Infinite Stratos – Tome 6 – Chapitre 1 – Partie 3

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Chapitre 1 : Le Silencieux

Partie 3

« Peut-être que je devrais de toute façon en posséder un. Peut-être que j’en achèterai un plus tard. »

« Hein ? Juste parce que je l’ai mentionné ? »

« N’y pense pas trop. Je suis sûre que j’aurai de nombreuses occasions de le porter. »

« D-D’accord. Je vois. Ouais… ça serait super pour le Nouvel An. Mais tu ne rentres pas chez toi pour les vacances ? »

« N-Non. Je vais rester au Japon… Après tout, tu es là… »

Je n’avais pas pu comprendre ce qu’elle avait dit à la fin, mais il semblerait que Laura serait au Japon pour les vacances.

« On devrait vraiment tous y aller ensemble. Peut-être arriver pour la sonnerie de la cloche, pour qu’on puisse profiter de tout ça. »

Plus on est nombreux, plus c’est amusant.

« Attendez, que faites-vous tous pour les vacances ? Je suppose que la plupart d’entre vous rentrent chez eux ? »

« Je reste ici, » dit Charl. Elle était vraiment en train de devenir une amie proche de Laura.

« Alors je vais aussi rester ! »

« Ce n’est pas comme si quelque chose d’amusant allait arriver en Chine. »

Cécilia, puis Rin. Il ne restait plus que Houki. Non, attends, je viens de le réaliser.

« Houki, vas-tu aller aider au sanctuaire ? Je sais que tu l’as fait pendant les vacances d’été. Quand tu auras fini, pourquoi ne pas reprendre là où nous en étions restés ? »

« Espèce d’idiot ! »

Houki m’avait donné une bonne claque.

« Aïe ! Pourquoi as-tu fait ça ? »

« Sérieusement, arrête ! Ne laisse pas tomber ça ! »

« Que veux-tu dire par “reprendre là où vous en étiez” ? »

C’était Rin, Cécilia, Charl, Laura… C’était tout le monde sauf Houki !

« Ichika ! Qu’as-tu fait pendant les vacances d’été ? »

« Pourquoi, Ichika ! Tu me déçois beaucoup ! »

« I-Ichika ? Qu’est-ce que tu as laissé tomber exactement ? »

« Se faufiler comme ça… Impardonnable. »

Les quatre filles s’étaient levées à l’unisson.

« Attendez ! Attendez, je peux expliquer ! On n’a rien fait qu’on ne veuille pas mentionner ! Pas vrai, Houki ? Pas vrai ? »

« Pourquoi faut-il que tu nies si fort… ? »

« Eh ? »

Smack ! En plein dans la tête.

« Hmph ! » Houki, ayant terminé son repas, était partie en emportant son plateau.

Hé, attends ! Ne me jette pas aux loups !

« Ah, de toute façon, j’ai fini, donc je vais retourner à mon — Bwah ! »

Au moment où je me levais, Rin m’avait attrapé et m’avait replacé dans mon siège. J’avais été encerclé avant même d’avoir pu dire « Aïe. »

« Ichika ! Je veux savoir ce que tu as fait l’été dernier ! »

« J’exige une explication ! »

« Il ne faut pas faire de favoritisme, Ichika. »

« Il semble que tu aies besoin d’une leçon plus concrète. »

Attendez ! Attendez juste ! Att — NOOOOOOONNNNN !

 

Hmph. Ichika est vraiment un idiot. Houki ferma la porte de sa chambre derrière elle, avant de s’affaler en arrière sur celle-ci. Heureusement, sa colocataire, Takatsuki Shizune, était toujours dehors, alors elle pouvait un peu respirer.

« Une fois que tu auras terminé, pourquoi ne pas reprendre là où nous en étions restés — »

Elle avait repensé aux mots d’Ichika. Ba-dum. Sa poitrine battait la chamade. Le simple fait de penser à ce qui s’était passé cet été-là suffisait à faire palpiter son cœur. Alors que son pouls s’emballait, son visage rougissait.

Je ne me suis pas assez entraînée… En appuyant ses mains sur ses joues brûlantes, Houki avait parcouru les positions des arts martiaux de l’école Shinonono. Elle s’était dit « calme-toi, calme-toi » encore et encore alors que les images des mouvements envahissaient son esprit, et elle avait comparé ses propres mouvements à ses souvenirs. Et voilà. Les pas sont plus rapides, le jeu de jambes est plus complexe… Son père, quand il saisissait l’acier vivant, était si vigoureux, si énergique. Il se déplaçait comme de l’eau qui coule, mais avec une netteté précise. Il est merveilleux.

L’objectif de Houki était de devenir comme son père et professeur, Shinonono Ryuuin. Elle avait une véritable admiration pour ses capacités. Et, en y réfléchissant, c’était un homme que rien n’effrayait. Vraiment différent d’Ichika dans ce sens. C’est vrai ! Les hommes doivent être imperturbables ! Alors que son esprit dérivait, l’homme dans ses images mentales passait de son père à Ichika. Mais cet Ichika était différent. Il était vigoureux, énergique, plein de ressources et vif. Sûr de lui. Magnanime.

« N-Non ! Non ! Ça ne peut pas être lui ! Il n’est pas du tout comme ça ! » Houki secoua la tête avec une telle énergie que sa queue de cheval rebondit comme la queue d’un cheval au galop.

« Shinonono… si tu ne bouges pas, je ne peux pas entrer. »

« Qu… »

Surprise par la voix venant de l’extérieur de la porte, Houki s’était élancée en avant, déplaçant son poids sur la porte.

« Nous y voilà. »

« Désolée… »

« C’est bon. Ne t’inquiète pas pour ça. » Shizune avait souri et elle s’était installée sur son lit avec un livre de poche. Le titre était « La voie du guerrier ». Mais l’ensemble était une parodie à l’américaine. Shizune pouvait sembler super-sérieuse, mais elle adorait les comédies trash — dans le bon sens du terme —. Si vous le lui demandiez, elle dirait qu’elles lui enlèvent ses soucis.

« Au fait, Shinonono. »

« Q-Quoi ? »

« Une autre plainte. Vous, les filles avec vos propres IS, vous continuez à monopoliser Orimura. »

« Ce n’est pas comme si je pouvais y faire quelque chose moi-même. »

« Le truc où il est prêté à des clubs ne va-t-il pas bientôt commencer ? »

Récemment, il avait été annoncé qu’Ichika, bien que faisant partie de la branche exécutive du conseil des élèves, serait prêté à d’autres clubs pour aider à tout ce qui devait être fait. Il y avait eu un certain nombre d’objections selon lesquelles cette épreuve devrait peut-être être réglée avec l’IS, mais la présidente du conseil des élèves Sarashiki Tatenashi avait calmé tout le monde avec le marché faustien de « Ne vous inquiétez pas. Les clubs les plus coopératifs auront la priorité ».

Bon sang, il est juste tellement… tellement… Pourtant, Houki était membre du club de kendo. La perspective de voir Ichika venir aux entraînements lui plaisait. Je suis sûre que s’il me voit, même Ichika réalisera… Elle avait secoué la tête une nouvelle fois pour se reprendre. Non, ce n’est pas ça ! Ce n’est pas ça, juste… C’est un peu comme ça. C’était une excuse faite à personne en particulier, mais Houki se sentait quand même un peu coupable. Argh… Ce n’est vraiment pas comme ça, pourtant ! Je ne serais jamais aussi inconstante que…

« Shinonono ? »

« O-Oui !? »

« Vas-tu bien ? Tu as l’air très préoccupée par quelque chose. »

« Je… Non. Je vais bien. »

« Oh. »

Shizune s’était retournée vers son livre. Pour Houki, la réaction blasée de Shizune n’avait fait que souligner encore plus sa propre maladresse, et elle avait sombré dans un profond embarras. C’est la faute d’Ichika… Tout est de la faute d’Ichika… Elle était juste en colère, mais cela l’avait consumée jusqu’à ce qu’elle s’endorme enfin.

 

« Argh… Elles m’ont mâché et recraché… »

Après avoir été libéré de mon interrogatoire, j’étais retourné dans ma chambre, hébété.

« Bienvenue à nouveau. Je me suis dit que j’allais passer. »

« Tatenashi… » Je m’étais effondré, résigné.

Sarashiki Tatenashi. Présidente du conseil des élèves de l’Académie IS. L’élève le plus fort de l’école. Un an de plus que moi.

Sa personnalité est… On pourrait dire qu’elle était « désinhibée », qu’elle était « libre d’esprit » ou qu’elle était tout simplement comme un chat. Elle devait être habituée à ouvrir ma chambre et à y entrer, alors qu’elle était vautrée sur le lit à lire un magazine de mode.

 

 

« … »

« Qu’est-ce qu’il y a ? Oh, tu essaies de regarder ma culotte ? »

« E-Euh, tu ne devrais pas lever les jambes comme ça quand tu portes une jupe, non ? Je n’ai même pas le droit de choisir si j’en ai envie ou pas ! »

« Mm-hm. Donc tu l’as vue ? »

« Eh bien… »

« Question, donc. De quelle couleur est elle ? »

« Elle… est rose. »

« Oh, mon Dieu. Tu es un tel pervers. »

Argh, qu’est-ce qu’il y a avec elle !? Est-elle juste là pour se moquer de moi ? Chaque fois qu’elle venait dans ma chambre, c’était comme ça.

« Bref, il y a quelque chose dont je voulais te parler aujourd’hui. »

« Quoi. »

« Ne sois pas si distant. C’est sérieux. C’est à propos de cette organisation. »

« Cette organisation » ne pouvait signifier qu’une chose : l’Unité Fantôme. J’avais soudainement retrouvé mon attention.

« C’est officieux, mais ils viennent d’attaquer une base américaine d’IS. Leur cible semble avoir été l’IS lui-même. Tu devrais t’assurer qu’ils n’arrivent pas à avoir le tien. »

« Bien sûr. Je n’ai pas l’intention de retomber dans le même piège. »

« Excellent. J’aime les hommes qui apprennent leurs leçons — maintenant, vas-tu continuer à les apprendre jusqu’à ce que je sois absolument fascinée par toi ? »

C’est… un obstacle assez important, mais elle devait avoir des critères élevés, avec une famille comme la sienne. Je ne pouvais même pas imaginer à quoi ressemblerait l’homme idéal pour elle. Et avec quel genre d’individu va-t-elle se retrouver ?

« Oh, tu t’inquiètes pour moi ? Ne t’inquiète pas, ça va aller. Après tout, les femmes ont aussi leurs priorités. Je suis sûr que je vais trouver quelqu’un. »

« Uhh… »

« Peut-être même que ce sera toi, Ichika. »

« Ahaha… » Encore cette blague. J’avais poussé un petit rire sec.

« Je n’arrive pas à te croire. Ça fait vraiment mal. »

« Eh bien, juste, euh… »

« Les enfants qui disent ce genre de choses ont besoin d’une bonne chatouille. »

« S’il te plaît, non. Ce n’était vraiment pas drôle. »

Le fait que, pendant qu’elle me chatouillait, sa poitrine voluptueuse et ses cuisses douces étaient pressées contre moi n’avait rien arrangé. En fait, c’était dangereux. À plus d’un titre.

« Je pense qu’il est temps de faire ce que ton corps réclame, Ichika. »

Tatenashi s’était rapprochée de moi, ses doigts s’approchaient de moi. Oh non ! Si je ne sors pas de là, je… Toc, toc.

« Ichika, as-tu une minute ? »

Le coup soudain avait été suivi par la voix de Charl. Je suis sauvé !

« Bien sûr ! Juste une seconde, je vais ouvrir la porte ! »

C’était ma façon d’échapper à la torture par chatouilles de Tatenashi ! Je levais pratiquement les bras en l’air en marchant vers la porte.

« Désolée de te déranger. »

« Entre ! »

« Eh ? » Charl s’était soudainement figée en voyant le sourire de Tatenashi. Son expression s’était raidie, passant de la surprise à un blanc terrifiant.

« Ichika, que faisiez-vous tous les deux ? »

« Oh ? Rien, je discute juste. »

« Hmm… Alors pourquoi as-tu dit que je pouvais entrer ? »

« Parce que — Hein ? Charl, es-tu fâchée à propos de quelque chose ? »

« Pourquoi penses-tu cela ? Bien sûr, ce n’est pas le cas. Je ne suis pas du tout en colère. »

Wôw ! Je pouvais pratiquement voir ses veines se gonfler de colère et les flammes danser derrière elle ! Pourquoi ? Pourquoi, Charl !?

« Je vais partir maintenant. Prends tout le temps du monde, Charlotte. »

« Compris. »

Alors quoi, elle se pointe pour foutre le bordel et s’enfuit ? Elle était quoi, une sorte d’armée de guérilla d’une seule femme ? Ah bon. La vie n’est pas juste. Tatenashi, ayant rendu les choses gênantes, s’en était allée.

« Hum… »

« … »

Un silence soudain était tombé sur nous.

« Euh, de toute façon, pourquoi ne pas s’asseoir ? Puis-je faire du thé ? »

« Oh, merci. Le thé me convient parfaitement. »

« D’accord. »

J’étais resté assis sur mon lit, sans rien faire pour atténuer la gêne. Pour une fois, Charl s’était assise à côté de moi plutôt qu’en face.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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