Je suis le Seigneur maléfique d’un empire intergalactique ! – Tome 2 – Chapitre 3 – Partie 2

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Chapitre 3 : Copains du Seigneur du Mal

Partie 2

Les mots de Liam avaient secoué Kurt au plus profond de lui-même. Oui, il savait très bien ce qui devait être fait, mais il l’avait repoussé pour une raison ou une autre. L’affirmation forte de Liam d’agir avait eu un impact sur lui.

C’est vrai… si notre peuple arrive à peine à s’en sortir maintenant, améliorer leurs vies est de la plus haute importance. Nous devrions donner la priorité à cela à n’importe quel prix.

Le père de Kurt, le baron Exner, avait hérité d’un domaine plutôt miteux qui était auparavant gouverné par un magistrat. Et pourtant, malgré le piètre état de son territoire, on attendait toujours du baron qu’il apporte sa contribution à l’Empire. N’ayant aucun crédit financier et aucune relation avec des nobles susceptibles de l’aider, il avait fait peser une lourde charge sur son peuple, et même sa propre famille vivait frugalement.

J’ai baissé les bras, pensant qu’il n’y avait rien à faire pour changer notre situation. Je me suis menti à moi-même.

Kurt savait qu’ils devaient diminuer les impôts, mais ce n’était pas si simple. Il regrettait l’existence tendue imposée à son peuple, mais il avait continué à croire que le problème était insurmontable. Il avait maintenant honte de son inaction.

Il était censé être ici pour apprendre à gouverner son domaine, et il avait espéré établir une relation avec le Vicomte Razel lui-même. Pourtant, il ne recevait pas la formation qu’il espérait, et il n’avait pas été capable de nouer la moindre relation… sauf avec ce garçon qui partageait sa chambre.

Kurt continua, avec un léger espoir. « L’expansion militaire coûte aussi de l’argent. Rien que le coût de la maintenance est un problème. Nous ne pouvons pas nous permettre de dépenser plus, alors que faisons-nous ? »

Pourquoi est-ce que je viens demander conseil à un garçon de mon âge ?

Il se sentait ridicule de demander ça si sérieusement, mais Liam répondait sérieusement. Il n’y avait rien de moqueur dans son expression, et il ne semblait pas parler comme un garçon de l’âge de Kurt, mais comme un seigneur.

« Ne t’agrandis pas, réduit ses effectifs. Ce qui compte, c’est la qualité de votre équipement et l’entraînement de vos troupes. Au lieu d’une centaine de vaisseaux dépassés, mettez la main sur quelques nouveaux modèles. »

« Bien sûr, j’aimerais ça, mais nous n’avons pas les fonds nécessaires pour faire quoi que ce soit. Les gens ne peuvent pas supporter un fardeau plus lourd. »

Pour une raison inconnue, Liam semblait heureux d’entendre ça. « Tu les exploites vraiment beaucoup, hein ? »

Kurt se sentait honteux que la Maison Exner n’ait pas d’autre choix que de le faire. « Nous ne pouvons rien faire d’autre. »

« Alors, emprunte de l’argent. Assure-toi juste de le rembourser. J’ai moi-même eu de gros problèmes avec ça, mais c’était la dette de mes parents. » Liam fronça les sourcils alors que Kurt se lamentait sur sa capacité à faire cela.

« Encore une fois, la Maison Exner n’a aucun crédit. Peut-être pouvons-nous obtenir un petit prêt quelque part, mais personne n’est prêt à nous prêter une somme importante, et les achats militaires coûtent toujours une vaste somme. C’est impossible. »

Il revenait toujours sur le même problème. La maison Exner n’avait aucun crédit et aucun noble n’était prêt à les soutenir, ils n’avaient donc aucun moyen d’emprunter de l’argent. Kurt ne voyait pas de solution au problème, mais ensuite Liam avait dit quelque chose d’étrange.

« Je vais discuter avec mon Echigoya. »

« Echigoya ? Qui est-ce ? »

« Le marchand personnel de la Maison Banfield. Si tu le veux, tu peux te servir de moi comme référence. »

Les yeux de Kurt étaient devenus grands quand il avait entendu cela. Liam avait essentiellement promis de servir de garant pour leur prêt.

« Est-ce que ça va ? Si la Maison Exner ne peut pas rembourser, tu auras des problèmes. »

« Je ne suis pas si démuni que ça. Hé, j’aime ton courage pour exploiter ton peuple. En tant que camarades méchants, nous devrions nous entendre. »

« Des méchants ? » avait répondu Kurt, l’air perplexe.

C’est une drôle de façon de le dire. De tous les dirigeants que je connais, je dirais que Liam est du côté diligent.

Les yeux de Liam s’étaient rétrécis, son visage était grave. « La plupart des seigneurs sont des méchants, mais le vicomte Razel semble être une exception. En ce qui me concerne, les types qui ne font rien d’autre que de débiter des platitudes me rendent malade. Alors, de quel bord es-tu ? »

Kurt avait été submergé par l’intensité de Liam. Donc il se considère toujours comme un méchant, même s’il gouverne avec bienveillance ? Cela doit indiquer sa détermination en tant que leader.

Déterminant que Liam était ce qu’un seigneur devrait être, Kurt avait pris sa décision. « Je veux être comme toi, Liam. »

Liam avait souri, montrant ses dents blanches. « Soyons amis, Kurt ! Nous allons joindre nos forces en tant que méchants et traverser cette vie ensemble. Ok… maintenant que nous avons fini de parler d’argent, nous allons passer à la politique. D’abord, dis-moi tout sur ton territoire. Ensemble, nous pourrons réfléchir à des moyens de saigner à blanc ton peuple. »

« Compris. »

Cependant, c’est tellement grossier. Il s’occupe tellement de son peuple, mais il parle de le saigner à blanc et d’être un méchant…

Kurt trouvait que la façon de voir de Liam était étrange, mais il avait décidé d’accepter ces bizarreries. Du point de vue de Kurt, Liam était l’image même d’un leader sage et compatissant. De plus, il était prêt à donner un coup de main à une maison noble autodidacte en difficulté comme les Exner.

« Ça te dérange si je contacte mon père d’abord ? C’est un peu trop pour que je puisse m’en occuper tout seul. »

« D’accord. Dans ce cas, je vais aussi contacter la société Henfrey. »

Kurt et Liam s’étaient rapprochés à travers cette discussion, même s’ils n’étaient pas exactement sur la même longueur d’onde.

 

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Thomas, le chef de la société Henfrey, avait l’air troublé après avoir pris l’appel de Liam.

« Hmm, que faire à ce sujet… ? » murmura-t-il.

« Qu’est-ce qui se passe ? » demanda l’un de ses employés à proximité.

« Nous avons reçu une demande de prêt venant du Baron Exner, » expliqua Thomas.

« Un noble en difficulté ? Vous n’allez pas accepter, n’est-ce pas ? »

En temps normal, Thomas n’aurait jamais accepté une telle demande, mais cette fois, il avait l’intention de faire une exception.

« La Maison Banfield va se porter garante de l’emprunt, je dois donc accepter. »

Son employé avait hoché la tête. « Si la Maison Banfield les soutient, nous ne devrions pas avoir de problèmes pour un remboursement, non ? »

Thomas aurait aimé pouvoir rejeter le baron, mais il ne pouvait pas… pas quand la Compagnie Henfrey était le marchand personnel de la Maison Banfield. Il faisait de gros profits dans le domaine de Liam, alors comment pouvait-il refuser une demande de ce garçon ? Le problème, cependant, n’était pas la maison Banfield ou la maison Exner.

« Pour le dire honnêtement, cela ne me dérange pas de prêter de l’argent aux Exners. Si Lord Liam veut que je le fasse, alors je le ferai, bien sûr. Mais les mots ont tendance à se répandre sur des choses comme ça. Il y aura des seigneurs qui nous assailliront pour des prêts qu’ils n’ont pas l’intention de rembourser. Ils diront : “Vous prêtez de l’argent à ces arrivistes, mais pas à nous ?” et ainsi de suite. »

Son subordonné grimaça. « Il y a des gens comme ça, n’est-ce pas ? » Il pouvait imaginer des nobles utilisant ce scénario pour obtenir des prêts de leur part. Les nobles pauvres accourraient s’ils prêtaient de l’argent à l’un d’entre eux.

Malgré le fait que la Compagnie Henfrey avait le soutien de Liam, de nombreux nobles les regardaient toujours de haut. Avoir le soutien de la Maison Banfield était rassurant, mais cela avait aussi clairement ses inconvénients.

« Eh bien, l’essentiel est que nous ne pouvons pas refuser une faveur si c’est Lord Liam qui la demande. Nous allons tout de suite contacter le Baron Exner. »

 

☆☆☆

 

C’est ainsi que j’avais présenté mon astucieux compère, Thomas Henfrey, à la famille de Kurt. L’expansion de mon réseau d’amis maléfiques me mettait sur un petit nuage, et je ne pouvais m’empêcher de sourire.

« Les amis sont une chose merveilleuse. Ils peuvent vous aider quand vous avez des problèmes. »

Envoyé à l’extérieur pour nettoyer le jardin, je travaillais aux côtés d’Eila. Comme les autres élèves avaient été affectés à des tâches différentes, il n’y avait que nous deux.

Eila souriait aussi. « Je suis contente que Kurt et toi vous entendiez bien maintenant, » avait-elle dit. C’était vraiment une fouineuse, mais j’avais réussi à me faire un ami seigneur maléfique grâce à elle, alors j’avais laissé passer.

« Je dois te remercier. Il semble que je me sois trompée sur Kurt. »

J’avais pensé qu’il était un jeune homme diligent et vertueux, mais la vérité était qu’il n’était qu’un méchant seigneur diligent (ou du moins, un en devenir) qui espérait saigner à blanc ses sujets quand il le pouvait.

Eila avait ignoré mes remerciements, l’air plutôt embarrassé. « Ce n’est pas grave. Je suis juste heureuse que vous vous entendiez bien maintenant. »

« Peux-tu me parler de ta situation ? »

J’étais sûr que sa famille faisait aussi des choses désagréables, et j’espérais que cela pourrait conduire à une autre relation bénéfique.

« Je t’ai déjà parlé de moi. »

« Donne-moi plus de détails. »

Pendant un moment, Eila avait eu l’air un peu mal à l’aise, mais elle avait ensuite commencé à expliquer sa situation pendant qu’elle travaillait.

« Je ne sais pas grand-chose de ma famille puisque je n’ai pas vraiment été impliquée dans leurs affaires. Je m’attends plutôt à me marier avec un garçon de même condition. C’est tout. »

Eila était la fille d’un baron, donc son statut social était le même que celui de Kurt.

« Tu pourrais peut-être épouser Kurt. Il n’a pas de fiancée, tu sais. »

« Je me sentirais mal pour Kurt. En plus, je n’ai pas vraiment mon mot à dire, c’est ma famille qui est censée arranger ce genre de choses. »

« Ne tenteras-tu pas le coup ? »

« C’est comme ça que ça se passe normalement. »

La maison Razel avait aussi tendance à arranger les mariages de ses filles. Les dames nées dans des maisons nobles étaient souvent obligées d’accepter cela, mais cela semblait toujours aussi étrange que, dans un monde de haute technologie, de vaisseaux de guerre spatiaux et d’armes à forme humaine, on ne puisse pas choisir son partenaire.

« Désolé de poser des questions stupides. »

« Tu t’inquiètes juste pour moi, n’est-ce pas ? C’est bon, ça ne me dérange pas. » Eila avait fait un grand sourire pour me rassurer.

Pendant que nous parlions, nous avions entendu des voix venant de derrière un bâtiment voisin.

« Qu’est-ce qui se passe ? »

J’avais jeté un coup d’œil dans le coin et j’avais remarqué Katerina. Elle était cachée derrière le bâtiment, enlacée avec un homme. Je l’avais entendu parler à nouveau sur un ton étouffé.

« On ne peut pas faire ça… Et si quelqu’un nous trouve ? »

« Ça va aller. Je vais les faire taire. »

Je leur en voulais d’étaler leur promiscuité dans un endroit comme celui-ci, mais ma surprise était encore plus forte. Eila s’était cachée à côté de moi et les avait observés. L’expression de son visage indiquait qu’elle avait vu quelque chose qu’elle n’aurait pas dû voir. Nous nous étions éloignés du coin de l’immeuble.

« Ce n’est pas Peter avec qui elle est, et j’ai entendu dire qu’ils allaient bientôt se fiancer. N’est-ce pas un peu risqué ? »

Eila avait édulcoré les choses, à mon avis. De la façon dont je le voyais, Katerina était clairement infidèle. Mon cœur était devenu aussi froid que de la glace quand je m’étais souvenu de la façon dont ma femme m’avait trompé dans ma vie passée.

« Je ne m’attendais pas à ça de la part de la fille du vicomte Razel, » avais-je dit avec amertume. Je commençais à me sentir mal pour Peter.

Eila était un peu décontenancée par ma frigidité. « Je suppose que c’est plutôt discutable. Et pas non plus bien exécuté, vu qu’on les a vus. » Elle gloussa derrière sa main, ne prenant visiblement pas cela trop au sérieux.

« Toutes les filles sont-elles comme ça ? » lui avais-je demandé. « Je sais que c’est un mariage politique, et qu’il n’y a probablement pas d’amour là-dedans, mais ne crois-tu pas que ça va trop loin ? »

Eila secoua la tête. « Non, ce n’est pas un comportement normal. Se faufiler comme ça est extrêmement risqué. Si tu voulais prendre une amante, comme une maîtresse, tu en parlerais d’abord à ton époux pour t’assurer que c’est d’accord, et peut-être pas avant d’avoir un héritier. »

De nombreux couples dans l’Empire agissaient comme des partenaires commerciaux, travaillant simplement ensemble pour produire un héritier. Mes parents étaient comme ça. Ils étaient mariés, mais ils avaient aussi chacun leur propre famille. Une telle chose n’était pas rare dans ce monde.

« Alors il n’y a donc pas de mariages d’amour, » avais-je affirmé, mais Eila avait nié.

« Ce n’est pas vrai. Il y a des nobles qui se marient par amour ou sans considérer les avantages politiques du partenariat. L’amour est puissant, après tout. Il peut surmonter tous les obstacles ! »

« Le penses-tu vraiment ? » J’avais été un peu surpris par sa déclaration passionnée. J’avais jeté un autre coup d’œil à Katerina, mon cœur allant à Peter.

J’avais entendu dire que les Petacks étaient des chefs très compétents et bienveillants, et je plaignais le garçon d’avoir à épouser quelqu’un comme Katerina. Mais comme je n’avais jamais parlé à Peter et que je ne voulais pas causer d’ennuis au vicomte chez qui je logeais, j’avais décidé de me taire.

De plus, je n’aimais de toute façon pas les gars comme Peter. Je ne l’aimais pas personnellement, et je n’aimais pas sa famille qui régnait avec bienveillance. Lui et ses semblables étaient les ennemis mortels d’un seigneur du mal comme moi.

Katerina et son partenaire s’étaient livrés à un baiser passionné. En voyant ça, Eila avait rougi et avait tiré sur mes vêtements. « Viens, nous devrions faire notre travail ailleurs, Liam. »

« Je suppose que oui. Mais, bon sang, Peter n’est même pas au courant de tout ça. Quel clown ! »

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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