Genjitsushugisha no Oukokukaizouki – Tome 8 – Chapitre 11

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Chapitre 11 : Le Dabicon est en feu !

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Chapitre 11 : Le Dabicon est en feu !

Partie 1

L’aube s’était levée.

Le soleil matinal brillait d’une manière éclatante sur la surface de la rivière Dabicon.

Les forces combinées d’Elfrieden et de Lastania commencèrent alors leur opération pour exterminer les hommes-lézards.

Vite et discrètement, elles s’étaient mises en position. Chacune d’entre elles se tenait à sa place respective, chacun accomplissant son devoir, attendant avec impatience le début de la bataille finale.

Pour ma part, j’étais sur le dos de Naden, sur la rivière Dabicon au nord de la forteresse.

« Grr…, » nageant dans le ciel, Naden avait poussé un gémissement (télépathique) d’insatisfaction.

Si elle avait été sous forme humaine, elle aurait gonflé les joues, j’en étais sûr. Je savais aussi pourquoi.

« Je suis vraiment désolé, Naden, » déclarai-je.

« Tu ferais mieux de l’être. Pourquoi dois-je la porter ? » demanda Naden.

« Hehe, c’est parce que je suis la pierre angulaire de cette opération, » gloussa Excel.

C’était la raison pour laquelle Naden était bouleversée. Excel était sur son dos avec moi.

« Il y a une coutume qui dit qu’un dragon ne devrait jamais laisser personne d’autre que son partenaire monter sur son dos ! » Naden s’était plainte.

« Oh, mais c’est pour ça que je ne monte pas sur votre dos, vous savez ? » Excel l’avait taquinée.

Excel était assise sur mes genoux pendant que je chevauchais le dos de Naden. De plus, pour éviter de tomber, elle avait ses bras minces enroulés autour de mon cou.

On pourrait dire que nous étions posés comme un chevalier laissant une princesse monter avec lui sur son cheval blanc.

C’était parce que j’avais besoin de Naden pour transporter Excel, mais elle ne laissait que son partenaire monter sur son dos, et bien qu’elle soit la grand-mère d’une de mes partenaires, la logique « le partenaire de mon partenaire est un peu comme mon partenaire » ne fonctionnait pas pour Excel comme elle le faisait pour Aisha et les autres.

« Elle aurait pu utiliser une gondole, tu sais ! » dit Naden avec un grognement, mais Excel était imperturbable.

« Je n’aimerais pas ça. C’est ennuyeux. J’ai fait tout ce chemin depuis le royaume, alors vous pouvez au moins me permettre ça. N’est-ce pas, Sire ? » demanda Excel.

« Souma, dis quelque chose ! » Naden grogna.

… Que voulait-elle que je fasse ? Naden était ma fiancée importante, et Excel était une personne clé dans l’opération à venir, donc je ne pouvais pas le lui refuser. C’est pourquoi je l’avais avertie au minimum.

« Excel, ne taquinez pas trop Naden. Elle va vous électrocuter pour de vrai, vous savez ? » déclarai-je.

« Hehe, je suis désolée. Ses réactions sont trop mignonnes. Je n’ai pas pu m’en empêcher, » déclara Excel en caressant le dos de Naden. « En plus, je ressens une étrange parenté avec Naden. Je veux dire, écoutez, nous sommes si semblables. Nous avons des bois sur la tête, et bien que les couleurs soient différentes, nous avons aussi des queues de forme similaire, n’est-ce pas ? »

 

 

« Eh bien, je suppose que oui…, » Naden l’avait admis.

« On dit que la race des serpents des mers est descendue d’une race que l’on appelle aussi kouryuu ou jiaolong, alors peut-être qu’ils étaient des ryuus tout comme vous, » déclara Excel.

Ouais, ça m’était aussi venu à l’esprit.

L’idée que la famille de Juna, la Maison de Doma, descendait de quelque chose qui ressemblait vaguement aux humains comme les Loreleis était une chose, mais il ne m’avait jamais semblé juste que les descendants des serpents de mer massifs aient une forme humaine. Peut-être que ces serpents de mer kouryuu étaient des ryuus comme Naden, et c’est pourquoi ils avaient des formes humaines.

Excel avait ri et sourit. « Peut-être que les membres de la race des serpents de mer ne sont pas des demi-dragons comme les dragonewts, mais plutôt des demi-ryuus. »

« Mais je ne suis pas aussi charnue et voluptueuse que vous, » murmura Naden.

« Mettez cela sur le compte de l’écart individuel, » déclara Excel.

« Ce n’est pas juste ! » déclara Naden.

Et elles avaient commencé à se disputer.

L’une parlait dans ma tête et l’autre était assise sur mes genoux, alors c’était assez bruyant.

Hal avait fait venir Ruby dans sa forme de dragon à côté de nous. « Désolé d’interrompre votre plaisir, mais c’est presque l’heure de l’opération. »

« J’ai compris, » déclarai-je. « Alors, commençons. »

En regardant autour de moi, il y avait plusieurs centaines de chevaliers-wyvernes qui planaient en l’air et attendaient mon commandement.

Le temps était venu.

J’avais donné l’ordre à la femme assise sur mes genoux. « D’accord, Excel, faites-le d’une manière tape-à-l’œil. »

« Compris, Sire, » déclara Excel.

Faisant disparaître le sourire de son visage et lui donnant l’air d’une vassale sérieuse, Excel avait enlevé ses bras autour de mon cou, les avait croisés devant elle, et avait baissé la tête. La vitesse à laquelle elle pouvait changer de mode ressemblait à celle d’un interrupteur. Il n’était donc pas étonnant qu’elle ait été reconnue pour ses compétences.

« Maintenant, nous allons vous montrer mon plein pouvoir, la raison pour laquelle j’étais autrefois le sujet de conversation d’Elfrieden, et la raison pour laquelle on m’appelle le mage qui est invincible partout où il y a de l’eau douce, » déclara Excel.

Excel avait serré ses mains devant elle et s’était concentrée. Alors qu’elle l’avait fait, son corps s’était incliné, alors j’avais rapidement mis ma main autour de sa taille pour la soutenir.

Tandis que je tenais ses hanches étonnamment délicates, Excel gloussa. « Merci, Sire. Serrez-moi dans vos bras comme ça, si vous le voulez. »

« Murgh…, » Naden avait exprimé son mécontentement par télépathie, mais cela faisait partie de l’opération, alors elle allait devoir y faire face.

Excel ferma les yeux, les mains serrées comme si elle se concentrait. Alors…

Splooooooooooosh !

Soudain, il y avait eu un gonflement à la surface du Dabicon juste en dessous de nous, et cinq piliers massifs qui auraient pu être confondus avec des immeubles de grande hauteur s’étaient élevés. Ils étaient si massifs que leur vue était écrasante.

Les gouttelettes qui éclaboussaient l’eau soulevée de force pendaient dans l’air comme de la fumée, et en un instant, nous étions au milieu d’une douche légère.

La scène devant moi m’avait choqué.

C’est Excel… quand elle devient sérieuse…

Il semblerait que ce qu’Excel avait dit sur le fait d’être invincible partout où il y avait beaucoup d’eau douce n’était pas exagéré. Je supposais que la seule raison pour laquelle elle se limitait à l’eau douce était que, en mer, toute la magie était difficile à utiliser.

La combattre dans un désert serait une chose, mais si je devais affronter Excel au-dessus d’une rivière où l’eau douce était abondante, il faudrait que je sois prêt à engager toute la cavalerie-wyverne pour ça.

« Souma ! » cria Naden. « Regarde droit devant toi ! »

« Wôw…, » faisant ce que Naden m’avait dit, j’avais baissé les yeux et j’avais laissé échapper un souffle d’admiration.

Aucune rivière n’avait une largeur fixe et la profondeur d’une rivière variait d’un endroit à l’autre. Cela signifiait qu’un endroit où une rivière donnée était mince et peu profonde constituait un point de passage idéal.

En gros, c’était la zone juste en dessous de nous.

Cela dit, le Dabicon était connu pour être une rivière massive, de sorte que même à un point de croisement, la rivière était d’environ 200 mètres de diamètre, et l’eau allait jusqu’au niveau des épaules, même sur un grand homme. C’était à peine franchissable à cheval.

Cependant, Excel était en train de remonter l’eau maintenant. Cela avait fait baisser le niveau de l’eau, ce qui nous avait permis de même voir les rochers au fond. Excel avait relâché sa main serrée, puis l’avait soulevée.

« L’appel du Dieu de l’eau, » chuchota-t-elle.

Avec ces mots, les cinq tours d’eau massives prirent la forme de serpents, la tête haute. Puis, quand elle avait baissé la main, il y avait eu un sifflement fort, et les cinq serpents massifs d’eau avaient plongé dans la surface de la rivière en aval.

L’eau provenant de l’amont avait été tirée vers le haut, puis s’était déversée du côté opposé des eaux peu profondes en aval. Cela avait produit cinq grandes arches d’eau.

Cela avait causé une grande baisse du niveau de l’eau sous l’arche, et la zone étroite où elle était peu profonde s’était considérablement élargie.

C’était le plan qu’Hakuya avait élaboré.

Si les hauts-fonds que nous allions traverser étaient étroits et qu’il était difficile d’amener une grande armée sur la rive opposée, nous pouvions élargir les bas-fonds et faire venir les hommes-lézards de l’autre côté.

Hakuya en avait conclu cela, d’après l’information que je lui avais donnée, et il m’avait envoyé le mage numéro un de l’eau dans le pays, Excel Walter, ainsi que de nombreux autres mages de l’eau.

Soit dit en passant, les autres mages de l’eau se trouvaient dans de petits bateaux flottant à la surface de la rivière, ralentissant le courant de l’eau qui s’écoulerait d’amont en aval, et ajustant le courant d’eau qu’Excel envoyait en aval pour éviter qu’il ne recule.

Ainsi, un chemin peu profond à travers le Dabicon avec cinq grandes arches d’eau sur lui avait été formé.

J’avais l’impression de regarder ce miracle de l’histoire de Moïse.

« Hakuya a trouvé un plan génial…, » j’avais soupiré d’admiration.

« Sire, cette magie est extrêmement éprouvante, alors j’aimerais que vous alliez de l’avant avec l’opération, » me déclara Excel avec un regard peiné sur son visage.

Oups. C’était un spectacle si incroyable que j’avais cessé de penser.

J’avais rapidement donné l’ordre à un Hal tout aussi étonné. « Hal ! Comme prévu, que les hommes-lézards se mettent à traverser tout de suite ! »

« Hein !? D’accord ! Allons-y, tout le monde ! » Hal, qui était revenu à la raison, ordonna.

« « Ouaaaaaaisssss ! » » les chevaliers-wyvernes autour de lui rugirent.

Puis, avec Hal et Ruby, le dragon rouge menant la charge, la moitié de la cavalerie-wyverne s’envola vers la rive opposée où se trouvaient les hommes-lézards.

***

Halbert et Ruby étaient à l’avant de la cavalerie-wyverne alors qu’ils atteignaient la rive opposée où des dizaines de milliers d’hommes-lézards campaient.

Ils volaient assez haut pour ne pas être attaqués par des hommes-lézards, mais les innombrables monstres de type chimère volante avaient attaqué Halbert et son équipe.

Halbert perça les monstres avec ses deux lances et Ruby les fit cuire avec son feu.

Halbert avait déclaré à la cavalerie-wyverne : « Écoutez ! Notre travail ici, c’est d’être des bergers ! Conduisons maintenant ces agneaux écailleux à longue queue sur la rive opposée, comme des chiens d’ombre chassant des moutons en coton ! »

« « « Oui, Sire ! » » » les cavaliers-wyvernes avaient rapidement répondu et s’étaient dispersés.

En éliminant tous les monstres qui croisent leur chemin, les wyvernes atteignirent le bord de la meute d’hommes-lézards et crachèrent du feu vers le sol.

Bompf ! Bompf ! Les jets de flammes avaient touché le sol l’une après l’autre.

« Gugyagyagya! »

Les hommes-lézards se déplacèrent et se poussèrent les uns et les autres pour s’éloigner des flammes, et la meute fut progressivement poussée vers le Dabicon.

Halbert avait fait envoyer les flammes de Ruby qui étaient incomparablement plus grandes que tout ce que les wyvernes pouvaient produire et avait poussé les hommes-lézards dans les hauts-fonds.

« Haha ! Ma fiancée est vicieuse ! Allez-y ! Courez ! » Halbert avait crié, excité.

« Murrgh, ce n’est pas une belle façon de le dire, » grogna Ruby. « Tu peux t’attendre à ce que Kaede et moi te parlions plus tard ! »

Rugissementrrrrrrrrrrrrrrrrrrr !

Le rugissement de Ruby fit écho, et les hommes-lézards effrayés s’enfuirent aveuglément à travers les hauts-fonds.

Une fois qu’une meute commençait à se déplacer dans une direction, elle ne changeait pas facilement de cap.

Ayant jugé qu’il n’était pas nécessaire de poursuivre, Halbert déclara à la cavalerie-wyverne assemblée : « Cela devrait amener le peloton à passer de l’autre côté. Nous laisserons les ennemis sur le terrain à la force principale de Ludwin, tandis que nous retournerons auprès de Souma… Sa Majesté… et exterminer les monstres volants ! Nous soutiendrons la force principale de là-haut dans les airs ! »

« « « Oui, Sire ! » » »

Puis Halbert et Ruby s’étaient tournés vers le sud, avec la cavalerie-wyverne.

☆☆☆

Partie 2

Les hommes-lézards de l’autre côté de la mer avaient commencé à bouger.

On dirait que Hal et les autres ont réussi, avais-je remarqué.

Les hommes-lézards traversaient le chemin à travers les bas-fonds sous les arches d’eau.

En regardant les hommes-lézards s’avancer dans l’eau peu profonde, cela m’avait rappelé un programme de nature que j’avais vu il y a longtemps où l’on voyait des gnous traversant une rivière.

Si c’était un documentaire sur la nature, c’est ici que les crocodiles attaqueraient…

Même si dans ce cas-ci, c’était les gars qui traversaient la rivière dans une meute qui ressemblait aux crocodiles.

« Faut-il les laisser atteindre l’autre rive ? » Naden, qui regardait la même scène, demanda. « Environ la moitié de la meute est dans la rivière, alors ne serait-il pas facile de demander à la duchesse Walter d’annuler sa magie et de les emporter ? »

« S’il s’agissait de soldats en armure, ce serait la bonne réponse, mais ils sont nus. Les emporter ne les tuerait pas, n’est-ce pas ? Si nous les emportons en aval, nous allons les tuer, donc nous devons les laisser traverser, puis les encercler et les anéantir, » expliquai-je.

« Pour ma part... J’aimerais qu’ils se dépêchent et qu’ils finissent de traverser, » déclara Excel avec effort, perlant de sueur sur son front.

Je suppose que s’il s’agissait de contrôler autant d’eau, même l’Excel, habituellement distante, ne pourrait pas garder la tête froide. Ses dents étaient serrées et ses mains tremblaient.

« Pardon, » déclarai-je. « J’ai besoin que vous teniez encore un peu. »

« Je sais, » Excel afficha un sourire forcé alors qu’elle continuait d’exercer sa magie avec diligence.

Finalement, Hal et son groupe, qui avaient fini de conduire les hommes-lézards ici, nous avaient rejoints, et toute la meute des hommes-lézards avait fini de traverser le Dabicon.

« C’était épuisant ! » Excel avait levé les deux mains en l’air comme si elle s’étirait.

Éclaboussures !

À l’instant suivant, l’eau arquée au-dessus des bas-fonds s’était effondrée et était tombée en une masse d’eau solide.

La grande quantité d’eau qui était tombée sur la terre avait créé une énorme éclaboussure, et quand cette éclaboussure était tombée, il avait plu pendant un court moment sur la rivière.

Le lit de la rivière, que nous avions pu voir pendant ce court laps de temps, avait disparu, des vagues s’étaient formées et les bateaux des autres mages d’eau qui supportaient Excel s’étaient balancés.

On avait tout regardé pendant qu’on était trempés par la pluie.

« … je suppose que j’aurais dû apporter un imperméable, » déclarai-je.

« Mes vêtements sont mes écailles, donc mes vêtements sont imperméables, » déclara Naden.

Quoi qu’il en soit, les eaux peu profondes étant revenues à leur état antérieur, la retraite des hommes-lézards fut interrompue.

Pendant que je me sentais soulagé que tout se passe bien, Excel s’était effondré d’un côté.

« Excel !? » avais-je crié.

Alors que j’avais mis mes bras autour de sa taille et que je l’avais tenue, Excel avait ri un peu.

« Ha… ha… Je vais bien. Je vais bien. J’ai juste utilisé trop d’énergie, » déclara Excel.

Elle était trop épuisée pour faire un bon sourire, et ses épaules tremblaient à chaque respiration. La pluie avait fait en sorte que ses vêtements s’accrochaient à son corps, ce qui la rendait terriblement sensuelle.

« Vous avez bien fait, » dis-je. « Laissez-nous nous occuper du reste. »

« C’est ce que je vais faire. C’est certainement un avantage d’avoir Sa Majesté dans ses bras comme ça. Juna ferait une crise si elle pouvait nous voir maintenant, » déclara Excel.

« C’est une très belle personnalité que vous avez là, » mes épaules s’étaient affaissées devant le plaisir qu’Excel semblait avoir.

« Murgh… Peut-être que je devrais la faire à la place de Juna, » déclara Naden, l’air fâché.

Si elle avait déclenché des décharges électriques pendant qu’on était tous les deux mouillés, elle m’aurait eu aussi, alors j’espérais qu’elle ne le ferait pas.

Eh bien, notre rôle dans tout ça était terminé. L’unité au sol s’en occuperait à partir d’ici.

C’est du moins ce que je pensais, jusqu’à ce que…

« Hein ? » Soudain, les moustaches de Naden tremblèrent comme une paire de fouets.

« Qu’est-ce que c’est ? » lui avais-je demandé.

« Mmm… Ouais. Il y a quelque chose à l’ouest… Hm ? » déclara Naden.

Naden ne devait pas savoir de quoi il s’agissait, car ses paroles étaient vagues.

Cependant, les sens aiguisés de Naden étaient apparemment en train de percevoir quelque chose, et j’avais peur que quelque chose d’autre que mes prédictions ne se produise bientôt.

***

Quand les dizaines de milliers d’hommes-lézards avaient fini de traverser les bas-fonds qu’Excel avait élargis par sa magie, ils avaient rencontré les forces du Royaume de Friedonia en formation.

Affamés de ne pas pouvoir se nourrir de l’autre côté de la rivière, ils ne virent qu’un troupeau de nourriture.

Il y en avait en plus qui volaient dans le ciel et qui crachaient du feu.

Ainsi, afin de satisfaire leur appétit, les hommes-lézards se précipitèrent vers les camps du Royaume de Friedonia.

Ludwin, le commandant en chef des forces du royaume, et Julius les observaient alors qu’ils le faisaient.

Au sommet de la petite colline où se trouvait le camp principal des forces alliées, ils étaient assis côte à côte, sur leurs chevaux.

« Il doit y en avoir 50 000, si l’on ne compte que les hommes-lézards, » déclara Julius. « Plus si nous incluons les monstres environnants. Quelle nuisance ! »

Ludwin acquiesça face à cette analyse. « Je suis d’accord. S’il s’agissait de l’armée d’un pays étranger, nous pourrions nous battre, mais nous nous heurtons à une meute de bêtes sans concept de tactique ou de stratégie. »

« Ouais. Laissez-moi m’occuper de l’aile droite, » déclara Julius.

« Avez-vous après tout l’intention de vous battre ? » demanda Ludwin, inquiet. « Le peuple de Lastania s’est assez battu. C’est correct de nous laisser nous occuper du reste, vous savez. »

Julius secoua la tête. « Pour le peuple de Lastania, c’est un combat pour défendre son pays. Si nous la laissons au royaume à la toute fin, les habitants de ce pays ne pourront pas la considérer comme leur propre victoire. Afin d’accélérer la reconstruction après la guerre, nous devons laisser les habitants de ce pays saisir la victoire de leurs propres mains. »

« La reconstruction après la guerre… c’est ça ? » déclara Ludwin.

Réalisant que Julius fixait ses yeux sur ce qui allait arriver après les combats, Ludwin fut impressionné. Ce qu’il montrait n’était pas la perspective d’un général qui ne s’occupait que de commander les armées et d’obtenir la victoire, mais d’un roi qui pensait à tout le pays.

Julius avait frappé la poignée de son épée. « J’ai laissé les conscrits dans la forteresse, mais les forces régulières et les soldats réfugiés se battront jusqu’à la fin. »

« Je comprends, » déclara Ludwin. « Si ma position était différente, je voudrais aussi être en première ligne. »

« Votre commandante en second aux oreilles de renard ne se fâcherait-elle pas si vous le faisiez ? » demanda Julius.

« Oui, et c’est pour ça que je vais rester dans le camp principal : pour éviter que la jeune Miss Kaede ne s’énerve contre moi, » répondit Ludwin en plaisantant.

Cela avait fait rire Julius. « Alors… Je suppose qu’il va falloir régler ça avant que notre commandant en chef ne s’impatiente. »

« Ça ne me dérangerait pas si vous me laissez une partie de l’action, vous savez, » déclara Ludwin.

« Il n’y a aucune chance. Je n’emprunterai pas votre aide, je mettrai fin à la menace des lézards personnellement. Jusqu’à ce qu’on se revoie, » déclara Julius.

Regardant Julius partir à cheval, Ludwin poussa un soupir.

« Honnêtement… Le destin peut être une drôle de chose, » se dit-il, puis il leva la main en l’air. « Envoyez le signal sur la ligne de front ! Interceptez les hommes-lézards qui arrivent ! »

Après avoir donné l’ordre, les cors sonnèrent.

***

Entendant le signal des cors, Kaede se tint au sommet de la tour de guet qu’ils avaient construite et éleva son bâton vers le haut. Elle commandait de près la clôture défensive qui avait été érigée dans le camp du champ de bataille.

« C’est le signal, » avait-elle crié. « Tout le monde, les hommes-lézards arrivent ! D’abord, arrêtez l’ennemi ! Tout le monde, formez un mur ! »

Il y avait des mages de terre rassemblés autour de Kaede.

Quand elle avait donné le signal, les mages de terre avaient utilisé leur magie à l’unisson, le sol avait gonflé devant l’unité de première ligne, et en moins d’une minute un long mur en terre avait été construit.

Pour les hommes-lézards, qui étaient sur le point de tomber sur le camp telle une avalanche, ils s’étaient trouvés gênés par un mur de terre qui était soudainement apparu de nulle part.

« Gueh ! Guh… »

Parce qu’il était fait de terre, même s’ils le frappaient ou le griffaient, ils pouvaient laisser une marque, mais ils ne pouvaient pas le percer. Ils regardèrent autour d’eux avec agitation, mais il n’y avait pas de vide dans ce mur.

Pourtant, pour accéder à la « nourriture » de l’autre côté du mur, ils avaient commencé à l’écailler. Ils avaient fait preuve d’une ténacité incroyable, mais ils n’avaient pas l’élan qu’ils avaient avant.

« Archers, lâchez vos flèches ! » ordonna Kaede.

Les archers avaient tous commencé à tirer à l’unisson leurs flèches depuis le mur de terre.

Les flèches avaient été tirées vers le haut dans un tir en cloche sans cible particulière, mais le nombre élevé de flèches et le fait d’être étroitement groupé avaient agi ensemble pour causer coup après coup. Certaines de ces flèches étaient imprégnées de magie, explosant ou découpant la zone autour d’elles pour faire qu’encore plus de morts parmi les hommes-lézards.

En regardant cette scène de là-haut dans la tour, Kaede avait poussé un soupir.

C’est complètement unilatéral. C’est seulement parce que les hommes-lézards n’ont pas le bon sens de faire quoi que ce soit d’autre que de charger que nous nous en tirons si facilement. Je m’inquiétais de ce qui pourrait arriver s’il y avait un démon ici et qu’il prenait le commandement, mais il semble que mes inquiétudes aient été vaines.

Sous le commandement de Kaede, l’unité de première ligne était parvenue à arrêter l’avancée des hommes-lézards. Cependant, étant donné le nombre d’hommes-lézards, ils n’avaient pas été en mesure de tous les tuer. Certains avaient réussi à passer à travers la pluie de flèches pour grimper le mur de terre. Les mages de terre s’efforçaient d’empêcher le mur actuel de se briser, de sorte qu’ils n’avaient pas la marge de manœuvre nécessaire pour créer un autre mur.

Un bon nombre d’hommes-lézards avait franchi le mur. On pouvait s’attendre à ce qu’ils attaquent les mages et les archers maintenant vulnérables.

Cependant, de l’autre côté de la fortification, les hommes-lézards rencontrèrent Aisha, dont la puissance au combat était si écrasante que cela semblait injuste.

Un coup d’épée silencieux de l’épée d’Aisha avait suffi pour trancher plusieurs hommes-lézards qui avaient escaladé le mur et étaient sur le point d’atterrir de l’autre côté.

« Gugih !? » Les hommes-lézards poussèrent un cri de mort alors qu’ils étaient fendus en deux.

Empêchés par un mur de terre et soumis aux attaques à distance des archers, les hommes-lézards ne pouvaient traverser le mur qu’en petit nombre. Pour s’assurer que les quelques personnes qui l’avaient fait aient une mort garantie et pour assurer la sécurité de l’unité d’attaque à longue portée, Kaede avait une unité d’élite de l’autre côté du mur. Le combattant le plus puissant du pays, Aisha, avait été inclus, bien sûr, mais…

« Muh ! »

Tandis que la moitié supérieure et la moitié inférieure des hommes-lézards coupés en deux tombaient par terre, Aisha balança sans effort sa grande épée pour en nettoyer le sang. Bien qu’elle ait gagné avec aisance, il semblait y avoir de l’insatisfaction et de la frustration dans son expression.

La cause en était Jirukoma et Lauren, qui faisaient partie de la même équipe qu’elle.

Aisha pouvait les voir s’entraider pendant qu’ils combattaient les hommes-lézards qui franchissaient le mur.

« Sire Jirukoma ! » cria Lauren.

Lauren se tenait sur le chemin de deux hommes-lézards qui avaient essayé d’attaquer Jirukoma par-derrière pendant qu’il combattait, frappant l’un avec son bouclier et empalant l’autre avec son épée. Quand Jirukoma réalisa qu’il avait été sauvé, il abattit le lézard devant lui avec son kukri, puis se mit dos à dos avec Lauren.

« Désolé, vous m’avez sauvé la vie, madame Lauren, » déclara Jirukoma.

« Ce n’était rien. Je protégerai votre dos, Sire Jirukoma, » déclara Lauren.

« Alors, laissez-moi protéger le vôtre aussi, Madame Lauren. Je ne les laisserai pas vous faire du mal. Je veux avoir trois enfants avec vous après tout, » déclara Jirukoma.

« Fwhuh ? »

Pendant un moment, ce qu’il avait dit n’avait pas été compris auprès de Lauren. Dès qu’elle s’était rendu compte que c’était sa réponse à sa proposition d’avant, son visage avait pris une nuance rouge vif. Cependant, elle se souvint rapidement qu’il s’agissait d’un champ de bataille, et le sourire idiot sur son visage avait disparu.

« Assurons-nous de gagner, Sire Jirukoma ! » cria-t-elle.

« Bien sûr que nous le ferons ! » déclara Jirukoma.

Puis un homme-lézard les avait attaqués tous les deux, peut-être en rage.

Ils s’y préparèrent, mais avant qu’ils ne puissent faire quoi que ce soit, un couteau se matérialisa de quelque part et s’enfonça dans le front de l’homme-lézard.

L’homme-lézard était tombé lourdement face contre terre.

Quand ils s’étaient retournés, Komain les regardait avec exaspération, tenant des couteaux entre chacun de ses doigts.

« Frère, est-ce que c’est quelque chose à dire sur le champ de bataille ? Aurais-tu pu choisir un moment plus inopportun ? » demanda Komain.

Jirukoma détourna le regard timidement. « Je suis maladroit à propos de ces choses. Si ce n’était pas un endroit comme celui-ci, je ne pourrais jamais le dire. »

 

 

« Franchement… Madame Lauren ! » s’exclama Komain. « Je sais que mon frère est sans espoir, mais prenez bien soin de lui. »

« D-D’Accord ! S’il vous plaît, occupez-vous bien de moi aussi ! » déclara Lauren.

« Qu’est-ce que tu fais là, d’ailleurs ? » demanda Jirukoma, s’assurant qu’aucun homme-lézard ne s’approchait de Komain. « Tu aurais pu attendre dans la forteresse avec Sire Poncho. »

« Moi aussi, je peux me battre, » répliqua-t-elle. « Je ne peux pas t’abandonner quand tu te bats. »

« Mais si tu as une cicatrice avant de pouvoir te marier ? Sire Poncho ne veut pas que tu sois comme ça, tu sais ? » déclara Jirukoma.

« Sire Poncho n’est pas si étroit d’esprit… A-Attends, non, on n’est pas comme ça ! » déclara Komain.

Voyant son bégaiement, Jirukoma et Lauren avaient compris la situation.

« Il semblerait qu’il y ait d’autres choses dont nous devrons parler une fois cette bataille terminée, » avait annoncé Jirukoma.

« Oui, » Lauren était d’accord. « Il faut absolument qu’on s’en sorte. »

Quand les deux individus lui avaient dit cela, le visage de Komain était devenu d’un rouge vif.

Pendant ce temps, parce qu’elle les observait tous les trois de loin, Aisha était frustrée. Pas parce qu’elle pensait que leur comportement était inapproprié sur le champ de bataille.

Non, ce que pensait vraiment Aisha :

Je suis jalouse de Madame Lauren !

C’est tout ce que j’avais à dire.

Je travaille fort parce que je veux que Sa Majesté me loue aussi, mais Sa Majesté est en l’air avec Mme Naden. Je veux me battre avec Sa Majesté comme ça !

Souma n’aurait été qu’un fardeau aux côtés d’Aisha, mais cela n’avait pas d’importance. Ayant vu les actions de deux partenaires qui se faisaient confiance, il était tout à fait naturel qu’elle se dise, je le veux pour moi…

Aisha avait balancé son épée géante avec de la frustration dans le cœur.

Je n’ai pas pu dormir avec Sa Majesté parce que j’étais aussi de garde hier soir. Je vais envoyer cette frustration contre l’ennemi devant moi !

Il en fut de même lorsque Souma fut emmené de force à la Chaîne de Montagnes de l’Étoile du Dragon. Quand Aisha s’agitait à cause de ses sentiments pour Souma, une sorte de limiteur en elle se brisait, et son pouvoir destructeur augmentait considérablement.

Lorsque Souma l’avait abandonnée et était allé à la Chaîne de Montagnes de l’Étoile du Dragon, sa tristesse l’avait transformée en une force qui pourrait submerger Halbert, Kaede et Carla toute ensemble.

Sa jalousie envers Jirukoma et les autres alimentait son épée.

Je veux que Sa Majesté me complimente aussi ! Je veux qu’il m’adore ! Pour cela, je dois mettre fin à ce combat rapidement, et aller là où est Sa Majesté !

Suivant ses émotions, Aisha dispersa les hommes-lézards.

Les hommes-lézards avaient été transformés en dommages collatéraux.

☆☆☆

Partie 3

« Eep !? » Je m’étais exclamé.

Pour une raison ou une autre, un frisson de froid coulait le long de ma colonne vertébrale, mais… Je devais être en train de l’imaginer.

« Unahhhhhhhhhh ! » cria Naden.

Bzzap !

Les éclairs que Naden avait lancés de toutes parts avaient brûlé les monstres et les avaient fait tomber du ciel. Naden, la ryuu noire et moi, ainsi que Halbert et Ruby le dragon rouge, avions agi de concert avec la cavalerie-wyverne pour assurer le contrôle aérien et empêcher les monstres volants d’attaquer les forces au sol.

« Si tu veux mourir, fais la queue ! » cria Halbert.

Même sur le dos de Ruby, Halbert frappait avec ses deux lances, tandis que le reste de la cavalerie-wyverne utilisait des flèches magiques pour attaquer.

« Tout le monde est si voyant…, » avais-je murmuré.

Pour ma part, j’utilisais une arbalète, je tirais, je rechargeais, je tirais le levier pour tirer la corde d’arc et je tirais à nouveau. Tirez, rechargez, tirez sur le levier. Tirez, rechargez, tirez sur le levier. Tirez, rechargez, tirez le levier… C’était une répétition de ces mêmes tâches. Cela semblait évident comparé à ce que faisaient les autres, mais j’avais quand même réussi à abattre trois petits monstres volants comme ça.

J’avais regardé un peu plus loin en bas, regardant la bataille qui se déroulait en dessous de nous.

À cause de la lutte acharnée que Kaede, Aisha et les autres membres de l’unité centrale de première ligne livraient, les hommes-lézards qui s’étaient précipités au centre avaient perdu leur élan.

Les ailes gauche et droite, voyant une opportunité, se déplaçaient pour encercler les hommes-lézards.

C’était une bataille d’extermination. Si on en laissait en vie, ils ne causeraient que des ennuis plus tard.

Tenez bon, tout le monde…

J’avais prié pour la victoire des soldats qui combattaient en bas.

***

Celui qui menait l’aile droite était Julius.

« Porteurs de boucliers, ne laissez aucun espace ! Lanciers, restez derrière les porteurs de boucliers et ne poignardez que ceux qui chargent ! Tout en vous assurant de ne pas prendre trop d’avance sur le groupe, avancez petit à petit ! » ordonna-t-il.

Dans une guerre normale, la vitesse était essentielle, et vous disperseriez délibérément l’ennemi pour perturber sa formation, mais cette fois, l’extermination de l’ennemi était le but. Pour s’assurer qu’aucun ne s’échappe, ils s’avançaient peu à peu vers l’ennemi, comme s’ils l’étranglaient avec de la soie.

Un homme-lézard rouge avait bondi, atterrissant sur un porteur de bouclier. C’était le type qui crachait du feu.

Lorsque l’homme-lézard rouge avait ouvert la bouche, il avait pris une grande respiration, se préparant à cracher des flammes sur les soldats sans défense derrière le porteur du bouclier.

« Je ne te laisserai pas faire ! » cria Julius.

Il frappa le lézard dans la bouche avec le côté de son épée, l’empêchant d’inhaler, puis lui donna un coup de pied dans le ventre pour l’éloigner du porteur de bouclier. Ensuite, il posa ses mains sur le sol, faisant surgir d’innombrables épines hors du sol avec la magie dans laquelle Gaius s’était spécialisé, coupant en morceaux l’homme-lézard rouge.

« Guh... ruhruh... »

Le feu de la vie avait disparu des yeux de l’homme lézard rouge transpercé.

Ayant confirmé que son ennemi était mort, Julius éleva la voix. « Ne les laissez pas passer ! Le moment est venu de mettre fin à cette maudite bataille ! Écrasez complètement l’ennemi et terminez cette bataille par une victoire pour nous ! »

« « Ouiiiiiiiiiiiiiii ! » »

Les soldats de l’aile droite avaient été enthousiastes.

Pendant ce temps, à peu près au même moment, le couple de Maitre et serviteur de la République de Turgis était avec l’aile gauche.

« Merde, c’est ennuyeux de ne pas pouvoir passer devant les gars avec des boucliers, » murmura Kuu en frappant les hommes-lézards qui semblaient pouvoir passer devant les porteurs de boucliers avec son gourdin.

Tout en tirant son arc et en lâchant une flèche, Leporina le gronda : « Il doit en être ainsi, jeune Maître. On ne peut pas laisser de vide pour qu’ils s’échappent. »

Alors même qu’elle disait cela, Leporina avait lâché une flèche et avait tué un homme-lézard. Leporina se spécialisait dans ce genre de tir à partir d’un endroit où elle était à l’abri.

« Si tu veux tuer des ennemis, pourquoi ne pas toi-même prendre l’arc, Maître Kuu ? » continua-t-elle. « Peu importe combien je tire, il n’y en a jamais moins, et c’est un vrai problème. »

« Je n’ai pas ta précision, Leporina. En plus…, » déclara Kuu.

Un rocher que l’un des hommes-lézards avait ramassé et jeté en désespoir de cause était arrivé directement sur Leporina. Leporina, qui avait baissé sa garde, se couvrit le visage de ses mains, mais avant que le rocher puisse l’atteindre, le gourdin de Kuu le pulvérisa.

« Tu es une bonne tireuse, mais tu es tellement concentrée que tu perds de vue d’autres choses, » poursuit Kuu. « Je te protégerai, puisque je n’ai pas d’autre choix. »

Il s’était tapoté l’épaule avec son gourdin, devant une Leporina aux grands yeux.

En l’entendant dire qu’il la protégerait, Leporina avait à peine réussi à supprimer un sourire alors qu’elle préparait son arc. « Normalement, c’est mon devoir de te protéger, Maître Kuu. »

« Ookyakya ! C’est bien de changer les choses de temps en temps, non ? » demanda Kuu.

« Je suppose que oui. C’est plutôt agréable, » déclara Leporina.

Cela lui remonta le moral et un grand nombre de lézards moururent face aux flèches de Leporina.

Ce n’est que plus tard que Leporina ressentira la honte angoissante de savoir que son invincibilité ici lui avait valu le surnom de « Femme-Lapine de la Mort ».

***

Tandis que les ailes gauche et droite empêchaient les hommes-lézards de s’étendre, ils réduisaient progressivement l’espace entre eux en écrasant l’ennemi. Parce que le centre était en train de mettre en place une défense solide, les hommes-lézards étaient incapables de s’échapper en avançant alors qu’ils étaient soumis à une attaque en tenaille de la gauche et de la droite.

S’ils essayaient de battre en retraite, le Dabicon était sur leur dos, et les hauts-fonds s’étaient déjà rétrécis.

Des mages d’eau dans les bateaux étaient également là, utilisant la magie d’eau pour percer tous les hommes-lézards qui tentaient de traverser et empêcher leur fuite.

Hein ? Je m’étais rendu compte en regardant, même s’ils étaient dans une situation désespérée, qu’aucun des hommes-lézards n’essayait de sauter dans la rivière. Ils essayaient seulement de traverser les bas-fonds.

Les hommes-lézards ne savent-ils pas nager ?

Les hommes-lézards avaient des visages reptiliens, le reste de leur corps supérieur était écailleux et humanoïde, tandis que leur corps inférieur était comme celui de dinosaures carnivores. Peut-être parce que c’était des créatures si tordues qu’elles ne savaient pas bien nager. Est-ce pour cela qu’il y avait eu un tel embouteillage de l’autre côté de la rivière ?

En regardant les hommes-lézards, une pensée m’était venue à l’esprit. Des créatures déformées… Que sont les monstres ?

Certaines créatures étaient nées avec des traits uniques qui étaient apparus à la suite d’une mutation soudaine.

Tout leur corps pouvait être blanc, ou ils pouvaient avoir deux têtes.

Mais ces traits ne s’appliquaient qu’à l’individu. Était-il possible qu’un si grand nombre de ces créatures déformées se produisent naturellement et forment une meute ?

J’imagine que le fait d’y penser maintenant ne sert pas à grand-chose…

J’avais décidé de laisser les questions sans réponse claire pour plus tard. Pour l’instant, je devais me concentrer sur ce qui était devant moi.

« On dirait qu’ils seront bientôt prêts sur le terrain, » avais-je commenté.

Il n’y avait pas eu de réponse.

J’avais demandé l’accord de Naden, mais elle n’avait toujours rien dit.

« Naden ? » demandai-je.

« Je ressens vraiment quelque chose de bizarre à l’ouest, » déclara-t-elle.

Même en se battant, Naden semblait avoir l’esprit tourné vers l’ouest.

J’avais regardé vers l’ouest, mais je n’avais rien vu. Pourtant, la ryuu et les dragons étaient sensibles à la magie. Si Naden avait dit qu’elle avait senti quelque chose, c’est qu’il y avait probablement quelque chose là-bas.

« Ce sentiment bizarre, est-ce une mauvaise sensation ? » lui avais-je demandé.

« Hmm… Pas mauvais, plutôt familier. Mais il y a quelque chose de bizarre là-dedans…, » déclara Naden.

J’avais entendu une autre voix dans ma tête. « Naden ! »

Hal et Ruby s’étaient arrêtés à côté de nous.

Ruby avait dit, « Hey, Naden, ce sentiment… »

« Tu le sens aussi, Ruby ? N’est-ce pas un peu bizarre ? »

« Oui. Ça me semble familier, mais différent, » déclara Ruby.

C’était un peu surréaliste de voir un ryuu noir et un dragon rouge se mettre la tête sur le côté dans la confusion.

Hal et moi qui étions tous les deux assis sur le dos, hors de l’affaire, nous nous étions regardés sans aucune idée de ce qu’il fallait en faire.

La situation avait ensuite changé.

Pris en tenaille par les ailes gauche et droite et frappés par le feu concentré des mages d’eau s’ils tentaient de s’enfuir à travers les eaux peu profondes et étroites, les hommes-lézards avaient le dos tourné vers la rivière et ne pouvaient qu’attendre qu’ils soient écrasés.

Cependant, ils semblaient prêts à s’agripper à n’importe quels aides.

La mort devant leurs yeux, leur instinct de survie sauvage s’éveilla. Certains avaient commencé à se jeter dans la rivière.

Sploosh, splash, splash !

Une fois que l’un avait sauté dedans, un autre l’avait imité.

Leur capacité d’apprentissage que nous avions utilisée pour leur apprendre à chasser les monstres se manifestait d’une manière désagréable maintenant.

Une fois la tendance amorcée, rien ne pouvait l’arrêter.

Les individus qui se trouvaient près de la rivière avaient sauté les uns après les autres.

Comme je l’avais soupçonné, la physiologie des hommes-lézards en faisait de pauvres nageurs, et ils luttaient contre le puissant courant. Si c’était une guerre normale, on aurait pu appeler ça une victoire.

Cependant, bien que cette bataille ait été de grande envergure, il ne s’agissait pas d’une guerre, mais seulement de l’extermination de bêtes dangereuses.

« C’est… plutôt mauvais, hein ? » avais-je dit.

On aurait dit que les hommes-lézards étaient emportés par les eaux, mais s’ils s’échouaient vivants sur les rives en aval, les dégâts s’en trouveraient accrus et les problèmes se poseraient.

« Hal, pouvons-nous attaquer les hommes-lézards dans la rivière avec nos forces en l’air !? » avais-je demandé.

« Ce n’est pas possible ! Tout le monde est occupé avec les monstres volants ! Si la cavalerie-wyverne se détache d’ici, vous aurez des monstres volants qui s’échapperont à la place ! » déclara Halbert.

« Argh…, » avais-je gémi.

Il avait raison, la cavalerie-wyverne était actuellement engagée dans des combats aériens avec les monstres volants. La plus grande partie de l’armée de l’air en renfort était utilisée pour la logistique. De plus, pour garder le secret, je n’avais apporté aucun de nos meilleurs équipements comme le Petit Susumu Mark V.

Il semblait que notre puissance aérienne limitée avait créé une lacune.

« Votre Majesté, j’utiliserai à nouveau ma magie, » suggéra Excel entre mes bras, mais elle avait dû abuser de sa magie. Son visage était pâle, et il était évident qu’elle se poussait.

« Non, » dis-je. « Vous avez déjà épuisé tout ce que vous aviez, n’est-ce pas ? »

« Mais à ce rythme…, » déclara Excel.

« Si vous mourez, ce sera une perte pour le royaume. Trouvons un autre moyen…, » déclarai-je.

Pendant que j’essayais de savoir si on pouvait faire quelque chose, c’était arrivé.

« Souma ! » Naden avait soudain crié dans ma tête. « Regarde le ciel à l’ouest ! »

« Hein… ? Quoi !? »

Quand j’avais regardé le ciel de l’ouest comme Naden me l’avait demandé, j’avais vu plus d’une centaine de ces petites choses qui ressemblent à des lignes courtes flotter là. À mesure que ces lignes s’approchaient, je m’étais rendu compte qu’il s’agissait d’ailes déployées.

Il y avait un groupe de grandes créatures ailées qui volaient ici en formation.

Wyvernes… ? Non, ils étaient plus gros que les wyvernes, et ils avaient des pattes avant. Ça veut dire… dragons !?

Puis l’un des dragons de la formation avait pris de la vitesse, s’arrêtant devant nous en un rien de temps. C’était un joli dragon blanc.

En voyant ce dragon, Naden et moi avons tous les deux crié de surprise.

« Pai, c’est toi !? » avais-je crié.

« Ce que je ressentais, c’était vraiment toi, n’est-ce pas ? » appela Naden.

Ce dragon blanc était Pai Long, l’amie de Naden que j’avais rencontrée à la Chaîne de Montagnes de l’Étoile du Dragon.

Pai le dragon blanc nous avait vus et nous avait salués. « Ça fait un bail, roi Souma. Toi aussi, Naden. »

Cela faisait vraiment longtemps.

Naden et Ruby s’étaient dirigées vers le côté de Pai pour poser des questions.

« Pai… c’est toi, c’est ça ? » s’écria Naden

« Hehe ! Est-ce que je ressemble à quelqu’un d’autre ? » demanda Pai.

« Hmm ? J’ai senti que tu venais, mais quelque chose semblait différent. Je ne sais pas, c’était différent du Pai que je connais. Pas vrai, Ruby ? » demanda Naden.

« Ouais, » Ruby avait accepté. « C’est comme si c’était toi, mais pas toi. C’est comme ça que la magie nous l’indiquait. »

« Hahahaha ! » Pai avait ri. « Vous êtes intelligente. »

Pendant qu’elles parlaient toutes les trois, j’avais entendu une voix dans le dos de Pai. « Pai, tu peux me laisser les saluer aussi ? »

Pai s’était empressée de dire. « Oh, c’est vrai ! » et inclina la tête sur le côté. Je pouvais voir qu’il y avait un chevalier en armure de platine avec un casque intégral sur le dos.

« C’est un plaisir de vous rencontrer, » déclara le chevalier. « Puisque vous montez sur un dragon noir d’une forme inhabituelle, je suppose que vous devez être le roi Souma du Royaume de Friedonia. »

« Oui, et vous êtes ? » demandai-je.

Quand le chevalier enleva son casque, une belle femme aux cheveux très courts apparus de l’intérieur. La femme avait mis son casque sous son bras et m’avait salué.

« Je suis une princesse du Royaume des Chevaliers Dragons de Nothung et la chevalière de Pai, Sill Munto. En entendant parler du péril du royaume de Lastania, j’ai conduit 200 chevaliers ici, » déclara-t-elle.

J’avais l’impression qu’il y avait de nombreuses raisons d’être surpris dans cette introduction.

D’abord, les chevaliers dragons du royaume des chevaliers dragons étaient venus nous soutenir. Il semblait qu’ils avaient déjà fait face à la vague des démons de leur côté. Je suppose qu’il fallait s’y attendre de la part du pays avec des chevaliers dragons, le type de soldat le plus puissant.

Ensuite, que celle qui venait à notre aide était une princesse. Nous avions nos propres princesses qui voulaient sortir et se battre, alors je n’avais pas été surpris.

Finalement, ce qui m’avait le plus surpris, Naden, Ruby et moi, c’était que la chevalière de Pai était une femme. J’avais entendu dire que le contrat entre dragon et chevalier dragon avait été formé dans le but de créer des enfants. Ainsi, dans le cas où leur chevalière s’avérait être une femme, à cause de la nature vague du sexe biologique de leur espèce, un dragon se transformerait en un mâle pour procréer.

En d’autres termes…

« Pai, tu es un homme maintenant !? » s’exclama Naden avec surprise.

« Bien sûr que oui, » Pai l’avait facilement confirmé.

Oh, c’est vrai. Peut-être que ce que Naden et Ruby avaient dit à propos d’une présence familière qui semblait différente avait quelque chose à voir avec cela.

C’était logique… Attendez, j’avais de plus gros soucis à me faire maintenant !

« Madame Sill ! Je sais que c’est soudain, mais donnez-moi un coup de main ! » avais-je dit.

« Hm, avec quoi ? » demanda Sill.

« Nous avons coincé la meute de lézards, mais un certain nombre d’entre eux ont sauté dans la rivière et essaient de s’échapper ! J’aimerais que vos chevaliers les exterminent ! » déclarai-je.

Tandis que j’expliquais cela aussi vite que je le pouvais, Sill m’avait fait un signe de tête ferme.

« Compris. Allons-y, Pai, » déclara Sill.

« D’accord ! » déclara Pai.

Sill remit son casque, puis poussa Pai vers l’avant alors qu’elle retournait vers ses chevaliers dragons.

Elle avait levé son épée. « Nous exterminerons les hommes-lézards qui se sont échappés dans la rivière. Suivez-moi ! »

Elle plongea rapidement vers le bas, avec les chevaliers dragons qui la suivaient. Tandis que les chevaliers dragons survolaient la surface de la rivière, les dragons avaient tous soufflé du feu à l’unisson.

Bwooooooooosh !

Des flammes avaient été crachées par la formation des dragons qui parcouraient la surface de la rivière à mesure qu’ils s’étendaient. Ces flammes avaient cuit sans pitié les hommes-lézards à la dérive.

Quels feux intenses ces dragons avaient produits ! Eh bien, s’ils avaient un groupe de 200 individus qui étaient forts comme Ruby, il fallait s’y attendre.

En regardant du ciel, on aurait dit que le Dabicon brûlait.

En regardant cette scène se dérouler, Naden se murmura à elle-même : « Je ne sais pas, c’est un tel choc, ma tête commence à me faire mal. »

J’avais caressé le dos de Naden en silence.

Peu de temps après, l’unité terrestre avait fini d’exterminer les hommes-lézards. Nous pouvions entendre les cris de victoire des soldats en dessous de nous.

Nous avions gagné.

Bien qu’il y ait eu cette surprise à la fin, c’était ainsi que la série de batailles s’était terminée par la victoire des forces alliées de Friedonia, Lastania et Nothung.

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5 commentaires :

  1. Merci pour votre travaille, sa fait un moment que je lis mais je m’étais jamais inscrit. En tout cas j’adore ce que vous faites continuer comme sa. Juste une question, il y a un LN qui a été abandonné par une autre équipe de traducteur vous savez si il y a possibilité que sa vous intéresse a le reprendre?

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