Joou Heika no Isekai Senryaku – Tome 2 – Chapitre 13 – Partie 1

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Chapitre 13 : Impact de la chute de Schtraut

Partie 1

La nouvelle de la défaite du duché par l’Arachnée avait rapidement atteint tous les coins du continent. Saania, la capitale de la Royaume Papal de Frantz, n’avait pas fait exception à la règle.

« Ainsi, le duché est tombé… Tout a donc dû se dérouler comme prévu », déclara faiblement le pape Benoît III.

« Ils devaient tôt ou tard goûter au jugement de Dieu. La seule chose en laquelle ces fous croyaient était le profit. Dieu a prononcé leur châtiment et a montré au monde que la foi est vraiment importante. Maintenant, leur nation a été purifiée. », répondit le cardinal Paris Pamphilj, son second.

Paris avait choisi d’abandonner le duché. Il avait délibérément ordonné à l’armée alliée de maintenir sa position à la frontière plutôt que d’avancer, condamnant Schtraut à son sort. Avec l’aide de l’armée, les forces de Doris auraient peut-être pu repousser l’invasion de l’Arachnée, mais au lieu de cela, elles avaient été laissées à la mort.

Mais qu’est-ce qui l’avait poussé à prendre cette décision ?

« Vous appelez cela le jugement de Dieu, mais le peuple de Schtraut était tout simplement envahi par des monstres. Ces créatures sont un affront au Dieu de la Lumière. Elles ne sont pas des instruments de châtiment divin, mais un afflux de mal… »

« Non, non, Votre Sainteté. Ce sont les instruments du Seigneur. Comme vous le savez, le Dieu de la Lumière guide tout et n’importe quoi dans ce monde. Même cette armée d’insectes a été créée par Sa volonté. Du moins, tant qu’ils jugent les infidèles. »

Contrairement à ce que dit Paris, le duché de Schtraut n’avait pas connu de purification sainte, de purge vertueuse. Il avait simplement été envahi et détruit par l’Arachnée. Appeler cela la volonté de Dieu était une insulte à la fois à l’Arachnée et au Dieu de la Lumière qu’il était si prompt à invoquer.

« Vous avez raison en ce sens que le duché se souciait peu de la spiritualité, on pouvait dire qu’il avait davantage foi en l’économie. Malgré cela, je pense que les peuples des autres nations se soucieront moins de cela et plus du fait que les banquiers du Duché n’auront plus la mainmise sur leurs coffres. »

« Interprétez cela comme vous voulez, Votre Sainteté. Il n’en reste pas moins que le châtiment a été prononcé. Tout fonctionne selon la volonté du Seigneur, et le Dieu de la Lumière ne se trompe jamais. »

Bénédictus lui-même avait reçu des prêts considérables du duché de Schtraut pour financer son élection — et c’était de l’argent qu’il n’avait pas encore rendu. Même l’Empire de Nyrnal et l’Union des syndicats de l’Est avaient des dettes importantes envers les banquiers du duché.

Pour ceux qui étaient redevables au duché, les nouvelles de la chute de la nation ne pouvaient pas être meilleures. Les banquiers assoiffés d’argent n’existaient plus, et ces fonds n’avaient donc plus besoin d’être collectés. C’était précisément pour cette raison que Paris avait choisi d’abandonner le duché.

Paris lui-même avait une dette énorme envers Schtraut, qui pesait sur ses épaules depuis qu’il était devenu cardinal. Avec le temps, il sentait que le remboursement pourrait être impossible. Bien que le cardinal ait des revenus considérables et qu’il ait de nombreuses transactions sous la table, c’était un dépensier frivole qui n’avait aucun penchant pour l’épargne.

Mais à présent, les banquiers avaient tous été massacrés par l’Arachnée. Paris allait enfin pouvoir dormir la nuit, et il pourrait même acquérir davantage de fonds grâce aux fonds de l’Union des Syndicats de l’Est qu’il utiliserait pour devenir le prochain pape.

Tout ce que Paris faisait était au nom de ses propres intérêts. Tous ses discours sur le châtiment divin n’étaient qu’une façon commode de décrire la situation. Paris voulait seulement se libérer de sa dette envers Schtraut et ouvrir son propre chemin vers la papauté.

« Même s’il s’agissait d’un châtiment divin, nos ennemis sont tout de même des diables. Les elfes, les nains et les autres demi-hommes vénèrent toujours une légion de démons. Si ces monstres projettent d’attaquer le Royaume Papal de Frantz, le Dieu de la Lumière leur montrera sa radieuse majesté dans un éclair de feu et de souffre. Au nom de Dieu, l’armée alliée tuera ces monstres. Chaque homme sur ce continent saura qu’il est la seule divinité digne d’être adorée. »

« Hmm… L’ennemi a rasé le royaume de Maluk et le duché de Schtraut assez rapidement. L’alliance pourra-t-elle vraiment leur tenir tête sans l’Empire de Nyrnal ? Non seulement cela, mais quand l’armée sera occupée à repousser les monstres, Nyrnal lui-même pourrait tenter d’intervenir. »

Le clivage entre l’alliance et l’Empire de Nyrnal était toujours en cours. Malgré les appels répétés des alliés, l’Empire avait clairement fait savoir qu’il n’avait pas l’intention d’unir ses forces. Par conséquent, l’alliance devait procéder sans l’aide de la plus grande puissance du continent.

Pire encore, le refus de l’Empire de participer signifiait que l’alliance ne pouvait pas dépendre de sa puissance si la situation devenait incontrôlable. Cela signifiait également que l’Empire était prêt à poignarder Frantz dans le dos pendant que l’alliance était occupée avec l’Arachnée.

Paris sourit.

« Que le Dieu de la Lumière nous accorde sa protection… bien que notre victoire soit certaine. Nous ne devons pas craindre la légion de monstres ou l’Empire de Nyrnal. De plus, si le pire devait arriver, nous avons l’héritage de Marianne que le Dieu de la Lumière nous a donné. Si nous faisons appel au Séraphin Métatron, nous réduirons facilement les infidèles en cendres. »

« Je prie seulement pour que les choses n’en arrivent pas là. »

Benoît III rencontra le sourire sardonique de Paris avec une expression amère.

« On ne peut pas dire ce que le Séraphin pourrait faire. On ne peut pas se fier si facilement à un héritage du passé. »

Métatron était un ange dont on ne parlait que dans les mythes et les légendes. Mais si l’on en croit cet échange, cela pourrait-il signifier qu’il avait réellement existé dans le Royaume Papal de Frantz ?

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Au large des côtes de Frantz, il y avait un archipel. Alors que beaucoup de ses îles étaient plutôt petites, il y avait une île centrale beaucoup plus grande que les autres. Elle s’appelait Atlantica et était un refuge pour les pirates.

De là, les pirates attaquaient les rouages du commerce de partout, attaquaient les villes portuaires et emportaient leur butin pillé. La rumeur disait que si une partie de ce trésor ensanglanté quittait les rives d’Atlantica, celui qui viendrait à le posséder serait hanté par des esprits maléfiques.

« Le duché a été mis à sac ? ! »

Achille Alessandri, le chef des pirates d’Atlantica, était un homme ayant un cache-œil sur son œil droit. Contrairement à son apparence sauvage, il était très civilisé et avait un don pour la politique. Il avait été promu à son poste par le précédent chef grâce à ses talents de négociateur.

Le pirate borgne avait promis au vieux une somme d’or importante en échange de sa retraite, ainsi qu’une cachette et une pension. Une fois qu’ils s’étaient serré la main après avoir signé le contrat, Achille prit le contrôle de la colonie de pirates.

Mais ses promesses n’avaient pas été tenues : Achille révéla l’emplacement de la cachette aux autorités gouvernementales et l’ancien chef des pirates avait été pendu pour tous ses méfaits. Oui, Achille savait vraiment comment négocier… pour obtenir que ce qu’il voulait.

« Apparemment, une armée massive d’insectes est apparue sur le continent et s’est mise en colère. Ils ont d’abord détruit Maluk, et maintenant ils ont rasé Schtraut. Les gens ont parié sur le prochain pays qu’ils vont raser. »

« Qui est le vainqueur ? », demande son compagnon.

« Le Royaume Papal de Frantz. »

L’homme à qui Achille parlait avait une profonde cicatrice sur la joue droite. C’était Blasco Bartoli, le bras droit d’Achille et un homme connu pour son caractère féroce. Il avait ainsi nourri ses requins de nombreux subordonnés désobéissants et d’otages dont les familles ne payaient pas. Atlantica avait un bras de mer où Blasco élevait les requins, et cet endroit servait également de lieu d’exécution. Le fond de la mer était jonché d’os blanchis, et les requins tournaient toujours autour des eaux en attendant de nouvelles victimes.

« Alors nous devrions probablement attendre un peu avant d’attaquer Schtraut, hein ? Je ne vois rien de bon dans tout ça. Je pense qu’une horde de monstres qui a fait disparaître deux pays n’aura pas beaucoup de valeur. Il faut garder à l’esprit les pertes et le profit. »

Les pirates pouvaient sembler être des sauvages, mais ils étaient en fait des gens plutôt méthodiques. S’ils provoquaient trop fortement un pays, celui-ci pouvait envoyer une force pour les réprimer. En gardant cela à l’esprit, ils avaient limité leurs pillages et leurs meurtres à un niveau suffisant pour ne pas être vu comme une menace trop importante. Quiconque désobéissait aux règles d’Atlantica était impitoyablement exécuté, ce qui permettait de maintenir la paix dans le refuge des pirates.

« Si tu me demandes, je pense que c’est exactement le bon moment pour attaquer Schtraut », déclara une femme assise en face d’Achille.

Elle avait un grand corps voluptueux et, contrairement à Achille, un cache-œil au-dessus de son œil gauche. Le fait qu’elle ait exprimé une objection catégorique à l’opinion d’Achille était une preuve de sa bravoure.

« Et pourquoi devrions-nous faire cela, Isabelle ? »

« Parce que si le pays fait naufrage, cela signifie qu’il n’y aura pas d’armées navales pour sévir contre nous, les pirates. Faire un raid sur une ville portuaire signifie que nous pouvons prendre tout ce que nous voulons et nous en aller sans problème. Quelle raison avons-nous de ne pas attaquer le duché ? »

C’était Isabelle Ismael, une pirate qui s’était récemment distinguée du reste de la bande.

« C’est un bon point. Après tout, ces créatures ne peuvent pas aller en mer. »

« Non, il s’avère qu’elles le peuvent. Vous connaissez Doris, la capitale ? Elle est sur une île qui flotte dans la mer au large de la côte de Schtraut. Apparemment, ces foutus bougres ont utilisé des bateaux pour l’attaquer. »

Dans une certaine mesure, l’utilisation de navires par l’Arachnée pour transporter des dizaines de milliers d’insectes sur les côtes de Doris et détruire la capitale de l’intérieur était déjà connue de tous.

« C’est vrai, mais ce ne sont que des insectes. Ils ne sont pas faits pour vivre dans la mer. Ce n’est pas comme si on avait affaire à des sirènes ou des serpents de mer ici. Je n’ai pas peur d’eux. Si vous avez trop peur des gros méchants insectes, je vais naviguer toute seule et devenir riche. Mais ne vous attendez pas à avoir une part du gâteau. »

Sur ce, Isabelle se leva de sa chaise et quitta la pièce en faisant tourner un couteau entre ses doigts.

« Je ne peux pas dire que j’aime la nouvelle recrue. Cette femme m’énerve. Elle ne montre aucun respect pour l’autorité. », dit Achille, la voix déplaisante.

« Oui, eh bien, elle va s’attirer des ennuis tôt ou tard. Les gens comme elle sont trop imbus d’eux-mêmes et finissent par faire une énorme bévue. Elle reviendra en rampant vers toi pour te demander de l’aide, mon pote, mais attends un peu. Et quand ça arrivera, on pourra se relayer pour monter sur son doux corps. », répondit Blasco.

Alors que de grands changements se produisaient sur le continent, les marées tournaient même sur l’île d’Atlantica.

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4 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

  2. Merci pour le chapitre

  3. amateur_d_aeroplanes

    Merci pour le chapitre. Deux prochaines victimes sur la liste. Qui prend les paris ?

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