Je suis le Seigneur maléfique d’un empire intergalactique ! – Tome 3 – Chapitre 7 – Partie 5

***

Chapitre 7 : Le chasseur de pirates et les chevaliers pirates

Partie 5

Rosetta avait rendu visite au dortoir des garçons.

« Euh… C’est ici, n’est-ce pas ? »

Elle se tenait devant la chambre de Liam, tout en étant nerveuse pour une raison inconnue. Son cœur battait la chamade, et elle était anxieuse quant à son apparence. Elle n’arrêtait pas de toucher ses boucles et de s’assurer que ses vêtements étaient soignés. Elle avait pris une profonde inspiration et s’apprêtait à frapper, mais Kurt l’avait interpellée en passant par là.

« Avez-vous besoin de Liam ? »

« Huhyah !? »

Kurt s’était excusé d’avoir effrayé Rosetta qui avait émis son étrange et adorable cri.

« Désolé. Vous ai-je fait peur ? »

Rosetta se recroqueville et rougit, honteuse de son emportement. « Je vais bien. »

« O-oh. Err, vous cherchez Liam, non ? »

Alors que Kurt hochait la tête, Rosetta lui avait dit pourquoi elle était là.

« C’est vrai… Il y a quelque chose dont je veux discuter avec lui. Je veux qu’il fasse quelque chose à propos de ces gens. »

Derrière Rosetta se tenaient les deux femmes chevaliers qui lui avaient été assignées par la Maison Banfield. Plusieurs servantes s’étaient également occupées d’elle, mais tout cela la mettait mal à l’aise. Ces femmes avaient été envoyées par le domaine de Liam pour s’occuper d’elle pendant un court moment, et elles intimidaient tous les hommes qui osaient s’approcher d’elle. Comme Rosetta était la fiancée de Liam, elles étaient extrêmement méfiantes à l’égard de tout autre homme dans son entourage. La présence de Kurt, bien sûr, était autorisée, car il était l’ami de Liam.

« Hein ? Ne vous ont-elles pas dit où était Liam ? »

Kurt avait regardé les femmes chevaliers. L’une d’elles avait froncé les sourcils et avait dit : « Elle ne nous a rien demandé. Nous ne savions pas pourquoi elle allait au dortoir des garçons. »

Rosetta n’était pas habituée à avoir des serviteurs, elle n’avait donc pas pensé à demander à ses gardes du corps de la diriger vers Liam. Réalisant cela, elle avait rougi et détourné le regard.

« Il… Il n’est pas là ? »

Kurt s’était porté volontaire pour emmener Rosetta là où se trouvait Liam, sa voix était douce. « Je sais où il sera à cette heure. Je vais vous conduire à lui. »

Ainsi, Kurt avait guidé Rosetta vers la cour du dortoir des garçons. Aussi grande qu’elle soit, la cour ressemblait plus à un parc, avec une fontaine et des bancs. Là, ils avaient repéré Liam debout sous un grand arbre, une épée en bois dans ses mains. Rosetta avait commencé à marcher vers lui, mais Kurt l’avait arrêtée.

« Vous devriez rester en arrière pour le moment. »

« Pourquoi ? »

Kurt avait montré du doigt les feuilles coupées en deux qui se trouvaient tout autour de Liam. Quand elles avaient vu ça, les gardes du corps de Rosetta avaient toutes retenu leur souffle. Ses compétences devaient être impressionnantes, même pour ces femmes hautement qualifiées.

« C’est dangereux de s’approcher de Liam quand il se concentre comme ça, » Kurt avait averti à Rosetta. « Il n’aime pas non plus être interrompu, donc vous feriez mieux d’attendre qu’il ait fini. »

« Que voulez-vous dire ? »

Rosetta était restée confuse lorsque Kurt lui avait dit qu’elle pourrait être blessée, tandis que Liam était resté là sans bouger, tenant son épée.

Kurt se gratta la tête et rit sans vraiment l’expliquer. « C’est bizarre, non ? J’étais aussi complètement sans voix la première fois que je l’ai vu. Liam n’est arrivé jusqu’ici qu’en se surpassant pendant de longues années. Bien sûr, il a un talent inné, mais il travaille plus dur que quiconque pour l’améliorer. »

Lorsque Rosetta avait vu Liam travailler dur en dépit de son talent naturel, elle avait compris qu’il n’était pas le genre de personne qu’elle croyait.

Ce n’est pas comme s’il pouvait tout faire depuis le début juste à cause de son talent… Suis-je simplement jalouse de quelqu’un qui travaille si dur ?

Elle avait pensé que Liam pouvait obtenir des résultats sans même essayer, et elle l’avait envié pour cela, mais maintenant que Kurt lui avait dit comment Liam ne négligeait jamais de faire des efforts, elle était embarrassée par l’étroitesse d’esprit qu’elle avait eue.

Je n’ai jamais pensé qu’il pourrait y avoir quelqu’un qui incarne mes idéaux si complètement. De penser que j’ai été si envieuse de lui… Comme c’est pathétique de ma part.

Rosetta s’était retournée pour partir, trop honteuse pour montrer son visage à Liam.

« N’allez-vous pas lui parler ? » demanda Kurt.

« Pas maintenant. Je ne peux pas me montrer à lui comme ça. »

« Oh. »

 

☆☆☆

 

Au manoir de la Maison Banfield, Serena avait contacté d’urgence le Premier ministre. Une expression tendue avait pris la place de son habituelle attitude posée. Dans sa main se trouvait un support de stockage contenant les documents que la Maison Banfield avait obtenus des Observateurs.

Le visage du Premier ministre était apparu sur le moniteur de communication.

« Quelle est l’urgence ? »

Serena ne lui avait adressé qu’un rapide salut avant d’entrer dans le vif du sujet.

« Ce sont ces documents que la Maison Banfield a obtenus des Observateurs. Non seulement ils surveillaient la Maison Claudia, mais il semblerait qu’ils s’engageaient aussi dans une certaine forme d’espionnage. Leurs rats sont apparemment entrés dans des endroits plutôt sécurisés. »

Elle lui avait transmis certains des documents, et le Premier ministre avait pâli de l’autre côté de l’écran pendant qu’il les vérifiait. Il tapait ses doigts contre son bureau, visiblement irrité. Après tout, les informations que Serena lui avait envoyées concernaient le Premier ministre lui-même.

« Je vais m’occuper de ça ici. Les documents originaux ? »

« Les informations vous concernant ont déjà été détruites. »

« Il semblerait que je vous ai forcé à prendre un travail supplémentaire. Je m’assurerai de vous en remercier correctement plus tard. »

« Que voulez-vous faire avec le reste des documents ? Brian ne sait pas comment procéder. »

« Qu’est-ce que le comte a dit d’eux ? »

« Il n’était pas intéressé. »

Les Observateurs avaient recueilli des informations sur beaucoup de nobles, pas seulement sur le Premier ministre. Mais Liam avait confié les documents à Brian. Cela avait laissé Brian dans une situation difficile, et à bout de nerfs, ne sachant pas quoi faire avec les informations entre ses mains.

« Encouragez-le à le remettre à l’Empire. Je vais accepter moi-même les documents. C’est l’occasion d’obtenir des informations sur les nobles sur lesquels ils ont enquêté. Il y a un sens à ce qu’ils sachent que je possède cette information. »

« Vous avez encore un regard méchant en ce moment. »

« Ça arrive quand on est Premier ministre. Maintenant, je devrais commencer à nettoyer tout ça. Merci pour votre excellent travail, comme toujours. »

Serena avait incliné la tête, soulagée que la question lui ait été transmise, et elle avait mis fin à l’appel.

 

☆☆☆

 

Une fois les funérailles de Derrick et la cérémonie de clôture de l’année scolaire derrière nous, nous étions prêts à affronter notre quatrième année à l’école. Mais d’abord, il y aurait une longue pause, bien nécessaire. En guise de compte, j’étais retourné dans mon propre domaine pour la première fois depuis un moment, prévoyant de me détendre.

« Première fois à la maison en trois ans. Peu de choses ont changé. »

En arrivant chez moi, je n’avais trouvé aucune différence notable dans le paysage. La dernière fois que j’étais parti pendant quelques années, beaucoup de choses avaient changé à mon retour, mais cette fois-ci, les changements étaient faibles.

Wallace avait regardé mon manoir, les bagages à la main. Il était rentré avec moi puisqu’il ne pouvait plus retourner au palais maintenant qu’il n’était plus prince.

« Ouf ! Je suis fatigué de ce long voyage. Tu me trouveras des servantes et des gardes personnels, n’est-ce pas, Liam ? J’aimerais aussi qu’elles soient toutes belles. Des jeunes femmes, s’il te plaît. J’ai eu du mal dans le palais, il n’y avait que des vieilles sorcières diaboliques. J’aimerais aussi des repas somptueux. J’en ai marre des menus frugaux de l’école primaire. »

C’est quoi toutes ces exigences ? Pour qui ce type se prend-il ? C’est mon sous-fifre !

Juste au moment où j’envisageais de le jeter dehors, Serena s’était approchée de Wallace.

« Cela fait longtemps, Votre Altesse le Prince Wallace. Puis-je vous demander qui sont ces “vieilles sorcières diaboliques” dont vous parliez ? »

Serena arborait un sourire, mais Wallace tremblait, l’air effaré.

« Eeeeeeeeeek ! »

Wallace avait crié comme s’il avait vu un fantôme, et Serena avait continué à sourire avec classe.

« Ce n’est pas très poli, Votre Altesse. Suis-je une sorte de goule ? »

Wallace s’était caché derrière moi. « J-Je préférerais voir une goule ! Liam, qu’est-ce que la femme de chambre fait ici ? »

« Pourquoi ne serait-elle pas là ? Nous l’avons engagée. »

« Tu l’as engagée ? Serena ? Pourquoi ? »

Je suppose que Wallace n’aime pas trop Serena. On dirait que je vais la charger de s’occuper de lui pendant les vacances.

J’avais fini de m’occuper de Wallace et je m’étais retourné, souriant à l’apparition de l’invitée d’honneur. Je ne pouvais pas voir mon propre visage, mais j’étais sûr que mon sourire était positivement méchant.

Derrière Wallace et moi se trouvait une Rosetta à l’air très mal à l’aise. Je l’avais forcée à venir à la maison avec moi pour les longues vacances.

Parmi le groupe qui nous accueillait, il y avait le chef et l’ancien chef de la maison Claudia, la mère et la grand-mère de Rosetta. Toutes deux s’étaient approchées de moi et m’avaient remercié en larmes.

« Je ne sais pas comment vous remercier, monseigneur, » déclara sa mère.

« Je suis si heureuse que nous ayons ainsi pu vous rencontrer, » déclara sa grand-mère.

Je ne savais pas ce que Brian avait dit pour les convaincre d’accepter les fiançailles, mais elles semblaient me faire confiance de tout leur cœur. J’étais amusé par l’humilité dont les deux femmes faisaient preuve à mon égard, mais Rosetta avait l’air plutôt agitée.

Hé, attends, ne devrais-tu pas être un peu plus arrogante ? Je voulais qu’elle agisse de manière plus ouvertement frustrée. J’avais fait un mouvement du menton pour faire signe à Serena, et elle avait guidé les deux femmes plus âgées vers Rosetta.

Quand elles avaient été réunies toutes les trois, elles s’étaient enlacées et avaient pleuré, submergées par l’émotion. Ce n’est pas vraiment ce à quoi je m’attendais… Je pensais qu’elle aurait sangloté quelque chose comme « Il nous prend notre titre de noblesse ! ». Je suis tellement désolée, mère, grand-mère ! ». Au lieu de cela, elle semble juste heureuse de les revoir. Eh bien, je suppose que c’est bon pour le moment. Le vrai plaisir est encore à venir, après tout.

Et les trois femmes n’étaient pas les seules à pleurer… Brian pleurait aussi, alors qu’il observait leurs retrouvailles émotionnelles à une légère distance.

« Quel jour faste quand vos fiançailles ont été officialisées, Maître Liam. Je suis si heureux, je pourrais tout simplement pleurer. Oh, et ces retrouvailles touchantes ! Je sais qu’un vieil homme comme moi ne devrait pas continuer comme ça, mais je ne peux pas m’en empêcher ! »

« Tu pleures toujours. Veux-tu bien arrêter ? Personne ne veut voir un mec pleurer. »

C’était la première fois que je voyais Brian depuis un moment, et je lui avais donné mon opinion sans fard. Il semblait un peu heureux à ce sujet.

« Je suis si reconnaissant de votre accueil froid ! C’est ainsi que doit être Maître Liam ! »

Brian serait apparemment heureux de ce que je lui dirais. Je m’étais détourné de lui et j’avais cherché Amagi, qui aurait dû m’attendre. Je l’avais finalement repérée parmi les robots de ménage qui attendaient à l’arrière et je m’étais demandé pourquoi elle ne s’était pas présentée. Pourquoi s’attardait-elle à l’arrière ?

« Amagi, nous allons dans ma chambre, » lui avais-je dit en partant dans cette direction, mais elle semblait hésiter.

« Est-ce que ça va, Maître ? »

« Est-ce que ça va ? »

Ça ne ressemblait pas à Amagi d’agir ainsi, mais je trouvais ça plutôt mignon. Je l’avais quand même forcée à venir avec moi.

« Peu importe, viens. J’ai des choses à te demander. »

« Très bien, monsieur. »

 

☆☆☆

 

Alors qu’il regardait Liam se diriger vers sa chambre, Wallace ne savait pas trop quoi penser.

« Je suppose que la rumeur selon laquelle il aime les poupées était vraie. »

Les robots dotés d’une intelligence artificielle comme Amagi étaient un sujet de mépris dans tout l’Empire. Les nobles en particulier avaient tendance à avoir des préjugés à leur égard et ne les garderaient jamais si près d’eux.

Le visage grave, Serena s’était raclé la gorge et avait donné un avertissement à Wallace. « Lord Wallace, si vous ne voulez pas connaître votre fin dans ce manoir, je vous suggère de ne pas prononcer le mot “poupée” à proximité d’Amagi. Maître Liam ne permettra à personne d’insulter Amagi. Votre tête va rouler, et je ne dis pas ça métaphoriquement, je suis tout à fait littérale. Même moi, je ne pourrai pas vous protéger. »

Wallace avait hoché la tête encore et encore. « B-Bien sûr. Je n’aurais jamais rien à dire de mal sur les préférences personnelles de Liam ! »

Kurt et Eila l’ont aussi mentionné, mais je ne pensais pas que c’était vrai ! Je ferais mieux de faire attention.

Wallace n’était pas assez stupide pour mettre en colère son précieux patron.

« J’espère que non, » dit Serena. « Pour parler franchement, Maître Liam est plutôt excentrique, n’est-ce pas ? Je suis surprise qu’il devienne le mécène d’un homme qui n’a rien à lui offrir. »

Wallace avait poussé un soupir en l’entendant dire ça. Hein ? Elle a une bien piètre opinion de moi, n’est-ce pas ?

« Serena, je suis toujours un ancien prince impérial, vous savez. »

« Bien sûr. Cependant, c’est Maître Liam que je sers maintenant. Il n’y a rien d’étrange à ce que je m’occupe des meilleurs intérêts de la maison Banfield, n’est-ce pas ? »

« N-Non. »

« Je suis heureuse que vous compreniez. Maintenant, je vais m’efforcer de prendre le plus grand soin de vous en tant que notre invité très important, Lord Wallace. »

Lorsqu’il avait appris que Serena s’occuperait de lui pendant toute la durée de son séjour à la Maison Banfield, Wallace s’était mis à genoux sur place… et avait ouvertement pleuré.

***

Si vous avez trouvé une faute d’orthographe, informez-nous en sélectionnant le texte en question et en appuyant sur Ctrl + Entrée s’il vous plaît. Il est conseillé de se connecter sur un compte avant de le faire.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

Laisser un commentaire