Il ne voulait pas être le Centre de l’Attention – Tome 2 – Chapitre 36

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Chapitre 36 : Le chasseur d’ombres errant et les bêtes en fuite

Après être retourné dans mon bar et que les choses aient commencé à se calmer, l’équipe de nuit avait déjà commencé et Cody était rentrée discrètement dans la bâtisse, habillée comme d’habitude en homme.

Même si le général de l’armée d’Albein était une fille, elle ne buvait pas comme une fille, et même si je connaissais son secret, son comportement n’avait pas du tout changé.

« Que s’est-il passé ? Aujourd’hui, tu as l’air de bonne humeur, » lui demandai-je.

Vinceburg était la famille noble qui dérangeait le plus les chevaliers, mais comme le roi empêchait les ducs de perturber l’armée et affaiblissait même leur pouvoir, Cody était probablement plus détendue qu’avant.

Pourtant, ce n’était probablement pas la seule raison, étant donné qu’elle me regardait avec un sourire radieux sur les lèvres.

« Récemment, les chevaliers ont à peine été mobilisés pour des affaires de nobles, alors ce dimanche, j’ai eu le droit de prendre la moitié de la journée ! » déclara Cody.

« Oh, c’est super. Tu devrais te reposer et te détendre quand tu le peux, » lui répondis-je.

« Si je ne m’entraîne pas tous les jours, cela affectera mon niveau de performance. Je devrais toujours prendre le temps de m’entraîner, quelles que soient les vacances que je prends, » répondit Cody.

Cody était trop sérieuse, mais ce n’était pas une mauvaise chose en soi.

Mon établissement était ouvert tous les jours, mais ceux qui pouvaient utiliser la magie curative ne se sentaient guère méfiants vis-à-vis de la fatigue quotidienne, et dormir de quatre heures et demie à six heures ne me faisait jamais me sentir fatigué ou épuisé.

Même les elfes, qui regorgeaient de magie, avaient une très grande tolérance à la fatigue. Ils ne pouvaient dormir qu’une fois toutes les soixante-douze heures, mais leur perception du temps était différente de celle de l’être humain. Pourtant, Verlaine, qui s’en tenait à l’horaire de sommeil d’un humain, avait dit qu’elle avait l’impression d’être au Paradis.

« D’ailleurs, l’entraînement de l’Académie de Magie sera à proximité, alors je leur ai dit que nous allions y aller » déclara Cody.

« M’entraîner avec toi me fera mal aux muscles..., » répliquai-je.

« Oui, mais ce sera probablement la même chose de mon côté. Mais tu peux quand même utiliser la magie de soins, donc il n’y a pas de problème, n’est-ce pas ? » me demanda-t-elle.

« Quoi ? Ne devrais-je pas dire ça... ? » m’exclamai-je.

Je savais qu’elle voulait s’entraîner avec moi parce qu’il n’y avait pas beaucoup de monde qui pouvait se mesurer à elle, mais mon niveau de maîtrise à l’épée était... Disons que je me souviens très bien de l’explosion des instruments de mesure du score.

Si mon niveau ne pouvait être mesuré, alors je devais demander à quelqu’un de créer un instrument capable de le faire, mais je m’étais alors rendu compte que c’était un problème et que probablement aucun des anciens membres de mon groupe n’avait jamais mesuré leur score à nouveau au cours de ces années.

« ... Tu as l’air distrait. Quelque chose ne va pas ? » demanda-t-elle.

« Non, rien de sérieux. Mais ne t’inquiète pas, je viendrai avec toi. Faisons attention à ne rien détruire, » répondis-je.

Toute arme commune était de la camelote devant la puissance de la Lame de Lumière, ce qui permettait toujours à son propriétaire d’attaquer son ennemi, que ce soit à courte, moyenne ou longue portée.

Ne parlons même pas des attaques à très longue portée, qui étaient tout simplement terrifiante. Elles n’étaient pas bonnes pour de grandes zones comme la Magie de l’Annihilation de Mylarka, mais quand il s’agissait d’une attaque simple et rectiligne, il n’y avait probablement rien de mieux dans le monde entier.

Elles dépassaient facilement la portée de tous mes sorts et je n’ai jamais pu égaler la vitesse de l’un de ces « projectiles ». Peu importe à quel point j’essayais de les reproduire, j’étais toujours plus lent et j’étais presque envieux de ça.

« Merci de m’accompagner. Désolée de te déranger avec ça, » déclara Cody.

« N’en parlons pas, mais es-tu vraiment sûre de vouloir passer ton jour de congé comme ça ? » lui demandai-je.

« Je ne sais pas comment mieux passer mon temps. En tant que chef des chevaliers, l’entraînement de mes subordonnés est ennuyeux, » répondit-elle.

« Hahahaha... Tu avais toujours l’air fatigué avant. Je suis heureux que ton lieu de travail soit devenu agréable maintenant, » déclarai-je.

« Pourtant, avoir plus de temps me fait penser à beaucoup de choses que je n’aurais pas dû imaginer. Un terrain d’entente serait bien mieux, » déclara Cody.

Je ressentais la même chose qu’elle. Alors que je buvais ma bière et que j’allais commander le troisième verre...

*Ding-dong*

… La clochette de la porte avait alors retenti, et un jeune homme vêtu d’une armure de cuir bouilli entra dans le bar, alors que son manteau sombre flottait autour de lui.

Je m’étais alors souvenu de lui. Il était le plus fort aventurier de Rang SS parmi les cinq qui se trouvaient actuellement dans la capitale.

Il s’approcha de Verlaine avec une expression impassible et une cicatrice visible sur son visage pendant que je me disais que ses muscles sculptés et durs comme de l’acier étaient impressionnants. Je pensais à ça, car je pouvais les voir clairement de loin.

Pourtant, la différence entre un Rang SS et un Rang SSS était aberrante. Une personne normale aurait ressenti une aura intimidante venant de lui, mais ni moi ni Cody ne ressentions cela.

Une fois qu’il arriva devant le comptoir, il avait alors parlé. « ... Votre maître de guilde est-il là ? »

« Je suis vraiment désolée, Monsieur, mais nous ne gérons ce bar que pendant notre quart de nuit..., » même Verlaine n’avait nullement été affectée par son aura et avait répondu calmement.

Puis l’homme, sans montrer aucun mécontentement sur son visage, ferma les yeux.

Son expression impassible, parfaite comme l’un des nombreux acteurs qui avaient joué dans la capitale et sa cicatrice, étaient autant d’éléments qui renforçaient la puissance de son aura.

« ... S’il vous plaît, transmettez-lui ce message. Ne venez pas à la Grotte d’Eau, car je ne peux pas garantir la vie de vos membres, » déclara l’homme.

D’habitude, nous allions chercher la Glace Éternelle là-dedans, que nous avions l’habitude d’utiliser pour diluer notre alcool quand il était trop fort. Et aussi, Rigel allait y entrer, car c’était le repaire des bêtes en fuite de la quête qu’il avait acceptée.

« Monsieur, c’est difficile pour moi de comprendre ce que vous vouliez dire, alors puis-je vous demander de vous asseoir au comptoir ? » demanda Verlaine.

« ... Je n’ai pas l’intention de rester longtemps. Mais en tant que collègue de travail, je comprends que cet endroit ait des règles, alors je dois m’y plier. Mais mon message devrait déjà être clair, » déclara l’homme.

Oui, c’était en fait : abandonner cette mission. Qu’aurais-je pu faire en tant qu’ivrogne ?

Après que Verlaine et moi ayons échangé un regard, elle nous avait apporté une bière, à moi et à l’homme, et quand il avait regardé le verre devant lui, son expression n’avait pas bougé d’un pouce.

« ... Vous ne m’achèterez pas avec ça, » déclara l’homme.

« Essayez d’en boire une gorgée. Ne trouvez-vous pas que votre discussion peut attendre ? » demandai-je.

Il m’avait regardé brièvement. Curieusement, son regard ne semblait pas indiquer qu’il était intrigué par moi, il me regardait simplement.

« Qu’est-ce que vous faites maintenant ? » demanda Cody à voix basse, mais l’homme ne se tourna pas vers elle alors qu’il buvait sa bière. À la place, il avait regardé Verlaine — la personne la plus importante de notre guilde — tout en pensant probablement que je n’étais rien.

« Je suis membre de la guilde du Sagittaire d’Azur. Le donneur de quêtes a dit que peu importe le nombre de guildes en compétition pour cette mission, il voulait ces bêtes en fuite à tout prix, mais... c’est une perte de temps. Je suis largement suffisant pour mener à bien cette mission, » déclara l’homme.

« Je vous demande pardon, Monsieur, mais puis-je voir quelque chose qui prouve vos paroles ? » demanda Verlaine.

« ... Est-ce que c’est suffisant ? » demanda l’homme.

L’homme montra à Verlaine sa carte de guilde suspendue à son cou — elle était faite d’acier et ce qui était gravé sur sa surface était ses informations personnelles.

Zect Crucifer, aventurier de Rang SS appartenant à la guilde du Sagittaire d’Azur, s’est engagé six mois auparavant. 22 ans. Travail : Chasseur d’ombres.

Il a donc travaillé dans le royaume, mais il est venu dans la capitale environ six mois avant, hein ? Je ne devrais pas être du genre à parler, mais pourquoi s’était-il joint à une guilde aussi impopulaire que celle de la 11e Rue ?

Mais plus important encore, pourquoi était-il si obsédé par cette demande de chasse ? Même la récompense n’avait rien de spécial, puisqu’elle convenait parfaitement à la difficulté de la quête.

« Oui, cela va. Merci de votre compréhension. Je ne peux pas encore avoir une vue d’ensemble, mais dois-je supposer que vous voulez monopoliser cette demande pour votre guilde ? » demanda Verlaine.

« ... Ce n’est pas lié au Sagittaire d’Azur. C’est une affaire qui ne concerne que moi, » déclara Zect.

« Ce n’est pas une bonne façon de faire. Vous êtes un aventurier, donc en tant que membre de votre guilde, vous êtes aussi son représentant peu importe ce que vous voulez, » déclara Verlaine.

« ... Mêlez-vous de vos affaires. De plus, j’ai seulement demandé à voir le maître de guilde de cette guilde, » déclara Zect.

Cody haussa les épaules face à cette réplique. Comme la conversation semblait terminée, j’avais fait un signe à Verlaine pour qu’elle demande quelque chose de plus précis.

« Cette bête est-elle spéciale pour vous ? » Son murmure s’était fondu dans le bruit du bar, mais Zect l’avait entendue clairement.

Il avait bu sa bière. Une fois que la chope fut vidée, il s’était levé et était parti sans dire un mot.

« ... Je suppose que le silence signifie un consentement, » déclara Verlaine.

« Eh bien, oui..., » déclarai-je.

Je pourrais imaginer plusieurs possibilités. Peut-être que Zect était un ami des marchands, et qu’il s’était produit quelque chose alors il avait voulu saisir les bêtes en fuite tout seul.

Mais il pourrait aussi agir par haine envers l’une de ces bêtes.

Je ne comprenais pas ce qui le poussait à se comporter ainsi, mais je savais quelque chose de sûr : si le groupe de Rigel devait traverser sa route, il ferait face à un danger mortel. Bien que le « Chasseur d’Ombres » soit un nom qui donnait une image précise, c’était en vérité un travail auxiliaire, mais il était toujours impossible pour un groupe d’aventuriers de Rang B moyen de gagner contre un Rang SS.

« Les bêtes ont fui les marchands... hein ? » demanda Cody. « Qu’est-ce que tu vas faire ? Dois-je t’aider ? »

« Non, ne t’inquiète pas. Continue à boire et fais comme chez toi, » lui répondis-je.

Il s’agissait d’une affaire concernant ma guilde, et Cody, qui l’avait probablement comprise, n’avait pas insisté davantage.

Si j’avais vraiment eu besoin de sa puissance, alors je l’aurais demandé sans tourner autour du pot, mais la situation n’était pas si grave.

Pourquoi Zect était-il venu nous prévenir, une guilde rivale, comme celle-ci ? Et même si je voulais voir de quoi il était capable, il y avait quelque chose qui me tracassait.

« ... Ça fait mal de te voir apprécier autant ça. Tu n’as pas fait cette tête quand je t’ai invité à t’entraîner avec moi, » déclara Cody.

« Vraiment ? Mais franchement, j’ai hâte d’y être, » lui répondis-je.

« Ça veut dire qu’on ne peut pas le satisfaire et le convaincre avec de la bière, n’est-ce pas ? » demanda Verlaine.

Oui, Verlaine avait frappé dans le mille. Mais si je pouvais le faire rejoindre ma guilde et le convaincre que j’étais le maître de guilde, Zect apporterait un impact et une influence énormes à la Chope d’Argent.

Je ne savais pas encore pourquoi il faisait partie du Sagittaire d’Azur, mais c’était exactement l’information clé pour résoudre ce problème.

La solution que je voulais nous aurait fait gagner la récompense de la quête sans heurter les épées de Zect tout en respectant son but.

Si j’avais pu le faire rejoindre ma guilde, alors j’aurais pu jouir d’une vie encore plus paisible... Et puis, ma guilde n’est pas pire que le Sagittaire d’Azur, donc même Zect aurait accepté de la rejoindre.

« Nous nous préparerons à dompter les bêtes, » déclarai-je.

Peu importe ce que Zect pensait, il n’y avait qu’une seule chose qui nous pousserait dans la bonne direction : savoir de quelles bêtes on parlait.

Et bien, grâce à mon réseau d’information, il ne m’avait pas été difficile de savoir à quoi nous allions être confrontés.

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Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

2 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre.

  2. Merci pour le chapitre!

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