Chapitre 5 : Comment être soi-même
Table des matières
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Chapitre 5 : Comment être soi-même
Partie 1
Bonjour, je m’appelle Katarine von Stolzherz, mais mes amis m’appellent Rine. Sauf Ara, elle m’appelle toujours par mon prénom.
Quand j’étais petite, les gens essayaient de m’apprendre des choses même si je ne suis pas très intelligente. J’en suis reconnaissante, mais j’ai à peine étudié en dehors de mes cours.
Je suis désolée.
J’avais eu plus de plaisir à jouer dans le jardin avec des bâtons et à « faire du duel » avec mes frères, mais après avoir reçu quelques leçons d’autodéfense, ils ne voulaient plus jouer avec moi.
Mon instructeur m’avait dit que c’est parce que j’avais naturellement du talent et qu’avec une bonne formation, je pourrais un jour devenir aussi forte que des héros bien entraînés.
Les héros sont spéciaux, ils apprennent dans un fragment du temps les compétences et les capacités des combattants vétérans. Il y avait peu de non-héros, qui avaient le potentiel d’être sur un pied d’égalité avec un héros entraîné, mais il y avait encore un niveau au-delà : à chaque convocation, il y aura des héros, qui s’élèveront au-dessus des autres, qui laisseront leurs traces dans l’histoire pour toujours.
Je voulais moi-même devenir quelqu’un comme ça, mais en tant que personne née dans ce monde, c’était censé être impossible, il y avait ce mur final que je ne pourrais jamais escalader. Mais si je ne pouvais pas devenir aussi puissante qu’une légende, alors je voulais devenir aussi forte que possible.
Mais il y avait un problème : mes responsabilités en tant que membre de la royauté m’en empêchaient. J’avais le droit de garder l’épée comme passe-temps, même si elle n’était pas digne d’une dame. La raison de mon père était que c’est bon pour l’autodéfense et la forme physique.
Et bien sûr, il serait triste qu’un descendant des Hagen ne puisse pas se battre.
Finalement, j’avais abandonné mon devoir de princesse héritière. Notre pays avait convoqué des héros et pour être honnête, je voulais rivaliser avec eux. J’essaie d’être la meilleure guerrière que je puisse être. Je n’avais pas réfléchi à ma position et je l’avais fait. C’est pour ça que je n’étais pas très intelligente.
Ou peut-être que c’était la volonté des dieux.
J’avais rencontré Kenta et Kyou, deux héros et amis.
Et j’étais alors tombée amoureuse.
Kenta est mon homme idéal. Il est intelligent, fort, il sait ce qui est le mieux pour moi. Et il a le visage d’un homme, un peu rude et ça donnent l’impression qu’on peut compter sur lui.
Il est gentil, même s’il le montre rarement. Il n’aime pas le contact corporel, même il me suivra quand je suis déraisonnable. Il peut parfois me rejeter, mais je pense que c’est parce qu’il est intelligent : il ne veut pas prendre mes sentiments à la légère.
Il est très prévenant.
Et c’est mon mari !
Ah, je ris encore en regardant ma main gauche. Même si Kenta et Kyou pensent que c’est une malédiction, pour moi, c’est un rêve qui s’est réalisé sans que je m’en rende compte.
Être mariée à un héros qui deviendra sûrement une personne légendaire. Les alliances comme gage de mariage sont quelque chose de très ancien, la plupart des gens ne le savent même plus.
C’est si romantique !
Ah, je rigole encore ! Mais je n’y peux rien face à cet ancien vœu d’amour qui est à mon doigt !
« Tu me fais flipper. » Ah, j’avais complètement oublié que j’affrontais un dangereux démon en ce moment. Du moins, je pense que c’en est un puisque « démon » était un terme plutôt vague pour les bêtes magiques, les humanoïdes et autres êtres.
Je crois que Kenta appelait celui-ci une Oni à cornes rouges.
L’Oni souleva sa grosse massue à pointes et la balance au-dessus de sa tête.
Tu ne dois pas attaquer au-dessus de ta tête. C’est plein d’ouvertures.
J’avais mis le pied droit à portée de la femme géante, je lui avais percé le genou gauche, puis j’avais balancé mon épée, Friedensbote, sur le côté pour frapper à nouveau. Je sentais comment la lame coupait les os, les muscles et les tendons.
Tandis que l’Oni avait perdu l’équilibre, j’avais préparé une attaque sur le côté, pour ouvrir son ventre et l’immobiliser, mais ensuite elle avait craché du feu de sa bouche. « Feu d’Oni ! »
J’avais vite roulé sur le côté, mais la chaleur me brûla quand même. Certains de mes cheveux tombèrent.
Je n’aime pas ce genre d’attaques, car il est difficile de les éviter complètement.
« Toi…, » l’Oni me regarda avec les yeux écarquillés. « Tu l’as éludé à bout portant !? »
Les flammes n’avaient pas été si rapides, et je pense que tout le monde pouvait le faire s’il s’était un peu entraîné.
« Kikikiki, » un rire étrange était venu de l’Oni. « Enfin un défi ! Mes blessures brûlent comme l’enfer, c’est comme une épée de tueur de démons ! Mais j’y résiste quand même ! » Elle se leva, alors qu’elle avait un sourire étrange.
Il ressemblait un peu à celui de Kenta.
Elle avait une raison de le faire. Je lui avais coupé le genou, mais je voyais comment la blessure se refermait déjà. Je n’avais jamais vu quelque chose comme ça avant, je ne le savais que par les histoires. Comment pouvait-elle se régénérer ainsi ?
« Guérison ! » Je me souviens alors de Kyou, qui m’avait jeté un sort et je m’étais alors mieux sentie. Elle avait alors dégainé son grand couteau, prête à se lancer dans l’action, affichant un visage sérieux, tout en ayant peur à l’intérieur.
Kyou est courageuse. Elle ne se battait pas beaucoup, mais elle était prête à se tenir à mes côtés. « Ne t’inquiète pas, Kyou. Tu n’as pas besoin de te battre, et vas chercher des renforts. »
« Regarde-moi, naine ! » L’Oni avait à nouveau attaqué, et cette fois-ci elle balança sa massue vers moi.
J’avais sauté et j’avais exécuté un coup de pied en l’air jusqu’au menton de l’Oni. Mon arme, Friedensbote, projeta du sang venant de sa poitrine une fois et depuis ses bras deux fois.
J’avais atterri puis j’avais sauté vers l’arrière. Les blessures se refermaient déjà, mais l’Oni semblait confuse. Elle se frotte le menton, dont la tâche meurtrie était déjà revenue à sa couleur rouge habituelle.
Donc un traumatisme contondant ne marcherait pas non plus.
Elle était coriace. Je pense que je n’étais peut-être pas assez forte, mais Kenta avait mis sa confiance en moi. Il était temps de passer à l’offensive.
Perforation, perforation, frapper, frapper, frapper, pousser, balancer, pousser ! Avec une série rapide d’attaques, j’avais acculé l’Oni. Heureusement que sa technique de combat était inférieure.
Je pense que je provoquais peu d’effet, mais l’Oni semblait être stressé. Et mon épée lui fait vraiment mal, puisque c’était un démon. Mais je pensais que l’effet serait plus grand. C’est peut-être la résistance dont parlait l’Oni.
« Rine-chan, continue ! Plus tu la blesses, et plus elle a besoin de temps pour guérir ces blessures ! Endurance ! » déclara Kyou.
Merci, Kyou. Je n’aurais pas remarqué ça. Je ne suis bonne qu’au combat, donc je n’arrive pas à remarquer les petits détails.
« Ne t’approche pas ! » Avec un cri, l’Oni balança sa massue vers moi. Je pouvais éviter l’arme, mais j’avais été repoussée par la pression du vent. « Flamme d’Oni ! » J’étais toujours dans les airs, donc je n’avais que peu de possibilités pour bouger. Mais le jet de flamme vola droit sur moi.
Alors je l’avais alors coupé. Cela m’avait explosé au visage, mais j’avais tortillé le corps pour recevoir le moins de dommages possible en raison de l’explosion. J’étais sûre qu’en temps normal, je serais inconsciente, même avec cette manœuvre défensive.
Mais maintenant que j’étais un héros, je pouvais le supporter !
« Tu t’en sors bien, Rine-chan ! » Tout le monde pourrait le faire après quelques exercices d’entraînement, mais Kyou était mon amie, alors bien sûr elle me ferait des éloges.
Mais je me sentais bien parce qu’elle le faisait !
« Toi… tu as coupé mes flammes !? » Ce n’est vraiment pas si spécial.
Je m’étais levée et j’avais préparé ma lame pour la prochaine attaque. Quelque chose bougea dans le coin de mes yeux. Des écureuils. Mais je devais me concentrer sur ce qui était juste devant moi.
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« Cette fille est un monstre ! » Yoshimura avait bu des potions pour retrouver ses PV. Les blessures qu’il avait subies lui faisaient encore mal. Il portait des anneaux de puissance, des reliques qui renforçaient toutes leurs statistiques par une large marge et il s’était quand même fait massacrer comme un sac de sable par cette blonde !
« Katsuragi est fou. Il a les yeux d’un meurtrier ! » Mais c’était Hoshibashi, qui était le plus proche de la mort, Katsuragi avait failli porter un coup fatal. « Et la salope elfique est aussi agaçante. » Hoshibashi avait aussi des anneaux de puissance, néanmoins, il avait été presque dominé par les deux individus.
Une fille qui défiait le bon sens, un type qui se battait sans pitié, et quelqu’un pour le soutenir. Bien qu’ils aient ces grosses augmentations de puissance, ils ne s’attendaient pas à quelque chose comme ça.
Aujourd’hui, ils traversaient tous deux un tunnel sombre et au bout se trouvaient un grand hall, plusieurs objets traînent sur des étagères et étaient suspendus à des stands.
Où est la plume d’oie ?
« Canon d’eau ! » Une voix était venue de derrière eux. Yoshimura avait eu l’impression qu’il avait été heurté par une voiture. Une grande force l’avait envoyé plus loin, tout en provoquant de grandes douleurs. Tout comme Hoshibashi.
Qu’est-ce que c’était ?
« Enchevêtrement ! » Les murs de la salle, faits de racines, commencèrent à bouger. « Vous êtes à l’intérieur d’Aeolferelda. Sa magie coule à travers mon aura et me fournit constamment de la magie. Abandonnez. » C’est la garce elfique aux cheveux blancs ! Et à ses côtés se trouvait Katsuragi !
Hoshibashi et Yoshimura étaient tenus par les racines. « Yoshimura, je vais le faire, » Hoshibashi était prêt à utiliser son atout.
« C’est une bonne idée. »
Soudain, les cheveux d’Hoshibashi surgirent alors. « UUUUUUUUAAAAAAAAAAAAAAAH ! » Un bruit de pure fureur avait rugit hors de lui, non seulement de sa voix, mais aussi de ses bras et de ses jambes, de son torse et de tous ses cheveux sur la tête.
Puis il se détacha facilement de ses contraintes.
La classe Sauvage, possédait de la puissance dans sa forme la plus pure. Plus Hoshibashi s’énervait, plus il deviendrait fort. Ça, avec en plus les anneaux de puissance, et c’était une force inarrêtable.
Hoshibashi libéra aussi Yoshimura. « Occupe-les. Je le trouverai. » Avec seulement un signe de tête, Hoshibashi chargea Katsuragi et l’elfe. Il cassa les racines comme si elles n’étaient qu’une nuisance et même si Katsuragi tenta d’intercepter, il avait été facilement repoussé. D’un seul geste !
Puis Hoshibashi s’attaqua à la jeune elfe, qui s’était après ça écrasée contre un mur… Non, le mur avait bougé pour amortir sa chute…
Yoshimura utilisa alors ce temps pour chercher la relique. Dans une étagère isolée, il n’y avait que quelques articles, dont une plume d’oie.
Il la prend.
[Réécriture de classe]
Description : Ne peut être utilisé que par les héros pour annuler l’une de leurs classes. Écrivez la classe que vous voulez annuler quelque part sur votre corps.
Valeur : 802 064 pièces d’or
Yoshimura avait déjà utilisé toutes ses places de classe. Élève, Sorcier, Commerçant et Soldat. Mais il y avait une classe, qui était totalement inutile.
Il avait alors remonté sa manche et avait écrit « Etudiant » sur son bras. C’était le plan depuis le début.
***
Partie 2
…
…
Qu’est-ce qui vient de se passer ?
J’avais, je pense, été envoyé dans un vol plané de trois mètres jusqu’à m’écraser dans une sorte de stand et j’avais perdu connaissance pendant une seconde.
Hoshibashi m’avait fait signe avec son bras, puis il m’avait frappé et ainsi, je m’étais fait gifler. Ara-san avait également été attaquée et repoussée.
Je pense que la perte de conscience juste avant m’avait finalement aidé à garder mon calme. J’avais directement sorti une potion de vie et je l’avais bue.
Puis j’avais regardé Ara-san qui était comme encastrée à l’intérieur du mur, mais elle semblait aller relativement bien. La relativité venait du fait que le Hoshibashi sauvage était sur le point de la frapper encore une fois et cette fois, il allait sûrement la frapper encore et encore jusqu’à ce qu’elle devienne de la bouillie.
Je déteste ce que j’allais faire. « Hé, Shishishi ! » J’avais attiré son attention. L’utilisation de son nom s’avéra être un succès. « Viens me chercher ! »
Avec un rugissement bestial, il me chargea.
Ne connais-tu plus d’autres mouvements que les charges ?
J’avais plongé sous son épée qui me frappait et je l’avais frappé dans le pied, enfonçant mon épée là, puis j’avais frappé le genou.
J’étais vraiment très calme maintenant, ou peut-être que j’étais sous le coup de l’adrénaline, car j’étais comme détaché de la peur ou de l’excitation. Les mouvements d’Hoshibashi semblaient non raffinés et lents.
Cependant, il avait pu encaisser ces frappes avec aisance, alors je devais gagner du temps pour Ara-san. À l’intérieur d’Aeolferelda, elle était devenue très puissante.
Les spores d’Aeolferelda
Régénération rapide du mana
+100 % de puissance pour les sorts
+1000 % de puissance pour la Magie Spirituelle.
Même si elle s’était fait battre tout à l’heure, ce n’était pas un sort très fort. Je devais juste espérer qu’il y en ait de plus forts dans son répertoire.
J’avais ensuite sauté pour échapper à une attaque et j’avais alors vu Yoshimura. Ah, on doit s’occuper des deux en même temps maintenant ?
Attends, c’est Yoshimura ? « Ha… Haha… HAHAHAHAHAHAHAHA !! Quel pouvoir ! Quel soulagement ! Génial, tellement génial ! HAHAHAHAHAHA ! » Il riait comme un fou, et sa façon de bouger et de se tenir debout était totalement différente d’avant. Et il avait une plume d’oie, et bien sûr c’était celle qui effaçait les classes !
Comment sont-ils au courant ?
« Partenaire, j’ai la plume d’oie. Sers-t’en. » Partenaire ? Je suppose qu’ils sont partenaires, mais il n’a pas appelé Hoshibashi comme ça avant ?
Yoshimura venait-il d’utiliser la plume d’oie ? « Yoshimura… quelle classe as-tu… ? » Même si j’avais des soupçons…
« Étudiant, » répondit Yoshimura.
Putain de merde ! « Hoshibashi, ne l’utilise pas ! »
Mais malgré mon avertissement, Hoshibashi marcha vers Yoshimura, ou quoi qu’il soit devenu.
J’y avais déjà pensé, au fait de supprimer ma classe Étudiant. Cependant, je ne ferais jamais ça. Cela semblait être une bonne idée au premier abord, mais la question était : que se passe-t-il si vous supprimez une partie de votre identité, que le système de héros reconnaît comme étant obligatoire ?
« Ne fais pas ça ! Poussée Rapide ! » Ce n’était qu’un vague sentiment, et je n’aimais pas mes camarades de classe, mais cela allait trop loin ! Je ne pouvais même pas vraiment l’expliquer, mais si ce que mes tripes disaient est vrai, alors ce serait quelque chose que je mépriserai.
Mais Yoshimura, ou qui que ce soit, avait d’autres projets. « Frappe de vent ! » Je déteste ce sort ! Je déteste ça, je déteste ça ! Je serai à nouveau repoussé comme une sorte de…
« Enchevêtrement ! » Soudain, j’avais été saisi par des racines, et elles me maintiennent debout, là où j’étais. Alors le coup m’avait frappé de plein fouet, au lieu de me repousser, j’avais l’impression d’être pressé.
Mais cette attaque faisait mal, mais il fallait résister au coup !
« Lances de racines ! » Les racines poussèrent de tous côtés et empalèrent Hoshibashi et Yoshimura.
« Merde…, » Hoshimura remonta sa manche et écrivit quelque chose sur son bras. Ne me dis pas… « AAAAAAHHHHHH ! HAHAHAHAHAHAHA ! »
J’avais eu l’impression qu’il venait de s’illuminer.
Ses cheveux poussaient plus en pointes ? Non.
Ses muscles gonflaient encore plus ? Non.
Néanmoins, il avait rompu les racines et s’était placé devant nous, saignant, mais autrement il allait bien.
« On dirait que je t’ai sous-estimé, » Yoshimura montra du doigt les racines, qui avaient été coupées par la frappe de vent. « Mais je suis un Sorcier. »
Quand ils avaient perdu les classes d’Étudiants, est-ce que d’autres classes avaient été déplacées dans l’espace primaire ? « Qui êtes-vous !? » C’est troublant. J’avais vraiment ça dans la peau.
« Je suis l’homme qui a été Yoshimura. C’est ce que mes souvenirs me disent, mais qui est-ce que je suis ? Je ne sais pas, mais ce que je sais, c’est que je suis un héros et un Sorcier et que j’ai été emmené depuis un autre monde pour vaincre le Roi-Démon ! »
Hoshibashi se cogna la poitrine : « Je suis un Sauvage, qui sera connu comme Star ! Autrefois, j’étais Hoshibashi, je suppose, mais maintenant je ne le suis plus ! »
Ils rirent tous les deux de moi. C’est inquiétant.
Sommes-nous dans un mauvais jeu d’horreur !? Leur façon de bouger, de parler, même leurs expressions faciales, tout était différent. C’est comme si la folie les avait pris tous les deux !
« Kenta-kun. Ils se sont perdus. Ils n’ont plus les souvenirs de leur vie avant de devenir des héros. Il ne reste que la connaissance, » Ara-san semblait triste, je suis sûr que quelqu’un l’a déjà essayé avant eux.
Je ne pouvais que deviner ce qu’elle voulait vraiment dire par tout ce « n’ont plus les souvenirs et il reste plus que la connaissance ». Cette chose semblait être une mauvaise situation.
Quelque chose se vida à l’intérieur de moi, en les voyant tous les deux comme ça. Je me fichais d’eux. Mais maintenant, une partie d’eux avait disparu, et c’était la chose la plus importante et c’était parti si facilement.
Je déteste ce monde imaginaire ! « Vous avez eu ce que vous vouliez, non ? » J’étais en colère contre ce monde. « Alors, allez-vous-en ! »
« Non, Kenta. Voici des trésors ! N’est-ce pas une responsabilité de héros de tout piller ? »
Ah, je connais cet état d’esprit.
Mais même si c’était une bonne chose dans un jeu, ne le faites pas dans la vraie vie.
« Nous prendrons la plume d’oie, tout le reste et brûlerons l’arbre pendant que nous y sommes. »
J’étais resté calme. « Pourquoi l’arbre ? »
Ara-san, par contre, tremblait, ou plutôt, ses oreilles le faisaient. C’était donc à ça que ça ressemblait quand cette fille était en colère. Ce n’était pas très impressionnant par rapport aux normes humaines.
Yoshimura expliqua alors ses pensées : « Parce que ça peut être important pour les elfes que nous méprisons. Frappe de Vent ! » Avec un sort, il coupa quelques racines de l’Aeolferelda avec une lame de vent.
« Tornade de lames ! » Et Hoshibashi l’aida avec un tourbillon.
Après le choc initial, Ara-san avait guéri l’arbre avec un sort. « Repousse ! »
Je voulais y mettre fin. Je voulais vraiment en finir.
Selon moi, j’avais finalement trouvé deux plus gros trous du cul que moi. Il était maintenant temps de remplir ces trous avec un manche de lance ! « Poussée Rapide ! » J’avais frappé Hoshibashi, qui ne trembla même pas. Mais : « Perceur d’armure. » Un déluge de sang était alors venu de Hoshibashi. C’était mon nouveau talent que j’avais acquis il y a quelques jours.
Finalement, j’avais trouvé quelque chose pour faire face aux ennemis puissants. C’était en vérité seulement de la même puissance que la Poussée Rapide, mais elle divisait par deux la Défense de la cible pendant l’attaque, ce qui était en quelque sorte lié à l’armure et à la Vitalité.
Il n’était utilisable que si la cible restait immobile, tout comme le poignard de Kyou-san, mais s’il frappait sa cible, c’était plutôt génial.
Dommage que Hoshibashi soit toujours debout. « Toi ! » J’avais encore une fois évité son attaque, je suppose que c’était vraiment prévisible.
Peut-être que j’étais tellement habitué à me battre, que je pouvais surmonter la différence de puissance brute avec mon expérience et du talent.
« Lances de racine ! » Ara-san était également dans le jeu, utilisant sa magie pour faire face à Yoshimura.
« Lame de vent ! » Il coupa les racines qui allaient le transpercer, mais elles repoussèrent et continuèrent à pousser. « Flèches de Flammes ! » Elles percèrent et brûlèrent les racines, mais les flèches de feu volèrent aussi vers Ara-san.
« Tige de Vent ! » On dirait qu’Ara-san avait changé de Classe et qu’elle s’était échappée en utilisant son bâton comme une perche.
« Kenta, regarde-moi ! Trancheuse d’acier ! » En utilisant mon prénom sans ma permission, Hoshibashi utilisa à nouveau sa puissante attaque.
Bien que j’aie au moins pu éviter ça, j’avais quand même été égratigné. Cette attaque normale était vraiment dingue ! J’avais encore volé sur trois mètres avant de m’écraser dans un mur de terre et de racines.
J’avais toussé parce que j’avais été projeté contre le mur et j’avais été assailli par un nuage de poussière.
Ara-san s’était écrasée juste à côté de moi après avoir été frappée par un sort de Rafale. « Est-ce moi… ? » Ara-san toussa aussi. « Est-ce qu’on perd ? »
« Oui, c’est bien ce que nous faisons. » Et Hoshibashi s’approcha de nous, soulevant son épée pour porter le coup final à au moins l’un d’entre nous. Yoshimura lança à nouveau de la magie sur Aeolferelda. « Échangeons. Tiens ce maniaque à distance et je m’occupe de l’autre. » J’avais pris une potion de vie et je l’avais bu.
« C’est sur moi que tu envoies le plus fort ? » demanda Ara-san.
« Exactement, » déclarai-je.
« Alors je vais dépasser tes attentes et le tuer, » déclara Ara-san.
« Il faudra peut-être l’arrêter, » déclarai-je.
Sans plus attendre, j’avais couru vers Hoshibashi. Ara-san avait jeté son sort. « Lances de racines ! » J’avais changé de direction après qu’il ait été poignardé par les racines, il était maintenant l’adversaire d’Ara-san.
J’avais levé ma lance « Poussé — ! »
Yoshimura avait levé la main : « La — ! » Merde. Je lui avais jeté ma lance directement dessus. « Ahhhh ! » Yoshimura avait été incapable de jeter son sort depuis qu’il avait encaissé une lance en plein dans sa poitrine.
Je m’étais précipité et je l’avais frappé au ventre et au visage : « Je déteste ce sort ! » J’avais arraché ma lance, mais pendant ce temps, les muscles de Yoshimura avaient commencé à grossir.
Il changeait de classe.
Sans hésitation, je l’avais frappé une fois avec l’extrémité émoussée de la lance, pour qu’il soit à une bonne distance pour le perforer avec ma lance. Mais il avait bloqué l’attaque avec un coup de tête. Est-il réel !?
Au moins, on dirait que ça faisait très mal, mais ce n’était pas l’effet que je visais. Alors j’avais pris du recul, prêt à diminuer la distance avec une Poussée Rapide !
« Je suis heureux, Kenta, » déclara Yoshimura.
« Ne m’appelle pas par mon prénom, connard ! Et ne me parle pas de ton masochisme. C’est flippant, » criai-je.
« Je m’en souviens, » déclara Yoshimura.
« Est-ce l’un de ces monologues ? » Je voulais sauter sur lui parce que j’avais l’intention de battre ce salaud aussi vite que possible.
Mais au moins, j’avais pu jeter un coup d’œil à Ara-san. Elle avait emmêlé et percé Hoshibashi, mais elle était plus ou moins en train de lancer à la chaîne ces deux sorts, tandis que Hoshibashi diminuait lentement la distance entre eux, petit à petit.
« Mes souvenirs d’avant sont clairs. Je parle de quand j’étais à l’école avec toi, » déclara Yoshimura.
Ne devrais-je pas l’attaquer ? Si je ne pouvais pas l’empêcher de monologuer, alors peut-être que je pouvais utiliser ce temps supplémentaire pour le battre.
Non, il surveillait chacun de mes mouvements, et la façon dont il tenait son épée me rappelait une copie bon marché d’iaido. « Je ne peux pas le décrire, ces souvenirs sont comme un livre que j’ai lu. Mais quelque chose dont je me souviens. Mais je fais que je te déteste. »
« Qu’est-ce que je t’ai fait ? » demandai-je.
« Tu m’as parlé comme si j’étais une ordure ! Tu n’as jamais eu raison sur mon nom ! Tu m’as surpassé à chaque test et tu as traité ça comme si c’était naturel. »
Était-ce moi qui ai fait ça ? Non, il doit avoir le mauvais type.
Il était temps de libérer mon attaque ! « Et le plus important : Tu as volé le cœur de Kyou. »
…
…
« Ha !? » J’étais sûr que je voulais l’attaquer, mais ceci avait besoin d’être clarifié.
Je pouvais voir comment Ara-san luttait pour tenir à distance un Hoshibashi gravement blessé. Il bougeait comme s’il ne se souciait pas qu’il ressemblait à une fontaine rouge.
Désolé, Ara-san, mais j’ai besoin de temps pour m’en assurer. « Qu’est-ce que tu veux dire !? »
Le monologue de Yoshimura continua, sans tenir compte de ce que j’avais dit. « Je suppose que j’étais amoureux de Kyou avant, et jaloux de toi. C’est donc logique d’être heureux de te battre et de réclamer la fille. »
Tu peux la garder. C’était du moins ce que je ressentais, mais sans elle, ma malédiction allait sûrement se réactiver.
Ma motivation à combattre Yoshimura avait soudainement chuté.
C’est stupide. C’est tellement stupide que je ne peux même pas le commenter.
« Épée Rapide ! » D’un mouvement rapide, il avait réduit la distance et m’avait frappé. J’avais paré le coup avec ma lance, mais le coup était vraiment puissant, je le sentais jusqu’aux épaules. « Trancheur d’acier ! » Il avait attrapé son épée longue à deux mains et un autre coup, cette fois d’en haut avait été faite. C’était beaucoup plus puissant que le dernier.
J’avais été capable de le parer à nouveau, mais la force m’avait poussé à me mettre à genoux, puis j’avais la garde de l’épée dans le nez après la troisième attaque. Je pouvais sentir le sang qui sortait de mes narines.
Pourrais-je avoir des ennuis ?
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Partie 3
J’avais un mal de tête. C’était ce que moi, Momokawa Kyou croyait vraiment.
Rine-chan avait beaucoup de mal à s’occuper de l’Oni. Chaque fois qu’elle se faisait coincer, l’Oni crachait des flammes ou utilisait une attaque puissante pour l’éloigner et pendant ce temps, ses blessures cicatrisaient. Même si la régénération continue le ralentissait, ce n’était qu’une question de temps avant que Rine-chan ne commette la seule erreur, ce qui la transformera cette situation en un coup dur.
Ken avait traité Rine-chan de Glasscanon et m’avait expliqué la raison. Mais le voir par moi-même et essayer de la garder en meilleure condition était une autre affaire. Et bien sûr, il y a les écureuils. Ils regardent Rine-chan pleine de haine, mais ce n’était que ça : Un regard.
J’étais prête à les bloquer s’ils décidaient d’attaquer, considérant que je ne pouvais honnêtement rien faire à cet Oni. Elle était super effrayante. Je sentais la pression du vent de ses coups et j’étais sûre que je ne survivrai pas à un seul coup.
« Protection ! » J’avais utilisé un sort pour augmenter la Défense de Rine-chan. Je devrais la relancer après environ une minute. Mais avec ça, elle pourrait avoir une chance de continuer à se battre même après avoir été frappée une fois.
Il n’y avait presque rien que je pouvais faire pour l’aider. C’était frustrant. Rine-chan faisait de son mieux et continuait à sourire, Ken et Arako se battaient contre mes deux anciens camarades de classe et je ne pouvais aider qu’en maintenant Rine-chan en pleine santé.
Je… veux être plus forte.
C’était peut-être la première fois que je voulais une telle chose ainsi.
Avant, je voulais atteindre un niveau supérieur, je voulais avoir plus de puissance, mais d’une certaine façon, c’était différent. Je ressentais le dégoût de soi d’être inutile quand les choses devenaient difficiles.
Et l’envie, en regardant le dos de Rine, qui se battait comme un héros dans une série télé. C’était clairement ceux que j’admirais.
Les combats entre les alfar et les autres démons n’étaient pas terminés, ils se déplaçaient lentement vers l’arbre géant. Je voyais des alfar blessés et certains étaient en train de saigner, tandis que les démons continuaient de se transformer en fumée bleue, alors le combat se passait plutôt bien.
Pour l’instant, du moins.
Mais il restait encore tant de démons et si peu d’alfar qui étaient encore debout.
Cependant, il semblerait que la plupart des villageois étaient capables de se battre, certains utilisaient leur étrange magie pour empêcher les démons, tandis que les autres tiraient à l’arc pour les tuer.
Il y avait peu de personnes fortes contre un nombre écrasant d’ennemis plutôt faibles.
« Endurance ! » Les points d’endurance de Rine étaient rapidement épuisés, car elle utilisait des mouvements larges pour repousser la massue de l’Oni afin de ne pas être frappée par la pression du vent. Mais c’était très fatigant pour son corps, et j’étais sûre que seul le fait qu’elle soit une héroïne lui permettait maintenant de le faire sans effort musculaire et sans crampes.
N’y a-t-il rien que je puisse utiliser ? Une nouvelle compétence ? Non. Quelque chose ?
Pendant un instant, je m’étais souvenue de la silhouette de Ken, et de la manière dont il avait combattu le patriarche des hommes-lézards. C’était presque comme ça. Quelqu’un que je connaissais faisait face à un ennemi dangereux dans un duel et…
J’avais souri. Je m’étais alors souvenue de la manière dont Ken avait gagné ce combat.
J’avais ouvert mon sac à dos et j’avais sorti quelque chose de là. C’était l’une des bombes de Ken. Une bombe puante. C’était peut-être la première fois qu’elles seront utiles.
En regardant le combat, j’avais attendu la bonne occasion. Chaque fois que l’Oni crachait du feu, il y avait un peu de temps jusqu’à ce qu’elle soit prête à attaquer à nouveau. Même si Rine ne pouvait pas utiliser ce délai sans être touchée par le feu, je pouvais le faire.
Ken déteignait vraiment sur moi depuis que j’avais commencé à analyser l’ennemi pour ce genre de choses. C’était peut-être l’effet du « camp d’entraînement ».
« Flamme d’Oni ! »
Maintenant !
J’avais jeté la bombe et elle avait frappé l’Oni directement sur son visage. Une puanteur nauséabonde et un nuage de gaz se répandirent de la bombe jaunâtre. « Buarks ! Pfyu, pfyu ! » Pour une raison ou une autre, l’Oni ne faisait pas que vomir, et il éternuait aussi. Cela donnait une impression très peu féminine.
« Super, Kyou ! » Sans perdre une seconde, Rine avait chargé. Et puis les écureuils l’avaient attaquée. Kenta avait fait remarquer que cette compétence laissait Rine ouverte aux attaques des côtés et de l’arrière. Les écureuils panda, qui observaient jusqu’à présent, l’avaient utilisé pour charger la fille. « Aïe ! » Ils attaquèrent avec leurs petites griffes et leurs dents, faisant que Rine avait gâché cette opportunité.
L’Oni s’était remis de la puanteur et elle souleva sa massue pour écraser Rine. « Protection ! » Il n’y avait rien d’autre que je puisse faire ! Désolée, Rine.
Mais la frappe n’avait jamais eu lieu. « Argh, mes yeux ! » Rine avait attrapé un écureuil et elle l’avait jeté à la figure de l’Oni. Il frappa directement les yeux. Puis la lame de Rine coupa dans les triceps de l’Oni, tandis que son autre main était occupée à se débarrasser des écureuils, à briser quelques cous et à faire tomber les autres.
J’avais lancé une autre bombe puante sur l’Oni. « Rine, viens ici, je vais t’aider ! » Au moins, je pouvais arracher certaines de ces bêtes ennuyeuses !
Espérons qu’Arako passe un meilleur moment que nous.
― ○●○ ―
« Ara-san, n’as-tu pas encore fini !? » Je m’étais encore fait frapper au visage, pour une raison ou une autre, Yoshimura aimait vraiment le démolir.
Fais-le à Inoue, il a un beau visage à détruire !
Ara-san avait probablement dépensé la majeure partie de son mana, considérant qu’elle avait changé sa classe à Acrobate pour qu’elle puisse fuir face à Hoshibashi plus rapidement tout en le récupérant avec l’aide de l’Aeolferelda.
Et quand elle sautait, elle m’avait indiqué ce qu’elle avait estimé. « Il a Régénération et Aucune Douleur. C’est peut-être dû à la classe Sauvage ! Ça va prendre du temps. Alors, dépêche-toi de m’aider ! »
Qu’est-ce qu’ils ont, ces types ? Est-ce que se débarrasser de la classe d’Étudiant permet une augmentation de puissance à ce point ? Non, ils étaient déjà forts avant ça !
Mais avec la suppression de leur classe d’Étudiant, leur comportement étrange et un autre gain de puissance étaient entrés en jeu.
Ils trichent !
Et je ne pouvais pas faire grand-chose pour le moment ! Yoshimura me bottait le cul dans le combat en mêlée, mais je ne voulais vraiment pas qu’il revienne à sa classe de Sorcier, car j’avais moins de moyens de combattre un lanceur de sorts.
En plus, sa classe de mêlée surpassait clairement celle de Lancier. Nous n’étions pas si éloignés à première vue, mais ses attaques me frappaient parfois et les miennes ne semblaient pas faire beaucoup de dégâts.
Et même avec mon statut de héros, je ressentais la fatigue due à mes points d’Endurance faible et à la perte de sang.
La seule chose que je pouvais faire, c’était de rester près de lui et de l’empêcher d’utiliser ses compétences. C’était la même chose pour moi, mais j’avais prévu à l’origine de tenir jusqu’à ce qu’Ara-san arrive à vaincre Hoshibashi. Mais ce salaud avait des talents vraiment méchants, donc même le gros bonus de l’Aeolferelda ne suffisait pas pour en faire un combat rapide.
Ara-san sauta par-dessus Yoshimura et moi, avant de m’appeler. « Garde l’autre à distance pour que je puisse changer de classe et lancer un sort. » Elle avait peut-être récupéré assez de mana, mais elle avait besoin de temps pour s’en servir.
Il n’y avait donc qu’une seule chose à dire : « ES-TU SÉRIEUSE, ESPÈCE D’IDIOTE !? »
Hoshibashi avait suivi Ara-san et son itinéraire passait par Yoshimura et moi ! Ne m’entraîne pas avec ce salaud de dur à cuire !
Yoshimura ne devrait pas non plus vouloir se mettre entre Hoshibashi et sa cible. Mais au lieu de se dérober, il s’était jeté sur moi, me retenant. Je voyais dans son sourire qu’il avait l’intention de me laisser partir au dernier moment pour que je me fasse écraser par Hoshibashi.
Mais cela permettait d’effectuer une manœuvre qui, en apparence, contournait la Défense d’un héros. Je l’avais appris quelques jours auparavant, et cela n’était pas Perceage d’Armure ou une autre compétence du système de héros.
C’était dommage pour Yoshimura, qu’il n’ait pas fait une bonne prise : je peux encore un peu bouger.
Alors je lui avais mis un genou dans les couilles ! Ses yeux s’élargirent et son corps se détendit. Il était temps d’attraper ce bâtard et de le jeter vers Hoshibashi.
Je l’avais envoyé voler et — aïe ! Heureusement, je n’étais pas lui, car le fait d’avoir un genou dans les couilles et d’être frappé par la force brutale d’Hoshibashi juste après cela était très probablement très douloureux.
Dommage que Hoshibashi soit déjà juste devant moi et que je n’aie pas le temps de rouler sur le côté. Son pied s’enfonça dans mon estomac et j’avais refait quelque chose de stupide : je l’avais attrapé.
Hoshibashi trébucha, tomba sur ses mains et me jeta un regard de fureur avant de se mettre à me donner des coups de pied.
*Bam*. Un coup de pied ressemblant à un coup de marteau m’avait touché.
*Bam*. J’étais sur le point de lâcher prise, il y avait trop de puissance que cela m’avait repoussée.
*Bam*. Et nous y voilà.
Pourquoi est-ce que je continue à faire des choses qui me font tant souffrir ?
« Lances de racine ! » Au moins, Ara-san avait eu le temps dont elle avait besoin.
J’avais sorti quelques pots de mon sac à dos et je les avais bus comme un fou, même si j’avais mal à l’estomac et que j’étais sur le point de vomir.
Hoshibashi était plus ou moins occupé par les sorts d’attaque et de contrôle d’Ara-san, Yoshimura prenait aussi des potions.
Comment peut-il encore se lever ? Je lui avais donné un coup de pied dans les couilles !
Putain de merde ! Fallait-il vaincre Yoshimura ou alors faire tomber Hoshibashi ?
« Perçage d’Armure ! » Cela sera finalement Hoshibashi. Il était actuellement retenu par les sorts d’Ara-san, donc c’était une opportunité.
Le Perçage d’Armure était vraiment une compétence faite pour combattre les héros, et elle fonctionnait très bien. Mais sérieusement, combien de sang a un corps humain ? On dirait que Hoshibashi en avait perdu deux fois son volume corporel, c’est sûr.
« AAAAAAAAARGH ! » Et il n’était toujours pas à terre ? « Trancheur d’acier ! » Il avait été poignardé plusieurs fois, il avait perdu tellement de sang qu’il y avait à peine une zone sur son corps qui n’en était pas recouvert et il frappait toujours avec son épée comme si de rien n’était !?
Si tout cela était les effets d’Aucune Douleur et de Régénération, j’aimerais obtenir ces compétences ! C’était probablement ceci et le bonus dû à la suppression de sa classe Étudiant.
Moi aussi, je veux tricher !
« Lances de racines ! » Le prochain sort d’Ara-san frappa Yoshimura. L’alfr gardait son sang-froid, ses oreilles se levaient. J’avais une impression d’elle qui me faisait froid dans le dos. « Tu ne feras plus rien à Aeolferelda ! » Elle avait vraiment une haute opinion de cet arbre et sa puissance nous faisait gagner lentement ce combat. Ara-san avait pratiquement retrouvé ses pleins pouvoirs magiques, tandis que tous les autres étaient presque totalement épuisés.
Nous allons gagner !
***
Partie 4
« Rine-chan ! » J’avais crié à mon compagnon, qui vient d’être frôlé par la massue de l’Oni. La fille elle-même allait bien, même si cela l’avait envoyée voler un peu plus loin.
J’aimerais vraiment la guérir, mais j’étais en train de poignarder un écureuil.
Ces créatures avaient apporté un autre niveau de difficulté dans ce combat, même si elles étaient maintenant plus en embuscade qu’en attaque. Mais il vaudrait mieux les vaincre maintenant, plutôt que d’attendre qu’elles utilisent le pire moment pour intervenir à nouveau.
Mais l’Oni avait aussi des problèmes, son corps qui pouvait se régénérer avait besoin de plus en plus de temps pour guérir correctement. Et elle avait l’air épuisée. Cela faisait déjà plusieurs minutes de combats intenses qui s’étaient écoulées, et chacune de nous était haletante, même si Rine-chan et moi étions mieux loties que l’Oni.
C’était la différence entre un héros et un non-héros. Tant que Rine-chan et moi avons des points d’endurance, nous pouvions nous forcer à continuer.
Il n’y avait qu’une chose que je craignais : le moment où l’Oni frapperait Rine-chan trop fort.
Et c’était sans compter que les autres démons étaient presque là, ce qui la rendrait encore plus difficile à la préserver. Même si une pluie de flèches tombait sur la masse des ennemis, ils s’approchaient toujours plus près.
C’était vraiment un enfer. Je ne savais pas si la bataille allait dans la bonne ou la mauvaise direction, mais c’était trop pour moi.
Et pourquoi dois-je poignarder des écureuils ? Ça n’a aucun sens !
J’avais la tête qui tournait et mon corps bougeait tout seul.
Pourquoi est-ce que je fais ça ? Jusqu’à présent, c’était tellement logique, mais il y a tellement de choses qui n’allaient pas, et c’était trop à traiter. Ainsi, j’avais continué à poignarder avec mon couteau.
« Guérison ! » Et puis je soignais.
C’était comme si ce n’était pas moi qui faisais ça.
J’avais rapidement regardé mon statut, mais il n’y avait pas de nouvelle condition. Donc il ne devrait rien y avoir de mal chez moi, mais quelque chose n’allait pas bien. J’avais l’impression que j’allais m’évanouir sous peu.
La situation de Ken était également mauvaise. Je n’avais pas regardé avant, car ça me distrayait, mais maintenant je pouvais le voir. Il buvait actuellement une potion pour guérir quelques PV. Mais je devais retourner mentalement dans ce combat !
Rine-chan était face de l’Oni et j’étais sur le point de lancer une autre bombe puante puisque le reste n’était pas utilisable. Les bombes incendiaires mettraient en danger Rine-chan et les bombes fumigènes n’aideraient personne.
J’avais à nouveau regardé mon statut, espérant trouver un indice, et j’avais remarqué quelque chose. Enfin, une nouvelle compétence, ou plutôt un sort, un tout nouveau !
Exorciser. Quel était donc le rôle de cette compétence ? … Il endommageait les démons et les morts-vivants et pouvait dissiper certaines de leurs capacités.
C’est… un sort infligeant des dégâts ?
Est-ce que c’est réel ?
Ce serait quelque chose d’entièrement nouveau pour moi. Un sort pour infliger des dégâts.
Je ne savais pas comment cela allait fonctionner, mais j’avais pointé ma paume ouverte vers l’Oni, imitant le sort d’Eri-chan. « Exorciser ! » Un cône d’une faible lumière blanche avait jailli de ma paume, mais j’étais trop loin. L’Oni ne l’avait même pas remarqué puisqu’elle était trop occupée avec Rine-chan.
Dois-je vraiment me rapprocher ? Je ne veux pas, ce sera dangereux.
… Mais le sort pourrait être puissant, et cela aidera certainement Rine-chan. Après tout, c’était toujours ma meilleure amie dans ce monde.
Rine-chan était sur le point de s’avancer vers l’Oni, prête à s’approcher assez près pour une autre attaque. L’Oni était sur le point de cracher des flammes, mais j’avais profité de ce moment pour sprinter vers elle. Il fallait que je fasse en sorte que ça marche. « Exorciser ! » L’Oni avait été baigné dans une lumière.
Puis, des flammes blanches avaient jailli de sa peau rouge, ce qui l’avait complètement englouti dans des flammes éclatantes. « IIIIIAAAAAAAAAAAAAARGHHHH ! » Ce hurlement aigu d’une douleur incommensurable me suivra sûrement dans mes rêves.
« Super, Kyou ! Démembrement ! » Une combinaison de coups puissants s’abattit sur la masse de flammes blanches, mais le visage de Rine-chan avait été émerveillé, pendant qu’elle exécutait ses frappes à l’épée.
Et je sais pourquoi : elle n’a rien démembré !
Le feu blanc était hors de portée de Rine-chan, il avait actuellement moins d’un tiers de la taille de l’Oni, mais après être sorti de là, il s’était déplacé. C’était comme si elle avait déformé sa forme pour échapper à l’attaque au dernier moment.
« C’était effrayant ! » s’était plaint l’Oni. Les flammes s’éteignirent et le démon rouge me regarda. « Reste en dehors de ça, sœurette ! Flamme d’Ori ! »
Des flammes rouges s’envolèrent vers moi, mais Rine-chan se précipita à l’intérieur, se jetant sur les flammes. Il y eut une petite explosion, mais Rine-chan avait les pieds sur terre et elle résista à l’explosion. « Ce n’était pas loin. » La princesse avait fait un sourire éclatant tout en essuyant la sueur sur son front avec son bras.
Rine-chan, tu es un vrai héros.
« Piu ! » L’Oni frappa du pied sur le sol. « Vous êtes agaçantes toutes les deux ! Et ce sort est injuste ! C’est pour ça que je déteste les humains ! Tu es si raciste, que tu as développé des sorts anti-démons ! »
Est-elle sérieuse ? « Si tu n’avais pas attaqué ce village, je n’utiliserais pas un sort comme ça. »
« Ne me taquine pas, sœurette ! » L’Oni regarda la grotte sous l’arbre et elle revient vers nous. « Ah, je veux me battre contre celle-là, » elle montra du doigt Rine-chan, mais on n’avait pas le temps. Argh, pourquoi ne puis-je pas faire ce que je veux !?
« Je ne veux pas me battre avec toi ! » Rine-chan s’approcha de l’Oni. « Je veux t’écraser. Tu mets tout le monde en danger dans ce village et il est temps d’y mettre fin. » Elle ne demanda pas pourquoi l’Oni le faisait ou pourquoi elle s’était arrêtée.
Rine-chan était toujours honnête. Mais cela veut dire qu’au moment où tu l’énerveras, elle laissera tout sortir et tu ne veux pas être celui qui reçoit.
Même l’Oni semblait le comprendre, puisque. « Regarde derrière toi ! »
Et Rine-chan l’avait vraiment vraiment. Stupide ! Elle est tellement stupide !
Saisissant cette chance, l’Oni se précipita dans la grotte sous le grand arbre. « Attends ! » Rine-chan était sur le point de courir après elle, mais — .
Les écureuils lui sautèrent dessus et gênèrent ses mouvements. Elle les secoua, mais elle perdit quelques secondes. Néanmoins, Rine-chan voulait continuer sa poursuite.
Mais nous avons perdu l’occasion. « Attends, Rine-chan ! »
« Quoi ? » demanda Rine-chan.
Les autres démons étaient là. Certains démons se précipitaient aussi vers nous, mais pour l’instant, nous avions assez à faire. « Exorcise ! » J’avais baigné les démons dans la lumière d’exorcisme, mais ça ne marchait pas ! Pourquoi ?
Mon mana était dangereusement bas. Je devais les préserver pour le moment. Alors j’avais préparé mon poignard. Ne pas se battre n’est plus une option.
― ○●○ ―
J’avais fait trébucher Hoshibashi avec ma lance et je lui avais percé le dos. Je m’étais finalement adapté à sa force brutale et j’avais pu l’utiliser pour le blesser davantage.
Je suppose que tous ces combats dans le passé m’avaient rendu très doué pour ça.
Ara-san jeta un autre sort, visant Yoshimura : « Lances de racine ! »
« Bouclier de Terre ! » Il avait essayé de se cacher derrière un bouclier de pierre et de terre, mais le sort s’était facilement infiltré au travers. L’assaut des sorts d’Ara-san montrait ses effets, même si sa magie était puissante, son endurance devait avoir presque disparu, car j’avais probablement épuisé la plupart de ma force dans notre combat précédent et les dégâts s’accumulaient également. « Aaahh... *Déglutissement* », il buvait en ce moment une potion, mais ça n’aidera pas à long terme.
Ara-san était maintenant puissante et en forme, elle avait eu son deuxième souffle et avait utilisé au maximum les Buffs de l’Aeolferelda. « Les racines se frayent un chemin à travers la terre et même si ta magie est puissante, j’ai Aeolferelda de mon côté. Et maintenant, Lances de racine ! » Elle avait même envoyé un sort pour Hoshibashi.
Les deux étaient faits. Après avoir comparé les compétences de combat, la stratégie et la puissance brute, nous avions enfin l’avantage. Je pouvais déjà voir notre victoire, mais je n’avais pas l’intention d’être négligent.
J’avais levé ma lance pour porter un coup fatal à Hoshibashi poignardé à la racine. Peut-être qu’il y survivra. Mais je voulais le faire sérieusement, donc il n’y avait aucune garantie.
Il est temps d’y mettre fin pour de bon !
*Explosion*
Je n’aime pas ce bruit. Ça vient de derrière !
Oh merde, l’Oni. Elle avait quelques blessures, mais qu’en est-il de Rine ? Est-ce qu’elle — .
« Flammes d’Oni ! » L’Oni avait craché des flammes, qui brûlèrent les racines et les spores de l’Aeolferelda, enflammant le tunnel traversant l’arbre. Comme tu peux être puissant, c’est un arbre massif ! Ce n’est pas comme du bois sec, c’est plein de sève et d’eau ! « Laissez-moi prendre ces deux-là et vous vivrez. » L’Oni avait l’air épuisé, mais j’avais l’impression qu’elle était plus que capable de s’occuper de nous et de nous vaincre.
Et quelque chose me disait qu’elle était un peu énervée.
Il n’y avait donc qu’une seule chose à faire : j’avais marché derrière Ara-san et je l’avais attrapé sous ses bras. « Vas-y. »
« Kenta-kun !? » Elle essaya de se libérer, mais je ne la laisserai pas faire. L’Oni avait eu Rine, donc on ne pourrait pas s’occuper d’elle dans cet état.
« Votre sort est dangereux. » La voix féminine devient heureuse. Elle ria un peu. « Mais on ne peut pas rester. Je vais prendre ces deux-là et quelques trucs et puis…, » elle avait pris une étagère dans un bras et les deux héros blessés plus son bâton sous l’autre.
« Hoshibashi essaie de lutter contre ça. »
« La ferme ! » Il s’était fait réduire au silence par un coup de poing puissant. Ah, sa tête saigne. Peut-être que son crâne vient de craquer.
« Merci. » Yoshimura semblait ravi, il avait beaucoup souffert en tant que Sorcier. Sa Vitalité était très probablement très basse dans cette classe. « Nous les avons sous-estimés, eux et cet endroit. »
« Tais-toi aussi ! » Et une autre victime de la puissance d’un simple poing. La femme aux cornes s’était tournée vers nous : « J’espère qu’on pourra rejouer. » Elle gloussa en sautant dans le tunnel qu’elle avait brûlé à travers l’Aeolferelda.
« Kenta-kun, lâche-moi ! » cria Ara-san.
« C’est juste des trucs. On ferait mieux d’aller dehors et de chercher Rine et Kyou-san ! » À contrecœur, Ara-san hocha la tête et je l’avais libéré. « Allons-y ! » Rine, j’espère que tu as été prudente !
En fait, elle l’avait été, bien qu’elle avait été un peu malmenée. Mais quand même, elle se battait en ce moment contre une horde de démons, qui se transformaient en fumée bleue après s’être fait frapper par elle. Elle était côte à côte avec Kyou-san et quelques alfar. D’autres alfar jetaient des sorts sur l’Aeolferelda, essayant de le faire repousser.
Si vous êtes juste à l’extérieur de l’arbre, vous obtenez toujours les bonus, il était donc très pratique d’avoir la dernière ligne de défense ici. « Ara-san, aide les autres à guérir ton arbre. Je ne peux que me battre. » Et c’est ce que j’avais été faire.
Heureusement que les autres étaient nombreux, mais faibles. Je détesterais me battre contre un autre gars fort.
Nous avions donc maîtrisé les forces démoniaques restantes.