Infinite Stratos – Tome 6 – Chapitre 1 – Partie 4

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Chapitre 1 : Le Silencieux

Partie 4

« Euh, hm… »

« Quoi ? »

« Oh, euh, ce n’est rien. » La voix de Charl, proche de moi, était claire et lumineuse. Si une voix pouvait faire des dégâts, j’aurais été criblé de trous. Je suppose que ce serait bien le cas. De toute façon, même si je n’avais rien à me reprocher, le silence me pesait toujours. C’était comme être sur des épingles et des aiguilles. Argh…

« Pff —, » Charl avait soudainement essayé de retenir un gloussement. « Haha. Vraiment, Ichika, je ne suis pas en colère. Tu n’as pas besoin d’être si nerveux. »

« Oh ? Euh… Vraiment ? »

« Tu te tortilles comme un gars qui vient d’être surpris en train de tricher. C’est hilarant, hahaha. »

Son sourire était pur, sans une once de suspicion. On aurait dit qu’elle n’était pas vraiment en colère.

« Bref, euh. Pourquoi étais-tu en colère avant ? »

« Tu deviens bien trop ami avec Tatenashi. »

« Hein ? Je ne pense pas. N’est-elle pas amie avec tout le monde ? »

« … Ce n’est pas ce que je voulais dire. »

Hein ? Qu’est-ce que c’était ? Charl avait murmuré quelque chose, mais je n’avais pas réussi à le comprendre.

« Bref, je voulais te parler de quelque chose. » Charl était soudainement devenue très agitée et se triturait les doigts en me regardant de travers. « Euh, eh bien. Tu te rappelles que tu m’as offert ce bracelet ? Je… Je voulais te rendre la pareille et t’offrir quelque chose à porter pour ton anniversaire. Qu’est-ce que tu en penses ? »

Elle semblait vraiment à bout de nerfs lorsqu’elle avait commencé à parler, mais lorsqu’elle avait terminé, elle était penchée vers moi et parlait avec attention.

« Oh, le bracelet de cet été ? Eh bien…, » j’avais remonté ma manche et lui avais montré mon bras droit. Sur celui-ci se trouvait un gantelet, mon IS Byakushiki en mode veille. « J’ai déjà ça. »

« Ah… Bien ! » Elle s’était rapprochée. « Que dirais-tu d’une montre ? Je suis sûre que ça pourrait être utile ! »

Tout en parlant, elle releva sa propre manche gauche, révélant une montre de femme à la fois délicate et mignonne.

« Hein. C’est une belle montre. »

« N’est-ce pas ? Et ils font un modèle pour homme, alors on pourrait avoir des accessoires assortis… »

« Mais je n’utilise pas vraiment de montres. Je sors juste mon téléphone. »

« … »

C’est drôle. Je pouvais voir sa grimace alors qu’elle essayait de garder son sourire. Mais pourquoi ?

« Ichika, si tu veux avoir l’air vif, il te faut une montre. »

« Euh. Si tu le dis comme ça… »

Il ne semblait pas que j’avais la possibilité de ne pas être d’accord. Mais pourquoi ?

« Bref, pourquoi ne pas aller faire du shopping en ville ce week-end ? Je voulais regarder les vêtements de toute façon. »

« Je suppose que oui. Pourquoi ne pas le faire ? »

« Vraiment !? Tu promets ? Promets-moi que tu le feras ! » Charl avait tendu son petit doigt. Depuis qu’elle avait appris que les serments du petit doigt étaient à l’origine un truc japonais, Charl avait fait une petite fixation sur eux. Je n’avais aucune raison de ne pas suivre le mouvement et c’était devenu une habitude entre nous.

« Je croise mon cœur et j’espère mourir, je te colle une bombe à fragmentation dans l’œil. »

Son interprétation… unique des mots était toujours un peu terrifiante. Charl serait certainement la plus effrayante de toutes si vous la rendiez folle.

« Alors, c’est scellé. »

« Oui. »

Charl avait gloussé et avait dit. « J’ai hâte d’être au week-end prochain. »

Ce n’était encore que lundi, donc c’était encore loin.

 

« I ! Chi ! Ka ! Es-tu réveillé ? Je sais que tu es réveillé là-dedans ! Ce week-end, on peut… »

Ma porte s’était ouverte avec fracas, révélant Rin. Quand elle avait vu à quel point Charl et moi étions proches, ses lèvres s’étaient tordues.

« … Que faites-vous tous les deux ? »

« Elle voulait faire un serment… »

« ICHIKA ! »

Charl, troublée, avait couvert ma bouche. Mais cela n’avait pas suffi à cacher mes paroles à Rin, et ses yeux avaient brillé.

« Un petit serment, hein ? Alors qu’est-ce que tu lui as promis ? Hein ? Crache le morceau ! »

« Nous allons faire du shopping ce week-end… »

« Hmph ! Ichika, espèce d’idiot ! »

Argh, elle était folle. Charl avait filé avec un « je ne te connais même plus. » Pourquoi ? Le shopping est plus amusant dans un plus grand groupe.

« Oh vraiment ? Je suppose que je vais aussi me joindre à vous. On se voit ce week-end, Charlotte ! »

« Oh, je suppose que oui… »

Rin souriait comme un chat qui avait volé le poisson du dîner, tandis que Charl faisait la moue. Je… Je ne pensais pas que Charl détestait Rin, si ?

« Alors cela sera tous les trois. »

Rin avait souri et avait répondu, « Je suppose que oui. À quelle heure se retrouve-t-on ? »

« Dix heures, devant la statue en face de la gare ? » Charl l’avait suggéré sans changer d’expression. Si elle continuait à faire la moue comme ça, j’allais devoir lui taper sur la joue.

« Charl. »

« Quoi ? »

Poke.

Poke, poke.

 

 

« … »

« … »

« Ahh… » Rin haussa les épaules en signe d’exaspération.

« Ichika, espèce d’idiot ! » Charl avait quitté ma chambre en claquant la porte derrière elle.

« Ichika, franchement. Tu es vraiment… »

« S’il te plaît, ne le dis pas. »

« Tu es vraiment un idiot. »

Eh bien, excuse-moi.

 

Oh, oh wôw… Charlotte se cacha le visage avec ses mains en retournant précipitamment dans sa chambre. Ses joues étaient déjà roses et commençaient à chauffer. Ichika a juste… Il a juste tendu la main et m’a touchée… Ahh… Si j’avais eu un peu plus de temps pour me préparer, je ne me serais jamais enfuie de la chambre comme ça…

En réalité, elle était toujours frustrée qu’il ait plaisanté sur sa colère au lieu de montrer un peu d’empathie. Mais elle était une adolescente de 15 ans amoureuse. Le battement dans sa poitrine dû à son béguin touchant ses joues et c’était bien plus intense que toute frustration.

Après avoir jeté un coup d’œil pour s’assurer que personne ne la regardait, elle passa lentement et avec hésitation un doigt sur l’endroit qu’Ichika avait touché. Maintenant que l’étincelle dans son cœur était allumée, Charlotte ne pouvait empêcher son visage de rougir.

Si Ling ne s’était pas montrée à ce moment-là, on aurait pu sortir ensemble… J’aurais aimé qu’il la rejette. Ah bon, ce qui est fait est fait.

Elle savait qu’Ichika n’était pas du genre à avoir des préférences, mais quand même… Pourtant, elle souhaitait que ça arrive. Juste une fois, j’aimerais qu’il me traite de façon spéciale… Un tel égoïsme était le privilège d’une fille amoureuse.

« Ouf… » Charlotte était arrivée à sa porte, et laissa échapper un profond soupir en la poussant.

« Ciao ! »

« Charlotte. Aide-moi à la faire sortir d’ici. »

Charlotte avait dû retenir un « wow ». Laura et Tatenashi étaient à la gorge l’une de l’autre — ou du moins, Laura était à la gorge de Tatenashi. Si elle avait été un chat, ses cheveux auraient été hérissés et sa queue se serait dressée comme une antenne. Son œil était plissé de 60 % de plus que d’habitude.

« Tu sais, on dit que chaque fois que tu laisses partir un soupir, c’est un peu de bonheur qui s’en va avec lui. »

« Euh, euh, bîen sûr. Je ferai attention à ça. »

« Charlotte ! Dis-moi comment me débarrasser d’elle ! »

« Euh… Laura… Je ne peux pas vraiment… » La bonne nature de Charlotte était prise entre le marteau et l’enclume. Elle pouvait pratiquement entendre son bonheur sprintant au loin.

« Allez, Laurie ! Ne peut-on pas être amies ? »

« Ne m’appelle pas Laurie ! Et je n’ai aucune raison d’être ton amie ! »

« Ah bon ? Eh bien, je vais devoir… »

« Quoi ? Attends, non, pas ça ! » L’expression de Laura s’était transformée en un regard de terreur.

Alors que Charlotte se demandait ce qui se passait, Tatenashi s’était approchée de Laura, paumes tendues et doigts en avant. Oh, c’est vrai, Laura est chatouilleuse. Chatouilleuse. Être capable de forcer les autres à sourire était le secret de la réussite de Tatenashi… Non, c’était son passe-temps favori.

« Non ! Non, arrête ! Espèce d’idiote ! Je vais vraiment me défendre ! »

« Fufufu. Et combien de temps vas-tu pouvoir continuer comme ça ? »

« Reste en arrière ! Je suis sérieuse ! Je vais te couper ! » Laura avait déjà dégainé son couteau tactique, mais son œil droit frémit d’un mélange de désarroi et d’effroi.

« Il te faudra plus qu’un couteau pour me tenir à l’écart ! »

« Bon sang… Si j’avais une arme, tu serais… »

« Faire des pupusas sur le champ de bataille est un bon moyen de se faire tuer. »

Elle faisait des jeux de mots sur les « excuses » pour une raison inconnue. Probablement. Du moins, c’est tout ce que Charlotte pouvait imaginer.

Eh bien, ça devrait être bientôt fini. Je devrais faire du chocolat. Charlotte avait récemment appris qu’une bonne tasse de chocolat chaud était le meilleur moyen de calmer Laura. Il suffisait de le faire bien épais, et même si elle se plaignait, Laura le buvait furtivement comme un écureuil devant une mangeoire.

« C’est l’heure du spectacle ! »

« Ah, attends… WAAAAAAAAH ! »

Il va sans dire que bientôt, la pièce avait été remplie des rires tendus de Laura.

 

« Argh, je ne peux pas te croire ! Pourquoi ne m’as-tu pas aidée ? Comment as-tu pu abandonner une camarade comme ça ? Tu as dû devenir folle ! On fait les choses différemment dans mon escouade. Peu importe à quel point la situation semble sombre. Nous n’abandonnons jamais nos alliés. Cette stratégie est ce qui nous permet de fonctionner comme une unité cohésive. C’est ce qui fait de nous une seule personne. En premier lieu —, » Laura avait siroté le cacao que Charlotte avait préparé en se plaignant à elle.

« Est-ce que tu m’écoutes au moins !? » Après une grande gorgée, elle s’était mise à crier. Mais Charlotte était habituée à ce genre de comportement et se contenta de hocher la tête tout en peignant les cheveux de Laura.

« Laura, que penses-tu du nouveau shampooing ? »

« Hmm ? Eh bien, je ne déteste pas l’odeur. »

« Je vois. C’est une bonne chose. Je ne t’avais jamais acheté un parfum à la lavande avant, alors je m’inquiétais de ce que je ferais si tu ne l’aimais pas. »

« Eh bien… Je veux dire, je ne l’aime pas non plus. Mais je ne le déteste pas. » Laura était toujours particulièrement bavarde après une chatouille de Tatenashi. Et dernièrement, quand Charlotte lui peignait les cheveux, elle fermait à moitié les yeux comme un chat satisfait. On aurait dit que ça lui faisait tellement de bien qu’elle s’endormait presque pendant. « Ahh… »

Bien sûr, Laura avait laissé échapper un petit bâillement, presque hypnotisée par le mouvement rythmique. Le pyjama à oreilles de chat qu’elle portait semblait faire partie de son rituel du coucher.

« On va se coucher, Laura ? »

« Hm… Je suppose que oui…, » répondit langoureusement Laura, avec un hochement de tête, puis elle prit une autre petite gorgée de cacao. Son comportement la faisait passer encore plus pour un chaton, à tel point que Charlotte avait presque envie de la prendre dans ses bras.

« N’oublie pas de te brosser les dents. »

« Je le sais… »

Laura, déjà à moitié dans ses rêves, avait terminé son cacao d’une seule traite, puis était partie à la salle de bains. Trois minutes plus tard, elle revint et se jeta directement dans son lit, se faufilant sous sa couverture.

« Je vais éteindre les lumières. Bonne nuit, Laura. »

« Mhm. »

En un rien de temps, son souffle s’était stabilisé. Charlotte, qui entendait sa colocataire dormir, poussa un soupir de soulagement. Je suppose que ce sera amusant d’être trois… Ses pensées se tournèrent vers le week-end de shopping. Tournant les yeux vers le bracelet de son poignet gauche, qui scintillait dans l’obscurité, Charlotte commença son propre rituel du coucher.

Bonne nuit, Ichika… Elle l’embrassa légèrement, avant d’enfouir son propre visage dans sa couverture comme pour cacher son rougissement.

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Un commentaire :

  1. merci pour le hapitre

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