Genjitsushugisha no Oukokukaizouki – Tome 16 – Chapitre 8 – Partie 2

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Chapitre 8 : L’alliance maritime devient sérieuse

Partie 2

« Je préfère être celui qui fait les offres, pas celui qui les reçoit », déclara Nike tout en haussant les épaules. « S’il y avait quelqu’un de bien tempéré et digne comme ma sœur Mutsumi, je pourrais bien m’en prendre à elle. »

C’était maintenant au tour de Kuu de regarder Nike avec consternation.

« Ils ont un mot pour les gens comme toi dans le monde du frangin, tu es un siscon. »

« Siscon ? Qu’est-ce que c’est ? Une sorte de titre ? »

« Tu sais quoi, laisse tomber… Plus important encore, tu sais ce que nous allons faire ensuite, n’est-ce pas ? » demanda Kuu, reprenant son calme de chef de la République.

Nike redevint sérieux tout en déclarant : « Oui. Nous continuons à les intimider à mesure que nous nous rapprochons de la ville, non ? En faisant tout ce qu’on peut pour les impressionner. »

« Oui. Zem a quelque chose comme 100 000 soldats au total, mais la plupart d’entre eux sont en train de soutenir Fuuga. Si l’on considère qu’ils doivent aussi avoir des troupes à la frontière avec Friedonia, même si cet endroit est l’une de leurs principales positions défensives, ils ne peuvent pas avoir laissé plus de 10 000 hommes là-bas. »

« Et c’est pourquoi nous pourrons les intimider — en donnant l’impression que nous pourrions les écraser facilement sous nos pieds tout en les laissant s’enfuir ? Si nos ennemis sont intelligents, ils reculeront probablement leurs lignes de défense pour concentrer leurs forces. »

« … C’est ça en gros. » Kuu laissa échapper un petit rire malicieux. « Frangin et son Premier ministre nous ont seulement ordonné de les intimider. Si l’ennemi là-bas dit à ses hommes qui soutiennent Fuuga que leur patrie est attaquée, ils deviendront nerveux et voudront rentrer chez eux. Ce sera notre mission accomplie. »

« Alors, est-il nécessaire de forcer l’attaque ? »

« Que veux-tu dire par là ? Si je fais tout ce chemin, il n’y a pas de problème à avoir une ville ou deux pour démontrer notre succès. »

Avec un sourire d’enfant, Kuu continua.

« Appelons Taru pour qu’elle transforme les villes que nous prenons en forteresses imprenables. Elle a toutes ces idées qu’elle a dû abandonner à cause de l’opposition qu’il y aurait si nous les faisions dans l’une des villes de la République. Mais une ville que nous avons prise à l’ennemi ? On peut la remodeler autant qu’on veut et ils ne pourront pas trop se plaindre. Cet endroit a aussi l’air d’avoir du potentiel pour l’agriculture… Oh, je sais ! Nous allons percer un tunnel à travers cette montagne et le relier à la République ! Ça facilitera l’entretien de nos lignes d’approvisionnement ! »

Les yeux de Nike s’écarquillèrent lorsqu’il réalisa que, malgré l’air innocent de son visage, Kuu réfléchissait constamment à la façon dont il gouvernerait la région après la guerre. Aussi insouciant qu’il puisse paraître, Kuu était digne d’être à la tête d’une nation, et Nike était désormais à son service.

« Je n’y vois pas d’inconvénient », répondit Nike en resserrant inconsciemment la poignée de sa lance. Il était trop fier pour que cela se voie sur son visage, aussi resta-t-il délibérément distant dans sa réponse. « Je sais que je préférerais être dans un endroit moins froid. Cette ville a l’air de faire l’affaire. »

« C’est sûr. Si les mercenaires qui défendent l’endroit font de la résistance, je compte sur toi pour nous montrer ce que tu sais faire. Faisons la course ensemble contre les murs et envoyons-les balader. »

« Vas-tu aussi au front, Maître Kuu ? Si tu ne te retiens pas un peu plus, Dame Taru va s’énerver, tu sais ? »

« Ookyakya ! Eh bien, garde ça secret pour elle ! »

Au milieu de leurs échanges amicaux…

« Bon sang ! Vous allez arrêter de parler comme si je n’étais pas là !? » protesta Leporina, toujours dans une position embarrassante.

◇ ◇ ◇

Au même moment, à l’extrémité est du Royaume du Grand Tigre, d’innombrables navires étaient apparus en pleine mer, à côté d’une ville portuaire sur la côte…

Ces navires de tailles diverses, tractés par des dragons de mer et des doldons cornus, appartenaient à la flotte du Royaume de l’Archipel du Dragon à Neuf Têtes. En réponse à l’évolution de la guerre navale, le Royaume de l’Archipel collaborait avec le Royaume de Friedonia pour compléter sa flotte de navires en bois et en fer par des cuirassés en acier comme l’Albert II. Ces nouveaux navires pouvaient transporter de gros canons et des lance-carreaux antiaériens à répétition.

D’ailleurs, Shabon avait dit à Souma : « Je voudrais un transporteur de type insulaire. Je paierai pour cela, alors pourriez-vous nous en donner un ? », mais sa demande fût rejetée. Cependant, Shabon avait appris à négocier avec Kuu, et était bien plus persévérante que Souma et les autres ne le pensaient. À cette fin, ils avaient convenu qu’une fois que suffisamment de nouveaux transporteurs seraient construits et qu’il serait temps de retirer les originaux, elle pourrait en avoir un. Shabon était en train de devenir une reine déterminée et têtue.

La reine Shabon, dragon à neuf têtes, se trouvait sur la passerelle du plus grand et du plus impressionnant des cuirassés de sa flotte, le Nouveau Roi Dragon.

« Ils sont bien trop sans défense… N’ont-ils jamais pensé que nous pourrions attaquer par la mer pendant l’absence de Sire Fuuga ? » demanda Shabon à Kishun, son consort royal et Premier ministre. Elle regardait les soldats de la ville portuaire courir dans tous les sens en réponse à l’arrivée de la flotte.

« Qui peut les blâmer ? » répondit Kishun. « Le peuple de Messire Fuuga est originaire des steppes, maître de la guerre sur terre. Ils n’ont jamais été attaqués par la mer, on ne peut donc pas s’attendre à ce qu’ils se méfient d’un tel événement. Je suis sûr qu’il a simplement laissé la tâche de gouverner cette ville portuaire à son ancien seigneur lorsqu’ils se sont soumis à lui. »

« Alors c’est bien comme Sire Souma nous l’a dit ? »

Au cours des deux dernières années, Souma avait expliqué à Shabon l’importance de la puissance maritime, ainsi que l’ignorance présumée de Fuuga à ce sujet. Cela signifiait que le seul pays de ce continent autre que le Royaume de Friedonia et le Royaume de l’Archipel à avoir une bonne compréhension de la puissance maritime était l’Empire du Gran Chaos. Et il l’avait expliqué à Shabon qui, de par la composition géographique de son pays, en comprenait le mieux l’importance et était capable de construire ses forces pour en tirer parti.

S’il avait gardé le secret, il aurait pu faire des forces navales du royaume une puissance inégalée par les autres pays, mais cela aurait entraîné des pressions et probablement la rupture de l’Alliance maritime. Si le Royaume de l’Archipel devenait hostile à son égard et commençait à se livrer à la piraterie, ce serait incroyablement difficile à gérer.

Au lieu de cela, Souma et Hakuya avaient décidé qu’il était préférable de lui expliquer dès le début et d’arranger les choses de manière à ce qu’ils en profitent tous les deux. Même si la flotte du Royaume n’était pas absolue, tant qu’ils disposaient de la flotte la plus puissante de l’Alliance maritime, ils pouvaient maintenir la paix en mer.

Shabon esquissa un sourire audacieux et royal. Après avoir donné naissance à deux enfants, elle développa une présence digne qui rivalisait avec celle de Juna ou d’Excel.

« Dans ce cas, nous devrons leur montrer ce que signifie se battre en mer. »

« En effet. » Kishun acquiesça. « Nous leur apprendrons qu’il est important de pouvoir prendre des décisions et d’y donner suite immédiatement. »

Shabon agita son bras en direction de la ville portuaire. « Comme prévu, notre première cible est la batterie d’artillerie du port. Notre deuxième cible est les navires militaires dans le port. Neutralisons-les avant qu’ils ne sortent. À tous les navires, ouvrez le feu. »

« Roger. À tous les navires, ouvrez le feu ! »

Boum ! Sur les ordres de Shabon et de Kishun, les canons du Nouveau Roi Dragon rugirent.

À ce signal, le reste de la flotte commença à bombarder le port avec ses canons, ses canons à chien-lion et ses autres armes à poudre. Les innombrables obus se heurtèrent tous à la batterie construite pour protéger l’entrée du port. Il ne s’agissait pas d’obus explosifs, mais d’obus à force cinétique pure, et il n’y avait donc pas de piliers de flammes ou de fumée.

Cependant, l’effondrement des bâtiments de la batterie d’artillerie montrait clairement qu’elle avait été neutralisée. C’est alors que les navires quittèrent le port, peut-être pour les intercepter, ou peut-être pour fuir.

« Beaucoup trop lents. Ils manquent de formation. »

Shabon ordonna à sa flotte de continuer à tirer, et le canon principal du Nouveau Roi Dragon rugit à nouveau. Son boulet frappa de plein fouet le plus grand cuirassé ennemi — probablement leur vaisseau amiral. Même à distance, ils pouvaient clairement voir son pont s’effondrer et tomber comme une tour en ruine.

 

 

« Excellent. » Shabon fit un signe de tête satisfait. « Nos artilleurs sont superbes. »

« En effet. Les nôtres ont bien plus d’expérience que les leurs, après tout… Maintenant, Lady Shabon. Le Premier ministre du royaume nous a demandé de “détruire les vaisseaux militaires de Fuuga”, et il s’attendait à ce qu’ils soient rassemblés ici, n’est-ce pas ? »

Hochant la tête, elle répondit : « Oui. Ainsi que la destruction de tous les navires de guerre en construction. Même s’ils ne comprennent pas la puissance maritime, messieurs Fuuga et Hashim ne verraient pas d’un bon œil que nous prenions le contrôle des mers. Ils devaient donc être en train de construire une flotte dans leur ville portuaire de la côte est. Nous avons reçu l’ordre de nous en emparer ou de la détruire. »

« Et ne devons-nous pas également prendre cette ville ? »

« Cela ne sert à rien. Ils ont un lien terrestre avec elle. Nous aurions du mal à la tenir lorsque Sire Fuuga reviendra », dit Shabon avec un haussement d’épaules avant de pointer vers l’ouest. « Plus important encore, cette ville est proche de la patrie de Sire Fuuga dans les steppes, alors maintenant que nous l’avons menacée… »

« Je vois. Cela devrait servir à secouer les vieux routiers parmi les forces de Fuuga. » Kishun laissa échapper un gémissement d’admiration. « Qu’allons-nous faire maintenant ? Leurs défenses sont neutralisées, si nous n’occupons la ville, devrions-nous au moins détruire leurs entrepôts ? »

« Non… Il ne serait pas judicieux de s’attirer les foudres des partisans de Sire Fuuga. Si nous n’attaquons que leurs installations militaires, la réaction émotionnelle des militaires et de la population civile sera différente. Les traiter de la même manière ne fera qu’unir notre ennemi. »

« C’est tout à fait vrai. »

« Il serait préférable de ne pas toucher à leurs réserves de nourriture, de peur que les gens ne meurent de faim. J’interdis également tout pillage visant les civils, bien entendu. Veillez à ce que tout le monde ait des ordres stricts à cet effet. »

« Oui, madame ! Ce sera fait. »

« Cependant… » Shabon tira la langue et sourit malicieusement. « Servons-nous des armes et des munitions qu’ils ont sans doute stockées ici. Si possible, j’aimerais aussi ramener les vaisseaux de guerre en construction, ainsi que ceux qui ont été neutralisés. Et aussi toutes les ressources qu’ils ont pour en construire d’autres. »

Kishun la regarda dans le vide pendant un moment avant de sourire ironiquement.

« Tu es devenue assez impitoyable… »

« Cela nuit-il à l’image que tu as de moi ? »

« Non, elle correspond parfaitement. »

« Hee hee, bien, alors. Je pense que nous aurons de beaux souvenirs pour Sharan et Sharon. »

« Viens-tu te dire que tu vas offrir des navires de guerre aux enfants… ? » Kishun haussa les épaules, exaspéré.

Leurs enfants, la princesse Sharan et le prince Sharon, étaient actuellement confiés à l’ancien roi dragon à neuf têtes, Shana, qui s’était vu confier la direction des îles jumelles. Ils avaient d’ailleurs tous deux souri ironiquement en voyant le visage sévère de l’ancien monarque s’adoucir et devenir un grand-père attentionné.

Shabon frappa dans ses mains et dit : « Maintenant, faisons comme une flotte de pirates, et servons-nous de tout ce que nous pouvons. »

Devenue reine et mère de deux enfants en bas âge, Shabon était devenue très fiable.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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