Chapitre 148 : Le stupide Demios d’Akardia
Partie 3
Peu m’importait qui choisissait de me servir, alors j’étais passée à la démone à l’air sérieux, laissant l’autre au client pressé.
« Comment Rasiette peut-elle vous rendre service ? » demanda-t-elle sans émotion.
Elle n’a pas dit l’auberge fleurie de Rasiette, n’est-ce pas ? J’avais pensé cela en rétrécissant les yeux puis j’avais regardé à ma gauche le démon qui avait coupé la file.
« Je veux la plus grande salle ! Il doit y avoir des fleurs sur le lit, et la nourriture doit être d’excellente qualité pour quelqu’un comme moi… » Le démon n’arrêtait pas de dire des choses ridicules les unes après les autres, provoquant une certaine pression sur la réceptionniste qui s’accrochait à son faible sourire.
En tournant mon regard vers la femme en face de moi, je lui avais alors répondu. « Je désire une chambre pour une personne, s’il vous plaît. »
« Certainement. Un point de vue en particulier ? » demanda-t-elle en ouvrant le registre.
« Non, » j’avais secoué la tête.
« Cela fera six pièces de monnaie de gligger. »
« Bien sûr, voilà, » avais-je dit et j’avais pris mon sac à main pour sortir l’argent, mais juste à ce moment-là, l’une des gardes avait trébuché et ses sacs étaient tombés vers moi.
Sans hésiter, je les avais mis hors de mon chemin. Ils étaient tombés sur le côté, s’ouvrant et éparpillant les vêtements et les objets qui se trouvaient à l’intérieur sur tout le sol de l’auberge.
« Faites attention, » avais-je dit au garde, qui était maintenant pâle comme une feuille de papier.
Après avoir sorti les pièces de mon sac à main, je les avais placées sur la table, mais en même temps, le Demio à côté de moi avait crié à tue-tête en me pointant du doigt. « COMMENT OSEZ-VOUS ! »
« Hein ? » j’avais plissé le front en le regardant.
Le réceptionniste avait pris mes pièces de monnaie et s’était dirigé vers le porte-clés pour prendre la clé de ma chambre.
« Je suis Demio Elmakar Valtas ! Comment osez-vous me manquer de respect, espèce de démonne paysane ! » grogna-t-il.
Il y avait de la colère et de la fureur dans ses yeux, à tel point que je m’étais sentie un peu perdue quant à la raison pour laquelle il agissait ou me regardait comme ça. Honnêtement, je ne savais pas ce que j’avais fait pour le mettre en colère, mais quand j’avais vu du coin de l’œil ses choses éparpillées, cela avait fait tilt.
« Il n’y a pas eu de signe d’irrespect ici, mais si vous n’arrêtez pas maintenant, vous allez devoir souffrir. » Je l’avais averti calmement en prenant la clé à la réceptionniste.
« Vous osez même rester dans la même auberge que le grand MOI !? Prosternez-vous par terre, MAINTENANT, avant que j’ordonne à mes gardes de vous tabasser ! Ce sont TOUS d’anciens puissants Braves ! » avait-il déclaré.
En soupirant, j’avais regardé la réceptionniste qui m’avait donné la clé et je lui avais demandé poliment. « Est-ce que c’est courant par ici ou est-ce que je suis juste malchanceuse ? »
« Malheureusement, vous verrez de temps en temps des personnes similaires à ce client respectif. Toutefois, je vous assure qu’en tant que client payant de notre auberge, nous veillerons à ce que vous soyez en parfaite sécurité sur notre propriété. » Elle avait répondu avec un sourire d’affaires.
« C’est absurde ! Si je veux donner une leçon à cette démone, je suis libre de le faire ! C’est mon droit en tant que démiurge aussi merveilleux que moi ! » a-t-il déclaré triomphalement.
« A-t-il déjà payé ? » lui avais-je demandé.
« Non, » répondit l’autre réceptionniste d’un ton faible.
« Je vois. Alors, si je dois me défendre contre cet individu turbulent, cela causerait-il des problèmes à ce charmant établissement ? » demandai-je.
« Je préférerais que vous meniez le combat à l’extérieur, si possible, » m’avait-elle répondu.
« Compris. » J’avais fait un signe de tête et j’avais regardé le noble. « Vous avez entendu, Demio Valtas, il n’y aura pas de combat ici. »
« SILENCE ! Je fais ce que je veux ! » avait-il déclaré, mais j’avais honnêtement l’impression que j’allais avoir mal à la tête si je continuais à écouter ses bêtises.
En poussant un soupir, j’avais regardé son groupe de maigres braves, puis je l’avais regardé à mon tour.
« Pas de bagarre, hein ? » avais-je dit. Puis j’avais fait ce que tout autre Demonarkiar aurait fait, j’avais annoncé ma présence.
« SILENCE ! » J’avais crié tout en relâchant la pression de ma présence, ce qui n’était pas quelque chose dont il fallait en rire. Tout le monde dans ce bâtiment et dans les environs immédiats avait immédiatement senti que quelqu’un de très puissant et dangereux était ici.
« V-V-ous… Comment osez-vous ? Qui pensez-vous être pour... » Valtas avait encore le courage de me montrer du doigt, même si ses jambes tremblaient.
« J’ai dit SILENCE, espèce d’insecte sans valeur ! Je suis Nanya Demonarkiar la 2e Deus, fille de la Reine Akardia Demonarkiar ! » avais-je déclaré sur un ton intimidant.
« N-Nanya ? Cette impure ? » dit-il.
« Je vous défie de m’appeler comme ça encore une fois. » J’avais posé mes yeux sur lui.
Les démons, contrairement aux humains, peuvent être une bande très stupide qui, pour la plupart, n’avait pas appris sa leçon jusqu’à ce qu’on la leur claque en pleine figure. Nous étions fiers, nous étions forts, mais surtout nous étions arrogants.
« La grande famille des Valtas n’a pas besoin de montrer sa peur pour une Impure comme toi ! Nous pouvons te faire jeter hors de la ville quand nous le voulons ! » avait-il déclaré avec un sourire.
« Estimée propriétaire de cette auberge, veuillez m’excuser pendant que je vais discuter avec ce Demio à l’extérieur. » avais-je dit et puis j’avais fait un pas en avant.
À cause de ma vitesse, les gardes et tous les autres ici n’avaient même pas eu le temps de réagir. Tout ce qu’ils avaient pu voir, c’est que j’avais disparu puis réapparu derrière le Demio. D’un seul mouvement, j’avais attrapé le démon par l’arrière de ses vêtements et je l’avais ensuite traîné dehors.
« Laisse-moi partir, espèce d’impur ! Laisse-moi partir ! Je te l’ordonne ! Je te l’ordonne ! » criait-il, mais les ordures comme lui étaient du genre à se laisser tuer plus tôt dans ce monde.
« Tu es un enfant protégé, n’est-ce pas ? » avais-je demandé et je l’avais jeté dans la rue quand j’avais atteint la porte.
« Argh ! Toi ! » cria-t-il et me montra du doigt.
« Quel est votre nom ? » demanda une démone quand il vit le Demi passer devant elle.
« Ah, Haute Demio Oshamia Kollesia ! Je vous présente mes respects ! » dit-il en inclinant la tête devant elle.
J’étais sortie de l’auberge et j’avais regardé la démone en question. Elle avait le haut du corps d’une femme d’une quarantaine d’années et les jambes d’une pieuvre géante. Elle avait une paire de longues épines sur le dos et, d’une manière ou d’une autre, elle avait réussi à faire paraître son regard gracieux et noble. Si un humain des continents scellés l’avait vu, il aurait d’abord crié puis se serait enfui dans la peur.
Mais si Illsy l’avait vue, il aurait comparé sa poitrine avec la mienne… Hmph ! J’ai gagné ! m’étais-je dit et je lui avais montré un sourire victorieux.
Une intuition de démon n’avait rien de drôle, elle avait tout de suite eu l’impression que j’attaquais son attrait féminin. Depuis que j’avais participé à des compétitions à la maison avec des femmes comme Shanteya, Ayuseya, Zoreya et Tamara, j’avais une certaine confiance en moi. Je ne pouvais pas perdre face à une démone comme elle !
« Demio Elmakar Valtas, je vous le redemande. Que faites-vous par terre et qui est cette démone ? Je ne l’ai jamais vue, » lui demanda-t-elle sur un ton qui montrait son autorité, son calme et sa force.
« Mes excuses, Haute Demio ! » Valtas s’était incliné devant elle et s’était relevé. Me jetant un regard, il déclara alors. « Celle-ci est une scélérate qui a pris le nom de la princesse Nanya ! » dit-il en me montrant du doigt.
« Hm ? Est-ce bien cela ? Alors il faut l’exécuter immédiatement. Gardes ! » Elle l’avait ordonné sans réfléchir.
Valtas souriait jusqu’au bout des oreilles quand il l’avait entendue, tandis que je restais calme, inébranlable comme une colonne de pierre au milieu d’un océan déchaîné.
Ceux qui s’étaient avancés pour répondre à son appel étaient une bande de démons à capuche noire ainsi que les propres gardes de Valtas qui s’étaient précipités hors de l’auberge à ma poursuite. J’avais jeté un coup d’œil à la démone qui avait donné l’ordre, puis à son entourage, puis j’avais regardé le petit démon qui a causé toute cette agitation.
D’un seul pas, j’étais devant lui, puis d’un seul coup de poing, j’avais brisé son Armure magique et je l’avais lancé en l’air loin au-dessus du sol. Avant même que les autres ne puissent réagir, j’étais là-haut avec lui, prête à lui donner une gifle qui l’avait fait s’écraser au sol juste devant la Haute Demio Oshamia Kollesia. Je m’étais permis d’atterrir gracieusement devant elle, puis je l’avais regardée droit dans les yeux pendant qu’entre nous le démon gémissait de douleur.
« Je serais prudente avec des ordres aussi impulsifs, Haute Demio. Je ne suis pas du genre à mentir ni à me moquer, » lui avais-je dit en la regardant dans les yeux, mais elle n’avait même pas bronché. « Je suis bien Nanya Demonarkiar la 2e Deus, mais si tu veux encore oser donner l’ordre d’exécution, je vais écraser tes gardes et te mettre en terre, comme l’exigent les lois “La dignité de l’âme” et “Le fort avant tout”. »
Il y avait eu un moment de tension où personne n’avait osé ne serait-ce que faire un bruit. La démone avait continué à me regarder droit dans les yeux, essayant de voir si je bluffais ou non, mais j’avais bien l’intention de tenir mes paroles. Si ces gardes osaient s’approcher de moi comme ça, ils ressentiraient ce que cela signifie d’être réduits en bouillie et de voir leurs armures se briser ou se déchirer.
Heureusement, cette Haute Demio était bien plus intelligente que le Petit Demio qui essayait d’apparaître comme quelqu’un de digne et de puissant, mais qui ne donnait que le sentiment d’être un parfait idiot.
Elle avait levé sa main droite. C’était le signe qui leur disait d’attendre. Tout le monde était maintenant nerveux, ils me regardaient avec un regard intense, essayant de comprendre quelle était ma faiblesse ou de viser une éventuelle ouverture. Même si je leur en donnais un million, il n’y avait pas un seul démon autour de moi qui pouvait même mettre une bosse dans mon Armure magique. Du moins, c’est ce que j’avais ressenti.
« Je sens que vous dites la vérité, » avait-elle dit.
« C’est le cas, » déclarai-je.
« Hm, dans ce cas, la Reine sera votre juge. Si vous vous avérez être un imitateur, alors votre punition sera plus cruelle que celle de la simple mort aux mains de mes gardes, » déclara-t-elle.
« Oh ? Penses-tu vraiment que tes gardes auraient pu faire quelque chose contre moi ? Je suis désolée de te dire cela, mais je ne suis pas du genre à tomber par l’épée de ces mauviettes. » J’avais souri.
« Oui, je le crois aussi, » avait-elle répondu avec une grande confiance.
« Hmph. Tu as la tête sur les épaules, petite démone, mais je crains que si tu n’apprends pas à faire la différence entre les forts et les faibles, tu ne finisses par la perdre un peu… prématurément, » lui avais-je dit.
« Est-ce une menace ? » avait-elle demandé.
« Plutôt… un fait. »
Je l’avais regardée dans les yeux un instant de plus, puis, comme elle ne disait plus rien, j’étais retournée dans l’auberge. Une fois à l’intérieur, du coin des yeux, j’avais vu la Haute Demio se pencher en avant pour prendre de grandes et rapides respirations. La pression que j’avais relâchée était trop forte pour elle, mais je devais lui donner des points pour pouvoir la supporter à ce point. Peut-être que de cette façon, elle ne penserait plus à donner des ordres comme ça de façon aussi imprudente. Seuls les dieux savaient qui on pouvait mettre en colère avec désinvolture.
Si c’était l’ancien moi en ce moment, je les aurais probablement tués, elle et ce Demio. Le battre et peut-être lui arracher sa robe pour la laisser complètement nue dans la rue n’aurait pas suffi. Peut-être que j’aurais aussi rendu leur peau violette ou que je leur aurais fait manger des insectes. L’ancien moi, même si je détestais le dire, était un peu plus vicieux que je ne l’étais en ce moment.
Après la naissance de Kormian et de Natrasku, quelque chose avait changé en moi… c’était peut-être la raison pour laquelle j’avais aussi pensé que maintenant je pouvais parler avec mes parents mieux qu’avant. Il y avait une sorte d’entente entre les mères, ou du moins c’est ce que je voulais croire. Pour autant que je sache, je n’étais pas la plus aimée de mes frères et sœurs et mon père était même allé jusqu’à me donner une épée qui avait rendu incroyablement difficile la recherche d’un éventuel prétendant. Eh bien, c’était Illsy qui avait trouvé la faille « pas de blague » de cette épée.
Soupir… et dire que cet événement stupide a conduit à ce qui a été les plus grands changements dans ma vie, avais-je pensé en arrivant dans ma chambre au premier étage.
Une fois à l’intérieur, j’avais poussé un gros soupir et je m’étais ensuite appuyée sur le lit. Il n’était pas aussi confortable que celui que j’avais dans mon esprit intérieur, qui avait été fait par Illsy, mais il était assez bon pour que je puisse y reposer mes os fatigués.
« Je me demande comment tout le monde va ? » avais-je dit en fermant les yeux un instant.
Plus tard dans la journée, j’avais prévu de me rendre au Palais, où je trouverais sans doute beaucoup de démons qui aimeraient simplement se battre contre moi. Mais pour l’instant, je n’avais pas l’intention de reculer ou de me laisser rabaisser par les autres. Mon plan était de faire savoir à mes parents qu’ils étaient désormais grands-parents et c’est tout.
merci pour le chapitre
Merci pour le chapitre.