Chapitre 25 : Le dernier jour de paix…
Table des matières
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Chapitre 25 : Le dernier jour de paix…
Partie 1
Je m’étais réveillé le lendemain matin en compagnie de deux charmantes femmes ; l’une était une princesse draconienne et l’autre était un ancien assassin el’doraw. Leurs seins doux m’avaient fait avoir un sourire de bonheur, me rappelant une fois de plus à quel point j’aimais les gros seins. C’était peut-être pour ça que j’avais fini avec une allégeance à ce genre de dieu. S’il était là-haut, alors il était sûrement en train de me bénir à ce moment précis.
« Bonjour, Maître..., » chuchota Shanteya.
Ouvrant les yeux, je l’avais regardée, puis j’avais amené ses lèvres afin de faire un doux baiser. C’était aussi agréable que d’habitude. Puis c’était au tour d’Ayuseya, mais elle dormait encore. J’avais décidé de ne pas la déranger, mais je ne voulais pas non plus qu’elle se réveille sans moi dans ses bras. Actuellement, nos jambes étaient entrelacées, et sa queue était enroulée autour de ma taille comme si elle essayait de proclamer sa revendication sur mon corps. Shanteya ne s’y était pas opposée et s’était retirée de notre étreinte.
« Ayuseya..., » avais-je chuchoté à la femme draconienne, mais elle n’avait pas ouvert les yeux.
En déplaçant mes mains autour de sa taille, j’avais commencé à rechercher la forme de son corps. En plus d’être très grande, elle avait une bonne silhouette. Sa grande poitrine contenait une souplesse divine, et la façon dont ses courbes se déplaçaient autour de ses hanches m’avait fait croire qu’elle avait une silhouette de sablier plutôt qu’une silhouette mince ou grande. D’après mon analyse, sa queue était connectée non pas comme une continuation du coccyx, mais plutôt comme un prolongement de la colonne vertébrale au-dessus du bassin. Malheureusement, la robe qu’elle portait ne m’avait pas permis de lui faire un tâtonnement ferme de ses fesses pour « tester » son élasticité. Du bon côté des choses, parce que sa queue était enroulée autour de moi, cela avait soulevé sa robe juste assez pour que je puisse apercevoir ses cuisses, et j’avais profité de cette occasion donnée par Dieu pour effectuer un doux toucher.
« Aimez-vous ce que vous ressentez ? » me demanda-t-elle soudainement.
J’avais dégluti et j’avais levé les yeux. Ayuseya était réveillée.
J’avais souri et retiré ma main, la plaçant au-dessus de sa taille. En me penchant de plus près, j’avais voulu capturer ses lèvres dans un baiser, mais elle s’était retirée, sa queue s’était aussi retirée.
« Est-ce... est-ce nécessaire ? » demanda-t-elle avec un peu de rougeurs au niveau de ses joues.
« Cela vous déplaît-il ? » lui avais-je demandé en réponse.
Elle avait détourné le regard, mais ne m’avait pas véritablement répondu.
« Alors, j’apprécierai ce baiser, » lui avais-je dit en lui touchant doucement le menton et en lui tournant la tête.
Puisqu’elle n’avait ni nié ce que je disais ni repoussé, j’avais accueilli ses lèvres afin de mouler avec les miennes dans un doux baiser. Une fois de plus, j’avais senti son goût et sa langue rugueuse. Elle ne s’était pas améliorée en matière de baiser pendant la nuit, mais ce n’était que sa deuxième fois jusqu’à présent. C’est pourquoi, lorsque nous avions séparé nos lèvres, ses joues et le bout de ses oreilles étaient d’un rouge vif. Elle avait aussi un regard fébrile dans ses yeux. La douceur était terminée, et elle avait maintenant le droit de se séparer de moi.
« Merci, Ayuseya..., » lui avais-je dit en quittant son étreinte.
Il était temps de libérer Shanteya, et une fois qu’elle était sortie, je lui avais donné les instructions pour aujourd’hui.
« Je veux que tu ailles dans la forêt et que tu pourchasses autant de monstres que possible. Tout ce que tu tueras sera compté comme mes morts, et ça m’aidera à monter en niveau. Rassemble leurs restes, et toutes les deux ou trois heures, je passerai te voir et les ramasserais. Et aussi, laisse-moi essayer d’enchanter ta robe, » avais-je dit.
« Je comprends, Maître. Je ferai ce que vous me demandez. Mais si possible, pourriez-vous me rendre mon ancienne armure de cuir ? Je pourrai me battre beaucoup mieux dans cette tenue que dans cette robe, » m’avait-elle dit en souriant.
« Bien sûr, je pense que Nanya l’a encore. Tu peux aller la chercher chez elle, mais d’abord, je vais voir si je peux enchanter ta robe. Je suis vraiment curieux de cette nouvelle capacité qui est la mienne ! » avais-je dit avec un sourire.
« Bien sûr ! Comme vous le souhaitez, Maître ! » répondit-elle avec une petite inclinaison de la tête.
Cela étant dit, j’avais ouvert mon panneau de compétence et j’avais regardé autour de moi à la recherche de ma compétence d’enchantement d’objet. Contrairement aux deux autres qui étaient placés dans la catégorie [Construction] et [Pièges], celle-ci avait été classée comme une [Compétence unique].
[Enchanter l’objet avec un Enchantement <Sélectionnez le type>] <Ajoute une propriété magique sélectionnée à un objet sélectionné. Le nombre de points de mana infusés dans l’objet peut influencer la force et le rang de l’enchantement ainsi que la chance d’échouer. Le coût dépend du type d’enchantement choisi avec un coût d’activation de base de 100 points de mana. Commande vocale : Eel Eel Lark >
Une autre commande vocale bizarre..., avais-je pensé tout en louchant des yeux sur cette compétence.
L’objet ciblé était la robe de Shanteya sans le tablier, les chaussures et les sous-vêtements. Le système avait tout pris comme un élément séparé. En découvrant cela, mon instinct de joueur m’avait incité à faire un set d’objets, mais il y avait autre chose que je voulais faire, quelque chose que je ne pouvais pas m’empêcher de faire.
« Mettre à jour [Enchanter l’objet avec Enchantement <Select Type>] », avais-je dit, et le système s’était conformé à mon ordre.
Pour le coût de 30 points, j’avais reçu : [Enchanter l’objet avec un Enchantement de type <Imaginé>]. J’étais débordant de joie quand je l’avais vu, à tel point que je ne me souciais pas des 10 points supplémentaires que j’avais à dépenser pour cela par rapport à d’autres compétences. C’était peut-être parce qu’il s’agissait d’une compétence unique, mais je me demandais si les deux autres compétences d’enchantement me coûteraient le même prix pour les améliorer.
« Oh ! Génial ! Vraiment génial ! Allons-y ! » avais-je dit avec un grand sourire invisible et lumineux.
« Maître ? » demanda Shanteya, clignant des yeux et plissant son front.
En choisissant à nouveau sa robe, j’avais appliqué l’Enchantement, j’y avais versé environ 3000 de mana et j’avais imaginé l’enchantement que je pouvais faire. Bien sûr, le système s’était occupé de la plupart des choses ennuyeuses, mais je pouvais voir dans le coin de mon esprit la possibilité d’échouer sous la forme d’un pourcentage, le changement de statistiques qu’il offrait, et quelques capacités spéciales parmi lesquelles je pouvais choisir.
Il y avait actuellement 0 % de chance d’échouer, mais au moment où j’avais choisi d’ajouter 1000 points pour chacune de ses statistiques, la chance était passée à 100 % de chance d’échouer. Même si j’y avais versé 1000 points de mana de plus, cela n’avait pas fonctionné. J’étais un peu déçu, mais j’avais continué à jouer avec les réglages.
La raison pour laquelle cela n’avait pas fonctionné pouvait avoir quelque chose à voir avec mon niveau actuel ainsi qu’avec le niveau d’amélioration de la compétence. Fondamentalement, je n’avais pas le droit d’enchanter des objets avec des capacités capables de tuer un Suprême, mais un joueur pouvait quand même rêver.
Ajouter des capacités avait également augmenté mes chances d’échouer, alors j’avais lutté un peu pour faire un enchantement capable d’offrir à Shanteya des améliorations en statistiques et des capacités décentes sans augmenter les chances d’échouer d’une manière trop élevée.
Le résultat final avait été cet objet :
[Nom de l’objet] : Robe de femme de ménage <changer le nom> O/N
[Statistiques ajoutées] : Tous +135, +1 % Régénération de mana
[Capacités] : Endurance élevée <Permet à l’élément de survivre à des impacts puissants ou à des mouvements extrêmes. Limite d’agilité : 1200. Limite de force : 1200.> +Traque <Permet à l’utilisateur de suivre les formes de vie voisines. Zone limite : 20 mètres> +Réduction de Damage 20 % <Empêche l’utilisateur de recevoir 20 % de dommages de l’attaque totale.> +Lien [Illsyore] <Permet à une personne sélectionnée de connaître à tout moment l’emplacement et l’état de santé du porteur.>
[Possibilité d’échouer] : 67 %.
Je n’aimais pas les 67 %, alors j’ai ajouté 2000 points de mana, ce qui en fait un enchantement de 6000 points de mana.
[Probabilité d’échouer] : 48 %.
« Trop haut ! » Je voulais crier, mais j’avais réalisé que c’était peut-être quelque chose dans les options que j’avais choisies qui maintenait les chances d’échouer si élevées, alors j’avais commencé à expérimenter un peu plus. J’avais retiré certaines des capacités, mais cela ne l’avait réduit qu’à 40 %. Je les avais rajoutées et je m’étais concentré sur les statistiques. J’avais enlevé la régénération de mana, et la chance était tombée à 18 %. Par curiosité, j’avais réduit les statistiques à 50 au lieu de 135. Le risque avait chuté à 1 %.
Donc, ajouter des statistiques a augmenté énormément les chances d’échouer, hein ? avais-je pensé, et par curiosité, j’avais réduit encore plus les statistiques. Cela n’avait pas changé de 1 % à 0 % jusqu’à avoir complètement enlevé les statistiques.
En d’autres termes, les statistiques avaient ajouté une probabilité automatique d’échec de 1 %.
Cela avait atteint 3 % alors que j’avais 60 points en tout. En retirant les points d’Intelligence, je pourrais augmenter 30 en Force et 30 à l’Agilité. Comme ils étaient plus importants, je les avais laissés là.
Avec 3 % de chance d’échouer, c’était une victoire garantie, alors j’avais appliqué l’enchantement 6000 points de mana sur la robe de femme de ménage de Shanteya. Au moment où j’avais fait cela, il y avait une lumière vive et puis... quelque chose d’inattendu s’était produit, ce qui était à la fois bon et mauvais en même temps.
« Maître ? » demanda l’El’Doraw surprise après qu’on l’ait laissée debout devant moi avec sa robe de femme de chambre en morceaux.
« Eh bien... un tablier nu, c’est une chose, tu sais ? » avais-je dit.
« Nue ? Mais je porte toujours mon soutien-gorge et ma culotte.... » déclara la jeune femme.
« Je peux arranger ça, tu sais ? » demandai-je.
Elle avait rougi et elle baissa les yeux.
L’enchantement avait échoué à 3 %, et cela faisait rage à l’intérieur de moi.
« Comment pourrait-il échouer à 3 % ? Franchement... comment ? Sérieusement ? ARGH ! » avais-je crié.
Il m’avait fallu quelques instants pour me calmer, mais quand je l’avais fait, j’avais décidé de ne plus jamais tenter d’élever les statistiques par enchantement jusqu’à ce que j’aie amélioré le sort au point où cela n’aurait plus échoué aussi ridiculement.
« Je n’ai pas de vêtement de rechange... Je vais chercher ton armure en cuir, » avais-je grogné.
« S’il vous plaît, maître. Je ne peux pas me battre comme ça », m’avait-elle dit. Puis elle m’avait montré du doigt les restes de sa robe.
Ses joues étaient rouges et ses oreilles étaient un peu plus basses à cause de l’embarras.
Tu t’es entraînée nue, Shanteya, ne te plaint pas des combats de tabliers à moitié nus, avais-je réfléchi, mais j’avais décidé de ne pas dire ces mots à voix haute. Cela aurait pu être un peu grossier de ma part.
J’avais trouvé Nanya dans sa chambre. Bien sûr, avant d’entrer, j’avais frappé en premier et au cas où il y aurait quelqu’un, j’étais prêt à le tuer accidentellement avec une simple [Boule de feu].
« Eh bien ! Enchanter un objet pour pouvoir recueillir du mana ou augmenter sa force n’est pas si facile et la plupart du temps, personne ne l’essaie vraiment, » m’avait-elle dit après m’avoir expliqué pourquoi j’étais là si tôt et avoir demandé un ensemble de vêtements de rechange pour Shanteya. « Pourtant, je suis encore plus surprise par le fait que tu peux y ajouter quatre capacités ! Bref, je t’apporterai l’armure de Shanteya, mais ne la déchire pas. Les enchantements peuvent être remplacés si nécessaire, donc, jusqu’à ce que tu t’en sortes mieux, il suffit de répartir les capacités sur différents objets. Au fait, elles ne s’empilent pas. La version plus forte est prioritaire », m’avait-elle prévenu.
« Voilà pour mon idée de set surpuissant, » avais-je répondu.
« Quels sont tes projets pour aujourd’hui ? » m’avait-elle demandé alors qu’elle s’était retournée.
Nanya était rentrée pour prendre l’armure de Shanteya et une robe de femme de chambre de rechange. Pendant ce temps, j’attendais dans le couloir.
« Je vais construire le cinquième étage du donjon, enchanter quelques pièges. Des trucs comme ça... Et toi ? » avais-je demandé.
« Je vais aller vérifier les donjons que tu as faits hier et ajouter des appâts à l’intérieur pour les faire fonctionner. Tu as dit que tu voulais que Shanteya aille chasser ? Est-ce que cela veut dire que si je chasse aussi, tu peux monter en niveau plus rapidement ? » demanda-t-elle de l’autre côté de la pièce.
« Oui, » avais-je répondu.
« Hm ! Je vois... Alors, comment Shanteya est-elle devenue si forte tout d’un coup ? » me demanda-t-elle curieusement.
« Il s’agit de l’une de mes capacités passives. Ça s’appelle le [Lien de Confiance]. Tant que tu me fais confiance, et que je te fais entièrement confiance, la capacité apparaît et me permet d’augmenter ta force de façon considérable, » avais-je expliqué calmement, sans entrer dans les détails.
Même si Nanya et Ayuseya étaient maintenant mes épouses, je n’avais pas l’impression de pouvoir leur faire entièrement confiance, ou qu’elles me faisaient confiance. C’était peut-être la raison pour laquelle ça n’avait pas marché. Forcer cette capacité ne me mènerait nulle part, elle devait venir naturellement comme cela avait été le cas avec Shanteya et moi. Je me sentais en sécurité et protégée avec elle, alors qu’elle se ressentait la même chose envers moi.
« Hm, intéressant, malheureusement, je pense qu’il ne s’activera jamais pour moi, » m’avait-elle dit en revenant avec les vêtements de mon esclave.
Après les avoir absorbés, je lui avais demandé « Pourquoi ? »
« Je ne peux plus faire confiance en quelqu’un, » elle avait haussé les épaules comme s’il n’y avait rien à craindre. « Mais, ne t’inquiète pas. Ce n’est pas seulement toi en qui je n’ai plus confiance..., » elle avait regardé le sol pendant un moment. « Même si mes sentiments pour toi se transforment en amour pur... cela ne me permettra jamais de te faire entièrement confiance, et tu ne devrais pas non plus me faire confiance... » elle avait levé les yeux et m’avait affiché un petit sourire, mais un sourire triste.
« Nanya..., » avais-je dit en pensant à ce que je devais lui répondre. Mais que devrais-je faire quand je ne savais pas comment elle avait fini comme ça ?
Franchement, je n’aurais jamais deviné que l’énergique, amicale, sauvage et bavarde Nanya avait du mal à faire confiance aux autres. Elle avait interagi correctement avec les élèves de l’académie et même avec les autres enseignants. Néanmoins, vu le type de monde que c’était et son passé avec Dankyun, ce n’était pas non plus une chose impossible. L’époque médiévale n’était pas non plus très agréable ou gentille sur Terre. Plutôt que de romance, de chevaliers et d’honneur, c’était plus comme la terreur, l’obscurité, l’angoisse et la mort. Mais je voulais quand même lui dire quelque chose pour l’aider.
« Tu devrais y aller maintenant. Rappelle-toi ce que je t’ai dit à propos de l’enchantement. Et aussi, maintenant que j’y pense, pour ton donjon, je crois qu’il vaut mieux que tu ne construises pas un étage entier aujourd’hui et que tu te concentres plutôt sur les défenses de ta pièce ici, à l’académie. Ce ne serait pas mal pendant que tu y es, si tu trouves un endroit pour transporter ton noyau dans ton donjon, juste au cas où, » m’avait-elle conseillé.
J’avais l’intention de le faire de toute façon, mais la partie sur une façon secrète d’amener mon noyau au donjon avait été laissée quelque part dans les coins de mon esprit. En d’autres termes, je n’en étais pas si sûr. Peut-être qu’avec Dankyun venant dans cette direction, un tel plan d’urgence n’était après tout pas une si mauvaise idée.
« Nanya, avant de partir, j’ai quelque chose à te dire, » avais-je dit.
« Qu’est-ce que c’est, Illsy ? » me demanda-t-elle.
« Je ne pense pas que l’amour puisse exister sans confiance mutuelle... Quand on aime quelqu’un, on lui fait automatiquement confiance. Je ne sais pas ce qui t’a rendue incapable de faire confiance aux autres, tu as l’air d’aller parfaitement bien avec les professeurs et les élèves, mais réfléchis un instant à ce que j’ai dit... En fait, je veux dire ce que je t’ai dit hier. Je ne vais pas revenir sur mes paroles simplement parce que tu as dit que tu ne me feras jamais confiance. Si je veux tomber amoureux de toi, qu’il en soit ainsi, alors je m’occuperais bien de toi, » avais-je déclaré d’une voix ferme, pour lui montrer que je pensais chaque mot que j’ai dit avant et maintenant.
En vérité, je n’avais aucune idée de la façon dont les choses finiraient entre nous dans quelques mois ou années, mais si je ne faisais pas de mon mieux pour gagner son cœur et celui d’Ayuseya, je savais que je finirais par le regretter. Pour ce que j’en savais, je devais au moins essayer. Cela, je le savais avec certitude parce que c’était quelque chose qu’Alina m’avait appris.
Quand je me sentais déprimé à cause du chômage, quand j’avais des difficultés avec mes amis, quand je ne savais même pas si ça valait la peine de vivre ou non, elle était là pour m’aider à me remettre sur pied. Elle aurait pu m’abandonner, elle aurait pu rester là et ne rien faire, mais elle ne l’avait pas fait. Il fut même un temps où je pensais qu’elle me trompait avec l’un de ses collègues, mais tout cela s’était révélé faux. Eh bien, ce n’était pas seulement elle qui m’avait aidé à surmonter ça, quelques bons dessins animés et quelques lignes d’un livre m’avaient aidé à réaliser ce qui était mal dans ma façon de penser.
C’était en fait logique. Si une personne aimait, comment pouvait-elle prétendre qu’elle ne pouvait pas lui faire confiance ? Après tout, pour autant que je sache, l’amour signifiait se donner complètement à celui que vous aimiez et ne rien demander en retour. Cela signifiait aussi le fait d’accepter votre partenaire sans se plaindre et l’accepter tels qu’il était et croire et avoir confiance qu’il ferait la même chose pour vous.
Ce n’était pas une croyance avec laquelle j’étais né, mais une croyance que j’avais atteinte après avoir souffert en faisant exactement le contraire, mais je ne savais pas si mes mots avaient la force d’atteindre Nanya. Pour l’instant, elle n’aurait pu les voir que comme de simples mots vides.
« J’y réfléchirai, Illsy, » répondit-elle avant de fermer la porte.
J’avais soupiré et j’étais retourné dans ma chambre. Pour l’instant, je ne pouvais qu’attendre.
Une fois rentré auprès de Shanteya, j’avais décidé d’enchanter son armure avant qu’elle ne la mette. Je n’avais pas essayé d’ajouter des statistiques cette fois-ci, mais au lieu de cela, j’avais utilisé les enchanteurs Haute Endurance et Atténuateur de Dommage à 20 % comme enchanteurs principaux. Sur sa poitrine, j’avais aussi ajouté le troisième, qui était le Lien [Illsyore]. La seule autre partie de son armure à recevoir un enchantement supplémentaire était sa tête, sur laquelle j’avais placé Traceur. Pourtant, j’avais été assez surpris d’apprendre que son armure d’assassin n’avait pas d’enchantements initiaux adaptés à son travail précédent, mais encore une fois, elle était juste un rang Maître ou peut-être Intermédiaire. C’était peut-être la raison.
Après avoir expliqué quelles sortes d’enchantements j’avais ajoutés, la première question qu’elle m’avait posée était « Combien de temps dureront-ils ? »
C’était assez intéressant parce que je n’avais vu aucune sorte de minuterie sur eux quand je les avais faits.
« Je ne sais pas, laisse-moi absorber un morceau et voir..., » lui avais-je dit, et elle m’avait tendu le masque.
En entrant dans mon esprit intérieur, je ne m’étais pas arrêté pour visiter Ayuseya et j’étais allé directement à l’endroit à l’intérieur de mon obscurité où les objets étaient gardés. Après avoir trouvé le couvre-chef, j’avais regardé ses informations, mais encore une fois, rien d’inhabituel n’était apparu dans le menu.
« Affichage de la durée de l’enchantement, » avais-je ordonné.
<Enchantement permanent.>
Voilà la réponse que j’avais reçue. J’avais haussé les épaules et quitté mon esprit intérieur.
« P-Permanent ? » avait demandé Shanteya quand je le lui avais dit.
« Oui, » avais-je répondu calmement.
« C’est incroyable..., » dit-elle en regardant ses gants.
« Je m’en doutais, » lui avais-je dit.
« Comment ça, Maître ? » Elle avait incliné la tête vers la droite et avait froncé un peu son front.
« Je suis un Seigneur du Donjon en tant qu’espèce et d’après ce que Nanya m’a dit, tous les donjons peuvent à la fois créer et enchanter des objets. Les gens ont fait des recherches sur les sorts d’enchantement en se basant sur ce qu’ils ont rencontré dans les donjons. Leurs versions sont temporaires et pas aussi fortes que les miennes, alors j’ai cru qu’il devrait être naturel pour moi d’apprendre des enchantements permanents plutôt que des enchantements temporaires, même s’ils sont mentionnés comme temporaires dans les livres, » lui avais-je expliqué.
D’une certaine manière, je m’attendais à ce que quelque chose de semblable se produise lorsque je trouvais un livre ou un parchemin avec une compétence de Rang Divine. C’était à moins que j’aie réussi à débloquer cette compétence moi-même. Il était tout à fait possible qu’il m’ait demandé d’avoir plusieurs compétences de rang Empereur pour le faire.
Bien sûr, il y avait une chance que j’avais complètement tort, et que je m’étais retrouvé avec un enchantement permanent basé sur la chance ou le fait que je n’avais tout simplement pas spécifié le temps que je voulais qu’il dure. La compétence avait l’option de : <Imaginez le type>.
« Alors, Maître, je vais y aller. Je vais chasser autant de monstres que possible pour vous, » avait dit Shanteya avec un sourire éclatant avant de mettre son masque.
« Prends soin de toi ! » lui avais-je dit.
À ce moment-là, elle était redevenue l’assassin que j’avais rencontré lors de ma première journée en tant que Seigneur du Donjon. Cela m’avait fait me souvenir de l’époque où j’avais massacré ces 24 assassins sans même montrer le moindre signe de remords. Même maintenant, je ne ressentais rien pour eux parce que je savais qu’ils voulaient causer du mal à ma Shanteya bien-aimée. En y pensant, le fait qu’un donjon de niveau 1 fasse quelque chose comme ça était incroyable, et même absurde, mais je pensais que c’était quelque chose de basique, quelque chose que n’importe qui pouvait faire.
Je n’aurais pas pu me tromper davantage.
***
Partie 2
De toute façon, après le départ de Shanteya, je m’étais dirigé vers mon donjon, mais pendant que je faisais cela, j’avais commencé à regarder les types d’enchantements que j’avais là, et plus spécifiquement pour l’enchantement de « voir à travers » et « améliorer la libido ». À ma grande surprise, il y en avait eu quelques-uns, mais aucun n’avait été mis comme un effet négatif. Si je devais dire ce que je pensais, ceux-là seraient entrés dans la catégorie malédiction plutôt que dans celle de l’enchantement.
Ces enchantements me donnent une bonne idée de ce qu’il faut essayer sur leurs soutiens-gorge et culottes..., avais-je pensé, mais j’avais rapidement décidé de ne pas m’engager sur cette voie.
Si je pouvais l’empêcher, je voulais éviter que mes femmes et mes esclaves ne gagnent une certaine sorte d’excitation alors que mon seul corps était celui d’un cristal flottant.
Pendant deux heures et demie, tout ce que j’avais fait dans mon donjon avait été d’enchanter chaque piège que j’y avais trouvé avec l’enchantement : Ignorer les armures magiques <jusqu’au Rang Maître y compris>. Après cela, j’avais enchanté les pièces contenant de la lave avec l’enchantement de basses températures, de sorte qu’il faisait très froid pour tout aventurier qui y entrait. Je voulais leur faire croire que la lave n’était peut-être pas réelle, et je voulais faire qu’ils aillent accidentellement s’y baigner en pensant ça. Bien sûr, je n’avais pas oublié d’enchanter la lave avec Corrosion des armures magiques et Hautes Températures. Les murs avaient reçu un enchantement de Haute Résistance, pour les rendre très difficiles à détruire ou à faire fondre. Les sections du donjon formant des labyrinthes indépendants avaient reçu des enchantements aléatoires à haute et basse température. Ceux d’Illusion et de Haute Résistance étaient appliqués sur tous les murs. J’espérais obtenir quelque chose comme un enchantement fantôme pour les murs ou des sections spéciales du labyrinthe, mais il n’y avait rien de tel dans ma liste. Tout ce que je pouvais faire, c’était de donner à certains d’entre eux un troisième enchantement : Bruit de grognement. C’était le même que celui utilisé dans les alarmes domestique et qui imitait le grognement d’un chien.
La dernière chose que j’avais faite dans le donjon avait été d’ajouter des notes griffonnées écrites sur des murs de cul-de-sac. C’était juste des railleries que j’avais imaginées un peu au gré de mon imagination :
– Pensiez-vous qu’il s’agissait de la sortie ?
– Et... êtes-vous perdu ?
– Je déteste être le porteur de mauvaises nouvelles, mais pour atteindre la sortie, il aurait fallu prendre l’AUTRE gauche !
– Note à soi-même : N’oublie pas d’ajouter une sortie de ce labyrinthe.
– Note à soi-même : Je n’arrive pas à trouver l’autre note que j’avais faite...
– Si vous voyez ce message... prenez vos jambes à votre cou !
– Le message qui vous a dit de courir était tout simplement une blague.
– Êtes-vous chauve ?
– Quelque part dans ce donjon, j’ai caché une salle remplie d’or !
– Félicitations ! Vous êtes perdus !
– Si vous lisez ce message, vous êtes vraiment perdus.
– Non, sérieusement, où ai-je mis la sortie, car je ne la retrouve pas moi-même ?
De mon point de vue, j’avais eu beaucoup de plaisir à les écrire, mais je devais être bref. Faire trop ne ferait que gâcher l’effet.
Je songeais maintenant à construire le quatrième étage, mais j’avais décidé de ne pas le faire. Je voulais m’assurer que ma salle de cristal fut en sécurité et que j’avais un moyen de m’échapper dans les profondeurs de mon donjon. Les plans pour fabriquer toutes sortes de pièges et de mécanismes de défense m’avaient traversé l’esprit pendant que je sortais de mon donjon.
« Hm ? » Je m’étais arrêté en plein vol quand j’avais senti une présence étrange s’approcher à travers la forêt. C’était un homme tout seul.
Curieux, je l’avais approché et je l’avais analysé de loin. Il portait un long manteau avec un capuchon noir pour se couvrir la tête. Il tenait quelque chose dans sa main, un petit cristal noir qui brillait et montrait le chiffre 64. Pendant un moment, j’avais cru que c’était juste un bandit quelconque, mais je m’étais rendu compte qu’il tenait le même type d’objet que Nanya m’avait montré une fois. Cet homme était un aventurier à la recherche de mon donjon.
Pauvre homme, avais-je pensé quand je l’avais imaginé entrant dans mon premier étage amélioré.
J’avais décidé de lui donner un coup de main, alors j’avais construit un piège à ressort devant lui. L’homme n’avait même pas réalisé qu’il était là avant qu’il ne soit trop tard. Dès qu’il avait marché dessus, le piège s’était déclenché et il avait été projeté dans les airs à une vitesse incroyable.
« AAA ! » criait-il en volant comme un oiseau, ou plutôt un rocher qui était sur le point de s’écraser sur le sol.
J’ai peut-être rendu ce ressort un peu trop puissant..., avais-je pensé.
Heureusement pour lui, il avait une puissante armure magique qui avait réussi à amortir la plupart des dégâts qu’il avait subis lors de sa chute, mais il s’était quand même beaucoup blessé. Je m’étais assuré qu’il ne soit pas mort et je lui avais laissé un petit message sur l’arbre voisin : [Si vous osez aller plus loin, je vais <insérer votre pire cauchemar ici> et puis je vais <insérer votre pire peur ici>, et enfin, je vais <imaginer comment votre belle-mère réagira après qu’elle eut découvert que vous avez trompé sa fille, votre femme, avec cinq autres jeunes filles>. Oh, et je pourrais aussi vous tuer en passant.]
Dès qu’il avait lu le message, il était revenu sur ses pas en boitant.
Avec un haussement d’épaules, j’étais allé voir Shanteya. Voyant qu’elle m’avait fait monter de niveau plusieurs fois aujourd’hui, j’étais sûr de trouver quelque chose d’intéressant, et je l’avais constaté. Elle traquait des Dayuks, des Orkarins, des loups normaux, quelques gobelins, et même un Urkin.
« Tu as fait du bon travail, Shanteya ! » Je lui avais dit ça avec un sourire avant de commencer à absorber les corps.
« Merci, Maître ! Vos enchantements et vos bonus sont incroyables ! Je n’aurais jamais pensé que je pourrais les éliminer si facilement, » déclara-t-elle en souriant.
« Comme on pouvait s’y attendre de toi ! Continue ce bon travail, je retourne à l’académie et je reviendrai vers toi dans trois heures, d’accord ? » demandai-je.
« Bien sûr, Maître ! Je vais aller vers le nord à partir d’ici pour chasser un peu plus », dit-elle, excitée.
Je suppose qu’elle est emplie par le frisson de la chasse ? Ou est-ce l’excitation d’être surpuissante ? me demandais-je en la regardant s’enfuir dans la forêt.
De retour à l’académie, j’avais commencé à travailler sur mon grand projet de « modernisation » de ma salle. Les premières choses que j’avais changées, c’était les murs. À partir de la pierre et du ciment, je les avais transformés en alliage d’Inconel. C’était un superalliage fait de nickel, chrome, fer, molybdène, niobium, cobalt, manganèse, cuivre, aluminium, titane, silicium, carbone, soufre, phosphore et de bore. Cette chose était utilisée pour les aubes des turbines dans les moteurs à réaction et des applications pour des réacteurs nucléaires. Il était résistant à la corrosion, à la chaleur, aux chocs et, espérons-le, au Suprême. Pour le rendre encore meilleur, je l’avais fait en des couches de 10 cm d’épaisseur. La première, la plus proche de moi, avait un enchantement de Haute Résistance à 40 %, ce qui m’avait presque vidé de tout mon mana. La seconde avait la Haute Résistance à 20 %, de Basse Température, et d’Illusion appliquées pour montrer d’importantes fissures destinées à inciter l’attaquant à utiliser une attaque plus faible pour essayer de finir de la briser. La troisième était semblable à la deuxième. Ainsi, j’avais une boîte scellée avec des murs de 30 cm d’épaisseur qui était vraiment très difficile à percer.
Je doutais fortement qu’un Suprême puisse passer à travers cette chose, mais il valait mieux ne pas tester le destin et à cause de cela, j’avais réorganisé la construction de ma pièce. Elle avait malheureusement été placée au deuxième étage. Au moment où j’avais réalisé que j’avais déjà fini de créer les premiers murs, je m’étais rendu compte que je devais continuer et que je ne pouvais pas la déplacer. Maintenant, je devais trouver un moyen de créer une voie d’évacuation pour mon corps de cristal en cas d’urgence. La seule chose que j’avais réalisée jusqu’à présent, c’était que plus votre armure magique était forte, plus les chances de survivre à une chute étaient élevées. L’autre chose était le fait que je flottais au-dessus du sol grâce aux runes gravées au sol et au plafond. Elles avaient créé un champ de force autour de mon corps, ce qui lui avait permis de se tenir droit. En d’autres termes, je ne flottais pas parce que je le pouvais, mais parce que j’y étais forcé par une sorte d’enchantement. Cependant, en regardant dans ma liste, je n’avais pas pu le trouver.
La première chose qui m’était venue à l’esprit lorsque j’avais été confronté à ce dilemme avait été d’essayer de copier les runes exactement comme elles avaient été dessinées et de les imprégner de magie. Il fallait que ce soit un processus de ce genre, n’est-ce pas ? Mais encore une fois, c’était probablement mieux de simplement demander à ce sujet à ma femme, Nanya.
Juste au cas où, j’étais passé sous l’école et j’avais créé un puits à chute libre d’environ dix mètres de haut. Cela arrivait dans un plan d’eau. Ensuite, un piston me poussait hors de l’eau et un autre dans la pièce suivante, qui allait être un toboggan jusqu’à mon donjon. Malheureusement, je savais assez bien que le simple fait de faire glisser mon corps en cristal n’allait pas fonctionner comme dans les dessins animés. Un autre problème était le fait que je devais le transporter assez loin de là. J’avais la possibilité d’utiliser la [Télékinésie], mais cela me gênait un peu de me traîner dans un tunnel, surtout lorsque j’avais besoin de me concentrer sur la fermeture du chemin se trouvant derrière moi. La solution temporaire que j’avais trouvée était une glissière faite de cylindres de bois parfaitement ronds recouverts d’huile épaisse. Le seul problème qui restait alors était de savoir comment obtenir l’huile. Pour cela, j’avais pensé au processus compliqué de création de douves d’huile et de collecte.
Cependant, comme je venais de le découvrir, je ne pouvais pas régénérer l’huile ou tout autre liquide une fois qu’il était épuisé des douves. Si j’avais pu réchauffer la lave à l’époque, c’était parce que le liquide était encore là. En d’autres termes, j’avais dû transformer la terre en n’importe quel liquide que je voulais.
Si tel est le cas, je me demande si les donjons qui construisent vers le haut sous la forme d’une tour exigent que le cœur de donjon exploite une mine souterraine pour toutes sortes de matériaux dont il a besoin... Hm, est-ce possible ? avais-je réfléchi. Après ça, j’étais entré dans mon esprit intérieur pendant un moment.
Là, je m’étais concentré un moment et j’avais demandé à être transporté dans la zone où l’on pouvait trouver les matériaux de base. L’obscurité avait répondu, et j’avais été amené dans une vaste zone. Ce que j’y avais trouvé était au-delà de mon imagination.
Des milliers et des milliers de tonnes de terre avaient été rassemblées sous la forme d’une sphère flottante. Non loin de là, j’avais vu du granit rassemblé en forme de cubes géants, et juste à côté, divers métaux de la plus grande pureté avaient été conservés sous forme de très grandes sphères flottantes en état de fusion. De l’autre côté, des gaz de toutes sortes étaient rassemblés sous forme de nuages. Sous la sphère de terre, j’avais vu toutes sortes de matières radioactives sous forme de cubes. Toute la table de Mendeleiev était devant moi sous la forme de sphères géantes flottantes ou de cubes. Les composants, la terre, la lave, les alliages et d’autres choses comme ça étaient aussi là, mais il semblait que la terre était la pièce centrale de tout cela.
En regardant autour de moi, j’avais réalisé que chaque fois que je créais quelque chose, je ne le faisais pas à partir de rien. J’avais tout le matériel stocké juste là, à l’intérieur de moi.
« Qui a rassemblé tout cela ? » avais-je demandé, mais bien que je n’espérais pas recevoir une réponse, j’en avais obtenu une.
<Ces matériaux ont été rassemblés par tous les cœurs de donjons et seigneurs qui forment votre corps. Ces matériaux ne représentent pas le total de ce qu’ils ont recueilli tout au long de leur vie, mais c’est ce qu’il leur restait à leur mort. S’ils n’avaient pas été réclamés au cours de ses 1000 prochaines années, ces matériaux auraient été répartis également entre tous les donjons existants en dessous de la race divine. Propriétaire actuel : Seigneur Donjon Illsyore>
En d’autres termes, je ne peux pas construire des donjons sans fin... J’ai des ressources limitées à moins que je ne les reconstitue. C’est peut-être pour cela que je peux absorber des matières et des liquides..., avais-je pensé en regardant autour de moi tous ces matériaux.
Je n’avais pas seulement eu de la chance d’avoir reçu la race divine, mais aussi parce que j’avais reçu un coup de pouce en matériel de base que je pouvais utiliser. Cependant, cela signifiait qu’à un moment donné, tout cela avait été consommé et absorbé pour la création de donjons. En d’autres termes, j’aurais aussi besoin de créer une ou plusieurs mines. Cela explique aussi pourquoi d’autres donjons avaient commencé par d’humbles systèmes de grottes et se développaient lentement au fur et à mesure qu’ils creusaient. Plus ils avaient creusé, plus ils avaient absorbé des matériaux et plus ils avaient finalement de ressources. Après mille ans après leur mort, tous ces matériaux allaient être donnés à des donjons nouveau-nés. Les Divins avaient déjà un coup de pouce impressionnant à partir du niveau un, car ils pouvaient miner plus vite et mieux que n’importe quel autre donjon, c’est pourquoi ils n’avaient pas reçu une partie du butin supplémentaire.
Dois-je me voir comme étant chanceux ? avais-je pensé en quittant mon esprit intérieur.
Avec tant de matériel à ma disposition, je pourrais même construire une île entière à partir du fond de la mer et entièrement faite de salles de donjon.
« Hein ? » avais-je cligné des yeux quand j’avais senti quelque chose entrer dans mon Territoire de Donjon.
À ce moment-là, mon sens de donjon fourmillait, et je savais que quelque chose de dangereux et de beaucoup plus fort que moi se dirigeait vers l’académie.
« Quoi... ? Qu’est-ce que c’est ? » avais-je dit à haute voix en regardant dans sa direction.
Plus de quarante signes de vie se dirigeaient vers moi. Deux s’étaient séparés du groupe et étaient allés dans les bois, mais parmi eux, il y avait un signe de vie plutôt puissant. C’était plus fort que n’importe lequel de ceux présents sur mon Territoire de Donjon, et cela m’avait même effrayé. Pourtant, c’était un peu étrange parce qu’ils étaient tous à plus de 15 km de moi. C’était la première fois que je sentais quelque chose d’aussi détaillé et à une telle distance.
« Quelque chose arrive..., » avais-je dit d’une voix tremblante.
Au début, j’avais pensé à commencer à construire des murs et à construire des pièges pour les empêcher de se rapprocher, mais je n’avais pas le temps pour tout cela, et je doutais fortement qu’ils puissent réellement les arrêter. Je regrettais de ne pas l’avoir fait depuis le début.
En retournant dans ma pièce, j’avais créé et installé six lasers pointant vers la porte, la seule entrée possible. L’air s’écoulait à l’intérieur de la pièce par quelques petits trous dans le coin supérieur gauche, mais je pouvais toujours les boucher et utiliser l’air stocké à l’intérieur de moi. Je n’avais qu’à absorber le dioxyde de carbone et laisser sortir l’oxygène pour la rendre respirable. Aussi drôle que cela puisse paraître, mon corps de cristal avait besoin d’oxygène pour respirer. Je n’avais aucune idée de la façon dont cela fonctionnait exactement, mais je savais instinctivement que j’étoufferais si j’étais enfermé dans une pièce sûre sans pouvoir rafraîchir l’air autour de moi.
Il y avait encore beaucoup de choses que je voulais préparer, et je pouvais voir qu’ils se dirigeaient vers nous assez vite, aussi vite qu’un cheval pouvait couvrir une distance de 16 km. Il y avait aussi la question de Shanteya et Nanya.
Non, Shanteya devrait y rester et continuer à gagner des niveaux pour moi. J’ai besoin de devenir plus fort... puis Nanya ? Oui ! Je dois aller la chercher ! avais-je pensé. J’avais immédiatement volé vers elle.
Il y avait toujours la sécurité des élèves à laquelle je devais penser. Dès mon retour avec Nanya, j’allais devoir rassembler les élèves, prévenir Tuberculus et avertir les autres enseignants du danger qui arrivait.
Tellement de choses... Argh ! Je dois me dépêcher ! avais-je crié dans mon esprit alors que je me précipitais dans la forêt, me dirigeant droit vers l’enseignante adolescente.
Je l’avais trouvée en train de chasser un sanglier pour servir d’appât à l’un des simples donjons. Il allait probablement être utilisé pour attirer les loups normaux, et non pas des loups à cornes. L’animal n’était même pas conscient de sa présence, mais elle n’avait pas eu le temps de sauter dessus, j’avais utilisé ma [Télékinésie] et je l’avais saisie par la taille, la soulevant dans le ciel avec moi.
« Hé ! Que se passe-t-il !? Illsy !? » cria-t-elle en me regardant en réaction à mon acte brutal.
Le sanglier avait été surpris par le bruit et s’était précipité dans les buissons avoisinants.
« Quelque chose de puissant se dirige vers nous ! Quelque chose de dangereux ! Quelque chose de plus fort que moi ! Plus de quarante humanoïdes chevauchant des chevaux se dirigent par la route principale vers l’académie. Deux se sont séparés et essaient de trouver mes donjons. Il faut se dépêcher de revenir ! Nous devons..., » avais-je dit aussi vite alors que j’avais volé aussi vite que possible pour retourner à l’académie.
« Quoi ? Illsy ! Calme-toi ! Quel danger ? De quoi parles-tu ? » demanda-t-elle un peu confuse.
« Je crois que c’est Dankyun..., » avais-je répondu sur un ton tremblant.
Une expression sérieuse avait remplacé sa confusion en un instant. Serrant les mâchoires et les poings, elle m’avait regardé.
« Es-tu sûr ? » demanda-t-elle.
« Oui... Je pense... Qui cela pourrait-il être ? Pourtant, je ne sais pas, mais depuis qu’il est entré dans mon Territoire de Donjon, j’ai peur... J’ai vraiment peur, Nanya ! » lui avais-je avoué.
Si j’avais un corps, toutes les articulations s’entrechoqueraient et tous mes muscles trembleraient de peur. Mon souffle était difficile, mon cœur battait si vite qu’il allait presque éclater de ma poitrine. Je ne pourrais pas me concentrer, et je ne pourrais pas réagir correctement. Mon seul salut était le fait que je ne possédais pas de telles réactions physiques, mais même à ce moment-là, il était difficile de rester concentré.
Peut-être qu’elle avait remarqué comment je réagissais parce que j’avais vu son regard s’adoucir, puis elle m’avait parlé d’une voix douce et gentille « Illsy... calme-toi, mon chéri... »
Ses mots m’avaient fait sortir de cette transe comme une gifle sur ma joue. Cela m’avait fait ralentir un peu et la regarder avec surprise. Mon souffle, si j’en avais un, revenait lentement à son rythme normal.
« Nanya ? Quoi ? » avais-je demandé en étant un peu confus.
« Ce n’est pas ta faute, Illsy. Tu n’as pas peur de lui, mais de son arme, la Tueuse de Donjons. C’est une arme créée avec de puissants enchantements destinés à provoquer chez les noyaux de donjon et les seigneurs un état de panique. Après tout, tu la crains instinctivement au moment où l’épée entre dans ton Territoire de Donjon, ne te souviens-tu pas ? On ressent à peine quelque chose à plus de 10 km d’ici. Si c’est le cas, comment peux-tu ressentir une peur aussi puissante alors qu’il vient d’entrer sur ton territoire ? N’est-ce pas ? » me déclara-t-elle avec un doux sourire.
Je clignais des yeux surpris et je regardais son regard doux. Elle m’avait détendu, elle m’avait calmé, et ses paroles avaient caressé mon cœur tremblant, le laissant reprendre un pouls normal. C’était un miracle...
« Cette épée est-elle si puissante ? » avais-je demandé.
« Oui... C’est l’arme que Dankyun m’a volée. Une arme destinée à tuer les donjons, mais cet enchantement qui te fait tant peur n’est pas son pouvoir le plus dangereux, » expliqua-t-elle en secouant la tête.
« Lequel est alors ? » lui avais-je demandé. Je me remémorais comment Nanya m’avait parlé un jour de ce type.
C’est lui qui l’avait laissée mourir dans un donjon et aussi celui qui lui avait volé le parchemin de compétence suprême. Pourtant, au lieu de ressentir de la colère envers lui, j’avais ressenti de la peur...
« L’enchantement de Faucheuse..., » répondit-elle.
« Ça a l’air effrayant, mais ça fait quoi ? » avais-je demandé avant de déglutir.
« Cet enchantement accorde à une arme à lame ou contondante, la capacité d’ignorer l’armure magique de l’ennemi », avait-elle expliqué et fermé les yeux.
J’avais encore dégluti.
« Ça ne veut pas dire que..., » avais-je commencé à parler.
« Dans les mains d’un Rang Maître, c’est une arme très dangereuse, mais dans les mains d’un Suprême, c’est imparable, » elle avait ouvert les yeux et me regarda.
« Je ne peux pas le vaincre, n’est-ce pas ? » avais-je demandé.
Elle secoua la tête.
« Pas maintenant... à moins que tu ne possèdes un bouclier créé par une compétence Divine ou une armure magique beaucoup plus forte que la tienne, » expliqua-t-elle.
« À quoi servirait une armure magique plus forte et ne peux-tu pas faire un tel bouclier ? » avais-je demandé.
« Les compétences de création d’objets divins sont séparées en niveaux et types. Je suis spécialisé dans les armes tranchantes et les armes contondantes. Je sais à peine faire des armures en cuir... Mes gantelets sont reconnus comme des armes contondantes. Donc non, je ne peux pas faire un bouclier divin, mais une puissante armure magique peut au moins ralentir la lame assez longtemps pour que tu puisses essayer de l’esquiver ou de la contrer avec une autre arme, » elle avait poussé un soupir. « Il faut s’assurer qu’il quitte paisiblement l’académie, » elle m’avait ensuite regardé en l’air : « Illsy, il faut à tout prix ne pas l’engager dans une bataille ! Car qu’en est-il de Tuberculus, Rufus, Paladinus, Zertan, Angius, les autres enseignants qui viennent de la ville une fois par semaine ou les élèves ? Il y a plus de 400 âmes ici, Illsy, qui ne pourront pas fuir la colère de Dankyun s’il nous attaque, surtout s’il le fait avec sa compétence Suprême..., » m’avait-elle suppliée.
Malgré sa colère contre ce draconien, malgré combien elle aurait voulu le vaincre et l’enterrer sous une tonne de terre, malgré combien je voulais la protéger, ainsi qu’Ayuseya et Shanteya, Nanya avait pensé à quelque chose qui ne m’avait même pas traversé l’esprit à ce moment-là. Pendant que je commençais à tracer et à tisser des stratégies que je pouvais utiliser contre cette épée ou même comment créer une sorte de bouclier temporaire contre elle en utilisant mes connaissances modernes, elle pensait à la sécurité des étudiants et de tous les innocents qui seraient entraînés dans cette bataille pour la simple raison d’être au mauvais endroit au mauvais moment. Si j’attaquais de toutes mes forces, je pourrais vaporiser son armée, mais pourrais-je protéger toutes les vies dans l’académie contre son attaque effectuée par sa compétence suprême ? Pourrais-je oser m’enfuir de l’académie et le laisser prendre les étudiants en otages ? Je n’étais pas un idiot, c’était un monde de type médiéval, donc rien ne l'aurait empêché de massacrer les étudiants et de me blâmer. Un noyau de donjon serait devenu sauvage, et il aurait réussi à le vaincre plus tard. La tragédie de Fellyore serait un chapitre de l’histoire, et Dankyun deviendrait le héros courageux qui avait essayé d’empêcher cette journée tragique.
« Je ne le ferai pas..., » lui avais-je dit, mais ça ne semblait pas bien, non, ça ne semblait pas bien du tout.
Quant à laisser un tel bâtard vivant, que puis-je faire ? Avais-je pensé alors que je luttais contre mon trouble intérieur. C’était une bataille entre la peur, un cri pour la justice et l’idée d’être trop faible pour l’instant.
J’étais resté silencieux, mais en chemin, j’avais continué à réfléchir à la façon dont je pouvais devenir plus fort et à ce que je pouvais faire pour aider Nanya et Ayuseya. C’était un casse-tête difficile à résoudre, mais au fur et à mesure que je me rapprochais de mon cœur, un sentiment étrange m’avait dit que je pouvais l’affronter et que je ne devais pas reculer.
Je ne suis pas un personnage de manga ou d’anime. J’aimerais avoir la capacité d’extraire simplement cette énergie mythique du fond de ma poitrine et de me transformer en un être super puissant. De crier avec la pleine puissance de mes poumons que je défendrais les faibles, de faire face à l’injustice, d’étirer mes mains et de provoquer l’enfer sur mon ennemi, mais il s’agit du monde réel... Je ne suis pas un extraterrestre super machin. Je ne suis pas un pirate avec un chapeau de paille et un puissant nakama. Je ne suis pas un fier ninja qui aime les ramens. Je ne suis pas un shinigami. Je ne suis pas un héros comme eux... Je suis juste un gars normal coincé dans le corps cristallin d’un cœur de donjon..., m’étais-je dit en voyant l’Académie dans mon champ de vision, mais à mesure que je me rapprochais, j’avais commencé à sentir la pression d’être responsable de la vie d’un autre.
Dankyun devait quitter cet endroit paisiblement, sans nous engager dans une bataille. Si c’était le cas, je ne pourrais pas le battre à mon niveau actuel. Nanya le croyait, et je le croyais aussi.