J’ai été réincarné en une Académie de Magie ! – Tome 7 – Chapitre 137

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Chapitre 137 : Le repaire des assassins

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Chapitre 137 : Le repaire des assassins

Partie 1

[Point de vue de Shanteya]

La calèche s’arrêta, provoquant le soulagement joyeux des chevaux.

Toc ! Toc !

Le conducteur avait alors frappé deux fois sur le toit et avait ensuite appelé ses passagers.

« Nous sommes arrivés à Damerka. »

J’étais restée assise et j’avais attendu que la mère et ses deux jeunes enfants sortent en premier. Ce n’était pas ma calèche personnelle, j’avais juste payé le chauffeur pour qu’il me ramène jusqu’ici depuis la frontière, tout comme les autres passagers.

« Ce fut un plaisir de parler avec vous, Madame Shanteya. Que les dieux veillent sur vous. » La femme m’avait montré un sourire aimable et ses deux filles avaient incliné la tête devant moi avant de sortir.

« De même, c’était un plaisir de pouvoir discuter avec vous, Madame Sillora. » J’avais répondu avec un sourire et un signe de la tête.

La femme devant moi n’était ni marchande ni noble, c’était une paysanne qui revenait après une visite à sa famille. Pour en savoir plus sur cette terre, je m’étais fait passer pour une aventurière errante, désireuse de visiter et de goûter la cuisine locale.

Cette dernière ne m’intéressait pas autant que je le prétendais, mais ça ne faisait pas de mal de surveiller les recettes et les assaisonnements intéressants. J’étais certaine que ce que j’aurais réussi à ramener à Tamara et à Yung Mai leur ferait plaisir et que je saurais rapidement quoi en faire.

Le voyage depuis la frontière jusqu’ici avait pris une semaine, et pendant ce temps j’avais eu assez de temps pour interroger le chauffeur, les passagers et diverses autres personnes que nous avions rencontrés lors d’un arrêt dans une auberge de voyageurs.

C’est ainsi que j’avais découvert de nombreux faits intéressants sur ce pays. Par exemple, le roi était un individu qui ne se souciait pas de la façon dont vivait la population paysanne et ignorait la plupart des méfaits des nobles. En fait, tout le monde savait qu’il quittait rarement le palais, il gaspillait souvent l’argent des contribuables pour des choses inutiles que les commerçants étrangers lui apportaient. Tout récemment, il avait dépensé près de 10 000 goldiettes pour ce qu’il croyait être un artefact incroyable. La description de ce soi-disant artefact m’avait fait un peu craquer. C’était l’une des sphères dorées sur lesquelles étaient gravés des dessins, qu’Illsyore avait échangée il y a des années contre la monnaie locale du royaume d’Aunnar.

Si c’était bien le même objet, alors j’avais eu pitié de l’idiot qui l’avait acheté et j’avais félicité le marchand d’avoir pu le vendre à un prix aussi ridicule.

Après que ces trois-là soient descendus de la voiture, j’étais aussi sortie. Dès que mon pied avait posé le pied sur le sol, j’avais remarqué l’absence de routes pavées. Mes yeux s’étaient alors tournés vers le garde voisin qui se creusait le nez.

Dégoûtant…, pensais-je alors que j’essayais de ne pas le laisser transparaître dans mon expression.

« Avez-vous apprécié votre voyage, Madame ? » demanda le chauffeur.

« C’était agréable et sans incident. » J’avais répondu par un hochement de tête.

« Je vous avais dit que nous n’allions pas rencontrer de sales bandits ! Hahaha ! Nous, les pauvres, on ne vaut pas leur temps, vous voyez, » il m’avait montré un sourire et il s’était levé de son siège.

« Il semble que ce soit le cas. Maintenant, si vous voulez bien m’excuser, je vais aller chercher une auberge pour y séjourner. »

« Essayez l’auberge de Muldar. C’est en bas de la route principale, juste avant d’entrer dans le marché. Vous ne pouvez pas la manquer. »

« Je vous remercie. Je vais aller jeter un coup d’œil tout de suite. »

D’un hochement de tête, j’avais laissé le chauffeur s’occuper de ses chevaux.

Lorsque je m’étais approchée des portes de la ville, les gardes m’avaient jeté un coup d’œil et étaient retournés à ce qu’ils faisaient.

La sécurité ici est certainement laxiste, avais-je pensé en passant devant eux.

La première chose que j’avais remarquée en entrant dans Damerka, c’était l’architecture. Les toits étaient semblables à ceux qu’Illsyore appelait le style européen, mais les portes et les fenêtres avaient de belles arches, que je n’avais jamais vues auparavant, ni à Allasn ni à Thorya. Il n’y avait pas de verre dessus, juste un couvercle en bois. Les murs étaient dépourvus d’enchantements de Mana, et ils avaient des tapis suspendus comme décoration. Les dessins étaient de conception différente, mais d’après ce que j’avais pu voir, la plupart de ceux qui se trouvaient en bas de la rue principale utilisaient les mêmes couleurs : noir, bleu, rouge et vert, tandis que quelques-uns à peine avaient du blanc ou du jaune mélangé.

Est-ce une façon de différencier les castes ? m’étais-je demandé.

Le royaume de Lundrara utilisait un système de castes pour organiser sa population. La caste la plus basse était celle des Saratu, l’équivalent des esclaves, puis ce furent les Tamur ou paysans, suivis des Shivas ou marchands. Après les Shivas, il y avait les Masaru qui étaient l’équivalent des nobles. La famille royale, dans ce cas, faisait partie de la caste des Shinji. C’était les élus, aimés des dieux et adorés par leur peuple, ou… c’est ce qu’ils voulaient faire croire.

Si quelqu’un voulait devenir citoyen de ce pays, il partirait de la caste des Tamur, et il ne pourrait jamais dépasser Shivas de son vivant. Mais leurs enfants, c’était une autre histoire. Il était intéressant de noter qu’un noble d’un pays étranger ne faisait jamais partie de la caste Masaru, à moins que le roi lui-même ne le déclare.

Ainsi, dire que j’étais un humble Tamur en ce moment n’était pas un mensonge quand on considère les lois de ce pays.

En continuant à marcher vers l’auberge dont le chauffeur m’avait parlé, j’avais remarqué que ce que plusieurs autres voyageurs m’avaient dit sur le royaume de Lundrara était vrai. Les rues étaient sales, mais non seulement remplies d’excréments et d’ordures, qui me faisaient mal à mon nez sensible, mais aussi de mendiants. La puanteur de cet endroit m’était presque insupportable, mais les gens qui vivaient ici ne semblaient pas avoir de problème vis-à-vis de ça.

En voyageant, j’avais appris à apprécier grandement le réseau d’égouts ajouté par Illsy sur Illsyorea. La maison la plus modeste de notre île était l’équivalent du luxe royal dans ce pays. D’ailleurs, les gens d’ici n’avaient jamais entendu parler de la petite île qui avait soudainement attiré l’attention de toutes les grandes puissances politiques. Dire aux habitants que je venais d’Illsyorea avait toujours été accueilli avec un regard confus.

Par rapport au collectif de marchands de Devmazur ou au royaume de Rezalia, ce lieu comptait un nombre prédominant d’esclaves humains par opposition à ceux d’autres espèces. Les el’doraws, les elfes, les nains et les draconiens y circulaient librement en grand nombre. Il semblerait qu’ils étaient majoritaires ici, ce qui pourrait expliquer pourquoi les gardes humains n’avaient pas pris la peine de m’interroger lorsque j’étais entrée dans la ville.

En me dirigeant vers l’auberge de Maldur et en regardant autour de moi comme un touriste curieux, j’avais également scruté la zone pour détecter les éventuels guetteurs de la rage fantomatique. Les personnes présentes ici étaient un peu négligentes dans leur travail, et il n’était pas si difficile de les trouver dans la foule, mais j’avais continué à agir comme si je ne remarquais pas leur présence.

Selon le chauffeur et Madame Sillora, la femme qui voyageait avec moi, la famille Vasca se trouvait dans cette ville, Hermandez Vasca n’aurait probablement pas placé l’antre de la rage fantomatique trop loin de cet endroit, surtout s’il tenait à conserver sa noble façade.

Ils sont trois, mais un seul d’entre eux me regarde. Je ne pense pas qu’ils sachent qui je suis, alors c’est peut-être juste un contrôle de routine ? me demandais-je.

À l’époque où j’étais encore un oisillon dans la rage fantomatique et où j’avais été envoyée pour espionner d’autres personnes, faire des contrôles de routine était l’une de mes tâches. Mon formateur me donnait généralement l’ordre de surveiller toute personne que je trouvais intéressante ou qui sortait de l’ordinaire. Si ces personnes avaient reçu l’ordre de faire la même chose, alors je leur apparaissais comme quelqu’un d’intéressant. J’étais une el’doraw albinos, cela suffisait à me faire remarquer dans la foule.

Maintenant, je me demande ce que je devrais faire ensuite ? M’étais-je dite alors que j’avais enfin repéré l’enseigne de l’auberge de Maldur suspendue au-dessus de l’entrée.

Je pouvais soit attendre patiemment dans ma chambre, soit sortir pour faire un peu de tourisme. J’avais choisi cette dernière solution, car je pouvais profiter de ce temps pour apprendre un peu à connaître les rues, et si par hasard je devais attirer certains membres de la Rage fantomatique pour qu’ils me poursuivent en tant que cible potentielle pour tout ce qu’ils avaient en tête, alors je me trouverais une bonne piste pour trouver leur cachette.

À ce propos, je savais avec certitude que ma cible se trouvait quelque part dans la maison de la famille Vasca. Ils faisaient tous partie de la caste Masaru, donc si je devais faire tomber leurs gardes à droite et à gauche, il y avait de fortes chances que Hermandez nie toute implication dans la Rage fantomatique. Comme je ne connaissais pas l’emplacement de sa cachette, il pouvait aussi penser que ses sous-fifres allaient essayer de le sauver d’une éventuelle prise d’otages.

Tout cela m’avait conduite à une conclusion : je devais attraper le rat dans sa propre tanière, sinon je risquais d’échouer toute ma mission.

Sachant cela, j’avais décidé qu’il valait mieux attendre, me préparant calmement pour le moment où je pourrais me mettre à nu et riposter.

Au moment où j’étais sortie de l’auberge pour ma promenade, l’homme de garde qui m’avait suivie tout ce temps était entré dans l’auberge. J’avais trouvé cela un peu étrange au début, mais je m’étais ensuite souvenue que lorsque j’avais assumé le rang de poupée, j’avais souvent soudoyé et payé de nombreuses personnes considérées comme des actifs au sein de la guilde. Ces personnes jouaient le rôle d’informateurs ou s’assuraient de détourner le regard lorsque nous projetions de faire quelque chose qui n’était pas tout à fait légal. Cet homme de garde était soit une fourmi très inapte travaillant pour la guilde, soit un actif engagé par une élite ou une fourmi. Les assassins les plus habiles des guildes auraient été les Poupées, mais ces individus n’avaient aucune raison de me prendre pour cible. S’ils l’avaient fait, alors un el’doraw mâle aurait déjà essayé de me séduire. C’est comme ça qu’ils travaillaient.

Dans ce royaume de Lundrara, je ne voyais pas pourquoi quelqu’un ayant un rang supérieur à celui d’élite ferait un repaire.

Je m’étais éloignée de l’auberge pour voir si quelqu’un d’autre essayait de me suivre, mais après avoir marché quelques minutes, je n’avais pas senti un tel individu. À ce moment-là, personne ne me suivait.

Curieux…, avais-je pensé, mais au lieu de me retourner, j’avais continué à faire du tourisme.

En me promenant jusqu’au coucher du soleil, j’avais pu entendre beaucoup de choses. Plusieurs familles de Masaru étaient impliquées dans le commerce illégal d’esclaves, l’une d’entre elles possédait une maison de jeu illégale, et les marchés étaient actuellement inondés de marchandises fournies par un certain Shivas. Les gardes ne se donnaient pas la peine de rompre les combats quand il s’agissait des castes Saratu ou Tamur. La prostitution était présente sous toutes ses formes dans cette ville et, chose surprenante, elle bénéficiait du soutien de la famille Vasca.

Au cours de cette visite, j’avais également pu confirmer une autre chose. Si des draconiens et des nains étaient effectivement présents ici, ils étaient très peu nombreux. J’en avais estimé au maximum une centaine dans toute la ville. De plus, il semblerait que la plupart des gens ici m’aient confondue avec un elfe fantaisiste portant du maquillage, ce que j’avais trouvé un peu inattendu.

Quand j’étais retournée à l’auberge, je n’avais pas remarqué de changement visible chez l’aubergiste. Il n’y avait pas non plus de type suspect parmi la clientèle, j’avais donc supposé que le guetteur d’avant était simplement venu voir quel genre d’informations il pouvait trouver sur moi. Soit cela, soit j’avais réussi, à ma grande honte, à confondre l’espion d’une organisation avec un autre.

Si c’était le cas et que Nanya le découvrait, j’étais certaine qu’elle l’utiliserait pour se moquer de moi. Au moins, je pouvais trouver la paix avec l’idée que la démone farceuse était loin du continent Sorone, ce qui causait très probablement une sorte de chaos sans précédent sur le continent des démons.

Alors que je me débarrassais de ces pensées, je m’étais retirée dans ma chambre et j’avais installé une [barrière de détection]. Bien qu’elle ait été appelée « barrière », elle n’avait pas empêché les intrus de pénétrer dans ma chambre. Elle avait créé une zone similaire au territoire du donjon d’Illsy, qui pouvait détecter et m’informer silencieusement de leur approche. L’apprentissage de cette compétence m’avait d’abord permis d’apprendre et de mieux comprendre la compétence [Soins de Donjon], avec laquelle je pouvais soigner le territoire d’un donjon lorsqu’il était attaqué par un autre territoire ou une force extérieure. Toutes les femmes d’Illsyore le savaient, d’autant plus qu’Anette et Kormian étaient également des donjons.

J’avais prévu de dormir et d’attendre le lendemain pour aller à la chasse au fantôme, mais même pas une heure après avoir éteint la lampe dans ma chambre, la [barrière de détection] m’avait fait savoir qu’il y avait deux personnes à l’extérieur de ma fenêtre et trois autres derrières la porte.

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Partie 2

Alors ils sont venus… J’avais réfléchi et puis j’avais écouté pour voir ce qu’ils comptaient faire.

Avec mon armure magique en place et les vêtements enchantés qu’Illsyore m’avait confectionnés, mon adversaire devait être quelqu’un de rang supérieur pour m’égratigner. Même dans ce cas, il aurait été douteux qu’ils puissent m’achever en un seul coup. De tels adversaires m’attaqueraient avec tout ce qu’ils avaient et anéantiraient très probablement toute la ville en le faisant.

Ainsi, j’avais attendu patiemment que ma proie se faufile dans ma chambre.

« Chut ! Elle dort, » chuchota l’un des deux qui étaient entrés par la fenêtre.

Font-ils vraiment partie de la Rage fantomatique ? Ils ne communiquent même pas par des signes de la main pour que tout soit aussi silencieux que possible, pensais-je…

Clic !

La porte avait été déverrouillée de l’extérieur et, avec un petit grincement, elle avait été ouverte. Trois personnes étaient entrées dans la pièce. Ils regardaient mon lit.

« C’est elle. La nouvelle cible qui est venue dans la ville, » dit l’un d’entre eux.

« Quelle femme stupide de venir ici seule, » un autre homme avait grogné.

« Alors, qui est-elle ? » demanda quelqu’un.

« Qui s’en soucie ? Bientôt, elle ne sera plus qu’une des nombreuses esclaves du Masaru Vasca, » dit le cinquième.

Une esclave ? Hm. J’avais réfléchi à cela et puis j’avais ouvert les yeux.

« Hein ? »

Celui qui était le plus proche de moi avait remarqué mon changement, mais avant qu’il ne puisse dire un mot, je m’étais levée et je l’avais pris par le cou. J’avais tordu sa main et un craquement s’était fait entendre. Lorsque j’avais relâché ma prise, son corps était tombé au sol. En un clin d’œil, j’avais alors enfoncé mon poing dans la poitrine de celui qui était à gauche. L’impact avait brisé plusieurs de ses côtes et avait provoqué une hémorragie interne, mais j’avais attrapé son corps par la jambe, l’empêchant de s’écraser contre le mur. En sautant de mon lit, j’avais ensuite atterri avec mes orteils sur son cou, l’écrasant et l’empêchant d’appeler à l’aide.

Mes yeux avaient alors capté les trois autres. Ils avaient pris leurs armes, mais dans ce moment de surprise, je m’étais approchée d’eux et je les avais frappés avec mes poings au creux de leur estomac. Le deuxième coup avait été donné avec mes doigts serrés, en plein dans leur cou. Avant qu’ils ne ressentent le choc de mes attaques, je m’étais dirigée vers le troisième, que j’avais supposé être le chef. J’avais saisi sa main et je l’avais tordue derrière son dos tout en le poussant face contre terre.

L’attaque avait été si rapide qu’ils n’avaient pas su ce qui les avait touchés. L’un d’entre eux était inconscient, probablement mort. L’un d’entre eux était certainement mort, et deux autres étaient au sol, luttant avec leur cou écrasé, haletant pour respirer.

« Et maintenant… Comment devrais-je vous tuer ? » avais-je dit en sortant mon poignard et en appuyant la lame froide sur sa joue.

« Hiii ! » cria-t-il alors qu’une vague de sueur froide déferlait sur lui.

« Rage fantomatique. Où sont-ils ? » Je le lui avais demandé.

« Je ne peux pas vous le dire ! » dit-il.

« Vous ne pouvez pas ou ne voulez pas ? » lui demandai-je en lui grattant la joue, en prélevant quelques gouttes de sang.

« Je ne peux pas… » répondit-il en tremblant.

Il est maudit, pensais-je…

« Alors je vous laisse la vie sauve, » avais-je dit et je m’étais levée et je l’avais laissé partir.

« Hein ? » il cligna des yeux surpris en me voyant agir ainsi.

« Retournez dans votre repaire maintenant. Retournez voir votre patron, enfin… si vous pouvez le faire. » Je lui avais montré la lame de mon poignard à la lumière des deux lunes Lunaris et Lunoria.

Ce dernier, qui avait la couleur du sang, dégageait un sentiment très menaçant.

« Hiii ! » l’homme cria de peur et sauta rapidement par la fenêtre.

J’avais regardé dehors et j’avais sauté après lui. Les quatre autres n’avaient pas d’importance pour moi. La chasse avait enfin commencé.

Alors qu’il courait dans les ruelles sombres et désordonnées de Damerka, je l’avais suivi de loin grâce à la technique du [Traqueur]. Il pouvait essayer de se cacher sous terre ou derrière un mur épais, mais il lui était impossible d’échapper à la détection de cette magie utile.

Tous les deux ou trois tours, il s’arrêtait et regardait en arrière, essayant de voir si je le suivais toujours, mais il ne pouvait pas me détecter. Se cacher de quelqu’un avec ses capacités était bien trop facile pour quelqu’un comme moi.

Finalement, l’homme avait fait ce que j’attendais, il avait couru tout droit vers la cachette de la rage fantomatique, qui se trouvait juste derrière la forge. Une porte noire en arc de cercle en fer était tout ce qui retenait les intrus à l’extérieur. Pas de gardes ni de bêtes de garde pour effrayer les curieux, juste un morceau de métal boulonné. Si c’était moi, j’aurais essayé de mener mon traqueur sur une fausse piste, pas d’aller directement à la cachette de la guilde.

Après qu’il soit entré, j’avais sauté par terre et je m’étais approchée de l’entrée avec une marche qui ne faisait pas de bruit. De l’intérieur du cristal de stockage, j’avais récupéré le poignard qu’Illsy m’avait fabriqué. La poignée facile à saisir était recouverte d’un matériau unique développé par lui, qu’il appelait « plastique ». La lame elle-même était de couleur noire et faite de plusieurs couches de fines plaques inscrites à l’intérieur avec des enchantements minutieux. Bien qu’un maître forgeron remette en question la durabilité de la conception, il était un fait que cette arme était destinée à être utilisée par les Super Supremes, ce qui la rendait pratiquement indestructible lorsqu’elle était utilisée contre quelqu’un d’autre qu’eux.

Et maintenant, pensais-je en versant une goutte de Mana dans la dague et en activant l’un de ses enchantements.

Le bord de la lame était recouvert d’une fine couche de plasma qui brillait d’une couleur violette. Bien que pour un combattant furtif, l’odeur et la lumière qu’elle dégageait ne soient pas idéales, le temps que l’ennemi s’en aperçoive, leur vie serait perdue.

J’avais dirigé la pointe de la lame vers le signe de vie situé derrière la porte métallique, puis je l’avais poussée vers l’avant. La lame plasma avait coupé le fer noir comme un couteau à travers du beurre. Un gémissement était venu de l’autre côté, puis j’avais poussé la lame vers le bas et je l’avais tirée vers l’arrière. La coupure suivante était sur la serrure.

Après avoir entendu le métal s’accrocher aux pièces métalliques qui étaient tombées de l’autre côté, j’avais poussé la porte et j’étais entrée. L’homme qui la gardait était tombé la tête la première sur le sol, avec une profonde entaille qui allait du centre de son dos jusqu’à son bassin en descendant le long de sa colonne vertébrale. Le saignement avait été arrêté par la chaleur intense de ma lame.

Il a dû s’appuyer le dos contre la porte. Quel idiot ! avais-je pensé en marchant autour de lui.

Avec des pas qui ne faisaient pas de bruit, j’étais allée dans le couloir étroit. La porte était reliée à un passage souterrain profond et mes oreilles pouvaient capter le son distinct de plusieurs individus discutant de leurs récentes captures.

Des esclavagistes ? m’étais-je demandée en m’approchant soigneusement d’eux sans faire le moindre bruit.

Lorsqu’ils étaient apparus, je m’étais précipitée vers eux. La lame de plasma était chaude et mes mouvements précis. En un seul mouvement fluide, je les avais décapités tous les deux.

Je n’avais pas besoin de regarder en arrière et de vérifier si j’avais raté par hasard, il suffisait d’entendre les deux sons quand leurs têtes roulaient sur le sol.

Ces vermines n’avaient aucune idée de ce qui leur arrivait.

Ainsi, j’avais procédé à l’assassinat silencieux, mais mortel de chaque individu errant librement dans cet antre de criminels. Je m’étais déplacée comme une ombre et mon poignard avait coupé plus vite qu’ils ne pouvaient faire de bruit. Les têtes roulaient sur le sol et les cœurs étaient transpercés en un clin d’œil. Dans chaque salle où j’entrais, j’étais comme le vent, ils ne voyaient que la porte s’ouvrir un instant et puis ils mouraient.

Même quelqu’un ayant le rang de Fantôme ne pouvait pas bouger et tuer comme je l’avais fait, mais je devais admettre que cet endroit était étonnamment grand pour quelque chose construit sous terre. Depuis le moment où j’avais franchi l’entrée en surface, j’avais réussi à tuer une cinquantaine de personnes, dont plusieurs portaient les marques de membres de la rage fantomatique.

À la fin, j’avais rattrapé l’homme qui s’était faufilé dans ma chambre. Il frappait à une grande porte au plus profond de la tanière. À ce moment-là, j’avais tranché la gorge d’un garde voisin et j’avais tiré son corps dans l’ombre.

« Maître ! Maître ! J’ai des nouvelles urgentes ! » L’homme avait crié.

« Quoi ? » la porte s’était ouverte et quelqu’un avait répondu.

« Maître Hermandez, la femme dont le guetteur nous a parlé, elle… » l’homme n’avait pas pu finir ses mots car sa tête était tombée en arrière puis avait roulé sur le sol.

Lorsque j’avais entendu que l’individu avec lequel il parlait s’appelait Hermandez, j’avais immédiatement supposé qu’il était ma cible. J’avais donc pris les devants, j’avais tué l’homme qui se tenait devant lui et j’avais ensuite donné un coup de pied à celui qui s’appelait Hermandez dans la poitrine.

« Gah ! » gémit l’homme qui fut repoussé, claquant dans son bureau.

J’avais désactivé la lame de mon poignard et l’avais absorbée dans mon cristal de stockage, puis j’étais entrée dans la pièce, enjambant calmement le cadavre de l’homme que je venais de tuer.

« Qui ? Qui êtes-vous ? » demanda Hermandez en se levant, la main sur la poitrine.

« Sans importance, » avais-je dit en entrant dans sa chambre et j’avais regardé autour de moi.

Cet endroit était rempli de toutes sortes d’objets qui valaient probablement une fortune chacun. Il y avait des cartes accrochées aux murs et des coffres d’or alignés à ma droite. La chose la plus particulière ici était probablement la fresque au plafond qui semblait avoir été volée dans un temple. Il s’agissait d’un dragon géant enroulé en forme de serpent avec de longues moustaches sur le nez et tenant une sphère de jade. Devant lui, au sommet d’une montagne, se tenaient trois hommes aux yeux plissés comme ceux de Yung Mai et portant de longues robes exquises. Malheureusement, le reste de la fresque avait été détruit, et je ne pouvais pas distinguer le reste de l’image ou le message qu’elle essayait de transmettre.

« Un endroit intéressant que vous avez ici, » avais-je dit en m’approchant d’une des cartes.

J’y voyais les trois continents Allasn, Thorya et Sorone, entourés d’un grand cercle.

« Où avez-vous eu tout cela ? » lui avais-je demandé.

« Pourquoi devrais-je vous le dire ? » cracha-t-il.

Je m’étais retournée vers lui et j’avais calmement tiré un [projectile d’air comprimé] sur sa jambe droite. Son armure magique s’était brisée sous l’impact et ses os s’étaient cassés avec une méchante fente.

« AARGH ! » il cria de douleur.

« Où avez-vous eu tout cela ? » avais-je demandé à nouveau.

« Ugh… Je-je les ai collectés sur différentes cibles. Si vous les voulez, vous pouvez les avoir. »

« Hm ? Depuis quand la Rage fantomatique permet-elle le pillage des biens de ses cibles ? » demandai-je en retournant les yeux vers les cartes.

Ils n’étaient pas aussi bons que ceux du cartographe Cairen Talcaea, mais ils auraient valu de jolies goldiettes au marché noir.

« Comment le savez-vous ? » avait-il demandé.

« Je faisais également partie de cette infâme guilde. Eh bien, c’est du passé maintenant. » J’avais répondu d’un ton calme en continuant à regarder autour de moi, mais rien n’avait attiré mon attention.

Peut-être que je vais tout prendre avant de partir ? me demandais-je.

« C-C’est impossible. La malédiction… Elle ne vous aurait pas permis de le faire, » avait-il rétorqué.

« Ce vieux truc ? C’est facile à enlever si vous savez comment faire. » J’avais haussé les épaules et je m’étais retournée pour le regarder.

« Quoi ? » Il me montrait un air surpris sur son visage.

« Bon, ça suffit. Parlons de votre petite cachette dans le Royaume de Cordoue. » Je lui avais montré un sourire.

Il avait été submergé par une vague de sueur froide. La douleur dans sa jambe ne semblait plus le gêner autant maintenant.

« Q-Quelle cachette ? » demanda-t-il.

« Ne me faites pas me répéter, Monsieur Hermandez Vasca, ou je vous casse aussi l’autre jambe. Maintenant, si vous ne répondez pas honnêtement à mes questions, je vais indiquer cet emplacement à la rage fantomatique, et vous n’avez pas besoin que je vous dise ce qu’ils feraient ensuite, n’est-ce pas ? » lui avais-je demandé.

« N-Non. » Il a secoué la tête.

« Il semble que nous soyons parvenus à un accord. Donc, en échange de ce petit secret, je vais vous demander de me dire où se trouve la tanière de votre supérieur immédiat. »

« Quoi ? » Ses yeux s’étaient écarquillés en raison de la surprise.

« Vous m’avez entendu et oui, je comprends que cela déclencherait votre malédiction. Mais vous savez que vous mourrez de toute façon, n’est-ce pas ? » Je lui avais montré un sourire.

« Ugh… Le lieu… quelque chose comme ça… » dit-il en faisant une expression compliquée.

« Allons, Monsieur Hermandez, je n’ai pas le temps de jouer avec vous. Soit vous me dites l’emplacement, soit je vais le découvrir d’une autre manière ; c’est la même chose, la seule différence est que si vous me le dites, votre cachette restera un secret, » lui avais-je dit.

« Ugh… » il s’était tordu le visage alors qu’il luttait pour sa décision.

Je lui avais donné un moment pour y réfléchir et j’avais ensuite créé une petite boule de feu dans ma main droite.

« Alors ? » avais-je demandé.

« La cité de Risteza. Il y a une boulangerie en face de l’auberge de Tamulus. L’entrée se trouve derrière un faux mur à gauche du four à l’arrière. Je ne connais pas très bien la disposition des lieux, mais c’est un endroit plus grand que le mien… Le patron s’appelle Robertian Barg. C’est tout ce que je sais, je le jure ! » avait-il déclaré.

« C’est suffisant, » avais-je dit d’un signe de tête et j’avais tiré la boule de feu sur sa tête.

L’explosion l’avait tué sur place.

« Alors, maintenant ! Nettoyons cet endroit ! » avais-je dit en souriant alors que je commençais à piller la tanière de tout ce que je pensais pouvoir avoir de la valeur, y compris l’étrange fresque murale au plafond.

Une fois que j’avais eu fini, j’étais partie de la même façon que j’étais entrée, mais cette fois, je ne voyais pas de raison de prendre la calèche jusqu’à la cité de Risteza et de prétendre être un citoyen normal.

« Cela fait un moment que je n’ai pas utilisé toute ma vitesse, » avais-je dit. J’avais sauté sur les toits et j’avais commencé à courir vers les portes de la ville de Damerka.

***

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