

Pendant un instant, j’avais pu oublier toutes les guerres.

« Vous devriez aussi en prendre une », avais-je ajouté.

« Je vais essayer. »

Sérignan s’était servie maintenant que j’en avais déjà pris.

L’Essaim n’avait pas besoin de nourriture, mais Sérignan, Lysa et Roland étaient tous humains à l’origine et donc capables d’expérimenter et d’apprécier la saveur. Sérignan aimait manger de la viande, et elle n’était pas difficile.

C’est une brave fille.

« Alors ? Est-ce que ça te plaît ? »

« Oui ! C’est délicieux ! »

Et bien qu’elle soit un essaim, Sérignan aimait vraiment manger. En la regardant, je m’étais souvenue qu’elle avait volontiers dévoré les sandwiches que j’avais faits il y a quelque temps. Cela me donnait envie de lui donner toutes sortes de plats. C’était le moins que je puisse faire pour ce chevalier diligent qui combattait en mon nom.

« Et toi, Lysa ? »

« Oui, c’est bon. Mais manger dans un endroit comme celui-ci est vraiment une tout autre expérience. »

Au départ, je pensais que Lysa et les elfes seraient opposés à la consommation de viande, mais il s’était avéré que les elfes de ce monde n’avaient aucun problème avec ça. Lorsque je visitais leur village, ils partageaient souvent avec moi leur viande préservée. Ils n’avaient pas le droit de chasser plus de viande qu’ils ne pouvaient en manger, mais cela faisait partie de leur croyance en la coexistence avec la nature.

Les elfes ne faisaient vraiment qu’un avec la nature d’une manière qui était complètement étrangère aux gens vivant dans d’autres sociétés. Je ne comprenais vraiment pas pourquoi une race pacifique et saine comme la leur était considérée comme une tribu sauvage. Ils se contentaient de vivre dans la forêt et ne souhaitaient rien de plus que cela.

« Ce genre de nourriture ne sort pas de l’ordinaire pour toi, n’est-ce pas, Roland ? », demandai-je en me tournant vers lui.

« Non, mais manger sur la plage, c’est nouveau pour moi. »

Roland était à l’origine un noble, il était donc habitué à la cuisine de luxe, mais même lui n’avait pas l’habitude de faire un barbecue sur la plage. J’étais un peu déconcertée.

« Maintenant, le problème se trouve dans cette mer même… », avais-je murmuré.

J’étais venue ici pour ne pas penser à la guerre, mais mes pensées avaient dérivé toutes seules.

« Combien de navires avons-nous ? »

« Nous avons un grand voilier, deux navires de taille moyenne et une dizaine de navires marchands qui ne sont pas adaptés à la haute mer », répondit Roland.

Beaucoup de nos navires utilisables avaient été endommagés ou coulés lorsque nous avions débarqué à Doris, ne nous laissant qu’une poignée de bateaux utilisables. Nous n’avions que trois navires capables de se déplacer librement dans l’océan, ce qui signifiait que la recherche des pirates dans ces vastes eaux était effectivement impossible.

« Les Essaims Travailleurs ne peuvent-ils pas construire un navire ? », demanda Lysa.

« Ils n’ont aucune connaissance en matière de construction navale, je ne pense donc pas qu’ils en seraient capables. »

Même les Essaims Travailleurs, aussi compétents qu’ils soient, ne pourraient pas nous sortir de là. J’avais passé un certain temps à me creuser la tête pour trouver une solution.

« Je crois que j’ai une idée », avais-je enfin dit.

Fondamentalement, il nous fallait juste conquérir le fief des pirates. J’avais réalisé que ce serait beaucoup plus simple que je ne l’avais pensé au départ.

« Très bien, mangeons. Une fois que nous aurons fini de nettoyer ici, nous nous mettrons au travail sur nos plans contre ces pirates. »

On ne pouvait pas rester les bras croisés et les laisser piller nos ressources tout le temps. J’avais besoin qu’ils se calment et se tiennent tranquilles… et peut-être que nous pourrions sécuriser davantage nos côtes dans le processus.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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