Genjitsushugisha no Oukokukaizouki – Tome 9 – Chapitre 1

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Chapitre 1 : Rencontre dans le ciel

« Regarde, Souma ! » appela Naden. « Il n’y a que de la fumée qui vient de là-bas ! »

« Hé, tu as raison, » répondis-je.

Quand j’avais regardé devant moi pour voir de quoi parlait Naden sous sa forme de ryuu, il y avait effectivement de la fumée dans la zone qui se répandait près du pied d’une montagne.

C’était probablement de la poussière soulevée par une bataille. Quand d’innombrables personnes et monstres couraient partout, frappant le sol, le sable dansait dans l’air. Cela voulait-il dire que le château de Wedan était sur cette montagne ?

Selon le rapport de Kagetora, d’innombrables monstres… essentiellement, un grand nombre d’individus différents… avançaient sur Wedan. Pour être plus précis, il y avait divers monstres de grandes et petites espèces qui attaquaient, donc un compte précis était impossible dans la situation actuelle.

Pour ce qui était de la zone qu’ils couvraient, vue du ciel, c’était apparemment à peu près la même chose qu’une armée de 60 000 soldats. Les quelque 30 000 soldats de l’Union des nations de l’Est que le duc de Chima avait attirés en utilisant ses six enfants très compétents comme appâts les retenaient pour l’instant.

Bien que les monstres avaient un avantage numérique écrasant, les forces de l’Union se battaient en formation, se concentrant sur la défense, et bien qu’ils ne pouvaient pas passer à l’offensive, ils faisaient toujours un bon travail de défense. Les monstres n’attaquaient qu’avec une force brute, ce qui rendait la défense facile.

Quant aux renforts que nous apportions du royaume de Friedonia, ils étaient au nombre de 50 000. Si nous pouvions mener une attaque en tenaille avec les forces de l’union, Kagetora prévoyait que nous pourrions rapidement exterminer la horde de monstres.

L’important, c’était le moment de l’attaque en tenaille. Pour obtenir une victoire rapide, nous devions coordonner nos efforts avec les forces de l’Union.

C’est pourquoi, afin d’avoir une réunion à ce sujet, j’étais sur le dos de Naden, avec un groupe de cavalerie-wyverne mené par Hal et Ruby nous défendant alors que nous nous dirigions vers Wedan, la capitale du duché de Chima.

Le mot d’ordre était que nous n’avions pas peur que Wedan tombe pour le moment, donc nous n’avions pas besoin d’attaquer du ciel avec les Dratroopers comme nous l’avions fait à Lasta, pour pouvoir atterrir au château de Wedan tel quel.

Les dispositions pour le permettre (y compris la désactivation temporaire des lanceurs de carreaux répétitifs antiaériens) avaient été prises par les Chats Noirs, qui étaient arrivés avant nous.

« CQ, CQ » dis-je, parlant dans le tube de communication qui sortait de la gondole que Naden portait. « Êtes-vous là, Kaede ? »

« Oui, oui, je suis là. Que signifie “CQ” ? » Kaede répondit immédiatement.

Naden portait une gondole sous son ventre et à l’intérieur se trouvait Aisha, Juna, Tomoe, son protecteur Inugami, Kaede, et le couple de Turgis qui s’était introduit de force avec nous, Kuu et Leporina.

« Oh… ne vous inquiétez pas pour ça, » avais-je dit. « Alors, Kaede, il y a un nuage de poussière devant nous. Peut-on supposer que c’est le champ de bataille du duché de Chima ? »

« Voyons voir… Ça l’est, vous savez. Je viens de le confirmer sur la carte. On dirait que le château du Duché de Chima qui est situé à mi-chemin de la montagne est ce que vous voyez devant vous, » répondit Kaede.

« Je vois… Compris. Merci, » déclarai-je.

En fermant le tube de communication, j’avais pu voir une ville qui s’étendait à mi-chemin de la petite montagne à l’ouest. Le château ressemblait à celui de Castor dans la Cité du Dragon Rouge. Il utilisait efficacement le terrain, et même si une force importante les entourait, il s’agissait d’une forteresse qui ne tomberait pas facilement.

« Souma ! » Naden avait soudain crié dans ma tête. « Attention ! Quelque chose vient vers nous rapidement ! »

« Quelque chose, à cette altitude ? » demandai-je.

Afin d’éviter d’être attaqués, nous volions à une altitude supérieure à celle que les monstres pouvaient atteindre.

Hal avait amené le grand dragon rouge Ruby à côté de nous. « Souma. On dirait que Ruby sent quelque chose. »

« Je sens quelque chose d’intensément puissant en bas, » expliqua Ruby par télépathie.

« Ouais, Naden disait ça aussi, » j’avais hoché la tête. « On devrait faire attention, Hal. »

« À tout le monde, stoppppppp ! » cria Hal.

Entendant l’ordre de Hal, Naden et moi, Hal et Ruby, et les chevaliers-wyvernes avaient arrêté d’avancer et avaient maintenu leur position.

Contrairement à Naden, qui flottait avec une puissance que nous ne comprenions pas, Ruby et les wyvernes captaient leur portance avec leurs ailes, alors pour garder leur position, ils devaient les battre fortement. C’était épuisant, donc ils ne pouvaient pas rester au même endroit longtemps.

« Il arrive, » nous avertit Ruby.

En regardant en bas, il y avait quelque chose qui s’approchait de nous, qui sautait vers nous.

En un rien de temps, un tigre blanc géant était devenu visible.

« Attends, n’est-ce pas un peu énorme ? » avais-je crié.

Cela aurait dû être encore loin, mais j’avais pu en distinguer clairement la forme, alors j’avais d’abord douté de mes yeux et de mon sens de la distance. Cependant, à mesure qu’il s’approchait, je m’étais rendu compte qu’il était beaucoup plus grand que ce que je n’aurais jamais imaginé qu’un tigre pourrait être. C’était peut-être aussi énorme qu’un numoth. (Une créature de type mammouth de Turgis.)

En regardant de près, les pattes duveteuses avant et ses pattes arrière brillaient également d’électricité. Il sautait dans l’air avec ces pattes, alors j’avais dû accepter que ce soit le genre de créature que c’était.

« Comment un tigre peut-il voler sans ailes ? » s’écria Naden.

« C’est toi qui vas dire ça, Naden !? » Ruby avait riposté avec exaspération.

Eh bien, puisque Naden pouvait voler sans ailes, ce n’était pas si bizarre qu’un tigre puisse bondir dans le ciel… Enfin, je suppose ?

Puis j’avais réalisé que quelqu’un chevauchait le tigre blanc.

Il s’agissait d’un homme bien bâti qui portait des vêtements de cuir rouge avec une armure argentée brillante sur le dessus, ainsi qu’un casque en forme de bol en cristal sur la tête.

Il n’était probablement pas humain. Il avait une petite paire d’ailes, blanches avec des pointes noires comme celles d’une grue, jaillissant de son dos. Il tenait dans ses mains une arme comme la Lame du Croissant du Dragon Vert de la Romance des Trois Royaumes et un arc gravé en or suspendu à sa hanche.

Quel est ce sentiment d’oppression… ?

Son physique costaud, sa maîtrise de sa monture et l’arme qu’il utilisait en disent long sur l’originalité de cet homme.

Hal avait préparé son arme en disant. « Fais attention, Souma. Quelque chose semble anormal ici. »

J’avais hoché la tête. « J’ai compris. »

Selon Owen, mon instructeur en arts martiaux, je n’étais « guère mieux qu’une nouvelle recrue ». Pourtant, même moi, j’avais ressenti quelque chose de cet homme qui m’avait mis sur les nerfs, alors Hal avait dû être encore plus tendu.

« Hein ? » commença Naden.

« Qu’est-ce qu’il y a, Nad — Whuh !? »

Au moment même où Naden poussait un cri de surprise, quelque chose de rouge bloqua soudain mon champ de vision.

J’étais sous le choc, mais à y regarder de plus près, c’était la cape rouge d’Aisha. On aurait dit qu’elle était sortie de la gondole et qu’elle était montée jusqu’ici.

« Hé, c’est dangereux ! » Je m’étais vite mis à genoux, étreignant Aisha autour de la taille. « C’est plus qu’imprudent de venir ici sans bouée de sauvetage. »

« Nous ne pouvons pas nous permettre de dire ça, sire, » avait-elle répondu. « Cet homme est dangereux. »

Aisha ne le quittait pas des yeux.

Était-il si bon que même Aisha, de loin la meilleure guerrière de notre pays, devait se méfier de lui ?

Quand Aisha avait rencontré Jeanne, même Juna avait admis qu’elle n’était pas de taille, mais Aisha n’avait pas été aussi méfiante.

Quoi qu’il en soit, j’avais attaché ma ceinture à celle d’Aisha, à l’aide d’un habit avec des ferrures métalliques. Ça la protégerait au moins si elle glissait.

Alors que je n’avais pas le temps de me sentir soulagé, l’homme sur le tigre blanc avait foncé vers l’avant, alors que son arme était pointée vers nous et avait crié. « Je vous le demande ! Dans quel but venez-vous dans ce pays ? »

C’était une voix puissante et plus jeune que je ne le pensais. D’après son apparence, je m’attendais à un guerrier endurci au combat, mais c’était le visage d’un jeune homme d’une vingtaine d’années qui regardait de sous son casque.

« Je m’appelle Fuuga Haan ! Roi de Malmkhitan ! » avait-il déclaré.

Même devant un ryuu, un dragon et une centaine de chevaliers-wyverne, l’homme qui avait donné son nom me l’avait demandé sans une once de peur. J’avais pu voir qu’il était vraiment audacieux, et qu’il avait un cran incroyable. Pas étonnant qu’Aisha se méfiait.

« Nous, de Malmkhitan, sommes venus à Wedan pour répondre à l’appel à l’aide du duc Chima, » déclara Fuuga. « Puisque vous avez apporté des wyvernes, un dragon et un autre monstre que je ne connais pas, vous ne pouvez pas faire partie de l’Union des nations de l’Est. Encore une fois, je vous le demande ! Pour quelle affaire êtes-vous venu sur ce champ de bataille ? »

Je m’étais tourné vers le tube de communication et j’avais demandé. « Kaede. Parlez-moi de Malmkhitan. »

« C’est un pays de taille moyenne dans l’Union des nations de l’Est. Un état nomade de la steppe, paraît-il. »

« Alors cet homme est le roi d’une nation, n’est-ce pas ? » demandai-je.

« Il se dit roi, donc je suppose qu’il doit être…, » répondit Kaede.

Dans ce cas, lui et moi étions de statut égal.

J’avais élevé la voix pour que Fuuga puisse m’entendre. « Sire Fuuga ! Nous sommes du Royaume de Friedonia au sud ! À la demande de l’Empire du Gran Chaos, nous sommes venus en aide au Duché de Chima, dont on entend dire qu’il souffre des effets de la vague de démons ! »

« Des renforts ? … Oh, ce sont des amis. » Pour une raison inconnue, Fuuga avait baissé ses épaules, déçu.

Il s’approcha à un rythme tranquille en replaçant sa lame en forme de croissant. Quand il s’était approché assez près pour que nous puissions voir les visages de l’autre, j’avais vu qu’il était beau, avec des yeux aiguisés.

« Oh, ce sont des amis ? » J’avais répété. « Pourquoi avez-vous l’air déçu ? »

Fuuga avait fait un rire ironique. « Dernièrement, je n’ai eu que du menu fretin à combattre, et c’est ennuyeux. Alors, j’ai mis de l’espoir en pensant que j’avais enfin trouvé un ennemi qui valait la peine d’être combattu… mais vous êtes un allié, alors je ne peux pas le faire, n’est-ce pas ? »

Alors même qu’il disait cela, Fuuga regardait Aisha et Hal. Ils regardèrent Fuuga en réponse, alors que la méfiance emplissait leurs visages.

Pendant ce temps, Naden la ryuu noire et Ruby le dragon rouge fixaient le tigre blanc qui sautait dans le ciel et que Fuuga montait. Elles rugirent toutes, avec les crocs à l’air libre pour intimider.

C’était comme un affrontement entre de vieux ennemis. Il y avait toujours cette image des dragons et des tigres qui ne s’entendaient pas non plus.

Je n’avais rien dit.

L’air était lourd. L’homme s’était nommé lui-même, mais la tension n’avait pas faibli.

Puis Fuuga, le seul qui ne semblait pas affecté par cette atmosphère, me regarda. « Alors, ai-je raison de supposer que c’est vous, qui dirigez cette force ici ? »

« Je suis désolé pour l’introduction tardive, » avais-je dit. « Je suis le roi provisoire du royaume de Friedonia, Souma Kazuya. »

Fuuga avait cligné des yeux. « Vous êtes un roi ? Dois-je donc m’adresser à vous tous de façon formelle ? »

« Si vous êtes un roi, nous sommes égaux, » déclarai-je. « Pourquoi ne pas faire ce que vous voulez ? »

« Ha ha ha ! C’est un soulagement. Je ne suis pas très doué pour les trucs formels. Tu peux aussi parler normalement. Pas besoin de me parler avec un titre. »

« … D’accord, Fuuga. »

La façon dont il ne se souciait pas de nos positions, et nous pouvions parler franchement, était semblable à celle de Kuu. Cependant, dans le cas de Kuu, cette impolitesse avait été compensée par son charme personnel, alors que chez cet homme, même s’il n’avait pas de charme, il avait le pouvoir de faire paraître naturel qu’il se comporte ainsi. Il avait ce que j’appellerais un charisme naturel qui lui permettait d’en convaincre non seulement lui-même, mais aussi ses interlocuteurs.

J’avais réalisé que Fuuga me regardait fixement en face.

« … Y a-t-il quelque chose sur mon visage ? » demandai-je, mal à l’aise.

« Hm ? Oh, non, non. Je me disais, tu as l’air bien élevé, mais tu as plus que ça. Je ne sais pas, mais c’est comme si je ne te comprenais pas bien en tant que personne, » déclara Fuuga.

Une image complète de moi ? Je n’avais pas vraiment compris, mais je ne me croyais pas si impressionnant. Au moins, je n’aurais pas voulu me tenir devant le grand homme ici tout seul.

Fuuga caressa son menton et croisa les bras en pensée. « Je n’ai jamais pensé que quelqu’un était effrayant, mais pour une raison quelconque, mon intuition me dit que je ne devrais pas me frotter à toi. J’ai l’impression que tu vas me traîner dans la boue si je le fais sans faire attention. »

« Tu me surestimes, » avais-je dit. « C’est peut-être bizarre de le dire moi-même, mais je suis faible. »

« Tu es toujours le roi d’un grand pays au sud, n’est-ce pas ? » demanda Fuuga.

« Je m’en sors juste parce que mes compagnons m’aident en me soutenant, » répondis-je.

« Tes compagnons se sont rassemblés autour d’un type qui se dit faible, non ? J’ai l’impression que tu sors d’un cadre différent du mien, » déclara Fuuga.

Fuuga et moi n’arrêtions pas de parler comme ça.

Cette conversation n’aurait pas dû avoir d’importance, mais j’avais senti un froid glacial dans ma colonne vertébrale tout le temps. J’avais l’impression que chacun d’entre nous mesurait la distance de frappe de l’autre.

Fuuga essayait de savoir si je valais la peine qu’on se méfie de moi. Pendant ce temps, je faisais de mon mieux pour ne pas le mettre en garde. Avais-je déjà ressenti autant de pression dans la diplomatie avec un autre pays auparavant ?

« Sou… Sire, » cria Hal, tuant cette humeur. « Ruby et Naden vont toujours bien, mais les Wyvernes sont proches de leurs limites. »

On aurait dit que les Wyvernes commençaient à s’épuiser. Elles avaient après tout battu des ailes pour maintenir leur position tout ce temps. On parlait depuis trop longtemps.

« Fuuga, » dis-je. « 50 000 soldats du Royaume de Friedonia viennent vous soutenir. Je veux discuter avec le Duc Chima, puis-je te demander de nous escorter jusqu’à lui ? »

Il riait joyeusement. « Bien sûr ! Si on obtient autant de soutien, on peut éliminer les monstres en un rien de temps. Durga et moi montrerons la voie, alors suivez-moi. »

Peut-être que Durga était le nom du tigre blanc ?

Fuuga et Durga s’étaient retournés, puis avaient foncé à travers le ciel, ouvrant la voie pour nous. Nous les avions suivis.

Peut-être par prudence pour Fuuga, Aisha n’était pas retournée à la gondole, restant sur le dos de Naden avec moi la tenant par la taille.

J’avais chuchoté à Aisha. « À quel point ce type est-il fort ? »

« Plus fort que moi, très probablement. Dire qu’il y avait un homme comme lui dans l’Union des nations de l’Est…, » répondit Aisha.

J’avais failli douter de mes oreilles. C’était Aisha, qui avait étonné Hal, Kaede et Carla lorsque j’avais été emmené à la Chaîne de Montagnes de l’Étoile du Dragon. C’était Aisha, disant que quelqu’un était plus fort qu’elle. Ce fut une surprise pour moi que quelqu’un comme ça existe.

Pendant que j’étais sans voix, Aisha avait poussé un soupir soudain. « Si j’avais dû combattre cet homme maintenant, nous aurions eu des ennuis. S’il n’y avait eu que lui, Sire Halbert et moi aurions peut-être réussi à nous en sortir, mais sa façon de travailler de concert avec ce tigre aurait rendu les choses difficiles. Sir Halbert a Madame Ruby, mais sans un contrat entre nous, Naden et moi ne pourrions pas si bien nous coordonner… »

« Ce tigre aussi. J’ai un très mauvais pressentiment…, » Naden avait ajouté cela par télépathie.

En les entendant toutes les deux exprimer ouvertement leur prudence, je m’étais giflé les joues et je m’étais recentré.

Puis j’avais gravé son nom dans ma mémoire.

Fuuga Haan.

Il semblait que c’était un homme qui méritait la prudence.

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7 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre.

  2. Merci pour le chapitre!

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