Genjitsushugisha no Oukokukaizouki – Tome 7 – Chapitre 3 – Partie 1

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Chapitre 3 : Un grand homme en devenir

Partie 1

Il n’y avait pas beaucoup d’intérêt à poursuivre cette discussion à l’extérieur, alors nous nous étions déplacés à l’intérieur de l’atelier.

En plus de ceux qui avaient été dans l’atelier auparavant, cette fois-ci, Aisha était aussi entrée à l’intérieur de la bâtisse en tant que garde du corps.

Après l’avoir vu balancer ce bâton de combat, nous savions que ce gamin de Kuu avait beaucoup d’expérience. C’est pourquoi, pour me préparer à l’éventualité improbable que les choses tournent mal, je voulais Aisha à nos côtés.

En buvant le café que Taru avait fourni, j’avais expliqué à Kuu ma demande à cet atelier.

« ... Et, eh bien, c’est l’essentiel, » avais-je enfin terminé.

J’avais parlé des réformes médicales en cours dans le Royaume de Friedonia, ainsi que le fait qu’à l’avenir, il y aurait une pénurie d’équipement médical, et nous allions avoir besoin d’avoir les artisans de ce pays pour produire en masse cet équipement pour que nous puissions l’importer. Nous devrions également obtenir la permission du gouvernement pour que l’équipement médical ne soit pas confondu avec des armes lorsqu’il serait exporté.

Comme Kuu était le fils de leur chef d’État et qu’il n’était pas clair si les deux pays pouvaient former des liens cordiaux, j’hésitais à trop dévoiler mon jeu. Mais j’en avais déjà discuté avec Taru, alors j’avais décidé qu’on ne pouvait pas le piéger.

Soit dit en passant, lorsque j’avais essayé de prendre un ton formel dans les discussions...

« Oublions toutes ces formalités étouffantes ! » déclara-t-il joyeusement. « Oui, je suis le fils de notre chef d’État, mais nous ne savons pas si le Conseil des chefs me laissera hériter de ce poste. Avoir des gens qui sont polis avec moi m’irrite les fesses. »

J’avais donc choisi de lui parler de façon décontractée. Il était très ouvert, vu sa position, mais qui étais-je pour parler ?

Entendant ce que j’avais à dire, Kuu avait réfléchi un moment, puis il poussa un soupir. « Ouf... Des réformes médicales, hein... C’est génial. C’est ce que fait notre voisin ? On n’a pas beaucoup de nouvelles de l’extérieur par ici. Notre accès aux nouvelles est si mauvais que nous devons nous renseigner sur ce qui se passe à la fin et au début de l’année auprès des commerçants qui viennent l’été. Ainsi, nous avons seulement entendu dire que le Royaume Elfrieden avait absorbé la Principauté d’Amidonia pour devenir le Royaume de Friedonia après que la neige ait fondu. »

Oh, il avait raison, ça pourrait être un peu lent.

L’annexion de l’Amidonia avait eu lieu de la fin de l’automne jusqu’au début de l’hiver dernier. S’il disait que l’information n’était pas parvenue ici avant le printemps de cette année, alors oui, c’était plutôt mauvais. Cela montrait à quel point la neige était intense dans cette région. C’était peut-être comme si l’édition du soir et l’édition du matin du journal arrivaient en même temps.

« D’après ce que j’ai entendu, le roi qui était sur le trône est assez jeune, non ? » ajouta Kuu.

« Il aura 20 ans cette année, » avais-je dit.

Oh ! Mais d’après le calendrier de ce monde, j’avais déjà vingt ans, non ? Eh bien... peu importe.

Quand il avait appris que le roi (provisoire) avait vingt ans, Kuu se mit à rire. « Vingt, hein ! J’aurai seize ans cette année, donc il n’est pas beaucoup plus vieux que moi ! »

« L’écart de quatre ans entre les humains et les hommes-bêtes n’est-il pas assez grand ? » demandai-je.

Quand j’entrais en première année de lycée, ce type était encore à l’école primaire, n’est-ce pas ?

« Non. » Kuu secoua la tête en riant. « C’est une erreur d’arrondi, rien de plus. Si ce n’est que quatre ans, c’est encore bien en deçà de ma zone de frappe. »

« Qu’est-ce que tu racontes !? » m’écriai-je.

« Les femmes, bien sûr, » avait-il dit. « Je suis d’accord avec n’importe quoi de douze à trente ans. »

« Je m’en fous ! Tu ne poseras pas la main sur Tomoe, compris ? » déclarai-je.

« C’est un sacré — Ahh ! Taru, ne me frappe pas avec ce truc. »

Taru avait frappé Kuu à la tête avec le plateau qu’elle avait utilisé pour apporter le café. Il avait fait un son de bang assez fort. Cette fille n’avait pas hésité à frapper le fils de leur chef d’État.

Taru s’accrocha au plateau et renifla. « Stupide Maître, ta vulgarité fait honte à notre pays. Tu devrais t’efforcer d’arranger ça. »

« Oui, elle a raison, » déclara la fille aux oreilles de lapin, Leporina. « Ton père ne t’en veut-il pas toujours pour ça ? Pour commencer, tu agis comme si tu étais en amour avec les femmes, mais tu n’es pas d’accord d’aller plus loin avec aucune d’elle, pas vrai ? Faire semblant d’avoir des sentiments pour d’autres femmes juste pour faire que celle qui t’intéresse fasse attention à toi est — aïe, aïe, aïe, aïe ! Ne me tire pas les oreilles ! »

« C’est parce que tu n’arrêtes pas de parler ! » cria Kuu.

Ahhhh, je pense que cet échange m’a un peu indiqué qui est Kuu en tant que personne, pensai-je.

Alors c’était ainsi... S’il devait avoir seize ans cette année, cela signifiait qu’il en avait quinze maintenant. D’après mon ancien monde, il en serait à sa troisième et dernière année de collège. Quand je m’étais remémoré comment j’étais à cet âge, j’avais l’impression de comprendre comment il agissait.

J’étais souvent en train de patauger avec ardeur et conscience de moi-même, et quand je reprenais mes esprits, je confondais souvent les moyens avec la fin, et les moyens que je choisissais souvent ne correspondaient même pas au but que je poursuivais, pensai-je.

« Qu’est-ce qui se passe, chéri ? Pourquoi as-tu ce visage renfrogné ? » demanda Roroa pendant que je me livrais à de la sentimentalité.

« Non, c’est juste que je regardais comment Kuu se comportait, et je me voyais un peu en lui..., » répondis-je.

« Hm ? Vraiment ? » demanda Roroa.

« Heehee. Grand-mère m’a dit que les hommes sont comme ça, » déclara Juna avec un sourire plein de charme, et je n’avais pu offrir aucune réfutation.

Puis, pour masquer sa maladresse, Kuu s’était raclé la gorge à haute voix et était revenu sur le sujet.

« Alors, comment est le jeune roi ? J’ai entendu dire qu’il a annexé Amidonia peu de temps après son arrivée au pouvoir, alors est-il un si grand guerrier ? » demanda Kuu.

« Non, ce n’est pas du tout ça, » répondis-je. « Il n’a pas absorbé Amidonia parce qu’il le voulait, le flux des événements en a fait une nécessité... c’est ce que j’ai entendu dire. »

Hmm... C’était difficile de m’expliquer en prétendant ne pas être moi.

« Eh bien ! Mais même si le roi lui-même n’est pas un militaire, il a rassemblé un groupe de subordonnés talentueux, » avais-je ajouté. « Leur soutien lui permet, pourrait-on dire, de faire vivre le pays d’une manière ou d’une autre. »

« Des subordonnés compétents, hein... C’est quelque chose qu’on peut envier. La seule personne que je peux commander maintenant, c’est Leporina. Je veux me dépêcher d’aller chercher des vassaux pour moi. »

« J-Je ne suis pas ta subordonnée, je suis ton assistante, tu sais !? Ne me donne pas d’ordres ! » Leporina avait protesté, mais Kuu ne l’écoutait même pas.

« Alors ? » demanda Kuu, en me regardant droit dans les yeux et en essayant de m’évaluer. « Tu es l’un de ces subordonnés compétents qui soutiennent le roi, n’est-ce pas ? »

« Je ne suis qu’un marchand, tu sais... ? » déclarai-je.

« Oookyakya, mentir n’est pas bon. Ces réformes médicales sont parrainées par le roi, non ? L’équipement pour eux n’est pas quelque chose qu’un seul commerçant, et encore moins le jeune fils de quelqu’un qui n’a même pas hérité de l’entreprise peut gérer pour les négociations. Tu joues au marchand, mais tu agis vraiment selon la volonté de ce roi. Ai-je tort ? » demanda-t-il.

« ... »

Il avait mis le doigt sur le mille, donc je n’avais pas pu trouver une bonne réponse. On aurait dit du moins qu’il ne pensait pas que j’étais le roi lui-même, mais agir selon la volonté du roi équivalait à agir selon ma propre volonté, donc il n’avait pas tort.

Taru l’avait appelé le « stupide maître », mais il pourrait être étonnamment perspicace. Si je le sous-estime, j’allais y perdre des plumes.

« Et si je le suis ? » lui avais-je demandé. « Veux-tu alors annuler l’accord ? »

« Je ne dirais pas ça, » dit-il. « Pour notre pays, la production en série de cet équipement médical ou autre serait une nouvelle industrie. C’est juste... qu’il y a un point qui me dérange. »

« Qu’est-ce que ce serait ? » demandai-je.

Il s’était penché, les coudes sur la table et les joues appuyées sur les mains pendant qu’il répondait. « Je pense que les réformes médicales du roi voisin ont l’air géniales. Ces... médecins, c’est ça ? Ils ne comptent pas sur la magie blanche, et traitent même des maladies qui sont difficiles à guérir par la magie. »

J’avais hoché la tête.

« En gros, je veux ces médecins ici aussi. Exporter l’équipement, c’est bien, mais s’il est produit en grande quantité, je ne peux pas accepter de ne pas pouvoir l’utiliser nous-mêmes. Il y a un grand nombre de malades et de blessés dans chaque pays. S’il y a des outils qui peuvent les traiter, ce serait un gaspillage de ne pas avoir des gens à portée de main qui peuvent les utiliser, non ? C’est pourquoi, si tu veux du matériel médical de notre part, tu nous donneras des médecins en échange, » déclara Kuu.

Kuu avait parlé d’un ton fort. Je sentais dans ses yeux une intensité dont il avait toutes les raisons d’être fier en tant que fils de leur chef d’État. Même s’il n’avait que seize ans cette année, il pouvait choisir les combats nécessaires pour porter son pays et son peuple.

C’était... un homme qui pourrait faire de grandes choses à l’avenir. À moitié impressionné, à moitié prudent, j’avais accepté le regard de Kuu, et il avait soudain souri et relâché la tension de ses épaules.

« Et c’est ce que mon père aurait dit, » déclara Kuu.

« Ton père... hein, » dis-je.

Même si c’était clairement ce qu’il avait dit, Kuu avait évoqué son père maintenant pour brouiller cette distinction. C’était un malin, c’est vrai.

« J’y ai bien réfléchi, » déclarai-je enfin. « Si vous voulez bien nous exporter le matériel, je vous fournirai des médecins... c’est ce que notre roi a dit. »

« Eh bien, c’est gentil. Mais les hivers dans ce pays sont rudes, vous savez ? Est-ce qu’un étranger peut les encaisser ? » demanda Kuu.

« Dans ce cas, nous pouvons faire des médecins à partir du peuple de ce pays, » déclarai-je.

« Notre peuple ? » demanda Kuu, et je hochai la tête.

« Pour être plus précis, ce que le royaume fournira, c’est l’étude de la médecine. En ce qui concerne la formation des médecins, nous sommes sûrs d’être bien en avance sur les autres pays. Donc, si quelqu’un dans ce pays veut devenir médecin, il peut venir au royaume pour étudier. Si ces personnes rentrent chez elles après avoir acquis des connaissances en médecine, vous aurez des médecins qui pourront rester ici. »

Kuu s’était tapé le genou comme s’il comprenait maintenant. « Je vois... On dirait que ça marcherait ainsi. C’est comme ça qu’on échangera médecins et matériel médical, hein ? »

« Fondamentalement, c’est à peu près ça, » déclarai-je. « Qu’est-ce que tu en penses ? »

Kuu s’était cogné la poitrine d’une main. « Ça a l’air bien ! Je vais parler à mon père. Je veux dire, j’insiste pour que tu le rencontres et que tu en discutes maintenant, » avait-il ajouté avec un sourire heureux.

Je n’avais pas un mauvais pressentiment. Si nous pouvions compter sur le soutien de Kuu, le fils de leur chef d’État, cela nous serait d’une grande aide.

Oh, attends.

« À ce sujet, il y a une personne qui devrait négocier avec ton chef d’État, » déclarai-je.

« Veux-tu le laisser à quelqu’un ? Ne le fais-tu pas toi-même ? » demanda Kuu.

« Ouais. Je pense que les négociations ne devraient pas être menées par moi, Kazuma, mais par Sa Majesté, le roi Souma, » déclarai-je.

« Oookyah !? Une rencontre entre chefs d’État, hein ! » déclara Kuu.

« Ouais. Ce serait plus rapide, non ? » demandai-je.

« Oui, mais... peux-tu faire venir le roi Souma ici ? » demanda Kuu.

« Je pense que tout ira bien, tu vois ? Ce roi aime faire le travail sur le terrain. » Roroa me regarda en souriant alors qu’elle répondit ça.

Eh bien, après tout, j’étais ici...

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4 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre.

  2. Merci pour le chapitre.
    PS: Il aurait pu lui dire qui il était vraiment, au point ou ils en sont.

  3. Merci pour le chapitre !

  4. Merci pour le chapitre !

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