Infinite Stratos – Tome 7 – Chapitre 3 – Partie 4

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Chapitre 3 : Ouvrez votre cœur

Partie 4

Activant son booster, Ichika s’était intercalé entre elle et le mur. Ah… Tenant Kanzashi dans ses bras, Ichika avait réduit l’impact contre le mur en l’encaissant lui-même.

« Argh… ! »

Les systèmes de survie de son IS étaient actifs, et la collision n’avait pas été fatale, mais le visage d’Ichika s’était tout de même tordu de douleur.

« O-Orimura… »

« Eheheheh… Vas-tu bien ? Ça fait vraiment mal… » Tout en parlant, il réussit à faire un faible sourire — pour Kanzashi, le sourire d’un héros blessé. Ichika essayait seulement de détendre l’atmosphère, mais elle était éblouie.

« Je — Ah — Tu… »

« Vas-tu bien, Kanzashi ? »

« Eh ? Ah, oui… »

« Bien. C’est bon alors. » Ichika, toujours sous le coup de la douleur, s’était éloigné du mur les yeux fermés. Le cratère que leur impact avait laissé racontait toute l’histoire.

Toujours bercée par Ichika, Kanzashi avait réalisé que son cœur battait si fort qu’il lui faisait mal. C’était la première fois qu’elle était si proche d’un garçon. Et ça ne la dérangeait même pas. C’est seulement à ce moment qu’elle s’était demandé si c’était parce que c’était Ichika.

« Vous êtes là ! Qu’est-ce qui vient de se passer ? Il y a un trou dans la tour ! » avait lancé quelqu’un via le canal vocal.

« Euh… Oui. C’était, euhh, un accident d’entraînement IS. Je suis Ichika Orimura, Classe 1-A. »

« Sarashiki Kanzashi… Classe 1-D… »

« Quoi ? Vous allez bien ? Vous n’êtes pas blessé, n’est-ce pas !? »

L’orateur enthousiaste était Etoise Franci, une professeur de mathématiques. Canadienne, d’ailleurs, et âgée de 25 ans. Célibataire et en recherche. Son hobby est de cultiver des bonsaïs.

« On dirait que nous allons bien. Nous nous dirigeons vers les stands, nous ferons un nouveau rapport quand nous y serons. »

« O-Okay. Faites attention dehors. »

Fermant la connexion, Ichika était lentement descendu avec Kanzashi toujours dans ses bras.

« Je ne veux pas que tu aies une autre erreur système. Je vais te faire atterrir. »

« O-Okay… » Avec une déglutition nerveuse et un petit signe de tête, Kanzashi s’était tue. La lumière rouge vif du soleil couchant cachait la couleur de ses joues.

« Ahh… Dois-je vraiment écrire cette histoire ? Je veux dire, bien sûr que oui, mais…, » après être retourné au stand, après avoir expliqué au professeur ce qui s’était passé et avoir subi un rapide examen, on m’avait remis une dizaine de pages blanches pour remplir un rapport. « Ouf. Je ne suis même pas bon à ça… »

Kanzashi avait regardé tranquillement comme si elle avait quelque chose à dire à ce sujet.

« Qu’est-ce qu’il y a ? »

« Je… Je, hum, je suis désolée… »

« Allez, ne t’en fais pas. Une panne n’est pas de ta faute. »

« Hm… » Kanzashi s’était tordu les mains pendant que je parlais.

Bien. Ça a dû être un grand choc pour elle, de voir l’IS qu’elle a modifié elle-même tomber en panne comme ça. J’étais juste content qu’aucun de nous ne soit sérieusement blessé. Et apprendre ses limites aiderait vraiment le développement de Kanzashi dans le futur.

« Hey. »

« Q-Quoi ? »

« Je ne vais pas mentir. Tu devrais vraiment demander de l’aide aux équipes au sol. »

« … »

« Il ne nous reste qu’une semaine. Je sais d’où tu viens, mais plus que tout, je veux que tu restes en sécurité. »

« Je… Hm… Je vais le faire… »

« Eh ? » J’avais été un peu surpris que Kanzashi soit d’accord avec ça. Je m’attendais à ce qu’elle m’ignore silencieusement, ou qu’elle dise « Je ne veux pas… ».

« Eh bien… Je suis d’accord avec Miss Décontractée, donc… Peut-être que je vais aussi le demander à Mayuzumi. »

« La connais-tu ? »

« Oui, en quelque sorte. Je l’ai souvent rencontrée au club de journalisme. »

« Je… Je vois… »

Hm ? Est-ce que je me fais des idées, ou a-t-elle eu l’air un peu frustrée pendant un moment ?

« … »

« … »

Huh. Je n’avais même pas remarqué au début que nous étions devenus silencieux. Etoise était partie, son excitation partie avec elle, et nous étions laissés seuls dans la fosse.

« Hum… » Il n’y avait rien à dire.

« A-A-Ah… » Kanzashi avait serré ses mains en se tenant devant moi. « Me… Merci ! »

« … Hein ? »

« Euh… M... Merci… De m’avoir sauvée… »

Elle devait être gênée d’avoir parlé si fort, car elle avait fait un pas en arrière et s’était détournée. En tenant ses mains jointes devant sa poitrine, elle avait remué ses doigts.

« Attends, c’est tout ? Je veux dire, pourquoi je ne te sauverais pas ? »

« … »

Elle me fixait, intensément. Pourquoi ?

« Tu… Tu étais si cool… »

« Eh ? »

« N-Non… »

« Hm ? Ok.» J’avais jeté un coup d’œil dehors, et le crépuscule était déjà tombé. Il faisait nuit noire. J’avais dématérialisé mon IS il y a plus de dix minutes, et je commençais à avoir froid. « Rentrons. Nous risquons d’attraper froid si nous restons ici plus longtemps. »

« Ouais…, » Kanzashi acquiesça, mais continua à rester debout.

« Qu’y a-t-il, Kanzashi ? »

« Tu n’as pas à… »

« Hein ? »

Je pensais qu’elle était juste timide, mais en regardant de plus près, elle rougissait.

« Tu n’as pas besoin d’être si formel…, » après avoir murmuré cela, elle s’était retournée et était partie, presque comme si elle s’enfuyait. En la regardant disparaître par la fenêtre de la porte, je m’étais gratté la tête.

Pas si formel, hein. Alors on se rapproche un peu ?

Je… Je l’ai dit… Dans sa propre chambre des dortoirs de première année, le cœur de Kanzashi battait la chamade tandis qu’elle profitait d’une douche chaude. Même le simple fait d’être appelée par son prénom était une grande chose pour une Sarashiki. Elle avait passé un doigt le long de ses lèvres. Elles s’étaient alors séparées en une série de sons.

« I… Chi… Ka… »

Avec le visage rouge et le cœur battant à tout rompre, ses mains descendirent doucement vers sa poitrine. Elles ne trouvèrent rien de particulièrement gros, mais elles trouvèrent de la douceur, et l’amour commença à s’épanouir à l’intérieur.

« Honne a tellement de chance… »

Elles avaient le même âge, mais Honne avait deux tailles de bonnet en plus. Et bien sûr, sa grande sœur Utsuho était particulièrement chanceuse. Même la propre sœur de Kanzashi.

« … ! »

Un frisson l’avait soudainement envahie quand elle avait pensé à Tatenashi. Même si l’amour l’encourageait, ses propres problèmes avec sa famille la faisaient reculer.

Tatenashi… Quelqu’un à admirer. Quelqu’un vers qui se tourner, même si elle ne pourra jamais atteindre ce but. Sarashiki Kanzashi. Une sœur aimable. Une personne douée. Une personne forte. Une personne charmante. Absolument parfaite, dans tous les domaines. Je ne serai jamais capable de l’égaler… Quand est-ce que Kanzashi avait réalisé cela ?

Une personne qu’elle ne rattraperait jamais. Une personne qu’elle ne serait jamais capable de regarder dans les yeux. Une personne dont il était douloureux de partager le nom.

L’eau de la douche l’avait baignée. Alors qu’elle regardait en bas, les gouttes dégoulinaient de son visage tel des larmes, mais ensuite… Mais ensuite, elle leva les yeux.

« Je vais bien… Tatenashi… Je vais bien, tant que… »

Tant qu’elle avait Ichika. Tant qu’elle avait Ichika, elle ne se laisserait pas abattre. Elle avait trouvé son héros, son homme au sourire éclatant.

« Orimura… Ichika… »

Encore une fois, elle avait prononcé son nom. Son cœur tremblant dans un mélange de joie et d’inquiétude, Kanzashi avait senti une forte volonté monter en elle. Peut-être, juste peut-être. Peut-être que c’était ce que les gens appellent le « courage ».

 

 

« Merci beaucoup ! »

Après l’entraînement, Houki avait conclu avec les mêmes mots qu’elle utilisait au club de kendo.

« Ah, c’est bon. Tu n’as pas besoin d’être si formel. »

L’entraîneur de Houki et partenaire de duo, Tatenashi, s’était lentement laissé tomber au sol, en faisant voltiger joyeusement ses mains comme d’habitude.

« Une épéiste doit conserver sa dignité à tout moment. »

« Une épéiste, hein. » La grimace tendue de Houki avait été accueillie par le sourire en coin de Tatenashi.

« Bref. Pourquoi ne pas dîner ensemble ce soir ? Je te ferai visiter les dortoirs des secondes années. »

« Hein ? Non, je… »

« D’accord, c’est un rendez-vous ! Allons-y ! »

« Hé ! Hé, attends ! J’allais — . »

« Oh, allez. »

« Bien… » Houki soupira quand Tatenashi lui fit un clin d’œil. Pour une raison inconnue, Houki ne pouvait pas lui dire non. Comme lorsqu’elle lui avait demandé de faire équipe avec elle. Houki avait toujours considéré Tatenashi comme quelqu’un qui n’avait pas peur de jouer la carte de l’ancienneté si on lui disait « non », mais plus elle y pensait, plus ça lui semblait étrange. Ah bon, ce n’est pas comme si ça me posait un problème…

Tatenashi avait pris sa main et l’avait conduite vers les vestiaires. Houki n’avait pas eu de problème avec ça. Elle se souvenait, il y a longtemps, d’avoir eu une grande sœur qui la menait comme ça.

Shinonono Tabane… Quelqu’un à qui Houki n’avait jamais pu tenir tête, peu importe ses efforts. Quand elle était petite, elle s’était appuyée sur elle. Elle en était fière. Mais en grandissant, elle avait senti le fossé se creuser entre elles. Elle avait commencé à comprendre que Tabane n’était pas seulement une personne différente, mais une personne totalement éloignée. Une personne avec un potentiel complètement différent. Pourtant, son affection d’antan était toujours là. Jusqu’à ce que cela arrive.

« Houki. »

« O-Oui ? »

« Qu’est-ce qu’il y a ? Dépêche-toi de te changer. »

« Oh ! D’accord ! »

« Pensais-tu à quelque chose ? Tu avais un froncement de sourcils vraiment effrayant. »

« Vraiment ? »

« Ouais. Allez, les filles ont besoin de sourire ! » Tatenashi avait soudainement bondi vers Houki, ses mains bougeant sauvagement. « Coochie-coochie-coo ! »

« Bwah ! A- Ahahahahah ! S-Stop ! Hahaha ! »

« Si tu continues à froncer les sourcils comme ça, ça va te donner des rides ! Tu ne veux pas ressembler à une vieille dame, n’est-ce pas ? »

« Je — Ahahahaha ! Je sais ! Alors arrête… Hahahaha ! » Ce n’est qu’après deux autres minutes de rire forcé que les chatouilles avaient pris fin, et Houki s’était retrouvé à bout de souffle. « Ahh… Haa… Haa... »

« Laura et toi êtes si adorables quand vous vous faites chatouiller — Bref… »

« Quoi ? » Ayant enfin repris son souffle, Houki avait répondu en ouvrant son casier.

« Tu gardes tes distances avec ta sœur Tabane, n’est-ce pas ? »

« … »

Eh bien, elle ne la détestait pas. Elle s’en était rendu compte dernièrement. Surtout depuis qu’elles s’étaient retrouvées. Depuis que tous ces souvenirs avaient refait surface. Depuis qu’elle avait été capable de laisser sortir tout ce qui la rongeait. Et…

C’est moi qui l’ai blessée…

Houki avait réalisé que c’était sa propre faute. Pas celle de Tabane. La sienne. Ce qui s’était passé était dû à son propre manque de maîtrise de soi. Ne pas vouloir y penser l’avait poussée à garder Tabane à distance. Elle n’avait même pas voulu entrer à l’Académie IS, mais le gouvernement s’était appuyé sur elle jusqu’à ce que ce soit inévitable. Et la raison était, bien sûr, qu’elle était la petite sœur de Tabane.

« Je ne la déteste pas, c’est juste que… »

« Je vois. Eh bien, c’est une bonne chose. Tu dois pouvoir compter sur ta famille. » Son « Je ne suis pas du genre à parler… » murmuré doucement n’avait pas été entendu par Houki. « Quoi qu’il en soit, allons nous doucher. »

« Quoi ? Non, j’allais le faire en rentrant dans ma chambre. »

« Allez, un garçon ne va pas t’aimer si tu sens la sueur. » Houki avait rougi en réalisant de quel garçon il s’agissait. « Les douches devraient être vides maintenant, de toute façon. On va les avoir pour nous toutes seules ! »

« T-Tu n’as pas besoin de me traîner ! Je peux marcher toute seule ! » Houki avait protesté, mais Tatenashi avait simplement souri en retour et avait enroulé son bras autour de celui de Houki.

« Ahh, ça fait du bien. »

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