Chapitre 3 : L’étudiante transférée est une deuxième amie d’enfance
Partie 6
« Hein ? »
Nous étions dans la troisième arène, après l’école. Je devais m’entraîner avec Cécilia, mais une nouvelle venue inattendue m’avait surpris.
« Pourquoi me regardes-tu comme ça ? Est-ce bizarre ? » demanda Houki.
« Je ne dirais pas que c’est bizarre, mais..., » commençai-je.
« Shinonono !? Pourquoi êtes-vous ici ? » demanda Cécilia.
Oui. Houki se tenait devant moi et Cécilia. De plus, elle avait déployé une unité IS autour d’elle, un Uchigane. Uchigane était une unité IS de deuxième génération produite en masse au niveau national et très apprécié. Il avait un ratio de performance équilibré, ce qui la rendait bien adaptée aux nouveaux pilotes. Beaucoup d’entreprises et de pays avaient utilisé le modèle, et c’était l’unité de formation la plus répandue à l’Académie IS, du moins selon le manuel.
« Ichika n’a-t-il pas demandé que je l’entraîne ? » demanda Houki.
Euh, bien sûr... Je suppose que oui...
« En plus, vous n’avez pas assez d’expérience dans le combat rapproché. C’est mon tour de l’entraîner, » déclara Houki à Cécilia.
La conception d’Uchigane ressemblait beaucoup à un samouraï en armure, et ses armes de base étaient des lames pour le combat rapproché en forme de katana. Cela correspondait vraiment à Houki, et me rappelait des films comme « Le Dernier Samouraï ».
« Hrmm. »
Oups. On me regardait fixement.
« Pfff... Qui aurait cru que l’école distribuerait si facilement le droit d’utiliser des unités de formation..., » Cécilia avait l’air étrangement bouleversée. Cela n’avait aucun sens pour moi.
« Ichika. Commençons par là. Dégaine ton épée, » déclara Houki.
« D’accord..., » répondis-je.
Elle avait l’air motivée. Houki avait déjà dégainé son épée. Elle avait une couleur métallique terne, avec une lueur vive sur la lame. Je ne dirais pas que ça m’avait fait flipper, mais je me sentais un peu nerveux.
« OK... En garde ! » cria Houki.
« Attendez ! Moi, Cécilia Alcott, je suis censée combattre Ichika ! » cria Cécilia.
Avant que nous puissions nous battre en duel, Cécilia s’était interposée entre Houki et moi.
« Dégagez le passage ! Je vais vous abattre ! » s’exclama Houki.
« Ne croyez pas qu’une unité d’entraînement puisse me battre ! » répliqua Cécilia.
Houki avait fait une frappe vers le bas à partir de l’épaule. Cécilia avait fait apparaître son court sabre, l’Intercepteur, et avait bloqué la frappe de Houki. Elle avait utilisé la force de l’impact pour obtenir une certaine distance et avait pressé sur la détente de son Starlight Mk III avec l’autre main. Elles se battaient vraiment.
Qu’en est-il de mon entraînement... !
« HAHA ! »
« Trop facile ! »
J’avais décidé d’attendre de voir le résultat. Elles avaient toutes les deux l’air vraiment violentes, et je n’allais pas me faire frapper en essayant d’intervenir.
« Ichika ! » cria Houki.
« Pourquoi est-ce que tu regardes ça au centre !? » continua Cécilia.
« Peu importe avec qui je suis, l’autre va être en colère, n’est-ce pas ? » demandai-je.
« BIEN SÛR ! » répondaient-elles à l’unisson.
Alors qu’est-ce qu’elles s’attendaient à ce que je fasse ? Et c’était vraiment bizarre que Houki et Cécilia aient parfois la même opinion. Je voulais vraiment savoir ce qui se passait, mais apparemment mon silence prolongé n’allait pas être bien pris de leurs parts. Quelques minutes plus tard, j’étais tout simplement impliqué dans une bataille contre deux unités IS. C’était suffisant pour me donner un SSPT (syndrome de stress post-traumatique). Ces deux-là voulaient vraiment m’avoir.
◇◇◇
« Alors, finissons-en ici pour la journée. »
« B-Bien sûr..., » répondis-je.
J’étais à bout de souffle, mais Cécilia avait l’air détendue. Les Cadettes Nationales se situaient à un autre niveau. Elle avait l’avantage de l’expérience.
« Hmph. Tu n’es pas en forme. »
Houki avait l’air un peu épuisé, mais pas autant que moi. Après tout, elles s’étaient mises en colère contre moi, et pas qu’un peu. Putain de monstres !
J’avais regardé la fine couche de sueur sur la peau de Houki. C’était étrangement attirant de la voir ainsi, et mon cœur s’éteint mis à battre un peu plus vite. Cependant, c’était faible. C’était un petit peu plus vite.
« Qu’est-ce que tu fais ? Retourne dans la fosse, » déclara Houki.
« D-D’accord... Hé, Houki. Pourquoi me suis tu ? » demandai-je.
« Moi aussi je dois retourner dans la fosse, » répondit Houki.
« Mais Cécilia est allée là-bas pour..., » commençai-je.
« E-Est-ce que la fosse que je prends est importante ? » demanda-t-elle.
Je suppose que non. Elle aurait pu aller auprès de Cécilia. J’avais décidé d’ignorer cet étrange échange et je m’étais dirigé vers le bâtiment.
« Hm... »
Nous avions dissous nos unités IS. Je m’étais immédiatement senti beaucoup plus épuisé puisque l’IS ne soutenait plus mon corps. Houki avait également dissous son unité puis elle avait réajusté ses cheveux qui brillaient de sueur.
« Beaucoup trop de tes mouvements sont inutiles. C’est pour ça que tu es si épuisé. Tu devrais utiliser des mouvements moins complexes. » C’était la première chose qu’elle avait dite dans la fosse. J’avais presque pleuré face à la gentillesse que démontrait mon amie d’enfance.
Donne-moi au moins une serviette, Houki. Allez.
Cécilia était allée dans la fosse opposée, alors j’étais maintenant seul avec Houki. Tout ce que je voulais, c’était prendre une douche. Les salles d’eau les plus proches se trouvaient dans le bâtiment du club, mais c’était juste en face des dortoirs, donc il n’y avait aucune raison d’y aller. Et encore une fois, il n’y avait pas de douches pour les garçons, donc je devais utiliser les mêmes que les filles. Cela ne me dérangeait pas de voir leurs sous-vêtements, mais les voir nues aurait été une tout autre histoire. Je ne voulais vraiment pas y aller. Il semblait que cela donnerait lieu à toutes sortes de problèmes. Et même si j’essayais de le faire, j’étais presque sûr que Chifuyu ou Houki m’exécuterait sur place. Je m’étais aussi dit que je devrais ajouter Cécilia à ma liste mentale de meurtrières possibles, et son nom brillait de mille feux puisqu’il s’agissait d’une entrée récente.
« Houki, je peux te demander quelque chose..., » commençai-je.
« Qu’est-ce que c’est ? » me demanda-t-elle en retour.
« Aujourd’hui, peux-tu me laisser utiliser la douche en premier ? Euh, et en plus, pour le club de kendo ? Si tu t’entraînes avec moi tous les jours, les autres filles finiront par te battre, » déclarai-je.
« Tu n’as pas à t’inquiéter pour ça. Les filles sont sur le point de me battre sur beaucoup d’autres choses, » répondit-elle.
« Euh... Comme quoi ? » demandai-je.
« Oublie ça ! » répliqua-t-elle sèchement.
J’essayais juste d’être poli, mais apparemment j’avais touché un nerf sensible. J’avais décidé d’ignorer ça.
« Alors, à propos de la douche..., » commençai-je.
« Ichika ! » cria une autre fille.
Rin avait ouvert la porte coulissante et était entrée dans la pièce.
« Bon travail. Voilà une serviette. Veux-tu avoir une boisson sportive ? » demanda-t-elle.
Wôw, j’ai été béni les cieux. Après tout, les amies d’enfance étaient des êtres gentils. J’étais au bord des larmes.
« Merci. C’est pile le bon moment, » déclarai-je.
Je n’aimais pas la sensation de sueur sur mon visage. Pouvoir l’essuyer et me réhydrater m’avait semblé incroyable. Normalement, ces boissons pour sportifs contenaient trop de sucre selon mes goûts, mais après m’être tant dépensé, c’était parfait. Après tout, le sucre était très énergétique. La boisson était à température ambiante, et c’est comme ça que je l’aimais. Après une séance d’entraînement, votre corps était encore très chaud, donc avoir un liquide froid versé en vous avait toujours semblé être un suicide pour mon corps. Une boisson tiède était la solution. Les boissons froides pouvaient parfois être plus rafraîchissantes, mais je ne voulais pas endommager mon corps au nom d’un rafraîchissement de courte durée.
« Tu n’as pas changé, Ichika. Tu t’inquiètes pour ton corps comme si tu étais une personne âgée, » déclara Rin.
« Hé, tu dois commencer à faire attention quand tu es jeune. Si le corps ne peut pas durer, c’est fini. Tu es celui qui souffre le premier si tu détruis ton corps, » répondis-je.
« Oui, tu as vraiment l’air d’un vieil homme, » répliqua Rin.
« Tais-toi, » dis-je.
Rin m’avait regardé de la même façon que quelqu’un regardant quelque chose qu’elle comprend parfaitement. Cela m’avait un peu troublé. Je ne voulais pas que quelqu’un voie directement dans mon âme.
Hm, a-t-elle toujours été aussi mignonne ?
La dernière fois que je l’avais vue, c’était au cours de l’hiver de la huitième année. C’était il y a seulement un an, mais d’une façon ou d’une autre, elle avait acquis quelque chose qui la rendait à mes yeux beaucoup plus féminine. C’était quelque chose que l’on ne pouvait trouver que chez les filles qui faisait frémir l’homme en vous.
« Ichika, tu te sentais seule sans moi ? » demanda Rin.
« Bien sûr. C’est toujours triste de perdre quelqu’un avec qui aime traîner, » répondis-je.
« Ce n’est pas ce que je veux dire, » dit-elle en souriant.
Rin était de bonne humeur et avait continué sans prendre la moindre pause. La regarder me rappelait la fois où elle m’avait vendu des billets pour un film bizarre.
Attends un peu. Est-ce qu’elle essaie encore de me mettre quelque chose en gage ?
Je devrais faire attention. Honte à toi ! Trompe-moi une fois, mais maintenant, c’était la deuxième fois.
« Rin, » dis-je.
« Ouais ? » demanda-t-elle.
« Je n’y crois pas, » déclarai-je.
Le sourire de Rin avait chuté. Avais-je mal deviné ?
« Regards... tu es réuni avec ton amie d’enfance perdue depuis longtemps ! Je suis sûre qu’il y a quelque chose que tu voudrais dire, » demanda Rin.
Oh, OK... Euh... Non, pas vraiment.
« Comme, par exemple..., » demanda Rin.
« *Toux* ! *Toux* ! »
Houki toussa si fort qu’elle interrompit Rin, puis elle se mit à parler comme si tout cela ne comptait pas pour elle.
« Ichika, j’y vais en première. Tu peux utiliser la douche d’abord si tu veux, » déclara Houki.
« Oh, merci, » répondis-je.
« À plus tard, Ichika. »
La façon dont elle avait dit ça était un peu bizarre. Mon imagination me jouait beaucoup de tours dernièrement, oui, beaucoup trop souvent.
« Ichika, qu’est-ce qu’elle voulait dire par là ? » demanda Rin.
Houki avait quitté la fosse. La bonne humeur de Rin s’était dissipée. Elle s’était forcée à faire un sourire maladroit, mais je savais qu’elle était de mauvaise humeur. Sa voix était également plus basse d’environ deux octaves.
« Hm ? Oh, normalement Houki prend la douche en premier, mais je suis en sueur aujourd’hui. Alors que je lui ai demandé d’inverser..., » répondis-je.
« La-La douche !? Normalement !? I-Ichika, est-ce que vous êtes tous les deux ensemble !? » cria Rin.
« Je te l’ai déjà dit. Nous sommes des amis d’enfance, » répondis-je.
« Qu’est-ce que ça a à voir avec le fait que vous faisiez une inversion pour aller sous la douche !!? » s’exclama Rin.
Oh. C’est vrai. Je n’avais jamais expliqué ça.
« Houki et moi, nous résidons dans même chambre, » déclarai-je.
« Quoi... ? » demanda Rin.
« Euh, il s’est passé beaucoup de choses bizarres quand je me suis arrivé dans l’école. Ils ne pouvaient pas me donner une autre chambre, alors maintenant, Houki et moi en avons une ensemble, » expliquai-je.
« Dors-tu dans la même chambre qu’elle ? » demanda Rin.
« Oui, c’est comme ça que ça a été goupillé. Je suis heureux que ce soit Houki. S’il m’avait mis dans une pièce avec une fille inconnue, cela m’aurait rendu beaucoup plus nerveux, » avouai-je.
« ... »
« Qu’est-ce qui ne va pas ? » demandai-je.
« C’est horrible..., » Rin marmonnait.
« Hein ? »
Je n’avais pas bien compris ce que Rin avait dit, alors j’avais essayé d’écouter plus attentivement, mais elle s’était détournée de moi. Je ne pouvais plus voir son visage.
« Et est-ce pour ça que tu es d’accord avec ça !? Parce que c’est ton amie d’enfance !? » demanda Rin.
« Wôw ! » m’écriai-je.
Elle s’était soudainement retournée et sa tête avait presque heurté contre la mienne. C’était vraiment très proche.
« Très bien. D’accord. Oui, oui, j’ai compris maintenant ! » annonça-t-elle tout en hochant la tête plusieurs fois.
Je n’avais aucune idée de ce qu’elle venait d’accepter. Tant de mystères.
« Ichika ! » s’écria-t-elle.
« Oui, euh ? »
« Tu as deux amies d’enfance ! N’oublie pas ça ! » annonça Rin.
« Je le sais, mais merci..., » commençai-je.
« Alors, à plus tard ! » annonça-t-il.
Après ça, Rin s’était retournée et avait disparu. Peut-être que « à plus tard » devrait être nommé phrase de l’année, et nous n’étions qu’en avril. Attends, Rin ne voulait pas parler du passé ou quelque chose comme ça ?
Tu sais, Rin. Ne pas faire quelque chose quand tu dis que tu veux le faire va entacher la confiance que les autres ont en toi.
« Hmm... »
Je n’arrivais pas à traiter avec les filles, encore moins avec mes amies d’enfance.
Merci pour le chapitre !