Jinrou e no Tensei – Tome 8 – Chapitre 8 – Partie 33

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Chapitre 8

Partie 33

« Ne pouvons-nous pas obliger le Seigneur-Démon à le faire ? Elle a une tonne de temps libres. »

Je n’avais dit cela que pour plaisanter, mais Kite m’avait lancé un regard sévère.

« Ne sois pas ridicule, Veight. S’occuper de ce genre de choses est le travail d’un vice-commandant. »

« Eh bien, tu es mon vice-commandant, alors pourquoi ne fais-tu pas ce travail… Oh, attends, tu le fais déjà. »

« Ouais, je fais déjà tout ce que je peux. Heureusement, j’aime ce genre de travail bureaucratique. »

Ce n’est pas juste, pourquoi ne puis-je pas aussi m’amuser ? En grommelant, je m’étais mis au travail. Airia et Kurtz passeraient plus tard, donc j’avais besoin de finir ça rapidement. Malheureusement, ni mes capacités de loup-garou ni ma magie de renforcement ne m’avaient aidé à traiter les documents plus rapidement. C’est là que la vraie bataille commence.

« Hey, Kite ! Et si je te promus à un poste avec plus d’autorité ? »

Kite secoua la tête sans hésitation. « Être ton vice-commandant est déjà assez dur, je ne veux plus de responsabilités. Je vais te faire du thé, alors continue à travailler sur ces documents. »

Comment se fait-il que tu puisses profiter de la bonne vie de vice-commandant, mais que je doive souffrir ? En soupirant, je me résignai à mon sort et pris mon stylo. Chaque race avait des spécificités d’écriture différente, donc déchiffrer tous ces documents prenait beaucoup de temps.

« Combien de temps jusqu’à ce que ce monde puisse être géré sans papier…, » J’avais râlé.

« As-tu dit quelque chose ? »

« Ce n’est rien. »

Il n’y avait plus de problèmes militaires ou diplomatiques urgents, donc cela allait être ma vie pendant un certain temps. En toute honnêteté, c’était un travail relativement tranquille, donc je ne pouvais pas me plaindre. C’était la vie ennuyeuse et paisible de vice-commandant que je voulais de toute façon. De plus, je ne voulais vraiment plus de défilés en mon honneur, alors il valait mieux que j’évite de vivre d’autres aventures. Résolu, j’avais repris ma guerre contre la paperasse.

Environ un mois s’était écoulé depuis le solstice, et l’été battait son plein maintenant. Mec, je m’ennuie, pensai-je en regardant distraitement par la fenêtre du bureau.

« Hum ? As-tu déjà fini de parcourir tous les documents, Veight ? » Kite pencha la tête et je désignai la montagne de papiers sur mon bureau.

« Ils ont tous été pris en charge. Honnêtement, la plupart d’entre eux avaient juste besoin d’une signature. »

« Cela montre à quel point tout le monde est bon dans son travail. »

« Effectivement. »

Tout le monde au Conseil de la République était un maître de l’art de gouverner, et les soldats de l’armée démoniaque étaient tous travailleurs et disciplinés. Nos chercheurs étaient également tous experts dans leurs domaines respectifs. Pour être franc, un gars moyen comme moi n’avait même pas besoin de les superviser.

« Au fait, ils ont fini de construire le coffre pour contenir le trésor légendaire d’Ason dans le vieux quartier. »

Le coffre-fort était gardé 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 par une escouade de loups-garous et un peloton de soldats morts-vivants, il n’y avait donc aucune crainte qu’il soit volé. Fumino et les autres Veilleurs des Cieux qui étaient venus avec nous gardaient également un œil dessus.

« Que fait le Maître ? » avais-je demandé.

« Elle fait une carte de distribution qui montre où vivent tous les monstres dangereux de Meraldia. Elle a dit qu’elle voulait aider le conseil à élaborer un plan pour tous les éliminer. »

« Je vois… ça lui ressemble. »

Le Maître était une érudite dans l’âme, il était donc logique que ses contributions soient de cette nature. J’avais parcouru la nouvelle pile de documents que Kite m’avait apportée, puis je les avais tous signés. Ces derniers jours, la plupart de la paperasse était déjà réglée avant qu’elle n’arrive sur mon bureau. Je n’avais pas grand-chose à régler.

« Mec, je m’ennuie. »

« Tu vas si vite pour chaque papier. Où as-tu appris à faire ça ? »

Ma vie passée. Mais bien sûr, je ne pouvais pas dire ça.

Souriant tristement, j’avais répondu : « Quand j’ai commencé à étudier avec le Maître, j’ai dû parcourir beaucoup de vieux documents. N’en est-il pas de même pour toi ? »

« Eh bien, pas exactement. »

« Oh ouais, j’avais oublié que tu étais allé à l’académie nationale de magie. »

La formation de Kite s’était probablement déroulée très différemment de la mienne. Il est presque midi, donc je suppose que c’est le bon moment pour s’arrêter. Je me levai et attrapai mon manteau. Il faisait assez chaud pour que je n’en ai pas besoin, mais en tant que vice-commandant du Seigneur-Démon, j’avais besoin d’avoir l’air présentable en public.

« Allons déjeuner, Kite. Nous avons une réunion avec les prêtres du Sonnenlicht plus tard dans l’après-midi, alors autant manger pendant que nous en avons l’occasion. Il y a un bon stand à proximité. Prenons de la nourriture là-bas et revenons ici pour manger. »

« Es-tu sûr ? Je croyais que tu préférais manger dehors ? »

« Ouais, mais ces jours-ci, chaque fois que je sors, tout le monde s’arrête pour me regarder. »

Les citoyens me traitaient comme une célébrité. Cela rendait ma garde plus difficile et je ne voulais pas causer de problèmes au propriétaire du stand, il valait donc mieux que je reste à l’intérieur autant que possible.

J’avais conduit Kite à un stand de brochettes situé dans la rue principale de Ryunheit. C’était le même stand que j’avais découvert peu de temps après avoir conquis la ville — celui qui utilisait de la sauce soja. Quand je l’avais trouvé pour la première fois, le propriétaire faisait principalement griller du poulet et du poisson, mais il avait récemment ajouté du porc à son répertoire et sa clientèle avait augmenté de façon exponentielle.

« Tu aimes vraiment cet assaisonnement noir, n’est-ce pas Veight ? »

« L’arôme est irrésistible, n’est-ce pas ? »

« C’est bon au moins. »

La ruée vers le déjeuner battait son plein lorsque nous étions arrivés, et Kite et moi nous étions rangés à l’arrière de la file d’attente. Les Meraldiens du Sud n’étaient pas très ordonnés. Souvent, les lignes se divisaient en deux parce que les gens ne pouvaient pas rester dans une file d’attente droite. Nous n’avions attendu que quelques secondes lorsque les personnes devant nous s’étaient retournées, surprises. Est-ce que j’ai fait quelque chose de mal ? Avant que je puisse demander, la ligne s’était séparée de chaque côté, la scène rappelant étrangement la façon dont Moïse avait séparé la mer Rouge.

« Je n’avais pas réalisé que c’était vous, Sire Veight ! S’il vous plaît, avancez ! »

« Vous devez être extrêmement occupé, Lord Veight ! Vous n’avez pas besoin de faire la queue ! »

Tout le monde m’avait poussé à aller de l’avant. Je ne suis pas occupé du tout. En fait, j’aurais aimé avoir plus de travail.

Le vieil homme qui tenait le stand m’avait fait signe avec un sourire. « Lord Veight, je viens de terminer un lot de brochettes ! Prenez-les pendant qu’elles sont encore chaudes ! Oh, et il n’y a pas besoin de payer ! »

« Qu’est-ce qui se passe ici ? »

Alors que je m’approchais, il commença à entasser des côtes de porc et des cuisses de mouton dans une assiette et m’expliqua : « Grâce à vous, les affaires ont explosé. Tout le monde veut venir manger au stand que Lord Veight aime tant. Ceci n’est qu’un petit témoignage de mon appréciation ! »

« De rien, mais je devrais vraiment payer quand même. »

« Non, j’insiste, c’est mon remerciement ! Vous pourrez payer la prochaine fois. »

Que faire ? Je n’aimais vraiment pas recevoir un tel traitement de faveur. J’aurais de loin préféré faire la queue normalement et acheter ma nourriture comme tout le monde. Après quelques discussions, j’avais convaincu le propriétaire du stand de me laisser payer, mais il m’avait donné tellement de brochettes que je pourrais nourrir une armée avec.

« Il voulait juste montrer sa gratitude; tu aurais dû le laisser te donner la nourriture », déclara Kite alors que nous revenions.

Je secouai fermement la tête. « Je ne peux pas. En tant que vice-commandant du Seigneur-Démon, cela crée un mauvais précédent si je permets aux gens de me faire des faveurs. C’est ainsi que la corruption se produit. »

« Je ne pense pas qu’il y ait quelqu’un dans ce pays assez stupide pour croire qu’il peut te soudoyer. »

Même ainsi, il s’agissait du principe de la chose. De tels événements étaient devenus monnaie courante ces derniers jours. C’est comme si tout le monde à Ryunheit m’adorait. Je n’aime pas ça.

Une fois la réunion avec les membres de Sonnenlicht terminée, j’avais consulté Yuhit au sujet de mes inquiétudes.

« Tu peux difficilement blâmer les gens d’agir ainsi. Avec tout ce que tu as fait pour développer cette ville et assurer la prospérité des gens, il est naturel qu’ils te respectent », avait-il confié.

« C’est un sentiment étrange d’entendre ça de ta part. »

Il n’y a pas si longtemps, nous étions ennemis, et maintenant il me louait.

« Cependant, je peux imaginer à quel point ce serait un peu inconfortable de recevoir autant d’adoration. »

« Oui, pour être parfaitement honnête, je ne sais pas comment je devrais réagir à cette nouvelle renommée. Pourquoi est-ce que je suis devenu si populaire si soudainement de toute façon ? J’ai été loin de la ville pendant la majeure partie de cette année. »

« Je soupçonne que les pièces de Roi Loup-Garou Noir sont un facteur majeur. Je les ai vus quelques fois avec mes petits-enfants, et tu es représenté d’une manière extrêmement favorable dans chacune d’elles. »

Effectivement. Même si j’étais un peu surpris que tu y sois allé voir avec tes petits-enfants. Donc, fondamentalement, les pièces avaient donné à tout le monde une idée exagérée de la façon dont j’étais incroyable pendant mon absence. Tout est de ta faute, Forne.

Yuhit regarda par la fenêtre de l’église et sourit. « Bien que si tu me demandais mon avis, ces pièces ne rendent pas justice à tes actes, Lord Veight. Tu es dix fois l’homme qu’ils montrent de toi. »

« Tu plaisantes, Père Yuhit. »

« Absolument pas. Ta vraie valeur ne réside pas dans la puissance de tes crocs ou la force de ta magie. » Il caressa pensivement sa barbe. « En dépit d’être un envahisseur, tu as traité tes sujets conquis avec dignité et gentillesse. De plus, tu n’as jamais agi par intérêt personnel. Tu utilises tout le pouvoir et l’autorité que tu détiens pour le bien de tes sujets. »

« Mais n’est-ce pas naturel ? »

Yuhit ferma les yeux, son expression mélancolique. « En effet, c’est ainsi que tous les dirigeants devraient agir. Mais penses-y. Combien de personnes au pouvoir sont capables de faire ce que tu prétends être naturel ? »

« Bon point… »

Au sein de Meraldia, la corruption n’était même pas un crime. Bien sûr, la corruption flagrante pourrait vous faire démettre de vos fonctions, mais accepter des pots-de-vin occasionnels était considéré comme normal. Cela n’avait pas aidé qu’il soit très difficile de faire la distinction entre les dons de bonne volonté et la corruption. En tant que démon, je pouvais juste utiliser l’excuse que je ne comprenais pas les coutumes humaines pour refuser tous les cadeaux, mais ce n’était pas possible pour les autres conseillers.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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