Histoire courte en prime : Conférence de crise entre Liscia et Aisha
Cela s’était déroulé quelques jours après que Roroa soit venue chez Souma.
Nous nous trouvions au milieu d’une belle journée d’automne, mais les rideaux étaient fermés dans le bureau des affaires gouvernementales du château, ne laissant qu’un petit espace pour éclairer la pièce de façon tamisée. Son seul occupant était assis au bureau, les coudes reposant sur le dessus. Puis une autre personne avait frappé et était entrée avec un « Excusez-moi. »
« Merci d’être venue, » la personne à l’accueil avait pris la parole.
Celle qui était entrée avait répondu avec un regard empli de doute, « Euh... princesse ? Que faites-vous sur le siège de Sa Majesté ? »
La personne qui était entrée dans la pièce était la garde du corps du roi Souma et aussi la candidate pour devenir sa deuxième reine principale, Aisha. Liscia se leva de son siège et déplaça les rideaux. Soudain, la pièce fut inondée de lumière. « J’essayais juste de créer l’ambiance. Et aussi, je vous l’ai dit, ne m’appelez pas princesse. »
N’étant pas tout à fait capable d’analyser la situation, Aisha lui avait fait un sourire troublé. Puis elle lui avait demandé. « Euh... Lady Liscia ? M’avez-vous appelé ici pour plaisanter ? »
« Non, ce n’est pas ça. J’ai de sérieuses affaires à voir avec vous. »Liscia s’était à nouveau assise à son bureau. « L’autre jour, Roroa s’est jointe à nous en tant que fiancée de Souma. Elle sera donc la troisième reine primaire, classée après vous et moi. »
« Oh, oui, » déclara Aisha. « Cela a donné à Sa Majesté une juste cause pour absorber la Principauté, et Roroa est elle-même une personne tout à fait capable, alors tout s’est bien passé... n’est-ce pas ? »
Quand Aisha avait posé cette question sur un ton qui l’avait pressée à répondre, Liscia avait acquiescé. « C’était le meilleur résultat que le pays pouvait espérer. Mais... cela a également créé une situation grave pour vous et moi. »
« Une situation grave ? Qu’est-ce que vous voulez dire par là ? » demanda Aisha.
Liscia l’avait annoncé, avec un visage comme si elle annonçait une condamnation à mort. « Roroa... sait cuisiner. »
... Pourriez-vous répéter ? Pendant un moment, Aisha n’avait pas compris ce que Liscia disait.
Liscia continua, sans se soucier du regard sans émotion qu’Aisha lui faisait en réponse. « C’était une erreur, et même une négligence. J’étais sûre qu’elle serait l’une des nôtres... Mais on dirait que pendant qu’elle aidait tous ses “oncles” et ses “tantes” au marché, elle a appris à cuisiner des plats simples. Elle le couvre en parlant en argot de commerçant, mais cette fille a de sérieuses compétences en matière d’entretien ménager. »
« Euh... Lady Liscia ? Est-ce censé être une crise ? » demanda Aisha.
Même si Roroa sait cuisiner, quel effet cela a-t-il sur nous ? C’était ce que pensait Aisha, mais Liscia avait cogné ses mains sur la table.
« C’est un énorme problème, Aisha. Savez-vous faire la cuisine ? » demanda Liscia.
« Oh, non... Je ne suis pas très raffinée, et je n’ai jamais rien fait du genre, » répondit Aisha.
« Moi non plus, » déclara Liscia. « J’étais dans l’armée jusqu’à très récemment. De plus, je fuyais tout ce qui ressemblait à de l’entraînement nuptial parce que je n’étais pas très douée pour ça. Je ne peux rien faire pour aider dans la famille. » Liscia joignit les mains devant sa bouche et jeta un regard pensif. « C’est Juna qui a toujours fait le ménage pendant qu’on courait partout, bon gré mal gré. Issue d’une famille de commerçants, elle savait déjà cuisiner, nettoyer et faire la lessive. Même s’ils se mariaient demain, elle serait déjà une bonne épouse. »
« C’est une femme merveilleuse, même en la regardant de notre point de vue, » avait convenu Aisha.
Elles parlaient de la Prima Lorelei, Juna Doma. Elle était une belle et douce femme. De plus, elle était compétente dans les tâches ménagères. Elle était comme une manifestation de tout ce que les hommes cherchaient dans leur femme idéale. « Vous devez comprendre ça, Aisha. Deux candidates sur quatre savent cuisiner. En d’autres termes, la famille sera divisée entre ceux qui peuvent faire ces choses et le groupe qui ne peut pas. Nous sommes dans le groupe qui ne peut pas. »
Aisha hocha la tête et regarda Liscia droit dans les yeux en disant. « Non, je ne pense pas que ce soit honteux qu’on ne puisse pas faire ces choses, mais si c’est deux contre deux, nos nombres sont égaux, non ? Ces deux-là ont fait leurs preuves dans les domaines de l’art et de l’économie, qui sont des activités culturelles, mais nous nous sommes surtout concentrés sur les questions militaires, alors il n’y a aucune raison de nous mépriser, n’est-ce pas ? »
C’était ce qu’Aisha avait voulu argumenter, mais Liscia secoua la tête en silence.
« Les chiffres ne sont pas les mêmes. Vous oubliez quelque chose, » déclara Liscia.
« Oublier ? Qu’est-ce que j’oublie ? » demanda Aisha.
« J’ai dit “la famille”. Il y a une autre personne, n’est-ce pas ? Quelqu’un qui rejoindra notre famille et qui a encore plus de compétences que Juna en matière d’entretien ménager, » déclara Liscia.
« Non... Vous ne pouvez pas dire..., » avec cette forte allusion, c’était finalement Aisha qui s’en rendit compte. Il y en avait certainement un. « Est-ce que c’est... ? Sa Majesté ? »
« Oui. Vous savez aussi bien que moi que les plats que Souma fait sont délicieux, non ? » demanda Liscia.
« Mais bien entendu. Mon estomac s’en souvient bien, » déclara Aisha.
Souma avait travaillé avec Poncho pour recréer de nombreux plats de son propre monde. Récemment, ils s’étaient souvent réunis autour d’une table pour manger les petits déjeuners japonais que Souma préparait. Chacun de ces plats était délicieux, et ils avaient piégé le cœur et la langue d’Aisha. Même leur souvenir suffisait à la faire baver.
« Ce n’est pas seulement de la cuisine, » poursuit Liscia. « Il est lui aussi bon pour la couture. Un moment, il coud une poupée à la main, l’instant d’après il travaille sur une machine à coudre à pédale pour faire une robe pour Tomoe. »
« Il est doué pour cuisiner et coudre ? » demanda Aisha. « Si j’étais un homme, je voudrais en faire mon épouse. »
« Je ressens la même chose, mais malheureusement c’est nous qui allons être les épouses, » déclara Liscia en serrant le poing comme si elle faisait un discours. « En d’autres termes, nous, celles qui ne savent pas cuisiner seront la minorité dans cette famille. Ne pensez-vous pas que ça serait humiliant ? Le fait que nous ne soyons même pas au même niveau qu’un homme comme Souma est déjà une marque noire quant à notre fierté en tant que femmes. Nous devons immédiatement trouver des contre-mesures. »
« Je comprends ce que vous voulez dire, mais... que comptez-vous faire exactement à ce sujet ? » demanda Aisha. « Même si nous devions suivre un entraînement nuptial, aucune de nous ne saurait par où commencer. »
Liscia acquiesça d’un signe de tête en accord avec les préoccupations d’Aisha. « Vous avez raison. Nous aurons besoin de quelqu’un pour coopérer avec nous. »
« Quelqu’un pour coopérer avec nous ? À qui comptez-vous vous adresser pour obtenir de l’aide ? » demanda Aisha.
« Nous avons la personne qu’il nous faut, n’est-ce pas ? Une femme qui a été mariée plusieurs fois au cours des cinq cents dernières années, a eu beaucoup d’enfants et a vécu avec son mari jusqu’à ce qu’ils se séparent à sa mort. Ce qu’on pourrait appeler une profemme, » répondit Liscia.
L’image d’une beauté aux cheveux bleus et au sourire mystérieux et sexy avait traversé l’esprit d’Aisha. Elle ressemblait à Juna, mais elle avait fait sonner l’alarme dans les instincts d’Aisha en tant que femme encore plus fortement qu’avec Juna.
« Cette... Cette dame ? Vous voulez dire... ? Franchement, je pense qu’elle jouera avec nous, alors je ne suis pas sûre que j’aime l’idée, » déclara Aisha.
C’était la même chose pour Liscia, mais elle secoua la tête et elle déclara avec détermination. « Nous n’avons pas le choix. Aisha, soyez prête à accepter ce qui arrivera. »
« O-Oui, Lady Liscia, » déclara Aisha.
☆☆☆
Quelques jours plus tard, sur un certain îlot dans le Duché d’Excel.
« Oh, moi. Oh, mon Dieu..., » Excel avait souri en lisant la lettre que Liscia lui avait envoyée.
Hee hee..., elle pensait. Cette princesse garçon manqué commence à se mettre dans tous ses états. Maintenant que Juna et cette princesse amidonienne sont devenues des fiancées du Roi, elle a peut-être le sentiment que sa position est en danger. Cela montre à quel point Sa Majesté est spéciale pour la princesse. Oh, comme elle est innocente. Rien que de lire cette lettre, je me sens cent ans plus jeune.
Tout en pensant à des choses qui démentent son apparence de jeune fille, Excel avait poussé un soupir.
« ... Qu’est-ce qu’il y a ? » demanda Castor, un peu hésitant. L’ancien commandant de l’armée de l’air était maintenant sous la garde d’Excel.
Excel avait fait un rire heureux. « Hee hee hee... Je me disais juste “Oh, quelle jeunesse”, c’est tout. Il serait peut-être bon pour moi de ménager un peu de l’intérêt qu’une grand-mère porte à ces jeunes filles qui vont se marier. Peut-être, ne pas s’arrêter à la cuisine et à la couture, mais aussi leur apprendre ce qu’un mari et une femme peuvent faire au lit. »
« Grand-mère s’inquiète... Eh bien, vu votre âge... (Argh !) P-Peu importe ! Ce n’est rien, madame ! » s’exclama Castor.
Sentant une soudaine vague d’intentions meurtrières de la part d’Excel, Castor se hâta de saluer. Excel était d’accord de plaisanter sur son âge, mais elle ne supportait pas que quelqu’un d’autre le fasse.
Mais sa sévérité fut bientôt remplacée à nouveau par la joie. Hee hee. J’attends avec impatience notre prochaine rencontre, Princesse, et Votre Majesté.
Voyant l’air joyeux sur le visage d’Excel, Castor ne pouvait que ressentir de la compassion pour la princesse qu’il avait servie.
Merci pour le chapitre.
Merci pour le chapitre !
Merci pour le chapitre.
Merci pour le chapitre.
PS: Donc Souma est une bonne épouse, c’est bon à savoir.
Si pour la cuisine, j’arrive à me dépatouiller, ne me demandez pas de faire des travaux de couture 😉
Au fait, les arts ménagers sont-ils toujours enseigné à l’école ?
Pas en France, mais je me débrouille bien en cuisine, et en couture disons que je peu rapiécé un trou dans un jean au autre. 🙂