Genjitsushugisha no Oukokukaizouki – Tome 16 – Chapitre 12

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Chapitre 12 : Résolution

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Chapitre 12 : Résolution

Partie 1

Ce soir-là, j’avais reçu un rapport indiquant que Hashim était arrivé avec la cavalerie-wyverne que Fuuga avait envoyée pour aller le chercher.

Nous commencerons immédiatement les pourparlers de paix entre le Royaume de Friedonia, l’Empire du Gran Chaos et le Royaume du Grand Tigre. Afin d’éviter toute confusion, nous établirons un camp entre les forces de Friedonia et celles du Royaume du Grand Tigre, et nous limiterons les délégations de chaque côté.

Les deux camps étaient sur les dents, et il était clair qu’ils étaient prêts à charger dès qu’il arriverait quoi que ce soit à l’un de leurs dignitaires. Dans cette situation tendue, voici qui avait été choisi pour chaque délégation : Le Royaume de Friedonia m’avait envoyé, ainsi que Hakuya et Aisha. L’Empire avait envoyé Maria et Jeanne. Le royaume du Grand Tigre avait envoyé Fuuga, Mutsumi, Hashim et la traîtresse Lumière. Le vieux général Gaifuku était également venu, en tant que garde du corps.

Comme le Royaume et l’Empire étaient déjà considérés comme étant du même côté, l’équipe du Grand Tigre avait la taille de nos deux équipes réunies. J’avais d’ailleurs dit à Fuuga de laisser Krahe en dehors de tout ça, car il ne ferait que compliquer les choses.

« Lumière… » murmura Jeanne en apercevant son ancienne camarade de l’autre côté.

Jeanne avait considéré Lumière comme une amie proche, alors Jeanne ne savait pas comment se sentir par rapport au fait qu’elle avait pris le parti de Fuuga plutôt que celui de sa sœur. Hakuya posa sa main sur le dos de Jeanne, la soutenant doucement.

Lumière, quant à elle, n’avait pas sourcillé. En fait, elle avait une expression si sérieuse sur le visage qu’on aurait pu croire qu’elle réprimait ses propres sentiments. Elle avait fait cela pour insister fièrement sur le fait qu’elle n’avait rien fait de mal.

À l’intérieur du camp, nous avions été répartis dans nos équipes respectives, et tout le monde avait pris place, sauf Aisha et Gaifuku. De là où j’étais assis, Hakuya était en face d’Hashim, Jeanne était en face de Lumière à ma gauche, et il y avait une carte de l’Empire entre les deux.

« J’aimerais passer directement à la détermination des frontières pour après la guerre », commença Hashim, et Hakuya hocha la tête.

« Très bien. Madame Jeanne, madame Lumière, ça va ? »

« “Oui.” »

Et c’est ainsi qu’ils commencèrent tous les quatre à discuter de nos domaines respectifs. Je faisais confiance à Hakuya pour négocier à ma place, tandis que Fuuga faisait négocier Hashim pour lui. Ils étaient tous les deux intelligents, alors ils trouveraient probablement un compromis décent. Ils allaient intégrer les régions de l’Empire qui avaient fait défection dans le Royaume du Grand Tigre. Ensuite, il s’agirait de régler les moindres détails.

Pendant que les personnes les plus intelligentes de la pièce négociaient, Maria, Fuuga, Mutsumi et moi avions discuté de ce qui allait se passer à partir d’ici dans un sens plus large.

« Je ne comptais pas sur ton intervention maintenant », déclara Fuuga, l’air exaspéré, mais j’avais simplement haussé les épaules.

« Mon alliée était en danger. Je ne pouvais pas la laisser à l’abandon. »

« Même si tu aurais pu obtenir le monde entier si tu l’avais fait ? ».

« Contrairement à toi, je ne veux pas le monde. »

« Hum… » Mutsumi, qui avait écouté, leva la main. « Vous l’avez appelée votre alliée, mais quand le royaume et l’empire ont-ils formé une alliance ? ».

« L’alliance secrète s’est faite peu de temps après mon arrivée dans ce monde, donc… depuis 1546, je crois ? ».

« Hein ?! C’était il y a si longtemps… ? »

Alors que les yeux de Mutsumi s’écarquillèrent, Maria gloussa.

« Oui. Souma a été un allié fiable depuis lors. »

« Ha ha ha, vous avez vraiment réussi à m’avoir. J’ai sous-estimé la force des liens entre le royaume et l’empire. » Fuuga se gratta la tête. Cela faisait un moment que je ne l’avais pas vu sans son casque.

Puis il jeta un regard combatif à Maria.

« Attendez… Vous vous êtes coupé les cheveux ? Ça a l’air bien. »

« Merci. Ils étaient lourds. J’ai l’impression d’être soulagé d’un poids. »

« Est-ce que vous avez coupé les gars du nord de la même façon ? »

« Hee hee, je n’ai aucune idée de ce que vous voulez bien vouloir dire ».

Fuuga fit une grimace, tandis que le sourire de Maria était détendu, mais avait une intensité mystérieuse. Mutsumi et moi avions observé, avec des sueurs froides, ces deux personnages massivement charismatiques qui s’affrontaient. C’était comme être jeté dans une cage avec un lion et un ours.

Je dois servir de médiateur entre ces deux-là… ? J’avais l’impression que j’allais être submergé par la position dans laquelle je me trouvais, mais je devais me ressaisir.

Soudain, Fuuga prit la parole, interrompant le fil de mes pensées.

« Alors, comment comptes-tu régler les choses ? » demanda Fuuga en posant sa joue sur la paume d’une main. « Nous pouvons les laisser discuter des frontières, mais qu’adviendra-t-il de l’Empire à partir de maintenant ? La Déclaration de l’humanité est pratiquement morte à ce stade. Maria… ou dois-je plutôt demander à Souma ? Quels sont tes projets pour l’Empire ? »

« C’est sans doute à Maria de le dire. »

Je regarde Maria. Elle acquiesça en silence.

« Tout d’abord, je dissous la Déclaration de l’humanité. Vous aurez le contrôle du nord du continent, tandis que l’Union maritime s’étendra au sud. Notre pays participera également à l’Union maritime, de sorte que l’ère stagnante qui nécessitait la Déclaration de l’humanité est déjà révolue. Dans le même temps, mon pays abandonnera complètement nos anciens États vassaux que sont la République fédérale de Frakt et le Royaume de Meltonia. »

« Vous vous retirez de la représentation de l’humanité ? Souma, Maria, vous avez tous les deux la force de vous emparer du monde. Pourquoi êtes-vous si passives dans la recherche de la gloire ? Je n’arrive pas à comprendre », dit Fuuga avec mépris, les sourcils froncés.

Maria esquissa un petit sourire et répondit : « Il n’est pas bon de laisser votre portée dépasser votre emprise. Mes souhaits sont plus petits, mais pas moins importants. »

« Les souhaits que vous avez non pas en tant qu’impératrice Maria, mais en tant que Maria tout court ? »

« Oui. »

Maria acquiesça fermement et Fuuga laissa échapper un rire franc.

« Vous avez des yeux inébranlables comme ceux de Mutsumi. Je ne peux pas désapprouver cela. »

« Merci. »

« Alors, qu’en est-il de l’Empire lui-même ? »

« Les gens qui se sont soumis à vous et les terres qu’ils gouvernent ne reviendront pas vers nous, j’en suis sûre… Avec la fin de la Déclaration de l’humanité, mon pays est grandement diminué. Je ne pense plus qu’il soit approprié de l’appeler l’Empire du Gran Chaos. Désormais, nous serons le royaume d’Euphoria. J’abdiquerai le trône, et ma jeune sœur Jeanne me remplacera en tant que reine. »

« Quoi… ? »

Le démantèlement d’un empire, la fondation d’un nouveau royaume, l’abdication de Maria, le couronnement de Jeanne… Même Fuuga devait être surpris, en recevant tout cela en même temps.

« Le royaume d’Euphoria ? N’était-ce pas le nom du pays détruit par l’empereur Manas ? » demanda Mutsumi.

« Oui », répondit Maria en hochant la tête.

L’Empire du Gran Chaos avait été fondé lorsque Manas Chaos, le roi Chaos, avait annexé la patrie de sa femme, le royaume d’Euphoria. J’avais entendu dire qu’il se sentait peut-être coupable de l’avoir fait parce que Manas avait hérité du nom Euphoria de la terre qu’il avait détruite. Est-ce pour cette raison que les empereurs suivants avaient utilisé le nom d’Euphoria ?

En fait, Maria avait l’intention de restaurer le royaume d’Euphoria. L’ancien royaume était situé au nord-ouest de l’Empire, il ne s’agissait donc d’une restauration que de nom. Mais ce serait suffisant pour conserver les nobles et les chevaliers qui suivaient les traditions de ce pays.

Hakuya, Jeanne et moi avions tous été surpris lorsque nous avions entendu cela. À quel point Maria s’était-elle préparée à une telle conclusion ?

« Que se passera-t-il pour vous après votre abdication ? Vous vous retirez pour prendre la responsabilité de cette guerre, c’est ça ? ».

« Eh bien… »

« Je la prendrais sous mon aile », avais-je répondu à Fuuga au nom de Maria. « Pendant que Madame Maria se retire pour prendre des responsabilités, c’est nous qui prendrons sa garde. Je ne laisserai personne poser la main sur elle, Fuuga. Pas même toi. »

Fuuga et ceux qui s’étaient soumis à lui voulaient probablement capturer Maria et la persécuter politiquement afin de rendre les terres qu’ils avaient prises plus faciles à gouverner. S’ils la soumettaient à un tribunal, en se vantant bruyamment de la justesse de leurs propres actions, cela ferait une excellente propagande. Mais je n’allais pas les laisser faire.

« Je suis d’accord pour que ce soit une victoire pour toi sur le papier, au moins. Le royaume du Grand Tigre a pu s’assurer des ressources humaines, et moins les morts pendant les escarmouches, vous n’avez rien perdu. Mais si vous comptez exiger la garde de Maria, des réparations ou quoi que ce soit d’autre, cela changera. »

« Tu crois que tu pourrais gagner un combat contre moi… ? » Fuuga me lança un regard noir. Il était effrayant, mais j’avais tenu bon.

« Parfaitement. Ou forcer une égalité qui ne ferait que nous blesser tous les deux si je n’y parvenais pas. Tu perdrais ta “victoire” si cela arrivait. Cela devrait être un coup douloureux pour toi, alors que la victoire constante est ce qui te permet de rassembler les gens. »

« Oui, tu marques un point. »

Oh, il l’a donc compris lui-même ? C’est un soulagement.

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Partie 2

Fuuga regarde Maria. « Pourquoi allez-vous au Royaume ? Pour épouser Souma ? »

« J’espère bien. »

« Mais vous savez que ma sœur Yuriga est là aussi ? »

« Eh bien, d’après ce que j’ai entendu, nous nous entendrons à merveille. J’ai entendu dire que Mlle Yuriga avait décidé que vous ne pouviez pas vaincre Sire Souma comme vous le faites maintenant. Je pense que nous nous entendrons bien. »

Voyant le sourire sur le visage de Maria, Fuuga haussa les épaules d’un air exaspéré.

« Il y a trop de femmes coriaces de nos jours. Elles n’arrêtent pas de défier mes attentes. »

« Je l’ai découvert il y a longtemps…, » murmurai-je.

« Je n’en doute pas, » déclara Fuuga avec un sourire ironique.

 

◇ ◇ ◇

Alors que Souma, Maria, Fuuga et Mutsumi avaient une discussion étonnamment détendue sur ce qui allait se passer après la guerre, Hakuya le Premier ministre à la robe noire et Hashim, la sagesse du tigre, se livraient à une intense guerre de mots.

Hashim fit claquer sa main sur la carte qui les séparait.

« Nous tenons actuellement l’est de l’Empire jusqu’à la forteresse de Jamona, » dit-il. « Cette terre est un lien important entre Zem et l’État papal orthodoxe. Nous la conserverons. »

Hakuya rétorqua : « Si vous nous rendez une partie des terres du nord de l’Empire, le long de la côte, je serai prêt à l’accepter. »

« Ces terres nous sont déjà échues. »

« Alors vous devriez échanger d’autres terres contre elles. Il y a un certain nombre de maisons de chevaliers et de nobles dans les territoires du nord qui ont choisi la loyauté envers la maison d’Euphoria bien qu’elles se retrouvent entourées de membres de la faction Fuuga. Nous en prendrons la garde, afin que vous puissiez redistribuer leurs terres. »

« Mais les domaines qui ont des ports ont de la valeur. »

« Et nous concéderons des territoires importants pour la navigation terrestre, c’est donc un échange égal. Madame Maria a de toute façon déplacé la majeure partie de la marine impériale vers le sud. Si nous devions forcer les choses avec notre flotte, pensez-vous pouvoir défendre ce territoire ? »

« Peu probable… Très bien, alors nous prendrons quelques terres au nord de la forteresse de Jamona. »

« C’est inévitable, je suppose… Discutons des trois villes dont la République s’est emparée sur Zem. »

« Vous n’allez pas les rendre même si nous vous le demandons, n’est-ce pas ? »

« C’est vrai. Bien qu’ils fassent partie de l’Alliance maritime, la République est une nation indépendante, j’aimerais donc négocier cette question séparément. »

« Heh, ce n’est pas une grande douleur pour nous si Zem perd un territoire, mais… Celui-ci, près du centre, ils devront le rendre. S’ils le font, ils pourront garder les deux autres. »

Il veut qu’ils rendent la ville qui sera la plus difficile à défendre en cas d’attaque, c’est ça ? pensa Hakuya. « Je transmettrai le message à Messire Kuu. »

Tous deux étaient des esprits brillants, ils comprenaient donc ce qui était important pour leur propre pays, ce qui ne l’était pas, où il serait facile de se défendre et où il serait difficile d’attaquer. Ils avaient vu où se trouvaient les points de compromis dans ces négociations, alors ils n’avaient pas perdu de temps à tenir bon pour essayer de maximiser la quantité de territoire qu’ils gagnaient. Ils avaient décidé de la répartition des territoires après la guerre de façon appropriée et en peu de mots.

À côté d’eux, Jeanne et Lumiere étaient assises.

Jeanne avait une expression peinée sur le visage, tandis que Lumière la regardait avec frustration.

Elles avaient été de bonnes amies, mais finissaient souvent par être en désaccord sur la politique de Maria, et Lumiere avait choisi Fuuga plutôt que Maria.

« Lumiere… »

« Ne le dis pas, Jeanne. J’ai choisi ma voie. »

Lumiere la repoussa d’abord, puis elle fixa le plafond.

« Non… Je pensais avoir choisi ma voie, mais en y regardant maintenant, j’ai peut-être simplement dansé dans la paume de la main de ta sœur. Maintenant que je vois les résultats, je peux dire que ta sœur avait prédit que nous perdrions confiance en elle et qu’elle s’était préparée à nous couper les vivres à l’avance. Il est difficile de dire qui a abandonné qui à ce stade. »

Lumiere laissa échapper un rire effacé avant de regarder Jeanne.

« Ce que je ne comprends pas, en revanche, c’est pourquoi vous avez apporté votre soutien à la reconstruction du Nord. Si vous aviez l’intention de nous couper les vivres, pourquoi nous avoir soutenus ? Si vous ne l’aviez pas fait, cela aurait été un coup financier contre Fuuga lorsqu’il a acquis le territoire. »

« Je pense que… ma sœur était déchirée sur ce qu’elle devait faire », dit Jeanne en jetant un coup d’œil à Maria, qui discutait avec Souma et les autres à proximité. « Jusqu’à présent, elle a toujours essayé d’être l’impératrice en qui les gens croyaient. Mais elle a atteint ses limites. Je pense que si tu avais continué à croire en elle, elle aurait continué, mais si vous décidiez de l’abandonner, alors c’était fini… C’est pour ça qu’elle a continué à travailler pour le bien des territoires du Nord jusqu’à peu de temps avant la fin. »

« Si elle avait une telle détermination, j’aurais aimé qu’elle s’en serve pour libérer le domaine du Seigneur-Démon ! »

Jeanne plaignait Lumiere, en voyant la frustration qui se lit sur son visage.

En fin de compte, elles n’avaient pas les mêmes objectifs. Mais Maria et Lumiere avaient chacune leur propre position à prendre en compte, si bien qu’un grand nombre de personnes s’étaient retrouvées prises dans le désaccord, et la faille s’était transformée en un conflit dont on ne pouvait pas revenir.

Malgré tout, je suis heureuse que les choses se soient passées ainsi. Parce que ma sœur va enfin être libre, pensa Jeanne.

Assez rapidement, les négociations entre Hakuya et Hashim prirent fin.

« Est-ce que tu dirais que cela suffit pour l’instant ? » demanda Hakuya.

« Je suppose que oui… », acquiesça Hashim.

Hakuya et Hashim échangèrent une poignée de main tout à fait formelle.

 

◇ ◇ ◇

Voici un aperçu de ce qui avait été décidé lors des pourparlers :

1) Aucune réparation ne devait être payée par l’une ou l’autre des parties.

2) Le Royaume du Grand Tigre ne tiendrait pas Maria pour responsable de la guerre et n’en demanderait pas la garde.

3) L’Empire renoncera aux territoires du nord et à la partie orientale de l’Empire.

4) Les seigneurs des territoires cédés décideront à quel pays ils veulent appartenir. (La plupart des seigneurs et des chevaliers du nord changeraient d’allégeance pour le Royaume du Grand Tigre).

Toute cette guerre sera connue sous le nom d’armistice de Valois. Les gens considéreront sans doute cela comme une victoire pour le royaume du Grand Tigre. Bien qu’il n’ait pas pu obtenir de réparations, il avait gagné des terres et des ressources humaines, et n’avait été désavantagé que lors d’une escarmouche contre le royaume de Friedonia à la toute fin.

Pendant ce temps, l’Empire, qui avait perdu des terres et des hommes, était considéré comme le perdant du conflit. Ses forces terrestres avaient été particulièrement réduites, et le noyau de son armée de l’air était parti pour le Royaume du Grand Tigre avec le général Krahe, de sorte que sa capacité à mener une guerre sur le terrain avait été réduite de moitié. Cependant, avec leurs forces navales pratiquement intactes et la décision prise de rejoindre l’Alliance maritime, ils étaient encore une force avec laquelle il fallait compter.

Maria s’était abstenue d’assumer la responsabilité de la crise et avait annoncé la dissolution de l’Empire du Gran Chaos. Avec la fondation du nouveau royaume d’Euphoria, sa jeune sœur Jeanne monterait sur le trône à sa place. Jeanne annonça immédiatement l’intention du royaume d’Euphoria de rejoindre l’Alliance maritime.

Désormais, le continent était divisé en deux : entre le nord et le sud, entre Fuuga et Souma.

L’ère de l’affrontement à trois avait pris fin, et une nouvelle ère de contestation nord-sud avait commencé. Le royaume du Grand Tigre retira ses troupes du territoire du royaume d’Euphoria, et une fois que les forces friedoniennes les auraient vus partir, elles rentreraient elles aussi chez elles.

« Fuuga. Qu’est-ce que tu comptes faire à partir de maintenant ? » demandai-je alors que nous nous apprêtions à nous retirer. « Le royaume du Grand Tigre est assez grand. Tu as aussi le personnel nécessaire pour diriger une grande nation maintenant. Que reste-t-il d’autre ? »

« Le domaine du Seigneur-Démon, évidemment », dit Fuuga, le feu de l’ambition brûlant dans ses yeux. « Ce que les gens attendent de moi, c’est un monde sans la menace du Domaine du Seigneur-Démon. Le monde est divisé entre toi et moi pour l’instant. Une fois que j’aurai consolidé mon soutien sur le front intérieur, je pourrai enfin lever une armée pour la libération finale du Domaine du Seigneur-Démon. Je vais porter le coup de grâce au cœur de ce qui a provoqué cette ère de troubles. »

Fuuga était enthousiaste. Ce devait être ce qui attirait les gens vers lui.

« Je vois… Est-ce que ça se passera aussi bien ? » J’étais mal à l’aise.

C’était en partie parce que j’avais vu ce cube massif dans la chaîne de montagnes du Dragon des étoiles. Je soupçonnais qu’il y avait quelque chose au nord que les connaissances de ce monde ne pourraient pas gérer. Fuuga ne pouvait pas simplement entrer dans le château du Seigneur-Démon, tuer le Seigneur-Démon et avoir une fin heureuse comme s’il s’agissait d’un vieux jeu vidéo. Il y avait beaucoup à penser entre la relation entre les monstres et les démons, le message du mystérieux cube « Va au nord », et le nom « Seigneur-Démon Divalroi », qui me semblait familier d’une manière ou d’une autre…

Cependant, Fuuga ne semblait pas s’en préoccuper.

« Nous sommes devenus le plus grand pays sur terre. Toi, tu domines la mer. Nous allons nous diriger vers le nord par terre et par mer. Changeons l’époque de nos propres mains. »

« D’accord… »

Je n’avais pu donner que cette réponse sans engagement.

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