Genjitsushugisha no Oukokukaizouki – Tome 17 – Chapitre 8 – Partie 3

Bannière de Genjitsushugisha no Oukokukaizouki ☆☆☆

Chapitre 8 : Bataille commune

Partie 3

« Sire ! Donnez vos ordres ! » Excel s’était précipité vers moi et elle cria, me faisant reprendre mes esprits.

Je n’avais aucune idée de l’ordre à donner dans cette situation, mais retarder ma décision ne ferait qu’augmenter le nombre de victimes. Je devais faire quelque chose.

« Argh… Envoyez toute la cavalerie-wyverne de l’Hiryuu, le Souryuu et l’Unryuu ! Mais donnez la priorité à la perturbation de l’ennemi plutôt qu’à son attaque ! En attendant, faites retirer la flotte ! Et dites ceci à la flotte de l’Archipel du Dragon à Neuf Têtes : si elle décide d’ignorer mes ordres et de continuer à se battre, elle se débrouillera toute seule ! »

« Alors nous battons en retraite ? »

« Si l’on en croit ses paroles, il s’agit d’une action défensive. Si nous ne nous approchons pas de leur territoire, il ne nous poursuivra pas… Faisons confiance à cela. »

« Compris… »

Excel leva son éventail en guise de signal, puis donna les ordres que je lui avais donnés.

Les cavaliers-wyvernes dirigés par Halbert et Ruby avaient tous décollé des trois portes-îles en groupes dispersés. Puis la cavalerie-wyverne était allée essaimer autour de Jangar comme des moustiques. Je pouvais aussi voir Hal sur son dragon rouge dans la mêlée.

— !!

Jangar tira avec son arme à rayons sur Ruby, qui avait dû le plus se démarquer. J’avais eu des sueurs froides en la regardant, mais Hal et Ruby avaient déjà vu l’attaque et l’avaient habilement esquivée en se plaçant devant le canon. Parce qu’ils étaient habitués à voir de la magie, peut-être que l’existence d’une arme à rayons en elle-même n’était pas si surprenante que ça pour eux.

Après avoir esquivé, Hal fit cracher à Ruby une boule de feu sur Jangar. Cependant, Jangar bloqua avec son bouclier de bras. Il s’en sortit indemne.

Voyant cela, la cavalerie-wyverne déclencha ses attaques de feu l’une après l’autre. Elles ne semblaient pas faire beaucoup de dégâts non plus, mais les flammes et la fumée qui s’élevaient obscurcissaient le champ de vision de l’ennemi.

« Excel ! Ordonnez la retraite maintenant ! »

 

Ra-tat-tat-tat-tat ! Les canons vulcains dans la poitrine de Jangar déchiraient les chevaliers --wyvernes.

Les carreaux qu’ils pouvaient fabriquer dans ce monde n’auraient pas pu percer la chair d’une wyverne, mais les Vulcains de Jangar l’avaient déchirée de part en part, mettant en pièces de nombreux chevaliers-wyvernes, les laissant tomber dans une tombe aquatique.

Puis, un instant plus tard, le sac à dos de Jangar cracha du feu, sortant instantanément de l’encerclement de la cavalerie wyverne et l’amenant sur le pont de notre transporteur — le Souryuu — en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire.

Tout s’était passé si vite que personne ne pouvait bouger.

— !!

Jangar tira une fois sur le pont avec son arme à rayons. Le Souryuu trembla violemment et, bien qu’il n’ait pas explosé, il s’inclina fortement sur le côté. Il était clair qu’il avait mis le vaisseau hors d’état de nuire en un seul tir. Grr… D’abord, ça nous empêche de fuir, hein ?

Jangar pointa alors ses Vulcains de poitrine dans ma direction.

D’après la façon dont il avait arrêté notre mouvement et m’avait distingué parmi tous les gens sur le pont, il savait qui était le commandant en chef de cette flotte. Vise-t-il une résolution rapide avec une frappe décapitante ? Je m’étais dit cela alors que mon esprit s’emballait plus vite que d’habitude face à la menace qui pesait sur ma vie.

Les Vulcains de sa poitrine ouvrirent le feu. Les balles déchiraient le sol, laissant une traînée d’impacts de balles qui venaient dans ma direction.

Oh, merde —

Slam !

 

 

À ce moment précis, quelqu’un me poussa hors du chemin. Je regardais, effaré, la personne qui se tenait là où j’étais il y a un instant se faire transpercer par des balles.

Son armure, rouge comme ses cheveux, fut brisée, et du sang frais jaillissait de son corps.

« Carla !!! »

Elle s’effondra sur le pont alors que je criais son nom.

 

◇ ◇ ◇

Il y avait quelque chose d’un peu étrange chez le prince Cian.

« Carla. Pourrais-tu t’occuper des enfants pour moi un instant ? »

« Bien sûr. Laisse-moi faire, Liscia. »

Le prince Cian et la princesse Kazuha sont les enfants du maître que je sers. Ils sont les héritiers de la maison royale d’Elfrieden et, surtout, les enfants de ma chère amie Liscia. Ayant veillé sur eux en tant que servante depuis leur naissance, ils m’étaient incroyablement précieux.

Vers l’âge de deux ans, alors qu’ils ne parlaient pas encore, mais pouvaient se promener et jouer dans la cour, un incident s’était produit.

« Whah… Whaaaa ! »

Cian, qui jouait joyeusement avec la princesse Kazuha jusque-là, éclata soudainement en sanglots. Puis il serra fort la princesse Kazuha dans ses bras et essaya de l’empêcher d’aller où que ce soit.

C’était inhabituel pour Cian, habituellement introverti. Mais Kazuha, qui tenait de sa mère un peu garçon manqué, se dégagea, comme pour lui dire qu’il l’importunait, puis il se déplaça.

Le prince Cian tomba à la renverse, puis se roula en boule en pleurant.

« Allez-vous bien, Seigneur Cian ? » demandai-je en me précipitant vers lui.

Au même moment, la princesse Kazuha était montée sur le bord de la fontaine de la cour et commençait à marcher le long de celle-ci.

Soudain… Sploosh ! Elle perdit l’équilibre et plongea dans l’eau.

« Wahhhh !!! »

J’avais pris le prince Cian et je l’avais mis sous mon bras, puis je m’étais précipitée pour sortir la princesse Kazuha de l’eau.

La princesse Kazuha me regarda dans le vide pendant un moment, puis elle comprit ce qui s’était passé et se mit à brailler contre ma poitrine. Lorsqu’il l’entendit, le prince Cian se mit à pleurer lui aussi, et je ne savais pas quoi faire.

Des incidents similaires s’étaient produits à plusieurs reprises.

Chaque fois que la princesse Kazuha se mettait en danger et se blessait, le prince Cian se mettait à pleurer avant que cela n’arrive et essayait de l’arrêter. Il échouait la plupart du temps, mais après l’avoir vu si souvent, j’avais commencé à réfléchir : Le prince Cian sait-il quand la princesse Kazuha sera en danger ?

Forte de ce soupçon, j’avais commencé à les observer de plus près.

Lorsque la princesse Kazuha était blessée, le prince Cian pleurait juste avant que cela n’arrive. À l’inverse, il m’arriva plusieurs fois de protéger la princesse Kazuha en l’observant attentivement après que le prince ait pleuré.

Le prince Cian peut-il voir l’avenir ?

Il était inhabituel que quelqu’un manifeste de la magie à un si jeune âge, c’est pourquoi il était de tradition dans ce pays d’attendre qu’ils soient plus âgés avant d’enquêter sur le type de magie qu’ils possédaient. Cependant, si le prince Cian avait déjà manifesté de la magie et qu’il s’agissait d’une sorte de précognition ou de magie prophétique, cela expliquerait le comportement étrange que j’avais observé.

Puis, l’autre jour, le prince Cian essaya d’empêcher le roi Souma de se rendre au domaine du seigneur des démons.

« Tu ne reviendras pas. »

C’est ce qu’il avait dit. Si c’était une prédiction faite par sa magie, alors la vie de mon maître pourrait être en danger. C’est pourquoi je m’étais portée volontaire pour le rejoindre dans cette expédition, afin d’être à ses côtés et de le protéger.

Ra-tat-tat-tat-tat !

C’est pourquoi… J’avais pu le défendre contre l’attaque du géant.

J’avais senti ma conscience glisser avant de ressentir la douleur de l’impact qui me déchira la poitrine. Mais en voyant l’expression de choc sur le visage de mon maître, j’étais juste soulagée d’avoir pu le protéger.

Parce que… Je suis censée te tuer… quand tu deviendras un tyran… Je ne peux pas te laisser mourir ici.

Ces pensées résonnent dans mon esprit alors que ma conscience s’estompait.

 

◇ ◇ ◇

Mon esprit était devenu vide alors que je regardais Carla s’effondrer.

C’était comme si tous les sons s’étaient retirés de mes oreilles — tout le bruit qui remplissait le monde s’était évanoui d’un seul coup. Je ne savais pas ce que disaient Aisha ou Naden, qui étaient juste à côté de moi, alors que je me précipitais aux côtés de Carla et la berçais dans mes bras.

« Pourquoi toi ! »

« Grahhhh ! »

Hal et Ruby étaient tombés du ciel et fonçaient sur Jangar.

Le son revint peu à peu à mes oreilles. Une grande quantité de sang s’écoulait de la poitrine de Carla, et la vie se retirait de son visage. La mort se rapprochait d’elle. Je pouvais le sentir.

« Sire ! »

« Souma ! »

Mais les voix d’Aisha et de Naden ne me laissaient pas renoncer à réfléchir.

Si j’abandonnais la réflexion maintenant, la mort s’abattrait sur Aisha, Naden et tant d’autres aussi. Je me donnai un coup de poing sur le front, puis je déposais le corps de Carla sur le pont.

Puis je m’étais tourné vers Excel qui se tenait là, sans voix, et je lui avais ordonné : « Excel. Occupe-toi de Carla. Et fais en sorte que la flotte se retire. »

« Compris, mais que ferez-vous, sire ? » demanda-t-elle.

J’avais regardé vers le ciel où Ruby était en plein milieu d’une queue de poisson avec Jangar.

« Il me poursuit. Je vais l’éloigner », avais-je dit.

« Qu’est-ce que vous voulez dire… ? »

« Naden, aide-moi. »

Lorsque j’avais dit cela, Naden avait semblé reprendre ses esprits.

« Bien reçu ! »

« Sire ! Je viens avec toi ! » dit Aisha en tenant son épée grise prête.

Je ne serais pas capable de gérer les projectiles qui arrivent… Je suppose que je n’avais pas d’autre choix que de la faire venir.

« Je compte sur toi, Aisha. »

« Laisse-moi faire ! »

« Sire ! » Excel essaya de nous arrêter, mais j’avais levé une main pour l’arrêter à sa place.

« S’il nous arrive quelque chose, occupe-toi de Liscia et des autres. »

« Compris… » dit Excel en hochant la tête. Elle savait qu’il n’y avait pas le temps de discuter.

Si cette chose en avait après moi, elle ne poursuivrait probablement pas la flotte en retraite une fois que je serais mort. Ma disparition n’empêcherait pas Liscia, Roroa et les autres survivants de diriger un pays sain. Alors, pour cette raison… l’important était de s’assurer que personne d’autre que moi ne meure ici.

J’étais monté sur le dos de Naden avec Aisha, et nous avions dansé dans le ciel. Jangar nous suivit, comme je m’y attendais. Il ne faisait pas attention à la flotte. Il semblait que les canons vulcains situés sur sa poitrine ne pouvaient pas être utilisés en vol à cause de sa posture, alors il nous visait avec son arme à rayon à la place.

— !!

« À droite ! »

« Roger ! »

La lumière meurtrière vola vers nous, mais Aisha avait prédit la trajectoire à partir de la direction vers laquelle le canon était pointé et indiqua à Naden dans quel sens elle devait se tordre pour se mettre à l’abri.

Pendant que nous volions, Aisha lançait des lames d’air, Naden tirait des frappes électriques, et Hal, Ruby et la cavalerie-wyverne utilisaient des attaques de feu, mais Jangar ne montrait aucun signe d’arrêt.

J’avais regardé la flotte en contrebas. Ils semblaient progresser dans l’évacuation du Souryuu immobilisé et dans le sauvetage des équipages des navires coulés qui flottaient dans l’eau. Je devais continuer à leur faire gagner du temps…

« Sire ! » La voix d’Aisha me ramena à la situation actuelle.

Jangar s’était retourné et déchargea sur nous ses canons vulcains. Il ne visait pas bien, mais la grêle de balles toucha Ruby et les wyvernes, leur faisant perdre de l’altitude.

« Guh… ! »

« Naden !? »

L’un des tirs atteignit Naden au niveau du pied arrière.

« Je vais bien… Il m’a juste effleurée. »

C’est du moins ce qu’elle disait, mais la douleur semblait affecter son équilibre.

Jangar tourna le canon de son arme à rayons vers nous alors que nous luttions pour rester en altitude. Oh, merde, ai-je pensé en repensant à la guerre contre la principauté d’Amidonia, lorsque Gaius se rapprochait de moi. Ce moment où je m’étais préparé à la mort.

 

L’instant d’après, mes yeux avaient été remplis d’une vague de lumière…

 

Et pourtant, tout allait bien.

Une autre lumière, bien plus forte que celle de l’arme à rayons qui allait être tirée sur nous, s’était abattue sur le mécha, l’envoyant voler. Projeté dans les airs, Jangar brulait et étincelait d’une manière qui montrait clairement qu’il avait subi de lourds dommages.

Nous nous étions tournés dans la direction de la nouvelle lumière, et il y avait…

 

Un dragon blanc, massif comme une montagne, avec des cornes comme un mouton.

 

« Dame… Tiamat ? » murmura Naden dans nos têtes.

C’était la forme majestueuse de la mère dragon Tiamat, que j’avais déjà vue dans la Chaîne de Montagnes de l’Étoile du Dragon.

La mère de tous les dragons qui résidaient dans la Chaîne de Montagnes de l’Étoile du Dragon. Le dieu du culte de la mère dragon.

Cette Tiamat poussa un rugissement semblable au cri d’une baleine. Puis, elle parla en direction des nuages qui pendaient bas dans le ciel.

« Veux-tu tuer le familier que tu as attendu si longtemps ? »

Et c’est ce qu’elle demanda. L’énorme cube noir que j’avais vu auparavant descendit des nuages.

☆☆☆

Si vous avez trouvé une faute d’orthographe, informez-nous en sélectionnant le texte en question et en appuyant sur Ctrl + Entrée s’il vous plaît. Il est conseillé de se connecter sur un compte avant de le faire.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

Laisser un commentaire