Chapitre 2 : La guilde des aventuriers
Partie 2
Comme je l’avais dit à Sérignan et Lysa, nous nous étions rendus à la Guilde des aventuriers le lendemain matin. La fatigue de notre voyage m’avait obligée à faire la grasse matinée. J’avais fait de mon mieux pour garder le secret, mais mes deux plus proches compagnons l’avaient simplement noté avec un sourire.
Je suis désolée, vous deux…
« La guilde des aventuriers devrait être dans la rue du Mémorial du Duc Sven. »
Je m’étais déplacée dans les rues de Marine, à la recherche de l’établissement.
« Oh, c’est ça ? »
Après avoir descendu la rue avec le nom le plus long que nous ayons pu trouver, nous étions arrivés tous les quatre devant un grand panneau représentant une épée et un arc croisés. Apparemment, ils recrutaient des mercenaires ou quelque chose comme ça.
« Cela semble prometteur. Après tout, aucun des autres bâtiments voisins ne semble correspondre au profil recherché », fit remarqué Sérignan.
« Je me demande comment ce sera à l’intérieur », dit Lysa avec un soupçon d’anxiété.
« Il n’y a qu’une seule façon de le savoir. Nous allons entrer. »
Je m’étais avancée, Sérignan, Lysa et l’Essaim Masqué me suivaient de près. Soit dit en passant, l’Essaim Masqué était si silencieux que je n’arrivais pas à comprendre ce qu’il pensait. La conscience collective ne m’avait pas vraiment appris grand-chose en termes d’émotions ou d’opinions. Je m’étais donc demandé s’il me reconnaissait vraiment comme sa reine, comme les autres l’avaient fait.
« Vous n’avez pas à vous inquiéter, Votre Majesté. Cet essaim suivra tous vos ordres. », me dit soudain l’Essaim Masqué.
J’avais été tellement surprise que j’en avais failli trébucher. Ouah, tu peux parler. C’est un soulagement.
« Très bien, on y va. »
Juste comme ça, nous étions entrés dans la Guilde des Aventuriers. En fait, il n’y avait rien de particulièrement inhabituel. À l’intérieur, il y avait une sorte de réception et des bureaux pour remplir de la paperasse, comme on en voit dans les bureaux du gouvernement.
Des gens de toutes formes et de toutes tailles remplissaient l’endroit, y compris des nains costauds, des femmes délicates et des hommes costauds. En plus de leurs apparences dissemblables, la diversité des armes et des armures qui leur appartenaient empêchait tout sentiment d’unité au sein de la foule.
Ce sont donc des aventuriers… Des soldats à louer. Nous n’en avions pas rencontré lors de notre conquête de Maluk, mais maintenant que je les voyais en personne — un fouillis désorganisé de gens avec des équipements mal assortis — ils ne semblaient pas constituer une menace. Honnêtement, je ne pensais pas qu’ils s’en sortiraient très bien s’ils se battaient en groupe.
« La guilde des aventuriers, hein ? » chuchotais-je, en regardant autour de moi.
« Bienvenue dans la branche Marine de la Guilde des aventuriers. Vous cherchez à entreprendre une quête ? », dit la réceptionniste en souriant.
« Non, nous ne sommes pas vraiment là pour des quêtes. Nous étions juste en train de regarder autour de nous. Sérignan, à quel point penses-tu que ces gens sont forts ? »
« C’est assez varié. Certains sont assez forts pour nous donner du fil à retordre, d’autres ne seraient même pas capables de battre un Essaim Travailleur. »
Sérignan et moi avions fait une enquête approfondie sur la guilde.
« Je vois qu’il y a des quêtes épinglées là-haut. Non pas que je puisse les lire… », avais-je dit
Malheureusement, si je pouvais parler dans la langue commune de ce monde, je ne pouvais pas la lire.
« Peut-être que nous pourrions travailler comme des aventuriers ? »
« Quoi ? Pourquoi devrions-nous le faire ? »
« Eh bien, mademoiselle, je pense que si nous devons enquêter sur les aventuriers, la création de liens pourrait être la meilleure façon de procéder. À cette fin, si nous travaillons comme des aventuriers, nous créerons naturellement ces liens, »
Sérignan n’avait pas tort, son idée était parfaitement logique. J’avais demandé si Lysa et l’essaim masqué étaient d’accord avec le plan par le biais de la conscience collective. Ils avaient tous les deux hoché la tête à l’unisson.
« Alors c’est décidé. Nous allons rejoindre la guilde. Quelle est notre première étape ? »
« Je pense que nous devrions nous inscrire à la réception. »
C’est ça. J’ai déjà repoussé la réceptionniste une fois, mais cette fois, nous devrions vraiment lui parler.
« Nous aimerions nous inscrire en tant qu’aventuriers », lui avais-je dit.
« Oh, bien sûr ! Je suis heureuse de pouvoir vous aider. Commençons par créer vos cartes de guilde. »
« Des cartes de guilde… ? Est-ce qu’on doit payer une cotisation annuelle pour rester membre ou quelque chose comme ça ? »
« Euh, non. Vous devez simplement accomplir un certain quota de quêtes, ce sera plus que suffisant pour vous garder. »
Chez nous, les cartes de membre avaient tendance à s’accompagner de beaucoup de dépenses et de procédures ennuyeuses. Je ne m’attendais certainement pas à ce que ce monde utilise un tel système.
« Très bien, alors. Allez-y, je vous en prie. »
« Merci, madame. Placez votre main sur ce cristal, si vous voulez bien. Cela produira votre carte automatiquement. »
J’avais senti une petite sonnette d’alarme se déclencher dans ma tête. Et si placer ma main sur ce cristal révélait ma véritable identité en tant que reine de l’Arachnée ? L’Essaim Masqué pourrait aussi être exposé. J’avais regardé le cristal avec suspicion.
« Hum, allez-vous vous enregistrer ? »
« Bien sûr. Mais… pouvez-vous m’expliquer quelque chose ? »
J’avais commencé, en alignant les questions dans ma tête.
« Tout d’abord, est-ce que cet artefact lit nos informations personnelles ? »
« Les seules informations personnelles qu’il peut discerner sont votre nom et vos statistiques. Les gens ont bien sûr droit à leur vie privée. »
Je vois. Cela ne devrait pas être un problème.
« Et il ne lit rien d’autre ? »
« Si nous avions un appareil qui pouvait lire plus que ça, le contrecoup aurait été sévère. Encore une fois, tout ce qu’il lit, c’est votre nom et vos statistiques. »
Oui, je suppose que si quelqu’un fabriquait un appareil capable de lire de force les informations personnelles d’une personne, la police ferait de réels progrès dans son travail. S’ils avaient utilisé quelque chose comme ça à l’époque où nous prétendions être des réfugiés à la frontière, nous aurions probablement dû faire couler du sang.
« Alors, allez-vous vous enregistrer ? » demanda-t-elle à nouveau, son exaspération étant évidente.
Je me sentais mal pour tous les problèmes que nous lui causions, la pauvre.
« Oui. Sérignan, tu y vas en premier. »
Sérignan s’était approchée du cristal.
« Il faut juste que je mette ma main ici, non ? »
« Oui, ça fera l’affaire. »
La réceptionniste regarda le cristal s’allumer et des lettres s’étaient gravées sur la carte.
« Alors, vous êtes mademoiselle… Sérignan, oui ? Vous avez des statistiques très élevées. Je pense que vous pouvez avoir une place dans n’importe quel groupe. »
« Je ne sers que la femme qui est à mes côtés. Je n’obéis à personne d’autre. »
« Je vois… »
Veuillez nous pardonner, madame la réceptionniste.
« Lysa, tu es la prochaine. »
« OK ! »
Lysa plaça une main sur le cristal.
« Hmm. Il est écrit que vous avez une agilité et une dextérité exceptionnelles. Est-ce que cet arc est votre arme principale ? »
« Oui, je ne vais jamais nulle part sans lui. »
« C’est logique. Il convient à vos statistiques. »
On dirait que Lysa avait aussi des stats élevées.
« Vas-y, Maska. Essaie. »
« Selon vos désirs, Votre Majesté. »
Appeler l’Essaim par son nom complet pourrait potentiellement exposer son identité, j’avais donc rapidement décidé de raccourcir son nom en Maska. Cependant, sa carte de guilde indiquait clairement « Essaim Masqué ».
« Hmm. Monsieur… “Essaim Masqué” ? Un nom un peu bizarre. De toute façon, vos statistiques sont bonnes pour la furtivité, donc vous devriez faire un bon éclaireur. »
Le vrai nom de l’essaim avait été révélé, mais en retour, nous avions appris que ses statistiques étaient également élevées.
« Je suis donc la dernière. »
J’avais posé ma main sur le cristal tout en essayant d’ignorer le mauvais sentiment qui me tenaillait au fond de l’esprit.
« Mlle Grevillea, c’est ça ? Vos stats sont… un peu basses. »
« Soyez franche avec moi, madame. On parle de combien ? »
« Nettement en dessous de la moyenne. »
Aww, zut. Je le savais. Je ne peux pas utiliser une épée ou un arc comme Sérignan et Lysa. Je suis aussi faible qu’un civil sans défense.
« Cependant, votre intelligence et vos compétences de leader sont exceptionnellement élevées. Je suis presque sûre que vous avez établi de nouveaux records pour la guilde pour ces statistiques. En fait, ces compétences sont assez élevées pour que vous puissiez devenir général. »
« C’est exactement ce que j’attendais de vous, mademoiselle. »
Les éloges de Sérignan étaient riches en émotions.
« Impressionnant comme toujours. »
« Sérignan, toutes mes autres statistiques sont au plus bas. Ne me fais pas de compliments. De toute façon, notre inscription est-elle complète ? »
« Oui. N’hésitez pas à faire les quêtes que vous voulez. »
J’étais allée dans des magasins de location de vidéos ayant des règles plus strictes que cette guilde d’aventuriers.
« Oh, bien. Sérignan, choisis une quête pour nous », avais-je commandé.
« Selon vos désirs, Votre Majesté. »
D’un signe de tête, elle se dirigea vers le tableau d’affichage.
Elle choisit rapidement une quête ayant beaucoup d’étoiles imprimées à côté et revint vers nous sans hésitation.
« Sérignan, n’est-ce pas une quête vraiment dangereuse ? » lui demandai-je en faisant des grimaces à toutes les étoiles.
« Ça va aller. Nous pouvons nous en occuper. »
« Lysa, quel est donc le contenu de cette quête? »
« Hmm… “S’il vous plaît, exterminez les griffons qui infestent la périphérie de la ville. La récompense est d’un million de krans par griffon exterminé, et de trois millions de krans par griffon capturé”. »
Heureusement, Lysa pouvait lire la langue des humains.
« Des griffons, hein ? »
Si je me souviens bien, les griffons sont des monstres mi-aigle, mi-lion qui peuvent voler.
« Eh bien, cela ne devrait pas être un grand défi comparé aux anges. Prenons-la. »
« Alors je vais aller accepter la quête tout de suite ! » Sérignan cria en retournant à la réception en courant.
Apparemment, elle était très excitée à l’idée de combattre des griffons. Nous avions rempli tranquillement toutes les formalités et trente minutes plus tard, nous partions pour notre toute première chasse aux griffons.
merci pour le chapitre
Comme d’habitude, aucun contrôle de »moralité » lors des inscriptions dans les guildes 🙂
merci
Merci pour le chapitre