Il ne voulait pas être le Centre de l’Attention – Tome 1 – Chapitre 15

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Chapitre 15 : Les massages et la fille du grenier

J’étais le cinquième membre présent dans l’expédition afin d’exterminer le Seigneur-Démon.

En surveillant mes camarades, j’avais dû faire face à de nombreux problèmes.

L’un d’entre eux était que même si j’accompagnais probablement les personnes les plus puissantes du monde, leurs jeunes corps ne pouvaient pas supporter le dur voyage, et donc, nous avions dû prendre quelques pauses pour les laisser se reposer.

À l’époque, Yuma avait neuf ans, et Mylarka avait onze ans. Aucune d’elles n’était habituée à marcher longtemps, donc je devais souvent les porter sur mes épaules.

Si leurs jambes étaient si douloureuses qu’elles ne pouvaient plus bouger le lendemain, le groupe aurait été considérablement affaibli, alors, comme je doutais de mon score d’aventurier, j’avais fini par m’occuper des conditions de chacun d’eux.

Cody était beaucoup plus robuste que les deux autres, au point que nous avions commencé à plaisanter à ce sujet.

« Cody le répulsif du froid », c’était ainsi que nous l’avions surnommé.

Le corps d’Aileen était si fort qu’elle n’aurait pas perdu même face à une armée d’hommes. Elle m’avait donné le privilège de l’appeler la « fille d’acier », même si je n’avais jamais vraiment commencé à utiliser cet alias.

En tout cas, afin de garder mes camarades dans leurs meilleures conditions physiques et mentales, j’avais dû polir beaucoup de compétences.

Le résultat était un mélange de Magie Curative, de Magie de Soutiens et d’autres techniques tels que le massage et l’acuponcture.

« Aaah... Nnnh... Queue, tu es si compétent... Ça fait un moment depuis que tu n’es pas allé si profondément..., » murmura Aileen.

« On dirait que les effets de ma magie ont atteint ton noyau... mais s’il te plaît, évite de faire des commentaires. De plus, je m’appelle Sebas, » déclarai-je.

« M-Mais... le fait de prononcer ton véritable nom me fait me sentir plus à l’aise, » répondit-elle.

« Oh ! Eh bien, ce n’est pas un problème tant que les autres ne l’ont pas entendu. Je vais essayer de te faire plaisir, puisque tu acceptes toujours les demandes difficiles. Veux-tu être massée quelque part en particulier ? » demandai-je.

« ... Non, je ne sais pas vraiment... peut-être mes bras ? » demanda Aileen.

« Ça aurait été plus facile si tu avais une requête particulière, » déclarai-je.

« J-J’ai essayé de dire la première chose qui m’a traversé l’esprit ! » répondit-elle. « Je sais que tu n’essaieras pas de faire quelque chose d’étrange ! »

Elle venait de dire qu’elle me faisait confiance, tout comme l’avait dit Mylarka avant ça.

Au début, les muscles de son dos jusqu’à ses hanches étaient raides, mais elle se détendit lentement, et était maintenant sans défense.

J’avais allumé de l’encens afin d’amplifier l’effet relaxant, pensant qu’il aurait mieux valu la laisser dormir. J’avais dû utiliser un outil, car je ne connaissais aucune technique pour reproduire le même effet.

« ... Euh... Queue, ce n’est pas comme si je ne te voyais pas comme un homme..., » déclara Aileen.

« Merci de vous inquiéter de ça, Mademoiselle. Je vais passer après ça à vos bras, » dis-je sur un ton formel.

« Cela sonne de façon inattendue comme venant d’un majordome. Cette façon de parler te convient, » dit-elle.

« D’où vient cette “façon inattendue”... ? Bien que je suppose que ce n’est pas le bon moment pour se plaindre, » dis-je.

Aileen portait une simple robe une pièce, et non pas ses vêtements habituels d’artiste martiale. Ses manches étaient courtes, donc elles ne dérangeaient pas mon massage. J’avais placé mes mains sur ses épaules, puis j’avais ajusté son débit sanguin, et lentement j’avais fait se détendre ses bras.

« Nhah... D-Désolée, je ne voulais pas me plaindre... Je suppose que je suis plus raide que prévu..., » dit-elle.

« Vous avez fait de votre mieux jusqu’ici, mais vous avez accumulé beaucoup de stress sans vous en apercevoir, » dis-je. « Vous devriez vous reposer comme ça de temps en temps. »

« M-Merci... Hmmm... mais si tu faittttt... Çaaaaa...! Ah, ici ! Aaaahh...! » s’exclama-t-elle.

« Je ne fais que des choses tout à fait normales. S’il vous plaît, essayez de garder le contrôle de vos réactions, » dis-je.

« M-Mais, tu es si... si bon... Qu-Q-uand tu me masses les bras, je me sens si biennnn... ! » répondit-elle.

« J’effectue un traitement médical, c’est pourquoi ça fait tant de bien, » dis-je. « Ça ferait mal si je n’utilisais pas la magie, mais je n’ai pas besoin d’utiliser beaucoup de force avec cette méthode. »

« Je-je vois... Ça fait du bien à cause de la magie... Tu es trop sérieux pour quelque chose comme ça... » dit-elle.

J’avais gardé le « je suis toujours sérieux » pour moi-même, et j’avais fini le massage sur ses bras. Ensuite, j’avais tendu les mains vers les muscles raides de son dos.

En baissant les yeux, j’avais regardé les fesses d’Aileen. On disait que les grandes hanches étaient idéales pour un accouchement en toute sécurité, et les siennes étaient exactement comme ça.

Bien que soudainement, le visage de ses parents avait surgi dans ma tête.

« Aaah~ ! J’ai l’impression de fondre encore ~ ! Ceci est un sentiment addictif ~ ! » s’exclama-t-elle.

« Il est préférable de laisser circuler la magie dans le corps en massant les hanches, » dis-je.

« Je-je ne sais pas ce que c’est, mais j’ai envie... un tourbillon chaud entre ma taille et mes hanches..., » murmura-t-elle.

« Je ne vais plus en verser en vous, mais je voulais que vous l’essayiez. De toute façon, vous avez de très belles jambes... Comment avez-vous pu acquérir vos muscles de façon si parfaite ? » demandai-je, jouant mon rôle de majordome.

« O-Oh ! Mon Dieu ! Il me fait des compliments... Je-je... ne peux plus résister... Hnnn... ! » dit-elle.

Je ne pouvais pas comprendre si c’était une bonne ou une mauvaise chose. Je pourrais m’arrêter là si elle le voulait, et puisqu’elle était maintenant trop détendue, elle ne pouvait plus gémir et chaque fois que j’utilisais de la magie, son corps se contractait. Ce n’était pas volontaire.

Lorsque les muscles recevaient directement de la magie curative, ils se contractaient avant la guérison.

J’étais ensuite descendu de ses cuisses à ses mollets, et elle avait perdu connaissance pendant que je massais ses pieds. La courbure que représentait la partie inférieure de la silhouette de son corps correspondait parfaitement à celle d’une artiste martiale, et on disait que c’était quelque chose de très agréable de contempler de telles jambes, mais j’avais rejeté toutes ses pensées, je m’étais essuyé le front et je m’étais ressaisi.

Après avoir fini, j’avais dit à Mylarka d’entrer.

« ... Comment Aileen, qui n’était pas particulièrement fatiguée, pourrait-elle s’endormir lors d’un massage ? » demanda Mylarka.

« Je l’ai aidée à se détendre autant que possible. S’il vous plaît, couchez-vous sur ce lit, Mademoiselle, » dis-je.

« N-Ne dis pas lit. C’est lubrique quand tu le dis, » déclara Mylarka.

Il y avait beaucoup de questions que je voulais poser en tant que majordome, comme « Que pourriez-vous imaginer qui pourrait se produire sur ce lit ? », mais je m’étais souvenu qu’Yuma était l’invitée spéciale, donc je devais mettre fin rapidement au massage de Mylarka.

« ... Je me souviens que tu n’as massé que mes jambes la dernière fois... mais as-tu massé tout le corps d’Aileen ? » demanda-t-elle.

« Tout à fait, » répondis-je. « Je l’ai détendue et j’ai fait disparaître la fatigue de ses muscles en utilisant la Magie Curative. »

« J-Je vois..., » dit-elle. « Je suppose qu’elle t’a autorisé à masser l’arrière de son corps, non ? Cependant, je ne comprends pas pourquoi elle est maintenant de face. »

« Exactement, » dis-je. « Pourtant, si vous avez une demande pour ce massage, je vais l’accomplir au mieux de mes capacités. »

« ... Traite-moi comme Aileen, s’il te plaît. Mais commence par mes pieds. Cela va m’aider à me relaxer, » dit-elle.

Elle s’était assise sur le lit et remonta sa jupe en faisant attention de ne pas me laisser voir ce qu’il y avait en dessous. J’avais ensuite enlevé ses bottes, comme je l’avais déjà fait dans le passé.

De retour dans notre voyage, elle ne portait rien sous ses bottes, mais maintenant, elle portait des collants noirs. C’était seulement une autre confirmation de combien elle avait grandi au cours de ces cinq années. Il s’agissait seulement d’une petite partie de la noblesse qui les portait, mais en tant que professeur de l’académie de magie, elle pouvait engager une couturière personnelle. Les collants blancs faits de chanvre étaient courants, alors que ceux qu’elle portait étaient faits de soies noires provenant de vers à soie. Même si je pouvais comprendre leur matière à partir d’une simple touche, je n’avais jamais vu de collants comme ceux-là.

« ... Q-Quoi, devrais-je aussi enlever mes collants ? » demanda-t-elle. « Être pieds nus est embarrassant... »

« Non, ils ne sont pas un problème, » dis-je. « Commençons le massage. Avec toute cette marche, je suis sûre que maintenant, vous devez être fatiguée. »

« Une distance comme ça n’est pas..., » commença-t-elle.

« Ces bottes sont un nouvel achat, n’est-ce pas ? » demandai-je. « Êtes-vous déjà habituée à elles ? »

« E-Eh bien, c’est..., » commença-t-elle.

Alors que je tenais son pied, j’avais appuyé mes doigts sur la plante de ses pieds. J’avais ainsi pu confirmer que les escarres de ses chaussures pourraient bientôt apparaître, alors j’avais commencé à utiliser la magie curative.

« ... Tu es assez bon. Tu ressembles plus à un médecin qu’à un maître de guilde, n’est-ce pas... non... ! Nh... C-Ce sentiment chaud... Utilises-tu de la magie ? » demanda-t-elle.

« Tout à fait, » dis-je. « J’ai tendance à l’utiliser pour les massages. Jusqu’à ce que Mademoiselle s’habitue à ses nouvelles bottes, je devrais vous aider comme je le peux. Lumière de guérison... Régénération. »

Mylarka n’avait offert aucune résistance. Il semblait que les endroits où la fatigue s’accumulait le plus étaient ses yeux, ses épaules et sa taille. Cela était probablement lié à son travail en tant qu’enseignante, puisqu’elle devait s’asseoir pendant de longues heures et s’occuper de la paperasse.

« Mademoiselle, si vous pouviez m’accorder un peu plus de votre temps, je vous suggère fortement de me laisser traiter tout votre corps, » dis-je.

« ... D’accord. Je ne vais pas m’endormir comme Aileen. Je suis venue ici pour une raison importante, alors je dois être vigilante, » déclara-t-elle.

« Ce n’est pas nécessaire. Vous devriez passer le temps jusqu’au dîner comme vous le souhaitez, » dis-je. « Vous pourriez être fatiguée à cause de votre travail, alors peut-être que prendre un bon repos vous sera bénéfique. »

Quand j’avais fini avec ses pieds, elle s’était couchée sur le lit.

Je me demandais comment allait Aileen, qui dormait encore tout près de nous, mais je n’avais pas fait part de mes doutes et j’avais continué mes devoirs.

« Je t’ai dit d’être hospitalier, mais... même si ta façon de parler comme un majordome semble forcée, elle n’est pas aussi mauvaise que je l’imaginais, » déclara-t-elle.

Elle agissait d’une manière plus mature que d’habitude... Je me demandais si j’aurais dû agir d’une manière plus gentleman quand je voulais qu’elle m’écoute.

Alors que je reconnaissais l’existence d’une Mylarka sans défense, qui était maintenant allongée sur sa face avant, je pressai mes doigts sur son dos, et elle laissa échapper une douce voix. Je faisais semblant de ne pas l’entendre et continuais mon massage professionnel avec indifférence.

***

À la fin, Mylarka s’était endormie et j’avais invité Yuma dans la pièce, mais comme elle trouvait troublant d’être touchée par un homme, j’effectuai un « massage sans contact ».

Je n’avais fait qu’utiliser de la magie sans la toucher directement.

Elle s’était assise sur le lit et j’avais commencé à verser de la magie en elle en tenant mes mains en l’air. Comme prévu, étant donné l’énorme travail qu’elle devait faire, elle avait accumulé beaucoup de stress. L’accumuler ainsi dans son petit corps semblait un exploit incroyable, mais elle avait besoin de se détendre.

« C’est vraiment agréable, Monsieur Sebas. Vous pouvez utiliser Magie Curative, n’est-ce pas ? » demanda Yuma.

« Je me dois de maîtriser toute capacité qui pourrait plaire à mes invités, » dis-je.

Si je lui disais que je pourrais utiliser à la fois la magie curative et de soutien, elle aurait compris mon identité.

Pourtant, il n’aurait pas été étrange si elle, qui avait déjà reçu mes massages dans le passé, reliait les points. Heureusement, il semblait qu’elle ne remarquait rien.

« J’ai un important camarade... peut-être, l’appeler un ami serait plus approprié... qui peut aussi utiliser la magie curative, » dit Yuma.

« ... Oh, connaissez-vous quelqu’un comme ça ? » demandai-je.

« Oui, » répondit-elle. « Il semble de prime abord une personne froide, mais il pense tout le temps aux personnes qui l’entourent. Même si je suis une prêtresse, je ne peux pas utiliser la magie de guérison. Pourtant, il ne s’est jamais fâché et il a continué patiemment à nous guérir. Chaque fois que je le regardais faire ces traitements, je pensais que je voulais aussi pouvoir faire ça... »

Il était probable qu’elle faisait référence à Queue d’Argent... Moi.

Je ne savais pas qu’elle pensait beaucoup à moi, et je me demandais si le fait que j’entendais cela alors que j’étais déguisé était correct.

La seule chose que je pouvais faire à ce moment-là était de lui répondre comme l’aurait fait un majordome.

« Je suis sûr qu’il a un profond respect pour vous, Mademoiselle Yuma, » dis-je. « Votre métier est merveilleux, il apaise le cœur des gens. »

« V-Vraiment... ? J’ai encore un long chemin à parcourir et je n’ai pu aider personne jusqu’à présent..., » répondit-elle.

« Aussi simple que je puisse l’être, je veux toujours soutenir votre travail acharné, » dis-je. « Je me demande si ma volonté est partagée par tous les autres... De toute façon, le massage est fini. »

« Ah... J-Je vois. Mon corps se sent incroyablement plus léger. Merci beaucoup, » dit-elle.

Elle se leva et inclina la tête avec gratitude.

Ses cheveux, qui atteignaient presque ses épaules, se balançaient doucement, et elle commença à les brosser timidement des deux mains. Ce geste innocent m’avait fait penser qu’elle n’avait pas beaucoup changé vis-à-vis de l’Yuma dont je me souvenais.

« ... Eh bien, il est temps pour moi de préparer le dîner, » dis-je.

« D-D’accord. Encore merci. Je me reposerai jusqu’à ce que les deux autres se réveillent, » dit-elle.

« Faites comme chez vous. Si vous voulez bien m’excuser, » dis-je.

Je les avais laissées dans la pièce. J’avais déjà tout ce dont j’avais besoin pour préparer le dîner, donc je n’aurais pas eu de problèmes à le faire moi-même...

Mais en pensant à cela, j’avais entendu les pas de quelqu’un faire écho dans le couloir.

À part Mylarka, Aileen, Yuma et moi, il ne devrait pas y avoir quelqu’un d’autre dans ce manoir. Pourtant, je pouvais les entendre clairement.

J’avais donc décidé de les suivre.

Le deuxième étage comptait douze pièces, et celle des filles était du côté est.

Personne ne devrait utiliser celles du côté ouest. J’avais ouvert les chambres et vérifié si quelqu’un était là, mais je n’avais vu personne. La salle d’art était aussi vide.

Alors que je pensais à ça, peut-être... le grenier.

Les escaliers qui y menaient étaient du côté ouest du deuxième étage.

J’avais déjà vérifié à la fois ici et la cave, mais je devinais que quelque chose aurait pu changer à la tombée de la nuit.

C’était censé être une maison hantée. Face à cette réalité, alors qu’un peu de tension avait commencé à s’accumuler en moi, je m’étais dirigé vers le grenier.

Quand j’ouvris la porte et entrai... les couleurs chaudes et sombres du crépuscule qui passait à travers la fenêtre peignirent la pièce.

Debout devant moi se trouvait une petite fille. À en juger par sa robe noire et la coiffe placée sur ses longs cheveux argentés, je devinais qu’elle aurait pu être d’une lignée de noble.

« ... Qui pouvez-vous être ? Comment êtes-vous entrée dans ce manoir ? » demandai-je.

Elle avait soulevé l’ourlet de sa jupe avant de répondre. « ... Il s’agit de la première fois que nous nous rencontrons. Je suis l’ancienne propriétaire de ce manoir. »

Il semblait que ma conjecture soit correcte.

L’ancienne propriétaire... Pourquoi était-elle dans le grenier ? Et où était-elle quand j’avais enquêté sur le bâtiment avec les membres de ma guilde ?

Il y avait beaucoup de choses que je voulais lui demander, mais quelque chose de bien plus important que toute autre chose avait attiré mon attention.

Sa beauté à couper le souffle, qui me rappelait celle d’une belle peinture, m’avait fait oublier tout le reste pendant quelques secondes.

***

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3 commentaires :

  1. Dominique Ringuet

    Merci pour le chapitre!

  2. Merci pour le chapitre

  3. Merci pour le chapitre

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