Joou Heika no Isekai Senryaku – Tome 1 – Chapitre 10 – Partie 1

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Chapitre 10 : Flammes ardentes

Partie 1

À Saania, capitale du Royaume Papal de Frantz…

« Vous dites que le royaume de Maluk est tombé ? »

Le Pape Benoît III, chef de lu Royaume et Souverain Pontife de la Sainte Lumière, avait reçu cette troublante nouvelle dans son bureau.

L’ecclésiastique vieillissant représentait la faction conservatrice de la nation, et il avait été élu il y a quelques années à peine. Et bien qu’il ait été ravagé par des crises de maladie, il avait gardé une forte croyance dans le Dieu de la Lumière pendant son mandat. L’Église de la Sainte Lumière prônait une frugalité honorable, en croyant qu’une vie de luxe était en opposition avec les enseignements de Dieu.

Bien sûr, les mêmes ecclésiastiques qui prêchaient ce genre de croyances recevaient souvent des pots-de-vin de la noblesse, qui les incitaient à faire pencher les préceptes en leur faveur. Le divorce, l’adultère et l’exploitation des masses avaient lieu dans les coulisses de l’église.

Le pape vieillissant n’avait pas le pouvoir d’imposer ses croyances à tous les membres du clergé, non pas parce qu’il n’avait pas l’autorité, mais parce qu’il n’avait pas la force nécessaire pour résister à l’opposition. La maladie et la vieillesse l’avaient affaibli, de sorte qu’il ne pouvait pas diriger l’église avec la même poigne de fer que ses prédécesseurs. Les prêtres corrompus le savaient, alors ils obéissaient à la doctrine de l’église en surface tout en façonnant des principes plus méchants dans l’ombre.

« Oui, Votre Sainteté. À en juger par les informations que nous avons reçues, une caravane a tenté d’entrer dans le Royaume de Maluk il y a trois semaines, mais les migrants à bord ont été attaqués par des monstres lors de leur inspection à la frontière. Heureusement, ils se sont échappés vivants. Après cela, ils ont engagé des aventuriers pour enquêter sur la ville de commerce de Maluk, Leen, et il s’est avéré qu’elle était complètement envahie par les mêmes créatures mystérieuses. », répondit le bras droit du pape, le cardinal Paris Pamphilj.

Le cardinal était un homme vraiment corrompu. Il avait autrefois fait partie de la faction réformiste, qui visait à rendre les enseignements de l’église plus souples. Lorsqu’il avait changé de position pour devenir conservateur, il avait demandé à tout le monde de se rappeler et de conserver les enseignements du passé. Avec l’aide des banquiers Schtraut du Syndicat de l’Est, il avait accédé au rang de cardinal.

Par la suite, il avait continué à se comporter comme s’il avait toujours fait partie du parti conservateur, gravissant habilement et avec éloquence les échelons jusqu’à devenir la main droite du pape. Tout comme les autres membres véreux de l’église, il acceptait des pots-de-vin et prêchait tout ce que ses nobles partisans voulaient faire entendre aux citoyens. Mais le pape Benoît III n’en savait rien et avait toujours une grande confiance en cet homme.

Pourtant, Paris n’avait toujours pas restitué les fonds qu’il avait empruntés aux banquiers du duché de Schtraut. Il en allait de même pour le pape, qui avait accepté un prêt de leur part dès sa nomination.

« Qu’en est-il de leur capitale, Siglia ? Est-elle aussi tombée ? » demanda le pape.

« Nous n’en sommes pas encore sûrs, mais la situation semble catastrophique. Nous ne pouvons pas contacter notre ambassadeur sur place, et je crains que l’absence d’efforts pour libérer une grande ville comme Leen ne signifie qu’une chose. »

« Si c’est vrai, nous aurions dû leur envoyer une équipe de secours plus tôt. Nous pensions que de simples monstres ne pourraient pas renverser un pays fort comme Maluk… c’est une grave erreur de notre part. Oh, Dieu de la Lumière dans les cieux, protège-nous tous. »

Le Royaume de Maluk avait envoyé une demande d’aide militaire au Pape, et ce dernier avait rapidement commencé à préparer son armée. La nation avait engagé des mercenaires, préparé un convoi de ravitaillement et dit ses prières. En fait, les préparatifs des renforts s’étaient déroulés sans problème.

Cependant, tout cela n’avait servi à rien. Alors que le Royaume Papal de Frantz se préparait lentement à partir, le royaume de Maluk avait été détruit par l’armée des monstres. D’un point de vue extérieur, tout s’était passé en un clin d’œil.

Le Royaume Papal avait donc l’intention d’envoyer des forces, mais avec quel degré d’urgence ? Des dignitaires corrompus comme Paris détournaient les fonds de l’expédition, et le pape lui-même n’avait pas pensé que la situation était si grave.

Après tout, les attaques de monstres étaient assez fréquentes et le royaume de Maluk avait de braves paladins bénis par le Dieu de la Lumière qui étaient plus que capables de détruire des bêtes indisciplinées. Chacun avait foi en ses capacités, y compris Paris et Benoît III.

Mais la réalité avait prouvé le contraire. L’armée de monstres avait englouti le royaume de Maluk. Maintenant, le Royaume Papal devait non seulement empêcher l’expansion de l’Empire de Nyrnal depuis le sud, mais aussi faire face aux créatures.

« Comment devrions-nous réagir à cela ? » demanda le pape, encore sous le choc.

« Nous devons d’abord nous faire une idée de l’état actuel du Royaume. Envoyer une armée alors que nous connaissons si peu l’ennemi, c’est-à-dire les mystérieuses bêtes qui ont attaqué Maluk, serait imprudent. Demandons aux aventuriers de faire la lumière sur ça. »

« Bien… Il y a peut-être des survivants. Augmentez la récompense des aventuriers et faites-les enquêter sur le Royaume. Dites-leur de découvrir ce qui s’est passé, et qui — ou quoi — était derrière l’attaque. »

Un aventurier, c’était un peu comme un demi-mercenaire. Mais contrairement aux mercenaires, les aventuriers ne formaient pas de grands groupes, préférant opérer par groupes de seize au maximum. C’était des spécialistes de la survie, capables d’explorer et d’infiltrer des zones interdites à la plupart des mercenaires. Leur tâche principale consistait à tuer des monstres.

La chasse aux monstres était une profession monopolisée par la guilde des aventuriers, et les mercenaires n’avaient pas le droit d’y participer. Ainsi, lorsqu’il s’agissait de combattre des monstres, les aventuriers avaient le plus d’expérience, de connaissances et de compétences.

« Nous devons également convoquer le Conseil international. Nous ne savons peut-être pas encore qui a attaqué le royaume de Maluk, mais qui que ce soit, il a suffisamment de pouvoir pour vaincre une nation très puissante. Nous serions imprudents de les affronter seuls. »

« Quoi qu’il en soit, je n’aime pas l’idée de demander de l’aide à l’Empire de Nyrnal. L’Empire a continuellement ignoré nos demandes de médiation pour la paix et a plutôt continué son agression, et maintenant l’ensemble du Sud est à leur portée. Je les vois seulement semer le conflit au sein du Conseil International. »

L’Empire de Nyrnal était la force la plus puissante du continent, et bien qu’il vénérait le Dieu de la Lumière, il avait souvent rejeté l’église qui se trouvait au centre de la religion. À maintes reprises, le pape avait tenté de négocier avec l’Empire afin de protéger les petites nations du sud, mais chaque fois, l’Empire avait plutôt poussé plus loin pour conquérir complètement ses adversaires.

En ce qui concernait le Royaume Papal de Frantz, l’Empire était une terre d’infidèles qui ne vénéraient le Dieu de la Lumière qu’en surface. C’était une nation d’un militarisme hautain qui aimait à commettre toutes sortes d’atrocités afin de s’étendre. Le peuple du Royaume Papal regardait l’Empire avec mépris, même si le Royaume Papal lui-même avait offert de l’aide aux nations du sud assaillies pour finalement les abandonner.

Non, la vérité était encore plus cruelle que cela : Paris avait essayé de profiter de la situation de ces pays pour leurs extorquer de l’argent, prétendant que le Dieu de la Lumière leur accorderait sa protection en échange de dons… et la somme qu’il demandait était toujours assez importante. En un sens, le Royaume Papal avait rongé les pays du Sud.

« L’Empire de Nyrnal partage également une frontière avec le Royaume de Maluk. Leur pays voisin a été conquis par une force inconnue, ils devraient donc s’efforcer d’agir et de se tenir à nos côtés. S’ils ne le font pas, ils pourraient être les prochains à être envahis », déclara Paris.

« C’est vrai. Il est temps qu’ils reconnaissent notre autorité. Nous sommes tous unis sous le Dieu de la Lumière. »

Le pape se fit une note mentale pour presser l’Empire d’accepter de former un front uni pendant le conseil. Sa puissance militaire ne pouvait bien sûr être niée. L’Empire tenait le sud unifié sous son contrôle, et il surveillait avec vigilance le nord pour lancer une possible invasion.

« Incidemment, qu’en est-il des elfes ? Notre rapport dit que les monstres proviennent du centre de la forêt des elfes. »

« Pour autant que nous sachions, ils suivent toujours la voie des hérétiques. Ils n’ont pas accepté le Dieu de la Lumière dans leur cœur, et au lieu de cela, ils lèvent les yeux vers leurs dieux sauvages de la forêt et leur offrent de fréquents sacrifices. Il n’y a aucun espoir de les sauver avec nos enseignements. Ces moutons, si vous pouvez les appeler ainsi, resteront perdus. »

Comme beaucoup d’autres humains, les habitants du Royaume Papal considéraient les elfes comme des sauvages. En fait, ils étaient à l’origine de nombreuses rumeurs infondées sur les elfes, qui avaient été propagées pour renforcer le Dieu de la Lumière en tant que seule véritable divinité.

Bien sûr, tout le monde ne les croyait pas. Certains elfes avaient pu vivre dans l’Empire de Nyrnal, même si c’était de façon médiocre, grâce au commerce. Ils avaient également des droits de citoyens dans le duché de Schtraut, même s’ils faisaient partie de la classe sociale la plus basse. Seuls le Royaume Papal et le royaume de Maluk refusaient complètement de donner des droits aux elfes.

« Quand devrions-nous tenir le Conseil international ? »

« Je dirais quand nous aurons fini de prendre les dispositions nécessaires avec l’Empire. Nous devons arranger les choses correctement pour qu’elles ne causent pas de chahut. Nous devrons cependant peut-être leur donner une certaine… incitation à le faire. Approuvez-vous, votre Sainteté ? »

« Oui, c’est bien. L’argent est une évidence dans les négociations. »

Les mots seuls ne convaincraient pas l’Empire, il faudrait donc beaucoup d’argent dans des moments comme celui-ci. Si on lui en donnait suffisamment, l’ambassadeur de Nyrnal permettrait au conseil de procéder sans être dérangé.

« Alors, j’irai droit au but. »

« Attendez. Déployer des aventuriers, c’est bien, mais ne devrions-nous pas aussi mener notre propre enquête ? »

« Faites-vous référence à la quatrième section de recherche mystique ? »

« Oui. Nous devrions leur demander d’enquêter sur l’Empire de Nyrnal, les elfes et le Royaume de Maluk. »

La Division de Recherche Mystique était responsable des renseignements dans le Royaume Papal. Elle était divisée en sections, la quatrième s’occupant des renseignements top-secret sous couverture. Ils s’occupaient de ce qu’on appelait le « sale boulot », qui parfois incluait même des assassinats.

« Compris. Je vais donc leur faire mener une enquête secrète. »

« S’il vous plaît, faites-le. »

Et ainsi, le Royaume Papal de Frantz commença à opérer en secret… mais ils n’étaient pas les seuls à faire des préparatifs.

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2 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

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