Jinrou e no Tensei – Tome 10 – Chapitre 10 – Partie 28

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Chapitre 10

Partie 28

« Mauvaise nouvelle, patron ! » Le cousin de Monza, Damon, cria au moment où j’étais sorti dans le couloir. Son partenaire, son père et l’oncle de Monza étaient introuvables.

« Que s’est-il passé, Damon ? »

« Zagar a pris trente de ses meilleurs hommes et est parti de la ville ! »

Trente guerriers à cheval, c’était plus que deux loups-garous ne pourraient gérer seuls. J’avais constamment limité le nombre d’observateurs sur Zagar afin de ne pas éveiller les soupçons, mais il aurait peut-être été préférable d’avoir plus de personnes qui le suivaient.

« Ce n’est pas l’un de ses exercices de combat ou quoi que ce soit, n’est-ce pas ? »

Damon secoua la tête avec insistance. « Au début, il emmenait un millier de personnes, alors j’ai pensé que c’était ce qu’il faisait. Mais ensuite, la plupart de ses hommes se sont repliés et Zagar a continué sa route avec ses trente hommes. C’est à ce moment-là que je suis revenu ici pour pouvoir vous le signaler. »

« Dans quelle direction sont-ils allés ? »

« Le sud. Ils montaient la rivière. J’ai laissé papa continuer à les suivre, mais j’ai peur qu’il soit seul là-bas. »

« Compris. Ne t’inquiète pas, ton père est l’un des meilleurs chasseurs que je connaisse. Il ne se laissera pas attraper par ces imbéciles. »

Cela étant dit, le nombre de choses qu’un loup-garou seul pouvait accomplir était limité. Nous devions le rejoindre dès que possible. Mais si j’envoyais un grand groupe à sa poursuite, Kumluk le remarquerait immédiatement. Il n’était pas là pour le moment, mais je n’avais aucun doute qu’il avait laissé certain de ses hommes derrière nous pour nous surveiller. Je voulais à tout prix que cela reste un secret que nous surveillions Zagar. On ne savait pas ce qu’il ferait s’il se sentait menacé.

« Très bien, demande à tout le monde de l’équipe de Monza de poursuivre Zagar. Vodd, fais venir ton équipe en renfort. Assure-toi d’utiliser un itinéraire différent de celui de Monza. Une fois que vous êtes hors de la ville, vous avez la permission de vous transformer. »

Monza et Vodd acquiescèrent.

« Ahaha, je peux enfin m’amuser. »

« Envoyer un mercenaire pour s’occuper d’un mercenaire, hein ? »

Je compte sur vous, les gars. Une fois Monza et Vodd partis, j’étais retourné à la maison qui me servait de base d’opérations. Comparée aux autres maisons de la rue, elle était plutôt grande. Je vivais ici avec ses habitants d’origine. Nous restions ici plus longtemps que prévu, même si cela ne semblait pas trop les déranger puisque nous avions aidé à reconstruire leur maison. Je n’occupais qu’une seule pièce, mais j’avais toujours l’impression d’être envahissant. Heureusement, c’était juste un vieux couple qui vivait ici, donc il y avait beaucoup d’espace supplémentaire. Leur fils dirigeait désormais leur entreprise de pêche et ils profitaient de leur retraite.

Peu de temps après mon retour dans ma chambre, la femme vint me voir.

« Monsieur Général, avez-vous un moment ? »

« Qu’y a-t-il, Madame ? » J’avais répondu. Est-ce qu’elle va m’offrir plus de poisson bouilli ?

La vieille dame sourit et me parla : « Il y a une porte de la cuisine qui mène à la cour. La vue est masquée de l’extérieur par une grande pile de caisses en bois, ce qui vous permet de vous faufiler sans que personne ne s’en aperçoive. »

J’avais tout de suite compris où elle voulait en venir. Elle m’avait préparé une voie de fuite pour que je puisse partir sans être repéré par des mercenaires.

« J’ai aussi parlé à notre voisin, Shashar. Elle a posé des planches depuis son toit jusqu’à celui de son voisin pour que vous puissiez passer chez Damad. De là, vous pouvez passer de bâtiment en bâtiment jusqu’au marché de la porte nord. »

Les bâtiments kuwolais avaient des toits plats, donc les gens y montaient souvent pour sécher le linge, etc. Les toits de Shashar et Damad étaient encore en réparation, donc il y avait un tas de briques, de planches et de poutres éparpillées partout. Il faisait nuit maintenant, donc si j’utilisais la magie pour étouffer mes pas, je pourrais bouger sans être vu ou entendu.

« Madame, voulez-vous dire… »

Miss Paga avait souri et avait répondu : « Monsieur le Général, vous continuez à regarder la fenêtre comme si vous mourez d’envie de partir. »

Je n’arrive pas à croire que même cette vieille dame puisse voir cela.

Elle se tourna vers la fenêtre. « Et ces odieux mercenaires rôdent autour de chez moi depuis hier soir. Ce n’était pas difficile de mettre deux et deux ensembles. »

À ce moment-là, son mari entra dans la pièce.

« Hé, maintenant, arrête de discuter avec le général et laisse-le partir. Il a des choses plus importantes à faire que de parler avec une vieille femme. »

« Où est le mal ? Il a réparé notre maison pour nous et il nous protège également de ces mercenaires. »

« Exactement. C’est pourquoi nous l’aidons à s’échapper, sans lui parler. Allez, monsieur, par ici. Le poisson va pourrir si vous attendez plus longtemps. »

Est-ce que c’est une expression Kuwolaise ?

* * * *

– Les ambitions : partie 2 —

 

« Très bien, c’est l’endroit idéal. »

Zagar ordonna à ses hommes de s’arrêter et attendit patiemment au sommet de son cheval. Il se trouvait dans les ruines d’une ville antique. Apparemment, elle se trouvait autrefois au bord du Mejire, mais à cause des actions d’un mécréant, la rivière a changé de direction pour s’éloigner d’eux. Craignant la malédiction du fleuve, les habitants abandonnèrent la ville et en construisirent une nouvelle ailleurs. Cette nouvelle ville était Karfal.

Honnêtement, Zagar pensait que toute cette histoire n’était qu’un tas de conneries. Comme si une rivière pouvait changer de direction toute seule. Il baissa les yeux sur le sol sombre pendant quelques secondes, puis se tourna vers son assistant.

« Rafhad a-t-il réussi ? »

« Je pense que oui… »

« Si ce plan échoue, retournez immédiatement à Karfal et commencez à mettre en place les défenses. »

Ses hommes semblaient visiblement secoués.

« Des défenses contre quoi ? »

« Vous êtes vraiment stupides, les gars. » Zagar sourit et se tourna pour regarder devant lui. « Lorsque vous êtes sur le champ de bataille, vous attendez-vous à ce que des flèches vous parviennent uniquement de face ? Dispersez-vous, il est temps. »

« O-Oui, monsieur. »

Zagar avait une bonne idée de ce que faisaient les nobles côtiers. Lorsque les mercenaires commençaient à désobéir aux ordres, il était tout à fait naturel que leurs employeurs les licencient. Mais pour le moment, les employeurs de Zagar étaient trop loin pour faire quoi que ce soit. Personne ne pouvait le punir.

Il n’y a qu’une chose à faire pour un homme lorsqu’il est à la tête d’une armée et qu’il a la capitale en ligne de mire. Il était déterminé à profiter de cette opportunité pour réaliser ses ambitions. Si ce plan échouait, il se terrerait à Karfal et deviendrait le nouveau dirigeant de la ville. Heureusement, Karfal se trouvait à deux pas de la capitale. S’il continuait à rassembler des recrues mercenaires, il serait éventuellement en mesure de constituer une armée suffisamment nombreuse pour s’en emparer. Les nobles côtiers n’avaient pas de stratèges décents, ils n’étaient donc pas considérés comme une menace à ses yeux.

En fait, attends. Il repensa au commandant étranger arrivé sur le champ de bataille avec moins de 300 hommes. Je n’ai aucune idée de la façon dont Veight va agir. J’ai plus de 4 000 mercenaires qui travaillent pour moi maintenant, donc je devrais avoir un avantage écrasant, mais… Zagar ne pouvait pas se débarrasser du sentiment que Veight pourrait affronter quelques milliers de mercenaires à lui seul. Bien sûr, il savait dans sa tête que c’était impossible, et il réprima son malaise.

Si je le laisse me faire peur, j’ai déjà perdu. Je dois garder le cap. Dans le pire des cas, je peux contacter mes alliés nomades pour obtenir de l’aide. Zagar avait de nombreux liens avec les tribus nomades qui attaquaient occasionnellement Kuwol, et il pouvait facilement rassembler une force de quelques centaines de cavaliers à tout moment. Il faisait semblant de les combattre depuis des années, tout en construisant secrètement des alliances. Il faisait croire qu’il remportait des victoires les unes après les autres, tout en fournissant aux nomades des informations sur ce que faisaient les caravanes en dehors de ses itinéraires de patrouille. Rien ne s’était produit pour détériorer ses relations avec les nomades, il s’attendait donc à ce qu’ils continuent de l’aider.

Alors qu’il pesait toutes ses options, Zagar aperçut une calèche qui approchait. Le cavalier qui conduisait la calèche était Rafhad, l’un des hommes de confiance de Zagar. En ce moment, il portait la robe officielle de bureaucrate. Il les avait volés à l’un des messagers de Birakoya. Il y avait une vingtaine de gardes royaux qui protégeaient le carrosse.

Ils s’arrêtèrent sur la place centrale de la ville antique, où les attendaient Zagar et quelques-uns de ses hommes. Des torches avaient été placées tout autour d’eux, illuminant la zone. La portière s’ouvrit et un jeune homme habillé de façon royale en sortit. Sa couronne brillait à la lueur des torches. Il n’était autre que Pajam II, le roi de Kuwol.

 

Zagar avait déjà vu le roi en personne, mais une seule fois. Dans le passé, il avait été embauché pour garder l’une des nombreuses villas royales de Pajam. Il avait fallu toutes ses relations et un certain nombre de pots-de-vin pour qu’un des préposés de Pajam lui décroche le poste. Son espoir était que le prestige de garder la résidence du roi lui procurerait de meilleurs emplois, et s’il avait de la chance, peut-être que le roi lui accorderait même une audience. Cependant, en fin de compte, il ne parvint pas à obtenir une rencontre avec un quelconque membre de la famille royale, encore moins avec le roi. Personne ne s’intéressait à un mercenaire qui venait d’être engagé pour renforcer la sécurité.

Supportant l’humiliation, Zagar avait fidèlement accompli son devoir de garde. Heureusement pour lui, Pajam II avait décidé de visiter la villa qu’il gardait pendant son séjour là-bas. Apparemment, il avait voulu prendre des vacances en bateau, et cette villa était la mieux adaptée pour cela. Naturellement, Zagar n’avait pas laissé passer cette opportunité unique. Il avait utilisé toutes les astuces de son arsenal pour s’assurer qu’il se retrouverait quelque part où le roi pourrait le voir. Il avait soudoyé les gardes et les serviteurs avec des femmes et de l’argent, et avait finalement été affecté à la porte d’entrée où il pouvait saluer le roi à son arrivée. Zagar était convaincu que s’il pouvait simplement échanger des mots avec le roi, ou au moins le faire le voir quelques secondes, le roi verrait sa valeur de guerrier et lui assignerait un poste important.

« Votre Majesté. Voici Zagar, le capitaine mercenaire qui a été chargé de garder votre villa pendant un certain temps. »

L’un des serviteurs que Zagar avait soudoyés l’avait présenté au roi alors qu’il lui passait son palanquin. C’était le moment dont Zagar rêvait. Cependant, Pajam avait à peine accordé un seul regard à Zagar avant de se retourner et d’ordonner à ses porteurs de palanquin de continuer à avancer. Ils repoussèrent Zagar et emmenèrent le roi dans la villa, fermant les portes derrière eux. C’était la seule interaction que Zagar ait jamais eue avec son roi.

 

Le roi se souviendra peut-être de mon apparence, je ne pourrai donc plus me faire passer pour Veight. Zagar descendit de cheval, mais il ne savait pas s’il devait ou non s’agenouiller. Comme tous les autres mercenaires, il avait son bouclier dans la main gauche, donc s’il s’agenouillait sur son genou droit, cela signifierait exposer son bras droit et révéler qu’il était armé. De plus, cela rendrait difficile le déplacement de son bouclier. Ses instincts de guerrier se rebellaient contre une telle position de faiblesse.

Le roi fronça les sourcils et Rafhad expliqua précipitamment : « C’est Lord Veight, le vice-commandant du Seigneur Démon. »

« Êtes-vous ignorant des coutumes de Kuwol, Lord Veight ? Le moins que vous puissiez faire est de vous inclinez dans le style méraldien. »

Zagar était abasourdi. Il ne se souvient pas de moi !? Zagar savait que le roi rencontrait de nombreuses personnes chaque jour et il ne se souvenait probablement pas de la plupart d’entre elles. Cependant, il avait voulu croire qu’au moins, il était spécial. Je ne suis pas comme tous ces autres idiots médiocres ! Comment peux-tu ne pas te souvenir de moi !? Es-tu si mauvais juge de caractère que tu n’as pas réalisé que je suis différent !? Pour la première fois depuis des lustres, Zagar sentit la rage bouillonner en lui. Au début, il avait été incertain, mais maintenant il était déterminé à ne pas s’agenouiller devant ce roi. De toute façon, ce n’était pas comme s’il était là pour négocier. Surtout maintenant que le roi avait blessé son orgueil en ne daignant même pas se souvenir de lui.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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