J’ai été réincarné en une Académie de Magie ! – Tome 5 – Chapitre 74

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Chapitre 74 : Le véritable destin de l’El’Doraw

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Chapitre 74 : Le véritable destin de l’El’Doraw

Partie 1

[Point de vue de Tamara]

Le maître m’avait fait peur ce jour-là… J’avais essayé de l’éviter, de rester loin de lui parce que j’avais peur que le Maître qui n’était pas le Maître ne sorte et ne me fasse du mal à nouveau. Il y avait deux Maîtres dans le corps du Maître, mais l’un était mauvais, et je ne l’aimais pas, tandis que l’autre était le Maître que je connaissais.

Zoreya m’expliqua cela, tout comme Nanya, Shanteya et Ayuseya, mais j’avais toujours peur du mauvais Maître. Ma fourrure était hérissée chaque fois que j’étais près du Maître.

Et s’il sortait ? Et s’il me faisait du mal ? Et s’il m’attaquait ? Et s’il me tuait ?

C’était des questions qui m’avaient fait avoir peur de lui, et je ne savais pas quoi faire à ce sujet.

Puis, quand le Maître avait emmené Nanya dans un rendez-vous, elle était jolie… Je savais que je ne porterais jamais cette robe. Elle était charmante, mais plus tard dans la journée, elle était revenue en pleurant. Elle ne cachait même pas sa nature démoniaque. Les gens de l’auberge lorgnaient de surprise en la voyant. Zoreya les avait calmés d’un regard furieux.

À ce moment-là, je me faisais caresser par Zoreya. La dame Chevalière était gentille, elle ne détestait pas les nekatars ou les non-humains comme les autres.

« Je me demande si le Maître maléfique est sorti… nya, » avais-je dit en regardant la tasse de lait chaud devant moi.

« Peut-être, mais Illsyore n’est pas maléfique, Les Ténèbres sont… Malheureusement, nous ne pouvons pas séparer les deux, » elle poussa un soupir triste.

Le souffle d’air chatouillait la fourrure à l’arrière de mon cou.

Environ une demi-heure plus tard, le Maître arriva. Il avait l’air triste.

En le voyant, j’avais poussé un miaou et je m’étais instinctivement accrochée à Zoreya. Il m’avait fait un sourire triste et s’était ensuite assis à notre table. J’avais détourné le regard.

« Je suis désolé, Tamara… à l’époque… Je…, » commença-t-il à dire, mais j’avais aplati mes oreilles et je me’étais approchée de Zoreya.

« C’est bon, ma petite, » me déclara-t-elle en caressant doucement ma tête.

J’avais les oreilles qui tremblaient en raison de son contact, puis je les avais lentement relevées.

« Tamara… Les Ténèbres se sont celles que vous craignez… très probablement, » déclara le maître.

J’avais levé les yeux et j’avais poussé un doux miaou.

Zoreya hocha la tête, et le Maître me caressa la tête à sa place.

Sa main… était douce. Son odeur était la même. Il était chaud…

Des larmes s’étaient accumulées dans mes yeux, et j’avais reniflé.

« Tamara n’aime pas les Ténèbres… Uhu ! Tamara a peur des Ténèbres ! » avais-je pleuré.

« Je sais, ma petite… et je suis désolé, » il m’avait fait un doux sourire tout en continuant à me caresser.

Le voir ainsi me rappelait le gentil Maître, celui que j’aimais, celui qui me traitait bien…

« Dans quelques jours, tu n’auras plus à t’inquiéter pour lui… il sera parti, » m’avait-il dit.

« Vraiment ? » demandai-je innocemment en levant les oreilles.

« Oui. » Il acquiesça d’un signe de tête.

J’avais les oreilles qui tremblaient.

« Bien… Je ne l’aime pas. C’est mieux s’il s’en va ! » j’avais parlé durement.

« Je vois…, » dit-il doucement, mais son sourire était triste.

Zoreya avait l’air triste aussi, mais je ne comprenais pas pourquoi.

« Ne t’inquiète pas, je vais… Je m’assurerai que tu ne reviennes plus jamais à côté de cet Illsyore…, » m’avait-elle dit.

J’avais cligné des yeux surpris et je l’avais regardée.

« Si vous le pouvez, occupez-vous de ce monstre ! Je ne l’aime pas ! » avais-je dit.

Elle avait souri doucement et me tapota la tête.

« Eh bien… Je vais y aller et me reposer un peu. Prends soin de toi, ma petite, » déclara le maître en me caressant une dernière fois et s’éloignant.

J’étais confuse par ses paroles, mais j’étais heureuse de savoir que Zoreya allait éliminer Les Ténèbres… Malheureusement, je n’avais aucune idée que mon gentil Maître l’accompagnerait aussi…

[Point de vue d’Illsyore]

En voyant la réaction de Tamara, j’avais réalisé à quel point la chose à l’intérieur de moi était terrifiante. En effet, c’était un monstre, mais contrairement à ceux que nous avions trouvés éparpillés dans le monde, celui-ci ne pouvait pas être tué sans me tuer moi aussi. Même avec le pouvoir des dieux, c’était inutile.

J’étais destiné à mourir dans quelques jours par l’épée de Zoreya. De cette façon, Tamara n’aurait plus à avoir peur de moi… ou plutôt de la chose en moi.

L’alternative était de lâcher un monstre capable de détruire le monde entier sans montrer une seule goutte de remords. Les Ténèbres… étaient l’ennemi de tout et de tous dans ce monde, mais aussi de l’autre partie de moi-même, celle que je ne pouvais pas couper.

J’avais dormi cette nuit-là sur la chaise, ou plutôt… Je m’assoupissais de temps en temps. Mon manque de sommeil me rattrapait, mais si je m’endormais, Les Ténèbres pourraient m’envahir et s’enfuir avec mon corps, alors le temps que je retourne auprès de mes femmes, son contrôle sur moi serait terminé. Ou c’est ce que je pensais.

Il m’était impossible de déterminer le temps qu’il me restait avant qu’il ne m’ait complètement sous son contrôle.

[Point de vue d’Ayuseya]

Nanya revenant dans cet état, j’avais un peu peur de la façon dont mon propre rendez-vous allait se dérouler. Il était clair que c’était Illsy qui lui avait dit quelque chose et non Les Ténèbres. Il y avait très peu de choses qui pouvaient faire pleurer la puissante démone, mais si je devais le deviner, je dirais qu’il avait révélé quelque chose sur son état actuel, quelque chose que je ne savais même pas.

Ça ou il avait décidé de rompre avec elle… Cependant, cette option me paraissait très improbable, même pour moi, mais comme tout le monde était placé dans un dilemme similaire, j’avais commencé à m’inquiéter sans cesse à ce sujet.

Le lendemain, je m’étais réveillée de bonne heure et je m’étais préparée pour le rendez-vous. Je n’avais dormi que quelques heures. Ce n’était rien que quelques touches de maquillage ne pourraient arranger. Le problème, c’était la robe. S’il y avait une chance que ce soit mon dernier rendez-vous avec lui, je voulais qu’il soit agréable, quelque chose dont je me souvienne, mais en même temps, j’étais bien consciente du fait que la robe d’une femme en dit long sur sa richesse.

Heureusement, j’avais trois coffres remplis de robes moins chics. Illsy portait le reste de mes affaires, mais je ne voulais pas les lui demander parce qu’elles contenaient surtout des robes somptueuses, chères et appropriées pour une noble. Si je me promenais dans la ville vêtue d’un tel vêtement, le nombre de regards finirait par être ennuyeux.

La démone était assise sur le lit et me regardait pendant que je les triais. Tout le monde était là, sauf Illsy.

« Trop de couleurs. Pas assez de couleurs. Pas assez de fioritures. Trop de fioritures. Trop longue. Trop courte. Pourquoi ai-je acheté ça ? Certainement pas celui-là ! Celle-ci est jolie, mais la couleur est trop pâle. » J’avais parlé en jetant une robe après l’autre.

« Nya ~ ! Il pleut des vêtements ! » dit la nekatare en finissant enterrée sous le tas.

« Ils m’ont tous l’air bien, » remarqua Shanteya en ramassant la robe « Certainement pas celui-là ».

J’avais toujours su que ces deux-là avaient un mauvais sens de la mode, mais ce n’est que maintenant que cela avait été révélé. Eh bien, il n’y avait rien que je pouvais attendre d’une nekatare qui aimait jouer toute la journée malgré le fait d’être techniquement considérée comme une adulte par son espèce. Quant à l’el’doraw, elle n’avait eu que peu ou pas de chance de trouver ce qui lui convenait le mieux. Même moi, j’avais quelques robes qui étaient parfaites pour son teint. Elles n’auraient nécessité que quelques modifications au niveau de la poitrine, des manches et de l’ourlet, qui étaient trop grandes pour elle.

« Soupir… J’ai l’impression de ne pas avoir apporté assez de robes… Je ne trouve pas la bonne, » j’avais poussé un autre soupir en les regardant.

Nanya et Shanteya plissèrent leurs sourcils, tandis que Tamara inclinait simplement sa tête vers la gauche. Zoreya n’avait pas dit un seul mot comme d’habitude. La croisée était calmement assise sur une chaise en me regardant.

« Quoi ? » J’avais cligné des yeux de confusion devant leur étrange réaction.

« Rien, c’est juste que depuis que je t’ai rencontrée, c’est la première fois que je t’entends te plaindre de ne pas avoir quelque chose à te mettre, » Nanya était celle qui parlait.

J’avais poussé un soupir et j’avais poussé une mèche de cheveux égarés hors de mon visage.

« J’aurais pu le faire à tout moment, mais avec beaucoup d’efforts, je me suis abstenue, » j’avais hoché la tête.

« Ah ~ les périls de la haute société. Quand on n’a pas à se soucier de la guerre, la mode est la seule alternative, » déclara Shanteya et gloussa.

« La mode n’est qu’un hobby pour moi. De plus, en tant que femme, il est normal que je sois consciente de ce que je porte et de mon apparence devant les autres. La bonne robe et la bonne coiffure peuvent attirer les regards émerveillés ou le bavardage des moqueries ! » J’avais déclaré, en parlant d’une expérience amère.

Nanya et Shanteya se regardaient en étant un peu confuses. Elles ne semblaient pas comprendre de quoi je parlais. Je pouvais comprendre Nanya, mais Shanteya était un peu bizarre. C’était censé être une tueuse habile. Comment était-elle censée infiltrer une fête de nobles si elle n’avait aucune idée d’avec quoi s’habiller ?

Laissant de côté mes pensées égarées, je m’étais retournée et j’avais continué à chercher la bonne robe, mais aucune d’entre elles ne me semblait juste. J’étais à bout de nerfs jusqu’à ce que Zoreya dise quelque chose d’inattendu.

« Que dirais-tu de celle-ci et d’utiliser une écharpe en soie rouge ou peut-être un châle ? » demanda Zoreya.

La robe pointée du doigt par la croisée était l’une des rares que je portais à l’Académie Fellyore. Avec une partie inférieure en sarcelle légère et un haut de couleur jade, les manches longues et la coupe audacieuse de la poitrine l’assortissaient parfaitement à mes cheveux roux, mes écailles dorées et mes yeux rouges fendus. À elle seule, la robe n’était pas grand-chose, mais si j’ajoutais une écharpe rouge…

En marchant, j’avais pris la robe et je l’avais regardée attentivement. J’avais jeté un regard à Zoreya, puis j’avais regardé Shanteya et Nanya, les deux femmes se posaient la même question. Tamara n’avait pas réagi, comme prévu.

« C’est peut-être la bonne combinaison… mais j’ai l’impression qu’il manque quelque chose, » avais-je dit, et ensuite j’avais plissé mes yeux pointés vers Zoreya.

Se grattant le haut de la tête, la femme couverte d’une armure de plaques jeta un regard sur mes autres robes. Au bout d’un moment, elle désigna l’une d’elles.

« Et si tu prenais ces cinq roses de la robe rouge et les cousais sur la verte ? » demanda-t-elle.

Les yeux grands ouverts, j’avais rapidement fait passer la combinaison dans ma tête. Ça avait marché. Elle était assez élégante pour l’appeler robe de noble et assez simple pour ne pas attirer l’attention non désirée.

« Parfait ! » avec un cri aigu, j’avais pris Zoreya dans mes bras.

« Je n’ai aucune idée de ce qui vient de se passer…, » déclara Nanya.

La démone était un peu confuse, mais ça n’avait pas d’importance. J’avais ma robe maintenant, donc j’étais prête à aller à la guerre !

***

Partie 2

[Point de vue d’Illsyore]

Nous nous étions rencontrés vers quatre heures du soir. Ayuseya était étonnamment belle comme toujours, dégageant l’air d’une femme raffinée qui savait tout ce qu’il y avait à savoir sur la haute société. Le vert de sa robe complimentait la couleur cramoisie de ses yeux et de ses cheveux tout en poussant vers l’avant les généreuses montagnes sur sa poitrine.

La façon dont elle marchait. La façon dont elle regardait ceux qui l’entouraient. La façon dont elle avait gardé son sang-froid et m’avait accueilli avec un sourire délicieux. Toutes ces choses étaient des signes de son noble passé. C’était après tout une princesse.

« Tu es… magnifique, » avais-je dit dès que je l’avais vue.

« Merci, mon cher, » répliqua-t-elle et fit un salut courtois devant moi.

« Est-ce qu’on y va ? » avais-je demandé d’un ton poli.

Elle hocha la tête et ainsi, nous avions quitté l’auberge.

Nous avions mangé un bon repas dans un bon restaurant, différent cette fois-ci pour ne pas répandre les rumeurs selon lesquelles je trompais Nanya. En voyant comment elle avait pleuré hier et comment je sortais avec une beauté comme Ayuseya aujourd’hui, ce ne serait pas si mal de supposer que c’était le cas.

Pour une raison ou une autre, je me sentais vraiment tendu en me promenant dans la ville, et ce n’était pas parce que des gars suspects pensaient que nous étions une sorte de proie facile qu’ils pouvaient enlever sur le chemin du retour. Shanteya était certaine de les retirer. Ce qui m’avait rendu tendu, c’était de réaliser à quel point la différence de maturité et de classe était grande entre moi et la dragonne.

Jusqu’à présent, je ne m’étais jamais donné la peine de faire de telles choses. Même sur Terre, je n’avais aucune idée de ce qui rendait une femme si noble. Mon idée de l’élégance était un costume et une cravate pour un homme et une jolie robe pour une femme. Ayuseya m’avait prouvé que c’était plus que ça. C’était la façon dont elle se comportait, la façon dont elle marchait et la façon dont elle regardait les gens qui l’entouraient. Cela m’avait fait me sentir un peu plus inquiet avec ce que j’avais dit et fait autour d’elle.

Dans l’ensemble, Ayuseya donnait une impression d’une femme complètement différente par rapport à Nanya et Shanteya. Si je devais penser à son rôle dans mon Académie, ce serait celui de directrice adjointe. Elle avait simplement ce genre d’influence et de présence en elle-même.

Contrairement à Nanya, c’était aussi une femme de peu de mots, mais les sujets dont nous parlions étaient des petits riens, des souvenirs de notre voyage jusqu’ici, des conseils pour devenir plus fort, simple et parfois des compliments un peu coquins. Elle s’était aussi collée tout près de moi, ne lâchant jamais ma main et me montrant plus d’une fois un regard ému d’amour.

Puis vint le moment où je devais lui révéler la vérité. Comme c’était arrivé avec Nanya, je l’avais conduite dehors. Si je me faisais gifler là-bas, au moins elle n’aurait pas à s’inquiéter d’avoir détruit la maison de quelqu’un par accident.

« Ayuseya… à propos de ce rendez-vous…, » j’avais commencé à parler.

« C’est ta façon de nous dire adieu, n’est-ce pas ? » demanda-t-elle avec un doux sourire sur les lèvres, mais des larmes se formaient dans ses yeux.

« Oui…, » j’avais l’air honteux.

« Les Ténèbres…, » déclara-t-elle.

« C’est en train de gagner…, » répondis-je.

« La solution ? » demanda-t-elle.

« Ma mort…, » répondis-je.

Un moment de silence nous avait été imposé. J’avais levé les yeux et j’avais vu ses beaux yeux rouges se remplir de larmes. Ses poings étaient serrés, mais elle avait refusé de pleurer. En déplaçant mes bras autour de ses épaules, je l’avais tirée afin de lui faire une étreinte. La force avait quitté ses genoux et était tombée contre moi.

« Uhu…, » elle s’était mise à pleurer, le visage enfoui contre ma poitrine.

« Je suis désolé…, » avais-je dit en lui tapotant doucement la tête.

Qu’y avait-il à dire ?

J’avais laissé passer le moment pendant que les larmes de ma femme draconienne trempaient ma chemise.

Quel mari sans valeur je suis…, étais-je dit.

Alors, tuez-la…, murmurèrent Les Ténèbres.

En fronçant les sourcils, j’avais repoussé l’idée. Il était inutile de raisonner ce monstre.

Quelque temps plus tard, quand Ayuseya s’était calmée, elle reposait sa tête sur mes genoux, pendant que je lui caressais les cheveux roux avec ma main. Ses cornes avaient vraiment gêné sa position confortable, mais je l’avais supportée.

« Il n’y a vraiment rien que tu puisses faire ? » me demanda-t-elle.

« Non… J’ai essayé, » répondis-je.

« Est-ce si puissant que ça ? » demanda-t-elle.

« Oui, » j’avais hoché la tête.

« Il ne me semble pas que ce soit le cas…, » déclara-t-elle.

Tout comme Nanya, elle avait refusé d’y croire.

« Peut-être, mais pour moi, c’est un ennemi imbattable…, » avais-je dit.

Avec ses grands yeux rouges, elle me regarda et me toucha doucement la joue avec ses doigts.

« Personne ne peut te vaincre, mon amour… Quoi qu’il arrive. Ce ne sont pas les Ténèbres qui ont vaincu Dankyun, c’est toi. Ce n’est pas les Ténèbres qui ont créé ton corps, c’est toi. Ce n’est pas Les Ténèbres qui m’ont demandé en mariage ce jour-là, c’est toi…, » déclara-t-elle.

« Même si c’était une blague “ne pas” ? » lui avais-je demandé.

« C’était le destin… et je ne regrette même pas un seul instant passé avec toi. Je préfère un mois de bonheur à tes côtés en tant qu’épouse plutôt qu’une éternité de souffrance en tant que celle de Dankyun. En fait, je ne peux imaginer aucun autre homme que toi… et tu… tu n’es pas les Ténèbres. À mes yeux, tu es le plus fort, mon amour, » me dit-elle d’un ton doux.

« Si seulement c’était vrai…, » avais-je gémi.

« Tout cela est… il suffit d’y croire aussi. Qui sait ? Peut-être que la clé pour vaincre les Ténèbres est bien plus simple que tu ne peux le croire ? » elle m’avait fait un sourire et puis des larmes s’étaient à nouveau accumulées dans ses yeux, se précipitant le long de ses joues, contournant ses écailles d’or.

« Ayuseya…, » avais-je parlé doucement.

« Illsy, je ne veux pas que tu me quittes… Je ne veux pas que tu t’éloignes de ma vie… Je te veux comme mari, comme amant, comme toi…, » elle se couvrit les yeux de sa main. « Je suis désolée, mais… te voir abandonner comme ça… si facilement, ça fait mal. Tu n’es pas un homme qui devrait abandonner si facilement, Illsy… »

« Que veux-tu que je fasse, Ayuseya ? » lui avais-je demandé en fermant les yeux.

« Tu dois combattre… Tu dois te battre comme tu ne t’es jamais battu avant ! Pour donner le meilleur de toi-même ! Pour briser et mettre en pièces toutes les règles, les lois, les destins et les dieux qui osent s’opposer à toi, jusqu’à ton dernier souffle… jusqu’au dernier moment… Je veux que tu te battes pour toi… et pour nous, tes femmes qui t’aiment tant…, » déclara-t-elle.

Avec ces mots, notre conversation s’était terminée, et seuls les sanglots d’une princesse draconienne pouvaient être entendus dans ce désert sans fin. J’étais resté avec Ayuseya jusqu’à ce qu’elle se calme, mais pour moi, c’était difficile d’accepter ou même de trouver la force de suivre ce conseil.

À quoi bon se battre quand le résultat est déjà décidé ? C’est ce que je pensais.

[Quelque part dans le ciel]

« COMMENT OSES-TU ! » cria Melkuth de colère en frappant d’un coup de poing sur le dieu qui ressemblait à un vieil idiot sénile.

« Patience, jeune fille, » l’homme avait arrêté le coup de poing du dieu avec seulement un doigt.

« Kuh ! Avoir autant de force… même si tu es une plaisanterie en tant que dieu ! » dit-il d’un air renfrogné.

« Une blague ? Ohohohohoho ! Je suis adoré par tous les disciples de tous les dieux sans même qu’ils le sachent ! » sourit-il.

« C’est ridicule ! » répliqua-t-il en fronçant les sourcils, mais malgré ces mots, il savait que c’était la vérité.

« Calme-toi, tu veux bien ? » le vieil idiot sénile fit un coup de poing et renvoya le puissant Dieu de la guerre à quelques mètres en arrière.

« Si seulement je n’écoutais pas tes paroles ! J’ai eu la chance de réparer ça, d’envoyer mes apôtres pour tuer cette chose avant qu’elle ne devienne trop forte ! Maintenant, les trois continents seront détruits par cette chose que TU as créée ! » Melkuth avait pointé du doigt le dieu.

« Oh mon Dieu ! Ne sois pas si hâtif avec tes accusations, » il avait souri et frotta sa longue barbe.

« Mon apôtre bien-aimé mourra, les Ténèbres s’éveilleront, et il n’y a absolument RIEN que nous puissions faire ! » déclara-t-il d’un air renfrogné.

« Oh mon Dieu ! Franchement ? Ça ne m’a pas l’air si terrible que ça. » Il avait souri et regarda les nuages qui les séparaient.

Un tourbillon massif s’était formé et un miroir avait été révélé. Il avait montré un moment d’avenir. Illsyore avait été complètement pris par Les Ténèbres, et une épée avait été poignardée dans la poitrine de Zoreya.

« Tu disais ? » demanda Melkuth en plissant les sourcils.

« C’est vrai, c’est… triste, mais son avenir dépendra aussi de ton propre choix. Une mule têtue, qu’elle soit jeune ou vieille, est encore une mule têtue, » sourit-il. « Tu tiens sa vie entre tes mains. Tu choisiras ce qu’il faut faire quand le moment sera venu, après tout… seul le pouvoir d’un dieu peut nier le sien, » il avait ensuite regardé la scène de crime en bas. « Quant à lui… il y a des différences entre ce qui se passe maintenant et l’avenir prédit par les Dieux Noirs, » avait-il souligné.

« Tels que ? » demanda Melkuth en plissant les sourcils.

« Tout d’abord… Seul le Vrai Dieu de cet univers peut prédire l’avenir, et les autres ils peuvent simplement le deviner, » sourit-il.

« Jusqu’à présent, c’était précis à l’infini. Illsyore est né. Il a vaincu un Suprême. Il a vaincu un pays, et il est maintenant contrôlé par Les Ténèbres, » répliqua Melkuth.

« Oui. Mais… Il l’a vaincu, pas tué. Il a vaincu le prince corrompu d’un pays, il n’a pas détruit son armée et sa famille royale, laissant ainsi le pays à la merci de ses voisins, » sourit-il.

« Je sais, mais quand même… ça n’a rien changé ! » lui dit-il en le regardant fixement.

« Il ne l’a pas fait ? Hm, je me le demande…, » sourit le vieux dieu.

« Qu’est-ce que tu veux dire ? » demanda l’autre.

« Les Dieux Noirs ont parlé de beaucoup de prophéties. Beaucoup d’entre elles se sont avérées réelles. Beaucoup d’entre eux étaient craints, c’est pourquoi les Mages Noirs existent, mais dans celui-ci en particulier, que nous avons caché loin des mortels… nulle part… et je veux dire que nulle part. » Il avait plissé ses yeux « était mentionné qu’Illsyore aurait une femme… ou plus, » avait-il souri.

« À quoi cela sert-il ? Toutes ses femmes étaient censées être mortes bien avant ce voyage ! Seuls toi et ta stupide bénédiction êtes responsables de ce résultat ! » s’écria le dieu de la guerre.

« EXACTEMENT ! LA GLOIRE DES GROS SEINS A SAUVÉ LA JOURNÉE ! » cria-t-il triomphalement en levant les mains vers le ciel.

Face à cette remarque, le Dieu de la guerre avait dégainé son épée et l’avait jetée sur l’autre dieu, le frappant droit sur le front avec la poignée.

« Argh ! » le vieil idiot sénile était tombé en arrière.

« Espèce d’idiot ! Ce n’est pas parce que tu as sauvé la vie de trois petits mortels que tu as changé le résultat ! En fait, tu l’as rendu PIRE ! Les Ténèbres n’étaient pas censées apparaître avant des années ! » cria Melkuth.

« Argh… Mais, de cette façon, il ne se sentira pas seul… D’ailleurs, il est vrai que si Illsyore n’avait pas eu ma bénédiction en tant que Dieu des gros seins, il n’aurait jamais sauvé ou remarqué Shanteya en premier lieu. Il l’aurait tuée sans remords AVANT de l’examiner. Soupir, un tel gâchis dans un rebondissement béat que représente…, » le dieu semblait regretter la mauvaise chose dans toute cette situation.

Quant à Melkuth, il l’avait supporté et avait écouté les paroles d’un dieu ignoré par presque tous les autres dieux… et pour la plupart inconnu des mortels. Malgré tout, il remarqua de ses propres yeux les changements provoqués par l’influence de ce dieu particulier, et ce n’était pas quelque chose à ignorer.

« Cette tragédie aurait élevé une barrière sur son cœur et l’aurait éloigné davantage de Nanya et Ayuseya. Le fait d’épargner la vie de Shanteya a également influencé la vie de la princesse draconienne, » sourit-il.

« Comment cela se fait-il ? » Melkuth connaissait déjà la réponse, mais par courtoisie, il demanda.

« Eh bien, Illsyore a pu apprendre son incroyable capacité en tant que Seigneur du Donjon divin à guérir ces malédictions impossibles et ces méthodes anormales, ce qui l’a incité à croire et à avoir confiance qu’il y avait une chance de le faire pour Ayuseya Drekar Pleyades ! Si ce n’était pas pour ça, il n’aurait JAMAIS proposé de l’aider ! Il n’aurait JAMAIS interféré avec sa vie ! Dankyun serait arrivé et l’aurait emmenée sans problème. Tout au plus, il aurait dit : “Comme c’est malheureux…” juste avant qu’elle ne parte avec lui, » le dieu des seins avait souri.

Melkuth le fixa du regard, mais le résultat d’un tel événement tragique était déjà clair pour lui.

« En conséquence, elle serait morte deux ans plus tard après avoir donné naissance à son premier enfant. Dankyun serait retourné à Fellyore, et bien qu’à ce moment-là Illsyore et Nanya auraient été amis, en raison de l’incident avec ses donjons et à la mort de l’enseignant, elle ne lui aurait pas fait confiance. Dankyun aurait tué Nanya avant qu’elle n’ait eu la chance de libérer son sceau, massacrer les étudiants et seulement ensuite Illsyore aurait réagi ! » le Dieu des Gros Seins cria en pointant une main sur Melkuth.

« C’est vrai, mais… c’était en fonction de leur destin. Leurs âmes ne se seraient pas souciées d’un tel résultat…, » le dieu de la guerre avait reculé, mais il avait regardé droit dans les yeux. « Bien que, grâce à cela, Dankyun aurait été tué par Illsyore SANS l’aide des Ténèbres. Aujourd’hui, bien qu’il soit relativement inoffensif, c’est toujours un psychopathe instable, capable de détruire une nation ! »

« Eh bien, c’était un psychopathe instable au départ, mais tu oublies qu’il se trouve maintenant dans une prison spécialement conçue et gardée par deux autres Suprêmes contre lesquels il n’a aucune chance de gagner. S’il sort de là sans permission, il est mort, » le vieil imbécile sénile avait souri.

« Tu me dis de croire en Illsyore juste parce que son avenir prédit a été changé en un avenir inconnu ? » demanda-t-il.

« Oui ! En plus, aucun de nous deux n’a approuvé ce futur merdique de toute façon, » le dieu des seins secoua la tête.

« Pourtant, utiliser notre pouvoir comme ça… interférer avec les mortels. Comment sais-tu que ce n’est pas un abus de pouvoir et que nous n’agissons pas comme eux ? » demanda le dieu de la guerre.

« Grâce à la VOIE, cette influence simple et inattendue a changé TOUS leurs destins. Après tout, la seule chose que j’ai faite, c’est de la faire remarquer à Illsyore, et qu’il réfléchisse à deux fois avant de la tuer instinctivement, » le vieil idiot sénile avait souri à nouveau.

« En fait, ces deux faits sont le résultat de ta décision de te mettre en tant que dieu d’Illsyore…, » grogna Melkuth.

« Oui. Mais cela suffisait pour permettre de fonctionner… ma “magie” sans qu’il devienne Apôtre ! C’est pourquoi tant d’âmes ont été sauvées par la suite ! Tant de vies ont été changées ! Les opinions sur les Donjons ont changé ! De nouveaux donjons sont apparus ! Bon sang, même ta précieuse Apôtre a appris à sourire ! Si elle avait pris ce chemin ennuyeux, elle se serait battue à mort contre Illsyore cinq ans après le massacre de Fellyore ! » s’exclama-t-il.

« C’était son destin… Alors elle m’aurait rejoint au paradis ! Qu’est-ce qu’il y avait de mal à ça ! » Melkuth l’avait fusillé du regard.

« Espèce de vieux craintif ! C’est toi qui as un problème ! Quand tu vois une belle femme, tu ne peux pas la lâcher ! » déclara le vieil idiot sénile.

« Parce que je suis un dieu ! J’ai ce droit… partiellement… eh bien… en quelque sorte…, » il avait parlé en connaissance de cause des limites et des lois qui s’appliquent à leur espèce.

« Même comme ça, tu es un bon gars au fond, Melkuth… Je sais que tu seras capable de sauver cette enfant. Eh bien, même nous ne pouvons pas prédire ce qui va se passer ensuite… Tout au plus, on peut le deviner, mais jusqu’à présent… il semble que le destin pourrait changer pour Illsyore et les trois continents. » Le vieil idiot sénile parla d’une voix grave.

« Tu es un dieu si puissant, et pourtant… tu es le plus bizarre parmi nous tous. Le Dieu des gros seins, celui que beaucoup adorent sans même qu’ils le sachent. » Melkuth poussa un soupir de défaite et s’affaissa sur le sol les jambes croisées.

« Ne sois pas triste, mon vieil ami, Zoreya n’est tout simplement pas celle qui…, » déclara l’autre.

« Je sais… mais serons-nous vraiment capables de sauver les trois continents avec ça ? Sinon, nous devrons faire tout ce machin d’invocation de héros, désigné les Ténèbres en tant que Seigneur-Démon, yada yada, tu sais… ce genre de choses, » il poussa un soupir agacé.

« Si ça ne marche pas, nous ferons l’appel quelques années plus tôt que prévu. Pas de mal, et je te prêterai même mon pouvoir pour cela, d’accord ? » Le vieil imbécile sénile l’avait dit en souriant tout en marchant et en s’asseyant devant le Dieu de la guerre « En outre, contrairement aux autres dieux, tu te retiens trop avec ce pacte de non-ingérence. Ce n’est pas absolu, tu sais ? Mon conseil est de prendre un verre et de te détendre ! Peut-être qu’une fois de temps en temps, va visité le royaume des mortels et amuse-toi un peu ! Du saké ? » demanda-t-il en sortant une bouteille de l’air.

Melkuth leva un sourcil « Es-tu fou ? Donne-moi de la vodka !, » sourit-il.

Une autre bouteille était apparue.

« Tu n’as pas dit aux autres dieux ce qu’on a fait, n’est-ce pas ? » demanda le vieil idiot sénile.

« Hm ? Non, mais ceux qui sont liés à ces mortels doivent déjà se douter de quelque chose, » Melkuth ouvrit la bouteille de vodka et remplit une chope.

« Aux gros seins ! » déclara l’un d’eux en levant sa tasse.

« Pour la victoire dans la guerre ! » répliqua l’autre en soulevant sa tasse.

Ils avaient fait un tintement et avaient tout bu !

« Puha ~ ! Parfait ! » dit le Dieu des Gros Seins.

« Haaaa ~ ! Pensé que la vie de millions de personnes puisse être sauvée grâce à une seule femme…, » le dieu de la guerre secoua la tête.

« Plus précisément, grâce à sa poitrine généreuse et à l’amour qu’elle porte pour un Donjon ! Bref, l’amour qui s’est manifesté cette nuit-là a réussi à refaçonner l’avenir… Même moi, je ne m’attendais pas à ce que ce soit à ce point… Illsyore est peut-être exactement ce dont cette planète a besoin pour ne plus être ainsi. » Le dieu des gros seins avait souri.

« Hé, ça va un peu trop loin, tu ne trouves pas ? » le dieu de la guerre plissa les sourcils.

« Qui sait ? Buvons mon ami ! Quant à l’avenir, qu’il soit écrit par le libre arbitre des mortels et guidé par la bonté venant de nous, les dieux ! » cria le vieil imbécile sénile en levant sa coupe vers le ciel et en buvant tout d’un coup.

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