Joou Heika no Isekai Senryaku – Tome 1 – Chapitre 5 – Partie 1

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Chapitre 5 : Tragédie au Village des elfes

Partie 1

Six mois s’étaient écoulés depuis que nous avions commencé à négocier avec Baumfetter en échange de leur sécurité. Le nombre d’esclavagistes et de braconniers avait considérablement diminué. Apparemment, ils avaient réalisé que c’était la forêt de la mort. Mais cela signifiait que nous perdions peu à peu une source de viande précieuse.

Pourtant, ma force d’Éventreurs avait atteint un nombre qui rendait possible l’attaque d’un autre pays. Si cela avait été le cas, j’aurais été prête à foncer sur une base ennemie dès maintenant. Sauf que je n’avais aucune idée de qui j’étais censée attaquer dans ce monde. Des milliers d’Essaims Éventreurs étaient une force excessive si je n’avais affaire qu’à des groupes de braconniers.

Maintenant que les choses s’étaient calmées, je n’avais que cinq ou six Essaim Éventreurs qui patrouillaient à Baumfetter, et c’était plus que suffisant pour faire face aux esclavagistes qui harcelaient les elfes. Déployer un plus grand nombre sans raison ne ferait qu’effrayer les habitants du village, et je courais le risque que mes Essaims soient repérés par des humains bienveillants qui faisaient leur travail dans la forêt.

« C’est tellement paisible. »

Bien que faisant partie d’une race dangereuse et agressive comme l’Arachnée, j’avais joui de la paix. Le ragoût que les gens de Baumfetter me servaient était toujours savoureux, et en vendant les robes des Essaims Travailleurs, je pouvais obtenir de la viande. Cela dit, la demande de ces robes diminuait progressivement en raison de l’offre excessive.

« Votre Majesté, ne devrions-nous pas passer à l’offensive ? » me demanda Sérignan.

« Mais qui attaquerions-nous ? » lui avais-je répondu.

« Hmm. Attaquons la ville de Leen. Ce faisant, nous obtiendrions tout ce qu’ils ont. Nous ferions bien de travailler sur nos recherches. »

Dans le jeu, la recherche débloquait de nouvelles unités et structures. La recherche nécessitait de l’or et des âmes, bien que différents types de recherche nécessitaient différentes quantités et variétés de ressources. Le développement de nouvelles unités nécessitait des âmes, tandis que les nouvelles structures nécessitaient de l’or. Certaines factions constituaient néanmoins des exceptions, celles qui utilisaient des golems avaient besoin d’or pour débloquer ces unités, et les factions de type fantôme utilisaient des âmes pour débloquer leurs structures.

Nous avions acquis un stock d’âmes assez important, ce qui nous avait permis de débloquer de nouvelles unités, mais nous n’avions pas encore commencé à débloquer des structures.

« Je n’aime pas l’idée d’attaquer Leen sans raison. Nous les utilisons pour le commerce, donc ils nous ont été utiles. »

Nous avions utilisé Leen pour vendre les robes des Essaims Travailleurs et faire périodiquement des provisions de viande. Je ne savais pas où nous irions pour échanger ces choses si nous rasions Leen.

« Une fois que nous aurons détruit Leen, nous pourrons attaquer le Royaume de Maluk. Cela réglerait tous nos problèmes, car nous obtiendrions de la viande, des âmes et de l’or. »

Ce que Sérignan suggérait était peut-être impitoyable, mais c’était néanmoins logique. L’Arachnée n’était pas une faction qui faisait du commerce. Elle se nourrissait de pillages, de pillages et de pillages supplémentaires jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien à prendre. En rendant l’Arachnée dépendante du commerce, je l’utilisais d’une manière qui n’était pas prévue.

Un véritable joueur d’Arachnée était aussi impitoyable que possible, anéantissant sans relâche l’ennemi et utilisant sa chair et son âme pour alimenter sa croisade impie.

« Tu as raison. Nous devrions envisager une économie de pillage. »

En tant que reine de l’Arachnée, j’avais promis de les mener à la victoire. Se cacher dans le confort de nos tunnels et chasser les traînards comme si nous étions des monstres féeriques de la forêt ne nous convenait pas, et cela ne nous rapprochait pas de la réalisation de nos aspirations.

Si nous voulions gagner, nous devions nous tacher les mains de sang.

« Votre Majesté. »

Une voix m’avait soudainement appelée à travers la conscience collective.

« Qu’est-ce que c’est ? »

« Nous avons détecté une grande force marchant vers Baumfetter. Ce ne sont pas des braconniers ou des esclavagistes. C’est une force bien armée et hautement entraînée. Que devrions-nous faire ? »

« Qu’est-ce que… ? Tu veux dire une armée ? »

C’était effectivement une armée, mais d’où venait-elle ?

« Ils portent ce qui semble être la bannière du Royaume de Maluk », répondit l’éclaireur Éventreur.

« Ils atteindront Baumfetter sous peu. Vos ordres, Votre Majesté ? »

« Interceptez-les aussi longtemps que vous le pourrez. »

« Bien reçu. »

L’Éventreur allait probablement mourir. Un seul Essaim Éventreurs n’était pas de taille face à une armée organisée, et même si nous nous dépêchions, nous n’arriverions pas à temps à Baumfetter.

« Au moins maintenant, nous avions la possibilité d’ouvrir les hostilités. »

L’esprit de l’Essaim était définitivement vivant en moi.

☆☆☆**

« Les humains ! Les humains arrivent ! »

« Ce sont des chevaliers, pas des braconniers ou des esclavagistes ! »

Les chevaliers marchaient sur Baumfetter de toutes les directions. Leurs armures faites de plaque et leurs boucliers déviaient les flèches des elfes.

« Regardez ! Les serviteurs de la reine d’Arachnée sont là ! »

Alors que la situation à Baumfetter devenait critique, deux Essaims Éventreurs s’étaient précipités dans la mêlée, engageant les chevaliers dans la bataille. Leurs faux pénétrèrent les boucliers et les armures, coupant la chair des chevaliers et répandant leur sang.

« Ooh! »

Cependant, les chevaliers avaient à peine bronché devant les attaques des Essaims. Un chevalier enfonça son épée dans un Essaims Éventreur qui s’était écrasé sur son bras, le faisant s’envoler et se recroqueviller alors qu’il entrait dans sa phase d’agonie. Un autre chevalier, apparemment un sorcier, avait ensuite soigné ses blessures.

« Maudits monstres ! », le chevalier cracha avant de reprendre sa marche.

« Les rumeurs étaient vraies. Il y a vraiment une sorcière ici. »

« Allez, allez, allez ! Détruisez le perchoir des hérétiques ! »

Des cavaliers apparurent de la forêt, poignardant les archers elfes avec des lances. L’infanterie s’était également avancée, se tenant en ligne et tirant une rafale de flèches enflammées dans le village elfe. Des cris s’élevèrent du village alors que les elfes fuyaient les bâtiments et les maisons qui avaient pris feu. Ils étaient des non-combattants : femmes, enfants, malades et personnes âgées.

Les elfes qui pouvaient se battre dirigeaient leurs flèches vers les trous dans les casques des chevaliers, mais le jeune Linnet n’était pas capable d’un tel exploit. Il s’était contenté de tirer des flèches au hasard, repoussant de justesse la progression des chevaliers. Il n’aurait pas été surprenant qu’on lui dise soudainement de s’enfuir.

« Linnet! »

« Lysa !? Que fais-tu ici !? »

Linnet se battait désespérément pour protéger la maison de l’aîné quand Lysa s’était précipitée vers lui.

« Le feu est partout ! Linnet, nous devons courir ! »

Lysa l’avait supplié, luttant pour reprendre son souffle.

« Si nous allons là où les arbres sont les plus épais, leurs chevaux ne pourront pas nous suivre ! »

« Mais je dois protéger le village ! »

Linnet secoua violemment la tête.

« Si nous abandonnons cet endroit, où irons-nous ? D’ailleurs, il n’y a pas que ces chevaliers dans la forêt ! Il y a aussi des monstres dangereux là-bas ! »

« Mais si nous restons ici, ils vont nous tuer. »

« Tu as peut-être raison, mais nous devons essayer ! »

Linnet voulait protéger son village, tandis que Lysa voulait qu’il soit en sécurité. Les chances que l’un ou l’autre de leurs souhaits se réalise étaient décidément minces. Les elfes étaient complètement dépassés par les chevaliers. Des murs de flammes bloquaient leurs issues de secours, et l’infanterie les encerclait peu à peu. La cavalerie galopait à travers le village, cherchant avidement de nouvelles victimes.

« Gah ! »

Un autre elfe était tombé, tombant au sol alors qu’un des soldats tirait une flèche à travers lui. Les archers de l’ennemi étaient peut-être inférieurs aux elfes, mais ils étaient assez habiles pour toucher les organes vitaux de leurs cibles avec une précision mortelle.

« Urgh... »

« Azlet est aussi à terre ! Pouvez-vous encore vous battre ? »

Il ne restait plus que trois elfes capables de se battre, dont Linnet.

« Abattez les hérétiques aux longues oreilles ! Chargez ! »

Un autre groupe de chevaliers lourdement armés les chargea, avec l’intention d’achever les quelques elfes encore capables de se battre, puis de tuer ceux qui se cachaient dans la maison de l’ancien.

« Au diable tout ça ! Est-ce vraiment la fin !? »

La vie de Linnet avait été sauvée une fois auparavant. Il avait réussi à échapper aux griffes des esclavagistes. Et pourtant, sa ville natale était maintenant mise à feu, ses amis et ses proches massacrés sous ses yeux. Pourquoi une chose aussi terrible devait-elle arriver ? Dieu n’existait-il vraiment pas dans ce monde ?

Mais juste au moment où cette pensée traversait l’esprit de Linnet…

« Ça suffit. »

La voix digne d’une femme résonnait dans tout le village en feu.

« Mais qu’est-ce que… ? »

« Une fille ? »

Les soldats se retournèrent en suspectant quelque chose, leurs yeux tombant sur une seule fille vêtue d’une belle robe. Ses cheveux noirs flottaient autour d’elle comme un halo sombre, contrastant audacieusement avec les flammes qui s’élevaient derrière elle.

« Une alliée des elfes ? »

« On dirait bien. Archers ! »

Les chevaliers pointèrent leurs flèches sur la fille et tirèrent immédiatement. Les flèches volaient dans l’air, sifflant alors qu’elles traversaient le vent en se dirigeant vers la poitrine de la fille… mais elles n’avaient jamais atteint leur cible.

« Vous ne poserez pas la main sur Sa Majesté. Sur mon honneur de chevalier, je ne le permettrai jamais. »

Les flèches volant vers la jeune fille, la reine d’Arachnée, furent déviées vers le ciel par l’épée de Sérignan. Elle s’avança, son Essaim à moitié exposé, et se tint devant la reine pour la garder.

« Un autre monstre ! »

« Tuez-les ! Au nom du Dieu de la Lumière ! »

Les chevaliers tournèrent le bout de leurs lames loin des elfes, en direction de la reine d’Arachnée.

« Trop naïfs. Vous êtes pathétique. Vous pensiez pouvoir me battre avec si peu de monde ? », dit la reine, les lèvres retroussées en ricanant.

Elle s’éclaircit la gorge, et déclara d’une voix résonnante :

« Déchirez-les, mes serviteurs. »

L’instant d’après, les Essaims Éventreurs sortirent des arbres. Mais ce n’était pas seulement une poignée d’entre eux. Des dizaines de milliers d’Essaims Éventreurs s’étaient déversés hors de la forêt. Ceux qui étaient restés dans les tunnels jusqu’à présent. Ceux qui s’étaient régalés de la chair qu’on avait achetée à Leen, des cadavres des braconniers et des esclavagistes, des corps de la Familia Lisitsa. Le banquet sans fin de chair avait accru leur nombre. En claquant leur mâchoire de façon menaçante, ils avaient entouré les chevaliers.

« Connaissez la force et la terreur de l’Arachnée », dit la reine.

Et à ce signal, les Essaims Éventreurs s’avancèrent.

« Bon sang, où ont-ils trouvé autant de monstres !? »

« Cavalerie ! Couvrez-nous ! »

Face à une armée d’Essaims Éventreurs assez importante pour couvrir toute la zone, les chevaliers étaient dans un état de panique. Encerclés de tous côtés, ils s’étaient regroupés en formation défensive pour tenter de les repousser.

Pour les Essaims Éventreurs, cependant, ces hommes n’étaient que du butin à piller.

La cavalerie qui avait encerclé le village de manière oppressante fut la première à tomber. Chaque cavalier fut engagé par trois ou quatre Essaims Éventreurs qui lui mordirent les membres et le tirèrent des chevaux. Les corps des hommes étaient poignardés à l’aide de faux, leurs gorges pénétrées par des crocs. Ceux qui moururent sur place eurent de la chance. Ceux qui avaient eu la malchance d’éviter des coups mortels avaient été disséqués vivants par l’Essaim.

« Formez un cercle ! Dépêchez-vous ! Les Chevaliers de Saint-Augustin ne seront pas la proie de telles bêtes ! », cria un homme qui semblait être le chef des chevaliers.

« Capitaine ! Nous devons invoquer l’Ange ! Si nous ne le faisons pas, nous serons anéantis ! » s’écria un des chevaliers subordonnés.

« Ngh... Je ne peux pas croire que nous devons invoquer l’Ange pour quelque chose comme ça ! »

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2 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

  2. Merci pour le chapitre.

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