Genjitsushugisha no Oukokukaizouki – Tome 4 – Chapitre 6

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Chapitre final : Dans la neige

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Chapitre final : Dans la neige

Partie 1

— 31e Jour du 12e mois de l’année 1546 du Calendrier Continental — La Capitale Royale, Parnam

Il y avait huit jours dans la semaine de ce monde. Avec quatre semaines dans un mois, cela signifiait que chaque mois avait 32 jours. Il y avait douze mois dans une année, donc l’année se terminait le 384e jour.

Le printemps se déroulait du troisième jusqu’au cinquième mois. La période du sixième au huitième mois était l’été. Le neuvième au onzième, l’automne, et le douzième jusqu’au deuxième mois de l’année suivante étaient l’hiver.

Aujourd’hui se trouvait être le 31e jour du douzième mois. Dans le calendrier de la Terre, ce serait la Saint-Sylvestre, mais dans le calendrier de ce monde, c’était juste un jour à la fin de l’année.

Dans ce pays, la Saint-Sylvestre et le Jour de l’An étaient généralement célébrés tranquillement avec ses amis et sa famille. Normalement, le château n’était pas très occupé (l’année politique commençait le premier jour du quatrième mois), à part les prêtres qui célébraient la cérémonie du Nouvel An, mais en ce moment la grande salle du château de Parnam était dans un état de pandémonium.

« Aisha, portez cet ensemble à droite, » ordonna Liscia.

« Compris, prin... Dame Liscia, » répondit Aisha.

En suivant les instructions de Liscia, Aisha avait ramassé un ensemble de décors de scène qui aurait normalement pris plusieurs adultes à soulever et l’avait facilement jeté sur son épaule. On pouvait toujours compter sur Aisha pour faire les gros travaux... Oh !

« Carla, Hal, » ordonnai-je. « Alignez ces deux piliers par ici. »

« Compris, Maître, » répondit Carla.

« D’accord... D’accord, » répondit Hal. *Soupir*

À la suite de mes instructions, Carla et Halbert, un commandant d’avant-garde de la Force de Défense Nationale, avaient apposé des objets en forme de pilier de marbre (faux) qui semblaient appartenir au Parthénon. De là, Liscia et moi avions continué à donner des ordres à mes vassaux (et à mes fiancées), suivant les plans se trouvant dans mes mains.

« Franchement ! Imaginer que vous n’utiliseriez pas seulement la Force de Défense Nationale, mais aussi une future reine pour faire le travail dur pour vous..., » Ludwin avait dit ça avec un sourire ironique.

Derrière nous, Ludwin, le capitaine de la Garde Royale, et son commandant en second, Kaede, finalisaient les détails de leur plan de sécurité sur place.

« Vous savez, ce serait impensable dans tout autre pays, » déclara Kaede. « Et aussi, Hal, travaille plus vite. Plus Vite. Plus Vite. »

« Je le fais déjà, Kaede ! » répliqua Hal.

J’avais agité ma main dédaigneusement face à Ludwin. « Franchement, c’est Aisha elle-même qui a dit qu’elle voulait nous aider. D’ailleurs, c’est un fait avéré qu’il n’y a personne dans ce château plus fort qu’Aisha. »

Si nous avions eu des mages de terre (les mages pour le contrôle de gravité), cela aurait été facile, mais ils avaient tous été envoyés à la réalisation de routes pour la Principauté d’Amidonia nouvellement absorbée. Nous n’avions pas de grues pour une utilisation en intérieur, ce qui signifiait que nous devions compter sur le travail humain pour tout cela, et je ne pouvais pas voir de raison de laisser les muscles d’Aisha être gaspiller.

Liscia laissa échapper un soupir exaspéré. « Honnêtement... Si vous aviez tout simplement dit quelque chose comme ça plus tôt, nous n’aurions pas à le faire avec ce calendrier si serré... »

« Ce n’est pas comme si j’avais pu le faire, » dis-je. « Je veux dire par là que j’ai seulement eu cette idée il y avait une semaine. »

« C’est assez incroyable que tout le monde dise, “Faisons-le !”, pour quelque chose que vous avez trouvé sur l’impulsion du moment, » déclara Liscia.

E-Eh bien, dernièrement, j’ai eu l’impression que mes freins commençaient à tomber en panne, pensai-je.

Avec Roroa et Colbert qui se joignaient à nous, il y avait plus de financement à ma disposition, et Genia la surscientifique donnait gaiement naissance à de nombreuses inventions. En outre, à cause des nombreuses nouvelles politiques que nous avions instituées, les habitants de Friedonia eux-mêmes avaient développé un penchant pour l’étrange et débordaient de curiosité. C’était comme l’esprit de l’artisan japonais, ou quelque chose comme ça, « Peu importe comment cela peut sembler insignifiant, quand on maîtrise une chose, ça devient un art. » Voilà comment une pensée paresseuse qui était sortie de ma bouche il y avait une semaine...

« Oh, hé, c’est presque la fin de l’année. Si c’est la fin de l’année, c’est l’heure du Festival de la Chanson de fin d’année de Kouhaku. »

... avait fini par être mis en œuvre comme ça.

La première à m’entendre dire ça, Roroa, avait dit. « Quoi !? Quoi !? Parle-moi un peu de ce merveilleux nom qui ressemble à du profit ! »

Alors j’avais fini par devoir lui expliquer Kouhaku, la Bataille des Chants Rouge et Blanc...

Au moment où je l’avais fait, Juna, qui écoutait aussi, avait dit : « Un festival de chansons, n’est-ce pas ? Cela ressemble à une opportunité de mettre nos talents au travail », et elle était inhabituellement proactive à ce sujet.

Puis Pamille et Nanna, ainsi que d’autres Lorelei, et la générale devenue chanteuse, Margarita, étaient devenues très enthousiastes à l’idée, et après un certain temps, elle était allée si loin que je ne pouvais nullement leur dire. « Eh bien, non. Après tout, nous ne le faisons pas ! »

Entre les Loreleis du café chantant Lorelei, qui à un moment donné s’était transformé en quelque chose comme une société de production, et les participants des émissions concernant le concours de chant amateur Nodo Jiman que nous avions effectué après la prise de Van, c’était devenu un événement de grande envergure. C’était à ce moment-là que la course soudaine pour préparer les choses avait commencé.

Eh bien, le fait que tout le monde travaillait ensemble afin de créer quelque chose était amusant dans un festival culturel, mais cela signifiait que ma charge de travail avait augmenté d’autant plus.

Le plus dur allait être la partie « blanche » du rouge et blanc de Kouhaku.

L’Équipe Rouge (chanteuses), dirigée par Juna, avait de la variété et du flair, mais les chanteurs masculins n’avaient pas laissé autant d’impact. La grande majorité d’entre eux était arrivée ici à travers le Nodo Jiman, et ils avaient tous chanté des chansons folkloriques de ce monde. S’il n’y avait pas d’idoles masculines participant à Kouhaku, et que c’étaient tous des chanteurs enka, ça ne serait pas très stylé, n’est-ce pas ?

À cause de cela, j’avais décidé d’un grand déploiement expérimental de ma réponse d’idole masculine face aux Loreleis — les chevaliers chantants, Orphies — que j’avais développé depuis un certain temps.

« Maintenant, mes Orphies ! Rassemblez-vous ! » dis-je.

« « « D’accord, Sire ! » » »

Quand je les avais appelés, trois jeunes hommes qui discutaient de quelque chose dans le coin étaient venus vers moi. L’un d’entre eux, le grand homme de vingt ans aux cheveux argentés, m’avait salué et m’avait dit : « L’unité de l’Orphie Yaiba est prête et attend vos ordres. »

Il s’agissait d’un humain de Van et le chef des Yaiba, Axe Steiner. Il était un homme séduisant avec des yeux tape-à-l’œil et frais, mais son discours trop formel qui était caractéristique des jeunes hommes d’Amidonia lui avait donné une image trop stricte.

Quand il vit la façon dont Axe agissait, le jeune homme relativement décontracté aux cheveux manquants avait ri avec ironie. « Merde ! Notre chef est si raide. Ai-je raison, Kukri ? »

« Je pense que tu es un peu trop décontracté, Kotetsu, » acquiesça Kukri.

Le jeune homme-tigre frivole et superficiel était Kotetsu Burai. Il était un homme fougueux avec des rayures jaunes et noires distinctives, athlétiques, et ses mouvements de danse précis l’avaient fait ressortir même dans ce groupe.

Celui vers lequel il s’était tourné pour avoir un accord était un collègue d’âge moyen et joli garçon, Kukri Carol. Je pense que vous l’aurez compris à partir de son nom de famille, mais Kukri était un Kobito qui était le grand frère de Pamille Carol. Il remplissait clairement la position de shota dans l’unité, mais il était toujours l’aîné des trois.

... Franchement, la race des kobitos était effrayante.

Eh bien ! De toute façon, il s’agissait des trois membres de la première unité d’idole de Friedonia, Yaiba. Le nom venait du fait que tous les trois avaient des noms qui ressemblaient à des armes blanches. Et après tout, je n’avais pas eu beaucoup de temps pour trouver un nom.

À la base, j’avais envisagé d’inclure Hal, qui avait aussi un nom d’arme, dans leurs membres, mais il avait fermement refusé. Selon Kaede, « Vous savez, Hal peut contrôler la hauteur, mais il n’a pas l’oreille musicale. »

Cependant, ce n’était pas important maintenant. J’avais frappé dans mes mains. « Je veux que les membres d’Yaiba commencent à répéter dès que la scène est prête. »

« D’accord, Sire ! » annonça Steiner. « Êtes-vous certain que vous voulez que nous y allions d’abord, Sire ? »

« Je veux tester si la scène est assez solide, » dis-je. « C’est le seul acte au cours de la bataille des chansons ou il y aura plusieurs membres chantant et dansant. Si ça tient avec les hommes, alors ça tiendra pour tout le monde. »

« D’accord Sire ! Compris, » répondit-il.

Quand Axe, qui était aussi raide et formel que jamais, se dirigea vers la scène terminée, les deux autres sourirent ironiquement et le suivirent.

« Bon sang, » déclara Kotetsu. « Pourquoi notre chef doit-il être aussi carré ? »

« C’est parce qu’il est nerveux, n’est-ce pas ? » déclara Kukri. « Même si je suis sûr que sa personnalité a aussi quelque chose à voir avec ça. »

« Hé, vous deux ! On se dépêche ! » Quelqu’un avait crié alors qu’ils traînaient les pieds vers la scène.

« « Eek! » » avaient-ils alors crié, sursautant même à ce moment-là.

Quand les deux hommes s’étaient tournés avec hésitation, ils avaient trouvé une Margarita fronçant les sourcils qui se tenait là dans une robe rouge foncé. C’était une couleur voyante, mais cela ne la rendait que trois fois plus intense.

Margarita les regarda tous les deux de haut en bas puis elle haussa la voix. « Vous êtes le visage de Friedonia ! Tenez-vous droit et pensez à vos actes ! »

« « O-Oui M’dames ! » »

« Si vous avez compris, alors, faites-le, » déclara-t-elle. « Et plus vite que ça ! »

« « C-Compris ! » »

Margarita était sortie du lot pour devenir générale dans la société patriarcale d’Amidonia. Quand elle les réprimanda, ces deux-là répondirent avec la même rigidité que Axe et firent route vers la scène. Ils agissaient comme de nouvelles recrues qui avaient été disciplinées par un instructeur.

Puis Margarita m’avait remarqué et elle avait baissé la tête en toute hâte. « T-Tiens ! Votre Majesté ! Je vous ai laissé voir quelque chose de très embarrassant. »

« Oh, ça ne me dérange pas, » dis-je. « Ils sont un groupe de fortes personnalités, alors le fait que vous les preniez en charge nous aide. Cependant... cette tenue est vraiment quelque chose. »

« C’est, eh bien... Je me suis faufilé dehors pendant l’essayage des costumes, » répondit-elle.

« Vous vous êtes faufilée dehors ? » répétai-je.

« Oh, voilà. S’enfuir en plein pendant un essayage ? Ce n’est pas juste, Margie. »

« P-Princesse?! » cria Margarita.

« “Margie” ? » répétai-je.

Je m’étais retourné afin de regarder, car Margarita avait poussé un cri et Roroa se précipitait vers nous.

Elle nous avait atteints et s’était accrochée doucement autour de mon bras. « Chéri, j’ai aussi travaillé durement. Complimente-moi. Complimente-moi. » Elle frottait son visage contre mon épaule.

Ses adorables petits gestes d’animaux semblaient quelque peu calculés, bien que... malgré tout, elle soit vraiment mignonne. Le fait était que, sans la coopération financière de Roroa, ce plan n’aurait pas pu aboutir.

Je l’avais caressée sur le sommet de la tête. « Vous avez été d’une grande aide. Merci, Roroa. »

« Mwuhuhuh ! » gloussa-t-elle.

« Allez, Roroa, » dit sévèrement Liscia. « Vous avez reçu vos éloges, et maintenant, êtes-vous satisfaite ? Nous travaillons en ce moment, alors il est temps pour vous d'y aller. »

Liscia attrapa Roroa par la peau du cou comme elle pourrait le faire avec un chat et l’arracha de moi. Roroa était rentrée dans le jeu et elle avait même lâché un miaulement ludique.

« Attends, je n’ai pas eu le temps de faire ça, » ajouta Roroa, tout en s’interrompant. « Je vais ramener Margie avec moi. Car après tout, nous sommes encore au milieu de son essayage de costume. »

« Costume ? Voulez-vous parler de cette robe rouge ? » demandai-je.

Roroa m’avait fait un rire audacieux. « J’ai hâte d’y être. Ça va vous faire tomber à la renverse pendant l’événement principal. »

« Je n’aime pas trop ça, princesse ! » protesta Margarita. « Pas ça. Épargnez-moi au moins cela ! »

« J’ai déjà tout mis en ordre, alors abandonne et accepte-le, » Roroa sourit.

« Nooonnn! Pas les dix-huit mètres ! » cria Margarita.

Margarita avait été traînée par Roroa, l’air plus effrayée que je ne l’avais jamais vu auparavant. Margarita pourrait effrayer n’importe quel homme moyen insensé, mais elle ne pouvait pas résister à Roroa, l’ancienne princesse d’Amidonia. Je n’avais vraiment pas compris l’équilibre des forces entre les anciens Amidoniens.

« Et, attendez, de toute façon qu’est-ce qu’elle voulait dire par “dix-huit mètres” ? » demandai-je.

« C’est apparemment la longueur de sa robe, » déclara Juna.

La Lorelei était venue ici parce qu’elle était la prochaine à répéter après les Yaiba. Elle ne portait pas sa tenue habituelle permettant facilement de danser. Au lieu de cela, elle portait une robe bleue vraiment lumineuse et avait l’air très jolie dedans.

« Attendez ! Une robe de dix-huit mètres ? » demandai-je, effrayé.

« Roroa disait qu’elle voulait quelque chose qui ferait que toute l’audience n’en croirait pas ses yeux, » déclara Juna. « Elle va mettre Madame Margarita sur scène dans une robe massive de dix-huit mètres. J’ai entendu dire que la robe est peinte avec de la mousse lumineuse en poudre, comme celle que nous utilisons dans les réverbères, et elle dégage une lumière éblouissante. »

« Eh bien, c’est... voyant à souhait, » dis-je.

Je ne savais pas trop. Mais d’une manière ou d’une autre, je pouvais voir cela devenir un événement annuel et ça deviendrait plus grandiose chaque année.

Margarita... Je pensais qu’elle était la grande boss de l’industrie du divertissement, mais elle était apparemment la dernière boss.

Que devrais-je faire ? me demandais-je. J’avais prévu que Margarita chante la version japonaise de « Snake Eater [1] », mais peut-être devrais-je changer cela pour « Kaze to Issho ni [2]. »

C’est à ce moment-là que je remarquai une autre fille debout derrière Juna.

Elle était une jeune fille à l’allure simple de quinze, peut-être seize ans. Elle était mignonne, mais ne se distinguait en aucune façon. C’était une sorte d’apparence de fille au naturelle.

« Juna, qui est cette fille ? » demandai-je.

« Laisse-moi vous la présenter, Sire, » dit Juna. « Cette fille est Komari Corda. Elle était en formation de Lorelei jusqu’à tout récemment, mais je pense lui faire faire ses débuts dans cette bataille de chansons. »

« Je-je suis Komari Corda ! C’esst un plaisssir de vous rencontrer ! » hoqueta la fille.

En trébuchant de façon spectaculaire sur ses mots, Komari inclina profondément la tête vers moi. Pendant que je riais ironiquement à quel point elle était tendue, Juna avait donné un peu plus d’information à son sujet.

« Elle a une voix avec de la place pour la croissance, et un enthousiasme pour la pratique qui me fait penser qu’elle va se transformer dans le futur, » déclara Juna. « Je pense qu’elle peut avoir le talent caché pour pouvoir me dépasser en tant que Lorelei. »

« Eh bien, c’est impressionnant..., » dis-je.

« Je-je ne pourrais jamais ! C’est trop d’honneur pour moi de suggérer que je puisse vous surpasser, Madame Juna ! » cria Komari.

Quand j’avais vu Komari essayer en toute hâte d’agir humblement, j’avais pensé, oh, je peux le voir...

Son charme provenait probablement du fait qu’elle était non raffinée, vous donnant inconsciemment envie de l’encourager. C’était un charme que la Juna déjà perfectionné n’avait pas. Quand cette fille aurait fini, elle pourrait être une Lorelei qui pourrait diriger le monde du chant du royaume.

Elle était quelqu’un dont j’avais hâte de voir la progression.

C’est à ce moment que l’actuel ministre des Finances du Royaume de Friedonia était apparu.

« Ah, madame Juna, madame Komari, » dit Colbert. « Alors c’est ici que vous étiez toutes les deux. »

Pour une raison inconnue, Nanna, la fille-bête aux oreilles de chat, était suspendue autour de ses épaules. Pamille la kobito se tenait aussi derrière lui, tenant la manche de Colbert. Je ne savais pas quoi dire... Ils ressemblaient à un père et une fille.

« Colbert, elles vous adorent beaucoup, » commentais-je.

« Votre Majesté, c’est vous qui les avez poussées sur moi..., » déclara Colbert.

En plus de ses fonctions de ministre des Finances, Colbert s’occupait de leurs finances (et de la paperasse). Ce pays était au milieu d’une montée en flèche sans précédent du concept des Loreleis. Pour Juna, Nanna et Pamille, en particulier, en tant que premières Loreleis, il y avait beaucoup plus d’argent qui circulait autour d’elles qu’elles ne pourraient jamais utiliser personnellement. Mis à part Juna, qui était candidate au château pour devenir une reine secondaire, il était dangereux pour Nanna et Pamille, qui étaient encore des citoyennes ordinaires, même s’ils étaient Lorelei, de recevoir trop d’argent. C’est pourquoi j’avais fait appel au talentueux Colbert pour gérer leurs biens, organiser des gardes du corps (principalement des femmes de la Force de Défense Nationale) et gérer d’autres affaires générales pour elles. En un sens, il était comme leur manager.

Je pouvais comprendre que c’était pour cela qu’il passait beaucoup de temps avec elles, mais pourquoi l’aimaient-elles autant ?

Quand je leur ai demandé ça, elles m’avaient dit.

« Les repas ! Il me traite bien ! Je mange beaucoup de poisson ! » cria Nanna.

« Après les réunions, M. Colbert m’emmène souvent au restaurant, » rajouta Pamille. « Quand on y va, il ne me traite jamais comme une enfant. Il me traite toujours comme une vraie dame. »

... Voilà. Il les apprivoisait avec de la nourriture, hein ! Non, dans le cas de Pamille, c’était un peu différent, mais...

« Colbert, si vous leur mettez la main dessus, attendez qu’elles grandissent d’abord un peu, » dis-je.

« Je ne vais pas le faire, d’accord !? » s’écria Colbert.

« Je ne vais pas grandir, mais..., » Pamille avait un regard aigre sur son visage.

Hmm... heu... désolé.

« N’avez-vous pas toutes les quatre une répétition ? » demandai-je, en couvrant en toute hâte mon erreur.

« Tout à fait, » répondit Juna. « Quand les Yaiba auront fini, nous irons après ça. »

J’avais regardé vers la scène où les trois d’Yaiba chantaient avec passion. C’était une chanson d’un groupe d’idoles masculines dans l’autre monde. Je n’avais pas été au courant de ce qui était à la mode, mais le genre de chansons qu’ils jouaient tout le temps pendant les publicités était resté coincé dans la tête. Il s’agissait d’une bande de jeunes gens cool qui chantaient des chansons cool avec tout leur cœur. Je pensais que cela pourrait être suffisant pour capturer les cœurs des dames de Friedonia.

« Tout le monde, nous avons apporté de la nourriture pour vous tous ! » appela Serina.

« A-Afin que cela reste simple à manger, nous avons décidé d’aller avec des boulettes de riz et des sandwichs, » balbutiait Poncho. « Bien sûr, il y a aussi des petits pains spaghetti. »

« Grand Frère, Grande Sœur, il est temps de manger ! » appela Tomoe.

Pendant que je regardais Yaiba, Serina, Poncho et Tomoe, les servantes étaient arrivées avec les repas. Elles avaient toutes de grands paniers dans les bras. Ils étaient probablement remplis de boulettes de riz et de pain. Quand elles les avaient étalés sur une longue table, tout le monde s’était rassemblé.

« Oh ! Cela a l’air bien, » déclara Hal. « Pouvons-nous en avoir ? »

« Hal, tu sais, tu dois d’abord t’essuyer les mains, » gronda Kaede.

« Carla, s’il vous plaît, préparez le thé pour tout le monde, » ordonna Serina.

« Compris, Chef des Femmes de Chambre ! » répondit Carla.

Comme la zone avait commencé à devenir plus animée avec la conversation, je regardais distraitement. « Les choses ont vraiment grandi... »

« C’est bien le cas, » avait convenu Liscia.

Il semblait que Liscia avait entendu la pensée que je laisserais filtrer dans mes paroles. Je me sentais mal à l’aise, mais Liscia m’avait fait un grand sourire.

« Vous avez rassemblé des personnes, des individus se sont rassemblés autour de vous, et avant que nous le sachions, nous sommes entourés par cette immense foule, » déclara Liscia.

« C’est rassurant, mais ça me rend aussi nerveux, » avouai-je. « Cela veut après tout dire que j’ai beaucoup plus de personnes que ce que je veux protéger. »

« Qu’est-ce que vous dites ? »

Liscia posa sa main gauche sur sa hanche, pointant son index droit vers mon nez. « Les personnes que vous voulez protéger, elles veulent aussi protéger votre règne. C’est pourquoi... ceux que vous voulez protéger vous protégeront sûrement. »

Quand Liscia avait fermement déclaré cela, mystérieusement, cela me donnait l’impression qu’elle avait raison.

« Le feront-elles, hein ? » demandai-je.

« Oui, elles le feront, » répondit Liscia.

« Je vois... Eh bien, Liscia, pourrais-je vous demander de tenir le fort ici pendant un moment ? » demandai-je.

« Je peux, mais... où allez-vous ? » demanda-t-elle.

« Il se trouve qu’il y a des personnes que je dois rencontrer. Regardez, Hakuya est maintenant ici pour moi, » dis-je.

Quand j’avais regardé vers l’entrée, Hakuya venait d’arriver.

« Au revoir, » dis-je. « Je reviens bientôt. »

« Bien sûr. Laissez-moi me chargez de ça ici, » dit-elle.

Alors que Liscia me regardait partir, j’avais quitté la grande salle. Puis, avec Hakuya, j’avais marché dans les couloirs.

Nous n’avions pas parlé en cours de route. Il faisait déjà noir dehors.

Il était environ huit heures. Je repensais à la façon dont les choses se déroulaient maintenant dans la grande salle. Si l’on regardait ce qu’il restait à faire... nous étions partis à coup sûr pour une nuit blanche.

Je devais m’assurer d’envoyer les artistes à la maison plus tôt afin qu’ils puissent se reposer. Il allait être diffusé en direct, donc si nous les laissions rester avec nous, s’ils s’effondraient pendant l’événement principal, ce serait un désastre total.

Pendant que j’y pensais, nous étions arrivés à la pièce qui était notre destination.

Devant la porte, Hakuya s’écarta pour me faire place, se plaçant debout avec son dos face à la fenêtre en face de la porte. Il voulait probablement attendre ici. Je ne lui avais pas interdit d’entrer dans la pièce, mais Hakuya avait décidé de s’abstenir de le faire de son propre chef. Puis, croisant les bras devant lui, il m’avait donné un signe de tête respectueux.

« J’ai les Chats Noirs qui patrouillent dans la zone, » déclara-t-il. « Alors, prenez aussi longtemps que nécessaire afin de leur parler. »

« J’y vais, » dis-je en hochant la tête. Puis, j’avais ouvert la porte avant d’entrer dans la pièce.

Au moment où j’avais fermé la porte, la pièce était soudainement devenue sombre. Dans la pièce éclairée à la lueur d’une bougie, ce qui attira mon attention fut le lit de très grande taille (king size) et la terrasse éclairée par la lune. Les personnes que je cherchais buvaient du thé à la table de verre près du rebord de la fenêtre. Quand j’avais approché de là, ces personnes avaient posé leurs tasses de thé et elles se levèrent.

« Qui voilà ! Sire Souma, cela fait longtemps. »

« C’est bon de vous revoir, Votre Majesté. »

J’avais alors salué les deux qui m’avaient accueilli ici. « Bonjour. Cela fait un moment depuis la dernière fois, Sire Albert et Madame Elisha. »

Ceux qui m’attendaient étaient les parents de Liscia, l’ancien roi, Sire Albert, et sa reine, Madame Elisha.

Notes

  • 1 Snake Eater : Metal Gear Solid 3 : Snake Eater (メタルギアソリッド3 スネーク・イーター, Metaru Gia Soriddo Surī Sunēku Ītā ?, communément abrégé en MGS3) est un jeu vidéo d’action-infiltration créé, produit et réalisé par Hideo Kojima, développé et édité par Konami en 2004 sur PlayStation 2. Il a été réédité en 2006 sur le même support avec un nouveau sous-titre : Subsistence; et en 2012 sur Nintendo 3DS sous le titre Metal Gear Solid Snake Eater 3 D.
  • 2 Kaze to Issho ni : Titre anglais, Together With the Wind (japonais : 風といっしょに Kaze to Issho ni) est un single japonais qui a été publié le 3 septembre 1998. Il a été libéré sur cassette CD et audio. Il présente la musique de Mewtwo Strikes Back.

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Partie 2

« Tenez, » dit Elisha.

« Merci beaucoup, » dis-je.

Quand j’avais pris la tasse de thé offerte, l’ancienne reine Elisha m’avait fait un large sourire. Madame Elisha était comme Liscia, mais était également plus calme, et elle avait un sex-appeal plus féminin. Liscia finirait-elle par devenir comme elle ? Si oui, j’avais beaucoup de choses à espérer en vieillissant.

J’étais assis à la table de verre, avec Sire Albert en face de moi.

Ayant fini de nous préparer du thé, Madame Elisha attendait derrière Sire Albert. Il semblait qu’elle avait l’intention de s’en tenir au rôle de serveur.

... Quand j’y pensais, je n’avais pas beaucoup parlé avec Madame Elisha. Elle était ma belle-mère, mais elle était une femme qui ne parlait jamais beaucoup et qui se tenait toujours debout aux côtés de Sire Albert avec un sourire chaleureux présent sur son beau visage. D’après ce que Liscia m’avait dit, elle avait toujours été une personne calme qui ne disait jamais grand-chose.

Pendant que je pensais à cela, Sire Albert avait ouvert la bouche afin de parler.

« Je suis content que vous soyez venu ici aujourd’hui, » Sire Albert me salua et sourit avec douceur. « Je voudrais également vous féliciter pour votre victoire dans la guerre avec la Principauté d’Amidonia et l’annexion ultérieure de la principauté. Cela fait seulement six mois que je vous ai passé la couronne, et pourtant vos actes sont formidables. Je crois qu’avec vos réalisations, vous ne devez pas être gêné si les gens vous appellent “Souma le Grand”. »

« Ce n’est nullement vrai... Tout cela a été seulement possible grâce à l’aide de Liscia et de toutes les autres personnes à mes côtés, » j’avais pris ensuite une gorgée de thé avant de regarder Sire Albert droit dans les yeux. « Finalement, nous sommes en mesure de nous rencontrer. »

« Je suis désolé de vous avoir fait attendre si longtemps, » répondit l’ancien roi en baissant la tête.

J’avais cherché à rencontrer Sire Albert à plusieurs reprises avant aujourd’hui, mais sans succès. Au tout début, quand je ne savais rien de ce monde. Ensuite, quand je le voulais à mes côtés pour convaincre les trois ducs à coopérer avec moi. Et la dernière fois que j'avais demandé son aide, c'était pour convaincre Castor de ne pas se rebeller contre le changement soudain de pouvoir. Après ça, une fois que j’avais tout compris de la situation, j’avais demandé à pouvoir le rencontrer à plusieurs reprises afin d’obtenir une explication.

Cependant, chaque fois que je le lui avais demandé, il avait dit.

Dans les premiers cas, « Ce pays est désormais à vous. Ce n’est pas à moi de faire quoi que ce soit ».

Dans les cas ultérieurs, « Je vais tout vous révéler bientôt. S’il vous plaît, attendez jusque-là ».

Et c’était tout ce que j’avais pu obtenir de sa part.

Une fois qu’il avait commencé à déclarer « je vous le dirai bientôt », tout ce que je pouvais faire était d’attendre qu’il le fasse. Parce que, si je le forçais, il n’y aurait aucune chance d’être sûr qu’il me disait la vérité.

Enfin, aujourd’hui, j’étais ici parce qu’il avait dit qu’il me dirait tout.

« Allez-vous vraiment tout me dire ? » demandai-je.

« Si c’est ce que vous souhaitez, » répondit Albert.

« Je pense qu’il est temps que vous finissiez par me révéler certaines choses me concernant, » déclarai-je. « Comme ce que vous pensiez faire en agissant ainsi. »

Il avait dit qu’il me dirait tout. Je m’étais dit que je pourrais commencer par ce qui était en bas de sa liste.

« J’ai trois choses que je veux vous demander, » commençai-je. « La première est quand vous m’avez cédé le trône. À ce moment-là, quand je venais d’être appelé dans ce monde, nous nous étions rencontrés pour la première fois. Pourtant, juste après avoir entendu mon plan pour enrichir le pays et renforcer l’armée, vous m’avez remis le trône. Avec des fiançailles avec Liscia comme un joli bonus. Cela m’a donné la liberté de bouger, mais... c’était aussi totalement contre le bon sens. Comment avez-vous pu donner si facilement votre couronne à un gamin d’un autre monde que vous veniez de rencontrer ? »

Sire Albert m’avait écouté tout en restant silencieux. Il semblait qu’il voulait répondre seulement une fois qu’il avait entendu tout ce que j’avais à dire. Dans ce cas, je pourrais aussi bien lui demander tout ce que je devais demander à la fois.

« La seconde concerne la dévotion de Georg, » continuai-je. « Notre ancien général de l’Armée de Terre, Georg Carmine, a pris tout le blâme sur lui-même en se suicidant et en prenant tous ceux qui pourraient devenir mes ennemis avec lui. En regardant le résultat, et même en considérant les lettres envoyées par Liscia pour essayer de le convaincre, j’ai toujours pensé que Georg avait préparé ce plan bien à l’avance. Mais c’est également bizarre. Je n’ai rencontré Georg qu’une seule fois à la toute fin. Il a mis sa vie en jeu pour ce plan, alors qu’il n’aurait pas dû pouvoir le faire sans confiance et loyauté envers moi. »

Albert était resté silencieux.

« Georg et moi, nous ne nous connaissions même pas indirectement, » continuai-je. « Il ne pouvait donc pas se sentir loyal envers quelqu’un qu’il n’avait même jamais rencontré. Eh bien ! Dans ce cas, pour qui était sa loyauté dans ce cas ? Et la seule personne pour qui cela pourrait être... est pour l’ancien roi. »

J’avais essayé de vérifier cela quand j’avais rencontré Georg.

Mais : « Quand le bon moment viendra, je suis sûr que cette personne vous le dira, » était tout ce que l’homme m’avait dit. Aujourd’hui devait être le bon moment dont il parlait.

« Enfin, pourquoi avez-vous refusé de me rencontrer jusqu’à aujourd’hui ? » demandai-je. « Si vous attendiez que tout soit réglé, vous auriez pu le faire après la victoire d’Amidonia ou son annexion. Pourquoi ai-je dû attendre jusqu’à aujourd’hui pour avoir l’occasion de vous rencontrer ? Je veux aussi entendre ça. »

« ... Est-ce tout ? » demanda Albert.

« Plus ou moins, » dis-je. « Laissez-moi vous poser des questions sur les détails une fois que j’aurais pu écouter votre explication. »

« Je comprends, » Sire Albert hocha la tête puis il commença à parler à un rythme détendu. « D’abord, je peux vous dire qu’il y a une chose qui relie les trois points que vous soulevez. »

« Une chose ? » demandai-je.

« Avant de vous expliquer cela, je veux répondre à vos trois questions, » dit-il. « C’était parce que nous sommes arrivés à une décision. Et sur si nous devrions ou non vous répondre. Nous avons pensé qu’il serait peut-être préférable de continuer à ne rien vous dire... »

Je restais silencieux.

« Cependant, mon cœur n’est pas si fort que je puisse garder les péchés que j’ai commis enfermés à l’intérieur, » ajouta-t-il.

Les péchés qu’il avait commis ? De quoi parlait-il ?

« Sire Souma... Avez-vous déjà souhaité que vous puissiez revivre votre vie une fois de plus ? » Albert m’avait soudainement demandé cela.

Je lui avais répondu même si je trouvais la question un peu suspecte. « ... Tout le temps. »

Il s’était passé beaucoup de choses depuis que j’avais reçu le trône. J’avais participé à des secours lors d’un cas de catastrophe et j’avais également connu la guerre. Je ne pouvais pas m’empêcher de penser... n’y avait-il pas eu un autre moyen de résoudre ça ? Une meilleure façon ? N’aurais-je pas pu sauver plus de vies ? Même quand il s’agissait de ceux que je combattais comme ennemis et que je devais faire tuer, je pensais parfois que, peut-être, nous aurions pu nous entendre et éviter tout ça. Et cela, même si je savais que ce n’était pas raisonnable de penser ça.

« Mais pourquoi me demandez-vous cela ? » avais-je demandé.

« Ce que je vais vous raconter, c’est l’histoire d’un certain monde, d’un certain pays et d’un certain idiot de roi, » déclara Albert.

Après avoir fait cette introduction, Sire Albert avait commencé à raconter doucement ce conte.

☆☆☆

Partie 3

Dans un certain pays, il y avait un roi.

Le roi n’était pas sage, mais il n’était pas un imbécile. Il ne gouvernait pas bien, mais il ne gouvernait quand même pas trop mal. C’était le genre médiocre de roi qu’il était.

À une époque où le monde était stable et où le pays était déjà établi pour avoir du succès, il aurait été appelé un bon roi sans fautes. Cependant, à son époque, le Domaine du Seigneur-Démon était apparu, et la menace des monstres avait plongé le monde dans le chaos.

Les flammes de la guerre ne s’étaient peut-être pas encore propagées dans son pays, mais il y avait eu une crise alimentaire et l’économie avait lentement commencé à s’effondrer. Le roi médiocre ne pouvait rien faire d’efficace pour faire face à ces problèmes.

Puis, un jour, il y avait une demande de la grande terre à l’ouest pour que le royaume de ce roi effectue l’invocation d’un héros comme raconté dans les anciennes histoires. C’était formulé comme une demande, mais il n’avait pratiquement aucune possibilité de le refuser. Donc, le roi médiocre avait effectué l’invocation du héros comme cela lui avait été demandé.

Ce rituel avait été couronné de succès alors que personne ne pensait que cela soit possible, amenant un jeune homme d’un autre monde jusqu’au royaume. Le roi se débattait avec la question de savoir s’il fallait envoyer ce jeune homme dans le grand pays de l’ouest. En effet, s’il perdait ce garçon, il abandonnerait sa clé pour négocier avec la grande nation de l’ouest.

Le jeune homme convoqué avait alors dit ceci au roi en difficulté. « Si vous voulez combattre les démons, vous devez enrichir le pays et renforcer l’armée. »

***

... Cette histoire semblait familière.

Cependant, les développements à partir d’ici différaient de l’histoire que je connaissais.

***

En entendant ce que le jeune homme avait à dire, le roi avait senti que l’homme avait des dons qu’il n’avait pas lui-même, et avait décidé de le nommer au poste de Premier ministre. Le jeune homme avait répondu à ses attentes et avait désespérément travaillé, effectuant diverses réformes. Grâce à cela, le royaume avait commencé à montrer des signes de reprise vis-à-vis de la crise alimentaire et des difficultés financières.

Cependant, il y avait ceux qui avaient trouvé que le jeune homme était une nuisance.

Il s’agissait des nobles de ce pays. Surtout ceux qui n’avaient pas de très bonnes réputations.

Ils avaient été fâchés quand un jeune homme dont ils n’avaient jamais entendu parler auparavant avait été choisi comme Premier ministre, mais ils étaient encore plus furieux quand il avait commencé ses réformes. Le jeune homme avait extirpé la corruption pour trouver le financement dont il avait besoin, effectuant des réformes qui réduisaient la richesse de la classe supérieure.

Ils avaient visité le roi à plusieurs reprises, essayant de le persuader qu’il faisait du mal au pays et qu’il devrait être retiré du pouvoir.

Cependant, le jeune homme avait un allié. Le général de l’armée de ce pays.

Le général sobre et honnête de l’armée avait été capable de juger avec précision les talents du jeune homme et était devenu son soutien. Cependant, les nobles de mauvaise réputation n’avaient pas été amusés par ce développement, intensifiant seulement leur calomnie contre lui.

Entendant leurs paroles diffamatoires jour après jour, le roi était progressivement devenu frappé d’incertitude.

C’était vrai que le jeune homme était doué, mais il avait beaucoup trop d’ennemis. Le pays pourrait être divisé si les choses étaient laissées telles qu’elles étaient.

En pensant ça, le roi avait pris une décision que, rétrospectivement, il savait qu’il n’aurait jamais dû faire.

Le jeune homme avait été démis de ses fonctions de Premier ministre.

Après avoir été renvoyé, le jeune homme était allé rester vivre avec le général de l’armée dans son château. Le roi se sentait désolé pour le jeune homme, mais il avait fait ça pour empêcher la division du pays. En fin de compte, cela permettrait de sauver la vie du jeune homme. C’était comme ça que le roi s’était convaincu de sa décision.

***

Cependant, ce n’était pas du tout la fin.

Les nobles de mauvaise réputation étaient plus persistants que le roi ne le pensait. Quoi qu’il en soit, compte tenu de leurs liens tenus secrets, il était préférable pour eux d’en finir une fois pour toute, car ils ne pouvaient pas laisser ce jeune homme vivre plus longtemps. Cette année-là, l’État voisin qui avait une longue hostilité avec le royaume commença à déployer ses forces le long de la frontière.

Le général de l’armée avait alors envoyé les troupes sous son commandement dans l’armée pour les intercepter, en confrontant ces forces.

C’était à ce moment-là que c’était arrivé.

Comme s’ils avaient attendu ce moment, les forces des nobles se levèrent, attaquant la ville où se trouvait le château du général de l’armée. Quand vous considérez le moment où tout cela s’était produit, les nobles avaient probablement collaboré avec le pays voisin.

Parce que les terres du général de l’armée avaient autrefois été le territoire du pays voisin, il leur avait été facile de concocter le plan. Puis, le pays voisin avait agi afin d’étouffer le jeune homme qui avait le potentiel de devenir une menace sérieuse pour eux.

La ville contenant le château du général de l’armée était bien fortifiée, mais l’armée avait été principalement envoyée à la frontière, laissant moins de 500 soldats en tant que garnison. La force opposée dirigée par les nobles comptait 10 000 hommes.

Le général de l’armée était resté dans la ville, et il avait réussi une défense diligente, mais... alors qu’il était largement en infériorité numérique, le général de l’armée avait finalement été abattu.

La ville avait brûlé, et le jeune homme avait disparu comme des cendres parmi ces flammes. Ce n’était que quelques jours après que les nobles eurent levé leurs troupes que le roi apprit ça, mais il avait été incapable de faire quoi que ce soit afin de le sauver.

L’armée, ayant perdu son commandant, était incapable de maintenir la ligne de bataille contre les forces du pays voisin et avait fui dans une défaite totale. Les forces du pays voisin avaient rejoint les nobles, et ensemble, ils avaient utilisé leur élan pour avancer sur la capitale royale.

Le roi avait rapidement tenté de rassembler des forces armées pour les rencontrer dans la bataille, mais... il ne pouvait pas. À la fin, il avait laissé le jeune homme et le général de l’armée mourir.

Les soldats de l’armée se révoltèrent contre lui et retournèrent dans leurs propres terres, les unités de l’armée de l’air étaient peu nombreuses et la marine était loin de la capitale et elle était préoccupée par la défense de leur propre domaine.

Son dernier recours était de recruter des soldats volontaires parmi les gens ordinaires, mais même cela avait échoué.

Les réformes du jeune homme avaient irrité la noblesse, mais ils avaient aidé le peuple. Pour le peuple, le jeune homme avait été un sauveur qui était venu à eux dans un moment où ils en avaient besoin, et ils ne sentaient aucune parenté avec le roi qui l’avait dépouillé de son poste. En fin de compte, comme le jeune homme avant lui, le roi s’était retrouvé encerclé par un ennemi qui l’avait attaqué alors qu’il était en infériorité numérique. Avec le temps, il serait tué tout comme le jeune homme avant lui. S’il y avait une différence entre eux, c’était qu’il n’avait pas le général de l’armée qui avait voulu donner sa vie.

À ce point... ce qu’il avait affronté ne pouvait être appelé la rétribution du karma.

Il l’avait amenée sur lui-même en croyant les mensonges calomnieux de ceux qui deviendraient ses ennemis, et en marchant sur ceux qui se souciaient vraiment du pays.

☆☆☆

Partie 4

En écoutant l’histoire de Sire Albert, j’étais à court de mots.

Il avait parlé d’un autre présent. Quand j’avais été appelé dans ce monde, ne sachant pas ce que l’Empire voulait vraiment, j’avais parlé d’enrichir le pays et de renforcer l’armée parce que je n’avais pas voulu être livré à eux avant d’en savoir plus sur ce qui m’attendait. Je pensais que je serais amené à mettre en œuvre mes idées comme un bureaucrate parmi d’autres, et que je serais en mesure de trouver l’argent pour payer les subventions de guerre que l’Empire demandait. Cependant, parce que Sire Albert m’avait donné le trône, j’avais fini par occuper la tête de ce pays.

Que se serait-il passé s’il ne m’avait pas donné le trône à l’époque ?

Si j’avais opéré non comme le roi, mais comme le Premier ministre... l’avenir aurait pu se dérouler exactement comme Sire Albert l’avait décrit. Le monde dont parlait Sire Albert m’avait donné une grande marge de réflexion, et c’était tellement réaliste que je ne pouvais pas imaginer qu’il s’agissait d’une fabrication. Je pensais que c’était une simulation bien trop précise.

Mais dans ce cas, il y avait des choses que je ne comprenais pas. C’était impoli de le dire comme ça, mais Sire Albert ne semblait pas être le genre de personne qui avait ce genre de prévoyance. Je ne pouvais pas le voir simuler les choses avec autant de précision.

« Vous parlez comme si vous l’aviez vous-même vue, » dis-je.

« Parce que je l’ai moi-même vue, » déclara Albert. « Non... je dirais plutôt qu’on me l’a montrée. »

« On vous l’a montrée ? » demandai-je.

« Effectivement, grâce à la capacité de ma femme, » répondit Albert.

La capacité de sa femme ? J’avais malgré moi regardé Elisha, et elle m’avait retourné un regard avec un large sourire.

« Saviez-vous que ma femme est une utilisatrice de magie de type noire, tout comme vous l’êtes ? » demanda Albert.

« J’avais entendu ça, oui. Même si Liscia ne semblait pas connaître les détails, » répondis-je.

« Ce n’est connu que d’un petit nombre, alors je vous demande de ne pas en parler à quelqu’un d’autre, » déclara Albert. « La capacité de ma femme est de transférer des souvenirs dans le passé. »

Sire Albert avait continué afin de poursuivre son histoire.

☆☆☆

Partie 5

Le roi qui était sur le point de tout perdre à cause des nobles avait été saisi d’un profond sentiment de regret.

Pourquoi avait-il renvoyé le jeune homme ?

Pourquoi ne l’avait-il pas davantage apprécié ?

S’il n’avait pas été ébranlé par les mensonges calomnieux de la noblesse, s’il avait plutôt pris les mains du jeune homme et du général de l’armée, s’il avait continué à réformer le pays, dans tous les cas, il ne serait pas dans la difficulté où il se trouvait maintenant.

S’il était vraiment pourri, c’est là qu’il aurait pu se déchaîner en déclarant ça. « C’est la faute du jeune homme invoqué » ou « Si ce n’était pas ainsi, ça n’aurait jamais été comme ça », ignorant sa propre responsabilité. Cependant, ce roi aurait pu être fou et faible, mais il était généralement doux envers les autres, donc l’idée ne lui était jamais venue à l’esprit.

Ce qu’il pensait, c’était qu’il aurait eu besoin de valoriser encore plus le jeune homme.

Si, tout au début, plutôt que Premier ministre, s’il faisait que le jeune homme devenait d’entrée de jeu le roi...

S’il l’avait fait, il aurait sûrement régné sur ce pays bien mieux que le roi lui-même pourrait le faire.

Si c’était arrivé ainsi... alors sa fille...

Le roi avait plongé dans le désespoir.

Ayant perdu espoir dans ce roi, la reine avait dit. « Tu as échoué. Notre destin est déjà scellé. Cependant, si nous utilisons ma capacité, nous pouvons dire tout ce qui concerne cet échec à notre moi passé. »

La reine avait une capacité mystérieuse. Cela lui avait permis de transférer les expériences d’une personne jusqu’à son passé.

Le soi passé qui les avait reçues les éprouverait comme si c’était eux-mêmes, et ils auraient l’impression que le temps avait été remis en arrière pour eux.

C’était en utilisant ce pouvoir que la reine avait survécu à la guerre sanglante lors de la succession. (Ou pour être plus précise, elle avait à un grand nombre de reprises renvoyé ses souvenirs quelques instants avant sa mort, afin de lui éviter le danger.)

Après avoir expliqué cela, la reine s’était excusée auprès du roi. Il s’est avéré qu’elle avait aussi utilisé ce pouvoir pour choisir son mari.

Il semblerait que peu importe la férocité du guerrier qu’elle avait pris en tant que mari, ou peu importe la sagesse d’un sage qu’elle avait pris pour mari, le royaume était destiné à être détruit. Les invasions d’ennemis étrangers, les attaques de monstres, les intrigues de la noblesse, les soulèvements du peuple alors que les raisons divergeaient, le résultat fut toujours que la capitale royale fut engloutie dans les flammes.

Ce roi que l’on croyait médiocre avait été le seul qui, alors qu’il n’avait pas élevé le pays, avait réussi à prolonger sa vie. Il semble que ce roi était le seul avec qui la reine pourrait avoir un enfant qu’elle pourrait faire naître.

« Même si j’utilise ce pouvoir, nous ne pouvons pas changer notre présent », lui avait expliqué Elisha. « Cependant, nous pouvons conduire notre passé à un futur différent de celui-ci. Chéri... si nos vies doivent finir ici de toute façon, veux-tu essayer de créer un futur comme ça ? »

Quand la reine lui avait dit cela, le roi s’était résolu à cela. Il acceptait d’envoyer la parole de cet échec dans le passé. Ensuite, il ferait que son soi passé laisserait le trône au jeune homme.

Cela n’avait peut-être été que pour se satisfaire soit même. Mais il semblait que cela pourrait lui offrir une expiation pour les choses qui avaient été perdues à cause de son échec, alors le roi avait tout confié à son passé.

Le roi et la reine avaient alors transféré leurs souvenirs à leurs eux-passés.

Ces souvenirs lui étaient revenus alors qu’il écoutait le jeune homme parler d’enrichir le pays et de renforcer l’armée.

☆☆☆

Partie 6

« Pour le dire simplement, je suis le roi qui a hérité de ces souvenirs, » acheva Albert.

Pendant que j’écoutais l’histoire de Sire Albert, j’étais dans un état de confusion. Était-ce un décalage temporel... ? Non, un saut temporel ?

Il avait dit que c’était de la magie noire, mais ça pouvait même faire des trucs comme ça ? Oh, mais tout ce qui avait été hérité étaient les souvenirs, donc ce n’était pas comme si la conscience de la personne revenait dans le passé.

Si ses souvenirs étaient vraiment transférés dans le passé, cela aurait pu créer un paradoxe temporel. Parce que le Sire Albert envoyant les souvenirs n’avait aucun souvenir de les avoir envoyés à lui-même.

Dans ce cas, cela pourrait-il que le pouvoir d’Elisha était un pouvoir qui lui permettait d’intervenir dans une dimension alternative qui était fortement semblable à la sienne ? Moins comme la « Machine à Faire la Vie [1] » et plus comme la « Boîte à Téléphone Quoi-Si [2] », hein ? Pour le dire simplement, cela signifierait que ce monde n’était pas le passé du monde expéditeur, c’était une dimension alternative.

Bien que, même si j’avais parlé de ça, je doutais que ces deux personnes le comprennent. Pour commencer, ils n’avaient probablement pas de concept d’autres dimensions, et je ne pouvais pas vraiment dire que je l’avais moi-même bien compris.

Ha, zut, cet endroit n’était pas juste un simple monde d’épées et de sorcellerie ? pensai-je.

Pendant que j’étais occupé à être confus, Sire Albert prit une gorgée de son thé et soupira. « Honnêtement... ça a dû être dur pour celui qui m’envoyait les souvenirs, mais ce n’est pas facile d’être celui qui les a reçus. De mon point de vue, j’ai l’impression d’avoir vécu une vie dans laquelle j’ai fait de vous mon Premier ministre, puis j’ai agi comme un imbécile, et je vous ai tourné le dos. Si je n’avais pas entendu de l’autre côté l’explication d’Elisha, j’aurais pensé que le temps venait de revenir en arrière. Moi, je n’ai rien fait, mais la culpabilité que je ressens pour vous ne disparaîtra jamais. Je m’excuse au nom de l’ancien moi. Je suis terriblement désolé. » Sire Albert baissa grandement la tête.

« Non ! S’excuser auprès de moi n’aidera en rien... Je veux plutôt dire que je n’ai aucun souvenir de tout cela..., » dis-je.

« Je le sais... Ceci est seulement pour ma propre satisfaction que je veux m’excuser. S’il vous plaît, laissez-moi m’excuser, » déclara Albert.

« ... Eh bien, si c’est ainsi..., » dis-je.

S’il disait qu’il voulait s’excuser, la meilleure chose à faire était probablement de le laisser faire. La situation était bien au-delà de ma compréhension, donc je ne pouvais pas me mettre à sa place.

Sire Albert me regarda droit dans les yeux et dit. « Et ainsi, pour éviter que la situation ne devienne comme elle l’était dans mes souvenirs, je vous ai cédé le trône. Je crois que cela devrait répondre à vos première et troisième questions. »

« ... Je suis d’accord avec vous, » dis-je.

La réponse à ma première question, « Comment avez-vous pu donner si facilement votre couronne à un gamin d’un autre monde que vous veniez de rencontrer ? » en fait (bien que ce n’était pas à proprement parler correct), ce n’était pas la première fois que nous nous étions rencontrée.

La réponse à la troisième, « Pourquoi avez-vous refusé de me rencontrer jusqu’à aujourd’hui ? » était probable qu’il ne fût pas sûr de vouloir révéler ou non l’existence de cette capacité. C’était peut-être parce qu’il voulait voir avec certitude que nous avions atteint un autre avenir que le monde antérieur.

Cela ne laissait plus que ma deuxième question. La question de la loyauté de Georg...

« Ne me dis pas que vous avez parlé de tout ça à Georg !? » criai-je.

« ... Je suis faible, » déclara l’ancien roi. « Je n’étais pas assez fort pour porter seul ce fardeau. »

Sire Albert regarda par la fenêtre. Cela commençait à devenir nuageux. La neige pourrait prochainement arriver.

« Je ne pouvais pas croire que, avec ma seule puissance, je serais capable de faire venir un avenir différent, » continua Albert. « J’ai tout dit à un homme de ce pays en qui je pouvais avoir confiance, Georg Carmine, et j’ai demandé son aide. C’est pourquoi il est arrivé avec un complot visant à exterminer les nobles corrompus qui étaient devenus vos ennemis à cette époque. C’était de notre faute si Castor se méfiait de vous. Cependant, parce que le plan était déjà en marche, nous ne pouvions pas le lui révéler, et je m’excuse pour la souffrance indue que vous avez dû traverser à cause de nous. »

Cela avait donc été ainsi... Et donc, c’était la raison de Georg pour la trahison mise en scène. Pour faire tomber tous mes adversaires potentiels d’un seul coup, et pour qu’il tombe à leurs côtés. Ce plan avait coïncidé avec celui sur lequel Hakuya et moi travaillions pour garder Amidonia sous contrôle, ce qui l’avait transformé en une grande scène qu’aucun de nous n’avait espéré. On pourrait dire que Roroa avait aussi planifié son propre scénario, alors c’était devenu une grande scène avec de nombreux dramaturges.

Ceux qui pensaient faire danser les autres avaient été obligés de danser eux-mêmes, et même si nous avions l’impression de trancher pour ouvrir nos propres chemins, nous venions juste de marcher sur les rails que quelqu’un d’autre avait posés pour nous.

« Je ne sais pas quoi dire... Tout ça me fait perdre totalement confiance en moi-même, » avouai-je.

« Il n’est pas nécessaire de penser ça, » déclara Albert. « Le fait est que vous avez réussi à atteindre un autre avenir, non ? Vous avez annexé Amidonia, et vous avez reconstruit ce royaume qui touchait à sa fin et l’avez transformé en Royaume de Friedonia. Je peux dire avec confiance que je n’avais pas tort de vous donner le trône. »

« Je suis content de vous entendre dire ça, mais... à la fin, où pensez-vous que l’avenir a changé ? » demandai-je.

« Sans aucun doute tout au début, » répondit-il. « Parce que, cette fois, dès le début, vous avez eu Liscia à vos côtés. »

« Liscia ? » demandai-je.

C’était vrai, Liscia m’avait soutenu depuis dès le début, mais pourquoi son nom était-il venu dans la discussion ?

À ce moment-là, Sire Albert avait fait une expression un peu triste. « Liscia était aussi à vos côtés dans l’avenir où j’avais fait de vous mon Premier ministre. Elle servait en tant que secrétaire de Georg, alors vous vous êtes rencontrés à travers lui. Dans ce monde, à ce moment-là, Liscia a reconnu votre véritable talent et est tombée amoureuse de vous. Même quand je vous ai écarté de votre poste, elle est venue me voir et elle a plaidé pour que je vous réintègre. Toutefois, cette fois-ci, je n’ai pas tenu compte des conseils de Liscia. Déçue, Liscia est retournée à Randel où vous étiez. Puis le château Randel a été réduit en cendre par les nobles. Je suis sûr qu’elle a passé ses derniers instants de sa vie... à vos côtés. »

Liscia... était morte à mes côtés. Maintenant que j’y pense, il avait dit que le roi de ce monde avait « tout perdu ». Et cela avait également inclus sa propre fille.

« Et qu’en est-il des autres camarades que j’ai recrutés ? » demandai-je.

« Ils n’ont jamais été à vos côtés dans l’autre monde, » déclara Albert. « Dans ce monde, vous n’avez jamais utilisé le Joyau de Diffusion de la Voix. J’ai écouté les voix de ceux qui appréciaient la tradition, et je ne vous ai jamais permis de l’utiliser. C’est pourquoi vous n’avez jamais rassemblé de personnel, ou fait le genre de productions que vous faites maintenant. »

Travailler sans le Joyau de Diffusion de la Voix, houla. Cela aurait été dur. Maintenant que je repensais à ça, la plupart des membres actuels de mon équipe avaient été rassemblés à travers le Joyau de Diffusion de la Voix. Sans le Joyau de Diffusion de la Voix, je n’aurais pas rencontré Aisha, Hakuya, Tomoe ou Poncho. De plus, si j’avais été Premier ministre, je doutais qu’Excel eût envoyé Juna, et je n’aurais pas rencontré Ludwin, Halbert ou Kaede de l’armée.

Dans ce cas, le Joyau de Diffusion de la Voix commençait à donner l’impression d’être le tournant de tout ça.

Et la chose la plus puissante qui m’avait poussé à utiliser le Joyau de Diffusion de la Voix était Liscia, qui avait légitimé le titre royal qu’on m’avait donné. Sans cela, je n’aurais peut-être pas pu taire les gens qui étaient contre moi en utilisant le Joyau de Diffusion de la Voix. Quand je pensais de cette façon...

« ... Bon sang. Liscia va commencer à se sentir comme ma déesse de la victoire, » dis-je.

« Je veux que vous preniez soin d’elle, » déclara Albert.

« Bien sûr, » répondis-je.

Elle était une déesse qui ne m’avait jamais abandonnée, peu importe à quel point se trouvait la situation. Si je ne la chérissais pas, j’allais probablement subir une sérieuse rétribution karmique.

Sire Albert s’était levé de son siège. « Eh bien, je vous ai dit tout ce que je savais. Maintenant, mon rôle a vraiment été joué jusqu’à la fin. Le reste... Je vous le laisse à vous et aux autres. »

Après avoir dit cela, Sire Albert se tenait à côté de Madame Elisha, l’étreignant au niveau de l’épaule.

« Je pense que nous allons quitter le château, et vivre tranquillement dans mon ancien domaine dans les montagnes, » déclara Albert.

J’avais brusquement inspiré dû à la surprise. « Pourquoi !? »

« Si le vieux roi reste trop longtemps ici, les personnes vont commencer à avoir de mauvaises idées, » déclara Albert. « Maintenant que j’ai vu le futur changeant, je vais me retirer. C’est une autre chose que j’avais décidée dès le début. »

À cet instant, il n’affichait pas le visage d’un roi peu fiable, mais les yeux d’un père aimant veillant sur ses enfants. Ces yeux... les dirigeaient-ils vers moi ?

« Vous avez déjà pris votre décision, je vois..., » dis-je lentement.

« Je peux vous faire confiance, à la fois pour Liscia que ce pays, » déclara Albert. « Elisha et moi croyons tous les deux ça. Je vous demande de faire ça pour moi, mon fils. »

« Mon fils. » Quand il m’avait appelé ainsi, je m’étais levé de mon siège et j’avais martelé un poing sur ma poitrine. « Vous avez ma parole. Père, Mère, merci pour tout. »

J’avais baissé avec force la tête face à Sire Albert et Madame Elisha. Sire Albert hocha la tête quand il vit cela, tandis que Madame Elisha continuait à regarder avec un sourire jusqu’à la fin.

Je m’étais incliné une fois de plus, et je m’étais retourné pour saisir la poignée de la porte afin de partir... puis je m’étais arrêté.

« Je n’ai qu’une dernière chose à demander, » dis-je.

« Quoi ? » demanda Albert.

« Dans le monde où je suis devenu Premier ministre, nos corps n’ont-ils jamais été retrouvés ? » demandai-je.

« ... Tout à fait. Comme je vous l’ai dit, ils ont été réduits en cendres. Rien n’a jamais été trouvé, » répondit-il.

Je vois. Ils n’avaient jamais trouvé les corps, hein. Eh bien.

« Dans ce cas, Liscia et moi pourrions aussi être encore en vie, » dis-je.

« Quoi ?! » s’exclama Albert.

J’avais souri tandis que les yeux de Sire Albert s’écarquillèrent. « Si j’étais seul, j’aurais pu mourir. Mais Liscia était-elle également là ? Si le moi de ce monde se souciait de Liscia autant que moi, il ne l’aurait jamais laissée mourir. Quand le danger s’est approché d’eux, je suis sûr qu’il aurait été avec Liscia et qu’il se serait enfui, ne se souciant pas de ce que les gens diraient à leur sujet. Il est possible qu’ils aient été abattus par des soldats ennemis dans la tentative, mais dans ce cas, il y aurait eu des corps. Si vous me dites qu’il n’y en avait pas, je dirais que cela signifie qu’ils se sont enfuis avec succès. »

Peut-être Georg avait-il servi de leurre pour leur permettre de gagner du temps ? Bien que ce fut probablement au même niveau que de croire en la théorie selon laquelle Yoshitsune avait survécu. Mais était-ce si important que ça ? Si cela pouvait aider mon beau-père à apaiser sa culpabilité, alors c’était utile.

« ... Merci, beau-fils, » murmura-t-il.

J’avais entendu ces mots dits avec douceur derrière moi alors que je me retournais pour quitter la pièce.

Notes

  • 1 Machine à Faire la Vie : Un objet trouvable dans Doraemon 
  • 2 Boîte à téléphone Quoi-Si  : Un objet trouvable dans Doraemon 

☆☆☆

Partie 7

« Que faites-vous ici ? »

J’étais sur la terrasse du bureau des affaires gouvernementales, regardant la ville du château de nuit, quand Liscia sortit avec une couverture sur les épaules.

« Je suis surpris que vous soyez venu me chercher ici, » dis-je.

« Hakuya m’a dit où vous étiez, » déclara Liscia. « Vous savez, tout le monde est dans une frénésie en essayant de préparer toutes les choses pour le concours de chant. »

« ... Pardon. Mais laissez-moi rester ici un peu plus longtemps, » demandai-je.

« Bon sang... Dans ce cas, essayez de porter quelque chose d’un peu plus chaud, » s’exclama Liscia, puis elle lança la couverture qu’elle portait sur moi, se glissant également sous elle. La chaleur de son corps touchant le mien était très réconfortante. « Ouf... ! Il fait froid dehors à cette heure de la nuit. »

« Eh bien, oui, c’est l’hiver, » dis-je.

« Ah ! Il neige ! » cria-t-elle.

« Wôw. C’est vrai, » j’avais alors remarqué qu’il y avait des flocons de neige tombant ici et là, même si je pouvais encore voir la lune dans le ciel.

Cela avait commencé comme une neige poudreuse, mais cela avait progressivement cédé la place à des flocons de neige bien plus gros.

Les lumières de la ville et la neige éclairée par la lune. C’était vraiment une scène fantastique.

« C’est joli, » murmura Liscia, debout à côté de moi.

« ... Bon sang ! Liscia commence à être de plus en plus comme ma déesse de la victoire. »

Les mots que j’avais prononcés me revinrent alors.

Quand j’avais regardé Liscia qui regardait fixement dans le ciel neigeux, je ne pouvais plus rester ainsi plus longtemps. J’étais sorti de sous la couverture, puis j’avais étreint Liscia ainsi que la couverture qui la recouvrait.

« Quoi, Souma ?! » Liscia avait crié à cause de la surprise. Cela ne m’avait nullement empêché de la serrer encore plus fortement dans mes bras.

« ... La vérité est..., » commençai-je.

Il faisait froid, mais pour une certaine raison, tout mon corps était bouillonnant. Je pouvais voir mon souffle, mais mon visage était brûlant. Je pourrais même avoir commencé à pleurer.

« La vérité est, c’est quelque chose... que j’aurais vraiment dû te dire avant Aisha, avant Juna et avant Roroa... »

Elle était silencieuse, s’interrogeant sur la situation.

« Liscia... je t’aime. Épouse-moi, s’il te plaît, » déclarai-je avec force.

Liscia avait été stupéfaite de ma soudaine proposition.

« ... Cela t’aura pris pas mal de temps pour me le dire, » répondit Liscia, puis m’avait fait un sourire timide qui m’avait fait me sentir gêné. Puis, après m’avoir doucement repoussé, elle avait mis ses mains sur ma poitrine et elle s’était mis sur sa pointe des orteils. Alors que la couverture voltigeait vers le sol, le visage de Liscia s’approcha lentement du mien. « Je t’aime aussi, Souma. J’espère que nous pourrons être ensemble pour toujours. »

Nos lèvres se rencontrèrent à ce moment-là.

L’horloge avait passé minuit, et c’était ainsi devenu le 32e jour du 12e mois, le réveillon du Nouvel An.

Nous étions restés dans cette position pendant un moment, écoutant les sons de cette nouvelle année.

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