Infinite Stratos – Tome 2 – Chapitre 1 – Partie 3

***

Chapitre 1 : Un garçon rencontre un autre garçon

Partie 3

« Avez-vous entendu ? » demanda une première fille.

« Je l’ai entendu pour ma part ! » déclara la deuxième.

« Entendu quoi ? » demanda la troisième. 

« À propos d’Orimura, » répondit la première.

« Est-ce une bonne ou une mauvaise chose ? » demanda une quatrième fille.

« Une très, très bonne chose, » répondit la première.

« Dis-le-moi ! » demanda une autre fille. 

« Calmez-vous. Vous ne devez en parler à personne d’autre, d’accord ? C’est juste entre nous. J’ai entendu dire qu’au tournoi avec les années séparées —, » commença à expliquer la première.

La cafétéria remplie d’adolescentes était aussi assourdissante que jamais. Rin et moi avions remarqué un groupe d’une douzaine de personnes au fond de la pièce.

« Il y a beaucoup de monde à cette table, » déclarai-je.

« Est-ce qu’elles jouent aux cartes ? Ou peut-être qu’elles se tirent les cartes, » déclara Rin.

Quoi qu’il en soit, elles étaient encore plus enthousiastes que d’habitude, et un tumulte s’était vite fait entendre. Qu’est-ce qui se passait en ce moment ?

« Ehh !? Vraiment ? »

« Vraiment ! »

« Pas possible ! Qu’est-ce qu’on va faire ? »

On aurait dit que ça devait être quelque chose de vraiment intéressant, car leur bavardage aigu m’avait balayé comme un raz-de-marée. Tant qu’elles s’amusaient. « Les personnes ne vieillissent pas si elles sourient ». Je me disais tous les jours que j’allais devoir faire face à la vie réelle assez tôt, et pour l’instant je devrais juste garder un sourire sur mon visage.

« Ichika, » déclara Rin.

« Oui, » répondis-je.

Pour le dîner, je mangeais du poulet grillé aux herbes, des pommes de terre et des légumes à l’étuvée, une omelette savoureuse et une soupe miso rouge aux épinards. La bonite avait vraiment aidé à faire ressortir la saveur. Le dîner de Rin était à peu près le même, mais avec un bol rafraîchissant de soupe au miso blanc. Elle s’arrêta en le soulevant jusqu’à sa bouche et parla.

« Tu penses comme un vieil homme, non ? » déclara Rin.

Eh bien, excuse-moi pour ça, pensai-je.

« Eh bien ! Ce que je veux dire par là, c’est que tu plisses toujours les yeux quand tu fais ça. Qu’est-ce qu’il y a ? Te sens-tu nostalgique à propos de quelque chose ? » demanda-t-elle.

« Arrête avec ça, » lui répliquai-je.

Pourquoi me regardait-elle comme ça ? Bon sang !

« Ne pointe pas avec tes baguettes les personnes. C’est impoli, » déclarai-je.

« Je ne pense pas que ce soit si important, » répliqua-t-elle.

« Ce n’est pas le problème. Tu dois faire disparaître tes mauvaises habitudes. Chifuyu ne se fâchait-elle pas contre toi pour ça ? » lui demandai-je.

« Arg, arrête de m’embêter avec ça, » répliqua Rin.

Rin n’avait jamais été à l’aise avec ma sœur. Un regard d’inquiétude flottait sur son visage en ce moment.

« Ichika, tu es toujours une telle..., » commença Rin.

« Hm ? » lui demandai-je.

« Oh... Rien du tout, » répliqua Rin.

Hmm ? Rin avait l’air d’être sur le point de dire quelque chose avant de se rétracter. Ce qu’elle s’était refusé de dire, elle l’avait fait disparaître alors qu’elle mangeait son riz.

« ... »

« ... »

La conversation était devenue gênante, et nous nous étions retournés à nos assiettes. Curieusement, même si nous ne parlions pas, le simple fait de manger lentement notre nourriture ne faisait pas durer le repas très longtemps.

« Je vais chercher du thé. Est-ce que le vert te convient ? » me demanda-t-elle.

« Bien sûr. Merci, » lui répondis-je.

Même si elle allait en chercher également pour elle, cette attention de sa part était gentille. D’un autre côté, elle avait été un peu irritable ces derniers temps, et il semblait qu’elle était de mauvaise humeur.

L’avais-je offensée ? Je suppose que j’avais besoin de clarifier les choses. J’avais alors franchi la jungle dense de mon propre esprit à la recherche d’un sujet.

Oh, je sais, on peut parler des Gotandas, pensa-t-il.

Elle aimerait probablement avoir des nouvelles du troisième membre de notre trio du collège.

« Regarde, c’est Orimura ! »

« Pas possible ! Où ça ? »

« Demandons-lui si la rumeur — Oh ! »

Le groupe de filles d’avant m’avait remarqué, et elles avaient avancé vers moi comme une avalanche. Quoi qu’il en soit, de quoi parlaient-elles ? Quelle rumeur ? J’avais entendu quelques mots, mais je ne savais pas encore de quoi elles parlaient.

« Oh, rien. Rien du tout ! » déclara la fille.

La fille qui avait parlé avant ça avait essayé de rire.

« Idiote ! Je t’ai dit que c’était un secret ! »

« Eh bien ! Dans tous les cas, il doit déjà le savoir. »

L’un des membres du groupe se tenait comme pour me bloquer et, dans son ombre, deux voix chuchotaient dans les deux sens.

« Quelle rumeur ? »

« Oh, qui sait ? »

« Vous savez comment sont les rumeurs, attendez 365 jours et il y en aura une nouvelle. »

N’est-ce pas un peu long ? C’est toute une année ! pensai-je.

« Vas-y, Miyo, fais-le, d’accord !? C’est censé durer 49 jours ! » demanda l’une des filles.

Ce n’était pas vraiment correct d’agir ainsi. Mais plus important encore..., pensai-je.

« Essayez-vous de cacher quelque chose ? » leur demandai-je.

« Nous ? »

« Cacher quelque chose ? »

« Bien sûr que non ! »

Mes paroles avaient affecté le trio de filles qui s’étaient rapidement repliées. Cela n’avait pas dû prendre plus de deux secondes. Je n’étais toujours pas tout à fait sûr de ce qui se passait, alors tout ce que je pouvais faire était de rester là, la mâchoire relâchée.

« Dans quoi t’embarques-tu maintenant ? » me demanda Rin.

Rin était de retour. Dans ses mains se trouvaient deux tasses, d’où s’élevait une vapeur chaude bien invitante.

« Pourquoi me traites-tu comme un fauteur de troubles ? » demandai-je.

« Attends, penses-tu que tu n’en es pas déjà un ? » me répliqua-t-elle.

— Hmm...

« Le thé est bon, » déclarai-je.

« Tu changes de sujet, » déclara-t-elle.

Comme c’est grossier ! Sur quoi se basait-elle ?

« Hmm, le thé après un repas te calme vraiment, » déclarai-je.

« Je... pense que oui, » répondit-elle.

Après avoir laissé le dîner s’écouler un peu plus longtemps, j’avais parlé des Gotandas. Ils avaient sûrement aussi manqué à Rin. Vraiment, nous aurions probablement dû y aller ensemble aujourd’hui.

« Au fait..., » déclarai-je.

J’avais commencé à parler de ma journée. Rin acquiesça d’abord, mais lorsque la conversation se tourna vers Ran, son expression s’était obscurcie.

« Attends... s’inscrit-elle à l’Académie IS ? » me demanda Rin.

« On dirait bien, » répondis-je.

« Mmhm, » grogna Rin.

Pour une raison inconnue, Rin ne s’entendait pas avec Ran. Était-ce parce que leurs noms étaient similaires ? Par exemple, si je rencontrais quelqu’un qui s’appelle Itsuka, je ne sais pas si je pourrais m’entendre avec lui.

« Quand elle sera là, je l’aiderai, » déclarai-je.

« Uhuh... Attends, quoi !? » s’écria Rin.

Rin avait frappé la table alors qu’elle se levait. Pourquoi était-elle si en colère ?

« Tu dois arrêter de faire des promesses comme ça ! Quel genre d’idiot fait des promesses qu’il ne tiendra jamais !? » s’écria Rin.

Elle avait l’air furieuse. Maintenant que j’y avais réfléchi, elle aussi était en colère à propos des promesses du mois dernier.

« Je veux dire que... je suppose que tu as raison. Désolé, Rin, » déclarai-je.

« Je ne veux pas que tu t’excuses, je veux juste que tu fasses ce que je te dis..., » déclara Rin.

« Ah —, » déclarai-je.

« Ah ! »

« Qu’est-ce que tu veux dire — ah..., »

Quelle scène ! Les trois « Ah »... Le premier était moi, le deuxième était Houki et le troisième était Rin.

« ... »

Oui, Houki. Cette Houki. Je venais de la rencontrer alors qu’elle venait dîner. À en juger par l’heure, elle essayait de m’éviter en arrivant en retard, mais j’avais l’air d’avoir traîné trop longtemps. Consciemment, elle avait évité le contact visuel.

« H-Hey, Houki, » déclarai-je.

« Oh, tu es là, Ichika ? » déclara Houki.

« ... »

« ... »

Et nous n’avions plus rien à dire. C’était comme ça le mois dernier quand elle avait changé de chambre, quand elle essayait de cacher quelque chose. Au début, j’avais essayé de faire la conversation même si elle m’évitait, mais n’obtenant rien d’autre que des réponses directes comme « oui » et « oh ? », j’avais fini par laisser tomber.

« Attendez, s’est-il passé quelque chose entre vous ? » demanda Rin.

« Non ! Rien du tout ! »

Arg. Je voulais l’ignorer délibérément, mais Houki avait répondu en même temps. Même moi, je n’avais pas trouvé un bon moyen de minimiser ce que nous venions de faire. Mais quelqu’un pourrait-il vraiment le faire ?

Non, attends, je crois que j’ai une idée. Hmm, ça pourrait être sérieux, pensai-je.

« Eh bien, c’est vraiment évident. Vous aviez prévu ça bien en avance ? » demanda Rin.

« Bien sûr que non, » répliquai-je.

J’avais répondu au regard méprisant de Rin avec une excuse rapide. Houki, qui semblait avoir eu ses sentiments blessés, avait tourné les yeux et s’était rapidement éloignée.

« Hé, att, attends..., » commençai-je.

Pendant que je regardais sa queue de cheval se balancer, j’avais eu un sentiment étrange, comme si quelque chose à l’intérieur de moi était en train d’être arraché. Je ne savais même pas pourquoi cela m’arrivait.

« De toute façon, je vais retourner dans ma chambre, » déclara Rin.

« Hein ? Oh, d’accord. Merci de m’avoir invité, » déclarai-je.

« Mais franchement, pourquoi ne me demandes-tu pas parfois aussi ? » demanda-t-elle.

« Hm ? »

« Oh, rien. À un de ces jours, » déclara Rin.

Rin, traînant ses queues jumelles derrière elle, s’éloigna dans la direction opposée de Houki. Je devrais peut-être acheter quelque chose qui voltige comme ça. Une cape, peut-être ? En y repensant... Ce serait un peu trop voyant.

En retournant vers ma chambre, je n’avais pas pensé à ce que demain serait. Franchement, je ne pouvais pas vraiment prévoir de quoi demain serait fait.

***

Si vous avez trouvé une faute d’orthographe, informez-nous en sélectionnant le texte en question et en appuyant sur Ctrl + Entrée s’il vous plaît. Il est conseillé de se connecter sur un compte avant de le faire.

Laisser un commentaire