Genjitsushugisha no Oukokukaizouki – Tome 17 – Épilogue – Partie 2

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Épilogue : Avant le conflit inévitable

Partie 2

« Ouf ! » Je soupirais quand Excel s’approcha de moi.

« Sire… Il va venir nous attaquer, n’est-ce pas ? »

« Le problème du domaine du Seigneur-Démon étant résolu maintenant, l’Alliance maritime est le seul ennemi potentiel qui lui reste. Parce que j’en suis le chef, lui et son peuple vont vouloir régler les choses avec moi. S’il peut simplement nous vaincre, le continent sera pour ainsi dire unifié. »

« Unir le continent est un exploit que personne dans toute notre histoire n’a pu accomplir. »

« Oui. C’est pourquoi ses partisans aveugles l’exigeront de lui. »

Mais voilà le problème, Fuuga. C’est un objectif qui est viable en raison de l’époque dans laquelle nous vivons maintenant, et il pourrait bien être considéré comme sans valeur dans l’ère à venir. Tu vas le découvrir à tes dépens.

J’avais dit à Excel : « Fuuga voudra nous attaquer en étant bien préparé. Mais nous n’avons pas beaucoup de temps à perdre. Nous devons nous dépêcher de retourner au royaume. »

« Oui, je suis d’accord. »

Sur ce, nous nous étions mis d’accord sur un retour rapide à la maison.

 

◇ ◇ ◇

L’instant d’après, ce cube noir était devant moi…

Une trêve avait été instaurée entre l’Alliance maritime, l’Empire du Grand Tigre et les Seadiens pour le moment, et nous poursuivrons notre dialogue en cherchant la voie de la réconciliation. Que les Seadiens choisissent de rester sur ce continent ou de demander notre aide pour retourner dans l’hémisphère nord, nous devrions construire une nouvelle relation entre les Landiens et les Seadiens.

Le nord étant techniquement stabilisé, nous avions décidé de rentrer immédiatement dans notre pays. Nous devions rentrer rapidement et commencer à préparer des contre-mesures contre Fuuga, qui allait essayer de poursuivre la libération du domaine du Seigneur-Démon en dominant le continent.

Pour se lancer à la conquête du Sud, Fuuga aura besoin de rallier l’opinion publique à sa cause. Et s’il se contentait de dire qu’ils s’étaient occupés des démons et qu’il était maintenant temps d’envahir les nations du sud de l’humanité… eh bien, cela ne manquerait pas de provoquer l’épuisement de la guerre et un sentiment antiguerre. Nous devions utiliser le peu de temps qu’il nous restait pour nous préparer.

Alors que nous étions sur le point de rentrer chez nous, Mao me demanda de lui parler seul à seul. Son apparence de MAO DIVAloïde n’était qu’une interface de communication, tandis que ce cube noir était apparemment son corps principal.

Mao, Tiamat et moi étions seuls ensemble, debout devant le cube.

« J’ai quelque chose à vous donner, seigneur Souma. Tendez vos mains, s’il vous plaît. » Mao mit ses mains en coupe, comme on le ferait pour ramasser de l’eau, et les tendit vers moi.

« Hein… ? Euh, bien sûr. »

J’avais fait ce qu’elle m’avait demandé et j’avais tendu mes mains en coupe vers Mao. Quand je le fis, elle plaça délicatement quelque chose dans mes mains. C’était un magatama rouge de la taille de ma paume. La gemme en forme de virgule avait l’air assez grosse, mais elle n’était pas très lourde. La surface brillait un peu, les reflets ressemblant à des flammes ou peut-être à des pulsations de sang.

« Qu’est-ce que c’est ? »

« Une preuve de ma gratitude, et le moins que je puisse vous donner comme cadeau de départ quand vous irez affronter une tempête », dit Mao, l’expression sérieuse. Elle désigna le magatama que j’avais entre les mains. « Il contient un enregistrement de vos données biologiques que j’ai recueillies plus tôt. Dans le monde qui était, nous aurions pu l’utiliser pour reconstituer votre corps, ou même celui d’un ancêtre éloigné de plusieurs dizaines de générations. Je l’ai également modelé sur un accessoire de votre pays d’origine. »

« Je ne comprends pas… Vous êtes, euh, en train de me faire peur en ce moment. »

Avec la bonne technologie, je pourrais être cloné ? Les gens du futur sont-ils allés aussi loin ? Comme je ne comprenais ni la technologie ni l’éthique, je ne savais pas ce que j’étais censé faire avec ce qu’elle venait de me donner.

« S’il vous plaît, dites-moi que vous n’avez pas l’intention de créer un autre “moi” qui pourra réparer vos futures erreurs. Je préférerais vraiment que vous ne le fassiez pas », ai-je dit.

« Ne craignez rien. Je ne pourrais pas donner des privilèges administratifs à une entité reconstituée comme celle-là. »

Est-ce que c’est quelque chose qui devrait me soulager ? m’étais-je dit. « Alors pourquoi me donner ça ? Comment suis-je censé l’utiliser ? »

« Nous avons entendu comment vous êtes arrivé dans ce monde sans rien, » dit Madame Tiamat d’une voix calme, parlant au nom de Mao. « Vous avez été soudainement coupé de votre ancien monde par les actions des habitants de ce monde. Ce système d’invocation a été conçu pour trouver une personne appropriée parmi un groupe d’individus isolés sans famille, mais vous avez quand même eu des parents et des grands-parents à un moment donné. Nous sommes désolées pour vous, de ne pas pouvoir apporter dans ce monde quoi que ce soit qui montre vos liens avec eux. »

« Madame Tiamat… »

« Mais votre corps vous a été donné par vos parents », poursuit Mao. « Même si vos cellules sont remplacées jour après jour, votre corps contient toujours un enregistrement que vous avez hérité de vos parents et de vos grands-parents. Ceci peut l’extraire, en le mettant sous une forme que vous pouvez voir. »

Ses explications m’avaient permis de comprendre à quoi servait ce magatama.

« C’est… censé servir de tablette mortuaire, puisque je n’ai pas pu apporter celle de ma famille, hein ? »

J’avais laissé notre maison, notre autel familial et leurs tombes dans mon ancien monde. S’il s’agissait d’un futur lointain, il ne resterait plus rien d’eux à l’heure qu’il est. J’aurais aimé pouvoir au moins apporter leurs tablettes mortuaires de nombreuses fois avant aujourd’hui. D’accord… Ce magatama contient donc une trace de grand-père et des autres.

J’avais empoché le magatama.

« Merci, c’est avec plaisir que je le prendrai. Je devrais peut-être monter un sanctuaire familial à Parnam et le décorer avec ça. »

Je ne voulais pas que l’ambiance devienne trop pesante, alors j’avais gardé un ton enjoué.

Mao et Madame Tiamat avaient toutes deux souri et hoché la tête.

« Dans notre position, nous ne sommes pas autorisés à interférer avec les décisions prises par les gens de ce monde. Bien que nous sachions que vous et votre pays êtes sur le point d’être pris dans un conflit, nous ne pouvons pas vous tendre une main secourable. »

« Alors, à tout le moins, nous prierons pour que vous et les vôtres restiez en sécurité. »

Cela signifie que ni la Chaîne de Montagnes de l’Étoile du Dragon ni les Seadiens ne pouvaient s’impliquer dans notre bataille contre Fuuga.

Cela dit, s’ils le faisaient, il était assez clair que nous serions accusés de « prendre le parti des démons contre l’humanité » ou de « réprimer les croyances autres que le culte de la mère dragon », ce qui rendrait la gestion de nos affaires internes difficile. J’avais besoin que Dieu et le diable s’assoient sur cette affaire. L’humanité devait régler ses propres problèmes.

« Je comprends. Moi, mes amis et ma famille, nous nous en occuperons d’une manière ou d’une autre. »

Mao et Madame Tiamat avaient souri.

« « Que la chance vous accompagne. » »

Alors que j’écoutais ces paroles, j’avais soudainement perdu connaissance.

 

◇ ◇ ◇

« Hein !? Votre Majesté ! »

« Wôw ! Votre Majesté !? Vas-tu bien !? »

Lorsque j’avais repris mes esprits, j’étais à bord de l’Albert II, soutenu par Juna et Aisha. Il semble que j’ai été téléporté ici par le pouvoir de Mao ou de Madame Tiamat. J’avais apparemment trébuché en apparaissant soudainement, et mes femmes s’étaient précipitées pour me rattraper.

« Oui, je vais bien. Il n’y a pas de quoi s’inquiéter », avais-je dit en me mettant debout, puis Excel s’approcha.

« Avez-vous fait vos adieux ? »

« Oui. J’ai aussi un souvenir inattendu », avais-je répondu avec désinvolture, et Excel se couvrit la bouche avec son éventail en souriant.

« Heehee ! Vous l’avez fait, n’est-ce pas ? D’accord, votre majesté, votre flotte est prête et vous attend. »

« Très bien, et si on se mettait en route pour rentrer à la maison. »

« Compris. »

Une fois que j’avais dit le mot, Excel donna le signal, et les flottes combinées du Royaume de Friedonia et du Royaume de l’Archipel du Dragon à Neuf Têtes reprirent le chemin de leurs pays respectifs. Lorsque nous nous étions éloignés du rivage, nous avions vu des Seadiens debout sur les rochers, qui nous faisaient signe.

Le vieux kobold qui avait sauvé Tomoe était-il avec eux ? L’homme qui avait sauvé notre petite sœur bien-aimée. Les choses étaient si mouvementées que je n’avais entendu que l’histoire. Je ne l’avais jamais rencontré moi-même, mais je voulais le remercier en personne. Et pour cela… si je voulais retrouver un jour les Seadiens avec le sourire, je devais m’assurer que tous nos préparatifs pour la guerre soient parfaits.

 

◇ ◇ ◇

Quelques jours plus tard…

Nous avions quitté la flotte avec Excel à la Cité Lagoon et nous étions rentrés au château de Parnam avec Naden.

« Waaah ! Waaah ! »

« H-Hey, Cian ! »

La première chose qui nous avait accueillis en arrivant à la maison avait été une attaque de mon fils Cian. Les larmes aux yeux, il me donnait des coups de poing dans la jambe. Cela ne me faisait pas mal du tout, puisqu’il n’avait que six ans, mais son désespoir nous avait tous stupéfiés. Liscia avait l’air troublé car il ignorait ses tentatives pour le faire cesser, tandis que Kazuha, habituellement turbulente, se cachait derrière sa mère, elle aussi les larmes aux yeux.

Aisha, Juna, Naden, Tomoe et Carla, qui étaient toutes venues à la maison avec moi, regardaient, les yeux écarquillés. Cian était d’habitude si renfermé et patient, et il retenait sa colère même lorsque sa petite sœur garçon manqué le mettait en colère ou le blessait.

« Qu’est-ce qu’il y a, Cian ? Pourquoi me frappes-tu ? » avais-je demandé, confus, et Cian leva les yeux vers moi, les yeux pleins de larmes.

« Waaah… Carla a été blessée… Je ne l’aurais peut-être jamais revue… J’ai dit que c’était dangereux… Je t’ai dit que c’était dangereux, père… Hic… »

« Hein !? Est-ce à propos de moi !? » dit Carla, les yeux écarquillés par la surprise.

Oh, c’est logique… Il est contrarié par le fait que Carla ait pu mourir, hein ? Il n’était encore qu’un enfant, alors il n’avait probablement pas compris la situation là-bas. C’est juste… que quelqu’un à qui il tenait avait été blessé, et qu’il était en colère à cause de ça. C’était immature, mais en même temps… c’était une réaction très correcte, très humaine.

« Je vois, Cian… Tu me grondes, hein ? »

Je m’étais agenouillé et j’avais serré mon fils dans mes bras. Cian avait reniflé à nouveau et m’avait rendu mon étreinte, ses bras se resserrant autour de mon cou. Et avant même que je m’en rende compte… je pleurais.

Carla avait eu la chance de survivre, mais d’autres n’avaient pas survécu. Les familles de ceux qui étaient tombés au combat avaient dû ressentir la même chose que Cian. Elles n’avaient simplement pas eu l’occasion d’exprimer leur colère. C’était ma faute… Ces pertes étaient survenues parce que j’avais laissé Fuuga prendre les devants.

« Fortuna est l’arbitre de la moitié de nos actions, mais elle nous laisse encore diriger l’autre moitié par la virtù humaine. »

Ce sont les mots de Machiavel, que je m’étais répétés maintes et maintes fois.

Je ne vais pas refaire la même erreur… Fuuga, tu n’arriveras plus à tes fins. Je vais mettre fin à ton époque… Personnellement.

Je me l’étais juré en serrant Cian très fort dans mes bras.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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