Il ne voulait pas être le Centre de l’Attention – Tome 1 – Chapitre 5

Bannière de Il ne voulait pas être le Centre de l’Attention ***

Chapitre 5 : Le Héros à l’Épée Sacrée et une Nouvelle Demande

La nuit, le bar du Verseau d’Argent était toujours rempli de monde. Ou plutôt devrais-je le dire différemment ? Comme il n’y avait pas beaucoup de places disponibles, lorsque la capacité était dépassée, nous avions caché le panneau à la porte d’entrée afin que personne ne souhaite y entrer. Une file d’attente devant la porte attirerait bien trop l’attention. Après tout, notre guilde servait de lieu de rassemblement pour les guildes alliées et nous devions nous occuper des demandes.

Nous ne pouvions pas nous permettre de penser au profit lié à la vente de nourriture et de boisson.

Mylarka, la Princesse et Aileen voulaient continuer à se parler même après avoir commencé le quart de nuit, alors je les avais amenées à une table sur le côté puis je m’étais arrangé pour leur fournir l’équivalent d’une salle privée pour elles. Il était impossible de les voir depuis l’extérieur quand le rideau était en place, mais comme elles étaient près du comptoir, j’entendais parfois des fragments de leur conversation.

« Mylarka, comment ça se passe à l’académie ? J’ai entendu dire que tu avais fait un tas d’autre de tes expériences absurdes, » demanda Aileen.

« Je détruis des bâtiments faits de divers matériaux avec de la magie pour voir quelle est la meilleure façon de les briser pendant un siège, mais puisque je suis la seule à pouvoir mettre ces expériences en pratique... Je pensais à rendre ces sorts à la portée de tout le monde, » déclara Mylarka.

« Depuis que le Seigneur des Démons a été vaincu, certains des monstres restants, les “Égarés”, ont commencé à construire des forteresses. Mylarka veut les attaquer quand ils commencent à causer des problèmes aux citoyens..., » déclara la Princesse.

« Les orcs, les ogres et les trolls ont des aptitudes de reproductions vraiment incroyables. Les laisser seuls peut devenir un véritable problème. En fait, nous devrions demander à une guilde de prendre soin d’eux, mais les frais sont trop élevés, » déclara Mylarka.

Le fait d’entendre que Mylarka voulait protéger les habitants et agir comme un héros était réconfortant.

Bien que je n’avais pas besoin d’entendre parler de ses expériences.

« Même si les monstres de mon royaume ne sont plus hostiles, ceux qui sont à l’extérieur finiront par attaquer, Hmm... ? » me murmura le Seigneur des Démons.

Leur conversation se poursuivit de leur côté. « Eh bien ! Au moins maintenant, nous avons beaucoup moins de monstres pour lesquels il faut s’inquiéter. Nous devons juste vaincre ceux qui envahissent des royaumes voisins et traiter correctement les monstres volants, » déclara Mylarka.

« Je vois. En parlant de cela, il est dit qu’un dragon de feu a embrasé la forêt à proximité de la Capitale Impériale. Puisque c’est la saison des amours, il est probablement passé dans cette région afin de rechercher de la nourriture, » déclara Aileen.

J’avais aussi entendu parler de quelques dragons qui avaient attaqué les personnes qui travaillaient dans la forêt. Si quelqu’un m’avait envoyé une demande, j’aurais pris soin d’eux moi-même, mais j’attendais encore.

De plus, il y avait aussi des aventuriers de Rang S dans le Bélier Blanc, donc si quelqu’un envoyait une demande pour s’occuper de ces bêtes, ils auraient probablement pu s’en charger.

« Maître, n’es-tu pas intéressé par le fait de vaincre ce dragon ? » demanda le Seigneur des Démons.

« Compte tenu des ressources qu’ils laissent tomber... oui, je le suis, » répondis-je. « Mais si je le faisais, j’attirerais trop l’attention. Je dois prendre les mesures appropriées pour ce genre de travail. »

« Je vois... Un dragon de feu pourrait attaquer les habitants, non ? » demanda le Seigneur des Démons.

« Verlaine, voici un autre ordre. Ne paressez pas et ne bavardez pas trop avec ce monsieur. Faites votre travail correctement, d’accord ~ ? » déclarai-je, parlant de moi-même à la troisième personne.

Comme il s’agissait du quart de nuit, l’une de nos serveuses à temps partiel aidait au bar. Elle était une pickpocket des bidonvilles. Voilà pourquoi elle avait été enregistrée en tant que voleur dans notre guilde.

« J’arrive. À plus tard, Monsieur, » déclara Verlaine, jouant le jeu.

« Bien sûr. Tu me trouveras ici en train de boire, » dis-je.

Verlaine Elsain était le vrai nom du Seigneur des Démons. Toutes les personnes la connaissaient toutes comme étant le « Seigneur des Démons », il était donc presque impossible que quelqu’un reconnaisse son véritable nom, mais je n’aimais pas que ce risque puisse exister.

« Elsain » était le nom du Royaume du Seigneur des Démons, et « Verlaine » était le douzième Seigneur des Démons. L’histoire de ce royaume était bien plus ancienne que celle d’Albein, qui comptait cinquante-deux générations. C’était parce que nous devions prendre en compte la durée de vie moyenne entre les races et la fréquence des rébellions. Dans le passé, les guerres pour le trône avaient éclaté dans le Royaume d’Albein, mais maintenant la situation était beaucoup plus calme.

« Écoute, Aileen. Ça fait un certain temps que cette fille elfe a commencé à travailler ici, mais n’a-t-elle pas l’air de quelqu’un que nous connaissons ? » demanda Mylarka.

Je savais qu’elle allait remarquer cela... même si le Seigneur des Démons se déguisait, son visage était le même, et Mylarka était trop forte.

« En ayant parlé avec elle, je peux te dire que Verlaine est une bonne personne. Elle aide quand elle le peut, et c’est elle qui s’occupe tout le temps de ce bar. Même Queue a l’air content de l’avoir avec lui, tu ne le penses pas ? » demanda Aileen.

« ... Mmmh. N’est-elle pas le genre de femme qui le tromperait ? » demanda Mylarka.

« Tu n’as pas à te soucier de ça. Elle fait de son mieux pour être reconnue par lui, » déclara Aileen.

« Être reconnue... ? J-Je suis désolée. Peut-être ressent-elle quelque chose envers Sire Queue ? » déclara la Princesse.

Je me demandais si c’était bien de laisser la Princesse rester ici, mais je devinais qu’elle avait déjà demandé à Mylarka de dire à sa famille qu’elle allait dormir chez elle afin d’étudier.

Après tout, leur séjour ici n’allait pas faire beaucoup de différence, et il n’y aurait pas de problèmes tant qu’elles n’étaient pas découvertes.

« Ah, qui sait. Je pense qu’elle veut juste reprendre ce qu’elle a, » déclara Aileen.

« Je me demande si Queue a remarqué que travailler ici n’est qu’une excuse pour elle... Nous devrions le lui dire quand elle ne sera pas là, » déclara Mylarka.

« Mylarka, chaque métier a ses propres libertés. N’est-ce pas bien ? Pour ma part, cela ne me dérangerait pas de passer plus de temps avec lui, alors, » déclara la Princesse.

« Je le savais... tu ne peux pas le sortir de ta tête, n’est-ce pas ? » déclara Mylarka.

« Je-je suis désolée. Mais je suis vraiment contente qu’il m’ait aidée..., » déclara la Princesse.

Dieu merci, je n’étais pas assis avec elles, sinon je ne serais pas parti de là très facilement.

Dling Dlong~

La cloche de la porte sonna alors que je noyais mes soucis dans l’alcool.

Un type à capuchon, vêtu d’un long pardessus brun foncé, s’était approché du comptoir, se dirigeant droit vers moi.

« Puis-je m’asseoir ici ? » demanda-t-il.

« Bien sûr, le siège n’est pas pris, » répondis-je.

C’était Cody — la Sainte Épée de Lumière.

Je lui avais dit d’éviter d’attirer l’attention quand il venait ici, et je savais qu’il allait bientôt venir ici, mais c’était arrivé plus tôt que prévu.

Il avait alors enlevé son capuchon et m’avait montré son léger sourire habituel.

Il avait l’air mieux que la dernière fois qu’il était venu ici.

« Monsieur, que voudriez-vous commander ? » demanda Verlaine.

« Une bière froide, s’il vous plaît, » déclara Cody.

« D’accord, » répondit-elle.

La bière, par opposition aux boissons mélangées, était servie tout de suite parce qu’il suffisait de les verser dans un verre. De plus, même s’il y avait énormément de bars dans la ville, le mien était le seul à avoir un entrepôt frigorifique où nous gardions des boissons.

Verlaine savait que j’allais demander une nouvelle bière, alors elle en apporta deux.

Après un toast, Cody en avait bu la moitié.

« Mmm... génial. Les bières d’ici ont toujours un goût si incroyable, » déclara Cody.

« Eh bien, nous n’avons pas le même fournisseur que les autres bars. Chaque bière a un goût différent selon sa recette, » déclarai-je.

« Tu es toujours si méticuleux quand il s’agit de ce genre de chose, n’est-ce pas, Queue ? » demanda Cody. « Je pense que ta précision sur le moindre détail serait évidente dans n’importe quel magasin que tu ouvrirais. »

« Je veux juste avoir de bonnes boissons. Plus tu essayes d’attirer les personnes dans un bar, moins il fonctionne comme un véritable bar, » dis-je.

Je n’essayais pas vraiment de cacher notre discussion. Le bar était juste une tentative de dissimuler notre supériorité en tant que guilde... mais bien sûr cela n’était pas quelque chose que je pouvais dire ouvertement.

Cody avait bu le reste de sa bière puis il avait commencé à manger des collations. À en juger par la façon dont il buvait, il ressemblait à un jeune soldat qui buvait avec un ami, bien plus que le général en chef de l’armée.

Je ne pouvais pas nier notre amitié. Et Cody n’avait jamais d’arrières pensés.

Il était vraiment un bon gars, et même s’il avait maintenant beaucoup de responsabilités et de contraintes, il n’avait pas changé à cet égard.

« Écoute... es-tu derrière la bataille faite par la Princesse ? » demanda Cody.

« Mylarka a aussi dit ça, et je pensais que toi aussi tu le remarquerais... Je pense que c’est évident pour quelqu’un qui connaît ma magie, » répondis-je.

« Non, je n’ai ressenti aucune trace de magie, mais voir ce genre d’amélioration magique m’a rendu nostalgique, » dit-il. « C’était juste une supposition de mon côté. »

« Oh, es-tu là pour ça ? Tu es vraiment honnête, » dis-je.

« Hahaha... Je pense que Mylarka va bientôt venir ici, » dit-il. « Il est impossible qu’elle ne vienne pas après avoir été témoin de ce combat. Tu peux vraiment influencer la capitale, bien que seulement quelques-uns se souviennent de “Guy — l’Oublié”. »

Si Cody déclarait une telle chose, alors c’était que mon plan se déroulait parfaitement.

Connaissant la quantité d’informations auxquelles il pouvait accéder, si mon nom n’apparaissait nulle part, c’était que je me cachais bien.

« Mh~ ! Ces collations sont également géniales ! Est-ce des noix frites ? » demanda Cody.

« Ce sont des noix grillées. Elles sont bonnes simplement au naturel, mais quand vous les faites griller, elles ont une saveur encore plus forte, » déclarai-je.

« Ouais... et elles sont addictives..., » déclara Cody.

« Nous sommes le seul bar qui fournit cette collation. Prends-en autant que tu veux, » dis-je.

« Tu es toujours si généreux. Quoi qu’il en soit, ce sentiment... est-ce ma résistance au feu qui augmente ? » demanda-t-il.

« Oui, c’est bien ça. Nous devrions aussi accorder les boissons ainsi. Car je me prépare à combattre un monstre cracheur de feu, » dis-je.

J’avais fourré des noix dans ma bouche, me délectant de leur saveur.

Elles avaient vraiment bon goût. Le casse-croûte parfait pour la bière.

Cody regarda le bol contenant les collations.

Il affichait le genre d’expression qui annonçait le début d’une affaire sérieuse.

Bien sûr, ce moment n’était pas une exception.

« Queue, j’ai une faveur à te demander. Je ne veux pas le faire, mais je ne peux demander à personne d’autre, » déclara Cody.

« J’aimerais refuser, mais... ça dépend de la demande, » répondis-je. « Rien n’est impossible pour ma guilde, mais nous n’acceptons pas toutes les demandes. »

J’avais souhaité que les filles n’écoutent pas, mais comme elles discutaient encore entre elles, elles ne semblaient pas avoir remarqué la présence de Cody.

« De quoi s’agit-il ? Si tu as besoin de chercher un chat, tu peux demander à quelqu’un d’autre, mais je considérerai ta proposition avant de la décliner, » déclarai-je.

« Je pourrais le faire moi-même... même si cela me demandait des jours de recherches inutiles, » dit-il.

Cody avait maintenant un gentil sourire sur son visage. Il ne savait pas jusqu’à quelle profondeur pouvait aller mon réseau d’information, mais j’avais estimé que c’était sans pareil dans la capitale.

Cependant, cela n’était pas nécessairement vrai.

Cody reprit son expression sérieuse et baissa la voix pour que je puisse être le seul à l’entendre.

« Timis, l’une de mes subordonnées et commandantes d’une centaine de soldats, s’est portée volontaire pour vaincre le dragon qui a mis le feu à la forêt à l’est de la capitale, » déclara-t-il.

« Une centaine de soldats, hein ? À combien est son score ? » demandai-je.

« Elle est une aventurière de rang C avec mille huit cent quarante points, » répondit Cody.

Pour diriger un millier de soldats, il fallait avoir au moins un score correspondant à un aventurier de rang B.

Même six aventuriers de rang A pourraient échouer quand il s’agit d’une bataille face à un dragon.

En clair, si Timis allait combattre cette bête, elle serait morte ainsi que son peloton.

« La laisser y aller est une idiotie, » dis-je.

« Sa Majesté lui-même m’a ordonné de le faire, et il m’a lui-même demandé de lui accorder cette chance. Et aussi, elle fait vraiment de son mieux pour obtenir une promotion... Peux-tu l’aider ? » demanda Cody.

« Je ne veux pas vraiment le demander, mais... quelle est sa relation avec le roi ? » demandai-je.

« Elle est la fille de sa concubine. Elle est qualifiée dans les arts martiaux et elle est une grande lanceuse même parmi ses collègues généraux, mais elle est trop désireuse de gravir les échelons, » dit-il.

Un dragon apparaissant si proche était une occasion en or pour elle.

« Sa fille illégitime... ? » dis-je. « Si Manarina n’était pas là, Timis aurait été l’héritière légitime du trône. Je suppose que c’est la raison qui fait qu’elle veut montrer ses compétences en tant que soldat. Je ne pense pas que ce soit faux, mais si tu la laissais mourir à cause de l’ordre de son père, les choses pourraient devenir ennuyeuses. »

« C’est vrai..., » déclara Cody.

Cody avait d’énormes responsabilités sur ses épaules, et son vice-général était complètement dépendant de lui. S’il disparaissait, ses subalternes auraient été mobilisés pour le retrouver... Si le roi découvrait qu’il s’était installé dans la capitale, il aurait deviné facilement la raison derrière cela.

Personne ne pourrait blâmer Cody s’il pensait que Timis était vouée à l’échec.

Ce n’était pas une situation facile, mais il était toujours loyal envers le roi.

Le roi avait même permis aux parents de Cody de se retirer et de vivre loin du danger.

Avec son pouvoir, Cody aurait pu faire prospérer le royaume, mais il avait dit qu’il n’avait pas de telles ambitions. Il n’avait jamais été arrogant. Et la paix du royaume était sans aucun doute là grâce à sa présence en tant que général de l’armée.

« Si je dis au groupe de Timis qu’ils vont trouver la réponse qu’ils cherchent ici, pourrais-tu l’aider à réussir cette mission ? » demanda-t-il.

La demande de la Princesse n’était pas difficile à gérer. Car l’écart entre le score des deux adversaires n’était pas très important, et parce que son opposant était humaine... mais cette fois nous parlions d’un dragon cracheur de feu. Même le plus faible d’entre eux aurait quand même un score minimum de douze mille points. Un chevalier avec un mauvais score tel que Timis aurait pu supporter seulement deux coups.

La première attaque aurait enlevé son armure, la seconde, sa vie.

Et aussi, quand un dragon devait affronter plusieurs ennemis en même temps, il envoyait son souffle de feu pour en neutraliser plusieurs à la fois. Le régiment aurait subi de massives pertes.

Mais... il y avait un truc afin de vaincre un dragon de feu. S’ils l’utilisaient, ils pourraient réussir, indépendamment de l’écart entre leurs capacités.

Ce n’était pas la première fois qu’un dragon attaquait la forêt de Belfon.

Deux ans auparavant, je m’étais moi-même occupé de lui.

Bien sûr, je venais de dire aux membres de ma guilde ce qu’il fallait faire.

La requête de Cody était de conduire une jeune femme-chevalier qui aspirait à tuer un dragon sans aucun sort.

Si vous vous demandiez si c’était possible, laissez-moi vous dire ceci.

Avec des préparations adéquates, rien n’est impossible.

***

Si vous avez trouvé une faute d’orthographe, informez-nous en sélectionnant le texte en question et en appuyant sur Ctrl + Entrée s’il vous plaît. Il est conseillé de se connecter sur un compte avant de le faire.

8 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre

  2. Merci pour le cadeau.
    P.S : Oh, la suite s’annonce excitante.

  3. Merci pour le chapitre vivement la suite

  4. Merci pour le chapitre!!!

  5. Barthélémy Lelièvre

    Merci pour le chapitre

  6. pourquoi un dragon a 12 000 point? c’est plus que le roi démon ou les héros qui sont censé avoir que 10 000 point… ou c’est moi qui me trompe?

Laisser un commentaire