Joou Heika no Isekai Senryaku – Tome 1 – Chapitre 5 – Partie 3

***

Chapitre 5 : Tragédie au Village des elfes

Partie 3

Étais-je vraiment un simple mur dans cette situation ? Ou est-ce que je régnais sur la forêt comme un monstre de livre de contes, appâtant les chevaliers pour qu’ils viennent se débarrasser de moi et de mes sous-fifres ? La culpabilité bouillonnait en moi, mais la conscience collective la niait.

En étais-je responsable ou non ? Je ne saurais le dire.

« Vous n’êtes pas en faute ici, Votre Majesté », déclara Sérignan, qui avait probablement ressenti ma frustration et mon anxiété à travers le collectif.

« La responsabilité incombe uniquement aux esclavagistes et aux braconniers qui ont attaqué cette forêt et aux chevaliers qui ont incendié le village sur leur ordre. Vous n’avez agi que pour défendre les elfes, il n’y a pas de doute là-dessus. »

« Merci, Sérignan. Cela m’aide beaucoup. »

Tu es vraiment un chevalier fiable. En ce moment, ta gentillesse est ma grâce salvatrice.

« Alors, qu’allez-vous faire maintenant ? » avais-je demandé à l’aîné.

« Nous ne pouvons plus vivre ici à Baumfetter. Quand les chevaliers réaliseront que leurs camarades ne reviendront pas, ils enverront une force encore plus grande. Je crois que nous devrons fuir ailleurs. »

« Je vois. Avez-vous une idée d’où vous pourriez aller ? »

J’étais inquiète pour eux.

« Y a-t-il un endroit dans cette forêt où vous pouvez vivre en paix ? »

« À vrai dire, je ne sais pas. La forêt est trop vaste et trop dangereuse. Les bêtes sauvages et les monstres rôdent dans les profondeurs de la forêt, et malheureusement ce sont les endroits où la forêt est la plus généreuse. », dit faiblement l’elfe.

C’était naturel, car la forêt était une région sous-développée. Il n’y avait aucun moyen de savoir où vivaient les bêtes ou quelles parties étaient habitables sans se promener dans la forêt. Il ne serait pas facile pour les survivants de Baumfetter de trouver un nouveau foyer. Peut-être que leur destin était de se disperser en tant que réfugiés… mais je n’avais ni un cœur insensible ni la folie de laisser cela se produire.

« Alors j’ai la solution. Un plan qui assurera à chacun d’entre vous une vie sans poursuite ni persécution, de façon permanente. Un moyen de venger les elfes qui ont été assassinés ici aujourd’hui, et de vous permettre de rester ici afin de reconstruire vos maisons. », avais-je déclaré.

« Est-ce qu’un tel moyen existe vraiment ? »

Ses yeux profondément plissés s’élargissaient d’espoir.

« Oui. C’est simple, vraiment, et je peux le faire. »

Mes lèvres s’enroulèrent en un sourire si large que mes dents furent mises à nu.

« Tout ce que j’ai à faire, c’est de détruire le royaume de Maluk, qui a envoyé les chevaliers pour vous attaquer. C’est assez facile à comprendre, non ? »

Les elfes survivants ne pouvaient que déglutir nerveusement en me regardant. Leurs expressions me disaient qu’ils ne pouvaient même pas imaginer ce qui allait arriver. Mais j’avais déjà pris ma décision.

Je vais raser le royaume de Maluk.

Jusqu’à ce qu’il ne reste plus que des décombres.

☆☆☆**

« Tout le monde, écoutez bien. »

Je me tenais sur la plate-forme de pierre sur laquelle je m’étais trouvée lorsque je m’étais réveillée pour la première fois à l’intérieur de la base de l’Arachnée. Sérignan était à mes côtés, et la plate-forme était entourée de mes dizaines de milliers d’Essaims.

« Le temps de la guerre est enfin venu. Le nom de notre ennemi est le Royaume de Maluk. Ces crapules ont attaqué nos alliés, les anéantissant presque tous. »

Ma voix était calme, mais pleine d’intensité.

« Leur boucherie a pris la vie d’un de mes amis, et a plongé le cœur de mon autre ami dans le désespoir. Ces lâches ne méritent aucune pitié. Aucune pitié. Pas de pardon. Ils ne recevront aucune bonté de notre part. Face à ces chiens, nous n’avons besoin que de trois armes : la soif de sang, la haine et le mépris. Notre soif de sang les dévorera. Notre haine les mettra en pièces. Notre mépris assurera leur destin. Vous devez consommer et détruire l’ennemi. Tuez-les tous. »

L’Essaim écouta silencieusement mon discours.

« Cela sera un massacre. Chaque morceau de leur chair deviendra un matériau dont nous tisserons de nouveaux camarades. Plus vous tuerez, plus l’Arachnée deviendra un empire fort. Alors, massacrez, assassinez et disposez-les à votre guise, même s’il s’agit de nourrissons ou d’anciens. Tout comme l’ennemi l’a fait. »

Ce n’était pas un meurtre de masse, c’était une extermination. J’avais décidé d’effacer le royaume de Maluk de la surface de ce monde. Était-ce parce que les elfes avaient été attaqués ? À cause de la mort injustifiée de Linnet ? Ou est-ce que ma conscience était finalement absorbée par l’Essaim, qui avait une faim innée et sans fin de proie ?

Que cela soit ma volonté ou celle de l’Essaim, cela n’avait pas vraiment d’importance. De toute façon, j’avais l’intention de l’exécuter.

« Au nom de l’Arachnée, je vous conduirai à la victoire ! »

J’avais pleuré, en ralliant mes forces.

« Gloire à l’Arachnée ! Saluez tous la reine ! »

« Gloire à l’Arachnée ! Gloire à la reine ! »

L’essaim acclamait, célébrant l’arrivée de la guerre qu’ils attendaient. Enfin, ils avaient maintenant l’opportunité de tuer, de dévorer et de revêtir le monde de la sombre carapace de leur race. Toutes les autres races étaient l’ennemi, la proie à être engloutie dans leurs mâchoires tachées de sang. Tels étaient les Arachnées. Tel était l’Essaim.

J’étais sur le point de commettre un génocide et d’aggraver notre propagation, tout cela pour satisfaire mon besoin de châtiment. Oui… Comme l’essaim devrait le faire.

« Nous obéirons à vos ordres et attaquerons le royaume de Maluk. Sous votre commandement, Votre Majesté, nous réussirons sûrement. Saluez tous la reine ! », dit Sérignan, sa voix riche de louanges.

« Maintenant, mes sous-fifres. C’est l’heure de la guerre. Vous avez tous attendu longtemps pour cela, mais maintenant votre souhait va enfin se réaliser. Exercez votre pouvoir aussi impitoyablement que vous le souhaitez. Laissez le grondement de notre marche semer la terreur dans leur cœur. Que le son de vos crocs grinçants perturbe leur sommeil. Que vos ombres les réduisent à un désordre rampant. », continuai-je.

Sur ce, j’acceptai les gestes de fidélité des Essaims et me retirai dans ma chambre avec Sérignan.

Mes quartiers personnels étaient devenus beaucoup plus confortables et hospitaliers depuis mon arrivée. Mon lit avait désormais des couvertures souples au lieu de paille, et j’avais des tiroirs et des étagères pour ranger mes effets personnels. Il n’était pas encore tout à fait à la hauteur de mon appartement de mon ancien monde, puisqu’il n’avait ni ordinateur ni système de chauffage, mais bon, c’était devenu convenable.

« Sérignan, j’ai déjà décidé de notre itinéraire d’invasion. C’était la première étape de mon plan. »

« Oui, j’en suis consciente, Votre Majesté. Depuis que vous êtes venue sur cette terre, vous luttez pour la victoire de l’Arachnée. »

Sérignan avait déjà tout appris par la conscience collective, ce qui avait rendu la chose facile.

« Trois routes principales mènent à leur capitale : un chemin direct depuis la ville de Leen, un chemin depuis les terres agricoles du sud, et un chemin à travers les régions minières du nord. Nous allons diviser nos forces le long de ces trois routes, les regrouper près de la capitale, et ensuite aller tuer. »

Le plan de guerre que j’avais proposé divisait l’essaim en trois routes. Notre objectif premier était de détruire la capitale du Royaume, mais cela ne suffisait pas. Nous allions décimer tout ce qui constituait le Royaume de Maluk, et éradiquer tous ceux qui se trouvaient sur notre chemin.

Telle était la loi de l’essaim.

Les mines, les terres agricoles, les villages, les villes — nous allions tout teindre en rouge avec le sang de leur peuple, laissant les terres vacantes et désertes. Ce combat ne ressemblait à rien de ce que j’avais connu dans le jeu, mais j’avais toujours l’intention de me battre selon ses règles.

Si je laissais négligemment derrière moi des survivants, il était possible que quelqu’un se lève un jour contre moi pour se venger. Oui, il faudrait que je sois minutieuse dans ma conquête. Cela était vrai dans le monde du jeu et dans cette réalité.

« Nous allons renverser chaque ville avec un mélange d’Éventreurs et de Fouilleurs. Cette ruée traditionnelle de l’Éventreur nous permettra d’avancer. Ce ne sera pas facile, car ils ont déjà des défenses dédiées, mais les Essaims Fouilleurs devraient pouvoir s’en charger. Avec leur aide, nous percerons tout ce qui défend leurs murs. »

Pour l’instant, il n’y avait aucun moyen de savoir combien de temps de « jeu » s’était écoulé depuis le début du « match », mais les villes de Maluk étaient entourées de murs, qui étaient à leur tour occupés par des chevaliers et des miliciens. On pouvait supposer sans risque que les défenses ennemies étaient solides.

Mais mon camp avait une arme secrète qui pouvait percer tout ce qu’ils avaient. Et ce n’était autre que votre serviteur.

En tant que joueuse, j’avais déjà réussi à plusieurs reprises des ruées d’Essaims d’Éventreurs dans des conditions difficiles.

Je l’avais déjà fait auparavant, et je peux le faire maintenant, m’étais-je dit.

« Sérignan, tu viens avec moi. Je vais te faire combattre en première ligne et faire le plein de points d’expérience. Tu es une unité à fort potentiel de croissance, et j’ai de grands espoirs pour toi. »

« Je vous suis reconnaissante pour vos éloges. Moi, chevalier Essaim Sérignan, fera de son mieux pour répondre à vos attentes, Votre Majesté. »

Pendant un moment, j’avais cru que mes mots la feraient pleurer, mais il m’avait semblé qu’elle avait quelque chose à ajouter.

« Euh, si je peux vous consulter à propos de quelque chose… Mon corps est plutôt chaud, et j’ai l’impression que quelque chose me démangeant veut sortir de ma poitrine. Qu’est-ce que ça peut être ? »

« Ton corps est chaud ? »

Perplexe devant ses paroles, j’avais posé une main sur le front de Sérignan. Elle avait chaud, mais ce n’était pas comme si les Essaims pouvaient attraper un rhume. C’était une espèce résistante aux maladies.

« Peut-être que tu vas bientôt évoluer. Tu as vaincu cet ange, il est donc possible que cela t’ait valu beaucoup de points d’expérience. »

« Évoluer, Votre Majesté ? »

Sérignan fit écho avec une expression vide.

C’était un peu mignon.

« Tu ne sais pas ce qu’est l’évolution ? Eh bien, peu importe. C’est comme si quelque chose changeait en toi, n’est-ce pas ? La forme évolutive du Chevalier Essaim s’appelle le Chevalier Essaim sanglant. Imagine-toi habillé d’une armure rouge, ce sera ta nouvelle forme. »

Le Chevalier Essaim Sanglant était la prochaine étape de l’évolution de Sérignan. Son corps allait changer, et elle allait gagner une armure aussi brillante et rouge que le sang fraîchement versé.

« Une armure rouge… Armure rouge… »

Sérignan réfléchit à mes paroles, se saisissant la tête dans une tentative désespérée d’imaginer sa forme évoluée. En fait, oublie ce que j’avais dit plus tôt — c’était vraiment mignon.

« Oh, d’accord ! Je crois avoir compris ! Je peux le voir ! » s’exclama Sérignan au bout d’un certain temps.

« Non, je crois que je vois l’image dans votre esprit à travers la conscience collective ! »

Apparemment, elle pouvait voir comment j’imaginais sa transformation. Sa peau humaine et son armure blanche s’effritaient comme du sable, révélant un tout nouvel exosquelette qui lui servirait d’armure. Cette carapace cramoisie deviendrait plus épaisse et plus lisse, et une nouvelle paire de pattes d’insectes jaillirait de son dos.

« Votre Majesté… Est-ce ce que je vais devenir ? »

« Oui, c’est ta forme évoluée. Tu vas renaître en tant que Chevalier Essaim Sanglant Sérignan. J’attends avec impatience de te voir jouer plus vite, plus audacieusement et avec encore plus de force héroïque. »

Lorsqu’elle devint l’Essaim Chevalier Sanguinaire Sérignan, elle n’avait pas seulement reçu une nouvelle couleur et une paire de jambes supplémentaire, mais elle avait également reçu un énorme coup de pouce sur le plan des statistiques. En tant qu’unité intermédiaire, elle vaincrait la plupart des ennemis d’un seul coup.

Pour commencer, Sérignan était considérée comme une unité de héros forte qui nécessitait un peu moins de points d’expérience pour monter en niveau que les autres unités de héros, et elle avait des stats légèrement plus élevées. Cela était compensé par le fait que vers la fin du jeu, elle avait besoin de plus de points d’expérience pour avancer et ses stats n’augmentaient pas autant. Néanmoins, une fois qu’elle avait atteint sa forme finale, elle régnait sur tout comme l’une des unités les mieux classées du jeu.

En fait, Sérignan était l’une des principales raisons pour lesquelles l’Arachnée avait tant de potentiel en tant que faction. Améliorer Sérignan correctement signifiait finalement obtenir une unité capable de rompre l’équilibre du jeu.

« Tu devrais essayer d’évoluer, si tu le peux. Bonne chance, Sérignan. »

« Oui, Votre Majesté. »

J’étais sûre que Sérignan serait capable de changer assez tôt. Mais pour l’instant, nous devrions nous concentrer sur notre marche vers le royaume de Maluk.

***

Si vous avez trouvé une faute d’orthographe, informez-nous en sélectionnant le texte en question et en appuyant sur Ctrl + Entrée s’il vous plaît. Il est conseillé de se connecter sur un compte avant de le faire.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

Laisser un commentaire