Je suis le Seigneur maléfique d’un empire intergalactique ! – Tome 4 – Chapitre 5 – Partie 2

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Chapitre 5 : Formation pratique

Partie 2

Après s’être séparée de Wallace, Eila retourna à son dortoir avec un moral d’acier.

« Si Liam et Kurt redeviennent proches, je suis sûre que les couples hérétiques Liallace et LlaceLia disparaîtront ! Je n’accepterai jamais ces terribles rebondissements. »

Ayant atteint son objectif, Eila était de si bonne humeur qu’elle ne remarqua pas la silhouette qui s’approchait d’elle par derrière. Lorsqu’elle sentit enfin cette présence, elle se retourna et se retrouva plaquée contre un mur.

« Hein ? »

Cela n’avait pris qu’une seconde, si bien qu’Eila ne comprit d’abord pas ce qui s’était passé. Lorsqu’elle réalisa qui la coinçait, elle ne put que s’exclamer de surprise. Devant elle se tenaient Tia et Marie, et dans leurs mains se trouvaient des exemplaires de la bande dessinée qu’Eila avait publiée.

Tia raffermit sa prise sur Eila et se pencha plus près d’elle avec un sourire effrayant. « Eila Sera Berman, vous êtes peut-être une amie de Lord Liam, mais je vais devoir vous demander quelques informations sur cette publication. Si vous pouviez me dire exactement qui a produit cette bande dessinée mettant en scène Lord Liam, et dans quel but, je vous en serais très reconnaissante. »

À côté de Tia, Marie était tellement énervée que ses yeux étaient injectés de sang. Elle avait déjà dégainé son épée de sa main libre, et la lame tremblait légèrement dans l’air. Il était clair pour tout le monde qu’elle était pratiquement folle de rage.

« Selon votre réponse, » dit Marie, « Vous pourriez vous retrouver soudainement en morceaux beaucoup plus petits. »

Les deux chevaliers avaient manifestement l’impression que leur Liam vénéré était ridiculisé. Eila fut surprise de les voir travailler ensemble alors qu’elles étaient habituellement à couteaux tirés.

Ce n’est pas bon. C’est vraiment mauvais ! Si je suis honnête avec elles, je mourrai, mais si je mens, elles me tueront probablement aussi ! Est-ce la fin pour moi ?

Eila avait l’impression que, quoi qu’elle dise, elles l’assommeraient sur-le-champ. Maintenant qu’elle y pensait, elle n’avait croisé personne d’autre en rentrant au dortoir. Elles s’étaient sans doute préparées à l’accueillir et avaient bloqué la zone d’une manière ou d’une autre. Lorsqu’elle s’en rendit compte, Eila abandonna l’idée d’appeler à l’aide.

Il n’y a qu’un seul chemin qui s’offre à moi si je veux vivre !

Eila était têtue.

« J’ai un fichier sur ma tablette. Ouvrez-le. »

Tandis que Tia maintenait la jeune femme immobilisée, Marie prit la tablette d’Eila et ouvrit un fichier caché vers lequel Eila les guida. Plusieurs images s’affichèrent alors devant elles trois.

« Qu’est-ce que… ? »

« Qu’est-ce que c’est que ça ? »

 

 

Tia et Marie étaient restées bouche bée devant les images projetées. Tia était tellement choquée qu’elle avait lâché Eila. Les images représentaient Liam pendant son entraînement à la maison Razel et à l’école primaire. Les images le montraient en compagnie de Kurt, le torse nu, et dans d’autres états que les deux chevaliers n’avaient jamais vus. Les chevaliers rougirent, fascinés par le sourire éblouissant que Liam ne montrait jamais à ses subordonnés.

Libérée de l’emprise de Tia, Eila s’effondra sur le sol. Elle proposa un marché aux deux femmes. « Si je meurs, toutes ces données disparaissent. De plus, j’ai des dossiers plus… extrêmes stockés ailleurs de manière plus sécurisée. »

Les yeux des deux féroces chevaliers étaient remplis de soif de sang, mais Eila n’avait plus peur, persuadée qu’elles allaient mordre à l’hameçon.

« Si vous me laissez partir, je promets de vous vendre toutes les données que j’obtiendrai sur Liam. »

Les deux femmes frémirent à la proposition d’Eila, mais elles feignirent rapidement le calme. Eila, cependant, voyait clair dans leur jeu. La colère avait disparu de leurs yeux, qui se tournaient avec ferveur vers les images holographiques de Liam.

Tia avait refusé l’offre d’Eila, afin d’obtenir une position de négociation supérieure. « Vous pensez que nous allons écouter de telles bêtises ? Vous n’avez pas une très haute opinion de nous, n’est-ce pas ? »

Eila jeta un coup d’œil à Marie, qui s’était ralliée à la position de Tia.

« En effet. Vous pensez vraiment que nous ferions quelque chose pour trahir Lord Liam ? »

Eila savait que son marché était tentant, mais il semblait que leur loyauté envers Liam l’avait emporté à la fin. Malgré tout, elle resta calme et continua à négocier.

« Pensez-vous vraiment qu’il est acceptable de m’appréhender ? »

Les sourcils de Tia se haussèrent devant l’attitude confiante d’Eila. « Les menaces ne marcheront pas. Nous savons très bien que la maison Berman n’a pas le pouvoir de menacer la maison Banfield. »

Eila haussa les épaules. « Ce n’est pas une menace, j’essaie juste de faire un marché. Je vous dis qu’il vaut mieux que vous me laissiez partir si vous voulez protéger Liam. »

Marie resserra son poing autour de la poignée de son épée et la leva plus haut. « Je ne suis pas d’accord. En quoi le fait de vous laisser partir profiterait-il à Lord Liam ? »

« C’est vrai », insista Eila en les regardant froidement.

Tia et Marie semblaient se rendre compte que l’assurance d’Eila signifiait qu’elle ne bluffait pas. Elles s’étaient tues pour qu’elle puisse s’expliquer.

« C’est vrai que j’ai participé à la bande dessinée qui circule en ce moment. »

À ce moment-là, les regards des deux chevaliers se durcirent.

Eila n’en tint pas compte et poursuivit. « Et c’est vrai que la bande dessinée s’est révélée assez extrême. Mais si on me retire du tableau, des œuvres encore plus extrêmes commenceront à circuler. »

L’épée de Marie frémit à nouveau. « E-Extrême ? »

Eila leur expliqua qu’elle dirigeait le plus grand nombre de personnes créant ces œuvres, et qu’elles étaient généralement placées sous sa direction. « Il serait mauvais pour la Maison Banfield que ces œuvres circulent sans aucune régulation, n’est-ce pas ? Si vous me laissez partir, je vous jure que j’exigerai de ces créateurs qu’ils respectent des normes plus strictes. »

Tia resta un moment silencieuse, indécise, puis fixa son regard glacial sur Eila. « Tout ce que nous avons à faire, c’est de rassembler tout votre groupe une fois que nous vous aurons recueillie. »

« Je ne le recommande pas. Mes camarades sont disséminés dans tout l’Empire. Je pense que vous aurez du mal à les attraper tous. Un bon nombre d’entre eux opèrent dans la clandestinité, de toute façon. »

Marie fit claquer sa langue, imaginant la difficulté de retrouver ces individus, alors qu’une guerre semblait se préparer. À contrecœur, elle déclara : « Je suppose qu’il y aurait plus d’ennuis si ces gens n’étaient pas réglementés. »

« Est-ce d’accord ? Et si vous me laissez partir, je ne verrai pas d’inconvénient à vous vendre toutes les données que j’ai accumulées jusqu’à présent. Les fichiers originaux, bien sûr. »

En entendant cela, Marie remit son épée dans son fourreau. « Argh ! Quelle arrogance ! Mais… si nous vous tuons, vos alliés risquent de se déchaîner. Empêcher cela est notre devoir en tant que serviteurs du seigneur Liam. Oui, c’est vrai, c’est notre devoir ! »

Eila avait l’impression que Marie essayait de s’en convaincre, aussi profita-t-elle de l’indécision du chevalier. « C’est vrai. Pour l’instant, il n’y a rien d’autre à faire. Et vous, Mlle Tia ? Ne pensez-vous pas qu’il est préférable de me laisser partir moi aussi ? »

Tia passa devant Marie et commença à négocier avec Eila. « Vendez-moi toutes vos données ! Je m’assurerai que tout va bien ! Je vous donnerai assez d’argent pour que vous puissiez passer le reste de votre vie dans le confort ! Faites-moi confiance, je le récupérerai auprès des chevaliers de ma faction, nous pouvons vous donner plus que ce dont vous avez besoin ! »

Les deux chevaliers avaient les yeux vitreux à l’idée d’obtenir les fichiers images secrets d’Eila. L’autre femme ricana pour elle-même. J’ai gagné ! Je vais pouvoir vivre !

« Quoi ? » dit-elle. « Oh, je ne peux pas faire ça… Je veux que nous nous entendions bien à l’avenir, alors je vous les vendrai à un prix raisonnable. De toute façon, vous me laisserez partir, n’est-ce pas ? Et… vous me laisserez collecter toutes sortes de nouvelles données à partir de maintenant, n’est-ce pas ? »

Tia hocha la tête à plusieurs reprises. « Je suppose que nous devons le faire. Vous êtes l’amie de Lord Liam, après tout, et il est normal de prendre des photos et des vidéos de ses amis. C’est normal ! »

Marie pressa ardemment ses paumes l’une contre l’autre. « J’espère que vous continuerez à être une bonne amie de Lord Liam à partir de maintenant. »

Eila sourit. « Et j’espère aussi que nous serons amis ! »

 

☆☆☆

 

À peu près à la même époque, Rosetta accueillait les nouvelles jeunes filles venues s’entraîner au palais impérial de la planète capitale en tant qu’aînées. Elle leur expliquait comment elles devaient désormais se comporter.

« Vous êtes ici pour apprendre l’étiquette, vous devez donc rester humble. Prendre le statut de votre famille et le brandir au-dessus des autres serviteurs ne sera pas tolérée. »

Rosetta était beaucoup plus confiante qu’elle l’était à son arrivée.

« Oui, madame », répondirent nerveusement les nouvelles filles.

Rosetta sourit, pour les aider à se détendre. « Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour vous aider, afin que vous puissiez apprendre tout ce que vous pouvez ici. Travaillons tous ensemble pour nous améliorer, d’accord ? »

Il était impératif qu’une étudiante senior obtienne de bonnes notes en tant qu’éducatrice lorsqu’elle s’occupait de ses juniors pour les former. Dans le cas contraire, elle ne pourrait jamais passer au rôle de véritable professeur.

Les filles qui s’étaient moquées de Rosetta par le passé regardaient de loin, frustrées. Aucune d’entre elles n’avait été choisie pour enseigner aux nouveaux élèves.

Lorsque Rosetta renvoya les nouvelles filles, le groupe frustré prit congé à son tour. Cattleya s’approcha de Rosetta en lui souriant. Elle était heureuse que la femme peu sûre d’elle qu’elle avait formée se soit révélée si responsable.

« Je suis soulagée de voir que tu fais du bon travail. Tu as presque l’air d’une personne différente que lorsque tu as commencé ici. »

Rosetta s’inclina et remercia Cattleya pour ses compliments. « C’est grâce à vos conseils, Mlle Cattleya. »

« C’est en partie le cas, mais c’est aussi grâce à tes propres capacités. Soit fière de toi. »

Après avoir travaillé beaucoup plus dur que les autres pendant sa formation, Rosetta était maintenant reconnue par tout le monde comme quelqu’un avec de bonnes compétences. Son succès était en partie dû au fait qu’elle avait grandi dans un environnement aussi difficile que celui de la maison Claudia. Sa formation était loin d’être assez cruelle pour la briser.

En pensant aux filles qui venaient de s’enfuir, Cattleya secoua la tête en signe de déception. « J’espérais que ces idiotes auraient appris de votre exemple, mais à ce rythme, elles ne vont pas obtenir de très bonnes notes. N’est-ce pas, Rosetta ? »

« Je n’ai pas de commentaire particulier à faire sur leurs capacités. »

Bien qu’ils soient des camarades de formation, Rosetta n’avait rien à dire à leur sujet.

Voyant que Rosetta refusait de se plaindre, Cattleya sourit. Elle avait dit à Rosetta que les bavardages et les railleries sur les collègues n’avaient pas leur place au palais. « Tu ne laisses pas filtrer tes vrais sentiments… comme je te l’ai appris. Tu as beaucoup appris. Tu n’es là que pour un an, Rosetta, et pendant ce temps, je vais laisser ces nouvelles filles entre tes mains. Montre-moi que tu peux t’en occuper. »

« Oui, madame. »

« Au fait, j’ai un message pour toi de la part de ma grand-mère. Il semblerait que le Comte Banfield sera stationné sur la Planète Capitale pour sa prochaine formation l’année prochaine. »

« Chéri sera là !? Oh, umm… Pardonnez mon emportement. »

Plutôt que de désapprouver, Cattleya gloussa en voyant Rosetta exprimer ses sentiments et bafouiller d’embarras. « Vous êtes très proches, n’est-ce pas ? Oui, il va rester ici pendant deux ans, mais les hommes de son âge ont tendance à s’adonner à des divertissements peu recommandables avec leurs aînés. Tu devras être prudente, Rosetta. »

« Lord Liam ne s’amuserait jamais de la sorte. »

« Les hommes qui ne se détendent pas ont tendance à s’énerver, et les gens sérieux ont tendance à prendre leurs échecs beaucoup plus au sérieux. Il va falloir tenir fermement ses rênes, Rosetta, mais ne pas trop l’étouffer. »

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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