Chapitre 7 : La fin de la farce
Table des matières
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Chapitre 7 : La fin de la farce
Partie 1
« Seigneur Dyngir, les invités sont là. »
« Oh, ils sont arrivés ? »
Cela se passait le lendemain de l’extermination des bandits à cheval sur le territoire de Silfis et de mon retour au château de Maxwell.
Aujourd’hui était le jour prévu pour la rencontre avec le Baron Nommes et Sullivan.
« Nnh…aah…ah…ah… »
« Eh bien, ce n’est pas comme si c’était des invités importants, ils peuvent attendre un peu plus longtemps. »
« Aahn… jeune maître… ! »
« Hmm… Je me demande quel genre de visage le prince héritier va faire quand il réalisera que l’homme qu’il a toujours méprisé le fait attendre… »
« Jeune… aah… maître… c’est… si bon… »
« Oh vraiment. Je suppose que nous pourrions nous amuser un peu plus. »
Incidemment, j’étais en train de m’entraîner avec Eliza sur le lit.
Il était midi, mais je ne me souciais pas vraiment de l’heure à laquelle je m’entraînais. Quand j’étais de retour chez moi, dès que je ne travaillais pas, j’étais généralement avec les femmes de chambre.
« …*soupir*… »
« Qu’est-ce qui t’arrive, Sakuya ? Si tu as quelque chose en tête, je t’écoute. »
La jeune fille, qui nous regardait maintenant d’un air blasé, était l’une des servantes travaillant au château. C’était elle qui avait annoncé l’arrivée des invités.
Elle s’appelait Sakuya : elle avait les cheveux et les yeux noirs, une combinaison rare dans ce royaume. Son expression froide et stricte montrait clairement qu’elle ne trouvait pas mon comportement correct.
« Je vais donc vous demander la permission de parler. Seigneur Dyngir, bien que vous soyez connu pour votre vigueur, sauter le petit-déjeuner et le déjeuner pour vous livrer à des actes lubriques n’est pas sain. Je dois vous demander de prendre davantage soin de vous. S’il vous plaît, comprenez les sentiments de ceux qui servent sous vos ordres. »
« Nnh…aah…aahn… »
« C’est le devoir d’un serviteur de prendre soin de la santé de son maître. S’il vous plaît, prenez au moins un repas léger. »
Je ne pouvais m’empêcher de me sentir mal à l’aise car je me faisais gronder par une servante plus jeune que moi.
Je m’étais arrêté un moment et m’étais assis sur le lit.
« Sur le champ de bataille, il n’est pourtant pas rare de passer une demi-journée ou plus sans manger. »
« Ceci est votre résidence, monseigneur, pas le champ de bataille. Ce serait une honte éternelle pour une servante de laisser son maître mourir de faim. »
« Hmm… je suppose qu’on ne peut rien y faire. Apporte-moi quelque chose rapidement, n’importe quoi me conviendra. »
« Oui, mon seigneur. Je pensais que vous diriez cela, alors j’ai déjà fait les préparatifs. »
Sakuya sortit un panier d’on ne sait où et me le montra. Il contenait du pain grillé, du bacon, des tranches de fruits, et plus encore.
« Ça a l’air bon, pose-le ici. »
« Oui, si vous voulez bien m’excuser. »
J’avais tendu une main pour attraper le panier, mais Sakuya l’avait esquivé et s’était glissée à l’intérieur du lit.
« … Si tu voulais te joindre à nous, tu aurais dû le dire. »
« Ne pas parler ouvertement de ces questions est ce qu’on appelle la grâce. Dites aah, mon seigneur. »
« ... aah. »
« Prenez des œufs, alors. Aah. »
Sakuya m’avait nourri comme une mère poule le ferait avec son poussin.
Elle était aussi inexpressive qu’avant, mais ses lèvres semblaient se courber en un léger sourire.
« Merci pour le repas… c’est donc maintenant à mon tour. »
« Aaahn… »
Comme prévu, ça ne s’était pas terminé par un simple repas.
Après le repas, j’avais prit Sakuya comme dessert. Je m’étais bien sûr aussi occupé d’Eliza en même temps, oubliant le temps qui passe.
J’avais complètement oublié mes invités et m’étais délecté à plusieurs reprises de mes deux partenaires.
« Désolé pour l’attente. »
J’avais fini par jouer avec elles jusqu’à ce que l’intendant n’en puisse plus et fasse irruption dans ma chambre. Je m’étais habillé et j’étais allé dans la salle d’attente.
Il y avait trois individus dans la salle, qui réagirent chacun à leur manière à mon arrivée.
« … Il nous a vraiment fait attendre aussi longtemps. »
Le murmure à peine audible provenait de la cause de toute l’agitation de la rupture des fiançailles, l’ancien prince héritier Sullivan Lamperouge. Mais maintenant qu’il avait été rayé du registre royal, je devrais dire « Sullivan Nommes ».
Je n’avais pas vu Sullivan depuis quelques mois : il avait l’air un peu plus maigre qu’avant. Je pouvais voir l’humiliation sur son visage, cela était certainement dû au fait qu’il avait dû énormément attendre avant que je n’arrive.
« O-oh non, monsieur, nous devons nous excuser d’avoir pris du temps sur votre emploi du temps chargé… »
Le ton complètement suppliant provenait de la tête inclinée du Baron Thomas Nommes.
C’était le même homme qui avait affiché une impeccable posture prostrée lorsqu’il était venu s’excuser pour les méfaits de sa fille il y a un mois.
Il avait également l’air presque émacié en essuyant d’abondantes quantités de sueur sur son front.
Le troisième invité était un jeune homme d’une vingtaine d’années.
« Tu es… le premier né de la maison Nommes, n’est-ce pas ? Ton nom est… »
« Cray Nommes, jeune maître. »
Cray Nommes portait de manière décontractée un élégant costume formel : il semblait assez différent de son père à bien des égards. Il prit une attitude nonchalante tout en envoyant un regard critique dans ma direction.
« Oh oui, je me souviens maintenant. Désolé. »
« Oh non, vous n’avez pas besoin de vous souvenir du nom de l’homme qui, à cause du fiancé de sa jeune sœur, a perdu ses droits à l’héritage, jeune maître. Pas du tout. »
« C-Cray !! Ne manque pas de respect au jeune maître !! »
Cray avait réagi à la réprimande de son père en haussant les épaules et en souriant ironiquement.
Je vois, le mariage de Sullivan dans la famille des Nommes signifiait aussi que Cray perdait sa place d’héritier pour le titre de baron.
Sullivan avait été effacé du registre royal, mais le baron Nommes avait probablement pensé que, puisqu’il avait encore du sang royal dans les veines, il devait nommer Sullivan comme son successeur.
« Je dois m’excuser pour ce que tu as vécu. Je vais préparer un nouveau travail et une nouvelle maison pour toi, Cray. »
« Entendre cela me rend vraiment reconnaissant. Je suppose que cela valait la peine de venir jusqu’ici. »
J’avais rencontré Cray Nommes quelques fois auparavant quand je socialisais, mais c’était la première fois que nous parlions réellement. Il avait l’air d’avoir la tête sur les épaules et aussi d’être courageux… c’était un type assez intéressant.
J’ai peut-être trouvé une perle cachée ici. Il se pourrait que le Baron Nommes puisse avoir choisi la mauvaise personne comme successeur…
Après avoir considéré ces pensées, j’avais demandé de manière formelle la raison de leur visite.
« Alors, à quoi dois-je le plaisir aujourd’hui ? »
« Oh, oui… Sullivan, qui s’est récemment marié dans la famille Nommes, a souhaité vous saluer formellement, mon seigneur. »
« … !! »
Après que le Baron Nommes ait parlé, Sullivan était devenu tout rouge et l’avait regardé fixement. Il était clairement furieux d’entendre un simple baron s’adresser à lui sans aucun titre ou honorifique.
Mph, si tu t’énerves pour la moindre petite chose comme ça, tu ne feras pas long feu ici.
Je m’étais mentalement moqué de Sullivan, puis j’avais répondu d’un ton affecté.
« Oh là là, je vous suis reconnaissant de votre courtoisie. Vous avez un beau-fils droit et poli, Baron Nommes. »
Sullivan avait compris ce que mes mots impliquaient et son expression devint de plus en plus complexe.
Ruisselant de sueur sur son front, le baron Nommes nous avait regardés, Sullivan et moi.
Sullivan fixa les poings serrés sur ses genoux pendant un moment, puis s’était finalement résolu à incliner la tête.
« … Je dois m’excuser pour mon manque de respect dans le passé. En tant que successeur de la maison Nommes, je vais essayer… je vais m’efforcer de prouver ma valeur… ainsi je… suis à votre service. »
« Oui, faites de votre mieux. Faisons ensemble tout notre possible pour la prospérité des provinces de l’Est. Vous comme prochain baron de la maison Nommes, moi comme prochain maréchal de la maison Maxwell. »
« Gh… compris… »
La tête de Sullivan étant toujours baissée, je ne pouvais pas voir son expression.
Les poings serrés sur ses genoux, cependant, tremblaient visiblement, sûrement sous l’effet de la colère et de l’humiliation.
Bien, très bien. Tu as finalement réalisé tes erreurs, n’est-ce pas ? Le coup que j’ai tenté sur le palais royal valait vraiment le coup.
« Hahaha, supprimons les formalités et prenons du thé, d’accord ? Je vais en faire infuser pour vous. »
J’avais senti qu’un poids était enlevé de ma poitrine et j’étais de très bonne humeur en prenant la théière.
L’homme qui insultait la maison du maréchal en la qualifiant de bouseux de la campagne tremblait maintenant et baissait la tête devant moi. C’était une joie à voir et à vivre.
J’avais travaillé pour cela depuis les événements de la rupture des fiançailles.
Tout cela dans le but d’entraîner ce fils ignorant de la royauté, de le faire ramper dans la boue, et de lui marcher dessus.
C’est tout, les amis, avec ça ma dette est remboursée.
Me sentant tout joyeux et le cœur léger, j’avais personnellement fait du thé pour les invités.
« M-merci beaucoup. »
Le Baron Nommes prit la tasse avec des mains tremblantes et en prit une gorgée. Il ne pouvait probablement pas supporter l’atmosphère : la tasse de thé s’était écrasée contre ses dents. Je m’étais demandé s’il goûtait même le thé.
« … »
Sullivan, quant à lui, était toujours là, la tête pendante, et ne voulait même pas toucher la tasse.
« Ooh! Délicieux !! Ce thé vient de la région de Trafalgar dans le sud, n’est-ce pas ? »
L’exclamation d’encouragement venait de Cray Nommes.
Parmi les trois invités, l’un d’entre eux avait non seulement apprécié le thé, mais avait même deviné d’où il provenait.
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Partie 2
« Ooh, tu la reconnus ? »
« Oui, la température et le climat agréables qui règnent là-bas permettent de faire pousser des feuilles de thé de grande qualité, c’est donc facile à deviner. Je les apprécie aussi, bien que je n’en aie naturellement jamais bu d’aussi fins que ceux-ci. »
« Hahaha, j’aime aussi ces feuilles. Tenez, prenez une autre tasse. »
« Volontiers, merci. »
Cray et moi avions eu une conversation délicieuse tout en appréciant le thé.
J’ai remboursé ma dette à Sullivan et je me suis même fait un nouvel ami de thé. Aujourd’hui a été une journée vraiment fructueuse.
« Très bien, nous ne devrions pas imposer notre présence au jeune maître trop longtemps, nous devrions y aller maintenant. »
Le baron Nommes avait attendu que la conversation entre moi et Cray se calme et proposa qu’ils partent.
Naturellement, il était impatient de se sortir de cette situation. Et comme il serait inutile de les garder, j’avais accepté.
« Je vois. Merci et désolé d’avoir discuté si longtemps, Cray. »
« Oh non, je me suis beaucoup amusé. Merci pour le thé. »
« Buvons à nouveau un jour. J’ai du bon vin de l’empire. »
« Ce sera un honneur, jeune maître. Alors, à la prochaine fois. »
« Oui, adieu. »
Cray et moi avions fait nos adieux. Normalement, les invités devraient alors simplement partir.
L’un d’entre eux, cependant, ne s’était toujours pas levé de son siège.
« Hé, il est temps pour nous de partir. Sullivan ? »
Et cet invité était Sullivan. Même si le baron, qui s’était déjà levé, le poussait à partir, celui-ci ne bougeait pas d’un pouce.
« … »
« Sullivan, viens. »
Après que son beau-père l’ait poussé plusieurs fois, Sullivan s’était finalement levé, lentement.
« … »
Il avait faiblement vacillé vers moi, le visage aussi pâle qu’un fantôme.
Il n’y avait plus d’humiliation dans son expression. Ses yeux, vides de toute vie, montraient quelque chose comme le regret et l’obsession.
« Monsieur… Dyngir… Maxwell… »
« Hm ? Quoi ? »
Le changement soudain de Sullivan me fit craindre qu’il prépare quelque chose : j’avais répondu en serrant la poignée de mon épée.
J’avais prudemment attendu son prochain mouvement, prêt à tout, mais les mots de Sullivan me prirent complètement par surprise.
« Je suis désolé ! Je suis vraiment désolé d’avoir volé votre fiancée ! !! Je m’excuserai autant que vous voulez, je ferai tout ce que vous voulez, alors laissez-moi redevenir le prince héritier !! »
« Vous, quoi ?! »
J’étais tellement surpris que mon corps s’était plié en arrière.
« Qu’est-ce qui vous a pris !? »
Le baron Nommes était tout aussi surpris : il criait comme s’il avait été mordu par quelque chose sorti de nulle part.
« Je ne peux plus supporter cela ! La maison du baron ou cette province !! Toute ma vie, j’ai été élevé pour être le roi et rien d’autre !! On ne m’a jamais appris à vivre comme un baron sans le sou dans la campagne ! »
Comme si quelque chose de très important s’était brisé dans sa tête, l’expression de Sullivan ne montrait plus que de la folie.
« … et tu n’es marié à la famille du baron que depuis si peu de temps. Tu es assez frêle, n’est-ce pas ? »
J’avais soupiré de pitié.
Je pensais bien que, tôt ou tard, il viendrait pleurer auprès de moi, mais penser qu’il le ferait à ce moment-là…
Si ce type devient roi, ce pays est foutu. Je l’ai fait virer de la famille royale pour lui donner une leçon, mais je suppose que c’était un geste bien plus sage que prévu.
Alors que je savourais ces pensées, le Baron Nommes commença à crier sur Sullivan.
« Quelle bêtise dois-je entendre ! Ce mauvais mariage a déjà été enregistré ! La cérémonie a lieu la semaine prochaine ! Comment peux-tu penser que tu pourrais redevenir le prince héritier à ce stade ? De plus, que ferais-tu de Selena !? »
« Se… Selena… »
Sullivan commença à marmonner après avoir entendu le nom de sa bien-aimée. Après avoir regardé autour de lui, impuissant, pendant un moment…
« Selena, je… je vais la rendre au Seigneur Dyngir. »
« Quoi !? »
« … Aah ? »
Encore une fois, Sullivan déclarait quelque chose d’incroyable.
L’expression du baron Nommes était naturellement devenue sévère, la mienne aussi.
Malgré tout le tapage qu’il avait fait autour du « grand amour », maintenant qu’il était en difficulté, il l’avait trahie en un clin d’œil.
Il n’était vraiment rien d’autre qu’une ordure, à la fois en tant qu’homme et en tant qu’être humain.
Même si notre relation était rompue, il était toujours irritant de voir mon ex-fiancée être traitée aussi légèrement que cela.
Le Baron Nommes était resté sans voix : à sa place, Cray avait élevé la voix.
« Sullivan !!! Est-ce que tu réalises au moins ce que tu dis ? »
L’attitude nonchalante de Cray n’était plus : il lançait maintenant un regard acéré à Sullivan.
« Je-Je veux dire, ce n’est pas comme si je pouvais m’en empêcher ! »
Repris par son beau-frère, Sullivan vacilla un peu, mais recommença rapidement à trouver des excuses.
« Je n’ai jamais pensé qu’on en arriverait là ! C’était juste un petit dérapage, à la fois pour sortir avec Selena et pour larguer Marianne ! Alors pourquoi dois-je supporter tout ça !? C’était juste une erreur, une seule ! J’ai travaillé dur depuis que je suis enfant pour devenir le roi, et tout est fini à cause d’une erreur ? Ça n’a pas de sens ! !! »
C’était à tous les coups ce que Sullivan pensait.
À cause d’un caprice passager, d’une inconstance du cœur, il avait fini par causer tout un tas de grabuge. Une décision précipitée basée sur un coup de cœur : ce n’était certainement pas un événement rare pendant la jeunesse.
J’ai aussi eu des sentiments plutôt embarrassants envers Eliza dans le passé. Néanmoins…
Sullivan, cependant, avait causé trop de problèmes à trop de gens dans cette agitation.
Le fait que les familles d’un maréchal de province et d’un duc en soient les victimes était la pire chose qui pouvait lui arriver.
Si seulement il avait gardé la rupture des fiançailles privée, il aurait été possible de faire comme si rien ne s’était passé… maintenant que le scandale s’est répandu, il n’y a plus de retour en arrière.
Même si les paroles de Sullivan avaient une infime part de vérité, aucune des personnes présentes n’en serait émue.
Après tout, personne ne pouvait remonter le temps.
« Une seule erreur… oui, je suppose que c’est vrai. »
« O-oui ! C’est vrai ! Vous comprenez ! ? »
Le visage de Sullivan s’était éclairci après m’avoir entendu dire oui.
— Tu es complètement fou.
« Je suppose que ça n’a pas de sens de tout perdre après une seule erreur. Mais toutes ces jérémiades ne sont pas dignes de quelqu’un qui est censé être au-dessus des autres. »
« Eh ? »
« Quelqu’un qui se tient au-dessus des autres, que ce soit un roi ou un seigneur local, fait basculer le destin de beaucoup de gens avec une seule décision. Retraités, soldats, citoyens… la vie de beaucoup de gens dépend d’une seule de leurs décisions. Et selon les circonstances, une seule erreur peut entraîner la ruine d’un pays entier. Quelqu’un qui minimise l’importance de ses décisions comme une “simple erreur” n’est pas digne d’être roi. »
« Er, ah.… eh ? »
Sullivan n’avait probablement pas saisi le sens de mes paroles, car il s’était contenté de marmonner de manière incohérente.
Il n’y avait pas de remède à la stupidité… réalisant que ces mots s’étaient avérés exacts juste devant mes yeux, mes lèvres s’étaient tordues.
« Eh bien, en mettant de côté les mots difficiles… les ordures dégoûtantes comme toi ne retourneront jamais dans la famille royale. C’est pour le bien de ce royaume. »
« Quoi… ! »
« Je suis aussi un salaud, mais tu es pire. Laisse tomber. »
Sullivan avait finalement semblé comprendre ce que je voulais dire. Il était devenu rouge comme une betterave.
« J’ai même courbé la tête devant toi !! Moi, le prince héritier !! »
« Tu n’es plus le prince héritier, hein ? Il est temps d’affronter la réalité, beau-fils de baron. »
« T-toi… !! »
La main de Sullivan était allée vers l’épée à sa taille.
Mes yeux s’étaient rétrécis, et j’avais expiré brusquement.
Il n’a pas encore réalisé sa position… C’est sans espoir. Je suppose que je devrais juste le tuer.
J’avais décidé de mettre fin à la vie de l’homme stupide devant moi.
Sullivan avait été déshérité, mais était toujours d’ascendance royale. Si je le tuais, il y aurait certainement une lourde sanction de la part de la famille royale.
Cependant, nous étions dans la province de l’Est. La zone sous l’influence de la maison Maxwell. Il serait trop facile de faire en sorte que la localisation d’une personne devienne inconnue.
Il y avait de nombreuses raisons pour qu’un prince héritier rétrogradé disparaisse mystérieusement, nous avions donc de nombreuses excuses à utiliser auprès de la famille royale.
De toute façon, je n’avais même pas besoin de dégainer mon épée contre une ordure comme lui. Je n’avais besoin que d’un bras pour tuer un morveux qui n’avait jamais mis les pieds sur un champ de bataille de toute sa vie.
J’avais préparé un coup de paume pour m’occuper de sa gorge en premier, quand…
« S’il vous plaît, pardonnez-nous !!! »
« Hbuh ? »
« Quoi !? »
Le Baron Nommes s’était prosterné.
Il avait attrapé les têtes de Sullivan et de Cray, les avait poussées sur le sol, et les avait frottés contre celui-ci.
« Veuillez pardonner le terrible manque de respect de mon gendre ! Son manque d’apprentissage est entièrement ma responsabilité ! !! S’il vous plaît, prenez ma tête à sa place ! »
« … Ooh. »
C’était la prosternation la plus éblouissante que je n’ai jamais vue. Penser que je verrais une prosternation aussi incroyable si rapidement…
« Mes plus profondes excuses, mon seigneur. Mon beau-frère regrette ce qu’il a fait, comme vous pouvez le voir, alors s’il vous plaît accordez-nous votre pardon. »
« Gbah !! Ghah !! Guh ! T-toi, petit… gheh ! »
Boom, boom, boom, boom.
Cray écrasa la tête de Sullivan contre le sol, encore et encore et encore. Finalement, il commença à pulvériser du sang de son visage chaque fois qu’il le soulevait. Il perdit alors progressivement conscience.
« Hahaha… par respect pour ces excellentes excuses, je vais oublier ce qui s’est passé aujourd’hui. Eh bien, comment puis-je dire ça… bonne chance à vous. »
« Notre plus profonde gratitude à vous, monseigneur ! ! »
« Nous vous sommes reconnaissants du fond du cœur… oups ! »
« Gheh… »
Cray donna une dernière impulsion puissante à la tête de Sullivan. Ce fut probablement le coup de grâce à sa conscience : le pitoyable ancien prince héritier cessa complètement de bouger.
« Oh là là, on dirait que mon beau-frère s’est endormi à cause de la fatigue. Il était sûrement nerveux à cause de sa rencontre avec le jeune maître. »
« Ça ne peut pas être le cas ! Nous devrions prendre congé rapidement, de peur de déranger le jeune maître ! »
« … Prenez soin de vous, tous les deux. »
Les deux Nommes firent preuve d’une coordination parfaite en soulevant le corps de Sullivan et en quittant la résidence des Maxwell.
Malgré le peu de ressemblance qu’ils avaient entre eux, il y avait apparemment une grande affinité entre eux. J’avais senti que ce que j’avais fait avait fini par les incommoder aussi et je l’avais un peu regretté.