Genjitsushugisha no Oukokukaizouki – Tome 18 – Chapitre 9 – Partie 1

Bannière de Genjitsushugisha no Oukokukaizouki ☆☆☆

Chapitre 9 : Une bataille acharnée ! Le front de la cité du dragon rouge

Partie 1

« Ça commence enfin », lança Carl en prenant une grande inspiration.

Le garçon avait l’air d’avoir à peine une douzaine d’années, mais il faisait tout ce qu’il pouvait pour rester debout face à la peur et à la pression de la guerre.

Comme on peut le constater avec Aisha et Naden, l’âge émotionnel des races à longue durée de vie est en quelque sorte lié à leur apparence physique. Fils de deux dragonewts, qui avait une espérance de vie encore plus longue que les races elfiques, Carl s’était développé physiquement et mentalement plus lentement, et il avait toujours l’air d’un enfant.

Quoi qu’il en soit, maintenant qu’il était devenu le chef de la maison Vargas à la place de son père et de sa sœur aînée, il ne pouvait pas se comporter comme un petit garçon effrayé et paniqué. Tolman le savait, alors il continua comme s’il ne remarquait pas à quel point il était tendu.

« Oui, les ordres de Sa Majesté sont de défendre la Cité du Dragon Rouge jusqu’à la mort. Grâce aux conseils de Dame Tomoe, nous avons pu aménager un environnement propice à l’élevage de wyvernes, ce qui a considérablement augmenté le potentiel de combat de la Force nationale de défense aérienne. Ce serait une grande perte pour le royaume si cet endroit était pris ou détruit. Nous ne pouvons pas non plus laisser l’ennemi passer sans réagir. Nous devons soit gagner du temps jusqu’à ce que les préparatifs de Sa Majesté soient terminés, soit attirer une partie de la force ennemie. »

« Je le sais… C’est la raison pour laquelle Sa Majesté a envoyé la moitié de l’armée de l’air et trente mille soldats ici. »

Sa sœur aînée, Carla, était une commandante au sang chaud, à l’image de leur père, Castor, mais Carl tenait de sa mère, Accela, sérieuse et calme. Il n’avait peut-être pas l’aura de commandement de son père et de sa sœur, mais sa personnalité sérieuse et directe était appréciée de Souma, des autres élites du pays et des habitants de son domaine.

Il avait soutenu la maison de Vargas dans les moments difficiles, où une main habile était nécessaire à la barre. Cependant, un conflit ouvert avait changé la donne.

C’était la première guerre que Carl, qui n’aimait pas la violence, allait devoir affronter en tant que chef de famille. Ce n’était pas non plus une simple escarmouche. Il se trouvait sur la ligne de front d’une grande guerre qui avait embrigadé le monde entier. Il était donc normal que son insécurité ait l’impression de l’écraser.

Juste au moment où il baissait la tête, comme si son cœur allait se briser…

« Tu es un commandant maintenant. Garde la tête haute, Carl ! » cria une voix.

« Ah — » Carl se redressa face à cette réprimande.

Deux personnes s’avançaient vers lui, avec des ailes, des cornes et des queues de dragon, emblématiques des dragonewts, et les mêmes cheveux roux que les siens.

« Père ! — Sœur ! » s’écria Carl avec joie.

Il s’agissait de Castor et Carla, qui étaient censés avoir été chassés de la maison Vargas.

La maison Vargas avait gagné en sympathie à mesure que les véritables raisons de la rébellion de Georg Carmine apparaissaient au grand jour. Les exploits de Castor dans la chasse au kaiju dans l’Archipel du Dragon à Neuf Têtes et la défense de Souma par Carla lors de la bataille contre les Seadiens avaient finalement rendu leur retour possible. Cependant, afin d’assumer la responsabilité de leurs actes passés, et parce qu’ils avaient tous deux trouvé des emplois intéressants — Castor était devenu capitaine du transporteur Hiryū et Carla, la protectrice des princes et des princesses —, aucun d’entre eux n’avait tenté de revenir avant aujourd’hui.

Mais le royaume et la cité du Dragon Rouge étant en crise, Souma leur avait ordonné de retourner dans cette dernière.

« Désolé, Carla », dit Castor en souriant. « On t’a fait attendre, hein ? »

« Sniff… — Oui ! Je t’attendais, ma sœur ! » répondit Carl avec énergie, en se frottant les yeux avec sa manche.

Pour Carl, qui se débattait dans l’incertitude, leur retour était plus rassurant que l’arrivée de dix mille soldats.

Castor alla parler à Tolman : « Je t’ai causé beaucoup d’ennuis, Tolman. Merci d’avoir veillé sur Carl. »

« N’y pensez pas, Maître… — Non, je suppose que je dois vous appeler “capitaine” maintenant ? »

« Oui. Carl est l’actuel chef de notre maison. »

« Eh bien, capitaine. Même si cela n’a pas semblé long pour quelqu’un qui a une aussi longue longévité que vous, nous avons travaillé ensemble pendant longtemps. Moi qui suis habitué à me laisser entraîner par vos caprices, m’occuper de votre fils sérieux ne m’a posé aucun problème. »

« Des mots durs dès le départ, hein ? J’aurais dû m’y attendre de la part de mon ancien intendant », dit Castor avec un sourire en coin.

« Père, » appela Carl en s’approchant. « Puisque tu es revenu, puis-je te laisser le commandement de nos forces ? »

Carl semblait plein d’espoir, mais Castor secoua la tête.

« Non. Carla et moi sommes tous deux venus ici en tant que combattants. En tant que chef de la maison, tu dois faire de ton mieux avec le soutien de Tolman. Je te soutiendrai aussi, bien sûr. »

« Oh, non… » Carl ne savait pas quoi dire après avoir été rabroué. Carla posa ses mains sur ses épaules.

« Ne fais pas cette tête. Personne ne te demande d’être un commandant parfait. Ton père et moi avons tous les deux échoué. Nous avons failli détruire cette maison avec notre entêtement. »

« Sœur… »

« Regarde la bataille avec tes propres yeux. Si tu penses que tu n’es pas à la hauteur, apprends des autres. Si tu ne peux pas te battre toi-même, encourage les troupes et sois avec elles dans ton cœur. Si tu fais de ton mieux, quelqu’un le verra et te soutiendra. »

« Oui, je suis sûr que tu seras un meilleur seigneur que je ne l’étais », dit Castor, ce à quoi Carla acquiesça.

« Plus tu marcheras longtemps, plus il y aura de mains pour te soutenir », déclara-t-elle en citant une berceuse de ce monde.

C’est la même que celle que Juna avait chantée à Souma pendant sa première année, alors qu’il était sur le point de succomber à l’épuisement et à la pression.

Carl leva la tête : « Oui ! Je ferai de mon mieux ! »

Son visage encore enfantin était plein de détermination. Castor, Carla et Tolman hochèrent la tête avec satisfaction.

« Oh, mon Dieu. Vous avez l’air de vous amuser », déclara une voix.

Une nouvelle personne s’approcha d’eux à grands pas. Cette femme avait également les traits d’un dragon, avec une corne unique sur le front, des ailes dans le dos et une queue, mais ses cheveux et ses écailles étaient bleus. Elle portait un uniforme de marine semblable à celui de Juna, avec une rapière à la hanche.

Devant eux se tenait Accela, l’enfant d’Excel et de son compagnon (aujourd’hui décédé), l’épouse de Castor et la mère de Carla et Carl.

« Attends, Accela ?! Qu’est-ce que tu fais habillée comme ça ? » demanda Castor, les yeux écarquillés par la surprise.

Elle avait un visage avenant qui ressemblait à celui d’Excel, mais elle était connue pour être une beauté tranquille, et non pas complice comme sa mère. Et pourtant, la voilà en tenue de combat. Carl, Carla et Tolman restèrent sans voix.

« Attends… Tu ne comptes pas te battre, n’est-ce pas ? » demanda Castor.

« Oh, mon Dieu… » Accela sourit : « As-tu oublié de qui je suis la fille ? »

« Celle de la duchesse Walter, évidemment. »

« Oui, et j’ai dirigé les Marines sous son commandement avant de t’épouser. »

Castor se souvint enfin. Un demi-siècle s’était écoulé depuis leur mariage, et il avait oublié jusqu’à présent qu’Accela avait été commandante des Marines, tout comme Juna. Après son mariage, elle avait dit à Castor : « Je veux passer un peu de temps loin du champ de bataille pour être une mère pour nos enfants », et menait depuis une vie de grande dame.

Mais à l’origine, elle était soldate. La personnalité sanguinaire de Carla (en grande partie apprivoisée grâce à l’entraînement de Serina) n’était peut-être pas entièrement de la faute de Castor.

Accela tourna sur elle-même et s’exhiba devant eux : « Ça fait un moment que je n’ai pas mis ça. Je suis soulagée qu’il m’aille encore. »

« Bien sûr que si. Ton poids n’a pas changé depuis cinquante ans… »

« Qu’en pensez-vous, Carla, Carl ? Est-ce que ça me va ? »

Lorsqu’elle demanda aux enfants ce qu’ils en pensaient…

« Ne pose pas de questions auxquelles nous ne voulons pas répondre ! C’est gênant ! »

« M-M-Maman… » Carla et Carl étaient aussi maladroits l’un que l’autre en écoutant l’histoire de la première rencontre de leurs parents. Tolman, lui, détournait les yeux et essayait de ne pas se laisser entraîner. Malgré tout, Castor réussit à se ressaisir et se tourna vers Accela, l’air sévère.

« Je te le demande une fois de plus. — As-tu l’intention de te battre ? »

« Oui, Castor. Je ne te laisserai plus jamais me tenir à l’écart de tout ça », dit-elle en souriant. Mais ses yeux racontaient une autre histoire : « À l’époque, je suis allée aux côtés de ma mère, espérant au moins protéger Carl, mais ce que je voulais vraiment, c’était me battre à tes côtés. Je ne veux plus jamais me retrouver dans une situation où je dois regarder mon mari et ma fille se battre pour leur vie. Cette fois, je protégerai la maison et ma famille. »

« Accela… » Ses paroles étaient pleines de conviction. Carl en était presque ému, mais ensuite… Accela sourit et tapa dans ses mains.

« J’ai demandé à ma mère d’envoyer tout un tas de canons et de boulets pour une telle occasion. J’ai également fait d’autres préparatifs, alors profitons-en tous. »

Accela avait dit cela sur le même ton que quelqu’un qui dirait : « Mes parents nous ont envoyé des pommes, alors mangeons-les tous ensemble. » Tout le monde avait compris que cette femme était incontestablement la fille d’Excel.

« Euh, notre seigneur a dit que nous n’avions pas besoin de forcer les choses, » conseilla Castor, « nous pouvons simplement jouer la montre… »

« Maintenant que toute la famille est réunie, nous devrions fêter cela avec éclat ! »

« Ne dis pas de telles choses avec autant de désinvolture ! Est-ce que ça te plaît ? Tu t’amuses, n’est-ce pas ? »

Accela se montrait enjouée — aussi enjouée que peuvent l’être des explosifs — tandis que Castor se laissait entraîner par ses caprices.

Pendant ce temps, Carla et Carl regardaient leurs parents continuer ainsi. Carl dit alors : « Ma sœur… Leur sang coule dans mes veines, n’est-ce pas ? »

« Oui… Tout comme dans les miennes. »

« Mm-hmm… Je commence à sentir que je peux me donner à fond. »

« C’est exactement comme ça qu’un homme de la maison Vargas devrait être… c’est ce que je devrais dire, je suppose ? »

Ils avaient tous deux l’air incroyablement gênés.

☆☆☆

Si vous avez trouvé une faute d’orthographe, informez-nous en sélectionnant le texte en question et en appuyant sur Ctrl + Entrée s’il vous plaît. Il est conseillé de se connecter sur un compte avant de le faire.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

Laisser un commentaire