Je suis le Seigneur maléfique d’un empire intergalactique ! – Tome 2 – Chapitre 8 – Partie 3

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Chapitre 8 : Trop tard

Partie 3

« Vas-tu arrêter ça ? C’est pathétique ! Bonjour, monseigneur, ça fait un moment. J’ai entendu dire que vous alliez utiliser aujourd’hui les vaisseaux que vous avez achetés à la troisième usine d’armement. Si vous me permettez de monter à bord avec vous, je pourrais vous expliquer leurs attributs plus en détail. »

Eulisia souriait gracieusement. Elle s’était habillée pour assister à la fête aujourd’hui, et son maquillage lui allait bien. Sa tenue était séduisante, et avec ses vêtements légèrement de travers, cela ne faisait qu’augmenter le côté sexy. Pourtant, j’avais déjà perdu tout intérêt.

« Ah, oui ? D’accord, tu peux venir, » avais-je dit froidement.

Eulisia semblait perplexe face à ma réaction, mais je ne pouvais pas laisser cela me déranger. J’étais trop occupé à me souvenir de ma femme dans ma vie passée. Maintenant que j’y pense, chaque fois qu’elle s’habillait de la sorte et qu’elle sortait maquillée, elle était sur le point de me tromper. Ce qui faisait que les femmes avec des vêtements tape-à-l’œil me rebutaient énormément.

« Hein ? Euh, monseigneur ? Est-ce que j’ai fait quelque chose de mal ? »

Eulisia ne savait pas quoi faire de mon soudain changement d’attitude. Elle avait probablement piégé d’innombrables hommes avec ses charmes. Quand je pensais à cela, mon intérêt diminuait encore plus. Elle avait probablement prévu de me séduire aujourd’hui et s’inquiétait maintenant que je ne semble pas mordre à l’hameçon.

Nias se moqua d’Eulisia. « Ah, ça va ? » De son côté, elle transpirait comme si elle avait fait un sprint pour arriver ici. Elle avait visiblement trop chaud, car elle avait défait un des boutons de son haut et s’éventait avec sa main. Je pouvais cependant dire que ce n’était pas un geste de séduction. Il n’y avait rien d’érotique dans son apparence. Sa chemise était mouillée par la transpiration, et je pouvais détecter le faible contour d’un soutien-gorge de sport en dessous, un vêtement purement fonctionnel. Lorsque Nias avait remarqué que mon regard était centré sur sa poitrine, elle avait croisé les bras et avait souri, l’air embarrassé.

« Erm, ce n’est pas que mon salaire a baissé et que je ne peux pas m’offrir de belles choses ou autre. Je suis juste, vous savez, comme… Oh, c’est vrai ! J’ai commencé à faire de la musculation, donc j’ai porté des choses comme ça dernièrement ! »

Nias était encore plus pathétique quand elle avait commencé à se trouver des excuses. Pathétique comment, vous demandez ? Eh bien, Thomas détournait les yeux, comme s’il était si triste qu’il ne pouvait pas supporter de la regarder. Même Kurt, qui était habituellement du genre naïf, avait compris et rougissait de gêne. « Alors… ton salaire a baissé, » dit Eila en regardant Nias avec sympathie.

Apitoyée par tous ceux qui l’entouraient, Nias avait couvert son visage de ses mains et s’était mise à pleurer. « C’est dur pour moi, d’accord ? C’est mon gagne-pain qui est en jeu ici ! »

En voyant Nias comme ça, je n’avais pas pu m’empêcher de la trouver plutôt mignonne. J’avais oublié ma colère d’il y a un instant et je lui avais tendu la main.

« Combien ? »

« Hein ? » Nias avait levé la tête et m’avait regardé avec des larmes dans les yeux.

« Combien pour ton navire de classe forteresse ? »

« V-Vous allez l’acheter ? »

« Tu es vraiment un problème. Allez, donne-moi le contrat. C’est un seul navire, non ? »

« S’il vous plaît, achetez aussi un destroyer et un croiseur ! Ce sont des navires tout neufs, mais nous n’avons pas pu les vendre ! »

« Tu es vraiment trop… Trois cents maximums, d’accord ? »

« Merci beaucoup ! Yeees ! Maintenant, je peux enfin échapper à la pauvreté ! »

Nias avait levé les bras et applaudi. Chaque fois, je voyais à travers sa chemise jusqu’à ses sous-vêtements peu sexy. Ouais, je préférais ce style pratique. J’avais fini par lui acheter un navire de classe forteresse pour la remercier de la vue qu’elle m’avait offerte. Amagi allait sûrement m’en vouloir encore pour avoir fait cet achat sans consulter personne. Et d’ailleurs, quelle était la taille d’un vaisseau de classe forteresse ? Je n’avais pas encore étudié les questions militaires en profondeur.

Alors que je pensais ces choses, Eulisia m’avait attrapé par le bras. « Attendez une seconde, monseigneur ! Devriez-vous vraiment prendre votre décision si rapidement ? Si vous achetiez plutôt à la troisième usine d’armement, nous pourrions vous préparer une classe de forteresse tout de suite — . »

« Nan, ce n’est pas comme si j’en voulais vraiment un de toute façon, donc ça va. »

Après que je l’ai envoyée promener, Eulisia s’était figée sur place.

Nias l’avait montrée du doigt en riant. « Tu vois ça ? Il s’agit du lien entre moi et Lord Liam ! Il n’y a pas de place pour que tu t’incrustes ! »

Elle est vraiment dans un sale état. Va-t-elle jubiler juste devant moi ? Si elle ne faisait pas de telles conneries, elle pourrait passer pour une beauté intellectuelle et cool. Eh bien, je suppose que Nias est Nias. Ça me va.

L’ascenseur s’était ouvert à nouveau, et une femme chevalier en était sortie cette fois-ci. Elle avait couru jusqu’à nous et s’était inclinée, s’arrêtant juste à mes pieds. Ok, c’était plutôt cool.

C’était Tia.

« Je-je-je suis terriblement désolée, Seigneur Liam ! Le personnel du spatioport a fait une erreur et nous a dirigés vers la mauvaise partie du spatioport — outch ! »

Quand elle avait levé les yeux vers moi pour s’excuser, j’avais donné une grande tape sur son front.

« Ne cherche pas d’excuses. Tout ce qui compte, c’est que tu m’as fait attendre. »

Voyant que j’étais un peu fâché contre elle, Tia avait l’air absolument dévastée. Quelle reine du drame ! Si c’était ce qui se passait pour un chevalier talentueux, ce monde avait de sérieux problèmes. Pourquoi tous les gens qui m’entourent semblent-ils si perturbés ?

Tia avait dégainé son épée et avait appuyé sa lame sur son cou, juste sur sa carotide.

« J’offre ma tête en dédommagement ! »

Es-tu l’intello le plus bête du monde ou l’idiot le plus intelligent du monde ? Penses-tu vraiment que ça me plairait ? Je t’ai recruté pour ton physique, tu sais. Je n’attends pas grand-chose de toi à part ça.

« Es-tu stupide ? Dépêche-toi de prendre mes affaires, on rentre à la maison. Et ne t’avise pas de faire tomber ce bonsaï ! »

« O-Oui, monseigneur ! »

J’avais tendu mon sac et Tia s’était empressée de se lever et de le prendre. J’avais placé le bonsaï sur le dessus du sac.

Tia tremblait. « Est-ce que vous me pardonnez ? »

Te pardonner ? Tu es vraiment une idiote. Un seigneur maléfique ne pardonnerait jamais ton incompétence pour avoir porté ses bagages.

« Je vais te faire travailler comme un chien sur mon vaisseau, alors soit prête. Kurt, Eila, donnez lui aussi vos sacs. Voyez-la comme une gentille mule. » Je leur avais fait signe de l’utiliser, mais ils n’avaient pas l’air très enthousiastes.

« Liam, je ne peux pas obliger une femme à tenir mes affaires, » dit Kurt.

Eila secoua la tête. « On dirait que tu as des chevaliers intéressants qui travaillent pour toi. Je vais cependant passer mon tour. »

Ils sont encore plus beaux que je ne le pensais.

« C’est juste une punition pour m’avoir fait attendre, bande d’idiots. C’est ça. Allons-y. Où est mon navire, au fait ? »

« Oh, il vient d’arriver, » répondit Tia en faisant un geste vers la fenêtre. « C’est le Vár, le nouveau vaisseau amiral de la Maison Banfield. »

Derrière la fenêtre se trouvait le super cuirassé que je voulais voir depuis longtemps. Le Vár, fabriqué par la troisième usine d’armement, flottait plus près du quai. J’avais demandé un grand vaisseau, mais ils n’avaient pas sacrifié la fonctionnalité en le rendant si grand. Après tout, un vaisseau surdimensionné n’avait de valeur que s’il avait la puissance de feu pour le soutenir, sinon, il n’était rien de plus qu’une cible. C’était d’autant plus important que j’allais moi-même voyager sur le vaisseau gigantesque. Nous ne voudrions pas qu’il soit abattu trop facilement.

Eila était collée à la fenêtre, sautant de haut en bas comme un petit enfant étourdi. « Wôw ! C’est incroyable ! C’est donc un superdreadnought ? Seuls les seigneurs reconnus par l’Empire peuvent posséder des vaisseaux comme celui-ci, non ? Viens, Kurt, il faut que tu voies ça de près ! »

« C’est incroyable. Je suis impatient de monter à bord. » Kurt semblait tout aussi excité, mais à sa façon.

Je m’attendais à ça de la part d’un mec. Eila devient folle, donc je suppose que certaines filles aiment aussi les vaisseaux.

« Pourquoi ne pas en acheter un vous-même ? » Je l’avais suggéré.

Kurt avait secoué sa tête. « Je ne pourrais pas. C’est trop cher, et je ne pourrais pas obtenir de permission. Vu les coûts d’entretien, il serait plus logique de s’en tenir aux destroyers et aux croiseurs. »

Quel homme pragmatique… bien que je vienne aussi d’acheter par impulsion ce genre de vaisseaux à Nias. Notre plan d’expansion militaire va encore être chamboulé, mais je n’ai pas pu m’en empêcher ! C’est assez fou que l’on puisse acheter par impulsion des vaisseaux spatiaux militaires dans ce monde. Quand même, quand je pense à ce qu’Amagi va dire quand je la verrai… oh, mec !

« Dans ce cas, je te donnerai quelques-uns de mes vaisseaux supplémentaires. »

Quand Amagi découvrira mes achats supplémentaires, elle me grondera pour avoir encore chamboulé notre programme. Mais si je pouvais en refiler certains à Kurt, ils pourraient passer inaperçus.

« Oh, non, je ne pourrais pas faire ça. Les cuirassés sont des cadeaux trop généreux, tu ne trouves pas ? »

Il ne mordait pas à l’hameçon, alors j’avais insisté. Je ne veux pas mettre Amagi en colère, alors il faut que ce type les prenne avant qu’elle ne le découvre !

« En fait, j’en ai trop, alors ça m’aiderait beaucoup si tu pouvais m’en débarrasser. »

« V-Vraiment ? Alors peut-être que je le ferai. Cela m’aiderait certainement aussi. Avec un peu de réparation, les vaisseaux usagés seront parfaitement utilisables. Nous avons besoin de renforcer nos effectifs plus qu’autre chose en ce moment, vu notre problème de pirates. »

Attends, pense-t-il qu’il va en avoir d’occasion ?

 

☆☆☆

 

Pendant ce temps, le Vicomte Razel était resté figé au milieu de sa grande salle de fête, absolument déconcerté. Il aurait dû être en train de se mêler joyeusement à la foule, mais la plupart de ses invités étaient partis tôt. Il n’en restait qu’un tiers environ, laissant la salle vide. Ceux qui n’étaient pas dans le coup semblaient plutôt inquiets, et le vicomte avait ordonné à l’un de ses employés d’enquêter sur la cause de cet exode.

« Qu’est-ce qui se passe ? » dit quelqu’un.

À ce moment-là, le membre du personnel du vicomte était revenu en courant vers lui avec un rapport.

« Lord Randolph ! Quelque chose de vraiment horrible est arrivé ! »

« Veux-tu bien te calmer et me le dire ? »

Une fois que son subordonné eut repris son souffle, l’homme fit son rapport pour de bon.

« Les invités qui sont partis envahissent tous le spatioport ! Une sorte d’incident a éclaté là-bas aussi ! »

« Pourquoi se précipitent-ils vers le spatioport ? »

« Eh bien, euh… »

« Crache-le ! »

« Apparemment, ils réclament tous de rencontrer le comte Banfield, qui attend là son retour. Certains de ces invités soulèvent également de fortes objections à son expulsion. »

Les humains sont des créatures réactionnaires. Si un noble avait des défauts, les autres s’éloignaient rapidement de ce noble. L’inverse était également vrai, si une maison avait le vent en poupe, les gens affluaient vers elle. Les marchands, qui avaient toujours un œil sur le marché, cherchaient à rejoindre l’entourage de Liam, et cela signifiait que le garçon était assis sur quelque chose de gros.

« Je veux que vous enquêtiez immédiatement sur la maison Banfield. »

« Hein ? Mais, monsieur, nous l’avons déjà fait. »

« Eh bien, refaites-le ! Tout de suite ! »

Le vicomte Razel avait un très mauvais pressentiment à ce sujet.

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