J’ai été réincarné en une Académie de Magie ! – Tome 7 – Chapitre 165

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Chapitre 165 : Retrouver ceux qui vous ont manqués

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Chapitre 165 : Retrouver ceux qui vous ont manqués

Partie 1

[Point de vue d’Illsyore]

En arrivant sur cette île au milieu de nulle part, qui ne pouvait être décrit que comme une sorte de terre des morts abandonnée, je m’étais retrouvé à agir non pas comme un sauveur en armure brillante, mais plutôt comme le témoin des prouesses de ma femme. Pour être honnête, je m’attendais à ce qu’elle sorte victorieuse de cette bataille, mais je ne m’attendais pas à ce qu’elle humilie le Maître de la Guilde de la Rage fantomatique de cette manière. Elle ne lui avait pas laissé un instant de répit et n’avait même pas pris la peine d’aller lui faire face dans son vrai corps.

La mort de cet homme n’est pas différente de celle d’un bandit que nous avions rencontrée au hasard sur la route, mais peut-être que même ces malheureux voyous avaient reçue un peu plus de respect que celui-ci.

Voir la scène de son combat m’avait rappelé l’époque où j’avais rencontré Shanteya pour la première fois, alors que j’étais encore le noyau de l’Académie de Magie de Fellyore. Je n’aurais jamais imaginé à l’époque qu’elle deviendrait une femme aussi splendide et aussi terrifiante. La simple différence de pouvoir entre son passé et son présent était comme le ciel et la terre. Le changement le plus important et le plus impressionnant en elle, cependant, était le fait qu’elle n’était plus une poupée ou une marionnette. Elle avait son propre libre arbitre, sa propre force, sa propre façon de voir le monde. Elle agissait selon son propre jugement, et ce simple fait l’avait rendue encore plus belle à mes yeux.

Quand j’étais encore en vie sur Terre, beaucoup d’hommes disaient souvent qu’ils avaient une femme qui écoutait tous leurs caprices, comme une poupée sans âme ni vie. Bien que j’aie été élevé parmi des individus comme eux, j’avais eu la chance de ne pas être prisonnier de ces principes immoraux et pleins de préjugés.

Chaque fois que je regardais mes femmes, je me rendais compte que leur personnalité individuelle, leurs nombreuses caractéristiques uniques et leurs petites habitudes étaient ce qui les rendait attirantes pour moi. Elles avaient toutes leur propre jardin fleuri qui poussait sans que j’aie besoin de me faire passer pour leur jardinier. Je n’étais là que pour les admirer en tant qu’invité, en tant que personne qui souhaitait être là pour être embrassée par leur beauté et les embrasser en retour. Si elles le voulaient, elles pouvaient toujours fermer leurs portes et me mettre dehors, mais je croyais qu’elles ne le feraient jamais parce que notre amour était réciproque. Tout comme je les admirais, elles aussi m’admiraient, nous nous étions ainsi permis de nous envoler librement dans une seule danse du destin dans l’immensité du ciel dégagé.

Le Maître de la Guilde de la Rage fantomatique avait fait de son mieux pour emprisonner ma femme bien-aimée avec sa malédiction et sa peur excessive de ses propres subordonnés, ce qui avait finalement entraîné sa perte. Au moment où elle est devenue mienne, Shanteya a été libérée. Je n’avais aucune raison ni aucun désir de la garder enchaînée. C’est pourquoi je lui avais donné le choix d’être libérée de mes liens au moment même où je savais que j’en étais capable. C’est pourquoi je pourrais dire que la différence essentielle entre nous deux réside dans le fait qu’un seul d’entre nous avait besoin d’être enchaîné pour pouvoir gouverner.

La bataille s’était terminée sans que j’aie besoin de lever le petit doigt. J’y avais été amené en tant que témoin et j’y étais resté jusqu’à la toute fin. Ce qui m’avait été montré, c’était la disparition d’un homme qui n’était pas capable de comprendre ou même de percevoir la beauté de ma femme. Avec sa mort, la malédiction de la Rage fantomatique était également terminée, mais comme toute autre malédiction de ce calibre, elle finirait par avoir un effet sur tous ceux qui la portaient dans leur sang.

Les nouvelles de ceux qui avaient fini par mourir à cause de cela nous parviendront bientôt, car cette organisation avait ses vrilles réparties sur les trois continents. Il y en avait même quelques-uns sur mon île, agissant comme des espions, mais tant qu’ils ne causaient pas de dégâts, je fermais les yeux sur eux. S’ils osaient faire un geste, leur tête roulerait.

J’étais un peu triste de ne pas pouvoir sauver les femmes de son bureau, mais même moi je ne pouvais pas les sauver sans leur donner une personnalité complètement nouvelle, c’est-à-dire si l’opération était un succès. C’était triste et un peu tragique, mais tel était le destin.

Pendant que Shanteya nettoyait l’île de tous les documents et livres qu’elle pouvait trouver, j’étais remonté à la surface et je m’étais assis sur l’un des rochers qui s’y trouvaient. Mon regard s’était perdu dans l’océan turbulent qui se trouvait devant moi. Les vagues étaient devenues plus hautes et les nuages plus sombres. Il y avait l’odeur de la pluie dans le ciel, un compliment à un état d’esprit lourd et déprimant. Mes pensées s’étaient envolées vers Ayuseya, qui était maintenant temporairement responsable du royaume de Teslov. C’est elle qui s’était enfuie de là, mais c’était elle qui était revenue pour le gouverner.

Puis j’avais pensé à Nanya, qui était actuellement sur le Continent des Démons, face à sa mère. Elle m’avait dit qu’elle voulait y aller pour l’informer de nos enfants, mais quand elle était partie, il semblerait que même elle ne savait pas à quoi s’attendre à son retour. J’étais inquiet pour elle, surtout en voyant ce qu’Ayuseya et Shanteya avaient traversé. Cette île était jonchée de cadavres des anciens assassins qui y vivaient, et ils étaient très nombreux.

Pour se venger et libérer ce monde de la griffe de la Rage fantomatique, elle avait dû se tacher les mains du sang de centaines de personnes. En tant que mère, elle avait été forcée par cette situation à tuer des enfants, une situation que je ne souhaitais à personne, et pourtant elle était restée silencieuse à ce sujet. Peut-être savait-elle que je détecterais ces corps avec mon territoire de Donjon, après tout, depuis qu’elle m’avait dit qu’elle voulait que j’absorbe cet endroit, j’avais déjà commencé les préparatifs pour cela, en étendant ma portée aussi loin que possible, en cherchant d’autres Donjons et en absorbant les restes des anciens assassins pour nourrir ma faim de mana.

Une fois qu’elle avait eu fini, Shanteya était revenue vers moi.

« Est-ce le moment ? » lui avais-je demandé.

« Oui, » elle avait répondu avec un sourire toujours aussi envoûtant.

Nous avions ensuite pris notre envol et nous nous étions arrêtés à une bonne altitude d’où je pouvais voir toute l’île. De là-haut, j’avais alors absorbé la totalité de l’île Fantôme, les falaises déchiquetées et tout, ne laissant derrière moi qu’un grand trou qui avait été rapidement rempli par un torrent d’eau. Afin de ne pas provoquer de tsunamis indésirables, j’avais utilisé des attaques explosives de [Boule de Feu] pour détruire les nouvelles vagues circulaires. Tout ce processus m’avait pris environ une demi-heure, et une fois que j’avais eu fini, j’avais sorti le chasseur à réaction. Heureusement, il était possible de transformer le cockpit en un cockpit à deux sièges. Je pourrais aussi en ajouter trois autres, mais il faudrait que je réduise la vitesse et que je prenne mon temps pour les modifications.

J’aurais peut-être dû construire plusieurs versions de ce truc plutôt que d’en faire une qui puisse être modifiée ? Argh, mais l’ancien joueur en moi… ou plutôt l’enfant qui est en moi est celui qui veut un jouet cool que je peux changer et moduler comme je veux ! avais-je pensé en versant quelques larmes dans mon esprit.

Eh bien, pour être juste, j’avais déjà prévu cette possibilité, c’est pourquoi je m’étais assuré d’avoir les bonnes pièces pour la modification stockée dans mon esprit intérieur. Après tout, il y avait toujours la possibilité que je n’aie pas le loisir de passer en mode recherche et développement pendant mes déplacements. Je ne savais même pas combien de temps il me faudrait pour fabriquer des pièces modifiables comme celles-là ni même si elles fonctionneraient. Au moins, je savais que ce que j’emportais avec moi avait été quelque peu testé au préalable, au moins sous la forme d’un assemblage et de tests de fonctionnement de base.

« Est-ce l’oiseau en métal avec lequel tu es venu ? » Shanteya me l’avait demandé quand elle m’avait vu sortir l’avion de chasse.

« Oui. Nous monterons à bord une fois que j’aurai terminé les modifications et nous nous envolerons ensuite pour Illsyorea, » avais-je répondu.

« Les petits me manquent…, » dit-elle en regardant l’horizon.

« Hm… Quelqu’un se dirige-t-il par ici ? » avais-je demandé en pointant vers sa gauche.

D’après ce que j’avais pu voir, c’était un petit bateau conduit par quelqu’un portant un manteau en haillons. Mais je n’avais pas pu voir son visage.

Shanteya l’avait regardé et il y avait eu un léger changement dans son expression.

« Le connais-tu ? » demandai-je.

« Je suppose que, pour certaines pauvres âmes, leur voyage ne s’achèvera jamais…, » dit-elle, et un doux sourire apparut sur ses lèvres.

« Est-ce si… eh bien, je ne comprends pas qui serait assez fou pour s’égarer sur un bateau comme ça à travers un océan dangereux comme celui-ci, » lui avais-je dit en me grattant la tête.

« C’est ce que dit l’homme qui a traversé l’océan sur un radeau peu solide, » Shanteya ricana.

Je n’avais pas eu l’occasion de revenir sur ce sujet. Mais en regardant en bas, j’avais remarqué que l’humble marin ne nous avait même pas remarqués. Il continuait à pousser son humble bateau à un rythme lent sans s’arrêter, ne serait-ce qu’un instant. Comme une machine qui suit les règles de sa programmation, il poussait ce bateau.

Son bâton doit être magique, mais je doute qu’il puisse atteindre le fond de l’océan. J’avais réfléchi avant de revenir à la modification de l’avion.

Quand nous avions été prêts à l’aborder, le petit homme avait depuis longtemps dépassé l’endroit où se trouvait cette île. Si la Rage fantomatique était sa destination, alors il était condamné à ne jamais la trouver puisque, techniquement, il n’y avait plus de guilde de ce genre.

Le vol de retour vers Illsyorea nous avait pris un peu moins de quatre heures, je n’étais pas pressé. Pendant ce temps, Shanteya m’avait raconté ce qui lui est arrivé pendant le temps que nous avions passé ensemble, où elle est allée, ce qu’elle a vu, qui elle a rencontré. Son histoire ressemblait à une aventure d’un côté et à une corvée de l’autre. D’après ce qu’elle m’avait raconté, elle n’avait pas profité de l’occasion pour visiter les sites touristiques locaux ou pour essayer de voir quelles étaient les spécialités locales. Tout ce qu’elle avait fait, c’est avancer sur sa cible à toute vitesse, en ignorant les plaisirs du voyage.

À en juger par son récit, il semblerait que l’apparition de la nation insulaire d’Illsyorea n’ait pas eu beaucoup d’impact sur les habitants de Sorone. Ou plutôt, elle avait été complètement ignorée ou considérée comme une simple invention. Cela pouvait signifier soit que notre force était insondable pour qu’ils acceptent cette existence, soit que les nobles se donnaient beaucoup de mal pour faire croire que nous n’étions pas si puissants.

D’une certaine manière, c’était une démarche logique. Mon pays acceptait les immigrants, et tous ceux qui avaient choisi de se ranger de notre côté n’avaient eu que des avantages. Pour les roturiers, c’était le paradis sur terre, tandis que pour les nobles, c’était un cauchemar absolu qui ne pouvait que mener à une diminution de leur autorité et même de leurs impôts.

Les commerçants étaient conscients de ce problème, ils avaient donc fermé les yeux et joué les imbéciles afin de tirer le meilleur parti de chaque partie. Tant qu’ils continuaient à faire de bonnes affaires avec nous, cela ne me dérangeait pas vraiment. S’il y avait une chose dont j’étais conscient, c’était le fait que les marchands honnêtes étaient rares à trouver, mais si vous les trouviez, alors il valait mieux les avoir comme amis plutôt que comme ennemis. Seuls les imbéciles essayaient de se mettre à dos les guildes de marchands.

J’avais fait atterrir l’avion de chasse de la même manière que lors des vols précédents… en gros, j’avais ralenti autant que je le pouvais et je l’avais ensuite placé dans mon esprit intérieur. Je ne pouvais pas faire autrement, il n’y avait pas de piste sur laquelle je pouvais atterrir, et je n’étais pas non plus ce qu’on pourrait appeler un pilote expert. En fait, j’étais encore surpris par le fait que je pouvais si bien piloter cet engin sans qu’il s’écrase ou se casse par accident. D’une certaine manière, je suppose que tous ces simulateurs de vol m’avaient vraiment aidé à mettre en place les bases et à ne pas commencer la recherche et le développement sur les avions à partir de zéro.

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Partie 2

Au moment où j’avais marché sur le champ herbeux, j’avais pris une profonde inspiration et j’avais regardé le ciel bleu et clair.

« Ah ~ ! C’est bon d’être de retour ! » dit Shanteya en m’imitant.

« Oui. Nous devrions aller de l’avant et le faire savoir à tout le monde, » lui avais-je dit avec un doux sourire sur les lèvres.

« Illsy, avant que nous entrions, il y a quelque chose dont je voulais te parler, » dit-elle en me prenant la main.

« Qu’est-ce que c’est ? » avais-je demandé.

« Pendant mon absence d’Illsyorea, j’ai eu tout le temps de réfléchir à ce que j’allais faire à l’avenir et à ce que je voulais faire exactement pour moi. Au départ, je pensais que je pouvais retourner à une vie normale de simple femme el’doraw à tes côtés, en ignorant le passé brutal qui m’a façonnée en la personne que je suis aujourd’hui, mais j’ai fini par réaliser que ce n’est pas ce que je veux, » déclara-t-elle.

« Alors, que veux-tu ? » demandai-je.

« Je veux vous aider, toi et cette île, d’une manière que moi seule peux faire… Ayuseya est une femme qui peut jongler avec toutes sortes de situations politiques, Nanya peut s’occuper de l’armée, Zoreya est notre meilleur intermédiaire avec les différentes églises du monde, tandis que Tamara… eh bien, franchement, je ne sais pas sur quoi elle veut se concentrer. » Elle avait haussé les épaules et m’avait montré un sourire ironique. « Quant à moi, je pense que le monde des ombres me convient le mieux. »

« Le monde des ombres ? Veux-tu redevenir un assassin ? » demandai-je en fronçant les sourcils.

Pour être honnête, je ne me sentais pas très à l’aise avec cette idée. J’aimais Shanteya, donc je ne voulais pas la voir retomber dans ce puits de ténèbres. D’après ce qu’elle m’avait raconté de son voyage jusqu’à présent, je ne voyais pas d’où venait l’idée de retourner à son ancienne vie.

« Non, » elle avait secoué la tête et avec ce seul mot, elle avait réussi à dissiper les inquiétudes dans mon cœur.

« Alors ? »

« J’ai remarqué que toutes les autres nations ont leurs propres réseaux d’espions et d’agents de renseignements. Jusqu’à présent, Illsyorea a survécu grâce à sa propre force et à la bonne volonté de nos alliés, mais il serait bien mieux que nous sachions à l’avance quand quelqu’un essaie de comploter contre nous ou quelle est la vision générale du monde à notre sujet après que nous ayons fait un certain geste. Si nous avions cette connaissance, Nanya saurait alors comment préparer nos armées, Ayuseya aurait le temps de contacter nos alliés et je pourrais traquer les espions ennemis, » avait-elle expliqué.

« Il ne s’agit donc pas de revenir à la vie d’un assassin, mais d’essayer de créer un mur de défense contre les espions et les assassins d’autres pays, n’est-ce pas ? » avais-je demandé.

« Oui, » elle avait fait un signe de tête.

« Ouf… eh bien, ça m’a fait peur pendant un moment. » J’avais poussé un gros soupir.

« Illsy ? » Shanteya me regarda un peu confuse.

Avec un sourire, je l’avais prise dans mes bras et l’avais embrassée sur le front.

« Pendant une seconde, j’ai cru que tu allais retourner à ta vie d’assassin… Honnêtement, je ne veux pas que tu redeviennes cette femme, j’aime beaucoup la femme que tu es en ce moment. Créer notre Agence centrale de renseignements ou notre Agence des services secrets n’est pas exactement ce que je pensais que tu voudrais faire, mais d’une certaine manière, cela te convient le mieux. Les compétences et les techniques que tu as apprises et perfectionnées au fil des ans entrent parfaitement dans cette catégorie. » J’avais fait un signe de tête.

« Est-ce que ce sont les noms des organisations qui s’occupent de ce genre de choses dans ton monde ? » avait-elle demandé.

« Enfin, certains d’entre eux. Chaque nation en a effectivement une, et leurs noms sont pour la plupart différents. Je suppose que ce sont ceux qui m’ont le plus marqué, même si ce qu’ils faisaient exactement et comment ils fonctionnaient me dépasse. Je ne peux pas donner de conseils à ce sujet. » J’avais secoué la tête.

« Je comprends, Illsy. Ne t’inquiète pas, je finirai par comprendre. Mais puisque nous sommes rentrés à la maison, je devrais aller voir les petits. Je leur ai probablement manqué, » déclara Shanteya avec un charmant sourire.

« Bien sûr. Je serai juste derrière toi… Euh, me rejoindras-tu ce soir dans ma chambre ? » lui avais-je demandé.

« Je suis désolée, Illsy, mais je vais dormir avec les enfants ce soir. Ça ne te dérange pas ? » Elle m’avait montré un petit sourire d’excuse.

« Bien sûr que non. » J’avais secoué la tête. « Comment le pourrais-je ? »

Les deux petits Bachus et Anette étaient ravis que leur mère leur revienne. Ils avaient joué ensemble et avaient écouté toutes ses histoires jusqu’à une heure tardive de la nuit, quand ils n’avaient plus pu garder les yeux ouverts et s’étaient endormis avec elle. Aujourd’hui, c’était le retour de Shanteya et la célébration de la disparition de la tristement célèbre Guilde de la Rage fantomatique. Au départ, je voulais envoyer un avis à nos nations alliées sur le succès de ma femme, mais elle avait insisté pour que je ne prenne cette décision qu’après le retour d’Ayuseya de Teslov, ou tout au moins après avoir reçu ses conseils à ce sujet. Pour moi, ce que je faisais n’avait pas vraiment d’importance, mais en fin de compte, j’avais accédé à sa demande.

Le lendemain, Shanteya avait décidé de prendre les deux jours suivants pour se détendre et se soulager du stress accumulé au cours des deux derniers mois. La première chose qu’elle avait faite a été de préparer un petit pique-nique. Anette l’avait aidée à préparer les sandwiches en utilisant son sort [Télékinésie]. Elle n’était pas aussi compétente que moi avec ce sort, mais elle apprenait. Bachus avait essayé de l’aider, mais il avait fini par écraser accidentellement un carton d’œufs par terre, ce qui avait surpris Tamara, qui préparait une tarte. C’était la première fois depuis longtemps que j’avais vu un chat se balancer au plafond.

J’avais fait savoir aux étudiants que Shanteya était de retour, mais qu’elle prenait actuellement une petite pause pour récupérer. Ils étaient très heureux d’entendre cela et m’avaient demandé pourquoi je séchais les cours. J’avais eu l’impression que j’aurais dû punir ces morveux avec un test supplémentaire juste pour ça ! Eh bien, blague à part, ils s’étaient réunis et avaient fabriqué un petit panier de bienvenues pour Shanteya, qu’ils avaient livré personnellement vers 17 heures.

Le fait de revoir ses étudiants assidus lui avait également fait sourire et elle avait donc passé le reste de la soirée en leur compagnie. Pendant qu’elle faisait cela, j’étais sorti pour vérifier certaines choses en ville. Le commerce était florissant à première vue et le nombre d’immigrants augmentait. Je voyais maintenant pourquoi les terres supplémentaires que j’avais absorbées allaient être utiles. L’expansion d’Illsyorea était imminente.

En descendant la rue principale, j’avais repéré un petit stand de grillades sur un bâton. J’en avais acheté deux morceaux et j’avais continué mon chemin. Ceux qui me reconnaissaient me saluaient ou m’offraient des cadeaux d’appréciation, que j’acceptais s’ils étaient quelque chose de petit et d’insignifiant et que je refusais s’ils se révélaient extravagants… comme leurs filles vierges ou d’autres bêtises de ce genre. Un seul noble de Paramanium avait tenté ce stratagème et j’avais fini par lui faire signer un document par lequel il jurait au nom de l’empereur de Paramanium de faire épouser à sa fille quelqu’un qu’elle aimait et non quelqu’un qu’il avait choisi pour des raisons politiques ou économiques. Cela m’avait valu un joli sourire de remerciement de la part de ladite fille, donc c’était un « cadeau » suffisant.

Après cela, je m’étais rendu au port, où j’avais remarqué qu’il y avait déjà trois navires qui attendaient en ligne pour accoster. Il y avait une véritable file d’attente pour s’amarrer ici, et la plupart d’entre eux étaient des navires marchands. Cela ne m’avait pas surpris. Dès que la nouvelle s’était répandue dans le monde qu’Illsyorea était un port fiable à mi-chemin entre tous les continents et qu’il leur ouvrait également un marché, cela avait fait briller des feux d’artifice dans les yeux de tous ceux qui faisaient du commerce par bateau. L’acheminement de vos marchandises d’Allasn à Sorone ou à Thorya n’avait jamais été aussi sûr, facile et bon marché.

Grâce à Illsyorea, les longs voyages périlleux s’étaient transformés en excursions que même certains nobles fragiles choisissaient de faire de temps en temps. Mais cela signifiait que, de temps en temps, de nombreux navires essayaient d’accoster au port.

« C’est vraiment paisible ici, n’est-ce pas ? » avais-je dit en regardant l’océan.

Mon Léviathan avait sorti la tête et avait essayé de mordre un gros oiseau qui passait près du niveau de la mer. Ce n’était même pas la peine d’envisager un goûter pour ce monstre.

« C’est certainement paisible, monsieur, » dit un enfant qui m’avait entendu.

En le regardant, j’avais vu qu’il portait de simples vêtements en lin, qu’il avait un petit chapeau sur la tête et qu’il lui manquait une dent, ce qui ne l’empêchait pas de me montrer un grand sourire.

« Comment se présente Illsyorea par rapport à ton ancien domicile ? » lui avais-je demandé.

« Hm… cet ancien endroit ne pouvait pas être appelé notre maison. Ici, les gens ne se moquent pas de ma maman et les aventuriers sont gentils et serviables. On a de la lumière dans la maison et même un bain… Là-bas, seuls les nobles pouvaient utiliser ces choses. Et puis… » il s’était arrêté et m’avait montré un autre grand sourire.

« Et puis ? » j’avais plissé les sourcils.

« Il n’y a pas d’autre endroit au monde où vous pouvez trouver un Seigneur aussi généreux et gentil qu’Illsyore Deus ! Il est comme un dieu pour certains d’entre nous ! Héhé, je le prie secrètement la nuit pour nous garder en sécurité et bien nourris, mais ne dites pas ça à maman ! » Il m’avait fait un clin d’œil.

« Hein ? Je ne pense pas que prier un donjon en tant que dieu soit une bonne chose…, » avais-je dit avec un sourire forcé alors que je sentais un frisson dans mon dos, Pourquoi ai-je l’impression que Melkuth et le reste du Panthéon me regardent en ce moment ? Je m’étais demandé cela et je m’étais vite retourné dans l’espoir de l’attraper là, mais je m’étais seulement senti stupide. Pourquoi le Dieu de la guerre se faufilerait-il ici pour espionner un mortel sans importance comme moi ? m’étais-je demandé.

En regardant l’enfant, il souriait encore.

« J’ai prié tous les Dieux, mais seul Illsyore a fait quelque chose pour moi. » Il avait secoué la tête.

« Enfant, c’est un donjon, pas un dieu. Ce qu’il fait est quelque chose que n’importe qui de son espèce peut faire, » lui avais-je dit, dans l’espoir de me sortir de ce pétrin.

« Je n’y crois pas. Même s’il a les mêmes pouvoirs, il doit avoir quelque chose que les autres donjons n’ont pas. Ah ! Je sais ! Il doit être le Dieu des Donjons ! » déclara-t-il sur un ton excité, ce qui plus que tout m’avait fait ressentir un sentiment de culpabilité.

Serai-je accusé de blasphème ? Non… Corruption des mortels ? Euh… Est-ce même quelque chose pour lequel il faut être puni ? Je n’ai rien fait ! Les dieux m’en sont témoins, je suis innocent ! Ah ! J’espère que cela ne deviendra pas une chose… Euh… J’espère que… s’il vous plaît ? pensais-je…

« Ah, je dois y aller maintenant, monsieur ! Prenez soin de vous ! » L’enfant me montra un autre grand sourire et s’enfuit.

Dans mon cœur, j’avais envie de rire et de pleurer en même temps.

« Comment puis-je empêcher la propagation de cette secte ? » m’étais-je demandé, mais juste à ce moment-là, mon alarme avait encore sonné.

En regardant mon poignet, j’avais vu le nom « NANYA » clignoter dans une lumière rouge, ce qui représente un danger, un péril, une situation de danger de mort. J’avais senti mon cœur se contracter et un sentiment de peur s’emparer de lui.

« L’une après l’autre, elles ont eu besoin de mon aide… Mais de tous, c’est moi qui me suis le plus inquiété pour toi… Nanya. Qu’est-ce qui s’est passé pour que tu envoies l’Appel Rouge, » avais-je dit en regardant l’horizon.

Malheureusement, étant donné la situation, je n’avais pas pu retourner chez moi pour faire mes adieux. Un simple message devait suffire, car atteindre ma démone aussi vite que possible était ma priorité absolue.

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